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Full text of "Les manuscrits françois de la Bibliothèque du roi, leur histoire et celle des textes allemands, anglois, hollandois, italiens, espagnols de la meme collections"

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LES 

MANUSCRITS  FRANÇOIS 


DE 


LA   BIBLIOTHÈQUE   DU    ROL 


IMi-HIUK  TAIl  BÉTHIKE  ET   PLOM,   A   PAKIS. 

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LES 

MANUSCRITS  FRANÇOIS 

DR 

LA  BIBLIOTHÈQUE  DU  ROI, 

LEUR   HISTOIRE   ET   CELLE    DES   TEXTES  ALLEMANDS, 

ANGLOIS,  HOLLANDOIS  ,  ITALIENS,   ESPAGNOLS 

DE    LA    MEME    COLLECTION. 

PAR    A.   PAULIN   PARIS, 

de  l'Académie  royale  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres;  Conservateur-adjoint 
de  la  Bibliolhtque  du  Koi  (Section  des  Manuscrits). 

VI. 


PARIS. 

TECHENER,  PLACE  OU  œUVUE,  12. 


111.204.4 


Bien  qu*il  n'y  ait  pas  de  mauvais  Catalogues,  ou 
que  du  moins  les  plus  défectueux  doivent  encore 
être  préférés  à  l'absence  de  Catalogues,  il  faut 
que  tous  les  Inventaires  de  Manuscrits  soient 
accompagnés  d'observations  critiques  et  de  re- 
cherches littéraires.  C'est  la  ce  qu'on  appelle 
des  Catalogues  raisonnes.  Le  soin  de  les  dres- 
ser exige  ordinairement  de  longues  années  ;  la  vie 
entière  d'un  homme  n'y  suffit  pas  même  toujours^ 
quand  la  collection  est  considérable  :  voilà  com- 
ment on  hésite  beaucoup  avant  de  les  entre- 
prendre, et  comment  on  tremble  à  la  seule  pen- 
sée d'une  tâche  dont  on  ne  sauroit  mesurer  l'é- 
tendue ni  prévoir  le  terme.  De  l'année  1744, 
si  glorieuse  pour  la  Bibliothèque  Royale ,  et  qui 
vit  sortir  de  la  presse  le  dernier  volume  in-folio 
delà  description  des  Manuscrits  Orientaux,  Grecs 
et  Latins  ,  il  faut  passer  à  18'27,  pour  trouver 
la  continuation  de  l'œuvre  des  Sallier  et  des 
Melot,  dans  un  précieux  volume  consacré  par 
M.  le  vicomte  de  San  lare  m  à  l'examen  de  nos 
Manuscrits   portugais.   On   commence  à    mieux 


VI 

senlir  aujourd'hui  l'intérêt  des  publications  de 
celte  nature ,  et  grâce  aux  encouragemens  de 
raulorilé,  deux  Savans  étrangers  sont  derniè- 
rement venus  révélera  l'Europe  entière  et  même 
à  la  France  une  nouvelle  partie  des  trésors  lit- 
téraires conservés  dans  notre  Cabinet  des  Ma- 
nuscrits. J'ai  déjà  parlé  souvent  de  l'auteur 
des  Manoscrilti  llaliani,  feu  le  docteur  Antonio 
Marsand  ;  l'exemple  qu'il  a  donné  vient  d'être 
suivi  par  un  Espagnol  de  grande  distinction  , 
M.  de  Ochoa ,  aujourd'hui  directeur  de  la  Biblio- 
thèque de  Madrid.  Avant  la  fin  de  son  exil, 
M.  de  Ochoa  a  vu  notre  Imprimerie  Royale  publier 
le  travail  dont  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  pu- 
blique avoit  cru  devoir  le  charger,  et,  grâce  à 
ses  veilles ,  nous  possédons  aujourd'hui  le  Cata- 
logue raisonné  de  nos  Manuscrits  en  langue  es- 
pagnole (1). 

Voici  le  Tome  sixième  d'un  autre  ouvrage  par- 
faitement analogue  à  celui  de  MM.  de  Santarem , 
Marsand  et  Ochoa;  entrepris  avec  non  moins  d'ar- 
deur, poursuivi  peut-être  avec  une  sorte  de 
courage ,  puisque  l'auteur  croit  en  sentir  mieux 

(I)  Catalogo  razoïiado  de  los  manuscritos  espanoles  existenles  en  la 
Biblioteca  real  de  Paris,  etc.,  por  Eugenio  de  Ochoa.  Paris,  en  la  Im- 
prenta  real,  18'i4.  1  vol.  in-40  de  plus  de  700  pages. 

On  trouve  dans  ce  précieux  volume  la  description  de  332  manuscrits 
espagnols.  —  Dans  les  deux  volumes  italiens  du  docteur  Marsand  il 
y  en  a  >.96;  dans  les  miens,  853.  Ainsi,  depuis  183G  ,  voilà  près  de 
2,10.0  Manuscrits  du  Roi  suffisamment  décrits.  C'est  quelque  chose. 


i 


VII 

que  personne  l'intérêt  et  l'opportunité.  Mais  si 
pour  le  rédiger  il  n'aura  jamais  que  son  jugement 
à  suivre,  il  a  besoin,  pour  en  continuer  l'impres- 
sion, du  concours  bienveillantde  ceux  qui  président 
aux  destinées  de  la  Bibliothèque  du  Roi.  Un  des 
premiers  devoirs  du  Garde  des  Livres  est,  et  nous 
l'avouerons  volontiers,  d'achever  et  perfectionner 
les  Catalogues,  mais  non,  j'imagine,  de  pu- 
blier à  ses  dépens  exclusifs  les  résultats  d'un  pareil 
travail  :  ce  seroit  attacher  la  ruine  des  Employés  à 
l'accomplissement  de  leurs  devoirs.  Je  ne  rougi- 
rai donc  jamais  d'avoir  sollicité  avec  une  ardeur 
extrême  l'honorable  secours  dont  j'avois  besoin; 
avec  une  sorte  d'empressement  qu'on  a  bien 
voulu  l'accorder  au  cinquième  volume  et  même 
h  celui  qui  paroît  aujourd'hui  ;  j'ose  espérer  qu'il 
ne  manquera  pas  aux  suivans.  Mais  enfin,  si  l'im- 
pression  subit  désormais  quelques  retards,  je 
prie  ceux  qui  veulent  bien  s'intéresser  au  Catalo- 
gue raisonné  des  Manuscrits  François ,  de  ne  pas 
accuser  le  défaut  de  ma  persévérance.  Je  n'ima- 
gine rien,  en  effet,  qui  puisse  m' empêcher  de 
poursuivre  la  tâche  que  je  me  suis  imposée. 

On  trouvera  dans  le  volume  qui  paroît  aujour- 
d'hui plusieurs  notices  assez  étendues  sur  d'ancien- 
nes compositions  oubliées  depuis  long-temps  et  qui 
m'ont  semblé  dignes  d'être  mieux  connues.  Tels 
sont  les  anciens  poèmes  de  Renaut  de  Monlauban 
et  de  Girart  de  Roussillon;  les  Chansons  de  geste 


VIII 

d'Antioche  et  du  Chevalier  au  Cigiie;  les  poésies 
de  Froissart  et  celles  d'Eustache  Deschamps,  le 
Ruleheuf  du  quatorzième  siècle,  comme  Villon 
et  Rabelais  furent  les  Deschamps  du  quinzième  et 
du  seizième.  La  liste  que  je  donne  de  toutes  les 
chansons   légères  des  Trouverres  offrira  moins 
d'omissions  que  d'inexactitudes  ;  mais  le  reproche 
de  celles-ci  ne  devra  pas  toujours  m'être  imputé. 
Nous  avons  dû  suivre,  feu  M.  Mouchet  et  moi,  les 
textes  que  nous  avions  sous  les  yeux.  Si  d'autres 
Manuscrits  conservés  en  Angleterre,  en  Italie,  en 
Belgique  nous  autorisent  à  redresser  quelques  at- 
tributions d'auteurs,  nous  en  formerons  la  ma- 
tière  d'un  prochain  erratum.   En  attendant,   à 
l'aide  de  nos  tables,  il  semble  qu'on  pourroit  en- 
treprendre la  publication  d'un  Corpus  de  tous  les 
vieux  Chansonniers  François;  et  cette  collection 
offriroit  peut-être  les  fondemens  les  plus  assurés 
de  la  langue  des  Sévigné,  des  La  Fontaine  et  des 
Jean-Baptiste  Rousseau.  Telle  étoit  du  moins  l'opi- 
nion d'un  excellent  écrivain,  notre  Charles  Nodier, 
dont  ï Académie  Française  ne  sauroit  aujourd'hui 
trop  regretter  la  perte  irréparable. 

Paris,  15  décembre  1844. 


LES 


MANUSCRITS  FRANÇOIS 


DE 


LA   BIBLIOTHEQUE  DU    ROL 


N°  7170. 


757.  ROMANS  DE  JOSEPHE  OU  DU  SAINT  GRAALJ  — DE 
MERLIN. 


Vol.  in-fo  mediocri  vélin  à  2  colonnes,  223  feuillets;  dessins  compo- 
sés dans  les  initiales;  xm^  siècle»  Anciennement  relié  en  veau  sur  bois, 
aujourd'hui  en  veau  racine,  à  l'aigle  de  France  sur  les  plats  et  au  chiffre 
de  Napoléon  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n^  898,  anc.  catal.  n°  G31.—  Sainte  Palaye,  n°  527. 

Les  huit  premiers  feuillets  sont  écrits  de  la 
main  la  plus  légère  et  la  plus  ancienne,  mais  plu- 
sieurs feuillets  sont  mutilés  dans  le  corps  du  vo- 
lume. La  leçon  est  bonne  et  des  plus  complètes  ; 
les  initiales  sont  jolies.  Au  f^  77  commence  le  ro- 
man de  Merlin. 


Yl. 


2  FONDS 

N°  7170 L 

758.  ROMANS  DE  JOSEPHE  OU  DU   SAINT  GRAAL  ;  —  DE 
MERLIN. 

Vol.  in-fo  paivo.  vélin  à  2  col.,  75  feuillets,  dessins  composés  dans 
les  initiales;  xiii«  siècle.  Relié  en  veau  fauve. 

Fonds  de  Cangé,  n^  4. 

Volume  fort  précieux  en  ce  qu'il  contient  le 
même  récit  en  prose  que  M.  Francisque  Michel  a 
publié  en  \ers  d'après  le  manuscrit  de  Saint-Ger- 
main, n°  1987  (1).  Le  texte  en  prose  paraît  uni- 
que, comme  le  texte  en  vers.  Le  roman  de  Mer- 
lin commence  au  f*  18  r°.  Il  diffère  peu  des  leçons 
ordinaires,  et  n'est  continué  que  jusqu'au  couron- 
nement d'Artus. 

Premiers  mots  du  volume  :  «  Be  doivent  savoir 
»  tuit  li  pechior  que  devant  ce  que  nostres  sires 
»  venist  en  terre,  que  il  faisoit  parler  les  prophè- 
»  tes...»  Derniers  mots  :  «  Et  lou  sagré  la  veille  de 
»  Pantecoste.  Lou  samedi  devant  vespres  et  par 
»  lou  commun  co....  » 

(1)  Le  roman  de  Salnt-Graal,  publié  pour  la  première  fois  d'après  un 
manuscrit  de  la  Bibliothèque  royale ,  par  Francisque  Michel.  Bordeaux, 
1841. 


ANCIF.NS. 


N«717i, 


759.  ROMANS  DE  JOSEPHE  OU  DU  SAINT  dïlAAL; — DE 
MERLIN. 

Vol.  in-fo  mediocri  vélin  ,  de  330  feuillets  à  2  colonnes,  miniatures, 
TÎgnettes  et  initiales;  fin  du  xiii«  siècle.  Relié  autrefois  en  velours  rouge, 
aujourd'hui  en  maroquin  rouge  aux  armes  de  France  sur  les  plats  et  aux 
L  couronnés  de  Louis  XIV  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  no  733,  anc.  n<>  522. —  Sainte-P^laye ,  n°  529. 

Les  armes  delaGruthuyse,  recouvertes  de  celles 
de  France  sur  la  marge  inférieure  du  premier 
feuillet,  prouvent  que  le  volume  étoit,  sous  le  règne 
de  Louis  XI,  la  propriété  de  Louis  de  Bruges ,  sei- 
gneur de  la  Gruthuyse.  {Foy.  Yan  Praet,  n°  LXV.) 

Les  ornemens  sont  assez  curieux  ;  l'écriture  et 
le  dialecte  révèlent  un  scribe  du  Bourbonnois  ou 
du  Berry.  Le  texte  est  d'ailleurs  bon  et  contient 
plusieurs  épisodes  du  Merlin  qui  ne  sont  pas  dans 
tous  les  anciens  manuscrits;  mais  les  neuf  dernières 
laisses  du  Merlin  sont  à  désirer  (1).  Le  récit  s'ar- 
rête au  milieu  de  l'aventure  du  diable  ou  chat  de 
Lausanne,  mise  à  fin  par  Artus. 

(1)  J'appelle /«mes ,  sur  la  garantie  de  plusieurs  anciens  trouvèi es, 
tes  fractions  du  récit  qui  en  général  commencent  ainsi  :  Or  dîst  i 
contes,  et  finissent  par  :  A  tant  laisse  li  contes  et  reparlera  d'autre 
chose. 


4  FONDS 

N°  7172. 

760.   ROMAN  DE  TRISTAN,  INCOMPLET. 

Volume  in-f"»  parvo  véliu  de  317  feuillets  à  2  colonnes,  minialiires 
dans  les  initiales;  xiii«  siècle.  Relié  sur  bois  en  veau  fauve,  à  compar- 
timens  et  labyrinthes  sur  les  coins  et  sur  le  dos,  aux  armes  de  France 
et  aux  C  de  Charles  IX  sur  les  plats. 

Fontainebleau,  no  724.  Ane.  cat.  342.—  Sainte-Palaye,  not.  529.    . 

Volume  d'une  excellente  écriture  ,  mais  par 
malheur  dépareillé;  les  miniatures,  d'un  style  as- 
sez remarquable,  ont  presque  toutes  été  maculées. 
II  contient  les  seconde  et  troisième  parties  du  ro- 
man et  commence  avec  la  29'  laisse,  quand  Lance- 
lot  parle  de  Tristan  à  Pinabel  d'une  façon  mépri- 
sante. Ce  qui  ajoute  beaucoup  de  prix  à  ce  manu- 
scrit, c'est  que  nous  y  trouvons  à  la  fin  le  nom 
autographe  du  copiste  et  la  date  de  son  tra- 
vail. «  Anno  Domini  M.  CC.  septuagesimo  octave 
»  scripsit  Petrus  de  Tiergevilla  istud  Romanum. 
»  Benedictum  sit  nomen  Domini.  »  Tiergeville  est 
en  Normandie,  dans  la  sous-préfecture  et  à  cinq 
lieues  d'Ivetot.  Les  miniatures  sont  disposées  de 
manière  à  présenter  deux  ou  trois  sujets  l'un  au- 
dessus  de  l'autre  :  les  chevaux  sont  bien  élancés  ; 
le  ton  des  figures  est  rude  et  vif.  Les  couleurs  ont 
été  mal  appliquées;  c'est  pourquoi  elles  se  sont 
écaillées. 


ANCIENS.  *i 

N*»  7173. 

76i.  ROMAN   DE   LVNCELOT  DU  LAC. 

Volume  in-fo  parvo  vélin  de  486  feuillets  à  2  colonnes ,  une  petite 
minialure;  commencement  du  xiy«  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur 
bois,  aujourd'hui  en  veau  marbré  à  l'N  couronné  de  l'empire  sur  le  dos. 

Riblioth.  Mazarine,  n°  28.—  Sainte-Palaye,  n»  530. 

Exemplaire  complet,  mais  d'une  écriture  lourde 
et  d'un  dialecte  qui  sent  le  Berry. 

N«  7173  '. 

762.  ROMAN  DE  LANCELOT;  FRAGMEiNT  DE  LA  PREMIÈRE 
PARTIE. 

Volume  in-4»  raediocri  vélin  de  236  feuillets  à  2  colonnes;  xm«  siècle. 
Relié  en  veau  racine  aux  deux  L  de  Louis  XVIII  sur  le  dos. 


Excellente  écriture.  Le  récit  commence  au  mi- 
lieu de  la  laisse  dans  laquelle  on  voit  Lancelot 
délivrer  de  prison  le  roi  Artus  et  Galehaut.  Les 
premiers  mots  conservés  sont  :  «  Le  poot  tenir  et 
»  il  esgarde,  si  \oit  devant  la  porte  les  .IL  chrs 
»  qui  gardoient  nuit  et  jor  que  li  rois  Artus  n'en 
»  fust  menez.  »  Et  à  la  fin:  «  Et  celé  l'appelé coie- 
»  ment  et  il  demande  que  ce  est,  je  sui  fist-ele  une 
>»  vostre  amie  qui  me  sui  mise  en  a-.,.  » 


0  fONDS 

763.  ROMAN  DE  LANCELOT,    COMMENCEMENT. 

Vol.  in-4''  mediocri,  papier,  lignes  longues,  405  feuillets;  xv«  siècle. 
Relié  en  veau  fauve. 

Fonds  de  Baluze,  n»  535. 

Cette  leçon  a  fort  peu  de  valeur,  l'écriture  en 
est  mauvaise  et  la  transcription  négligée.  Le  récit 
s'arrête  avec  l'enterrement  de  Matalis,  occis  par 
Guinas  et  vengé  par  Hestors  des  Mares. 

N°7173^ 

764.  ROMAN  DE   LANCELOT,  COMMENCEMENT. 

Volume  in-fo  parvo  ,  vélin,  8S  feuillets  à  5  colounes,  miniatures 
dans  les  initiales;  xni«  siècle.  Relié  en  veau  marbré  au  chiffre  de 
Louis  XVIII  sur  le  dos. 

Fonds  d'Ant.  Lancelot,  n»  163. 

Très-bonne  leçon.  Elle  diffère  de  la  plupart  des 
textes  du  Lancelot,  dans  le  récit  des  enchante- 
mens  de  Merlin,  qui  est  ici  conforme  au  roman 
de  Merlin  lui-même.   La  partie  conservée  s'arrête 
au  milieu  de  la  28^  laisse,  quand  Lancelot  se  pré- 
pare à  délivrer  messire  Gauvain,  Keuxet  les  autres, 
de  la  prison  du  seigneur  de  la  Douloureuse  Garde. 
Derniers  mots  :  «  Et  quant  vint  à  primes ,  si  en- 
»  veia  à  la  porte  un  chevalier  por  lou  covant  qui  li 
»  avoit  estez  fais.  Mais  i\  ne  fu  qui  l'osast  ovrir  de- 
»  vant  que...  » 


ASi'AENS. 


N°  7174, 


765.  ROMAN   DE   TRISTAN   DU   LÉONOIS,  DEUXIÈME 

PARTIE. 

* 

Vol.  in-4»  magno,  vélin,  de  160  feuillets  à  2  colonnes,  miniatures, 
vignettes  et  initiales  à  chaque  page  ;  xiv^  siècle.  Relié  autrefois  en  veau 
sur  bois,  aujourd'hui  en  veau  marbré ,  à  l'N  couronné  de  l'empire  sur 
le  dos. 

Pavie,  7.—  Fontainebleau ,  no  1795.—  Ancien  catalogue ,  n»  330. 
—  Sainte-Palaye,  not.  531. 

Ce  beau  volume  appartenoit  à  la  collection  ita- 
lienne des  Visconti.  On  lit  à  la  fin  du  texte  la  men- 
tion :  Pavye  au  roy  Loys  XII"  (1) ,  et  sur  le  verso 
du  même  dernier  feuillet  :  Lihro  Tristani  in  Gai- 
lico. 

Il  a  été  exécuté  en  Italie,  et  les  ornemens  doi- 
vent en  être  étudiés  comme  un  témoignage  de 
l'état  de  la  peinture  et  de  la  calligraphie  en  Italie, 
dans  le  xvr  siècle.  Les  couleurs  des  enluminu- 
res sont  vives,  épaisses  et  chaudes.  Les  visages  ont 
de  l'expression,  de  la  délicatesse;  les  chevaux  sont 
bien  lancés  et  assez  bien  dessinés;  enfin,  ce  qui 
ajoute  encore  du  prix  à  tous  ces  ornemens,  l'ar- 
tiste a  écrit  en  mauvais  italien  au-dessous  et  au- 
dessus  de  chaque  miniature  l'indication  des  prin- 


(1)  Voyez  les  n<>='  6769,  6822,  6830,  6834,  G847  et  6800,  qui  pro- 
viennent également  de  Pavie 


8  FONDS 

cipaux  personnages  et  objets  représentés.  Ainsi,  en 
tête  de  la  grande  miniature  du  frontispice,  on  lit  : 
La  roy.  Ysoth.  Trilan,]  et  H  xnn  chlr  de  la  iabola 
reonda,  au-dessus  du  combat  de  Tristan  contre  ces 
messieurs.  Il  est  fâcheux  que  la  plupart  de  ces  or- 
nemens  soient  écaillés;  mais  il  en  est  de  même  de 
l'écriture,  et  je  crois  que  c'est  plutôt  le  défaut 
du  vélin  trop  peu  battu ,  que  celui  de  l'artiste  et 
de  ses  couleurs,  du  calligraphe  et  de  son  encre. 
Ces  défauts,  nous  les  retrouvons  aussi  rarement 
dans  les  volumes  exécutés  en  France,  que  fré- 
quemment dans  ceux  que  l'on  doit  à  l'art  de  l'Ita- 
lie, de  l'Espagne  et  même  de  la  Belgique. 

J'ai  remarqué  surtout  dans  les  ornemens  ,  au 
fo  47  v°  :  le  convoi  d'un  chevalier.  F'  22  r°  et  v"  : 
la  reine  Yseult  dans  son  appartement.  F°  25  v  : 
Yseult  conversant  avec  Dinadan,  sur  une  espèce 
de  divan.  F°  26  v°  :  It'seult  dans  son  lit  et  la  ca- 
méra 0  dorma  Dinadan.  F^  63  v%  116  r%  etc.  : 
costumes.  F°  66  v°  :  banquet;  les  tables  sont  gar- 
nies de  nappes,  un  sénéchal  de  table  sert  à  ge- 
noux. F«  96  ro  :  pavillon.  F**  106  r"  :  Tristan  se  dé- 
barrasse de  sa  cotte  d'armes.  F**  110  :  Yseult 
descend  de  sa  loge  ou  dais  préparé  pour  voir  les 
outes.  F°  114  :  Yseult  et  les  chevaliers  lavent 
après  avoir  mangé;  fort  curieux.  F"  144  :  Parce- 
val  chante  auprès  d'une  fontaine. 

Cette  leçon  est  plutôt  un  arrangement  de  Rusti- 
cien  de  Pise  que  l'ancien  roman  de  Tristan.  Le  ré- 


ANCIENS.  9 

cit  commence  vers  le  milieu  de  la  cent  vingt-cin- 
quième laisse  de  l'ouvrage  le  plus  ancien.  Les 
premiers  mots  sont  :  «  En  ceste  partie  dist  li  contes 
»  qe  qant  M.  S.  Tristan  fu  venuz  ou  reaume  de 
»  Logres ,  et  il  ot  amené  avec  lui  madame  Yseut , 
»  et  il  ot  trové  M.  S.  Lanc.  en  celé  venue  qu'il  vint 
»  davant  le  roy  A.,  et  il  amenoit  avec  lui  madame 
»  Yseut,  abati  il  des  compagnons  de  la  table  reonde 
»  jusq'à  xnii,  M.  S.  Lanc.  qui  por  venger  celé 
»  honte  qil  leur  avoit  faite  s'estoit  meus  des  paveil- 
»  Ions  por  joster  à  M.  S.  Tristan,  qant  il  recon- 
»  nut  M.  S.  Tristan...  » 

N^  7175  et  7177. 

766.  LE  ROMAiN  DE  TRISTAN,  COMPLET. 

Deux  volumes  in-f»  parvo  et  mediocri ,  vélin ,  deux  colonnes ,  l'un  et 
l'autre  volumes  de  265  feuillets,  belles  initiales;  fin  du  xm^  siècle. 
Reliés,  le  premier  autrefois  sur  bois  en  velours  noir  écliiqueté  noir , 
blanc  et  rouge,  aujourd'hui  en  veau  racine;  fe  second  relié  autrefois  en 
veau  sur  bois,  aujourd'liui  en  veau  marbré;  tous  les  deux  à  l'aigle  et  à 
VS  de  l'empire  sur  les  plats  et  sur  le  dos. 

Ane.  Bibliolh.  Mazarine,  n^»  30et  598.— Sainte-PalayC;  not.  532 
et  534. 

Ces  deux  volumes  exécutés  par  le  même  copiste 
forment  un  exemplaire  complet  du  roman  de  Tris- 
tan. On  peut  reprocher  à  nos  anciens  bibliothé- 
caires de  n'avoir  pas  reconnu  l'erreur  précédente 
(jui  les  avoit  sq)arés  ;  mais  nous  sommes  en  droit 


10  lO.NDS 

d'attribuer  l'erreur  au  sa\anl  bibliothécaire  de 
Mazarin,  Gabriel  Naudé.  Il  est  certain  en  tout  cas 
que  l'amateur  auquel  ils  appartenoient  aupara- 
vant ayoit  parfaitement  reconnu  l'identité  du  même 
exemplaire  dçins  les  deux  volumes,  puisqu'il  a  mis 
sa  signature  sur  l'un  et  sur  l'autre,  précisément 
ail  même  endroit,  et  sans  doute  le  même  jour.  Cet 
apuateur  sq  nommoit  Hyeronymus  de  Monleux, 

C'est  ici  l'occasion  de  revenir  sur  l'histoire  de  la 
Bibliothèque  Mazarine.  Dans  mon  premier  volume, 
p.  4,  j'ai  dit  comment  le  roi  l'avoit  acquise  en  1668: 
je  vais  raconter  maintenant  comment  le  cardinal 
l'avoit  réunie,  ou  du  moins  j'emprunterai  au  Mas- 
curat  de  Naudé  (4)  tous  les  renseignemens  qu'on 
y  trouve  sur  ce  point  intéressant. 

Mazarin,  en  ne  songeant  qu'à  sa  collection,  a 
peut-être  de  justes  droits  au  nom  de  Fondateur  de 
la  Bibliothèque  nationale.  C'est  lui  qui  le  premier 
eut  en  effet  l'idée  d'ouvrir  à  tout  le  monde  et  tous 
les  jours  de  la  semaine  l'entrée  de  ses  galeries ,  et 
de  charger  son  bibliothécaire,  G.  Naudé,  de  satis- 
faire à  toutes  les  demandes  de  li\res  qu'on  vien- 
droit  à  lui  adresser.  «  Sans  lui  (dit  son  apolo- 
»  giste,  p.  242),  Paris  ne  seroit  pas  à  la  veille  d'a- 
»  voiir  une  Bibliothèque  publique,  la  plus  belle  qui 
»  soit  au  monde ,  puisqu'elle  surpas&e  assurément 

(1)  Jugement  de  tout  ce  qui  a  été  imprimé  contre  le  cardinal  Mazarin, 
depuis  le  6  janvier  jusqu'à  la  déclaration  du  1«^  avril  1649.  Édition  en 
718  pages. 


ANCiEûlS.  I  l 

»  en  quantité  et  en  qualité  de  bons  livres,  l'Am- 
»  brosienne  de  Milan  et  la  Bodléienne  d'Oxfort,  qui 
»  ont  esté  considérées  jusqu'à  ceste  heure  comme 
»  les  plus  grandes. 


SAINT-ANGE. 


»  Est-ce  que  l'on  prêtera  des  livres  à  tous  ceux 
»  qui  en  auront  à  faire? 

MASCURAT. 

»  La  première  loi  sera  de  n'en  prêter  à  per- 
»  sonne,  au  moins  pour  emporter  hors  de  ladite 
»  bibliotèque  (4).  Quoi  donc?  elle  sera  ouverte 
»  pour  tout  le  monde ,  sans  excepter  ame  vivante, 
»  depuis  les  huit  heures  du  matin  jusqu'à  onze, 

{{)  Ainsi,  Mazaiin  et  Naudé  prévoyoient  le  plus  grand  inconvénient 
du  service  actuel  dans  la  Bibliothèque  du  roi.  Livres,  manuscrits,  es- 
tampes, cartes  et  médailles,  rien ,  sous  aucun  prétexte,  ne  devroit  jamais 
sortir  du  dépôt  central  ouvert  constamment  à  toute  la  partie  éclairée  de 
la  nation.  L'application  de  ce  principe  seroit  sans  doute  fâcheuse  pour 
bien  du  monde,  pour  douze  cents  personnes  peut-être,  qui  usent  et 
abusent  par  conséquent  du  droit  qu'on  n'ose  leur  refuser  d'emporter  de 
la  Bibliothèque,  et  souvent  de  la  ville,  les  volumes  les  plus  rares  ou  le 
plus  souvent  demandés.  Mais  quelle  gloire  pour  les  administrateurs  de 
pouvoir  répondre  à  toutes  les  questions,  et  satisfaire  sur-le-champ  à 
toutes  les  demandes!  Quel  nouveau  moyen  de  diminuer  le  nombre  des 
vols  que  la  surveillance  la  plus  active  ne  sauroit  aujourd'hui  prévenir?  Si 
jamais  on  ne  devoit  trouver  un  seul  livre  de  la  Bibliothèque  royale  en 
dehors  des  murs  de  l'hôtel,  qui  oseroit  en  conserver  à  domicile  privé? 
Qui  ne  s'empresseroit  de  rapporter  au  dépôt  central  tout  ce  qu'on  en 
trouveroit  de  détaché?  Espérons  donc  qu'on  finira  par  supprimer  abso- 
lument ce  malheureux  prêt  à  domicile,  (\\ï\  d'ailleurs  ne  fait  pas  au  com- 
merce de  la  librairie  un  moindre  tort  qu'à  la  Bibliothèque  du  Roi. 


12  FONDS 

»  et  depuis  deux  jusqu'à  cinq  du  soir.  Il  y  aura 
»  aussi  des  chaises  pour  ceux  qui  ne  voudront  que 
»  lire,  et  des  tables  garnies  de  plumes,  eiicre  et 
»  papier  pour  ceux  qui  voudront  escrire;  et  le  bi- 
»  bliothéquaire  avec  ses  serviteurs  seront  obligez 
»  de  donner  aux  estudians  tous  les  livres  qu'ils 
»  pourront  demander,  en  telle  langue  ou  science 
»  que  ce  soit,  et  de  les  reprendre  et  remettre  à 
»  leurs  places  quand  ils  en  auront  fait,  en  leur 
»  baillant  les  autres  dont  ils  auront  besoin...  Et  à 
»  vray  dire,  cette  institution  sera  la  plus  belle  qui 
»  ait  jamais  esté  en  France,  la  plus  advanlageuse 
»  pour  le  progrés  des  sciences  et  des  lettres,  et  la 
»  mieux  séante  au  cardinal...  Il  ne  faut  pas  crain- 
»  dre  que  l'entrée  du  palais  de  son  Éminence  ne 
»  soit  toujours  ouverte  à  tous  ceux  qui  voudront 
»  aller  à  la  bibliothèque.  Et  qu'ainsy  ne  soit ,  je 
»  me  souviens  d'y  avoir  veu,  quand  on  l'ouvroit 
»  tous  les  jeudis,  plus  de  quatrevingts  ou  cent  per- 
»  sonnes  qui  y  estudioient  toutes  ensembles,  et  que 
»  les  autres  jours,  elle  estoit  ordinairement  fré- 
»  quentée  de  beaucoup  de  personnes  de  mérite, 
»  qui  ne  se  plaignoient  point  qu'on  leur  refusât  la 
»  porte  ny  du  palais  ny  de  la  bibliothèque....  Et 
»  parce  que  des  gens  de  lettres  se  rebutent  facile- 
»  ment  du  moindre  bruit  et  tracas,  on  a  remédié 
»  à  toutes  les  difficultés  et  appréhensions  qu'ils 
»  pourroient  avoir,  par  une  entrée  particulière  qui 
»  sera  dans  la  rue  de  la  porte  Richelieu,  et  la  chose 


ANCIENS.  1'^ 

»  estoit  dosjà  si  advancée,  que  lors  de  la  sortie 
»  du  roy,  on  gravoit  en  marbre  noir  et  lettres 
»  d*or  l'inscription  qui  devoit  estre  sur  ladite 
»  porte,  pour  advertir  tous  les  passans  d'y  en- 
»  trer.  » 

Je  ne  puis  retenir  ici  quelques  réflexions.  Cette 
porte  particulière  ouverte  sur  la  rue  Richelieu  , 
ces  vastes  galeries  qui  se  prolongeoient  sur  le 
côté  droit  de  la  rue,  sont  aujourd'hui  la  grande 
et  belle  porte  de  la  bibliothèque ,  la  grande  et 
belle  galerie  du  département  des  livres  impri- 
més. Mais  quand  la  Bibliothèque  du  roi  fut  éta- 
blie dans  le  vaste  palais  du  cardinal,  tous  les  ap- 
partenions du  ministre  furent  ajoutés  aux  salles 
de  la  bibliothèque,  qui  dès  lors  embrassa  tout 
l'édifice  dont  elle  n'étoit  qu'une  dépendance. 
Cet  édifice ,  on  ne  sauroit  trop  le  répéter , 
convient  admirablement  à  la  destination  qu'il  a 
reçue.  Les  deux  grandes  divisions.  Imprimés  et 
Manuscrits,  ont  tout  le  développement  désirable, 
et  si  les  deux  autres  sections.  Médailles  et  Gra- 
vures ,  sont  moins  somptueusement,  moins  avan- 
tageusement placées,  un  vaste  terrain  inoccupé 
s'offre  aux  entrepreneurs  de  bâtimens,  du  coté 
de  la  rue  Yivienne,  et  répond  à  toutes  les  exigences 
imaginables. 

Mais  une  guerre  acharnée  a  par  malheur  été 
déclarée  aux  bâtimens  de  la  Bibliothèque  royale. 
Les  architectes,  d'accord  en  cela  avec  plusieurs 


des  ministres  qui  se  sont  succédé,  laissent  dans 
le  plus  honteux  délabrement  les  toitures,  les  por- 
tes et  toute  la  partie  extérieure  de  cet  admirable 
palais  Mazarin.  L'œil  du  citadin  est  attristé,  sou- 
vent même  indigné,  en  voyant,  dans  le  quartier  le 
plus  élégant  de  Paris,  un  bâtiment  noir,  des  fenê- 
tres hideuses ,  des  trottoirs  indignes  de  la  der- 
nière bourgade  du  Limousin,  des  murs  étançon- 
nés,  etc.,  etc.  Il  en  résulte  que  de  tous  côtés 
on  crie  à  la  destruction  de  l'hôtel,  à  la  transla- 
tion de  la  Bibliothèque.  Il  semble  que  l'honneur 
national  soit  intéressé  à  l'anéantissement  de  cet 
édifice  (j'en  demande  bien  pardon  à  M.  Letronne), 
l'un  des  plus  beaux  de  la  capitale.  Où  transpor- 
tera-t-on  nos  admirables  collections?  On  l'ignore, 
on  ne  le  cherche  pas.  Seront- elles  mieux,  ou 
aussi  bien?  qu'importe!  Une  fois  l'hôtel  Mazarin 
vendu ,  détruit ,  il  faudra  bien  se  contenter  de 
tout  autre  local.  //  n'est  plus  lemps ,  diront  ceux 
qui  auront  le  plus  pressé  la  destruction;  et  tout 
sera  dit. 

Mais,  puisqu'il  est  temps  encore,  n'est-il  pas  vrai 
que  la  portion  centrale  de  la  rue  de  Richelieu  satis- 
fait à  toutes  les  convenances?  1°  C'est  autour  du 
palais  Mazarin  que  viennent  loger  tous  les  étran- 
gers de  distinction.  2**  C'est  le  quartier  le  plus 
riche  et  le  plus  peuplé;  il  n'a  pas  d'autre  biblio- 
thèque, et  les  autres  quartiers,  dans  lesquels  on 
veut  nous  refouler,  en  regorgent.  3«  Le  palais  Ma- 


ANCIENS.  15 

zfirin  conserve  encore  un  jardin  ;  en  existe-t-il  trop 
dans  la  capitale,  pour  qu'on  \euille  à  toute  force 
détruire  celui-là?  4:^  La  galerie  Mazarine,  dans  la- 
quelle sont  les  Manuscrits,  rivalise  avec  ce  que 
les  voyageurs  admirent  le  plus  à  Rome.  Rien  dans 
Paris  ne  peut  donner  une  idée  de  la  beauté  des 
fresques  de  Romanelli  que  viennent  contempler  les 
Italiens  eux-mêmes.  Quelle  nécessité  de  les  anéan- 
tir, au  moment  où  l'on  étançonne  avec  le  plus 
louable  zèle  les  moindres  vestiges  d'art  dans  les 
chapelles  les  plus  vermoulues?  Avons -nous  en 
France  trop  d'anciennes  fresques?  Mais,  dit-on,  à 
la  place  on  bâtira  des  boutiques?  N'avons-nous 
pas  assez  de  boutiques  et  ne  devroit-on  pas,  au 
contraire,  les  inviter  à  se  ranger  un  peu  devant 
des  monumens  aussi  splendides ,  aussi  respecta- 
bles? Vous  parlez  de  la  crainte  du  feu  :  préten- 
dez-vous mettre  la  Ribliothèque  royale  dans  la  ban- 
lieue? et  ne  savez-vous  pas  que  le  palais  Mazarin  est 
défendu  du  contact  étranger  par  tous  les  côtés;  que 
la  rue  Richelieu,  la  rue  Colbert,  la  rue  Yivienne  et 
la  rue  Neuve-des-Petits-Champs  la  protègent  contre 
tous  les  inconvéniens  que  vous  pourriez  craindre? 
Pendant  cinquante  ans  elle  fut  en  présence  du  plus 
terrible,  du  plus  dangereux  des  voisins ,  l'Opéra. 
Mais  aujourd'hui  une  magnifique  fontaine  remplace 
l'Opéra,  comme  pour  ajouter  à  la  sécurité  de  la 
Bibliothèque.  D'ailleurs,  pendant  cinquante  ans, 
l'Opéra  a  brûlé,  la  Bibliothèque  n'a  pas  été  tou- 


1(5  FONDS 

choc;  pendant  cinquante  ans,  personne  n'a  songé 
à  cet  énorme  danger  :  et  c'est  aujourd'hui,  quand 
le  danger  n'existe  plus ,  que  vous  vous  prenez  de 
peur!  Faites-nous  grâce,  s'il  vous  plaît,  de  votre  iro- 
nique sollicitude.  Accordez  au  palais  de  Mazarin  les 
réparations  qu'exigent  tous  les  anciens  bâtimens, 
les  plus  solides  même,  au  nombre  desquels  il  mé- 
rite d'être  compté;  nettoyez  les  murs  extérieurs, 
couvrez-les  d'un  peu  de  ce  badigeon  dont  vous 
êtes  souvent  trop  prodigues;  ouvrez  quelques  fe- 
nêtres ;  tracez  quelques  colonnes  engagées,  le  long 
de  la  rue  Richelieu,  vous  aurez  droit  alors  à  la 
reconnoissance  de  vos  concitoyens,  au  lieu  de  re- 
cueillir l'exécration  de  la  postérité,  quand  vous 
aurez  rasé  nos  magnifiques  galeries,  brisé  nos 
grilles  élégantes  et  nos  escaliers  somptueux,  enlevé 
nos  admirables  peintures  et  compromis  l'avenir  de 
la  plus  belle  collection  du  monde. 

Je  sais  que  je  ne  serai  pas  entendu,  mais  j'au- 
rai du  moins  la  consolation  d'avoir  crié;  c'est  mal- 
heureusement tout  ce  que  je  puis  faire.  Je  reviens 
au  bon  Gabriel  Naudé.  Voici  l'inscription  qu'il 
avoit  faite  pour  être  mise  au-dessus  de  la  grande 
porte  de  la  rue  Richelieu  : 


LUDOVICO  XIV 

FELICITER  IMPERANTE 

ANNA  AUSTRIAGA 

CASTRORUM  MAIRE  AUGUSTISSÎMA 


ANCIENS.  17 

REGNUM  SAPIENTER  MODERANTE 

JULIUS  S.  R.  E.  CARDÎNALIS  MAZARINUS 

UTRIQUE  CONSILIORUM  MINISTER  ACGEPTISSiMUS 

BIBLIOTHECAM  HANG 

OMNIUM  LINGUARUM  ARTIUM  SGIENTIARUM; 

LIBRIS  INSTRUCTISSIMAM 

URBIS  SPLENDORI 

GALLIARUM  ORNAMENTO 

DISGIPLINARUM  INCREMENTO 

LUBENS  VOLENS 

D.  D.  D. 

PUBLICE  PATERE  VOLUIT 

CENSU  PERPETUO  DOTAVIT 

POSTERITATI  COMMENDAVIT 

M.  DG.  XLVIII. 

Naudé  raconte  ensuite  l'origine  de  la  collection 
de  son  maître.  La  bibliothèque  de  l'abbé  de  Cordes, 
chanoine  de  Limoges,  lui  servit  de  base  ;  elle  étoit 
composée  de  six  mille  rares  volumes.  «  Ce  premier 
«achat  estant  fait,  on  en  continua  d'autres  chez 
»  tous  les  libraires  de  cette  ville.  »  De  1645  à 
1648,  Naudé  se  rendit  en  Flandre,  en  Allemagne, 
où  il  mit  à  contribution  la  célèbre  bibliothèque 
des  archevêques  de  Trêves  et  évoques  de  Spire,  à 
Philisbourg;  en  passant  à  Lyon,  le  marquis  de 
Yilleroy  lui  donna  sept  ou  huit  balles  de  livres 
provenant  de  la  bibliothèque  du  cardinal  de  Tour- 
non;  puis  en  Italie,  il  acquit  et  ramena  plus  de 
14,000  volumes. 

Voilà  tout  ce  (jue  j'ai  pu  recueillir  jusqu'à  pré- 
VI.  2 


13  FOND* 

sent  sur  celte  fameuse  bibliothèque.  Qusintk  Jérôme 
de  Monteux,  je  ne  l'ai  vu  désigné  jusqu'à  présent 
dans  aucun  livre. 

La  transcription  de  cet  exemplaire  du  Tristan 
est  faite  avec  assez  de  négligence  et  paroît  avoir 
été  exécutée  en  Italie.  Dans  un  très-grand  nom- 
bre d'initiales,  on  remarque  un  écu  bandé  de 
gueule  el  argent,  au  chef  d'azur.  Il  doit  apparte- 
nir à  une  famille  italienne. 

Le  Tristan  finit  avec  le  v°  du  f'  263.  Dans  les 
deux  derniers  feuillets,  on  a  transcrit  une  petite 
pièce  en  prose  que  Ton  devroit  appeler  les  De- 
mandes d'amour,  mais  qui,  d'après  l'explicit,  sont 
les  VouUeurs  d'amors.  Ce  sont  des  demandes  et 
des  réponses  faites  alternativement  par  un  cheva- 
lier à  une  dame  et  par  cette  dame  au  chevalier. 
L'objet  du  dialogue  est  en  lui-même  fort  peu 
intéressant.  Dans  les  46  questions  dont  la  solu- 
tion est  désirée  et  obtenue,  nulle  ne  m'a  paru 
plus  digne  d'attention  que  la  première.  La  voici  : 

«  Dame,  je  vous  demande  et  prie  par  la  force 
»  de  gieu  et  du  roiaume  d'amors  où  nul  ne  nulle 
»  ne  doit  mentir,  dites-moi  vérité  de  ce  que  je 
»  vous  demanderai.  Ce  les  femmes  sont  aussi  jau- 
»  losses  (jalouses)  comme  li  homme.  —  Biau  sire 
»  croy  que  oil,  et  plus  légiérement  doivent  estre 
»  les  femmes  que  les  hommes.  —  Dame  por  quoi? 
»  —  Biau  sire ,  por  ce  que  li  home  vont  es  liex 
»  et  voient  tant  d'unes  et  d'autres  que  à  peine  se 


ANClExNS.  19 

»poent  lor  cuer  tenir  qu'il  ne  varient  et  que  ne 
»  prient  aucunes  d'amors.  » 

N°  7176. 

768.  COMPILATION   DES   ROMANS  DE  TRISTAN  JET   DE 

LA  QUÊTE  DU  SAINT  GRAÂL. 

Volume  in-40  magno,  vélin,  de  447  feuillets  à  2  colonnes,  une  mi- 
niature, initiales;  xiu«  et  xv»  siècles.  Relié  en  veau  marbré  à  l'aigle  et 
à  l'N  de  l'empire  sur  les  plats  et  sur  le  dos. 

Ane.  biblloth.  Mazarine,  u«  163.  —  Sainte-Palaye ,  not.  533. 

Les  soixante  douze  premiers  feuillets  et  les 
soixante-trois  derniers  ont  été  ajoutés  dans  le  xv« 
siècle  par  un  copiste  hollandois,  à  la  transcription 
mutilée  du  xiii*  siècle.  Celle-ci  se  rapportoit  au 
roman  de  la  Qiiéle  du  saint  Graal;  mais  l'addition 
du  commencement  a  été  faite  d'après  le  roman  de 
Tristan. 

NO  7176'. 

769.  ROMAN  DE  TRISTAN  ABRÉGÉ  ;  PREMIÈRE  PARTIE 

Volume  in-f»  mediocri,  vélin,  88  feuillets  à  2  col.,  petites  miniatures 
dans  les  initiales;  fin  du  xui«  siècle.  Relié  eii  veau  racine,  au  chiffre 
de  Louis  XVIli  sur  le  dos. 

Fonds  de  Baluze ,  n»  140. 

Bonne  transcription  d'un  texte  abrégé,  mais 
dont  le  commencement  a  été  enlevé  ainsi  que  les 

2. 


20  FONDS 

dernières  feuilles  du  volume.  La  première  laisse 
conservée  répond  à  la  dix-neuvième  du  grand  ro- 
man, et  raconte  l'arrivée  et  les  exploits  de  Tris- 
tan devant  le  chastel  de  plor.  Premiers  mots  : 
«  Voise  avec  Yseut.  —  Après  ceste  aventure  ne  de- 
»  moura  mie  gramment  quant  une  tempête  leva  en 
»  mer  qui  les  jeta  à  un  chastel...  » 

N«  7478. 

770.    ROMAN    DE  TRISTAN,    ABRÉGÉ. 

Volume  in-f<»  parvo,  vélin ,  de  127  feuillets  à  2  col.,  miniatures  au 
bas  des  pages;  fin  du  xiii«  siècle.  Relié  en  maroquin  rouge  aux  armes  de 
France  sur  les  plats,  au  chiffre  de  Louis  XIV  sur  le  dos. 

Ane.  biblioth.  Mazarine,  n»  71.  —  Sainte-Palaye,  not.  535. 

Sur  le  haut  du  premier  feuillet,  comme  dans 
plusieurs  autres  volumes  de  la  collection  Mazarine, 
on  lit  la  signature  :  Arlent.  Le  récit  commence 
vers  la  125' laisse,  comme  dans  lebeaumsc.  7174. 
Comme  dans  ce   dernier  encore ,  les  ornemens 
couvrent  la  plupart  des  marges  inférieures;  mais 
bien  que  françoises,  elles  ont,  même  pour  nous,  un 
moindre  intérêt  de  curiosité.  On  pourra  cepen- 
dant remarquer  au  f  3  r° ,    une  fontaine  monu- 
mentale; f^  5  vo,  joute  vigoureusement  dessinée; 
f°  8  v°,  10  r°,  costumes  de  chevaliers;  f^  16  et 
46  r",  vue  de  la  joioze  garde;  f'*  27  r**,  28  r%  vue 
de  vaisseaux. 


ANCIENS.  21 

Le  récit  abrégé  comprend  tout  le  reste  des  aven- 
tures de  Tristan.  La  forme  des  caractères  et  le 
dialecte  révèlent  un  travail  picard  ou  flamand. 

N°  7179. 

771.   LE  LIVRE    DE  PERCEFOREST;    DEUXIÈME  PARTIE. 

Volume  in-fo  parvo,  papier,  423  feuillets  à  2  colonnes,  miniatures, 
vignettes,  initiales;  fin  du  xv^  siècle.  Relié  en  veau  marbré  au  chiffre  de 
Louis  XVIII  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  no  168.—  Ane.  catal.,  n.  29.—  Sainte-Palaye ,  not.  536. 

L'exemplaire  dont  ce  volume  faisoit  partie  étoit 
destiné  à  être  éparpillé  dans  les  bibliothèques; 
car  à  Fontainebleau  il  étoit  inscrit  sous  les  n°*  742, 
168,  410  et  751.  Depuis,  quand  on  fit  le  premier 
catalogue  de  la  bibliothèque  de  Paris ,  on  les  in- 
scrivit n"'  512,  29,  27  et  31i;  dans  le  nouveau 
catalogue  de  1680  on  rapprocha  les  trois  volumes, 
sous  les  n"  6966,  6967  et  6968.  Mais  on  ne  re- 
connut pas  celui-ci,  n**  7179;  on  négligea  alors  de 
le  relier,  et  voilà  pourquoi  j'ai  trompé  mes  lec- 
teurs en  affirmant  (tom.  II,  p.  366)  que  la  Bi- 
bliothèque royale  ne  possédoit  point  la  seconde 
partie  de  cet  exemplaire  de  Perceforest.  Il  eût  fallu 
donner  à  ce  volume  le  n°  6966*.  Comme  les  trois 
autres,  il  provient  de  la  bibliothèque  de  la  Gru- 
thuyse,  dont  les  armes  n'ont  pas  été  recouvertes 
au  bas  de  la  miniature  frontispice. 


22  FONDS 

La  dernière  feuille  de  garde  est  remplie  par  une 
complainte  d*amour  commençant  : 

Puselle  sur  toute  bontet 
Flumble  securs  aus  amorus.  .  .  . 

Cette  complainte  en  cinq  couplets  fort  mal  écrits 
forme  la  première  colonne  et  partie  de  la  se- 
conde. Au  bas  du  v°  on  lit  la  mention  de  :  Phe- 
lippe  de  Luxenhorg,  tout  jours  vostre  humble  seur. 
Ce  doit  être  Philippe  de  Luxembourg,  troisième 
fille  et  septième  et  dernier  enfant  de  Louis  de 
Luxembourg,  comte  de  Saint-Pol,  qui  eut  la  tête 
tranchée  sur  la  place  de  Grève,  à  Paris,  le  19  dé- 
cembre 1475.  Philippe,  cette  année  là,  étoit  ab- 
besse  de  Moncel,  près  le  Pont-Sainte-Maxence  en 
Picardie. 

N°  7180. 
772.  ROMAN  d'artus  le  restoré. 

Volume  in-f»  mediocri,  vélin,  143  feuillets  à  3  colonnes,  miniatures, 
vignettes  et  initiales ,  xiv*  siècle.  Relié  autrefois  en  bois  couvert  de  ve- 
lours noir,  aujourd'hui  en  veau  racine  à  l'aigle  de  France  sur  les  plats, 
au  chiffre  de  Napoléon  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n»  150. —  Ane.  catal.,  n»  202.  —  Sainte-Palaye,  n»  537. 

Msc.  provenant  de  Tancienne  bibliothèque  de 
Louis  de  Bruges,  seigneur  de  la  Gruthuyse,  dont        j 
les  armes  ont  été  recouvertes  de  celles  de  France 
au  bas  du  premier  feuillet.  (Voy.   M.  Yan  Prael, 


AiNCIL.NS.  23 

n°  LXYÏI).  Les  miniatures  sont  nombreuses  et  du 
style  ordinaire  de  cette  époque;  l'écriture  est  bonne 
et  la  copie  paroît  faite  avec  soin. 

Le  roman  à'Artus  le  Restoré  dont  le  but  paroît 
avoir  été  surtout  d'offrir  un  récit  flatteur  aux  an- 
ciennes familles  chevaleresques  de  Bretagne,  doit 
avoir  été  composé  vers  la  fin  du  xnf  siècle,  au  plus 
tôt  ;  il  est  rempli  d'épisodes  agréables  et  a  été  im- 
primé plusieurs  fois.  L'édition  que  j'ai  sous  les 
yeux  et  qui  appartient  à  la  Bibliothèque  royale  a 
pour  titre  :  Sensuyt  le  rommant  des  merveilleux 
faitz  du  vaillant  et  preux  chevalier  Ar/us  de  Bre- 
taigne.  On  les  vend  à  Paris  en  la  rue  Neufve-Nos- 
tre-Dame,  à  l'enseigne  Saint-Nicolas  ^  in-4°  p°  go- 
thique. Il  fut  imprimé  pour  le  moins  trois  fois, 
en  1493  in-f",  en  1502  et  en  1536  in-4^ 

L'abbé  Rives  a  fait,  en  1779,  un  travail  sur  ce 
roman,  ou  plutôt,  à  l'occasion  d'un  manuscrit  du 
duc  de  La  Yallière,  une  dissertation  sur  l'origine 
des  cartes  à  jouer  (1).  Avant  lui,  M.  de  Tressan 
en  avoit  donné  une  analyse  dans  la  Bibliothèque 
des  Romans,  novembre  1776.  C'est  même  pour 
chercher  chicane  au  comte  de  Tressan  que  l'abbé 
Rives  avoit  fait  sa  notice. 

(1)  Notices  liistor.  et  crit.  de  deux  mss.  de  la  biblioth.  de  M.  le  duc 
de  la  Vallière,  dont  l'un  a  pour  litre  le  Roman  d'Artus,  comte  de  Bre- 
taigncy  et  Tautre  le  Rommant  de  Parthenay  ou  deLusignan..,  Paris, 
1779,  in-4°. 


24  .  FONDS 

N^  7181. 

773.    LIVRE    DE   LA  FONTAINE    DE   TOUTES    SCIENCES, 
ATTRIBUÉ    AU    JUIF   SIDRAC. 

Volume  in-40  magno  vélin,  265  feuillets  à  2  colonnes,  petites  mi- 
niatures et  initiales;  xiv«  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois,  au- 
jourd'hui en  veau  marbré  à  l'aigle  de  l'empire  sur  les  plats  et  au  chiffre 
de  Napoléon  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n»  1649.-  Ane.  catal.  472.— Sainte-Palaye,  not.  538. 

A  la  fin  de  la  table  des  matières  occupant  les 
feuillets  3  v°  à  22  v";  on  lit  :  «  Ci  fine  les  cha- 
»  pitres  du  livre  au  philosophe  Sidras ,  l'an  de 
»  grâce  mil  ccc  xl  ,  le  mardi  aprèz  la  saint 
»  Remy,  etc.  »  Avant  d'entrer  dans  la  Bibliothèque 
du  roi,  vers  le  commencement  du  xvi«  siècle ,  le 
volume  appartenoit  à  Jehan  Culdove  rainné,  autant 
qu'il  m'a  été  permis  de  déchiffrer  la  mention 
placée  à  la  fin  du  texte  deSidrac;  et  il  provenoit 
de  «  feu  madame  Agnès  de  Bourgogne  (1),  en  son 
»  vivant  duchesse  de  Bourbonnois  et  d'Auvergne,  » 
(folio  265  r°). 

Le  livre  de  Sidrac  ou  Cydrac  a  été  imprimé 
par  Yerard  en  1586;  c'est  un  des  volumes  le  plus 
correctement  exécutés  de  sa  librairie.  L'ouvrage 
n'en  est  pas  moins  demeuré  à  peu  près  inconnu  ; 
je  n'ai    trouvé  sur    lui   d'autres   renseignemens 

(1)  Voy.  no  6766,  1. 1,  p.  107. 


ANCIENS.  25 

qu'un  mot  de  M.  Van  Praet  dans  sa  Bibliothèque 
du  Louvre  :  «  Il  passe,  dit-il,  pour  avoir  été  com- 
»  posé  par  un  anonyme  dans  le  xni^  siècle.  »  C'est 
quelque  chose,  mais  non  pas  tout.  En  quelle  lan- 
gue et  dans  quel  pays  fut-il  composé?  Quel  inté- 
rêt peut-il  présenter  aux  philosophes,  aux  physi- 
ciens, auxmoralistes?Nousallonsessayerd'apporter 
quelques  nouveaux  moyens  d'éclairer  ces  ques- 
tions. Le  cabinet  des  manuscrits  possède  onze  à 
douze  anciennes  leçons  de  Sidrac,  je  n'en  connois 
pas  de  texte  latin,  encore  moins  en  trouveroit-on 
un  texte  hébreu  ou  arabe.   Commençons  par  je- 
ter un  co\ip  d'œil  sur  le  texte  François  que  nous 
avons  sous  les  yeux.  Le  début  a  bien  le  caractère 
de  ces  nombreuses  compositions  latines  demi-phi- 
losophiques et  demi-astrologiques  faites  en  Espa- 
gne vers  le  douzième  siècle,  et  attribuées  par  ceux 
qui  les  fabriquoient  à  des  Sages  hébreux,  arabes 
ou  syriens.  Yoici  les  premiers  mots  :  «  La  pour- 
»  veance  de  Dieu  le  père  tout  puissant  a  esté  du 
»  commencement  du  monde  et  est  et  sera  sans 
»  fin,  de  gouverner  et  de  sauver  toutes  les  créa- 
»  turcs  spirituelles...  »   L'auteur  fait  fleurir  son 
Sidrach  8i7  ans  après  le  déluge.  «  Cestui  Sidrach 
»  monstra  la  forme  de  la  sainte  Trinité ,   par  le 
»  commandement  Dieu  à  un  roy  mescréant  pour 
»lui  convertir,  ...et  si  out  la  grâce  de  Dieu  de 
^>  savoir  comment  les  ix  ordres  des  angles  sont  as- 
>  sis  au  ciel,  et  de  quoi  chascun  sert,  et  de  savoir 


26  FONDS 

»  de  l'astronomie,  du  firmament,  des  plantes,  des 
»  signes ,  des  estoilles ,  des  heures  et  des  poins 
»  et  de  toutes  choses  spirituelles  et  corporés...  Li 
»  rois  Boctus  requist  au  philosophe  Sydrac  moult 
j»  de  questions...  quar  il  ne  trouvoit  homme  qui 
»  dire  li  séust.  Sydrach  li  respondi  à  droit...  11 
»  rois  fist  faire  un  livre  de  celés  meismes  ques- 
»  tions  et  li  mist  nom  le  livre  de  la  Fontaine  de 
»  toitles  sciences,  et  ce  est  cis  livres.  » 

Le  livre  parvint  plus  tard  à  un  savant  chaldéen, 
qui  voulut,  par  l'inspiration  du  mauvais  esprit, 
le  brûler  :  mais  Dieu  ne  le  permit  pas.  Long-temps 
après,  un  roi  nommé  Madian  l'eut  en  sa  posses- 
sion ;  puis ,  il  passa  à  Aman  le  lépreux ,  prince 
des  chevaliers  du  roi  de  Syrie.  Puis,  un  archevê- 
que grec  de  la  ville  de  Sebaste  (ancienne  Sama- 
rie),  nommé  Ayonas  Sylée,  le  découvrit  et  le  con- 
fia à  son  clerc  Démètre,  qu'il  envoyoit  prêcher 
l'évangile  en  Espagne.  Démètre  souffrit  le  martyre 
à  Tolède,  et  long-temps  après,  les  savans  de  Tolède 
le  traduisirent  de  grec  en  latin.  Le  roi  d'Espagne 
à  son  tour  le  fit  tourner  de  latin  en  arabe  et  l'en- 
voya dans  cette  dernière  langue  à  Elmomenin,  sei- 
gneur de  Tunis.  Yoilà  comment  le  sire  de  Tu- 
nis,  contemporain  de  l'empereur  Frédéric  P' , 
avoit,  en  le  lisant,  acquis  un  grand  renom  de  sa- 
gesse. Frédéric  ayant  su  tout  ce  que  le  mécréant 
devoit  au  livre  de  Sidrac ,  «  li  envoya  un  frère 
»  meneur  de  Palerme  ,    liquex  avoit   non   frère 


ANCIENS. 


n 


»  Rogier;  celui  le  translata  et  le  porta  à  l'empe- 
»reur...  En  la  court  l'empereur  ot  un  homme 
»  d'Antioche  qui  ot  non  Codre  le  philosophe , 
»  qui  moult  fu  amez  de  Temperiere  ;  quant  il 
»  oy  parler  de  ce  livre ,  si  se  pena  moult  co- 
»  ment  il  le  peust  avoir,  et  tant  donna  et  promist 
»  aus  chambelans  que  il  en  ot  exemplaire...  Après 
»  ce  un  pou  de  temps ,  Codre  le  philosophe  l'en- 
»  voia  privéement  au  patriarche  Obert  d'Antioche, 
»et  le  patriarche...  avoit  un  clerc  o  lui  qui  ot 
»  non  Jehan  Pierre  de  Lyons,  celui  le  contrescrist 
»  et  l'aporta  à  l'escole  à  Tholete.  Ainssi  sont  trans- 
»  laté  de  lui  pluseurs  bons  livres,  en  autrui  non... 
»  et  de  ci  en  avant  ne  savons  en  quel  povoir  il 
»  doit  venir.  » 

Cette  généalogie  devra  satisfaire  les  plus  diffi- 
ciles; on  ne  peut  la  comparer  qu'à  celle  du  ma- 
nuscrit des  voyages  d'Anténor  ou  d'un  roman  po- 
litique assez  moderne,  et  déjà  oublié  du  plus  grand 
nombre,  intitulé  le  Visir  (Paris,  1819).  Et  le  rap- 
prochement entre  des  ouvrages  d'ailleurs  si  diffé- 
rons prouve  que  les  expédions  littéraires  étoient 
aussi  ingénieux,  en  l'an  de  ténèbres  1243,  qu'ils 
le  sont  en  l'an  de  lumière  1843. 

Un  second  prologue  offre  l'énumération  curieuse 
de  tous  les  problèmes  résolus  par  Sidrac  :  «  Seur 
»  toutes  choses  trouveras  de  la  puissance  Dieu  en 
»ce  livre,  et  des  angeles,  du  maligne  esprit,  du 
»ciel,  de  la  terre,  du  firmament;  de  son   tour, 


28  FONDS 

»  de  sa  hautesse,  de  sa  vertu.  —  Du  soleil;  — de 
»  la  lune  ;  —  des  planètes  et  de  leur  vertu  ;  —  de 
»  paradis; — d'enfer; — de  vie,  de  mort;  — del'ame, 
»  du  corps; — de  jour,  de  nuit;  — d'orient,  d'oc- 
»  cident; — des  vents,  des  tonnerres; — des  éclip- 
»  ses,  des  foudres,  du  feu,  de  l'iaue,  de  l'air,  de 
»  la  terre; — de  sa  rondesse,  de  sa  espesseté,  de 
»  sa  grandesse;  —  de  la  mer,  de  saleure,  de  toutes 
»  manières  d'y  a  ves;  — debestes,  d'oisiaus,  depois- 
»  sons,  d'arbres,  de  leur  vertu  et  de  leur  manière  ; 
»  — des  pierres  précieuses,  et  de  leur  manière  et 
»  de  leur  vertu;  — de  loiauté,  de  traïson,  d'amor, 
»  de  hayne ,  de  proesce ,  de  coardise  ;  —  de  dor- 
»  mir  ,  de  veiller,  de  boirre,  de  mengier; — de 
«large,  d'eschars,  de  fol,  de  sage;  —de  homme, 
»  de  famé;  —  de  sourt,  de  muet;  — de  prendre  , 
»  de  donner; — d'aler,  de  venir;  — de  guerre,  de 
»  pais;  —  d'estuver,  de  alener,  de  toussir,  de  des- 
»  putemens,  de  jugemens;  — de  loy,  de  foy;  — de 
»  songier;  —  de  souspir;  —  d'ausmone,  de  pécliié, 
»  et  des  choses  invisibles.  » 

Voilà  un  salmigondis  digne  du  récit  précédent. 
Il  est  vrai  que  nous  apprenons  ensuite  que  les 
maîtres  de  Tolède,  qui  rédigèrent  cette  double  ex- 
position ,  en  l'an  de  Jésus-Christ  1243 ,  ne  cru- 
rent pas  devoir  mettre  de  l'ordre  et  de  la  suite 
dans  les  diverses  questions  dont  Sidrac  avoit  donné 
la  solution.  De  tout  cela ,  nous  devons  conclure 
que  l'on  ne  peut  faire  remonter  la  composition  de 


ANCIENS.  29 

tout  le  livre  plus  haut  que  cette  année  d243; 
les  règles  de  la  vraisemblance  nous  décident  même 
à  lui  retirer  encore  une  vingtaine  d'années  d'an- 
cienneté, et  à  le  classer  parmi  les  compositions 
de  la  fin  du  xni«  siècle. 

Les  questions  indiquées  dans  la  lable  sont  dans 
le  manuscrit  au  nombre  de  mille  et  vingt-trois,  et 
dans   l'édition    de   Yérard   au  nombre  de  mille 
soixante-treize.   Un  assez  petit  nombre  offre  au- 
jourd'hui de  l'intérêt  ou  de  l'originalité.  Voici  la 
59«  (1^  48  v°)  :  «  Le  roy  demande ,  doit-on  juger 
»  les  povres  comme  les  riches?  Sydrac  responl  : 
»  L'en  doit  plus  forte  justice  faire  au  riche  que 
>^  au  povre,  et  plus  chastier.  Car  li  povres...  dist 
»  à  soy  meismes  :  la  justice  a  esté  au  riche ,   à 
»  moy  ne  vendra  -  elle  pas?  Et  pour  ce  doit  l'en 
»  plus  forte  justice  faire  au  riche...  que  li  meffais 
»  est  plus  grans  du  riche   que  du  povre;  car  il  a 
»  plus  grant  povoir  de  bien  faire...  » 

Chap.  Ii5.  Lequel  vaut  le  mieux  de  chasteté  sans 
œuvre  ou  d'œuvre  sans  chasteté  :  «  Œvre  vaut 
»  miex  sans  chaste  que  chaste  sans  œvre.  Se  tu  es 
»  chaste  de  ton  corps  et  tes  œvres  sont  mauve- 
»  ses ,  la  chaste  qui  est  en  toy ,  tu  ne  le  fais  mie 
»  por  Dieu ,  mais  tu  le  fais  por  aucunes  autres 
«manières;  ou  por  foiblece  ou  por  vieillece,  ou 
»  por  froide  nature...  Cil  qui  ont  bones  œvres  en 
»  culx  et  ne  sont  chastes,  ci  ne  font  nul  mal  à  la 
»  gent,  ains  le  font  à  culs  meismes,  et  qui  bones 


30  vo^m 

»  œvres  fait  ne  peut  faire  mal ,  ains  fait  bien  et 
»loiauté;  et  pitiés  repaire  en  lui.  Se  il  n'est  chaste, 
«son  pécliic  n'est  que  à  luy  seul...  Ains  peut  es- 
»  tre  que  pour  les  bontés  qui  sont  en  luy  et  pour 
»  son  pécliié  racheter  fera  bien  aus  pauvres  gens, 
»  ou  il  fera  satisfaction  de  son  corps.  »  Ce  chapi- 
tre nous  semble  renfermer  une  morale  vraiment 
et  hardiment  évangélique. 

Le  chapitre  147  n'admet  que  trois  éclipses  pro- 
phétiques. L'une  arrivée  avant  le  déluge,  la  seconde 
à  cause  de  la  mort  de  Jésus-Christ ,  la  troisième 
à  l'approche  de  l'Antéchrist.  Pour  toutes  les  au- 
tres ,  c'est  un  phénomène  que  l'auteur  explique 
aussi  clairement  que  nous  l'expliquons  aujourd'hui. 

Youlez-vous  savoir  si  une  femme  est  réellement 
stérile?  Prenez  «  une  vaine  qui  est  en  la  jambe 
»  destre  de  la  feme  qui  est  fourchie ,  et  mettez 
»  yave  en  un  vessel  de  terre,  et  gectez  un  pou  de 
»  sanc  de  celle  vaine  en  celé  yave;  se  le  sanc  aloit 
»  au  fons ,  elle  ne  seroit  mie  brehaine ,  et  se  il 
»  demouroit  entre  deux  yaves,  ele  a  foibles  rains, 
»  et  par  ce  même,  doit  ele  craindre  d'avoir  en  fan  s, 
»  et  se  il  y  a  flotant  sur  l'yave,  ele  est  brehaigne.  » 
(Chap.  235,  f'  100). 

Chap.  690.  Origine  des  langues  :  «  Diex  fist  tou- 
»  tes  choses  et  Adam  les  nomma  en  son  langage 
»  et  ce  fu  en  ébrieu.  Mais ,  après  Noé  cinc  cens  et 
»  Iv  ans,  ot  un  sage  homme  qui  ot  à  non  Ranaham 
»  qui  trouva  par  son  sens  cest  langage  que  nous 


ANCIENS,  31 

»  parlons ,  en  une  contrée  entre  Ynde  et  Perse , 
»  qui  est  appelée  Monga.  »  Yoilà  l'origine  samscrite 
de  nos  langues  européennes  bien  établie,  j'espère. 
Avis  aux  indianistes. 

N°  7181 ^ 

774.    LE     LIVRE   DE   BLAQUERNE ,    TRADUIT  DE  RAIMON 

LULLE.  VISION     DE     TONDALE.  LES     VERS    DU 

CORPS. HISTOIRE    SAINTE    EN    VERS. LA  PATE- 

NOSTRE  EN  VERS. DES  ESTAS  DU  MONDE. 

Volume  in-fo  parvo ,  vélin  ,  288  feuillets   à  2  colonnes;  xiv«  siècle. 
Relié  en  veau  racine  au  chiffre  de  Napoléon  sur  les  plats. 

Fonds  Lancelot ,  anc.  n»  1 30. 

Exemplaire  mutilé  dans  plusieurs  endroits.  Le 
premier  feuillet  conservé ,  coupé  en  long  par  le 
milieu,  offre  le  commencement  de  la  table  :  u  Ce 
»  sunt  li  chapitre  du  premier  livre  de  mariage.  » 
Le  texte  commence  ainsi  au  r°  du  second  feuillet, 
1*  colonne  :  «  En  senefiance  des  v  plaies  que  nos- 
»  tre  sire  Deu  Jésu-Grist  reçut  en  la  sainte  vraie 
»  crois,  por  racheter  son  peuple  dou  pooir  au  dya- 
»  ble,  soit  devisé  ciz  livres  en  cinq  parties  esque- 
»  les  est  donée  doctrine  de  la  menière  et  de  la 
»  règle  par  quoi  sont  senefié  v.  estaz  d'omes  es- 
»  quelx  est  profitable  chose  avoir  cest  livre;  li  pre- 
9  miers  estaz  est  de  mariaige,  li  secons  est  de  re- 
•  ligion,  li  tiers  est  de  prelation,  li  quars  est  de 


32  FONDS 

»  apostolique  signorie,  li  quiuz  est  de  vie  heriné- 
»  tique.  » 

Ce  roman  moral  est  d'une  grande  importance, 
il  n'a  jamais  été  imprimé  en  François  à  ma  con- 
noissance;  et  je  n'ose  même  assurer  qu'on  l'ait  con- 
servé en  latin,  attendu  que  l'édition  complète  des 
œuvres  de  Raimon  Lulle,  publiée  à  Mayence  par 
Zaltzinger  en  dix  vol.  in-f»,  est  devenue  fort  rare 
et  ne  se  trouve  pas  à  la  Bibliothèque  royale. 
Ce  qu'il  y  a  de  certain ,  c'est  que  l'édition  don- 
née ,  en  1505 ,  chez  J.  Petit  par  Jean  Lefè- 
vres  d'Estaples,  de  la  première  partie  des  œuvres 
de  Raimon  Lulle,  1  vol.  in-f'  p"  gothique,  ren- 
fermant, entre  les  f°'  86  et  94,  un  traité  latin 
sous  le  titre  de  Libellas  Blaquernœ  de  amico  et 
amato^  ne  contient  que  la  dernière  des  sixpart  ies 
du  véritable  livre  de  Blaqiierne.  Cet  extrait  se  rap- 
porte aux  conditions  du  véritable  amour  :  et  il  ne 
nous  semble  pas  indigne  de  ce  beau  chapitre  de 
l'Imitation  de  Jésus-Christ  dans  lequel  on  lit  : 
«  Yous  ne  savez  pas  ce  que  c'est  que  l'amour  ? 
»  C'est  un  grand  cri  poussé  vers  le  ciel.  »  L'auteur 
de  l'article  Raimon  Lulle  dans  la  Biographie  Uni- 
verselle dit  aussi  que  ce  fragment  publié  par  Jean 
Lefêvre  d'Étaples  a  été  traduit  en  valencien  par 
Bonlabii;  mais  il  se  trompe:  c'est  le  véritable  et 
complet  livre  de  Blaquerne  que  Bonlabii  a  publié 
en  1521,  sous  ce  titre  :  «  Blaquerne,  qui  traicta  de 
»sinch  estamentsde  persones  :  de  matrimoni,  de  re- 


ANCIENS.  33 

»  ligio,  de  prelatura,  de  apostolical  seynoria,  y  del 
»  estât  de  vida  hermilana  contemplativa,  liordenat 
»  por  lo  illuminât  doctor  y  martyr,  mestre  Raimon 
»  Lull,  traduit  e  corregidat  a  renovament  del  pri- 
»  mers  originals,  y  estampât  enllengua  valeneiana 
»  por  Joan  Bonlabei.  Dialogaciones  entr  el  amich  y 
«l'amat.  Art  de  contemplacion.  Libre  de  oracio- 
»  nés  y  contemplaeions. . .  En  Yalencia,  Jo.  Joffre, 
»  4521  ».  In-^. 

Le  premier  livre  est  de  mariage;  il  se  rapporte 
principalement  à  Evax  et  Héloïse,  père  et  mère  de 
Blaquerne.  L'auteur  se  met  ensuite  à  raconter  la  nais- 
sance de  son  héros,  et  les  détails  qu'il  donne  sur 
la  nourrice,  la  nourriture  et  l'éducation  des  enfans 
nous  ont  paru  extrêmement  remarquables.  Il  est 
à  regretter  aujourd'hui,  pour  nous,  que  le  vœu  con- 
stant de  Raimon  soit  de  ramener  toutes  nos  actions 
au  grand  but  de  la  perfection  religieuse  :  quelque 
nombreux  que  soient  les  exemples  ou  récits,  tous 
tendent  à  nous  mieux  faire  sentir  le  mépris  du 
monde  et  l'abandon  des  intérêts  terrestres.  Dans 
les  livres  suivans,  Blaquerne  devient  successive- 
ment moine,  sacristain,  abbé,  évêque,  cardinal  , 
souverain  pontife,  ermite,  et  nous  présente  un  mo- 
dèle parfait  de  conduite  adapté  à  toutes  ces  vénéra- 
bles professions.  Plus  d'une  fois, Raimon  Lulle  se 
met  lui-même  en  scène  sous  le  nom  de  Raimons 
UFols:  et  c'est  alors  qu'il  montre  une  haine  pro- 
fonde contre  les  religions  juive  et  musulmane,  ou 
VI.  3 


34  FONDS 

plutôt  une  ardeur  dévorante  de  prosélytisme  et 
d'argumentation  théologique. 

Puis  l'auteur,  après  avoir  rapidement  exquisséles 
devoirs  de  la  vie  hérémitique,  expose,  f*  15i,  com- 
ment SQU  héros  Blaquerne  fut  induit  à  composer 
un  ouvrage  ascétique  sous  le  titre  de  Idvre  de  l'ami 
et  de  l'aimé.  L'ami ,  c'est  l'homme  pieux  ;  l'aimé, 
c'est  pieu  lui-même.  Certes,  on  ne  peut  mécon- 
noître  un  frappant  rapport  entre  l'idée  de  cette 
composition  et  celle  de  Vlmitalion  de  Jésus-Christ. 
Les  (deux  ouvrages  sont  presque  toujours  en  dialo- 
gue; mais  celui  de  Raimon  Lulle,  plus  court  et 
moins  étudié,  doit  avoir  au  moins  le  mérite  de  l'an- 
tériorité. 

Le  livre  de  l'Ami  et  l'aimé  finit  au  v**  du  f*»  175. 
Il  est  suivi  du  Livre  de  Contemplation ,  que  Raimon 
Lulle  attribue  également  à  Blaquerne. 

L'édition  espagnole  et  l'un  des  trois  manuscrits 
que  nous  avons  conservés  du  livre  de  Blaquerne, 
finissent  avec  ce  Livre  de  Contemplation.  Il  ne  faut 
donc  pas  y  joindre  l'ouvrage  copié  immédiatement 
après,  dans  le  volume  7181  ';  bien  que  la  rubrique 
ne  soit  pas  différente  de  celles  qui  désignent  les 
chapitres  de  Blaquerne.  Tout  au  plus  pourroit-on 
en  tirer  l'induction  que  Raimon  Lulle  est  l'auteur 
de  l'un  et  de  l'autre. 


ANCIENS.  3».") 

II.  LA  VISION   DE  TONDALE.   F**  195,   R". 

Cette  vision  est  rapportée  à  l'an  1449,  immédia- 
tement après  la  mort  de  saint  Malachie.  Tondale 
étoit  un  homme  riche,  sans  doute  originaire  d'Ir- 
lande, comme  l'Owen  du  Purgatoire  de  saint  Pa- 
trice. Au  moment  de  mourir,  il  voyage  en  imagi- 
nation dans  l'enfer  et  obtient  de  là  miséricorde 
divine  la  faveur  de  vivre  assez  pour  faire  péni- 
tence dans  ce  monde.  Voici  les  premiers  mots  : 
«  L'an  mil  c.  xlix,  quant  Conrar  estoit  roys  des 
»  Romains,  li  quars  an  de  Eugène,  pape  de  Rome,  » 
etc.  Le  récit  de  Tondale,  antérieur  à  l'Enfer  de 
Dante,  est  un  morceau  littéraire  fort  digne  d'atten- 
tion. Mon  honorable  ami,  M.  Thomas  Wright,  vient 
d'en  donner  la  judicieuse  et  savante  analyse  dans 
un  livre  intitulé  :  St  Patrick' s  Purgatory ,  an  essay 
on  ihe  legends  on  Purgatory ^  Hell  and  Paradise. 
London,18M,p.  30  à  38. 

III.  LES   VERS  DU   CORPS.    F°  207 ,   V*. 

Pièce  qui  ne  semble  pas  terminée.  C'est  une 
pieuse  diatribe  contre  le  corps  et  les  dangers  perpé- 
tuels dans  lesquels  il  place  notre  âme.  Premiers  vers: 

Signors ,  doctrine  dit  au  cors 
Qu'il  porchasse  à  l'âme  sa  mort. 
Cors  en  toi  n'a  point  de  savoir , 
Car  tu  convoites  trop  avoir... 

Les  derniers  vers  conservés  sont  : 

Cors  bien  le  pues  prover  par  tant 


36  FONDS 

Que  havoir  deusses-tu  sur  ti 
Les  mais  qui  viennent  de  par  ti. 
C'est  tort  quant  Tâme  i  va  partant. 

lY.    HISTOIRE   SAINTE   EN   VERS.   F^'SiO,  R\ 

En  voici  les  premiers  vers  : 

Par  ces  quareles  vont  chantant 
Et  de  RoUer  et  d'Olivant  (1) , 
Et  des  desduis  et  des  amors 
Et  des  proesces  de  plusors  ; 
Et  si  vuellent  que  on  lor  done 
Loier  de  dire  lour  mansonge... 
Mais  qui  vodroit  laissier  folie , 
Et  oïr  ouvre  de  clergie 
Et  entendre  à  ma  parole 
Ce  que  j'ai  apris  à  escole , 
Je  diroie  comp(t)e  d'estoire 
Que  doivent  havoir  en  mémoire 
Tuit  cil  qui  la  loi  Jhesu-Crist 
Tienent,  et  croient  ce  qu'il  dist. 
Si  com  Dieu  fit  premier  lou  mont 
Et  les  escritures  qui  sunt.  .  . 
Les  vies  et  les  noves  escriz 
Puest-on  comprendre  en  cels  diz, 
Ce  est  haute  chose  à  reconter , 
Cil  est  qui  la  vuclle  escouter. 

Lfi  mesure  change  à  l'histoire  de  Noé,  f"  2i7,  v°. 

D3  Noé  vuel  l'estoire  commander; 

Dieus  nostre  Pères  m'en  doinst  si  esploitier 

Que  je  de  l'arche  puisse  vérité  dire.  .  . 

C'est  un  des  rares  exemples  anciens  du  vers  de 
dix  syllabes  à  rimes  changeantes.  Avec  l'histoire 

(I)  C'est-à-dire  •  Et  d'Olivier  et  de  Holant. 


ANCIENS.  37 

d'Isaac  commencent  les  vers  de  douze  syllabes.  Au 
Deutéronome  reprennent  les  vers  octosyllabiques. 
L'auteur  fait  une  pause  après  l'entrée  de  Jésus  dans 
la  Terre-Sainte;  nous  voyons  la  preuve  qu'il  étoit 
moine  dans  les  vers  suivans,  f»  266,  r"*. 

Signor ,  se  j'ai  riens  trespassé 
Bien  me  doit  estre  pardoné , 
Quar  par  foi  je  n'avoie  mie 
La  Bible  de  celé  abaïe , 
Mas  je  ai  trahit  tout  le  meillor 
Des  estoiies  et  pris  la  flor. 

L'ouvrage  finit  par  la  mention  des  miracles  qui 
s'opèrent  fréquemment  à  Saint-Denis  par  les  clous 
et  la  couronne  d'épines  de  la  Passion.  Et  nous  de- 
vons en  conclure  que  la  composition  de  l'ouvrage 
est  antérieure  à  1249,  époque  du  dépôt  de  la 
couronne  d'épines  de  Gonstantinople  dans  laSainte- 
Chapelle  de  Paris. 

V.  LE  PATER  NOSTER  EN  VERS.  F'' 276,  R«. 

Premiers  vers  : 

Au  comancier  de  cest  escript 
Soit  0  moi  li  Sains  Esperis... 
Que  je  puisse  bien  tranlater 
Dou  latin  en  roman  tourner 
La  Pâtre  Nostre.  .  . 

VL   DES  ESTATS  DU  MONDE,   DE  PARADIS,  d'eNFER  ET 
d' ANTECHRIST.    EN   VERS.  F^  281. 

Le  début  de  cette  longue  pièce  de  vers  a  été  dé- 


38  FONDS 

«liiré.  Voici  comnient  le  second  alinéa  commence 

Monstrer  vous  vuel  une  parole 
Que  je  oi  jadis  en  escole.  .  . 

La  fin  a  été  enlevée.  Derniers  yers  conservés  : 

Josaphat  dit  est  pleinement 
La  vallée  dou  jugement , 
Toute  voies  en  la  vallée 
Joste  la  montaig.  •  . 

M-  7182. 

775.    LA  CIIANSOiN  DE  GESTE  DES  QUATRE  FILS  AIMON. 


Volume  in-(«  mediocri,  \élin.  218  feuillets  à  2  col-,  miniatures,  vi- 
gnettes et  initiales  ;  xv«  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois ,  au- 
jourd'hui en  veau  marbré,  à  l'aigle  de  France  sur  les  plats,  au  chiffre  de 
Napoli^on  sur  le  dos. 

Ane.  Catal.,  n°  404.—  Sainte-Palaye,  not.  539. 


Je  crois  que  ce  volume  fut  écrit  dans  les  états  du 
duc  Philippe-le-Bon.  Les  ornemens,  qui  souvent 
révèlent  un  excellent  maître,  semblent  appartenir 
au  style  de  la  cour  de  Bourgogne.  On  remarquera 
surtout  la  première  miniature,  festin.  F**  49,  arri- 
vée des  quatre  frères  chez  le  roi  Yon  de  Gascogne , 
costume  et  dessins  de  femmes.  F**  29,  Régnant  en- 
levant la  couronne  de  Charlemagne;  curieux  har- 
nois  des  chevaux  de  course.  F°  73,  Regnaut  de- 
mandant l'aumône  à  un  bourgeois  d'Acre;  fçstin , 


costumes.  F**  96,  combat  de  Régnant  et  du  Sarrasin 
Durandal. 

Cet  énorme  poème  n'a  pas  moiris  de  28,000  vers 
de  douze  syllabes.  Voici  les  quatre  premiers  : 

Seigneurs,  or  faites  pais,  chevalîerSet  barons 
Et  rois  et  dus  et  contes  et  princes  de  renoms , 
Et  prelas  et  bourgeois ,  gens  de  religions , 
Dames  et  damoiselles  et  petis  enfansons.  .  .  . 

On  peut  déjà  reconnoître  ici  le  langage  du  x\* 
siècle.  Ce  style  n'offrant  rien  d'original,  et  M.  Em- 
manuel Bekker  en  ayant,  d'ailleurs,  transcrit  1045 
vers  en  tète  de  son  édition  de  Fierabras  (1),  nous 
ne  nous  y  arrêterons  pas.  Si  le  savant  éditeur  avoit 
pu  consulter  d'autres  leçons  plus  anciennes  du 
même  poème,  il  auroit  distingué  de  précieuses 
différences,  et  sans  doute  il  eût  négligé  le  texte 
qui  a  fait  l'objet  deson  attention  prolongée.  Conten- 
tons-nous de  remarquer  que  la  chanson  commence 
au  récit  de  la  réception  de  Charlemagne,  pendant 
laquelle  Régnant,  insulté  par  le  neveu  de  l'empe- 
reur, demande  vainement  vengeance  de  la  huffe 
qu'il  a  reçue,  et  finit  par  se  faire  lui-même  justice 
en  assommant  l'agresseur  d'un  coup  d'échiquier. 
Elle  se  termine,  commef  les  autres,  à  la  mort  de 
Régnant. 

Voici  les  derniers  vers,  qui  sont  de  la  façon  du 
copiste  : 

(1)  Der  Roman  von  Fierabras,  provenzalisch.  Herausgegeben  von  Tm- 
manuel  Bekker.  Berlin,  1820,  in-4«>. 


40  FONDS 

Et  cellui  qui  l'a  escrit  vueille  Dieux  donner  eu  don 
Or  et  argent  assez,  car  il  en  aroit  bon  beson 
Pour  donner  aux  fd  Jettes  et  maint  bon  compagnon , 
Car  c'est  tout  che  qu'il  ayme,  que  vous  celeroit-oo? 

N°  7182 ^ 

776.  LA  COMTESSE  d' ANJOU,  POEME  D*ALARTPESCHOTTE. 
CHANSONS  DE  CASSE  BRÛLÉ  ET  AUTRES. 

Volume  in-fo  mediocri,  45  feuillets  en  papier  à  2  col.,  xv«  siècle,  et  16 
feuillets  vélin  lignes  longues,  commencement  du  xiv«  siècle.  Relié  en  ma- 
roquin rouge  aux  armes  de  France  sur  les  plats  et  au  chiffre  de  Louis  XV 
sur  le  dos. 

Fonds  de  Colbeii,  anc.  n»  3075. 

Ce  roman  poétique  est  inédit  et  mériteroit  d'être 
publié  pour  l'intérêt  des  détails  et  la  grâce  du 
style.  Il  n'a  guère  moins  de  8,000  vers  de  huit  syl- 
labes. L'auteur,  dont  j'ai  cru  pouvoir  inscrire  le  nom 
en  tête  de  cet  article,  ne  s'est  pourtant  fait  con- 
noître  que  par  les  vers  suivans,  placés  dans  la  con- 
clusion de  l'ouvrage  : 

Je  qui  ad  ce  dit  rimoier 
Ai  volu  mon  dit  emploier, 
Et  long-temps  y  ai  mis  m'estude , 
Combien  que  mon  engien  soit  rude, 
Vuel-je  que  on  puist  en  ce  dit 
Trouver  mon  nom  sans  contredit. 
Qui  avoir  en  veult  congnoissance 
Et  mon  surnom  sans  decevance , 
Je  n'ay  pas  haute  telle  chose, 
Ains  pesche  à  l'art  qui  enclose 
N'est  pas  en  moi  né  la  science. 


ANCIENS.  41 

Et  dans  l'alinéa  suivant  il  ajoute  : 

Qui  vouldra  science  esprouver 
Et  mon  nom  en  ce  dit  trouver 
Et  mon  surnom ,  prengne  avisance 
Puis  le  vers  où  est  decevance 
En  deux  verses  qui  après  viengnent 
Assés  tost  et  sy  s'entretiengnent  ; 
Car  illecques  les  trouvera 
Qui  soustiment  y  gardera; 
Si  ifest  pas  la  soubtilleté 
Moût  grant 

Nous  sommes  ici  parfaitement  de  Tavis  du  poète, 
qui  ne  s'est  jamais  montré  moins  ingénieux  que 
dans  ce  tour  d'esprit.  Alart  Peschotte  nous  ap- 
prend, dans  les  trois  derniers  vers,  qu'il  achève 
son  poème 

En  l'an  de  l'Incarnacion 
Mil  .nie-  et  .m.  fois  quatre. 
Sans  rien  adjouster  ne  rabattre. 

La  personne  qui  l'avoit,  trois  ans  auparavant, 
engagé  à  le  composer,  étoit  morte  avant  qu'il  eût 
pu  en  demander  la  récompense;  voici  comme  il 
s'en  explique  ; 

A  la  requeste,  à  la  prière 
Du  preudom  à  la  lie  chiere, 
Le  seigneur  de  Wirmes  jadis, 
Dont  i'ame  soit  en  paradis! 
Qui  volentiers  ooit  retraire 
Tous  beaus  dis  et  bon  exemplaire, 
Et  d'armes  ot  la  congnoissance 
Autant  que  nul  quj,  fut  en  France, 
Ce  dit  à  rimoier  empris.  .  . 


12  JONbS 

S'encor  fust  li  iVreudOns  eu  vie, 

M'entente  estoit  que  quant  furnie 

Eusse  m'empiise  et  outrée, 

Je  luy  eusse  présentée. 

Pour  ce  a  son  fils  héritage , 

Qui  en  Chambly  tient  seignourage, 

Qui  tous  biaus  dis  scet  bien  entendre. 

Cornent  que  je  soye  présent, 

De  mon  ouvrage  fay  présent. 


Ces  deux  protecteurs  étoient  Pierre  de  Chambly, 
pèreet  fils,  seigneurs  de  Wiermes.  Tous  deux  mar- 
quèrent dans  l'histoire  du  xi"  siècle;  le  père  Stur- 
tout,  l'un  de  ceux  qui  furent  chargés  de  poser 
les  bases  d'un  traité  de  réconciliation  entre  les 
rois  de  France  et  d'Angleterre  en  1303.  Cham- 
bly et  Viermes  ou  Wiermes  sont  sur  les  frontières 
de  la  Picardie  et  de  l'Ile-de-France,  dans  le  dio- 
cèse de  Beauvais.  On  peut  donc  en  tirer  la  consé- 
quence que  notre  Alart  Peschotte  étoit  de  Tune  de 
ces  deux  provinces. 

Nous  devons  nous  défendre  de  citer  les  passages 
curieux  de  ce  joli  poème;  ils  sont  en  grand  nom- 
bre. Le  récit  rappelle  beaucoup  les  trois  légendes 
du  Chevalier  au  Cigne,  de  Berthe  aux  Grans  Pies 
et  de  Geneviève  de  Brahant.  L'héroïne,  dont  on  ne 
dit  même  pas  le  nom  personnel,  étoit  fdle  du  comte 
d'Anjou  :  une  fois,  en  jouant  avec  elle  aux  échecs, 
le  père  en  devint  amoureux.  Pour  éviter  le  dés- 
honneur qui  menaçoit  sa  famille,  la  jeune  fille 
quitta  furtivement  la  maison  paternelle,  erra  long- 


temps  comme  une  malheureuse;  enfin,  le  comte  de 
Bourges,  rendant  hommage  à  sa  beauté  et  à  ses 
aimables  qualités,  la  choisit  pour  épouse. Pendant 
un  voyage  que  le  comte  fut  contraint  de  faire,  elle 
devint  mère  d'un  fils;  mais  la  comtesse  de  Chartres, 
furieuse  de  la  mésalliance  du  comte  de  Bourges, 
son  neveu ,  donne  ordre  au  châtelain  de  Lorris  de 
précipiter  dans  un  puits  la  jeune  et  belle  com- 
tesse et  son  enfant.  Le  châtelain  ne  peut  se  ré- 
soudre à  obéir;  il  épargne  les  jours  de  la  mère  et 
lui  donne  les  moyens  de  s'éloigner.  Le  comte  re- 
vient, découvre  la  trahison ,  cherche  en  tous  lieux 
sa  femme,  la  retrouve;  et  cependant,  comme  le 
comte  d'Anjou  avoit  expiré  de  honte  après  le  départ 
de  sa  fille  et  que  son  frère,  héritier  de  la  terre,  ve- 
noit  lui-même  de  mourir,  la  comtesse  de  Bour- 
ges avoue  le  secret  de  sa  naissance  à  l'évêque 
d'Orléans,  et  dote  de  la  comté  d'Anjou  l'époux  qui 
avoit,  en  l'épousant,  cru  prendre  une  infortunée 
sans  naissance  et  sans  fortune.  La  comtesse  de 
Chartres  est  brûlée  vive  en  punition  de  son  crime, 
et  lesdeux  époux  vivent  enfin  heureux,  aimés  de  leurs 
vassaux,  entourés  de  nombreux  enfans.  Les  lieux 
le  plus  cités  dans  ce  poème  sont  Lorris,  Étampes, 
Chartres  et  Bourges.  Premiers  vers  : 

Maint  ont  rais  leur  temps  et  leiiKcure 
En  fables,  dis  et  adventures, 
Si  comme  scevent  conchevoir  ; 
Ly  ung  dit  bourdes  et  l'autre  voir. 
Et  l'un  de  Ga^ain  nous  raconte, 


44  FONDS 

L'autre  deTritran  fait  son  compte. 
Ly  ung  d'Yaumont  et  d'Angoulant , 
L'autre  d'Olivier,  de  Rolant, 
De  Percheval,  de  Lancelot, 
De  Robechon  et  d'Enimelot. 
Ly  aulcuns  chantent  pastourelles , 
Les  autres  dient  en  vieilles 
Chansons,  rondiaus  et  estampics 
Danses,  nottes  et  baleries , 

En  leupz  et  en  psalterion 

Mais  on  doit  choses  proufitables.  .  . 
Plus  diligemment  escouter.  .  . 
Pour  ce  m'est-il  volenlé  prise 
Que  je  vous  compte  et  vous  devise 
Une  aventure  véritable,  etc.,  etc. 

II.  CHANSONS  DE  GASSE  BRÛLÉ  ET  DU  CIIASTELAIN 
DE  COUCY. 

C'est  un  morceau  détaché  de  quelqu'autic  vo- 
lume réuni  à  celui-ci  pour  épargner  une  reliure. 
Il  vient  du  président  Fauchet ,  qui  l'a  enrichi 
de  plusieurs  notes  autographes.  Sur  le  nom- 
bre total  de  cinquante-deux,  quarante-quatre  de 
ces  chansons  sont  le  plus  généralement  attribuées  à 
Gasse  Brûlé;  les  autres  appartiennent  plutôt  au 
Chastelain  de  Coucy. 

La  première  chanson,  qui  est  du  Chastelain  de 
Coucy,  a  été  publiée  en  entier  par  M.  Francis- 
que Michel  (1).   Pasquier  en  avoit  auparavant  re- 

(1)  Chansons  du  Chastelain  de  Coucy  revues  sur  tous  les  manuscrits, 
Paris,  Ci-apelet,  1830.  Notre  volume  7182  ^  a  pourtant  échappé  aux  re- 
cherches si  infatigables  de  M.  Francisque  Michel.  Il  fournit  souvent 
la  meilleure  orthographe  et  quelquefois  le  meilleur  sens. 


1 


ANCIENS.  45 

produit  deux  couplets.  Nous  allons  donner  le  pre- 
mier avec  les  explications  du  savant  antiquaire, 
et  nous  mettrons  en  parallèle  le  texte  de  notre 
manuscrit. 


Pasquier,  liu.  VI,  p.  850,  éJ.  in- i'  dt  1617. 

Au  rinoui'iau  de  la  doulsour  d'esté 
Qne  reclarcist  li  doiz  à  la  fontaine  , 
Et  que  sont  vers  bois  et  verger  et  pré  , 
Et  li  roziers  en  may  florist  et  graine , 
Lors  chanterai  que  trop  m'ara  grève, 
Ire  et  esmay  qui  m'est  au  cuer  prochaine , 
Et  fins  amis  à  tort  atoisonnez , 
Et  mult  souvent  de  lejer  effréez. 


Ms.  71 


5. 


Au  renouviau  de  la  douçour  d'esté 
Que  reclarcist  li  dois  en  la  fontaine , 
Et  que  sont  vert  bois  et  vergier  et  pré. 
Et  li  rosiers  en  mai  flourist  et  graine, 
Lors  chanterai  ;  que  trop  m'aura  grevé 
Ire  et  esmay  qui  m'est  au  cuer  prochaine  , 
Et  fins  amis  à  tort  acoisonnez , 
Est  moult  souvent  de  légier  effréez. 


Pasquier  attribue  d'abord  cette  chanson  au  roi 
de  Navarre,  et  il  y  trouve  de  nouvelles  preuves  des 
amours  platoniques  du  roi  Thibaut  et  de  la  reine 
Blanche.  Mais  il  suffit  de  remarquer  que  la  chan- 
son est  citée  dans  le  roman  du  Chastelain  de  Coucy 
composé  au  xiv«  siècle,  et  que  tous  les  manuscrits 
s'accordent  à  la  donner  au  Chastelain,  quand  ils  en 
désignent  l'auteur. 

Le  sens  exact  du  mot  doiz  ou  dois  dans  le  se- 
cond vers  est  assez  difficile  à  reconnoître.  Pas- 
quier l'interprète  source;  je  pense  qu'il  répond 
au  latin  ductus,  et  qu'il  signifie  le  fond  de  l'eau, 
et  par  extension  la  bourbe  qui  garnit  le  fond  de 
l'eau.  Dans  Garin  le  Loherain,  tom.  1,  p.  264  : 

Là  Yéissiez  le  conte  droiturier.  .  .  . 
Oestre  et  senestre  guenchir  et  repairier  ; 
Ensement  va  cora  loutre  par  vivier, 
Quant  les  poissons  fait  en  la  dois  mucler. 


C'est  ainsi  que  Du  Cange  l'avoit  entendu  :  «  Doga^ 


4^  FOiNDS 

fosse.  »  Les  Bénédictins  auroient  dû  donner  le 
môme  sens  à  doiluSy  et  non  pas  celui  de  canalis, 
d'aqua  stagnans  el  limpida,  eic.  Car  tous  les  exem- 
ples cités  se  trouvent  mieux  de  l'interprétation  de 
Du  Gange.  Entraînés  par  une  première  erreur, 
les  Bénédictins  ont  ensuite  attribué  le  sens  de  ca- 
nalis  midiebris  au  mot  doy^  dans  un  passage  où  il  ré- 
pond sïm^\emenikdigilus,  doigt.Yoy .  aumot  Doitus, 
Pasquier  n'est  pas  plus  heureux  dans  l'explication 
des  deux  derniers  vers,  que  d'ailleurs  il  avoit  mai 
transcrits  : 

Et  fins  amis  à  tort  atoisonnez 
Et  raoult  souvent  de  léger  effréez. 

«  Bons  amis  alediez.  C'étoit  que  ses  fidèles  amis 
»  le  conseilloient  de  ne  mettre  son  cœur  en  une 
»  si  grande  dame,  pour  les  inconvéniens  qui  en 
»  pouvoient  survenir.  »  Cette  explication  est 
insoutenable;  il  faut  entendre  ici  toute  autre 
chose.  Le  Chastelain  (non  pas  Thibaut)  s'excite 
à  chanter,  à  vaincre  ses  dernières  impressions  de 
crainte  exagérée;  car,  ajoute-t-il,  il  est  bien  aisé 
d'intimider  un  amant  irréprochable  en  lui  faisant 
une  mauvaise  querelle. 

Je  ne  pousserai  pas  plus  loin  mes  critiques. 
J'aime  mieux,  à  l'occasion  du  premier  manuscrit 
dans  lequel  soient  renfermées  des  chansons  légères 
des  xir  et  xiii^  siècles,  donner  la  liste  complète  de 
toutes  les  pièces  du  même  genre  conservées  dans  la 
Bibliothèque  du  roi.  On  trouvera  le  premier  vers 


ANCIENS.  47 

de  chacune  d'elles ,  l'indication  des  manuscrits 
qui  la  contiennent,  celle  des  auteurs,  et  le  nom- 
bre des  couplets  dans  chaque  manuscrit.  Ce  grand 
dépouillement  avoit  été  commencé  par  feu  Mouchet, 
employé  laborieux ,  savant  et  modeste,  qui,  après 
avoir  utilement  concouru  aux  travaux  de  Sainte- 
Pala}e,  avoit  été  attaché  par  M.  Dacier  à  la  Biblio- 
thèque du  roi.  Je  n'ai  fait  que  continuer  et  complé- 
ter le  travail  de  Mouchet,  et  j'avoue  que  sans  lui 
je  n'aurois  eu  peut-être  ni  l'heureuse  idée  ni  le  ro- 
buste courage  de  l'entreprendre.  Cette  liste  pourra 
faciliter  plus  tard  de  grandes  et  précieuses  recher- 
ches :  les  chansons  du  treizième  siècle,  d'un  intérêt 
historique  rarement  puissant,  d'une  monotonie 
de  sentiment  fréquemment  désespérante,  sont  néan- 
moins de  rares  modèles  de  rhythme  poétique  et  de 
langage  élégant  et  pur.  Ce  sont  les  plus  sûres  au- 
torités de  notre  grammaire  au  xni«  siècle,  et  quand 
on  voudra  bien  regarder  l'histoire  de  la  langue 
françoise  comme  une  partie  des  devoirs  imposés 
à  l'Académie  françoise ,  on  consultera  d'abord  et 
presque  pour  chaque  difficulté  le  recueil  de  ces 
vieux  chansonniers. 

Avant  de  commencer  cette  table,  je  dois  remar- 
quer que  le  msc.  7482^  étoit  du  nombre  de  ceux 
dont  Mouchet  n'avoit  pas  eu  connoissance.  Jusqu'à 
présent  il  avoit  même  échappé  à  l'investigation  de 
tous  les  critiques. 


48  FONDS 


TABLE  ALPHABÉTIQUE  DES  CIIANSOiNS  (1). 


ANONYMES. 


A  commancier  de  ma  novelle  amoiv    1989—6  couplets. 

A  la  ilouçor  des  oiseaux  dont  refraignent.  66 — 7  ;  67 — 5. 

A  la  douçour  kaiit  voi  la  flour  pallir.    1989 — 3. 

A  la  fontenele  qui  sort  soz  la  raime .  67 — 7. 

A  la  mère  Dieu  servir  doit  chascuns.  59—5  ;   8 — 5. 

A  la  saison  dou  tens  qui  s'aséure.  66 — 4. 

Al  entrant  dou  temps  novel.  66 — 5. 

Al  entrée  de  pascor  que  voi  ces  arbres.  67 — 5. 

Al  partir  del  tens  félon.    1989—7. 

Al  renoveler  de  la  flor  m'cstuet  chanter.  1989 — 6. 

Amis  quelx  est  H  mieux  vaillans.  66 — 3;  8 — 8. 

Araor  a  bêle  maison.  198. 

Amors  à  cui  je  me  rant  pris.  8 — 5. 

Amors  cui  j'ai  servit  lonc  tans.  1989 — 3. 

Amours  est  et  maie  et  bonne.  59 — 5. 

Amors  est  trop  fiers  chastelains.  65 — 5. 

Amors  et  désirs  me  destraint.  1989 — 4  ;  8 — 5. 

Amours  m'assaut  doucement.  7613 — 6. 

Amours  me  done  achoison  de  chanter.  66—3. 

Amours  me  fait  joliment  chanter.  7613  —6. 

Amors  me  font  sovent  chanteir.  8 — 3. 

Amors  me  semont  et  proie  de  chanter.  67 — 3;  1989—4. 

Amors  me  semont  que  je  chant.  66-— 2;  67 — 2. 

Amors  me  tient  en  espérance  de  joie.  65 — 5  ;  67—5. 

(1)  Les  divers  manuscrits  cités  sont  tirés  des  fonds  ci-après  indiqués 
une  fois  pour  toutes  : 

Copie  d'un  beau  manuscrit  de  Berne,  par  Mouchet.  8. 

Fonds  de  Cangé,  65;  66;  67. 

Fonds  de  La  Vallière,  59  ;  81. 

Supplément  françois,  184;  198. 

Saint-Germain  franc,  1989. 

Ane.  fonds,  7182*  ;  7222;  7303;  7613 


ANCIENS.  49 

Amours  me  fel  resh.uiJir  contre  la  scson.  59 — 4. 

Allions  ont  piis  envers  moi  morleil  guerre.  8 — 5. 

Amours  qui  à  son  oès  m'a  pris.  66—7. 

Amors  qui  m'a  tolii  à  moi.  65 — 5;   1989 — 6;  7182 — 5. 

Amors  qui  me  semont  et  prie,  67 — 2. 

Amors  qui  souprcnt  quanque  à  li  se  prent.  65 — 5. 

Amours  rostre  seignourage  m'esteut  recorder.  59 — 4. 

Anci  con  li  unicornes.  1989 — 5. 

Ancor  a  si  grant  pousauce  amors.  1989 — 4. 

A  novial  tens  et  à  novelle  amour.  1989 — 6. 

.\nui  et  dure  pesance  si  font  mes  clianz.  59 — 5. 

A  poinnes  puis  trover  de  chanter.  1989 — 4. 

Après  ai  qu'en  chantant  plor.  65 — 5  ;  66 — 5. 

Après  aoust  que  f'ueille  de  bosquet.  59 — 4. 

Arras  est  escole  de  tous  biens  entenJre.    184 — 6. 

Arras  ki  ja  fus,  dame  sans  refus,    184 — 10. 

As  amans  fins  et  verais.  198. 

A  tens  d'esteit  ke  rousée  s'espant.  8 — 6. 

A  tort  m'oties  amours  nul  mal.  7613 — 4. 

Au  conmenchement  du  tam])S.  7613 — 5. 

Au  conmencier  de  la  seson  florie.  59 — 5. 

Au  comeucier  de  totes  mes  chauçons.  66 — 5. 

Aucun  dient  que  poins  et  liens.  7613 — 6. 

Aucune  gcnt  vont  disant.  7613 — 6. 

Aucun  qui  weuleni  leur  vie.  7613 — 6;  59 — 5. 

Aucun  vuelent  demander  se  j'ain,  66 — 3. 

Au  douz  mois  de  mai  joli.  66 — 5. 

A  un  ajournant  pour  oïr  les  chans.  8 — 4. 

A  une  fonteinne  les  un  Lois  ramé.  66—6  ;  67 — 3. 

Au  partir  d'esté  et  de  flors.  65—3  ;  67—3. 

Au  renouvel  du  tens  que  la  florete.  65 — 4;  67 — 4. 

Au  repairier  que  je  fis  deProuvence.  7613—5  ;  65—5  j  67 5. 

Aussi  cou  l'eschaufeurc  du  fu.  59 — 5. 
Au  tans  d'aoust  que  fuille  de  boscliet.  66 — 5. 
Au  temps  que  m'aert  la  froidure.  7613—6. 
Au  lens  que  neif,  pluie  et  gelée.  59 — 5. 
Avant  hier  en  un  vert  pré.  65 — 4  ;  67 — i. 
Avantier  me  chevauchoie.  1989 — 4. 
A  vos  servir  eihonoreir.  1989—3. 
Avuegles,  muez  et  sourz  ai  esté.  59 — 5  ;  8—5. 

VL  /. 


50  FONDS 

lîeaii  désire  pensée  jolie.  7G13 — 3. 

Belle  Aelis,  une  jonc  pucelle.  8 — 5. 

Belle  Âmelot  soiile  an  chaubre.  1989 — 12. 

Bel  avantage  a  déchanter.  66—3. 

Bêle  Doette  as  fenêtres  se  siet.  1989  —  9. 

Belle  done  à  l'aide  de  vos.  1989 — 1. 

Bêle  et  blonde  à  qui  je  suis  toz.  67 — 4. 

Bêle  Yolanz  en  chambre  koies.  1989—5. 

Bêle  Yolanz  en  ses  chambres  séoit.  1989 — 6. 

Bels  m'est  l'ans  en  may.  8 — 6. 

Belle  m'est  la  revenue  del  temps  d'avril.   8 — 5. 

Bel  m'est  li  tens  que  la  saisons  renovele.  1989 — 8. 

Biau  maintien  etcortoisie.  59—5, 

Biaii  m'est  dou  tans  d'esté.  66 — 5. 

Biaus  m'est  prins  tens  à  partir  de  février.  8 — 5. 

Biau  m'est  quant  voi  verdir  les  champs.  66 — 6. 

Biaut  Tierit  je  vos  veul  proicr.  8 — 6. 

Bien  cuidai  garir  amors  per  foir.  66 — 2  ;  67 — 2. 

Bien  cuidai  vivre  sans  amours.  66— '6. 

Bien  doit  chanteir  et  joie  avoir.  8—3. 

Bien  doi  chanter  liés  et  baus.  7613 — 6. 

Bien  doi  chanter  quant  dire  le  me  doigne.  66 — 5. 

Bien  doit  tout  à  amours  obéir.  7613 — 6. 

Bien  est  obliez  chanter.  66 — 5. 

Bien  est  raison  puisque  Dieu  m'a  donné.  59-r-5;   8 — 10, 

Bien  est  raisons  ke  je  die.   8 — 5. 

Bien  me  de'usse  ataisir  de  chanson.  1989 — 8. 

Bien  m'est  avis  ke  joie  soit  faillie.   8 — 7. 

Bien  m'ont  amors  entrepris.  66 — 2. 

Bien  voi  c'amors  me  veul  mais  maistroier.  8 — 4. 

Boin  fait  servir  dame  ki  en  greit  peut.  8 — 5. 

Boin  jor  ait  leu  celle  à  cui  suis  amis.  8 — 2. 

Bonne  amour  fet  senz  et  valour  doubler.  59 — 5. 

Bone  amor  jolie  forment  mi  maistrie.  8 — 5. 

Bonne  amour  veut  touz  jorz  c'on  demaint  joie.  59—^5. 

Bonnement  au  conraencier  pour  la  meillour.  59—4. 

Bouchairt  je  vos  pairt  d'amors.   8 — 5. 

Car  me  conseilliez  Jehan.  65 — 5;  66 — 3;  67 — 5. 

Ce  qu'amours  a  si  très  grande  poissance.  7613—6. 

Ce  que  jesui  de  bonne  amour.  7613 — 6. 

Certes  c'est  laide  cose  et  moult  grans  descors.  184 — 12. 


ANCIENS.  51 

Clianron  ferai  que  talent  m'en  est  pris,  raïuoiirs  le  me.  59 — 5. 

Chançonnette  voie!  fere  cl  conraencier.  59 — 5. 

Chanl  d'oisel  ne  pré  flori.  59 — 5. 

Clians  d'oxiauls  cl  fuelle  et  flonr.  8 — 7. 

Cbaiis  d'ojxillons,  ne  boscaeges  faillis.  8 — 5. 

Chanterai  par  granl  envie  pain  d'angoisse.  65 — 5i  67 — 5. 

Chanter  me  convient  plains  d'ire.  65 — 6. 

Chanteir  me  fait  amors  et  resjoïr.  8 — 4. 

Chanter  me  fait  bons  vins  et  resjouir.  7613 — 5. 

Chanter  m'estuet  comment  ke  me.  1989 — 2. 

Chanter  m'estuet  de  la  sainte  pucelle.  59 — 5;  8 — 5. 

Chanter  m'estuet  plains  d'ire  et  de  pesance.  67 — 5. 

Chanter  m'estuet  que  joie  ai  recouvrée.   59 — 4. 

Chanteir  ke  me  suelt  agreeir.  8 — 6. 

Chanter  voil  un  novel  son.  65 — 5. 

Chanter  vos  woil  de  la  Virge  Marie.  65 — 5. 

Chanter  vuil  d'amour  certaine.  66 — 7  ;   67 — 5. 

Chanter  vuil  un  son  plain  de  dolour.  66  —  1. 

Chascun  an  voi  le  tans  renoveler.  66 — 5. 

Chevauchoie  lez  un  bruel  chantant.  59 — 3. 

Chevachai,  mon  chief  enclin.  8 — 5. 

Coment  c'aloigniés  soie.  8 — 3. 

Cornent  qu'amors  me  destroigne  et  cravant.  66—6. 

Comancemans  sanble  dou  chant  d'esteit.  1989 — 4. 

Con  cest  amor  me  traveille  et  confont.  1989 — 3. 

Confors  me  prie  et  semont.  66 — 3. 

Consilliez  moi  signor  d'un  jeu  partît.  1989 — 3  ;  8 — 5. 

Contre  le  tens  que  je  voi  qui  repère.  65 — 3  ;  67 — 3. 

Costume  et  us  de  bien  amer  me  prent.  66 — 3. 

Cuers  qui  son  entendement  met  en  yrant.  59 — 5;  9 — 5. 

Dame,  j'atent  en  bon  espoir.  1989 — 4  ;  8 — 4. 

Dame,  je  verroie  moût  voleniiers.  66 — 2. 

Dame  por  cui  sospir  et  plour.  8 — 4. 

Dame  s'entiere  entencions  et  dessierriers.  59 — 5. 

D'amors  dont  sens  espris.  8 — 4. 

D'amour  vous  vcns  la  seignorie.   184. 

De  canter  ne  me  puis  tenir,  s'est  drois  ke.  184 — 10. 

De  cuer  dolant  et  ploin  d'ire  vuil  chanter.  66 — 5, 

Dedans  mon  cuer  naist  une  ante.  66 — 1. 

Dedens  mon  cuer  m'est  une  amor  saillie.   8 — 4. 

u. 


52  FONDS 

Dedans  mon  cuer  s'est  n'a  {paires  firhiés.  "(il3 — G. 
De  fin  cuer  et  d'aigre "taleni  vieil  un  scrvantois.  59  —5. 
De  jolie  enlencion  sui  parmi  le  cuer.  59—6. 
De  la  glonouse  fenix  more  et  fille.  59 — 5  ;  8 — 5. 

De  la  mère  Dieu  chanterai  et  en  chantant.  59—4;  8 — i. 

De  la  mère  Dieu  doit  chanter  cliascuns.  59—5;   8 — 5. 

De  la  procession  au  bon  abbé  Poinçon.  66 — 8. 

De  la  très  douce  Marie  voil  chanter.  65 — 5 . 

De  l'estoile  mère  au  soleil.  59 — 3. 

De  saint  Quanlin  à  Cambrai.    8 — 3. 

Des  or  mes  ne  me  puis  tere  de  chanter.  65 — 5. 

Des  pues  ke  je  sou  ameir.  8 — 5. 

Destroiz  de  cuer  et  de  mal  entrepris.  67 — 5. 

Devers  Chastel  Vilain  me  vient.  66 — 4. 

De  volenié  dcsierre'e  que  mes  cuers.  59 — 5. 

De  vos  me  complaing  amors.  67 — 5. 

Deux  !  cora  avint  ke  j'osai  comencier.  8 — 5. 

Dex  corn  m'ont  mort  nourrices  et  enfant.  66 — 3;  1989—1. 

Deus  dont  me  vient  ke  j'osa  comancier.  1989— 3. 

Diex!  je  n'os  nommer  amie.  7613 — 4;  67—5. 

Dex  saut  ma  dume  et  doint  honor.  66 — 1;  1989  —3. 

Dites  dame  likeils  s'aquilait  mueiz.  8 — 5. 

Dites  seignor  que  devroit-on  jugier.  66 — 5. 

Douce  amours,  je  vous  pri  merci.  7613 — 5. 

Douce  dame  de  paradis,  honors  del  monde.  8 — 7 

Douce  dame  mi  grant  désir  où  je  ne  puis.  66—6. 

Douce  dame  ne  rai  laissiés  morir.  8 — 2. 

Douce  dame  or  soit  an  vo  nomcr,  1989 — i  ;  8 — 4. 

Douce  dame  plaint  de  grant  valor,  1989 — 2. 

Douce  dame  cui  j'ain  en  bone  foi.  8 — 3. 

Douce  dame  roïne  de  liaut  pris.  8 — 6. 

Douce  scson  d'esté  que  verdissent  cil  bois.  67 — 1. 

Droiz  est  que  la  créature  honneurc  son  crcalour.  59—5;    8 — 4. 

Du  plaissant  mal  savoureus.  7613 — 5. 

E  amans  fins  et  vrais,  1989 — 3. 

E  amorouse,  belle,  de  biaul  semblant.  8  — 5. 

E  Arras  vile  de  vos  naist  la  ghile.   184 — 9. 

Ensi  com  cil  qui  cuerre  se  pesance.  66 — 5. 

Etais  !  ke  ne  seil  mon  peinseir.  8 — 5. 

El  dous  tcns  kc  voi  venir,  k'erb»  naisr.  8 — 7. 

El  lens  ke  je  v.  i  ronianoir  noi  et  grezil.  8—5. 


ANCIENS.  53 

El  lens  k'esieit  voi  venir  en  sa  verdour.  8 — 5. 

Emplorant  me  convient  chanter.  59 — 7;  8 — 7. 

En  aniors  vient  biens,  «ens  et  cortoisie.  8 — 5. 

An  avril  a  tant  pakour.  1989. 

En  avril  au  tens  que  florissent.  1989—6. 

An  chanbre  ai  or  se  plaint  la  belle  Béatris.  1989—9. 

En  chantant  plaing  et  souspir.  7613 — 6;    66—3;   59—5. 

Encontre  esté  qui  nos  argue.   67— 5, 

Ancontre  lou  dolz  tens  d'esté,    1989 — 4. 

Encor  ni'estiiet  chanteir,  en  espérance,  8 — 5. 

Encor  veul  chanteir  de  moy.  8 — 4. 

En  douce  dolour  avérai  longuement  esté.  66 — 5. 

En  esniai  et  en  confort  ne  sai.  66—6. 

An  halle  tour  se  siet  belle  Yzabel.  1989 — 6. 

En  joi  raof  mon  vers  encomenz,  1989 — 4. 

En  la  douce  saison  d'estcy.  66—6.  v 

En  la  vostre  maintenance  rome.  59 — 3. 

En  loyal  amour  ai  mis  mon  cuer.  7613—5  ;   59—5. 

An  mai  la  matinée  a  nouvel  tens  d'estcit.  8 — 5. 

En  mai  la  rosée  que  nest  la  flor.  65 — 5;  67—5. 

En  mai  par  la  matinée  quant  voi  renverdir.  66—2  ;  67—2 }  1989—5  ;  8—5. 

En  may  quand  florissent  prex.  66 — 2. 

En  mon  chant  lo  et  graci.  7613 — 6. 

En  pascor  un  jor  erroie  joste  un  bois.  65 — 5. 

An  présent  sui  de  joie  avoir.  1989 — 4. 

Enpris  d'amors  et  de  longue  aiendence.  8—5. 

En  reprouvier  ai  souvent  oï  dire.  59—5.  î 

En  lalani  ai  q  a  chanter  me  retraie.  1989 — 6. 

En  tous  lans  ma  dame  ai  chiere.  1989 — 3. 

En  toute  gent  ne  truis  tant  de  savoir,  8—5. 

Antre  Arais  et  Dowai  defors  Gravaisle.  8—3. 

Entre  Godefroi  et  Robin  gardoient  bestes.  184 — 6. 

Entre  raixon  et  jolive  pensée.   8 — 7, 

En  une  praele  lez  un  vergier.  65—5;  67 — 5. 

En  une  praielle  trovai  l'autrier.  184 — 3;  1989 — 6 

An  un  florit  vergier  jolit.    8—3. 

En  un  vergier  lez  une  fontenele.  1989—6. 

Envie,  orguels,  malvesliés.   8 — 6. 

Enz  où  cncr  m'est  entrée  finement.  66 — 6. 

Espris  d'amor  et  de  longue  atandance.  1989 — 5. 

Et  je  souhait  que  j'aie  à  motj  talant.  198 


54  FONDS 

FtTuz  sui  11*1111  (lait  d'iimors.  198'J — i;   8 — i. 

Fine  amors  nie  fait  chanter.  66 — 5. 

Fine  de  ciier  et  d'aif^re  talent.  8 — 5. 

Floires  revient  sens  de  Montoire.  1989—4. 

Flor  ne  verdor  ne  m'a  pieu.  65 — 5  ;  66-  5. 

Foille  ne  Hors  ne  valt  riens.  1989—3. 

Force  d'amor  me  fet  dire  mon  pensé.  65  —  5  ;  67 — 6. 

Fort  chose  est  cornant  je  puis  chanteir.  8 — 5. 

Fox  est  qui  en  folie  son  tens  met.  65 — 5. 

Gaite  de  la  tor  gardez  entor.   1989-— 6. 

Gautier  je  me  plaing  d'amors.  8 — 6. 

Grans  folie  est  de  penseir.    8 — 6. 

Granipieça  que  ne  chantai  mais  et  que  de.  66 — 2;  8 — 3. 

Grant  pieça  que  ne  chantai,  or  chanterai.  66 — 3. 

Hareu!  ne  fin  de  proier  ma  dame.  8 — 5. 

Hauls  Deus!  tant  sont  maix  de  vilaine  gent.  8 — 3. 

Haut  oi  chanteir  per  met  lou  gai.  8 — 8. 

Haute  ainor  ke  m'esprunt.  8 — 4. 

Haute  chose  ai  dedens  mon  cuer  emprise.  8 — 4. 

Hautement  d'amors  se  plaint  mes  cuers.  8  —  5. 

Haute  rente  m'ait  anie.  8 — 4. 

Hé!  bonne  amour  si  con  vous  ai  servie.  7613 — 6. 

Hé  trike  dondene.  1988—4. 

Hoeu  jor  ait  eu  celle  â  cui  sens.  1989 — 2. 

Hui  main  par  un  ajornant  chevauchai  ma  mule.  65 — 6;  67 — 8. 

Humles  d'amors  dolens.  8 — 4. 

Il  convient  qu'en  la  chandoile.  66 — 3. 

Il  me  convient  renvoisîer  en  cest  estey.  66—3. 

Jà  de  chanter  ne  me  fust  talenz  pris,  59 — 5. 

J'ai  bon  espoir  d'avoir  joie  de  celé.  67 — 3. 

J'ai  novel  comandement.  66 — 3. 

J'ai  par  maintes  fois  chanté  c'onques  n'en  oi.  59 — 3. 

J'ai  par  maintes  fois  chanté  de  cuer  marri.  59 — 4. 

J'ai  por  ceu  se  d'ameir  me  duel.  8 — 5. 

J'ai  por  mal  parliere  gent.  8—5. 

J*ai  por  uoif  ne  por  gelée.  1989 — 5;  8 — 4. 

J'ai  tant  d'amors  apris  et  attendut.  8 — 5. 

J'ai  tous  jors  d'amors  chanteit.  1989 — 4. 

James  chançon  ne  ferai  ne  autre  jolivelé,  65—3;  67 — 3. 

Jai  ne  vairai  lou  désir  acomplir.  8 — 5. 

Ja  nun  bons  pris  ne  dira  sa  raison.  66—7;  67 — 6;  1989 — 6.. 


A.NCIENS. 

Ja  por  ilal  |)arlieie.  1989 — 5. 

Jaquier  amours  pour  la  granl  mérite.  59 — 5. 

Je  chantasse  d'amoretles  s'ene  usse.  1989 — 4. 

Je  chans  d'amers  jolivement.  8 — 4. 

Je  chaulerai  moins  revoisiement.  1989 — 6;  8 — 6. 

Ge  chanterai  ke  mamie  ai  perdue.  8 — 5. 

Je  chant  par  droite  reson  si  sui  ceintes.  65 — 5;  67 — 5. 

Je  feré  chançen  nevele  puis  que  amers.  65 — 5 . 

Je  me  chevauchoie  parmi  un  prael.   1989—4. 

Je  ne  chant  mais  dou  temps.  66 — 6. 

Je  ne  chant  pas  sanz  loial  achoison,   59 — 6. 

Je  ne  m'en  puis  si  ioing  fuir.  8—5. 

Je  ne  me  woil  de  bone  amor  retraire,  65 — 5. 

Je  ne  tieng  mie  à  sage.  66 — 5. 

Je  sent  le  doulz  mal  d'amour.  7613—5. 

Je  soloie  estre  envoisiez.  66 — 3. 

Je  sui  espris  doucement.  66 — 3. 

Joie  d'amers  dont  mes  cuers  ait  aisseis.  8 — 7. 

Joie  d'amors  que  j'ai  tant  desirrée.  66 — 3. 

Joie  et  juvant  oner.  1989 — 4. 

Joie  et  solaz  mi  fait  chanter.  66 — 5. 

Jeliementme  demaine  benne  amour.  59 — 4. 

Jehf  plain  de  bone  amor.  65 — 5  ;  67 — 5. 

Joliz  cuers  et  sevenance.  66 — 1. 

J'osasse  bien  jurer  n'a  pas  lonc  temps.  66 — 6. 

Kar  eusse  or  mil  mars  de  fin  argent.  1989 — 3. 

Kant  amers  vit  ke  je  li  aloignoie.  8 — 5 . 

Kant  fuelle  et  fleur  vont  palissant.  8 — 5, 

Kant  j'ei  lou  roisignol.  8 — 3. 

Kant  li  très  douls  tens  d'esteit.  8 — 3. 

Kant  vient  ou  mois  de  mai  k'avris.  8 — 5. 

Ki  bone  amor  puet  recovreir.  8 — 5,' 

Ki  ke  de  chanteir  recreie.  8 — 6. 

La  bêle  qui  m'a  soupris.  198. 

La  bone  amer  es  cui  seux  atendans.  8 — 5. 

La  benne  amour  qui  en  mon  cuer  repère,  59 — 3;  1989 — 5;  8— 5. 

La  douçors  del  tens  novel.  1989 — 6. 

La  fille  dan  Hue  ranvoisie.  1989—6. 

La  freidor  ne  la  jalée  ne  puet.  8 — 5. 

L'amer  ke  m'ait  del  tout  en  sa  baillie,   8 — 6. 

L'an  kaiU  l'aluctc  et  la  qualle  criet,  1989 — 3. 


55 


56  FONDS 

L'an  qant  li  jor  sonl  lonc.  1989 — 4. 

L'an  que  voi  l'erbc  resplandrc.  66 — 7. 

Là  oii  la  foille  et  la  flor  port  sa  color.  184 — 5. 

La  plus  noble  emprise  qui  soit.  7222 — 1, 

Las!  por  qoi  m'entremis  d'amer.  65 — 5;  66 — 6;  67 — 6. 

Lasse  !  por  qoi  refu.«ai  celui.  65 — 5  ;  67 — 5, 

La.<ise  verrai  le  désir  acomplir.  59 — 5. 

L'autre  jor  en  un  jardin  m'en  aloie  esbanoianl.  59 — 5. 

L'autrier  a  doulz  mois  de  mai.  8 — 5. 

L'autrier  aloie  pensant  à  un  chant.  59 — 5. 

L'autrier  chevachai  pensis,  d'ire  pris.  8—5. 

L'autrier  contre  le  tenz  pascors  dehors  Pariz.  59 — 3, 
L'autrier  d'Ais  à  la  Chapele  repairoie.  67 — 4. 
L'atrierde  coste  à  Canbrai.  1989—5;  8—5. 

L'autrier  de  fors  Picarni.  8 — 4. 

L'autrier  estoie  en  un  vergicr.  66 — 5. 

L'autrier  levai  ainsjors.  8—9. 

L'autrier  me  chevalchoie  leis  une  sapinèrc.  8 — 8. 

L'autrier  me  chevalchoie  tous  .sous  d'Ares  à  Dowai.  8 — 4. 

L'autrier  me  chevalchoie  toute  ma  scnturelle.  8 — 6. 

L'autrier  me  levai  an  jor.  1989 — 6. 

L'autrier  m'en  aloie  chevauchant  par  mi.  65—5  ;  67 — 5. 

L'autrier  m'iere  levais,  sor  mon  cheval.  8 — 6. 

L'autrier  m'iere  rendormiz  par  un  malin.  59 — 5;  8 — 5. 

L'autrier  par  une  ajornée.  198. 

L'autrier  quant  chevauchoie  lez  une  sapinoie.  1989 — 8. 

La  volentez  dont  mes  cuers  est  raviz.  59 — 6;  8 — 5. 

La  volenté  est  isnele  et  ferme.  59—5, 

Leals  amors  et  desiriez  de  joie.   1989 — 4. 

Lealz  amors  et  fine  et  droituriere.  1989 — 1. 

Leaus  amors  pues  qu'en  fin  cuer  s'est  mise.  66 — 5;    1989—5. 

Leaus  désirs  et  pensée  jolie.  66 — 3;  59 — 3;  1989 — 5. 

Le  brun  temps  voi  resclaircir.  66—6. 

Le  cucr  se  vait  de  Ion  pleignant.  65 — 6. 

L'estoile  qui  tant  est  clere  qu'adts  resplent.  59 — 3. 

Li  amant  ke  vivent  d'aise.  1989 — 6;  8 — 5. 

Li  chastelains  de  Couci  ama  tant.  65 — 5;  66 — 5;  67 — 5, 

Li  desirriers  que  j'ai  d'achever.  7613 — 6  ;  9 — 59. 

Li  douz  chanz  de  l'oiseillon.  66—1. 

Li  dous  malz  qui  met  en  joie,  7613 — 5. 

Liez  et  jolis  et  en  amours  niananz.  59 — i. 


ANCl£NSi  57 

l'iés  Cl  loiaus  amoureus  et  jolis.  7613 — 6. 

Li  ijrans  désir  de  deservir  amie.  7613 — 5;  59 — 5, 

Li  hom  qui  veut  honneur  et  joie,  7613 — 6. 

l-i  jo^iz  temps  d'estey  que  je  voi.  66 — 5. 

Li  roisignors  ke  j'oi  chanter.  1989 — 6. 

Li  tens  d'esté  rcuvoisiez  et  jolis.  67 — 5, 

Li  très  douz  maus  que  j'endure.  66 — 2. 

Loée  tant  que  loer  ne  vous  porroit  autrement.  59—5  ;  3 — 5. 

Loiaulz  amors  et  li  tens  ke  repaire.  8 — 5. 

Lonc  tens  ai  amors  servie.  1989 — 3. 

Loue  tens  ai  usé  ma  vie  en  pechié.  65 — 5. 

L'on  dit  qu'amors  est  dolce  chose.  1989 — 3. 

Longuement  ai  à  folor  et  à  vauiteir.  8 — 5. 

Loris  désirs  et  longue  atente.  66—5, 

Lors  quant  l'aluetle  et  la  quaille.  8 — 5. 

Lors  kant  rose  ne  fuelle  ne  flor  ne  voi  paroir.   1989 — 5. 

Lors  quant  voi  venir  la  dousor.  8 — 5. 

Losangier  par  lor  non  savoir.  198. 

Lou  samedi  à  soir  fat  la  semaine.  1989—6. 

I  oyal  amours  point  celer  no  se  vcult.  7613 — 5. 

•S'a  dame  me  fait  chanter  de  joli  corage.  66 — 3. 

>ïri  douce  dame  on  ne  me  croit.  66 — 3. 

Mains  se  fait  d'amors  pins  fiers.  8 — 5. 

Maix  nos  chanteir  de  fuelle.  8 — 6, 

Ma/s  tele  est  ma  destinée.  7222 — 1. 

M'amors  je  fui  norris  en  vostre  couvent.  65—5. 

Ma  mort  ai  quise  quant  je  onques  pensai.  59 — 5. 

Ma  volonteis  et  hone  amor  m'ensaigne.  8 — 3. 

Mersit  cil  vos  vient  't  plaisir.  1989. 

Merci  où  estes-vous  manans.  7613 — 6. 

Mère  au  roi  puissant,  bon  loier.  65 — 3. 

Mère  au  sauvéour.  7222;  —  coupée. 

Mcrvilliés  me  sui  formen.  7613 — 6. 

Mescheans  seux  d'amors  k'onkes  ne  fui.  8—6. 

Mes  cuers  leals  ne  fine  de  bien  amer.  1989—7;  8—6. 

Mes  sens  solais,  sens  déport.  8 — 4. 

Mon  cor  et  mei  et  mes  bones  chançons.  1989 — 3. 

Mors  est  li  siècles  briemant.    1989 — 4. 

Moût  a  cilz  plaisant  déduit.  7613—6. 

Moult  douce  souffrance  a.  7613 — 6. 

Monlt  est  ohlicz  chanters.  198. 


Si 


lOxNDS 


Moiit  longuemeut  aurai  dolour  ahuc.  6(i — 1. 

Mont  m'a  demoré  que  j'aie  chanté.  66 — 4  ;  67 — 4. 

Moult  me  merveil  conment  on  puet.  7613 — 6. 

Molt  me  prie  sovent  li  siècles.  1989—6  ;  8—6. 

(Motets  latins  et  françois  avec  le  chant.  7222  (p.  77  et  à  la  lin)  ;  184.  p.  179.) 

Moût  par  est  crueus  li  sire.  7222 — 4. 

Moult  scet  amours  tresavoureuseraent.  7613 — 5. 

Moût  sera  cil  bien  norris.  65 — 5. 

Ne  finerai  tant  que  j'aurai  trouvée  une  chançon.  59 — 5. 

Ne  tairai  que  je  ne  die  de  mes  maux.  66 — 2. 

Ne  rose  ne  flour  de  lis.  7613—5;  66 — 5. 

Ne  seivent  ke  je  sent  sil  ki  ont  demandeit.  8 — 4. 

Ne  suî  pas  si  esbabizpor  yver.  66 — 3. 

Nete,  gloriouse,  virge  pure  et  monde.  8 — 19. 

Ne  tieng  pais  celui  à  saige,  8 — 5. 

Novele  amors  dont  granz  peine  m'est  neie.  1989 — 7  ;  8 — 6. 

Novele  amors  s'est  dedanz  mou  ruer  mise.  1989 — 5;  8 — 4. 

Nuls  hons  ne  doit  les  biens  d'amors  sentir.  8 — 5. 

Nuls  ne  doit  estre  alentis.  7613 — 6. 

Nuns  ne  poroit  de  mauvaise  raison.  1989 — 5;   59. 

Nus  honski  ait  eu  soi.  8 — 4, 
Nus  ne  peut  ami  réconforter.  198. 

Nus  ne  sent  les  maux  s'il  n'aime.  184 — 7. 

On  dist  c'amors  est  douce  chose.  8 — 3. 

On  dit  que  j'aing  et  pourquoi  n'ameroie.  7613 — 5;  59 — 6. 

On  doit  la  mère  Dieu  honorer.  65 — 6. 

On  me  reprent  d'amours  quime  mestrie.  7613 — 6  ;  59 — 4. 

Oukes  jor  de  ma  vie  n'avoie  eu  amie.  8 — 7. 

Onques  mais  jor  de  ma  vie.  66 — 2. 

Onques  mais  mains  esbahis  de  chanter.  7613 — 6. 

Onques  mes  ne  vi  amant  tenir.  59 — 5. 

Onques  n'amai  plus  loyalement.  7613 — 6. 

Onques  mais  si  doucement  les  malz.  7613 — 5. 

Oukes  n'amai  tant  cou  je  fus  amée.  1989  —4  ;  18  4. 

Onque  ne  me  poi  parcevoir.  66 — 5. 

Or  ai  amors  servit  tout  mon  vivant.  8 — 'd. 

Or  ai  bien  d'amors  aperçu.  8 — 4. 
Or  cuidai  vivre  sens  amor.  8 — 6. 
Orendroit  plus  que  onques  mais.  7613 — 6. 
Or  lolant  en  haut  solier  sospirant.  1989 — 9. 
Or  m'a  mandé  ma  dame  que  je  chant.  59 — 5. 


I 


ANCIENS. 

Or  me  respondez,  amours,  puisqu'à  vous.  59 — 5. 

Or  ne  puis-je  plus  celer  le  mal,  66 — 7. 

Or  seux  liés  del  Jous  termine.  8 — 3. 

Or  veul  chanson  et  faire  et  comencier.  8 — 5. 

Or  voi  je  bien  k'il  n'est  riens  en  cest  moût.   8 — 5. 

Or  voi  yver  defenir  et  ces  airbres  bouteneir.    8 — 5. 

Ou  mois  d'avril  que  l'on  dist  au  pascor.  1989 — 6. 

Où  mois  de  mai  ke  l'erbe.  1989—4. 

OiJ  nouviaus  temps  que  iver  se  debrise.  7613 — 5. 

Où  pertir  de  la  froidure,  k'esteis  renouvelle.  8 — 5, 

Où  tens  ke  voi  flors  venir,  8 — 7. 

Ou  tens  ke  voi  noix  remise.  8 — 6. 

Paene  d'amours  et  li  viaire.  7613 — 5. 

Panser  mi  font  et  voilier  granz  aniors.  66 — 6. 

Parle  tens  bel  d'un  main  nouvel.  65 — 5;  67 — 7. 

Par  mainte  foiz  ai  chanté.  67 — 5. 

Par  mainte  foiz  m'ont  médisant  grevé.  65 — 5. 

Partiz  d'amor  et  de  mon  chant.  1989 — 6, 

Par  un  sentier  l'autre  jor.  198. 

Par  vous  m'csjan  donc  dis  firenanlet.  59 — 5. 

Pastorelle  viz  séant  Ions  un  bon  soir.  1989 — 3. 

Pechiet  ferat  s'elle  ocist  son  amies.     1989 — 4. 

Pensis  d'amors  et  mas  veul  faire.  8—3. 

Pensis,  laing  de  ceu  ke  je  veul.    8 — 5. 

Pieça  que  je  rien  amoi.    1989 — 6. 

Pieça  que  savoie  que  por  ce  la  perdroie.    1989 — 3. 

Plaine  d'ire  et  de  desconfort.  1989—3;  8—3. 

Plains  de  tristouret  de  désespérance.  67. 

Plus  amoureusement  pris  ne  fu.  7613 — 6. 

Pluseurs  amans  ont  souvent  desirié.  7613 — 5. 

Pluseurs  genz  ont  chanté,  car  c'est  bien  droiz.  59 — 5. 

Plus  ne  me  voeil  abaubir  de  chanter.  7613 — 6. 

Pluxors  fois  ont  blaimeis  mainte  gent.  8 — 4. 

Plus  pensis  et  en  esmai  sui  d'amours.  59—5. 

Por  celé  où  m'entente  ai  mise.  67 — 5. 

Por  ceu  ke  mes  cuers   souffre.  8 — 5. 

Pour  faire  l' autrui  volenté.  66 — 3. 

Pour  folie  me  vois  esbaïssant.  59 — 5, 

Por  joie  avoir  perfete  en  paradis.  1989 — 10. 
Por  joiecliaut  et  por  merci.  1989 — 6;  8 — 6. 

Por  la  belle  ke  m'ait  s'amor  donc.  8 — 5. 


59 


60  FONDS 

Pour  longue  atcnic  de  merci.  66 — 1. 

Porlou  douls  chant  des  oscls.  8—7. 

Pour  mal  temps  ne  por  {jclcc  ne  lairai.  66  —7 . 

Pour  moi  déduire  voel  d'amours  commencier.  59 — 4. 

Por  moi  renvoisier  ferai  cliançon.  65 — 3;  67 — 3;  8 — 3. 

Por  mon  ciier  à  joie  atrere.  65 — 5  ;  67 — 6, 

Por  tant  se  mes  cuers  soffrcs.  1989 — 3, 

Pourtant  sui  jou  en  agait.  7222 — 1. 

Povre  veillece  m'asaut  si  m'estroint.  66 — 3. 

Premiers  baisiers  est  plaie  d'amors.  1989 — 3  (double). 

Prise  est  Namurs,  cuens  Henris  est  dedans.  1989 — 3. 

Prion  en  chantant  la  mère  Jhesu.  65 — 5. 

Pris  fui  amoureusement.  6713—5. 

Puis  qu'amours  m'a  donné  le  beau  savoir,  7613—3. 

Puis  qu'amours  me  fer  amer.  59 — 3. 

Puisque  li  maux  qu'amours  me  fait  sentir.  66 — 2  ;  8 — 4- 

Puisqu'en  chantant  covient  que  me  déporte.  66 — 8. 

Puisqu'on  moi  a  recovrée  seignorie.  66 — 7;  8—6. 

Puisqu'il  m'cstuet  de  ma  dame  partir,  7613 — 5. 

Quant  à  son  vol  a  failli  li  oisiaus.  7613 — 5. 

Quant  avril  et  li  biaulx  esté  fel  la  violete.  59 — 5. 

Quant  Dicx  ot  formé  l'omme  à  sa  semblance.  59 — 5;   8 — 5. 

Quant  esté  faut  encontre  la  saison.  7613 — 5. 

Quant  estez  repaire  que  départ  li  gîals.  1989 — 3. 

Quant  fine  yvers  que  cil  arbre  sont  nu.  67—5. 

Quant  florist  la  prée,  que  li  duez  tens.  65 — 5  ;  66 — 6;  67—5. 

Quant  flour  de  l'espinete  voi  blanchoier.  7613 — 5. 

Quant  froidure  trait  à  fin  contre  la  saison.  59 — 5;  8—5. 

Quant  fuelle  chiet  et  flor  fault.  8 — 5. 

Quant  glace  et  nois  et  froidure  s'csloigne.  59 — 3, 

Quant  je  chevauchoie  tout  seul  l'autrier.  67 — 4. 

Quant  je  voi  esté  adonc  sui  jolis.  67 — 5. 

Quant  je  voi  esté  venir  et  l'aube  espine.  65 — 5. 

Quant  je  voi  frémir  la  brueille  et  le  tens.  67 — 5;   1989 — 4. 

Quant  je  voi  honor  faillir.  1989—3  ;   8—3. 

Quant  je  voi  le  douz  temps  venir.  66 — 3  ;  1989 — 6  ;  8 — 4. 

Quant  je  voi  le  dou  tens  venir.   198. 

Quant  je  voi  lou  tans  refroidier.  1989 — 5. 

Quant  je  voi  y  ver  retorner.  66 — 2. 

Quant  la  douce  saisons  fine.  1989 — 3. 

Quant  la  flor  de  l'espine  reverdi-  66-'5. 


1 


ANCIENS.  61 


Quant  la  froidor  rencoinencc.   8 — 5 . 

Quant  la  fioiJor  c'est  démise.  8—6. 

Quant  la  rosée  el  mois  de  mai.  65 — 5. 

Quant  la  saisons  dcsirre'e  est  entrée.  66 — 2;  59 — 5;  1989 — 3, 

Quant  li  buisson  cl  li  pré  sont  couvert.  59 — 5. 

Quant  li  do!z  estez  décline  qui  fait  pallir  erbe.  1989 — 6. 

Quant  li  douz  tens  rasouage.  1989 — 6. 

Quant  li  dous  tens  renouvelle  en  esté.  65 — 5  ;    1989—4. 

Qant  li  dolz  tens  s'en  rêva,  q'oiselez.  1889 — 5, 

Qani  li  malos  brut  sor  la  flor.  1989—6. 

Quant  li  noviaus  tens  repaire.  198. 

Quant  li  nouviau  tens  define.  7613—5;  67—4. 

Quant  li  oiseillon  menu  chantent.  65 — 5;  67 — 5. 

Quant  li  rossignols  jolis  chante.  1989—4. 

Qant  li  rosignols  s'escric  qui  nos  desduit.  1989 — 3. 

Quant  li  rus  de  la  fontaine.  1989 — 1  ;  8 — 5.  • 

Quant  mars  commence  et  février  faut.  65 — 5;  67—5. 

Quant  naist  flors  blanche  et  vermoille.  65 — 5  ;  67 — 5  ;  8 — 5. 

Quant  nois  et  glaisse  et  froidure  s'aloigne.  8 — 2. 

Quant  par  douçour  dou  temps  novel.  66 — 5. 

Qant  part  la  froidure  et  revient  l'ardure,  1989 — 5. 

Quant  plus  me  voi  por  bonne  amour  grever.  59 — 5 . 

Quant  pré  reverdoient,  que  chantent  cil  oisel.  198. 

Quant  se  resjoissent  oisel.    1989 — ^7;  8 — 7. 

Quant  se  vient  en  mai  ke  rose.  8 — 5. 

Quant  vient  en  mai  que  l'on  dit.  1989—6. 

Quant  voi  blancheoier  la  fleur.  65 — 5;  66 — 5;  67 — 5. 

Quant  voi  ces  prcz  florir  et  verdure.  1989 — 5. 

Quant  voi  fuille  et  Hor  d'esté.  66 — 5. 

Quant  voi  yvers  et  froidure  aparoir.  1989 — 5. 

Quant  voi  la  douce  saison  qui   vient.  7613 — 5. 

Quant  voi  la  fleur  nouvele  paroir.  65—5;  —  67 — 7. 

Qaut  voi  l'aluete  montaie.  1989 — 2. 

Quant  voi  la  prime  floretc.  65—5;  67 — 5;  1989—6. 

Quant  voi  le  douz  tens  bel  et  cler,  65 — 5  ;  67 — 5 . 

Cant  voi  le  douls  tens  comencier.  8 — 5. 

Quant  voi  le  douz  tens  revenir,  que  li.  65 — 3;  67 — 3. 

Quant  voi  le  novel  tens  venir.  66 — 1. 

Quant  voi  le  tens  en  froidure  changier.  66 — 2. 

Quant  voi  l'iver  départir  qui  tant  m'a  fct.  59 — 4. 

Quant  voi  lo  douz  tens  repairier.  1989. 


&2  roNDs 

Qiiaiil  voi  née  la  flor  en  la  prôe,  G" — 5;  8 — i. 

Qiianl  voi  renverdir  arhroie.  66 — G. 

Qiianl  voi  renverdir  verriers,  66 — 3;  67  —  3. 

Quant  voi  venir  le  très  douz  lenz  d'cslc.  59 — 5. 

Quant  yvers  trait  à  fin.  7613—5;  65—5;  67—5. 

Quar  eusse  je  cent  mile  mars.  66 — 3;   98. 

Qui  à  chanter  veut  entendre.  65—5  ;  67—5. 

Qui  bien  aime  à  tart  oublie.  65 — 3. 

Qui  bien  aime,  drois  est  ke  l'uevre  paire.  8 — 4. 

Qui  bien  aime,  plus  endure.  8 — 5. 

Qui  or  voudroit  lëal  amant  trover.  66 — 2. 

Qui  plus  a  ferme  corage  d'amours.  59 — 5. 

Qui  porroit  un  guierredon avoir.  66 — l. 

Qui  quide  chanter  recroist.    59 — 6. 

Qui  set  por  quoi  amors  a  non  amours.  198. 

Qui  trop  haut  monte  et  qui  se  desmesure.  59 — 5. 

Raige  d'amors,  malz  talens  et  meschiés.  8—4. 

Renbadir  et  moneir  joie.   8 — 6 

Renovellemens  d'esteit  me  semont.  8 — 5. 

Renoveleir  veul  la  belle  en  chantant.    8 — 6. 

Renvoixiés  seux  quant  voi  verdir.   8 — 6 

Rire  veul  et  esjoir.  8 — 7. 

Roisignor  cuij'o  chanteir.  8 — 5. 

Rose  cui  nois  ne  gelée  ne  fraint.  59 — 5  ;  8 — 5. 

Rose  ne  lis  ne  doulx  mais.  8  —  3. 

Sages  est  cil  qui  d'amours  est  norriz.  59—5. 

Sainte  Marie.  7222 — manq. 

Sainte  d'entière  entension  et  desirier.  8 — 5. 

S'amours  m'eust  jugié  -à  droit.  59 — 4. 

Sanz  guerredon  ne  puet  araanz  amer.  59 — 5. 

Se  j'ai  chanté  encore  chanterai.  7613 — 5. 

Se  j'ai  chanté  ne  m'a  gaires  valu.  66 — l. 

Se  j'ai  du  monde  la  flor.   65 — 5. 

Se  ma  dame  ne  refraint  son  courage.  59—5. 

Sens  espérance  et  sens  confort.  8 — 3. 

Sera  du  monde  la  flor  bien  servie.  67 — 5. 

Se  valors. vient  de  mener  bone  vie.  66 — 6. 

Si  con  li  ague  soffret  la  soif.  1989  —  1. 

Si  me  fait  très  doucement  amours.  7613 — 6. 

Si  me  tient  amours  joli.  7613 — 5. 

Siertes  ne  chant  mie  por  l'cstcit.  8 — 4. 


ANCIENS.  63 

Sire  Dex  en  tante  guise  m'aura.  GG— 2;  G7— 2  ;  184—3  ;  1989—3. 

S'onc  ire  d'aniors  enseigna.  6G — 3;  67 — 3. 

S'onkes  nulz  lions  se  clamoit.  8 — 5. 

Sor  toutes  riens  soit  araors  honorée.  66 — 1.  "  • 

Souvent  souspire  mon  cuer  plain  d'ire,  65 — 5;  67 — 3. 

Sovent  m'ont  demandé  la  gent.  66 — 1. 

Sovignet  vos  dame  d'un  dous  amies.  1989—3. 

Talent  ai  que  je  vos  die.  1989 — 4. 

Talent  me  r  est  pris  de  cbanter  de  la  flour.  59 — 5  ;  8 — 5, 

Talens  m'est  pris  ke  je  chainge  mon  coraige.  8 — 5. 

Tant  ai  d'amors  apris  et  antauduit.  1989 — 4. 

Tant  atendrai  le  secors  de  ma  dame.  59 — 4. 

Tant  me  plaist  toute  physophye.  59 — 5. 

Teils  dist  d'amors  ke  n'en  seit  pais  demie.  8 — 2. 

Tel  m'iest  qui  ne  puet  aidier.  65 — 5;  66—5. 

Tous  iriés  m'estuet  chanteir.  8 — 3. 

Tout  ausi  com  li  olifans.  8 — 4. 

Tout  autresi  con  desccnt  la  rousée.  59 — 5, 

Tout  autresi  con  dou  soloil  li  rai.  66—5. 

Tout  ensement  com  retraient  à  l'aire.  59 — 5;  8 — 5. 

Toute  riens  ont  conmencement  forsDiex.  9 — 7, 

Très  fine  amors  je  vos  requiez  merci.  66 — 2. 

Tresmontaine  ke  tout  ais  sormonteit.  8 — 5. 

Trois  choses  sont,  une  flor,  olors  et  cors.  8—  3. 

Trop  ai  longuement  faitgrantconsieurance.  65 — 3. 

Trop  est  mes  maris  jalos  sorcuidiez.  65 — 5. 

Trop  m'abelil  quant  j'oi  au  point.  65 — 5.  ^ 

Trop  m'ait  greveit  force  de  signorage.  1989 — 2. 

Trop  me  plaist  à  estre  amis.  8 — 3. 

Trop  m'est  sovant  fine  amor  anémie.  8—5. 

Trop  par  est  cist  mondes  cruaus.  65 — 5;  67 — 5. 

Trop  sui  d'amor  enganez.  65—5. 

Un  chant  d'amors  volentiers  comansaixe.  8 — 5. 

Un  main  me  chevauchpie  lés  une  sapinoie.    184—2. 

Unques  jor  de  ma  vie.  1989—7. 

Vers  lou  douls  tens  d'esteit  ke  se  rose.  8 — 4.  ^ 

Vers  lou  novel  de  la  flor  m'estoet  chanteir.  8 — 5. 

Vers  lou  partir  dou  tens  félon.  8 — 7. 

Virgene  pucele  roianz.  7222 — 6, 

Vivre  touz  temps  et  chascun«  jour  morir.  59—8;  8 — 8. 

Volez  vos  que  je  vos  citant  un  son.  G7 — 7. 


64  FONDS 

Vous  ki  anicis  de  vraie  amor.   1989 — 5  ;  8—5 
Vos  qui  robeis  les  crcusiës.  1989 — 6. 
Vuizdejoie  plains  d'eiinoi.  66 — 2, 

ADAN  DE  LA  HALLE  (4). 

Adan  amis,  je  vous  dis  une  fois.  81 — 7. 

Adan  amis  moul  savés  bien  vo  voi.  7363 — 20;  81 — 20. 

Adan  d'amour  vous  demant  que  me  dites.  81 — 8;  7363— 8. 

Adans  duquel  cuidiés  yous  que  vive.  7363 — 7. 

Adans  liqucs  doit  mix  trouver  merchi.  84 — 8;  7363 — 8. 

Adan  moût  fu  Aristotes  boins  clers.  81 — 8;  7363 — 8. 

Adan  qui  aroit  anu'e  une  danie>  81 — 8;  7363 — 8. 

Adan  se  vous  amies  bien  loiaunient.  81 — 7;  7363 — 8 

Adan  s'il  estoit  ensi  que  joie.  81—8;  7363 — 8. 

Adan  s'il  soit  que  me  feme.  81  —  8;  7363—8. 

Adan  vaurriés  vous  manoir  à  Arras.  81 — 8;  7363 — 7. 

Adans  vous  devés  savoir  quan  k'd  eskiet.  81 — 6;   7363—8. 

Amor  se  sunt  acompaignié.  7222 — coupée. 

Amours  m'ont  si  doucement  navré.  65 — 3  ;  81 — 3. 

Amours  ne  me  veult  oïr.  7613— 5  (*);  65— 5;  7363— 5;  81—5;  184—6. 

Assene's  chi  Grievilier  jugement.  65 — 8;  81 — 8. 

Au  repaîrier  en  la  douce  contrée.  7613—6  (*);  65—6;  7363—6;  59—6  (*); 

81— 5;  364—6. 
Avoir  cuidai  engané  le  raarkië.  7363—5  ;  81 — 7. 

Compains  Jehan  un  gieu  vos  vueill.  7222— 5;  7363— 5;  81— 5  ;  iSi— 5  (*). 
Dame  vos  lions  vous  esirainne.  7613—5  (*);  65— 6;  81-6;  184— 6. 
D'amourons  cuer  voel  canter.  65— 6;  7363— 6;  59— 6  (*);  81— 6;  184— 6. 
De  canter  ai  volenté  curieuse.  65 — 5;  7363 — 6;  81 — 5;  184 — 6. 
De  cuerpensis  et  désirant.  65—6;  7363—4;  81—5;  184—6. 
De  tant  com  plus  aproime  mon  païs.  81 — 2. 
Dous  est  H  maus  qui  met  la  geni  en  voie.  76 13 — 5  (*);  65 — 6;  66 — 5  (*);  59 — 

5;  81—5;  184—6. 
Glorieuse  virgene,  puisque  vos  services.  7222 — (coupée);  65 — 5;  736.3 — 5; 

81— 5;  184—5. 

(1)  Plusieurs  de  ces  chansons  sont  attribuées  à  Adan  et  peuvent  ap- 
partenir à  Adam  de  Givenci,  quand  on  ne  les  retrouve  pas  dans  le  ma- 
nuscrit de  La  Valiière  81 . 

Les  (*)  indiquent  les  manuscrits  dans  lesquels  la  chanson  est  attri- 
buée h  d'autres  auteurs. 


ANClExNS.  65 

Grant  déduit  a  ei  savourcnsc.  7G13  — 5  (')  ;  l8i — 5. 

Hélas  il  n'est  mais  nus  qui  aint.   7613—5  (*};   65—6;    66—3;  7363—6 

81-6. 
Helas  il  n'est  mes  nuls  qui  n'aint  plus.  7612—5  (*);  65—4;  7363—4;  81—6 

184—6. 
Il  ne  muet  pas  de  sens  celui  qui.  7613—5  f);  60--6;  7363—6;  81—6 

184—6. 
Je  n'ai  autre  retenance  en  amour.  7613—5  (*);  65—6;  66—2  (*)  ;  7363—6 

81—6;  184—6. 
Je  ne  chant  paz  reveleus  de  merci.  7613 — 5  (*)  ;  65 — 6  ;  81 — 5;  184 — 6. 
Je  sent  en  moi  l'amour  renouveler.. 7613 — 5  (*);  65 — 5;  7363 — 5;  81 — 5; 

184—5. 
Li  dous  raausmi  renouvelle  avec  le  priulaus.  7613 — 4  (*);  65 — 4;  7363 — 4; 

184—4. 
Li  jolis  maus  que  je  sent.  7613—6  (*);  65—5  ;  66—2  (*)  ;  7363—5  ;  59-4  (*); 

81—5;  184—5;  1989—4. 
Li  maus  d'amor  me  plaist  mix  à  sentir.  65 — 6;  7363 — 6;  81 — 6;  184 — 6. 
Ma  douce  dame  et  amours.  7613— 5  (*)  ;  65— 6;  66— 5(*);  7363—5;  81—5; 

184—6. 
Merci  amours  de  la  douce  dolour.  7613—5  (*)  ;  65 — 5;  7363 — 5;  81 — 5; 

184—5  (•), 
Mer\'eille  est  quel  talent  j'ai  de  chanter.   7613—5  (*);  65—5;   7363 — 5; 

81—5;  184—5. 
Meut  plus  se  paine  amors  de  moi.  65 — 5;  7363 — 5;  81 — 5;  184 — 5. 
On  demande  moult  souvent.  7613—5  (*)  ;  65—5  ;  7363—6;  59—5  (*)  ;  81—6  ; 

184—5. 
On  me  defFent  que  mon  cuer  pas  ne  croie.  7613 — 5  (');  65 — 5;  7363 — 6; 

81—5;  184—5. 
Cokes  nus  hom  ne  fu  pris  d'amours.  65—4. 
Orvoi  je  bien  qui  souvient.  7613—6  (');  65—3;  66—4  0  59—5;  81—6; 

184—6. 
Pour  ce  se  je  n'ai  esté  chantaus.  7613—3  (*);  65—3;  81—3;  184—5. 
Pourquoi  se  plaint  d'amours  nuls.  7613— 4  f);  65— 6;  66— 3  (');  7363— 6; 

59— 5(*);  81— 6;  184— 6. 
Puis  que  je  sui  en  l'amoureuse  loi.  7613 — 5(*)'(  double)  ;  65 — 6;  66 — 5  ('); 

7363-5;  59-5  (*);  81—5;  184—6,  1989—3;  8—5. 
Qui  à  droit  veult  amours  8ervir..7613— 6(*);  65—5;  7363— 6;  8 1—6;  184—6. 
Qui  a  pucele  u  dame  amée  u  n'a  fors  decevance.  7363—6;  65 — 4;  81 — 6; 

184—5. 
.Sans  espoir  d'avoir  secours.  7613  —  5  (*);  65—5  ;  7363—5  ;  81—5  ;  184—5. 

Vi.  5 


66  FONDS 

Se  li  maus  k'iunor  envoie.  65 — 6  ;  81 — G;  I8i— 6. 

Siic  asscs  sage  vous  vtii  pour  moi  cousillier.  73G3— 8. 

Sire  Jehau  aine  ne  fuslcs  partis.  7363—8;  81 — 8. 

Sire  Jehan  cil  qui  a  assaiié  des  biens.  7363 — 2. 

Tant  uie  plest  vivre  en  amoiirens  ilangier.  7613 — 5  (*}  ;  81 — 5  ;  184—5. 

ADAN  DE  GIVENCI  (1). 

Amis  Guillaume  aine  si  sage  ne  vi.  7222—8  ;  184 — 8. 

Assez  plus  que  d'estre  amez,  7222—5;  184 — 5  ('). 

La  douce  acordance  d'amors  sans  descort.  7222 — 4;  184 — 3. 

Por  li  servir  en  bone  foi,  7222  —6;  —  184 — 6. 

Si  com  fortune  d'amors.  7222 — 6;  184 — 6. 

Trop  est  coustumiere  amors  desloiauz.  7222 — 6;  184 — 6 

ALART  DE  CAUS. 

A  touz  amans  pri  qu'il  dient.  7222 — 1. 

Hé!  serventois  arrière  t'en  rêvas.  7222 — 4  (coupée);  65 — 4  (*);  67 — 4(*).- 

AMAURI  DE  CRAON. 

Quant  je  plus  voi  félon  rire.  1989 — 3;  8 — 5. 

AN  DRIEU  CONTREDIS. 

Amours  m'a  si  del  tout  à  son  voloir.  7222 — 6;  184 — 7. 

Au  tans  que  j.e  voi  averdir.  7222 — 6  ;  184 — 5. 

Bonne,  belle  et  avenant.  7613 — 5. 

Dame  pour  vous  m'esjoïs.  7222 — I;  184 — l. 

El  mois  d'avril.  7222 — (coupée)  ;  184—7  ;  8—5. 

Guillauraes  li  Vignieres  amis.  8 — 6. 

Griez  pensis  çbanlerai.  7222 — 6  ;  184 — 6. 

Ja  pour  nul  mal.  7222  ;  7613—6  ;  184 — 6. 

Je  ne  me  doi  d'amors.  7222 — (coupée)  ;  l84 — 6. 

L'autrier  quant  je  clievalchoie.  67 — 5;  1989 — 5. 

Moût  m'est  bel  quant  voi  repairier.  7222  ;  184 — 6. 

Pré  ne  vert  bois,  rose  ne  flour.  7222 — 6;  184  —6. 

Quant  voi  i»artir  foille  et  flour.  7222—6;    164—6. 

Quant,  vui  venir  lou  dous  tcns  et  la  flor.  8—  4. 

(1)  Pour  êlre  plus  concis,  nous  avons  indiqué  pai  un  astérisque  les 
manuscrits  (jui  ne  (lésignoieiit  pas  l'auteur,  ou  qui  le  désigiioient  sou.<4 
nu  autre  nom. 


ANCIENS.  ^  67 

Tout  lans  t'sl  mes  ciicrs  en  joie.  7G13 — 5. 

Très  haute  amours  me  semont  que  je  chant.  7222 — G  ;  I8i — 0. 

Vivre  m'eslnet  en.  7222— (coupée)  ;  184 — G. 

ANDRIEU  DOUCHE. 

Jehan  amis  par  amours  je  vous  pri.  7613 — 6. 
Quant  je  voi  la  saison  venir.  7613 — G. 

ANEUSE  DE  MONVERON. 

Hidousement  vait  li  mont  empirant.  8 — 4. 

ARNOUT  LE  YIEL.  (Voy.  Ernoul.) 

Pensis  chief  enclin.  7222 — (coupée). 

Por  conforter  mon  corage  qui  d'amors  s'effrole.  7222 — 3. 

LE  CHASÏELAIN  D'ARRAS. 

Bêle  et  bone  est  celé  por  qui  je  chant.  65 — 5;  1989 — 4  i^*)  ;  8 — 4  (*). 

AUBERTIN  D'AYENOI. 

Fois  ,  léaulteis,  solais  et  cortoisie.  8 — 6. 
Remembrance  que  m'est  où  cuer  eatéecie.  8 — 5. 

AUBUIN  DE  SÉZANES. 

Bien  cuidai  tote  ma  vie,  7222—3;  184—3;  1989—6. 

Fior  ne  verdure  de  pré  ne  chant  d'oisiaux.  67 — 5;  1989 — 1  ;  8 — 5  (*). 

Loue   temps   ai  esté   eniré   et  sanz  joie.   7613 — 5   ('};   6G— 5  (*)  ;  67 — 5, 

1989— 2(*),8— 7  0. 
Quant  voi  le  tans  félon  et  l'erbe  vcrd.e.  184 — G. 

AUDEFROI  LE  BASTART. 

Amours  de  qui  j'esmuef  mon  chant.  7222 — 6;  184 — 6. 

Au  novel  taus  pascour  que  florist.  7222 — 17;  1989 — 9  (*). 

Bele  Emmelos  ez  prés  dcsous  l'arbroie.  7222 — 9. 

Bêle  Ydoine  se  siet  desous  la  verde  olive.  7222 — 25  ;  184 — 25. 

Bele  Ysabiauz  pucelc  bien  aprise.  7222—13;  184—13;  8—12. 

Bien  doi  faire  mes  chanz  oir.  7222 — G  ;  7613 — 5;  184 — 6. 

Com  esbahiz  m'estucl  chanter.  7222 — G;   184  — G. 

I)e^trois,  pensis,  en  csmai  chant.  7222 — 3j  184 — 3. 

In  chambre  ;i  or  se  siei  la  bele  l'eatris.  7222 — G;  lUi  -  G;  8—16. 


08  FONDS 

En  l'ombre  (run  vcrgicr.  72^22 — 11. 

En  iiovel  tetis  pascour  kc  florist.  8 — 9. 

Fine  amours  en  espérance  m'a  nii«,  7222 — 5;  66 — 5  (*);  184 — 5;  8 — 6. 

Ne  sal  mais  en  quel  guise.  7222 — 2  ;  184— -2. 

Onques  ne  seu  tant  chanter.  7222—6;  7364—6. 

Pour  travail  ne  pour  painne.  7222 — 6  ;  184 — 6. 

Qu.-int  voi  le  tans  verdir  et  hlanchoier.  184  —  6. 

Se  par  mon  chant  me  povoie  aligier.  7613 — 5;  8 — 4(*);65  et  67  (*)  ;  184— G('). 

Tant  ai  esté  pcnsis  irëement.  7222 — 5  ;  184 — 6. 

BAUDE  DE  LA  KAKERIE. 

1er  mains  pensis  chevauchai.  7222 — 14;  184 — 8  (*). 
Main  se  leva  la  bien  faite  Aeslis.  184 — 5. 

BAUDE  DE  LA  QUEIU\IERE. 

Chanter  m'estuet  et  si  n'i  sai  reson.  65 — 5;  67 — 5. 
Coros  d'amors,  mautalens.  65 — 4;  67 — 4. 

BAUDOIN  DES  AUTEUS. 

Avriex  ne  mais  froidure,  184—6. 

DESrORNÉ. 

An  mon  chant  di  ke  je  suis  tous  semblans.  8 — 5. 

Novels  voloirs  me  revient.  1989  (*);  8 — 5. 

Or  seroit  merciz  de  saison  dame.  66 — 6(*)  ;   184 — 5  ;  8 — 4. 

Qant  je  voi  mon  cuer  revenir.  1989  (');  8 — 7. 

BLONDIAU. 

Ains  que  la  fueille  descende.  7222—5*;  184 — 5. 

Al  entrant  d'esté  que  li  taus  coumetice.  7222 — 7;  66 — 6  (*J;  67 — 5  ;  59 — 5  (*)  ; 

184—7,  1989-2  (•);  7613— 6  (*). 
Al  entrant  d'esteit  ke  li  tens  s'agence.  67  —5  ;  8 — 4  (*). 
Al  entrée  delà  saison.  7222 — 5  ;  184 — 5. 
Amors  dont  sui  espris  m'efforce.  65—5;  67 — 5;  59 — 4  (*). 
Bien  doit  chanter  qui  fine  amours.  7222—6;   7613— -3  {")  ;    65—5;  67—5 

59—4  (•);  (double— 5);  184—6;  1989— 6  (*);  (double— 3);  8— 6. 
Chauler  m'estuet  car  joie  ai  recovrée.  65 — 3,  67 — 3. 
Conment  que  d'amours  mo   dueille.  7222 — 7;  7613 — 6;  65—5;  66—2  (*) 

67—5;  59-7  {');  184—7. 
Cuer  desirrous  apaie  douçours.  7222 — 6;  184—5;  8 — 6  (*). 
De  la  iiiuz  douce  an»our.  7222 — 6;  184 — 6. 


ANCIENS.  60 

De  mon  tlesir  ne  sai  mon  mclz  eslire.  65—5  (*);  G7 — 3;  59 — 5(*). 

En  tous  tans  que  vente  bise.  7222 — 4;  184 — 4. 

J'aim  par  coustume  et  par  us.  7222—7;  7613— 6  (")  ;  65— 3  ; 67— 3  ;  59— 3(*); 

)84— 6;  8—7. 
L'amour  dont  sui  espris.  7222—5:  66—5  (*)  ;  184—5. 
L'aniors  veut  que  mes  cîians  reinaigne.  65 — 5. 
Li  p!uz  se  plaint  d'amours.  7222—6;  7613-6;  65—4;  67—3;  .59—3  (*)  ; 

184—6;  1989—6;  8—6. 
Ma  joie  me  semont  de  chanter.  65 — 2;  67 — 2;  59 — 2  (*). 
Mes  cuers  me  fait  conmencier.  7222—4;  184 — 4;  8 — 4  (^*)  ;  65— 4  (*). 
Molt  se  fesist  boin  tenir  de  chanter.  1989—5  ;  8—6. 
Onquesmaiz  nus  bons  ne  chanta.  7222 — 3;  184 — 3;  8 — 4  {*). 
Puis  q'amors  dont  m'otrie  de  chanter.  65 — 2;  67 — 2  ;  59 — 2  {*). 
Quant  je  pluz  sui  on  paour.  7222—7  ;  7613—5  (*)  ;  66—5  (*)  ;  67—5;  59— 

5  {')  ;  184—7  ;  1989—9  {')  ;  8—8. 
Qui  quel  soit  de  joie  partis.  7222 — 6  ;  I8i — 6. 
Piemanbrance  d'amor  me  fait  chanteir.  1989 — 5  (*);  8 — 5. 
Rose  ne  lis  ne  mi  donne  talent.  7222—4;  65—4  [');  61— i  {*)  ;  184—4  (')  ; 

1989—4  (•)  ;  8—5  f). 
S'amours  veut  que  mes  chans.  7222—6;  7613—7;    184-6;  1989— 5  (*)  ; 

8—5. 
Se  savoient  mon   tourment.  7222 — 4;  65—4;  67 — 4;  59 — 4  (')  ;  184—4; 

1989—4  ('). 
Tant  ai  eu  chantant  proie.   7222—7;  7613—6;  65—5;  66—5  (*)  ;  67—5; 

59—5  (*)  ;  184-  7  ;  1989—4  (*)  ;  8—6. 
Tant  aim  et  vueill  et  désir.  7222—5;  184—6;  8-6. 
Tant  de  soulaz  com  je  ai  pour  chanter.  7222 — 4;  8 — 5;  7182 — 5. 

BOUGHART  DE  MALLI. 

Trop  me  puis  de  chanter  taire.  7222 — 5;  184 — 6. 

BURNUU  DE  TOBS. 

Ha  !  quant  souspirs  me  viennent.  65 — 5;  67 — 5. 
Quant  voi  chair  la  froidure.  65 — 5  ;  67 —  5. 

CARASAUS. 

Com  amans  en  désespérance.  7222 — 6. 

Fine  amors  m'envoie  udent  de  chanter.  7222 — 7  ;  67 — 6. 

N'est  pas  saiges  qui  me  tourne  à  folie.  7613—6;  184 — 6  ('). 

Pour  ce  me  sui  de  chanter  entremis.  7613 — 5. 

Puisque  j'ai  chançon  mcuc.  66—5;  67—6, 


70  FONDS 

CARDON  DE  RAINS. 

Li  departirs  de  la  douce  contrée.  65 — 6;  67 — 6;  184 — 4  (*). 

CARDON  DES  CROISILLES. 

Mar  vit  raison  qui  convoite  trop  haut.  7222  —4;  6.5 — 5  (*);  67—5  (*)  ;  184 — 4; 

1989—6  (•)  (double);  8—4. 
Près  suix  d'amors,  mais  Ions  suix.  1989 — 1;  8 — 5. 

CHANOINE  DE  SAINT-QUENTIN. 

Rose  ne  flor  chant  d'oiseaus.  65 — 4;  66 — 4;  8 — 4  (*). 

CHAPELAIN  DE  LAON. 

Vu  petit  devant  le  jor  me  levai  l'autrier.  65 -4(*)  ;67— 5  (*);  184—6;  1989— 

6  0;  8-6  0. 

LE  CHASTELAIN  DE  COUCI. 
A  la  doiiçour  dou  tans.  7222—3;  65—6  (*)  ;  66—7  (');  67—5  ;  59—6  (*); 

184—3;'  1989—4  (');  8—5  (*);  198. 
A  vous  amant  plus  qu'à  nule  autre.  7222—6;  7613—5  (•);65— 5;  66— 6(*); 

59—5  (•)  ;  184—6  ;  1989—7  {*)  ;  8  -6 . 
Belle  dame  bien  aprisse.  7613—6. 

Bêle  dame  me  prie  de  chanter.  65—5  (*)  ;  66—5  ;  59—5  (*);  7182—5. 
Bien  cuidai  vivre  sans  amor.  66 — 6. 
Combien  que  longe  demeure.  7613. — 4;  59 — 3  (*). 
Conment  que  lonfjue  demeure.   7222 — 4   (la  fin  manq.  )  ;  66 — 6  (*)  ;  67 — 

4  0;  184—5;  1989-7  0- 

En   aventure  conmens  ma   daerraine  chançon.  7222 — 3;  66 — 3;   184 — 3; 

1989—3  0  ;  8-4  (*) . 
Je  chantaissc   volentiers    lieraent.    7222 — 6  ;   65 — 5  ;    66 — 6  (*)  ;    184 — 6  ; 

59—4. 
La  douce  voiz  du  louseignol.  7222—5  ;  65—2;  66—3  0  J  ^^^—^  0  y  184—6; 

8—5. 
L'an  kant  rose  ne  fuelle  ne  flor.  8 — 5. 
L'an   que   rose   ne   fueille.  7222—5;  65—5;  66—5  0  (double— 4)  ;  59  — 

3  0;  184—5. 
Li  nouviauz  tanz  et  mais  et  violete.  7222 — 6;  7613 — 6  (*)  ;  65 — 5;  66 — 6  (*)  ; 

59- 5(*);  184—6;  7182—5. 
Ma  volentez  me  requiert  et  semont.  1989 — 4;  8 — 6  (*). 
Merci  clamant  de  mon  fol  errement.  7222 — 4;  7613 — 5  (*)  ;  65 — 5;  66  — 

5  (*);  59—5  (*);  184—4;  1989—6  (*) ;  8—7. 

Moût  m'est  bêle   la  douce  conmençanc.    7222 — 6;  65 — 5;  66 — 6  (*)  ;  59 — 
50;  184—6,  1989—6  (');  7182—5;  7613-6  (*). 


ANCIENS.  7  ï 

Nouvcle  amor  où  j'ni  mis  mon  penser.  65—5;  59 — 3  (*);  184 — 6  (*);8—  4  (*); 

718-2—5. 
Quant  li  estez  et  la  douce  saisons.  7222.-5  ;  7613  ~  5  ;  66—5  ;  1 84—5  ;  1989 — 

4r);8-4(*). 
Quant  li  rosignos  jolis.  7222—4  (*):  65—5;  66—5;   1989—5. 
Quant  voi  esté  et  le  lens  revenir.  66—2;  67 — 2  ;  1989—4;  8—4. 
Quant  voi  venir  le  bel  tans.  7222—5;  7613— 5;  66—4  (*);  184—5;  1989— 

4  0- 

Se  j'ai  esté  lonc  temps  hors  du  pais,  où  j'ai  laissié.  7613 — 4  ;  8 — 4  ;  7182 — 5; 

184-4  (•). 
Tant  ne  me  sai  démenter  ne  complaindre.  65 — 5  ;  66 — 5  ;  59 — 4  (*);  8 — 5  (*). 

CHEVALIER  D'AIPINOY. 

Se  j'ai  Ions  tans  amor  servit.  1989 — 6;  8 — 5. 

CHIERTAIN. 
Sandrart  s'il  estoit  ainsi  qu'en  religion.  7613 — 6. 

LA  CHIEYRE  DE  RAINS. 

Jamais  por  tant  comme  l'ame  el  cors.  7222 — 4;  184 — 4;  1989 — 2  (*). 
Plaindre  m'estuet  de  la  bêle.  65 — 6;  67 — 5('). 

Qui  bien  veut  amors  descrivre.  7222 — 5;  65 — 5;  66 — 5  ;  67 — 5;  184 — 6; 
7613—6  0  ;  1989—4  (*)  ;  8—4. 

COLAHT  LE  BOUTELLIER. 

Amors  et  bone  espérance.  7222 — 5  ;  7364  -  5;  8 — 5. 

Aucunes  gens  m'ont  moût  repris.  7222— *6. 

Ce  c'on  aprent  en  enfance.  7222 — 6;  184 — 6. 

Giiillaumes  trop  est  perduz,  7222 — 2  ;  184 — 2. 

J'avoie  lessié  le  chanter  et  forjuré.  66 — 5  (*)  ;  67 — 6. 

Je  n'ai  pas  droite  ochoison.  7222—6;  65—6;  67—6;  184—6. 

Je  ne  sai  tant  merci  crier.  7222 — 6;  184 — 6. 

L'aiiirier  par  un  matinet  en  nostre  aler.  65—7;  67 — 7. 

Li  biaus  tans  d'esté.  7222 — 4. 

Loiauz  amors  et  desirriers  de  joie.  7222 — 5  ;  184 — 5;  8 — 5. 

Mahieu  ,  je  vous  part  compains.  7613 — 6. 

Merveill  moi  que  de  chanter.  7222 — 6;  184 — 6. 

Ne  puis  laissier  ijue  je  ne  chant.  7222—6;  1989—7  (*). 

Onques  mais  en  mon  vivant.  7222 — 5. 

Quant  voi  le  tans  del  tôt  renovcler.  7222—5;  184—5. 

H  obéra  c'est  vous  c'amours.  7613 — 6. 

Sou  c'om  aprant  en  enfance.  8—6. 


72  FONDS 

COLIN  !\mSET. 

Aucontre  le  Icns  novel.  8 — 5. 

En  ceste  dirai  d'une  amorete.  67 — 5. 

En  mai  quant  li  rossigiioz  chante.  66 — 6, 

Moult  m'anue  d'iver.  8—5. 

Or  veul  chanteir  et  soulaicier.  8 — 4. 

Or  voi  douls  lens  repairier.  8 — 10. 

Sire  quens  j'ai  viélé  devant  vos.  6.5—7  ;  67 —5. 

Sospris  sui  d'une  amorete.  1989 — 7  ;  8 — 11. 

Trop  volentiers  chanteroie.  1989 — 7  ;  8 — 6. 

Vue  no  vêle  amorete  que  j'ai.  1989 — 6;  8 — 6. 

Voulez  oïr  la  musc  Muset.  67 — 4. 

COLIN  PAUSAIE  DE  CAMBRA  L 

L'aufricr  par  une  sentele.  8 — -i. 

LE  CONTE  D'ANJOU. 

Li  granz  désirs  et  la  douce  pensée.  7*222  —  6. 

Trop  est  dcslioiz  qui  est  desconforlés.  65 — 5;  60 — 5;  67 — 5  ;  59 — 5  (*). 

LE  CONTE  DE  BRETAIGNE. 

Bernart  à  vous  weil  demander.  65 — 8;  66—5  (*)  ;  67—8. 

Chanter  me  fet  ma  danie.  65 — 5. 

Haute  chançon  de  haute  cstoire  di.  65 — 4. 

Longuement  ai  esté  pensis.  65—5. 

Nouviament  m'est  pris  envie.  65 — 6. 

LE  CONTE  HENRI  DE  BAR. 

Chardon  de  vos  le  veul  oïr.  8 — 5. 

De  nos  seigneur  que  vos  est-il  avis.  7222 — 5;  1989 — 4. 

Galiers  ke  de  France  veneis.  1989 — 5;  8 — 6. 

LE  CONTE  DE  CHALLON. 

Loiaul  amor  k'est  dedens  fin  cuer  mise.  8 — 6. 

LE  CONTE  JEHAN  DE  BRAINE. 

Je  n'ai  chanté  trop  tart.  7222 — 3. 

Par  (lésons  l'ombre  d'un  bois.  7222—2;  184—8  (*) 

Pensis  d'amours  dolenz.  7222—2;  67— 3  (*)  ;  184-2;  G6— 3  ('). 

LE  CONTE  DE  LA  MARCHE. 

L'aulricr  chevauchoie  seus  par  une  contrée.  66 — 7  ;  67 — 7. 


ANCIENS.  73 

Puifrnjc  d'amors  m'cstiicl  les  maus  sourfrii*.  67 — 5. 
Tout  autrcsi  com  li  rnJ)is  est  de  touies  pierres,  67 — 6. 

CRESTIEN  DE  TIIOIES. 

Amors,  tençon  et  bataille    1989 — "  ;  8 — 6. 

D'amours  qui  m'a  tolu  à  moi.  7613 — 6  ;  59 — 6  (*);  184 — 6;  8— 6;  65 — 5  (*); 

66  0;  67—5  f). 
De  jolit  cuer  chanterai.  8 — 3. 

LA  DAME  DOU  FAEL. 

Chanterai  por  mon  coraige.  7222 — 4  (*);  66 — 4  (*);  8 — 5. 

LE  DUC  DE  BRADANT. 

Amors  m'est  cl  cuer  entrée.  7222 —  6. 

He!  GiUeberi  dites  s'il  vos  agrée.  65— 7;  66— 7;  67—7;  8— 8;  7222-3; 

1989—3. 
L'autrier  estoie  monté  «eur  mon  palefroi.  65 — 5;  66 — 5;  67 — 5;  59 — 5  (*). 

LA  DUCHESSE  DE  LORRALNE. 

Par  maintes  fois  aurai  esleit  requise.  1989 — 4;  8 — 4. 

ERNOUT  CAUSPAINS. 

De  l'amor  celi  sui  espris.  7222—2;  184—2. 
Quant  j'oi  chanter  ces  oiscillons.  7222—3;  184 — 3. 

ERNOUL  LE  VIEL  DE  GASTllNOIS. 

Coraigeus  sui  des  gens  k'amors  vient.  184. 
De  belle  Yzabcl  ferai  un  lai.  184. 
En  entente  curieuse  de  querre  ma  vie.  184. 
En  sospirant  de  parfont  trop  atendrai.  184. 
Finament  et  iovent  vos  comens.  184. 
Flors  ne  glais  n'oisieaus  lais.  7364. 
Gent  menais  kantde  kais  eu  relais.  184. 
Ichi  comens  tôt  en  romans  le  gentil  lai.  184. 
Par  cortoisie  despuel  vilônie.  184;  8 — 12. 
Pot  s'onques  mais  nus  hom  vanter.  184. 
S'onques  hom  en^  lui  séust.  184. 

EUS  i  ACE  LE  PAINTRE. 

Amors  conmcnt  porroie  chançon.  67 — 6;  59 — 5  (*). 

Chauler  m'i  fait  pour  mez  mais  aliyier.  7613—5  (*)  ;  67 — 6;  59 — 5  (*). 


74  FONDS 

Cil  qui  chantent  de  fleur  ne    de  verdure.  7613 — 5  (');  65 — 5  (*)  ;  67 — 5; 

59-5  (*). 
Férus  et  entier  sanz  fausser.  67 — 6;  59 — 6  (*). 

Force  d'amors  me  destraint  et  mcstroie.  67 — 5;  59 — 5(');8 — 5  (*)  ;  198 — 5. 
Nien  plus  que  dit  peut  estre.  7613—6  (')  ;  66—5  (*)  ;  67—6. 
Tant  est  amors  puissans  que  que  nus  die.  67 — 6;  59 — 6. 

FORKE  DE  MARSEILLE. 

Tuil  demandent  k'est  devengut.  1989 — 4  ;  8 — 4. 

GUADIFER  D'A^NJOU. 

Tant  ai  d'amors  apris  et  entendu.  66—5  ;  59 — 10;  1989 — 4;  8—4. 

GARNIER   D'ARCHES. 

Pièce  ne  sait  ke  je  n'en  ai  mie,  8—5. 

GASS  BRÛLÉ. 

A  grant  tort  me  fait  languir  amors.  1989 — 5  ;  8 — 4. 

A  la  douçor  de  la  bêle  seson.  65—6  ;  66—5  f)  ;  67—5  ;  59—5  (')  ;  8-2  (*)  ; 

7182—5. 
A  la  joie  que  désir  tant.  7222 — 7  ;  65 — 5;  184 — 7. 
Al  entrant  du  douz  termine  dou  tcns.  65 — 4  (*);  66 — 6  (*);  67 — 4  ;  59 — 4  (*)  ; 

1989-2  (*);  7182—5;  7222—5  0;  184-5. 
A  malaise  est  qui  sert  en  espérance.  7222 — 2;  66 — 2;  184 — 2. 
Au  renouvel  de  la  douçour  d'esté.  7222—6;  7613—5  (*)  ;  65—5  ;  66—6  f)  ; 

67—5;  59—5  (*)  ;  1989—6  (* )  ;  8-5;  7182—5. 
Avril  ne  mai,  froidure  ne  lai  lens.  65 — 5;  66 — 5;  67 — 5;  59 — 5  0;  8— 6(*); 

7182—5. 
Beaus  m'est  estes  ke  releutist  la  broelle.  184 — 5. 
Bel  mVstqiiaut  je  voi  repairier.  7222 — 7. 
Biaus  m'est  estez  que  relentist.  7222 — 5  ;  65 — 6;  66 — 7. 
Bien  ait  l'amor  dont  l'on  cuidc  avoir  joie.  65 — 5  (*)  ;  66 — 5  ;  67 — 5  ;  59 — 5  (*); 

7182—5. 
Bone  (lame  me  proie.  7222—6  ;  184—6  (*). 
Cliançon  de  plain  et  de  souspir.  7613 — -4;  66—4  (*). 
Chanter  m'estuet  iriéeraent.  65  — 5  ;  66—5;  é7 — 5,  59  —  5  (*)  ;  7182-    5. 
Chanters  me  plaisl  qui  de  joie  est  norriz.  7222— 3;  65—6;  66—6  (*)  ;  67 — 5; 

59—4  (*);  1989—3  (*)  ;  8—3  (*);  7182— 4. 
Cil  qui  aime  de  bone  vulonlé.   1989—6;  8-5  ('). 
Cil  qui  d'amour  me  conseille.  7222— 5  ;  7613— 6    (*)  ;    65—5;   66—7    (*)  ; 

67—5  ;  59—5  (*);  1989—6  (')  ;  8—7  ;  7182— 5— 5. 


I 


ANCIENS.  75 

Cil  qui  toiiz  les  mauz  assaie.  7222—3  ;66— 3  ;  59—2  (*)  ;  184-3;  65—2;  (*) 

67-2  ('). 
Compaignonje  sai  tele  chose  (l).  7222— 1;  66—3;  184—3;  1989—4;  8-3  f). 
Contre  le  froil  tans  d'yver.  7222  ;  66 — 4  (*). 
Dame  merci  se  j'aim  trop  hautement.  7222 — 5  ;  7613 — 5  (*). 
Dame  sis  voslres  fins  amis.  8 — 5. 
De  bien  amer  grant  joie  aient.  7222— 7;  65— 5  ;  66—8  (*)  ;  67—5  ;  59-6  ('); 

184—7:.  1989—5  (*);  8—5;  7185—2. 
De  bon  amour  et  de  loial  amie.   7222—4;  7613—4  (*);  66—8  (*)  ;  67—4; 

59—5  (•)  ;  184—3  ;  1989—7  C)  i  8—6  ;  7182—5. 
De  la  joie  que  désir  tant  d'amors.  66 — 7. 
Desconfortez  plains    de   doleur.   7222—6  ;   66—8  (*)  ;  67—6  ;   59—4  (*)  ; 

184— 5;  8— 3. 
Desconfortez  plains  d'ire  et  de  pesance.   7222—3  ;  67—5  (*)  ;  184—4  (*)  ; 

1989—4  0;  8—4. 
Dès  or  me  vueill  esjoïr.  7222—7  ;  66—8. 
Deus  gairt  ma  dame.  8 — 3. 
Douce  dame  grez  et  grasses  vous  rent.  7222 — 6;  66 — 7  (');  67 — 5;  59 — 5; 

1989—5  (*)  ;  8—5;  7182—5. 
En  col  tanz  que  voi  fremer.  7222 — 8;  184 — 8. 
Kn  chantant  me  vuil  complaindre.  66 — 7  (*)  ;  67 — 5  ;  59 — 4  (*)  ;  1989 — 7  (*)  ; 

8-5  0. 
En  dous  tans  et  en  boue  eure.   7222 — 7;  65 — 5;  66 — 7;   67 — 4;    59—5; 

184—7;  7182—5. 
Foille  ne  flours  ne  rousée .  7222 — 2. 
Grant  pechié  fait  qui  de  chanter  me  prie.  7222 — 5;  65 — 4;  66 — i;  67 — 4; 

59—4;  184—5;  1989—3;  8—3;  7182—5;  198. 
Ire  d'amors,  anuis  et  mehchcance.  8 — ";. 
Ire  d'amors  qui  en  mon  cuer  repère.  65 — 6;  6u — 6;  67 — 5;  59 — 5;  8 — 5; 

7182—5. 
Iriez  et  destrois  etpensis  chanterai.  7613 — 5  ;  65 — 5;  66 — 6  ;  67 — 5  ;  59 — 5  ; 

8— 4;  7182— 5. 
Jade  chanter  en  ma  vie.  7222—6;  65—5;  66—7  (*)  ;  67—5;  8—7. 
J'ai  esté  lonc  tens  fors  du  pais.  65 — 4;  66—4;  67—4;  59 — 4;  7182 — 5. 
Je    ne  puis  pas  si  loinz  fuir.   7222—7;    66—7;   67—5;   59-5;   184—7; 

7182—5. 
Je  n'oi  picça  nul  talent  de  clianter.  7222—6  ;  65—6;  66—6;  8—6. 

(1)  Le  msc  de  Berne  l'attribue  à  Moinée  d'Aure  ou  Menaud  d'Aiire, 
d'une  maison  alors  tiès-illiistre  du  comté  de  Foix ,  de  laquelle  vient 
en  ligne  directe  celle  de  GicTinont. 


76  FONDS 

Jonc  dame  me  prie  de  chantier.  8 — 4. 

L'an  que  fine  fiicille  el  flor.  7222—7;  G6— 7  ;  G7— 5;  184— 7;  8— 7. 

Les  oiseillons  de  mon  pais.  7222—3;   7613—4;    05—2;  66—2;  67—2; 

59—2;  184—4;  8-5(*);  7182—5. 
Li  biauz  estez  se  reclairc.  7222 — 5;  184 — 5  ('). 
Li  consirrers  de  mon  pais.  7222 — 5. 
Li  pluseur  ont  d'amours  chanté.  7222—6;  65 — 5;  66—6;  67—5;   59 — 5; 

184-6;  7613—5  (*);  1989— 4;  8— 4;  7182—5. 
Mains  ai  joie  que  je  ne  sneil,  65 — 3;  66 — 4;  67 — 4;  59—4;  184— 5  (*)  ; 

8— 6(*);  7182—5. 
Mel  m'est  qnant  voi.  7222 — ^enlevée). 
Merci  amours  quiert-il.  7222—3  ;  66—3  ;  184—3. 
Mont   ait  esté  longement    esbahiz.   7222 — 3;   65 — 5(');   66 — 5;    59 — 3; 

1989—6;  8-50;  7182—5. 
Ne  mi  sont  pas  acheison  de  ch.mter.  65 — 5;  66 — 6;  67 — 5;  59 — 5;  1989— 

4;  8—5;  7182—5. 
Ne  puis  iaillir  à  bone  chançon.  65—4;  66—4;  59—4;  8—4;  7182—4. 
Ocz  por qoi  plaig  et  sopir.  65—5  ;  66—6  (*)  ;  67—5  ;  59—4  ;  8—6  ;  7 182— 5  ;  5. 
Où   douls  tens  et  en  bone  houre.  8 — 7. 
Pensis  d'amours  vueill   retraire.   7222—7;   65—5;  66—7;  67—5;  59-5; 

184—7;  1989—3;  8—3;  7182-5. 
Pour  verdure,  ne  pour  prée^  7222 — 6;  65  —  5;  66—6;  67 — 6. 
Quant  bone  dame   et  fine  amours  prie.  7222 — 5;  65 — 5;  66 — 6;    67   -5; 

59—5;  184—5;  7182-5. 
Quant  define  fneiUe  et  flor.  65—6;  66-5;  67— 5;  59— 5  ;  7182  -5. 
Quant  fine  amours  me  proie.  7222—7;  65—6;   66—7;    67— 5C);  59—5; 

1989—6;  8-60. 
Quant  flours  et  glais  et  verJme.  7222—4;  7613— 4;  65— 5  ;  66—7;  67—5; 

59—5  ;  1989—5;  8—5  ;  7182—5. 
Quant  je  voi  la  noif  remise.  7222—6;  65—6;  66—7;  67—5;  59—5;  7 182— 5;  5. 
Quant  je  voi  l'erbe  reprendre.  65—5;  66—5;  67—5;  59—5;  1989—4;  8  — 

5;  7182-5. 
Quant  la  saison  dou  tens  se  rascure.  8 — 4. 
Quant  i'trbe  muert.  7222—6;   7613—5;  65—5;  66—6',   67—5;  59—6; 

184-6;  1989—4;  8-4;  7182—5. 
Quant  li  tanz  raverdoie.  7222—5;  66—6;  184—5. 
Quant  nois  et  giaus  et  froidure  remains.  7222—7;  65 — 5;   66 — 7;  67 — 5; 

59—5;  184—7;  1989—4;  8—5,  7182—5. 
Quant  voi  la  flour  botoner.  7222-7;  65— 6;  66—7;  67—5;  8-6;  7l82— 

5;  59—5;  184—7. 
Quant  voi  la  noif  remise  ki  les  oiscllons.  184—6. 


I 


ANCIENS.  /  / 

Canl  Yoi  Vauhe  don  jor  venir.  8—5. 

Quant  voi  le  tans  bel  et  cler.  722-2--7;   65-3 ;  66— 7;  07— 5;    18i  -7; 

1989—3;  7182—5. 
Qui  sert  de  fause  proiere.  65 — 5;  66 — 1;  67 — 5;  59 — 5;  7182 — 5. 
Sanz  atenie  de  guerredon.  7222—7  ;  66—7  ;  67—5  ;  59—3  ;  184—7 ;  8—4  ;*) ; 

7182—5. 
Savez  pour  coi  plaig  et  souspir.  7222 — 4;  184 — 4. 
Sospris  d'amors,  et  plains  d'ire.  8 — 4  ;  7182 — 5. 

Soupris  d'amours  et  plains  d'ire.  7222 — 7;  65 — 5;  66 — 7  ;  67 — 5;  59 — 5. 
Tant  de   soûlas  que  je  ai  pour  chanter.   7222 — 6,"  65 — 5;  66 — 6;  67 — 5; 

59—4;  1989—5;  7182—5. 
Très  grans  amors  me  travaille.  8 — 3. 
Tant  m'a  mené  force  de  seignorage.  7222—7  ;  66—7  ;  67—5  ;  59—6  ;   184— 

7;  8— 7;  7182—5. 
Tant  que  fine  fiieille  et  flour.   7613 — 6. 

GASÏEBLÉ. 

Pour  mieus  valoir.  7613 — 6. 

GAUTIER  D'AHGIES. 

Aine  mais  ne  fis  chançon.  7222—6;  184—6;  8—6. 

Au  conmencier  du  douz  tens  qui  repère.  65 — 3. 

Au  tens  gent  que  raverdoie  tote  riens.  65 — 4;  67 — 4('). 

Autres  que  je  ne  sueillfas.  7222—5;  65—5;  67—5;  184—5;  7613—5*. 

Bien  me  quidai  de  chanter  touz  jours  tenir.  7222 — 6;  184 — 6. 

Chançon  ferai  moût  maris.  7222—6;  65—3;  67—4;  184—6. 

Contre  le  tens  que  voi  frémir  ces  arbres.  65 — 4  (double — 5)  ;  66 — 8  ;  67 — 

5  0;  59— 50;  7182—5. 
De  celé  me  plaig  qui  me  fait  languir.  7222—9;  184;  1989—5. 
Dusques  ci  ai  touz  jours  chanté.  7222 — 6;  184 — 665 — 5;  66 — 5. 
En  grant  aventure  ai  mise.  7222 — 5. 

En  icel  tanz  que  je  voi  la  fredour.  7222—5  ;  184—5  ;  1989—5. 
Hé!  Diex  tant  sunt  maiz  de  vilainnes  gens.  7222 — 4;  65—3;  67—3. 
Humiliiez  et  franchise    7222—6;  184—6;  8—5. 
J'ai  maintes  foiz  chanté  de  joie.  7222 — 13;  184. 
Je  ne  me  doi  plus  taire.   7222 — 3. 
Jusqu'ici  ai  toz  jors  chanté.  1989 — 6;  8 — G. 
La  douce  pensée  qui  me  vieul  d'amours.  7222 — 7  ;  184;  8 — 2. 
La  gent  dient  pour  coi  je  ne  falz  chantz.  7222 — 5;  184—6  ;  1989—3;  8—5. 
Mainlr-s  foiz  m'a  l'en  demandé.  7222—6;  184—6;    1989—4. 


78  PONDS 

N'est  pas  :\  soi  qui  ciinnic.  72'-22— 6;  ()5— 5(');  66—6;  6*7— 5(*);  59—5; 

1980—  5  ;  8  "  5  (')  ;  7 182—5. 
Or  chant  nouvel  car  longuement  nj'a  tenu.  65  —  5;  67 — 5. 
Quant  je  voi  l'erbe  et  la  facile.  8 — i. 
Quant  la  saison  est  démise  du  tens  d'esté  67 — 3;  184 — 3. 
Quant  la  saison  s'est  démise.  7222 — 3  ;  65 — 3;  7364—3. 
Quant  li  tans  pcrt  sa  chaleur.  7222—7;  7613—4;  59—4;    184—7;   1989— 

2;  8—5;  65— i(*J;  67—4  (*). 
Se  j'ai  esté  lonc  tanz  hors  du  pais  et  tout  adès.  7222 — 5. 
Une  chose  ai  deJenz  mon  cuer  emprise.  7222 — 4;  184 — 4. 

Gx\UTIER  DE  BREGI. 

Quant  voi  la  flor  el  l'erbe  vert.  1989 — 6;  8 — 5. 

GAUTIER  D'ESPINADS. 

A  droit  se  plaint  et  à  droit  se  garmente.  1989 — 4;  8 — 4. 

Amors  à  qui  toz  jors  serai.  7222 — 1. 

Amors  et  bone  volentez.  1989 — 6;  8 — 5. 

Aymansfins  et  vrais.  7222—3;  7613—5;  65—5;   66—5;  67—5;  59—5; 

8-5  (*). 
Conmcncemeus  de  douce  saison.  7222 — 2;  65 — 4;  66 — 7  (*)  ;  67  ;    59 — 4; 

1989— 6;  8—5;  7182—5. 
Desconforté   et  de  joie  parti.  7222 — 3j  7613 — 5;  65 — 5;   66 — 5;  67 — 5; 

59—5;  184—1  ;  1989—4;  8—4. 
En  tôt  le  mont  ne  truis  point  de  savoir.  7222 — 3, 
J'ai  por  longue  demorée.  1989 — 3  ;  8 — 5. 
Jherusalem  grant  damage  me  fais.  7222 — 3. 
Ne  puet  lassier  fins  cuers  c'adès  ne  plaigne,  1989 — 5;  8 — 5. 
Oulrecuidiers  et  ma  foie  pensée.  7222 — 1  ;  66 — 1  ;  8 — 2. 
Parus  de  dolor,  en  joie  tornées.  8 — 4. 
Puisqu'il  m'estuet  de  ma  dolor  complaindre.  67 — 5. 
Qant  je  voi  l'erbe  menue  poindre.  1989 — 5;  8 — 5. 
Quant  je  voi  parla  contrée  l'erbe,  7222 — 3. 
Quant  voi  fenir  yver,  7222 — 3. 

Quant  voi  yver  el  froidure  aparoir.  65 — 5;  66 — 7;  67 — 5;  1989 — 5;   8 — 5. 
Se  par  force  de  merci  ne  descent.  66 — 4;  1989 — 4;  8 — 4. 
Tôt  aulresi  con  l'aeniant.  65 — 6:  (îd — 4;  67 — 6;  1989 — 7;  8 — 5, 
Toi.z  efforciez  aurai  chanté.  7222—2;  6  —3;  1989— 5;  8— 4. 


ANCIENS.  /Vf 

GaVARNI  GRATELLE 

L'autrier,  lou  premier  jor  de  mai.  8 — G. 

GERART  DE  VALAISIENNE  ou  YALENCIENNES. 

Sire  Michiel  respondës,  un  jeu  parti  vos.  184 — 8  ;  8 — 7. 

GERARDIN  DE  BOULOGNE. 

Bone  amour  m'a  à  son  service  mis.  7613 — 6;  66 — 1;  1989 — 5. 
GILLES  DE  BEAUMONT. 

Cil  cui  d'amers  a   droite  remerabrance.  7222 — 5. 

GILLES  DE  VIÉS-MAISONS. 

Al  entrant  del  lanz  sauvage.  7222 — 4;  184 — 6(*). 

Amois  m'a  si  ensengnie.  1989 — 5;  8 — 4. 

Chanter  m'estuet  quar  pris  m'en  est  corages.  7222 — 3;  184 — 3  ;  1989 — 5  (*); 

7613—5  (•)  ;  65—5  (*)  ;  67—6  (*) . 
Je  chant,  mes  c'est  mauves  sines,  65 — 5;  67 — 5. 
J'oi  tôt  avant  blasme.  65 — 5;  67 — 5. 
Ki  d'amors  ait  remenbrence.  8 — 4. 

Pluie  ne  vens,  gelée,  ne  froidure.  7222—4  ;  66—4  f);  67— 4(*)  ;  184—4. 
Se  par  chanter  me  pooie  alegier.  7222 — 6. 

GILLES  LE  VINIER. 

A  ce  m'acort  que  mon  chant  claim  descort.  7222;  184 — 9. 

Aler  m'estuet  là  où  je  trerai  painc.  65 — 6  ;  67 — 6;  184 — 6  (*). 

Amors  ki  le  me  comande,  mande.  184 — 5. 

Au  partir  de  la  froidure  dure.  184 — 5. 

Beaus  m'est  prins  tans  au  partir  de  février,  184 — 6. 

Dalés  un  pré  verdoiant  trovai  deux  dames.  184 — 5. 

GILLEBERT  DE  BERNEVILE. 

Adès  ai  esté  jolis,  bien  m'en  vaut.  7222 — 5. 
Amors  je  vos  requier  et  pris.  8 — 7, 

Amours  pour  ce  que  mes  chans.  7613 — 4;  65 — 5;  67 — 6;  1989 — 6  (*)  ;  8—5. 
Amors  vostre  seignorie.  7222 — 5;  184 — 5  (*). 

Au  besoii.g  voii-on  l'ami.  7613—4  (');  66—4  (*);  67—4;  59—4  (');  1989— 4(*). 
Aiigunes  gens  iii'oul  euquis  se  j'aini.  7222 — 6;  184—5  (*);  8 — 3  (*). 
\n  iioviau  temps  (pic  yvers  se  debrise.  GG—  5  (*);  67—^^);  59  —  5  (*)  ;    1989 — 
4r);8-.".0. 


80  FONDS 

Comniout  qii'amors  me  ciemaine.  7222—5. 

Ciiidoient  H  loscngicr.  65 — 5;  67 —  5;  1989— -5  (*). 

D'aniors  me  vient  li  sens.  7222 — 5;  184 — 6. 

El  besoing  voit-on  l'aniin.  8 — 6. 

Fois  et  amors  et  loiauiez.  7222—6;  7613—3  (*);  66—3  (*);  8— 3(*). 

Haute  chose  a  en  amour.  7613 — 5  (*);  65—5;  66—5  (*);  67— 5  j  8— 3(*). 

He  las,  je  sui  refusez.  7222—5;  67—5;  59—5  {*)  ;  184—5;  8—5. 

J'ai  fct  maint  vers  de  chançon.  65 — 5  (double);  67 — 4;  1989 — 5  (*). 

J'ai  sovent  damois  chantcx.  66 — 4  (*)  ;  67 — 5;  59 — 5  (')  ;  8 — 6. 

Jamais  ne  perdroie  ni;iuiere.  7222 — 5. 

Je  féisse  chançons  et  clians.  7222 — 6;  184 — 6. 

Je  n'eusse  jà  chante  nul  jor.  7222 — 6;  184 — 6. 

Joliement  me  doi  ch mter  puisque  fine  amours.  184 — 5. 

Jolivetez  de  cuer  et  remembrance.  7222—5. 

Li  joli  ])ensé  que  j'ai.  7222 — 6. 

Merci,  amors,  car  j'ai  vers  vos  mespris.  67' — 6. 

Ouques  d'amours  n'oi  nulle  si  grief  painne.  7613 — 5  (*);  66 — 5  (*);  67 — 6; 

59—5  (*). 
Onques  mais  si  esbabiz  ne  chantai.  7222 — 6;  184 — 6. 
Peîxsis  désirant  d'amours.  7613 — 4. 

Puis  qu'amors  se  veut  en  moi  herbergîer.  7222 — 5;  184 — 6. 
Tant  me  plaît  à  e.slre  amis  ma  dame.  66 — 5  (*)  ;  67 — 6  ;  59 — 4  ('). 
Thumas  Herier  partie  aitrovée.   184 — 8;  7363  (*). 

GOBIN  DE  RAINS. 

Ou  soloit  ça  en  arrière  amer.  67 — 5. 

Por  le  tens  qui  verdoie.  65 — 5;  66 — 5;  67 — 5;  1989 — 5. 

GODEFROI  OE  CHASTELON. 

MoU  ai  esté  Ioniens  en  espérance.  1989 — 5;  8 — 5. 

GONTIER  DE  SOIGNIES. 

A  la  joie  des  oiseaus  ke  refraignent.  184 — 7. 

Bel  m'est  quant  voi  naistre  le  fruit.  184 — 7. 

Chanter  m'estuet  de  recomens.   184 — 6. 

Conbien  que  j'aie  dcmoré   fors  de  ma  douce.  65 — 5;  67' — 5;   7222 — 1  (*); 

7364—4  (*). 
Dolereusement  commence  qui  chanter  veut.  7222 — 6;  184 — 6. 
Douce  amors  ki  m'aialeute.  184 — 4. 
El  mois  d'esté  que  li  lens  ra.soage,  67 — 5. 


ANCIENS.  81 

Je  n'empiiis  mon  cuer  blasmer.  184 — 7. 

I^  flors  novelle  ki  resplaut.  184 — 8. 

L'an  quant  voi  esclaircir  le  tans.  18  i — 6. 

L'an  ke  la  froidors  s'eslonge,  184 — 6. 

L'an  ke  la  saisons  s'agense.  184 — 6. 

L'an  ke  li  buisson  sèchent  ens  la  haie.  184 — 7. 

L'an  que  li  dous  chans  retentist.  184 — 6. 

Li  tans  noveaus  et  la  douçors.  184 — 6. 

Li  tans  qui  foille  et  flor  destruit.  184 — 6. 

Li  xours  comence  xourdemcnt.  8 — 5. 

Merci  amors  or  ai  mestiers.  65 — 2  ;  67 — 2. 

Quant  j'oi  el  bruei  desous  le  fuell.   184 — 7. 

Quant  j'oi  tentir  et  bas  et  haut.  7222—6;  184—6. 

Quant  li  beaus  tans  à  nous  repaire.  184 — 5. 

Quant  li  tans  tome  à  verdure.  66 — 8;  8- — 5. 

Quant  oi  tentir  et  bas  et  haut.  66 — 8î  67 — 5. 

Se  li  oisiel  baisent  lor  chant.  184 — 7. 

Soffers  me  sui  de  chanter.  184 — 8. 

Tant  ai  mon  chant  entre  laissié.  7222 — 6;  184 — 6;  8 — 7. 

Uns  maus  k'ainc  mais  ne  senti.  184 — 3. 

GUILLAUME  LE  VINIER. 

Amours  grassi  si  me  le  del  outrage.  7222 — 6;  184 — 6. 

Amours  vostre  serf  et  voslre  hom.  7222 — 6;  184 — 6. 

Bien  doit  chanter  la  gai  chançon.  7222—6;  7613 — 5;  184 — 3. 

Bone  amour,  cruel  manaie.  7222 — 6;  184 — 6. 

Chanson  renvoisie  ne  puet  nus  trover.  7222 — 5;  66 — 1  ;  184 — 5. 

Dame  des  cius,  moût  est  vos  douz.  7222 — 5  ;  184 — 5. 

De  bien  amer  croist  sens  et  courtoisie.  7222 — 7  ;  184 — 7 

Encor  n'est  raison  que  ma  joie.  7222 — 5;  66 — 2;  184 — 5. 

En  mi  mai  quant  s'est  la  saison  partie.  7222 — 5. 

En  tous  tans  se  doit  fins  cuers.  7222 — 6  ;  184 — 6. 

Espris  d'ire  et  d'amour.  7222 — 6;  184 — 4. 

Flours  ne  glas  ne  vois.  7222—6;  184—5  ;  8—6. 

Frère  qui  fait  mieaz  à  proisier.  7222—8;  184—8;  8—5  ;  7613—5  (*). 

Glorieuse  virge  pucele  ki  Dieu  fustes  mère.  184—7. 

Ire  d'amours  et  doutance.  7222—4;  184—4. 

Je  me  chevauchai  pensis.  7222 — 7. 

La  fiour  dyver  seur  la  blanche.  7222—6;  181—6;  1989—4. 

Le  premier  jour  de  mai.  7222—6;  184—6;  1989—4. 

vj.  6 


82  roNDS 

I,i  louseifïnoles  avrilloiiz.  7222 — 3;  7364 — 3, 

Merveilles  est  que  toz  jors  woil  chanter.  65—4  ;  07 — 5 

Moiues  ne  vous  anuit  pas.  7222 — 5. 

Moût  a  mon  cuer  esjoï  li  louseignolz.  7222 — 3;  184 — 3. 

Quant  ces  moissons  sont  cueilliées.  67 — 5. 

Qui  merci  crie,  merci  doit  avoir.  7222 — 4;  7613  «4;  184 — 4. 

Qui  que  voie  eu  amor  fauidre.  7222 — 7  ;  184 — 7. 

Se  chans  ne  descors.  7222—5;  184 — 4. 

Sire  frère  faites  mun  jugement.  7222—5;  7613—5;  184—5. 

S'onques  chanters  m'eusl  aidié.  7222 — 4;  184 — 4. 

Tel  fois  chante  li  jougleres.  7222—0  ;  184—6  ;  8—6. 

Thomas  je  vous  vueiU  demander.  7222—3;  7613—3;  Ï84— 3  ;  8—3. 

Voloirs  de  faire  chançon.  7222—5  ;  184—5;  8—3  (*). 

GUILLAUME  VEAU. 
J'ai  aimé  tresloiit  mon  vivant.  67 — 6. 

GUI  DE  PONCIAUS. 

Or  vient  esteis  ke  retenlist  la  brueîle,  8 — 7. 

GUIOT  DE  BRUNO!. 
Quant  li  noveaux  ten»  d'esté  se  part.  6G — 2;  8—3. 

GUIOT  DÉ  DIJON. 

A  mors  m'ont  si  enseigné.  7222 — 5. 

Bien  doi  chanter  quant  fine  amors  m'ensaigne.  8 — 6. 

Chanteir  me  fait  cornant  ke  me  destraingne.  8 — 5. 

Chanteir  m'estuet  por  la  plus  belle,  8 — 3. 

De  moi  dolereus  vos  chant.  7222 — 4;  184 — 4  {'). 

Desoremai»  est  raison.  7222—2;  7613—3;  66— 2(');  59—3;    1989—4; 

8-5  C). 
Helas  !  qu'ai  forfait  à  la  gent.  7222—4;  184—4;    8—7. 
Joie  ne  guerredons  d'amors.  7222 — 5;  184 — 5  (*)  ;  65 — 5  (*);  67 — 5  (*). 
Li  dour  tans  uoviaus  qui  revient.  7222 — 4  ;  184 — 4. 
Penser  ne  doit  vilenie  cuers.  7222—3  ;  65—4  (*)  ;  67—4  (')  ;  184—3  ('). 
Quant  je  voi  pluz  félons  rire.  7222 — 5;  184 — 5. 
Quant  li  dous  estez  décline,  que  voi.  7222 — 6;  184 — 0  (');  8^=-5(*). 

GUIO'I'  DE  PROVINS. 

Contre  le  novcl  tens  que  florissenî.  19S0 — 7  ;  8 — 0  (*). 


ANCIENS.  83 

Ma  joie  prcmeraine.  1989 — G;  8 — .">. 

Molt  aurai  loue  tans  deiuoré,  1989 — 5  ;  8 — 5. 

Molt  me  niervoil  de  ma  dame  et  de  moi.  1989 — 5;  8 — 5. 

Très  boue  amer  ki  en  joie  me  tient.  8 — 5. 

HUBERT  CHàUCESEL. 

Chanter  voudrai  d'amours.  7613 — 5. 
Fins  cuers  en  amours  vivans,  184 — 6. 
Quant  voi  le  dous  temps  aparoir.  7613 — 5. 
Vu  chaut  uovel  vaurai  faire  chanter.  184 — 5. 

HUE  DE  LA  FERTÉ. 

Or  somes  à  ce  venu,  7222 — 5  ;  184 — 6. 

Je  chaniaissc  voleniiers  liement.  7222 — 6;  184—6. 

En  talent  ai  que  je  die.  7222 — 4;  184 — 5. 

HUE  DE  SAINT-QUENTIN. 

Jérusalem  se  plaint  et  li  pais.  184 — 4;  8 — 4. 

HUE  D'OISY. 

En  l'an  que  clievalier  sont  abaubi.  7222 — 8;  184—8. 
Maugré  tous  sainz.  7222—3  ;  184 — 3. 
Robert,  or  me  conseilliez.  7613 — 6. 

HUGUES  DE  BREGI. 

Aussi  corn  cil  qui  cuevre.  7222—6;  184—6;  1989—7;  8—7. 

Encor  ferai  une  chanson  perdue,   7222 — 5;  7613 — 5;  65 — 4;66— 6;'67 — 

5;  184—5;  1989—6  (double)  ;  8—6. 
Lonc  tans  ai  servi.  7222—3;  184—3;  1989—1;  8—51*). 
Nus  hom  ne  set  d'araor,  7222;  7613—6;   65—5;  66—6;   67—5;    59—4; 

184— 7;  8— 60;  198. 
Quant  voi  le  tens  félon  rasougier.  66 — 5;  67 — 5;  8—5. 
S'onques  nus  hom  pour  dure  départie.  7222;  7613 — 5;  65^5  [*};  66 — 5; 

59—5  ;   184  -6  ;   1989—4  ;  8—4  (*) . 

HUITACE  DE  FONTAINES. 

Hier  main  quant  je  chevauchoie.  65 — 5. 

JACQUEMES  DE  LA  VENTE. 

Ma  chanson  n'est  pas  jolie.  8  — 6. 

0. 


84  .     FONDS 

CliaiUcir  vciil  por  Gi»ç  anior.  8 — (J. 

JACQUES  D'AMIENS. 

Biaus  Colins  Muses  je  me  plainj;.  8 — 7. 

Chantcir  ni'esluet  quant  contesse  m'en  prie.  8 — G. 

Hareu!  d'à  mors  plaindre  en  chantant.  8 — 5. 

Ge  m'en  aloic  ier  matin.  8 — 7. 

Per  maintes  fois  m'est  venu  en  talent.  8 — G. 

Sospris  d'amors  fins  cuers  ne  se  puet  taire.  8 — 5. 

JACQUES  DE  CAMBRAY. 

Amors  etjolieleis.  8 — 2. 

Eier  niatinet  deleis  un  vert  boisson.  8 — 5. 

Grant  talent  ai  k'à  chanteir  me  retraie.  8 — 3. 

Haute  Dame  com  rose  et  lis.  8 — 5. 

Kant  je  plus  pens  à  comencier  chanson.  8 — 3. 

Loeir  m'estuet  la  roïne  Marie.  8 — 3. 

Meire  douce  créature  où  li  fils  Deu.  8 — 3. 

N'est  pais  cortois,  ains  est  fols, 8 — 2. 

O  dame  ke  Deu  portais.  8 — 2. 

Or  m'est  bel  dou  tens  d'avri.  8 — 5. 

Heirowange  novelle  dirai.  8 — 3. 

JACQUES  DE  CHISON. 

Contre  la  froidor  m'est  talent  repris.  7222 — 3  ;  65—3;  67 — 3  (*)  ;  59—3. 

Li  tans  d'esté  ne  la  bêle  saisons.  7222 — 2. 

Nouvele  amours  qui  m'est  el  cuer  entrée.  7222 — (coupée)  ;  7613 — 5  ;  65 — 5  ; 

66—5;  67—5;  184—5  (*);  1989—3;  8—5. 
Quant  foille  vers  et  flors  naist.  7222 — 5. 
Quant  la  saison  del  douz  tans  se  repaire.  7222 — 4. 

Quant  la  sesons  est  passée  d'esté.  65 — 5;  6J — 5;  67—5;  184—5;  1989—2. 
Quant  la  saisons  est  près.  7222 — 6. 
Quant  l'aube  espine  florist.  7222 —  (coupée)  ;  65 — 5;  67 — 5;  59 — 4;  184 — 3; 

1989—2. 
Quant  recommence  et  revient.  7222 — 2. 
Qant  li  rosignor  c'escrieke  mais.  1989 — A;  8 — 5. 

JACQUES  DE  DAMPIERE. 

Cors  de  si  gentil  faiture.  7613 — 4. 
D'amours  naist  fruis  vertnens.  7613 — 6. 


ANCIENS.  8Ô 

JACQUES  DE  HESDIN. 

Je  cbîiate  comme  dcsvcz.  65 — 4;  67 — 4. 

JACQUES  D'OSTUN. 
Bcle  et  sage  et  simple.  65 — 5;  67 — 5. 

JACQUES  LE  VINIER. 

Loîaus  amors  qui  en  moi  maint.  7222 — 6;  184 — 6. 
De  loial  amor  jolie.  7222 — 6;  184 — 6. 
Je  sui  chil  qui  tos  jor  foloie.  184 — 6. 

JEHAN  .... 

Oncques  ne  fui  sans  amours.  7613 — -5;  67 — 5  (*)  ;  59 — 5. 
Respondez  ,  Colart  li  Changierres.  7613 — 6. 
Robert  j'ains  dame  jolie.   7613 — 6. 
Sandras  pour  ce  que  vous  voi,  7613 — 6. 

JEHAN  BILLEBAULT. 

La  bêle  que  tant  désir.  67 — 5. 

JEHAN  BODEL. 

Contre  le  dons  tans  novel.  7222 — 4;  184 — 4  (*), 
Entre  le  bois  et  le  plaine  trovai.  7222 — 2  ;  184 — 2. 
Hui  main  me  chevaucbai.  7222 — 5. 
L'autre  jor  lez  un  boschel.  7222— (coupe'e);  184 — 3. 
Lés  un  pin  verdoiant.   7222 — 6>  184 — 5. 

JEAN  D'AUXERRE. 

Por  Ion  lens  ki  verdoie.  8—5. 

JEHAN  DE  LOUVOIS. 

Ghanz  ne  me  vient  de  verdure.  7222—4;  1989 — 5. 

JEHAN  DE  MEZONS. 

Je  ne  cuit  pas  qu'en  amors  traïson.  67—5. 

JEHAN  DE  NEUVILLE. 

D'amors  me  plaig  ne  sai  à  cui.  7222 — 4;  1989—5;  8 — 5  (*). 
Gautier  de  Forracseles.  7222 — 5. 
La  douçor  d'esté  est  bêle.  7222 — 2. 


86  FONDS 

L*an  que  la  froidure  faut.  7222—3. 
L'aulrier  par  un  matinet  devaic  aler  à  Cinon.  184 — 5. 
L'auirier  par  un  mafinet  erroie  en  l'ost,  7222 — 6. 
Li  douz  tans  de  pascor  m'a  guéri.  7222 — 4. 
Moût  ai  este  longemant  que  sanz  ochoison.  7222 — 5. 
Moul  m'abelist  li  chanz  des  oiseillons.  66 — 6. 
Puis  qu'ensi  l'ai  entrepris.  7222 — 7. 

Quant  li  boschages  retentist  del  chant.  7222—4;  65 — 5;  67 — 5;  1989 — 3; 
8-50. 

JEHAN  DE  RENTY. 

Amers  par  sa  cortoisie  m'a  un  mignot.  184—3. 

J'ai  grant  piecha  délaie  le  chanter.  184 — 6. 

Jehan  Bcrtel  un  chevalier  sai.  184 — 3. 

Je  m'esmerveille  forment  quel  talent.  184 — 5. 

Ki  n'averoil  bone  amour  fait.   184 — 6. 

L'autrier  errai  m'ambléure.  184 — 7. 

Li  rousignolés  jolis  kej'oil  chanter.  184— (5. 

N'est  pas  sages  qui  emprent  à  amer.  184—5. 

Onkes  ne  seuc  chançon  furnir.  184 — 6. 

Plus  ke  onkes  mais  ne  suel.  184—  5. 

Se  che  n'estoit  pour  ma  dame  honerer.   184 — 5. 

Se  loiautés  a  en  amour  pooir.  184 — 5. 

JEHAN  D'ESQUIRY. 

Jolivelé  et  bone  amer  m'ensaigne.  65 — 4;  67 — 5;  184 — G. 

JEHAN  DE  TOURNAT. 

Colart  respondez  mie  sanz  larejier.  7613 — 5. 

JEHAN  DE  TRIE. 

Li  Ions  cotisirs  et  la  granz  volentez.  7222 — 4;  184 — 4. 

JEHAN  ERARD. 

Al  tans  novel  que  cest  oisel.  7222 — 6. 

Amorsdontje  me  cuidoie.  7222 — 2;  184 — 5. 

Au  len  pascor  l'autrier  un  jor.  65—5  ;  67 — 5;   184 — 6. 

Bone  amors  qui  son  repaire  fait.  66 — 5;  67 — 5. 

Delez  un  bois  vcrdoiant  trouvai.  67 — 5. 

Dehors  Lonc  pré  el  bosquet.  65 — 5;  67 — 5 

De  legier  l'entrepris  amor.  7222 — 6;  184—6. 


ANCIEN^.  S7 

De  pascoiir  iiii  jor  crroic.    18 i  — 4. 

Kl  mois  de  mai  par  tin  matin.  65 — 5;  07 — 5.  * 

Kncoir  sni  cil  kl  à  merchi  s'aient,  18 i — 6. 

Hardis  sni  en  l'acointance.  7222 — 5;  184—4. 

Je  ne  cuidai  mes  chanter.  66 — 5  ;  67 — 6. 

Je  ne  me  sai  mes  en  quel  guise.  67  —  5. 

L'autre  ier  chevauchai  mon  chemin.  7222 — 3. 

L'autrier  par  une  valée.  7222 — 1;   184 — 1. 

L'aulrier  une  paslorele  trovai.  7222 — 4. 

Les  le  brneill  d'un  vert  fueill.  7222—3. 

Mes  cuers  n'est  mie  à  moi.  184 — 1. 

Nus  chaniers  mais  le  mien  cuer.  184 — 6. 

Pastorel  les  un  hoschel.  7222 — 5. 

Piecha  c'en  disl  par  mauvais  oir.  184—1. 

Pré  ne  vergié  ne  boschage.  7222 — 7  ;  184 — 7, 

JEHAN  FRUMEAU. 

De  loiel  amor  vueill  chanter.  7222 — 5. 

Ma  hone  fois  et  ma  loiaus  pensée.  7222 — 6  ;  67—6. 

Onrjues  ne  chantai  faintement.  7222 — 6. 

JEAN  LE  CHARPENTIER,  D'AïlBAS. 

Amours  est  une  merveille.  7613 — 5;  66 — 2;  8 — 3. 

JEHAN  LE  CUNELIER. 

Anuis  et  désespérance  m'ont  fait,  7613 — 5  ;  66 — 2;  59 — 5 
Pour  la  meillor  c'onques  formast  nature.  66 — 5;  67 — 6. 

JEHAN  LE  TABOUREUR,  DE  METZ. 

Chans  ne  chansons  ne  riens  ke  soit.  1989 — 3  ;  8 — 5. 

JEHAN  LE  TAINTURIER. 

Ma  dame  en  oui  Deus  aet  mes.  8 — 6. 

JEHAN  L'ORGUENEUR. 

Au  tens  que  voi  la  froidure  et  gelée.  65 — 5  ;  67 — 6. 

JEHANNOT  PAON,  DE  PARIS. 

Se  félon  etlosengicr  ont  parlé  seur  mi,  7613 — 3  ;  65 — 5  ;  67 — 5. 

JOFFllOI  DE  BARALES. 
A  nul  home  n*avient.  7222 — 7. 


88  FONDS 

Cliaiironctc  pour  proier  va  là.  7222—3. 
Sire  Aimeris  preindeis  un  jeu  partis.  8 — 6. 

JOSCELIN  DE  BRUGES. 

li'autrier  pastoure  séoit  lonc  un  bouxon.  8 — 7, 
Or  chanterai  com  hom  desespereis.  8 — 2. 
Quant  j'o  chanteir  l'aluete.  8 — 8. 

JOSCELIN  DE  DIJON. 

Al  entréedoudouzconmenccmenl.  7222— 6;  184— 6;  1989— 6;  8—6. 
Par  une  matinée  en  mai.  7222—5;  184—5;  1989—6;  8—6. 

LAMBERT  FERRIS. 

Amours  qui  m'a  du  tout  en  sa  baillie.  66 — 6;  67 — 6. 
Li  très  douz  tans  ne  la  saisons  novele.  66 — 5  ;  67 — 6. 

LAMBERT  LWVEUGLE. 

Lautrier  quant  jors  fu  esclarcis.  7222 — 5. 

MAHIEU  DE  GANT,  le  Juif  ou  le  Clerc. 

De  faire  chançon  envoisie.  7222 — 6;  184 — 6. 

Je  serf  amors  à  mon  pooir.  7222 — 6,*  184—6. 

Mahieu  de  Gant  respondés.  66 — 4;  67 — 4;  8 — 8. 

Mahieu  jupiés  se  une  dame  amoie.  66 — 6;  67 — 7. 

Onques  de  chant  en  ma  vie.  67 — 6. 

Par  grant  franchise  me  convient  chanter.  7222 — 6;  66 — 9;  67 — 5;  184 — 7; 

1989— 5;  8—7. 
Por  autrui  movrai  mou  chant.  7222 — 4;  184 — 4. 

MAROIE  DE  DREGNAN,  de  Lille. 

Moût  m'abelist  quant  je  voi  revenir.  7222 — 1;  184 — 1, 

MARTIN  LE  BEGUIN,  de  Cambray. 

J'ai  trouvé  et  prouvé  mon  cuer.  67 —  . 

Loiauls  désirs  et  pensée  jolie.  8 — 5. 

Pour  demeurer  en  amours.  7613 — 6;  GG — 1  ;  59 — 5;  8 — 3. 

LE  MOINE  DE  SAINT  DENIS. 

Amors  m'a  asise  rente,  7222—4;  184—4. 
D'amors  me  doi  sovenir.  7222—3  ;  184 — 1. 
En  «on  Dieu  c'est  U  la^e.  7222—1  ;  184—1. 


ANCIENS.  89 

MONIOT  D'ARRÂS. 

Al  entrant  de  la  saison  que  flourissent.  7222—2  ;  184 — 2. 

A  ma  dame  ai  pris  congié.  7222—4  ;  7613— 4;  65— 3;  66— 4;  67— 3;  184—4. 

Aniors  mi  fait  rcnvoisier  et  chanter.   184 — 6. 

Amours  n'est  pas  que  con  die.  7222—5;  67—5,  .59—4;  184—5;  8—5. 

Amors  s'onques  en  ma  vie  fis  riens.  65 — 4î  67 — 4;  59 — 4, 

Bone  amour  sanz   trecherie.    7222 — 5;   65 — 5;    67 — 5;   59 — 5;   184 — 5; 

1989—6;   8—5. 
Ce  fu  en  mai  au  douz  lens  gai.  65 — 5;  67 — 5;  59 — 5. 
Chanronete  a  un  chant  legier.  7222 — 3;  184 — 3, 
Dame  ainz  que  je  voise  en  ma  contrée.  7222 — 4;  184 — 5. 
De  jolis  cuer  en  amoreuse  chançoneie.  65 — 5;  67 — 5;  59 — 5;    184—4  (  ); 

1989—7;  8-4  (*). 
Encore  a   si  grant   poissance.    7222—6;   66—4;    59—4;    184r— 6;   8—4; 

7 182—4  ;  65—4  (*)  ;  67—4  (')•      . 
Li  dous  termines  m'agrée.  7222—6;   7613—6;  67—5;  65—5;    184—6; 

1989—4. 
Mi  dous  penser  et  mi  dous  souvenir.  7613 — 5. 
Ne  me  donne  pas  talent  de  chanter.  7613—3;  66—3;  184—8;  1989—4; 

8—4. 
Nus  n'a  joie  ne  soulaz.   7222—5;  7613—3;  65—5;  67—5;  59—4,  184—3; 

8—5. 
Phisaimquejenesoloie.  7222—6;  184— 6;  8— 6  ('). 
Quant  voi  les  prés  flourjr.  7222 — 4;  184—5. 
S'amours  n'est  pas  que  c'om  die.  7613 — 5. 

MONIOT  DE  PARIS. 

A  une  ajornée  chevauchai  l'autrier.  65 — 5;  67 — 5. 

Au  nouviau  tens  que  nesl  la  violcte.  65—3;  67 — 3;   1989 — 3. 

Je  chevauchoie  l'aulrier  sor  la  rive.  65 — 5;  67 — 5. 

L'autrier  par  un  malinet  un  jor  de  l'autre.   67 — 4. 

Li  tens  «|iji  raverdoie.  65 — 5  ;  67 — 5. 

Loue  tens  ai  mon  tens  usé.  65 — 5  ;  66 — 5  ;  67 — 5. 

Por  mon  cuer  reléecier  vneil.  67 — 4. 

Quani  je  oi  chanier  l'aloete.  65 — 5;  67 — 3. 

Qui  veult  amours  maintenir.  7613 — 3;  65 — 5;  67—5. 

MUSE  EN  BORSE. 

Fine  amors  m'aprcnt  à  chanter.    1989 — 3;  8 — 5. 
Le  tens  d'esté  et  mais  et  violette.  1989—5;  8 — 4. 


90  FONliS 

OEDE  DE  LA  CORROIERIE. 

(.Ihançnn  ferai  par  grant  désespérance.  67—5. 

Uesconforlez  corn  cil  qui  est  sanz  joie.  67 —  . 

Ma  derrenicre  vueel  fere  en  chantant.  67 — 5. 

Monlt  a  longuement  fet  grant  consievrance.  67 — 3. 

Tôt  soit  mes  cuers  en  grant  désespérance.  63 — 4;  67 — 5. 

OUDART  DE  LACHENI. 

Amers  et  déduis  et  joie.  7222—6;  184-6  (*). 

Flors  qui  s'espent  et  foille  qui  verdoie.  7222—6;  67—5;  184—7;  8—7. 

Moult  m'ennuie  et  doit  desplere.  65 — 5. 

PASTOUREL  LE  BESTOURNÉ. 

An  mai  a  douls  tens  novel.  8 — 7. 

PERRIN  D'ANGEGOURT. 

Amours  dous  senz  et  cortoisie.  66 — 5  ;  67 — 5;  59 — 5. 

Au  tens  nouvel  que  cil  oisel.  67 — 5;  59 — 5. 

Biau  m'est  du  tamps  de  gain.  7613 — 5;  67 — 5;  59 — 5. 

Bonc  amor  conseillie35  moi  par  reson.  65 — 6;  67 — 5;  59 — 5. 

Chançon  vueil  fere  de  moi  et  de  ma  manière.  65 — 5;  67 — 5;  59 — 5;  8 — 5  (*). 

Haute  espérance  garnie  d'anior.  67 — 5;  59 — 4. 

Hélas  !  or  ai-ge  trop  dure  vivre.  67 — 6;  59 — 5. 

Honcur  et  bone  aventure  ait  celé.  65 — 6;  67 — 5;  59—5. 

llferoit  trop  bon  mourir    7613—5;  65-5;  66-5;  67—6;  59—5;  1989  — 

3;  8—5. 
Il  ne  me  chaut  d'esté  ne  de  rousée.  7613 — 5;  67 — 5;  59 — 5;  1989 — 4;  8 — 5; 

198. 
J'ai  un  joli  souvenir  qui  en  moi  maint,  7613 — 5;  66— 6;  67 — 6;  59 — 5; 

8—6;   198. 
James  ne  cuidai  avoir  talant.  7613 — 5;  65—5  ;  67 — 5;  59 — 4. 
Je  ne  chant  pas  pour  verdour.  7613 — 5;  67 — 5;  59 — 5;  198. 
Je  ne  sui  pas  esbaliis  pour  iver.  7613—5;  59 — 5;  8 — 5. 
Li  jolis  mais  ne  la  flor.  7613—5;  66— 5;  67— 5;  1989—2;  8—5;  198. 
Lors  quant  je  voi  le  buisson  en  verdure.  7613 — 5;  66 — 1;  67 — 5  ;  59 — 4. 
Mais  ne  avris  ne  prins  tens.   8 — 6. 

Onques  por  esloingnement  ne  mis.  66 — 5  ;  67 — 5;  59 — 5. 
On  voit  souvent  en  chantant.  7613 — 5;  66 — 5;  67' — 5;  59 — 5. 
Quaut  je  voi  l'erbe  amatir.  66 — 4;  67 — 4;  59 — 3. 
Quant  li  beax  estez  repaire.  66—5  ;  67—5. 


ANCIENS.  91 

Quaut  libiax  estez  revient,  d'erbe.  67 — 5;   59 — 4. 

Quant  li  centenis  s'escric  que  février.  7613 — 5;  65—5;  67—5;  59  -5. 

Quant  partis  sui  de  Proiivence.  7G13— 6;  67 — 6;  59 — 5« 

Quant  voi  en  la  fin  d'estey.  66 — 5;  67 — 5;  59—5. 

Quant  voi  le  félon  tens  finey.  66—6;  76]3— 5;  67—6;  59—5. 

Quens  d'Ànjo  prenez  de  ce  jeu  partie.  59—5. 

PIERRE  DE  BELMARCAIS. 

Douce  dame  ce  soit  sanz  nul  nomer.  7222—4;;  184-4. 

PIERRE  DE  CORBÎE. 

Dame  ne  vous  doit  desplaire.  7222 — 3;  184 — 3. 

En  aventure  ai  chanté.  7222—6  ;  66-6;  184—6  ;  1989-3  ;  8—5  (*)• 

Eshaliiz  en  lonc  voiage.  7222—6;  184—6. 

Li  mounier  du  mariage.  7222 —    ;  184 — 3. 

Par  un  ajournant  trouvai.  7222 — 3  ;  184 — 3. 

Pensis  con  fins  amourous.  7222 — 14;  184 — 8. 

PIERRE  DE  CRAON. 

Fine  amonrs  claimme  en  moi  par  hiretage.  7222—5;    7613 — 3;  65 — 6; 
66—3  ;  67—5  (*)  ;  1989 -5  (*)  ;  8-6  ('), 

PIERRE  DE  GANT. 

Ausi  com  l'unicorne.  8 — 5. 

PIERREQUIN  DE  LA  GOUPELE. 

A  mon  pooirai  .serv!  ma  dame.  7222 — 6;  184 — 6. 
Ghauçon  fas  non  \t»s  vilainne.  7222 — 5  ;  184 — 6. 
J'aim  la  niillor  ke  soit  en  vie.  8 — 5. 
Je  chant  en  aventure.  7222—6;  184—6;  8—6. 
Quant  li  tans  jolis  revient.  7222 — 6;  184 — 6. 
Quant  yvers  et  frois  départ.  7222 — 6;  184 — 6. 

PIERRE  DE  MOLTNS. 

Chanter  me  fait  ce  dont  je  criens  morir.  7222 — 7;  66—6  (*);   67 — 5(*); 

.59— i;  184—7;  1989-6;  8—5. 
Fine  amours  et  bone  espérance.  7222 — 5;  7613 — 5;  65—5  (*)  ;  66—5;  67 — 

5  (•);  59-5;  1989—5;  8—5  (*);  7182—5. 
Quant  foillissent  li   boscagcs.   7222— (coupée)  ;   66—6;   184—7;    8— 5  (*)  ; 

65-5  (*). 
Tant  sai  d'amours   que  cil   qui    pluz  l'emprant.  7222 — 7;  7613 — 6;  66 — 7; 

184—7:  8—7  ;  65—2  (*)  ;  67—2  (*). 


92  FO.NDS 

LE  PRINCE  DE  LA  MORÉE. 

Au  novel  tans  quant  je  vois  l'anuiance,  7222 — 1. 
Loiaux  araours  qui  m'alume.  7222 — (coupée), 

PIERRE  LE  BORGNE,  de  Lille. 
Li  louseignolz  que  j'oi  chanter.  7222—5;  65—5;  67—5  ;  184—6;  1989—6.  j 

QUESNE  DE  BETHUNE.  j 

Ain  !  amours  cora  dure  départie.  7222—6  ;  66—6  ;  184—6  ;  8—7.  j 

Amis  Bertrans,  dites-moy  le  millor.  8 — 6. 

Au  coniancier  de  ma  nouvelle  amour.  7613 — 6;  65 — 5;  66—5  (*)  ;  67 — 5  (*)  ; 

184— 6(*);  1989—6. 
Au  point  d'y  ver.  7222 — (coupée). 
Bêle  douce  dame  chiere.  7222—2;  184—2. 
Bien  me  déusse  targier.  7222—5  ;  66—6  ;  67 — 5;  184 — 5. 
C'est  raige  et  derverie  et  destrese.  184 — 5. 
Chançon  legiere  à  entendre  ferai.  7613 — 7;  184 — 7. 
Dex  est  assis  en  son.  7222 — (coupée). 
Hé!  amours  con  dure  départie.  7613 — 5;  59 — 5. 
L'autre  ier  avint  en  cel  autre  pais.  7222—6;  66—5;   184—6;  1989—5; 

8—6. 
L'autrier  un  jour  après  la  SaintDenise.  7222—3;  184—3;  1989—4;  8—4. 
Moût  me  semont  amours.  7222 — 3;  184—3. 
Se  rage  et  derverie.  7222 — 5.  . 

Si  voiremanl  con  celé  don  je  chant.  1989 — 5  ;  8 — 5. 
Tant  ai  amé  c'or  me  convient.  7222—3;  184—3;  8—4. 

RAOUL  DE  BEAUVAIS. 

Au  dieu  d'amours  ai  requis  un  don.  7613 — 5;  65 — 5, 
Delez  un  pré  verdoiant.  65 — 5;  67 — 5  (*). 
Puisque  d'amors  m'estuet  chanter.  65 — 3;  67 — 3  (*). 
Quant  la  seson  renouvelé  d'aoust.  67 — 5. 
Quant  li  douz  tens  renouvelé  d'avril.  65 — 3. 
Remenbrance  de  boue  amor.  65-^5;  67 — 5, 

RAOUL  DE  FERRIERES. 

Encor  m'estuet-il  chanter.  7222—5;  184 — 5;  8  —  5. 

J'ai  oublié  painnes  travauz.  7222—6;  66— i;  59—6;  8—5  (*)  ;  7182—5 

Je  sui  du  tout  à  tinc  amor.  67 — 5. 

L'eu  ne  puot  pas  à  dui  seigneurs  servir.  65 — 3;  67 — 3. 


ANCIF.NS.  9) 

Par  force  rliant  com  c^hahi/.  7222 — G;  ()5 — 4;  67 — 5  ;  184 — 6. 

Quanti!  ne  pert  fueille  ne  flou r s.  7222 — 6;  8 — 5. 

Quant  je  voi  les  vergiers  florir.  7222 — 6. 

Quant  liloiiseienolz  jolis.  7222—4;  66—4;  59—5;  184—5;  1989-4;  8— 

5  0;  65-5  0. 
Quant  yvers  a  tel  poissance.  7222 — 6. 
Se  j'ai  citante,  ce  poise  moi.  7222 — 4  ;  8 — 4. 
Si  sui  du  tout  à  fine  anaour.  7222 — 5;  65 — 6;  184 — 6;  8 — 6. 
Une  haute  amor  qui  m'esprent.  65 — 4;  67 — 4. 

RAOUL  DE  SOISSONS. 

Chançon   m'estuet  et  fere.   7222— 4  (coupée)  ;   7613— 4;  65—5;  67^ — 5; 

184—5;   1989—6. 
E  coens  d'Anjo  on  dist"  par  felonnie.  8 — 6. 
Quant  je  voi  et  fueille  et  flor  color  muer.  65 — 5  ;  67 — 5  (*)•  59 — 4  ;  1989 — 

3;  8—5  0. 
Quant  voi  la  glaje  meure.  7613—5;   65— 5;  67— 5  (*);  59—6  ;    1989—6; 

8—5  0;  198—5. 
Rois  de  Navare,  sires  de  Vertu.  7222— 7;  65— 6;  67—60  ;  59—5;  184—7; 

7613—6  O  ;  1989—1  ;  8—4. 

REGNIER  DE  QUARIGNON. 

Ândrius  Douche  dui  compaignons.   7613 — 6. 
Jehan  liquiex  a  mendre  vie.  7613 — 6. 

M«  RENAS. 

Pour  lou  pueple  resconforteis.  8 — 8. 

RICHARD  DE  FOURNIYAL. 

Aius  ne  vi  grand  hardement.  7222 — 5  ;  184 — 5  ;  8—5. 

Ce  fu  l'autrier  en  un  autre  païs.  65 — 5;  67 — 5. 

Chascun  qui  de  bien  amer  cuide.  65 — 5  ;  66 — 6  ;  67 — 6. 

De  chanter  m'est  pris  corage.  65 — 5j  67 — 5  (*)  ;  59 — 5. 

Gente  m'est  la  saisons  d'esté.  7222 — 6;  184 — 7. 

Puisqu'il  m'estuet  de  ma  dolour   chanter.  7222—5;  7613 — 8;  66 — 6  (*); 

184-6. 
Quant  chante  oisiaus  tant  seri.  7222 — 5;  184 — 5. 
Quant  chiet  le  fuaille  ou  l'arbroie.  7222—8;   184 — 7. 
Tcus  s'entremet  de  giiarder.  7222—5;  7613—3;  184—5;  8—5. 


gr-i  lONiis 

RICHARD  DE  SEMILLY. 

Cliançon  ferai  plain  d'ire  et  de  pensée.  6C— 5;  G7— 5;  59—5. 

J'aim  la  plus  sade  riens.  65 — 7. 

Je  chevauchai  l'autrier  la  maliiiee.  65 — 5;  66 — 5;  67 — 5;  59 — 5. 

L'autrier  chevauchoie  de  lez  Paris..  65—4;  67 — 5;  59 — 4. 

L'autrier  tôt  seul  chevauchoie  mon  chemin.  65 — 5;  66 — 6;  67 — 6;  59—5. 

Mult  ai  chanté,  riens  ne  m'i  puet  valoir.  65 — 5;  67 — 5;  59-4. 

Nos  veniom  l'autrier  de  joer.  65 — 7. 

Par  amors  ferai  ehançon.  65 — 5  ;  67 — 5  ;  59 — 5. 

Quant  la  saison  renouvelé,  que  fi  doQz.  65—5;  67 — 6;  59 — 5. 

kOBERï  DE   BLOIS. 

Merveil  moi  que  chanter  puis. —  65 — 5  ;  67 — 5. 
Par  trop  celer  mon  corage.  65 — 3;  67 — 3;  8—5. 
Puis  que  me  sui  de  chanter  entremis.  65 — 4;  67 — 4. 

ROBERT  t)E  LA  PIERRE. 

Celé  qui  j'aim  veut  que  je  chant.  7222 — 6. 

Hé!  amors  je  fui  norris.  7222-6;  7613—5;  67—5  (*);  1989—4. 

J'ai  chanté  moût  Uement.  7222—6. 

Je  chaulai  de  ma  dolor.  7222—6. 

ROBERT  DU  CHASTËL ,  d'Arras. 

Amours  qui  moiit  m'i  guerroie.   66 — 5  ;  67 — 6. 
Pour  ce  se  j'aing  et  je  ne  sui  amez.  7613 — 6. 

Se  j'ai  chanté  sans  guerredon.  7613—5;  66—6;  67—6;  59—5;   1989—3; 
8—6;  198-5. 

ROBERT  MAUVOISIN. 

Au  lens  d'esté  que  voi  vergier  florir.  65—4;  67 — 5. 

Qui  d'amers  a  remembrance    65—4;  66—3;  184—6;  1989—4. 

ROGER  D'ANDELtS. 

Japorce  se  d'amer  me  dueill.  7222—5;  66—6;  184—5. 
Par  quel  forfait  ne  par  quele  ochoison.  7222 — 5;  65— 4  (*);  66 — 5;  59 — i; 
184—5;  1989-4;  7613— 4  0;  8—6  (*). 

ROGERET  DE  CAWBRAY. 

Nouvele  amor  qui  si  m'agrée.  65 — 5;  67 — 5. 


ANCIENS.  9f) 

LE  ROI  D'ARRAGON. 

Bien  vos  pairt,  Audreus,  ne  laissiés  mie,  8 — 4. 

LE  ROI  DE  NAVARRE. 

Amors  me  fait  comiuencier  une  chançon.  7222 — 4;  66 — 5;    67 — 5  ;  59 — 5  ; 

184—5;   8—5;   198. 
A  enviz  sent  mal  qui  ne  l'a  apris.  66 — 6;  59 — 6  ;  184 — 6. 
Ausi  corn  unicorne  sui.  8 —    ;  I84 — 6. 

Autansplainde  félonie.  7222—6;  7613-5;  66—6;  59—6;  184—6. 
Baudouin  il  sont  dui  amant.  7222—8;  66 — 8;   184—8. 
Bien  me  cuidoie  partir  d'amors.  7222— 6;  66 — 7;  184 — 6. 
Bons  rois  Thiebaus  sire  conseilliez  moi.  7222 — 5;  66 — 8;  67—6;   59—5; 

184—8. 
Chançon  ferai  que  talenz  m'en  est  pris,  de  la,  etc.  7222 — 6;  7613  —  4;  66 — 6; 

67—6;  59—6;  184-6;  198— 6. 
Chanter  m'estuet  que  ne  m'en  puis  tenir.  7222—6  ;  7613—6  ;  59—6;  184— 

7;  198—6. 
Commencerai  à  fere  un  lai.  7222;  66;  59;  184. 
Contre  le  tans  qui  devise  yver.  7222 — 6;  66—6;  67—6;  59—6  ;    184 — 6; 

198-6. 
Costume  est   bien  quant  l'en  tient  un  prison.   7222 — 6;  7613 — 6;  65 — 4; 

66—4;  67—4;  59—4;  8—6;  198—6. 
Cuens  je  vos  part  un  geu.  7222—6;  66—6;  59—6;  184—6. 
Dame  cist  vostre  fins  amis.  7222—5  ;  66—5  ;  67—5  ;  59—5  ;  198. 
Dame  d'amors  est  li  uiax  que  je  trai.  7222 — 6. 
Dame  einsi  est  que  m'en  convient  aler,  7222—6;  65—4;  66—6;  59—4; 

184-6;  198—6. 
Dame,  11  vostres  fins  amis.  184 — 4. 
Dame  l'en  dit  que  l'en  muert  bien  de  joie.  7222 — 6  ;  66 — 6;  67 — 8  ;  59—5; 

184—6;  198—6. 
Dame  merci  une  rien  vos  dcmant.  7222 — 6;  66—6;  59—6;  184— 6;  8— 6; 

198—6. 
De  chanter  ne  me  puis  tenir  de  la  très  belle.  7222 — 6;  66—6;  59 — 5;  184 — 

6;  198—6. 
De  fine  araor  vient  science  et  bonté.   7222—6;  7613—5;  65— 5;  66— 6; 

67—5;  59—5;  184-6;  1989— 5;  8— 4. 
De  grant  joie  me  sui   toz    esméuz.   7222—6;   7613—4;  66—6;  259—6; 

184—6;  198. 
De  grant  travail  et  de  petit  exploit.  66— 6;  59—5;  184—6;  108     G. 


96  FONDS 

De  ma  dame  souvenir  fait  air.ors.  7222— î3;  G6--G;  66—7;  59—5;  184—6; 

198—6. 
De  nouviau  m'estuet  chanter.  7222—6;  66—6;  59 — 6;  184—6;  198—6. 
D'envis  sent  mal  qui  ne  l'a  apris.  7613—5;  67 — 6. 

De  toz  mauz  n'est  nus  plaisans.  7222—6;  66 — 6;  59—6;  184—6;  198—6. 
Diexest  ainsi  comme  li  pélicans.  7222—6;  66—6;  59—6;  184—6;  8—4; 

198—6. 
Douce  dame  tôt  autre  pcnsement.  7222—6;  66—6;  59—6;  184—6;  198—6. 
Dou  très  douz  non   à   la  virge    Marie.  7222—6;  66—6;  59—6;   184—6; 

198-6. 
Einsi  corn  unicorno  sui.  7222—6;  7613—5;  66—6;  59—6;  198—6. 
Empereres  ne  rois  n'ont  nul  pooir.  7222 — 7;   7613 — 5;   66 — 6;   59 — 6; 

8—6. 
En  chantant  vueil  ma  dolor  descouvrir.  7222 — 6;  7613 — 5;  66 — 6;  67—6; 

59—6;  184—6;  198-6. 
En  ne  voit  mais  nului.  7613—5. 
Envis  sent  mal  qui  ne  l'a  apris.  7222 — 6. 
Fueilleneflors  ne  vaut  rien.  7222— 6;  7613—5;  66—6;   67—5;  59—5; 

184r— 6;  1989—3;  198—6;  8—6. 
Girart  d'Amiens,  amours  qui  a  povoir.  7613—6. 
J'aloie  l'autrier  errant  sanz  compaignon.  7222 —   ;  66 — 5;   67 — 5;  59 — 5; 

184—5;  198—5. 
Je  me  cuidoie  partir.  7222—5;  7613—5  ;  65—5;  67—5;  59—5;  8—5. 
Je  n'ai  loisir  d'assez  penser.  7613 — 5;  59 — 4;  8 — 4. 
Je  ne  puis  pas  bien  mètre  en  nonchaloir.  7222 — 6;  66 — 6;  67 — 6;  59 — 5; 

184-6. 
Je  ne  voi  mes  nului  qui  gent  ne  chant.  7222 — 6,  65 — 5;  66—6;   59 — 6; 

184— 6;  8-6. 
Je  n'os   chanter  trop  tart.  65-5;  6G— 6;    59—5;  18 i— 3  (*)  ;    1989—3; 

8—6  (*)  ;  7222—5  (*). 
L'autre  nuit  en  mon  dormant.  7222—6;  7613—4;   66—6;  67—6;  59—6; 

184—6;  198-6. 
L'autrier  par  la  matinée  entrai,  7222—6;  66—6;  59—5;  184—6;  8—6. 
Les  douces  dolors   et  li  mal  plesant.  7222—6;  66—6;   59—6;  184—6; 

198—6. 
Li  douz  pensers  et  li  douz  souvenirs.  7222—6;  7613—4  (*);  66—6;  59—6; 

184—6. 
Li  rossignox  chante  tant  que  mors  chiet.  7222 — 8;  7613 — 5;  66 — 7  ;  67 — 7  ; 

184—6;  1989— 1;  8—5. 


ANCIENS.  97 

Mauvcz  arbres  ne  puet  florir.  72-22— G;  7613 — 5;6G— G;  59 — 6;  18i     6; 

8—6;  198—6. 
Mi  grant  désir  et  mi  grief  torment.  7222—7;  7613 — 5;  66 — 7;  184 — 7. 
Ne  plus  que  droiz  puet  eslre  sanz  reson.  59 — 5;  8 — 6. 
Nus  hom  ne  puet  ami  reconforter.  7222—6;  7613 — 5  ;  66 -6;  67— 6;  59— 

6;  184—6. 
Onkes  ne  fut  si  dure  départie.  8 — 6. 

Par  Dieu  sire  de  Champaigne.  7222—6;  66—8;  59—6;  184—7;  198—6. 
Phelipe,  je  vos  dcmant  dui  ami.  7222—8;  7613—8  ;  66—8  ;  59—8;  184—8; 

198—8. 
Phelipe,  je  vos  dcmant  qu'est  devenue.  7222— 8;  7613—8;  66— 7;  59— 7; 

184—8. 
Poinne  d'amours  et  li  mal  que  j'en  Irai.  66 — 5. 
Por  ce  se  d'amer  me  duel.  7222—6  ;  66—6;  67—6  ;  59—6;  184—6. 
Por  conforter  mon  courage  faz  un  cou.  7222—6;  66 — 6;  67 — 6;  59 — 5; 

184—6. 
Por  froidure  ne  por  yver  félon.  7222—6;  66— 6;  67— 6;  59— 6;   184—6; 

198—6. 
Por  mal  tens  ne  por  gelée  ne  por  froide  matinée.  7222 — 6  ;  7613—5;  66 — 6; 

59—5;  184—6. 
Qui  plus  aime  plus   endure.  7222—6;  7613—5;  66—6;  67—5;  59—5; 

184—6. 
Robert  veezde  Perron.  7222—7;  7613-5;  66— 7  ;  67— 5  ;  59— 5  ;  184—7; 

198—5. 
Rois  Thiebaut  sire  en  chantant  respondez.  7222— 6;  66— 6;  67—4;  59—4; 

8—6. 
Roze  ne  flor  de  lis,  ne  des  oxiauls  li  chans.  8 — 4. 
Savez  pour  quoy  amours.  7613 — 4;  66—3;  8 — 6. 
Seignor  saichiés  qui  or  ne  s'en  ira.  7222 — 6j66 — 6;  67 — 6;  59 — 6;  184 — 

6;  198—6. 
Sire  loez  moi  à  choisir  d'un  jeu.  7222—6;  66—6;  67—6;  59—6. 
Sirène  me  celez  mie.  7222—6;  66 — 6;  59—6;  184—8. 
Tant  ai  amors  servies  longuement.  7222 — 6;  7613—5;  65—5;  66 — 5;  59—' 

5;  8—6;  198—6. 
Tôt  autressi  com  fraint  nois  etyvers.  7222—6;  66—6;  67—6;  59—6;  184 — 

6;  198—6. 
Tôt  autressi  com  l'ante  fet  venir.  7222-6;  7613—5;  66—6;  59—5  ;  184— 

6;  1989—4;  8—6;  198—6. 
Très  haute  amors  qui  tant  s'est  abaissié.  7222—5  ;  7613—5;  66—5;  67 — 
5(');  59—5. 

vï.  7 


1)8  PoNDâ 

Tuit  mi  désir  et   mil.    72t>2— 4;  G5- i;    G7— 4;    59—5;  1989—1;  8—5; 

198—5. 
Une  chançon  encor  vueil  faire.  7222—6;  7G13— 5;  66— G;  59—6;  184— G; 

198—6. 
Une  chose,  Baudouin,  vos  déniant.  7222—8;  QH — 8;  184 — 8. 
Une  dolors  enossée   s'est   dedenz   mon  cuer.    7222 — 7;   7613 — 5;    6Q — 7; 

59-6;  184—7. 

LE  ROI  BICHARD. 

DauFin  jeus  voill  demander.  7225—4;  7614—6;  2701—4. 

Jai  nus  hons pris  ne  dirait  sa  raixon.  66 — 7  ;  67' — G;  8 — 7;   1989 — 6. 

ROITAS  DE  TJREY. 

Bien  pue t  amers  guierredoner.  66 — 5;  1989 — 2;  8 — 5 

ROUFIN  DE  CORBIE. 

M'ame  et  mon  cors  doins  à  celi.  7222—5;  184—5;  65—4  (*);  67—4  (*). 

SANDRAS. 

Doy  home  sont  auques  tout.  7613 — 6. 

SAUVAGE  DE  BÉTHUNE. 

Quant    voi   paroir  la    fueille.    7222— C coupée ) ;    66—4;    59—5;   184—4; 

8—4  H;  7182-4;  65—5  f);  67—5  f). 
Robert  de  Béthune.   7222—4;  7613—4;  184—4. 

SAUVALE  COSSE,  d'Arras. 

Amers  qui  fait  de  moi  let  son  coumant.  7222 — 5;  184—5;  8 — 4;  65 — 4  (*); 
67—4  (*). 

SIMAIR  DE  BONCORT. 

A  dous  tens  d'esteit.  8 — 2. 

Bone  amor  me  fait  chanteir.  8 — 4. 

SIMON  D'AUTIE. 

Bone  amours  ki  m'agrée.  184—5;  1989 — 4;  8 — 4  (*). 
Folzestqui  à  escient  veut.  7222—2;   184— 2;  8—3. 
Li  noviaus  tans  qui  fait  paroir.   7222 — 6;  184 — 6. 
On  ne  puet  bien  à  deux  sigiieurs.    184 — 3. 
Quant  je  voi  le  gaut  foilbr  et  fleurir.    184—5. 
Quant  la  saisons  contnence.  7222  —4;  184—4. 


ANCIENS.  99 

i 

Quant  li  cUiUS  estez  define  et  li  frois.  7222 — 5;  184— 5. 

Tant  ai  amors  servie  et  honorée.  7222 — 6;  65 — 6;  67 — G,  184 — 6;  8 — 5  (*) , 

THIBAUT  DE  BLASON. 

Amors  que  pona  devenir  li  voslre  frans  lions.  65 — 5;  66 — 6;  67 — 6;  50  —  4; 

7222— (coupée);  184— 6;  1989—3;  8—5. 
Au  main  par  un  ajornaut.   65 — 5;  67 — 6. 
Bien  font  amours  ior  talent.  7222—5;  184—5;  1989—4;  8—5  0;65— 6C); 

66—6;  67—5. 
Bien  voi  que  ne  puis  morir.  65 — 5;  67 — 5;   59 — 5;  8 — 5. 
Chanter  et  rcnvoisier  suel.  65 — 5;  66 — 5;  67 — 5;  59 — 5. 
Chanter  ni'estuet  si  criem  morir.  65 — 2;  67 — 2  ;  59 — 1. 
Hui  main  par  un  ajournant  chevauchai  l'es  un.  7222 — 6;  59 — 5. 
1er  mains  par  un  ajornant  chevauchai.    184 — 6. 

Li  miens  chanters  ne  puet  mais  remanoir.  7222 — 6  ;  184—6;  1989 — 5;  8—5. 
Quant  je  voi  esté  venir  et  sa  verdor.  7222 — 5;  65  —  ;  66 — 6;  67 — 5;  59-5; 

184-5. 

THIBAUT  DE  NANGIS. 

A  donls  tens  pascor  me  levai  malin.   8 — 6. 

THIERRY  DE  SOISSONS. 

A  la  plus  sage  et  à  la  miex  vaillant.  7613 — 5;  67 — 6;  59 — 6;  8 — 7  (*). 

Amis  harchicr  cil  autre  chanteur.  67—6;  59—5. 

Chançon  legiereà  chanter  etplesant.   67 — 6;  59 — 5. 

Chanter  m'esluet  por  fere  contenance.  67 — 5;  59 — 4. 

Destresse  de  trop  amer.   67 — 6  ;  59 — 5 . 

Se  j'ai  esté  lonc  tens  en  Komanie.  67 — 5;  59 — 3  ;  8 — 5  (*). 

Sens  et  raisons  et  mesure.  7613 — 6;  67 — 6;  59 — 5, 

THOMAS  HERIERS. 

Aine  mais  nul  jor  ne  chantai.  184 — 6. 

Dex  !  corn  est  à  grant  dplar.  7222 — 5  ;  18  i — 6. 

Jà  ne  lairai  mon  usaige.   184 — 6. 

Ne  doi  chanter  de  foilles  ne  de  flors.  7222—6;  184—6;  8—6. 

One  ne  sorent  mon  penser  li  félon.  66 — 6}  67 — 6. 

Quant  la  froidure  est  partie.  184 — 6. 

Quant  voi  le  tans  repairier  d'esté.  184 — 6. 

Tant  ai  aimé  et  proie  et  servi.  7222 — 6;  184—6. 

Un  descort  vaurai  retraire.  184 — 9. 

7. 


I 


1 00  FONDS 

LE  TRESORIER  DE  LTLLE. 

Haute  honor  d'uu  conmandemeiit.  65—4;  67 — i. 

LE  YIDAME  DE  CHARTRES. 

Avanl  la  saison  del  dou  tans.  184 — 5. 

Chascun  me  semont  de  chanter.  65 — 5;  67 — 5;  59 — 5. 

Combien  qu'aie  demouré  hors.  7222 — (coupée)  ;  7613 — 4;  184—3. 

D'amours  vient  joie  et  honours.  7222—3;   7613—3;    184—3;  8—4;  65— 

6C);66-6;67— 3. 
Desconsilliez  plus  que  nuns  hom.  1989—7;  8—5. 
Li  plus  desconforlcz  du  mont.  7222— (coupée)  ;  59—4;    184-4  (');  1989— 

5;  8—5  ;  7182—5;  65—4  (*j;  66— 4;  67—1. 
Quant  florissent  li  boscage.  67— 5;  59— 5  ;  1989—3. 
Quant  la   saisons  del  douz  tans  s'aséure.  7222 — 5;  65 — 4;  6G — 5;  67 — 4; 

59—3;  7613— 40  ;  8—3  (*). 
Tant  ai  d'amors  qu'enchantant.  65—4;  66—6;  67—4;  59—4;   1989—5; 

8-60. 
Tant  com  je  fuisse  hors  de  ma  contrée.  7222 — (coupée)  ;   184 — 5  ;  1989 — 5  ; 

65— 5C);67— 4(*). 

VIELART  DE  CORBIE. 

De  chanter  me  semont  amors.  65 — 6;  67 — 5;  8—5. 
Cil  qui  me  prient  de  chanter.  65 — 5;  67 — 5. 

VILAIN  D'ARRAS. 

Beau  m'est  del  pui  que  je  voi  restoré.  184 — 6. 
Joious  talent  est  de  moi  departiz.   184 — 6;  8 — 6. 
Se  de  chanter  me  péusse  tenir.  67- — 6. 

WATIERS  DE  NABILLEY. 
Dex  j'ai  chanté  si  voleutiers,   1989 — 6;  8—5. 


AI^CIENS.  loi 

N°  7183. 

777.    CHANSONS   DE   GESTES   DE   MAUGIS  d'aIGREMONT. 

—  DE  BEUVES  d'aIGREMONï;  DES    QUATRE    FILS 

AIMON. 

Volume  in-f»    parvo  vélin,  180  feuillets  à  deux  colonnes ,  trois  mi- 
niatures, vignettes  et  initiales;  xiu»  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur 
bois  ,   aujourd'hui  en  veau  marbré  à  l'aigle  de  l'empire  sur  les  plats , 
au  chiffre  de  Napoléon  sur  le  dos. 
Fontainebleau,  n«  1750.—  Ane.  catal.,  n»  763.  —  Ste-Palaye,  not.  540. 

Ce  précieux  manuscrit,  dont  plusieurs  feuilles 
sont  gravement  mutilées ,  contient  trois  Chan- 
sons de  gestes.  La  première  est  unique  ;  les 
deux  autres  rares  dans  nos  Bibliothèques.  Avant 
de  nous  arrêter  sur  ces  poèmes,  nous  devons  à 
nos  lecteurs  quelques  considérations  générales 
sur  la  branche  poétique  dont  ils  nous  offrent  plu- 
sieurs rameaux  (1). 

La  branche  la  plus  ancienne  de  notre  grand 
chêne  épique  se  recommande  par  le  nom  de  Gi- 
rarl  de  Roussillon.  Il  en  est  parlé  dans  les  plus 
anciens  poèmes ,  et,  entre  les  autres,  dans  la  Geste 
des  Lorrains,  qui  fait  plusieurs  allusions  soit 
à  la  journée  meurtrière  de  Yal-Beton,  soit  aux 
longues  et  implacables  rancunes  de  Charles-Mar- 
tel contre  le  duc  Girart.  Ainsi,  Bernart  de  Nai- 
sil  voulant  exhorter  Pépin  à  la  clémence  : 

(1)  Voyez  d'abord  ce  que  j'ai  dit  sur  ce  sujet  dans  le  troisième  vo- 
lume, pages  114  et  suiv. 


J  02  FONDS 

Drois  cmperèrcs,  entens  un  pou  à  mi  : 
Charles  Martiaus ,  qui  maint  estour  vainqui , 
Envers  le  duc  Girart  guerroia-il. 
Par  celle  guerre,  bon  roi,  que  je  te  di, 
Furent  ocis  li  prodome  gentil , 
Pauvre  remaindrent  li  parent  et  li  fil. 
Adoncques  viendrent  li  Wandre  en  cest  païs.  .  . 
Charles  Martiaus,  vos  père,  li  gentis, 
Vit  sa  contrée  dé  gens  aescheri , 
A  poine  pot  son  règne  maintenir.  .  .  . 
As  chevaliers  dona  fours  et  moulins, 
Donna  les  dîmes  et  rentes  à  tenir 
De  coi  li  moine  estoient  lors  saisi. 
Frans  chevaliers,  ne  faites  pas  ensi , 
Qui  son  nez  cope ,  il  déserte  son  vis. 
(Tome  I,  p.  279.) 

Adenez,  dans  le  début  de  Berle  ans  grans  pies, 
rattachoit  encore  la  même  tradition  au  règne  de 
Charles-Martel.  Mais  dans  le  pieux  roman  im- 
primé au  commencement  du  xvr  siècle  (4),  d'après 
les  textes  manuscrits,  vers  et  prose,  composés  au 
x\^  siècle,  Gérard  de  Roussillon  est  repoussé  au 
règne  de  Charles-le-Chauve,  et  des  critiques  plus 
sévères  n'ont  accordé  à  ce  héros  que  le  xn"  siècle. 
Cette  dernière  opinion,  qui  prévaloit  avant  Ma- 
billon,  est  certainement  la  plus  insoutenable.  Tout 
doit  porter  à  croire  que  la  chanson  de  geste  dont 
nous  parlons  a  été  composée  sous  l'influence 
des  événemens   du  règne  de  Charles-îe-Chauve; 


(1)  L'ystoire  de  monseigneur  Girard  de  Rouisiilon,  jadis  duc  de 
Bourgogne  et  d'Acquitaine.  Lyon,  Olivier  Ainoullet,  iu-'i°,  goth.,  sans 
date. 


ANCIENS.  î  03 

mais  nous  devons  avouer  que  dans  tous  les  ou- 
vrages antérieurs  au  xiv^  siècle  où  il  est  questioiï 
de  Girarl  de  Roussillon,  de  ses  exploits,  de  ses 
malheurs  et  de  sa  pénitence ,  on  l'y  présente 
comme  le  contemporain,  l'adversaire  et  la  victime 
de  Charles-Martel.  Bien  plus,  Sigebert,  Philippe 
Mouskes  et  Guillaume  de  Nangis  s'accordent  siir 
ce  point  avec  les  vieilles  poésies. 

On  a  plus  malheureusement  encore  tenté  de 
fixer  la  position  et  l'étendue  des  domaines  féodaux 
possédés  pxr  Girart.  Étoit-il  comte  de  Roussillon, 
comme  sembleroit  l'indiquer  son  surnom?  étoit-il 
duc  d'Aquitaine  ou  de  Bourgogne,  comte  de 
Provence  ou  bien  enfin  de  Paris?  On  a  tour  à 
tour  soutenu  ces  opinions.  Mais  le  Girart  de  là 
chanson  de  geste,  le  comte  de  Charles-Martel,  étoit 
simplement  bénéficiaire  d'un  château-fort  sur  les 
frontières  de  Champagne  et  de  Bourgogne,  au- 
dessus  de  Châtillon-sur-Seine.  Cette  forteresse  con- 
struite sur  une  haute  montagne  voyoit  à  ses  pieds 
la  rivière  de  Seine  et  l'abbaye  de  Pouthières  ou 
Poultières.  11  ne  reste  rien  aujourd'hui  de  là 
forteresse  de  Roussillon,  bâtie  sur  le  mont  Las- 
cous;  mais  en  1716,  les  deux  bénédictins  Martene 
et  Durand  avoient  encore  vu  dans  l'abbaye  dé 
Poutières  plusieurs  tombeaux  de  la  plus  haute 
antiquité ,  taillés  dans  le  marbre  et  soutenus  par 
des  colonnettes  de  mai  !)re  d'un  style  fort  ancien. 
Ces  tombeaux ,   désignés  par  eux  comme  rénfer- 


104  FONDS 

niant  les  corps  de  Girart,  de  Bertlie  sa  femme, 
et  de  leur  jeune  enfant  Thierry ,  avoient  été,  déjà 
long-temps  auparavant,  c'est-à-dire  vers  le  milieu 
du  xin«  siècle,  décrits  par  un  prédicateur  bour- 
guignon. Peut-être  ne  sera- 1 -on  pas  fiaché  de 
comparer  ses  paroles  aux  lignes  du  Voyage  litté" 
raire, 

«  L'abbaïe  de  Pouteres,  dit  le  vieux  prêtre,  est 
»  assise  sus  le  fleuve  de  Saingne,  selonc  lou  mont 
»Lascons,  lou  quel  li  pueples  apelc  corrumpé- 
»  ment  mont  Lascom;  en  la  soveraing  liautesse 
»  dou  quel  li  très  nobles  chasteaux  Rossillons  fu 
»  jadis,  et  fu  destruis  des  Wandres.  Et  iciz  mons 
»  est  dit  ou  de  l'aiguë  des  fontaines  qui  essordent 
»dessoz,  ou  de  a/a/}^r(l);  quar  aucunes  simples 
»  gens  dient  secrètes  choses  atapir  en  ce  le  mon- 
»  taingne,  et  afferment  aucuns  signes  aparoir  en- 
»  qui,  et  dient  que  maint  trésor  i  liont  esté  trové, 
»et  qu'il  en  i  a  anquor  plusors...  Iciz  mons  est 
»  haut  de  regart,  et  est  quarrez  par  mervillouse 
»  assise,  en  partie  par  nature  et  en  partie  fait  par 
»  œuvre  humaine.  Les  apparissances  des  murs  et 
»  des  tranchées  demonstrent  anquor  apertement  le 
»  grant  et  le  fort  habitement  des  hommes  qui  fu 
»  enqui...  »  (Ici,  description  de  la  guerre  des  Wan- 
dres ,  de  la  prise  du  château  de  Roussillon  par 
Charles -Martel  et  de  la  victoire  remportée  sur 

(I)  Cacher.  Absçonsu$. 


ANCIENS.  105 

lui  par  Girart).  «  Pour  ce  que  Girars  l'avoit  vaincu, 
»  li  rois  fist  anoncier  bataille  à  toute  sa  force,  c'est 
»  assavoir  en  Val  Béton  ^  qui  est  entre  le  mont  de 
»  Verzelai  (Yezelai),  et  le  chastel  que  Ton  nomme 
»  Pierre  Perlusie  (1)  (Pierre-Perthuis).  Adonc  en- 
»  voya  Girars  à  Drogon  son  père,  qui  se  comba- 
»  toit  adonc  as  Sarrasins  en  Espagne...  et  fu  iciz 
»  Drogons,  filz  Dangobert,  qui  fu  très  nobles  rois 
»  des-  Bourguignons  et  très  puissans,  douquel  l'en 
»  treuve  maintes  choses  escriptes  as  histoires... 
»  La  terre  est  mervoilleusement  coverte  dou  sanc 
»  des  morz,  en  tel  manière  que  li  fleuves  qui  court 
»  par  celle  vallée  qui  estoit  nommés  jusques  a  cel 
»  tems  ArsiSy  crut  par  le  sanc  des  mors;  et  pour  la 
»  doulor  decuer  de  cels  qui  perdirent  lour  amis... 
»  il  est  enqui  nommez  Core  (la  Cure). 

))Berthe...  morut  à  Pouteres  l'abbaïe...  et  fu 
»  enqui  enterrée  en  un  tomblel  de  marbre...  Quant 
»  la  tombe  d'icelui  (Girart)  fu  appareillie  en  tel 
»  manière ,  par  grant  oevre  de  tables  de  marbre 
»  polies  diligemment ,  les  quex  il  méismes  havoit 
»  mises  en  ladite  église  quant  il  vivoit,  comme  les 
»  remanances  des  colombes  et  des  pavemens  le  tes- 
»  moignent  enquor,  il  est  enqui  enterrez...  Les 
»  miracles  des  saintéez  qui  adonc  et  après  ce  i  fu- 


(1)  Remarquez  ici  qu'entre  Pierre-Perthuis  et  Vezelay  se  trouve  au- 
jourd'hui le  petit  village  de  Fontenay ,  et  tirez-en  des  inductions  pour 
le  véritable  lieu  de  la  jurande  bataille  gagnée  par  Chsirles-le-Chauve. 


106  lOxVD. 

»  retit  faites  aucunes  fois  furent  escriptes,  mais 
»  c!es  furent  peries  et  plusors  autres  choses  auxi, 
»  quant  celé  niéisme  abbaïe  fu  arse... 

»  Renaxs,  uns  evesques  de  Langres(l),  qui  es- 
»  toit  orguilleux ,  non  pas  seulement  pour  la  hau- 
»  tesce  de  honor ,  mais  pour  la  science  de  lettres 
»  et  pour  la  nobleté  de  lignaige,  quar  il  fu  nez  de 
»  la  lignie  des  comtes  de  Bar  seur  Seigne...,  as- 
»  sembla  toutes  ses  commugnes  et  entra  fause- 
»  ment  eii  la  ville  à  tout  apareillement  de  proces- 
»  sion  de  église  garnie. . .  Quant  la  ville  fu 
>^  soubdainemerït  et  cruelment  desrobée,  il  fist  ar- 
»  doir  toute  l'abbaïe  par  cruel  flamme...  mais  à 
»  la  lin...  por  le  raparoillement  de  l'église,  il  donna 
»  plusors  dons.  Li  ,cloistres  aus  moines  estoit  de 
»  marbre  jusques  au  temps  d'adonc...  Et  certes, 
»  quant  li  abbaïé  fu  brûlée,  li  tombles  dou  comte 
»  Girart  fu  utl  petit  quassez  des  roiches  qui  chaï- 
»  rent  sus.  Et  ot  un  pertuis  aovert  par  lequel  on 
»  esgardoit  dedens...  » 

{Vies  de  Sainls,  msc.  du  Supplément  françois. 
N«632^) 

Venons  maintenant  au  texte  du  Voyage  litté- 
raire :  «  Potière...  a  été  fondée  dans  le  IX^  siècle 
»  par  Gérard  de  Roussiilon...  et  par  la  princesse 
»  Berthe  sa  femme ,  que  l'abbaïe  de  Vezelay  re- 

(I)  Et  non  pas  évêquc  de  Chartres,  comme  je  l'ai  dit  à  tort  clans  une 
nute  (lu  fonie  v  ,  page  393. 


ANCIENS.  107 

»  connoît  aussi  pour  ses  fondateurs  (1)...  Le  sanc- 
»  tuaire  de  Téglise  paroît  être  de  la  première  fon- 
»  dation.  Il  est  paré  en  partie  de  marbre  blanc,  et 
»  autour  du  grand  autel  on  voit  plusieurs  petites 
»  colonnes  de  marbre,  ce  qui  fait  juger  avec  com- 
»  bien  de  magnificence  cette  maison  avoit  été  con- 
»  struite.  Du  côté  de  l'évangile,  on  voit  le  tombeau 
»  du  fondateur...,  et  du  côté  de  l'épître  celui  de 
»  Berthe  avec  une  inscription  qui  est  récente... 
»  L'épitaplie  de  Thierry ,  leur  fils ,  qui  est  sur  le 
»  pavé  devant  le  grand  autel,  est  bien  plus  an- 
»  cienne(2).  » 

Les  citations  que  je  viens  de  faire  présentent 
ce  qui  reste  de  plus  authentique  sur  Girart  de 
Roussillon.  Qu'il  ait  existé  sous  Charles-Martel  ou 
sous  Charles-le-Chauve ,  il  est  certain  qu'il  lutta 
contre  le  souverain  de  la  France  sur  les  limites 
de  la  Champagne  et  de  la  Bourgogne,  et  que  dans 
ces  deux  provinces  il  laissa  de  pieux  témoigna- 
ges de  son  passage  sur  la  terre.  C'est  aussi  dans 
cette  partie  de  la  France  que  les  poètes  ont  placé 

(1)  La  preuve  de  cette  fondation  de  Vezelay  résulte  d'un  diplôme 
de  Carolus  rcx,  transcrit,  d'après  une  copie  de  l'abbaye  de  Saint- 
Germain,  pnr  dom  Bouquet,  parmi  les  diplômes  de  Cliarles-le-Chauve. 
Ajoutons  que  dans  une  carte  précieuse  conservée  à  Londres ,  et  dont 
M.  Jomard  vient  d'obleuir  le  fac-similé  parfaitement  exact  pour  notre  Ca- 
binet des  Cartes  et  Plans,  dans  celle  carte,  dis-je,  tracée  de  1261  à  1270, 
on  a  marqué  au-dessus  de  l'abbaye  de  Puteres ,  le  Rossellion  montich. 

(2)  Les  deux  voy-jgeuis  rapportent  cette  inscription  qui  semble  en 
effet  rappeler  récritiiie  du  i\«  ^ièc'e. 


108  FONUS 

le  théâtre  de  ses  combats.  Par  malheur,  le  manu- 
scrit le  plus  ancien  que  nous  conservions  de  sa 
chanson  de  geste  ne  remonte  pas  au  delà  du  xin* 
siècle  et  est  écrit  en  dialecte  provençal.  M.  Fauriel 
en  a  donné  une  intéressante  analyse  (1),  on  peut 
la  consulter.  D'ailleurs  le  nom  de  quelques  villes 
méridionales,  introduit  dans  le  cours  du  récit,  ne 
sufïit  pas  pour  obscurcir  le  caractère  général 
de  la  composition.  Girart,  même  d'après  le  texte 
provençal,  n'est  pas  un  héros  provençal,  langue- 
docien ou  gascon;  c'est  un  Franc  de  France,  un 
baron,  un  comte  du  palais  de  nos  rois,  auquel  est 
échu,  soit  par  héritage,  soit  par  concession  ro}?ale, 
le  gouvernement  d'une  partie  de  la  Bourgogne. 
Son  père,  Dreux  ou  Drogon,  va  en  Espagne  pour 
combattre  les  Sarrasins,  comme  le  faisoient  volon- 
tiers tant  d'illustres  François  du  nord  avant  l'ou- 
verture des  croisades  d'outre-mer;  mais  on  ne 
sauroit  en  conclure  rien  en  faveur  de  l'origine 
aquitanique  de  Girart. 

Même  dans  le  texte  provençal,  le  château  de 
Roussillon  auquel  Girart,  fds  de  Drogon,  devoit 
son  surnom,  ce  château  est  situé  au-dessus  de 
Châtillon-sur-Seine,  en  Champagne;  et  la  bataille 
de  P^al-Belon,  fameuse  dans  toute  la  poésie  épi- 
que du  moyen  âge,  comme  chez  les  Grecs  celle  de 
Salamine,  et  celle  de  Cannes  chez  les  Romains, 

(1)  Revue  des  deux  Mondes,  année  1832 ,  t.  viii,  p.  287  et  suiv. 


ANCIENS,  109 

celle  bataille  se  donne  sur  les  bords  de  la  Cure  (1), 
entre  Yezelay  el  Pierre-Perlhuis.  Si  lout  cela  étoil 
un  produit  de  l'imagination  méridionale,  comment 
expliquera-t-on  ce  choix  du  lieu  de  la  scène?  Mais 
admettez  (ce  qui  d'ailleurs  est  incontestable)  que 
le  fond  du  récit  n'ait  pas  été  inventé ,  qu'il  se 
rapporte  aux  guerres  des  rois  de  France  contre 
leurs  comtes,  et  au  siège  soutenu  par  Girart, 
vous  comprendrez  facilement  qu'en  passant  sous 
le  joug  des  arrangeurs  de  la  Provence,  le  nom  de 
Roussillon  ait  été  l'occasion  de  plusieurs  additions 
fabuleuses  et  de  plusieurs  confusions  géographi- 
ques. Ainsi  le  comte  de  Bourgogne,  le  fondateur 
de  Vezelai,  sera  en  même  temps  comte  de  Lyon 
et  comte  de  Toulouse;  mais  de  ces  divers  titres  il 
ne  résultera  pas  une  seule  action,  une  seule  par- 
ticularité nécessaire  au  fond  de  la  narration 
poétique. 

Convaincu  de  l'origine  françoise  septentrionale 
de  la  chanson  de  geste  de  Girart  de  Roussillon , 
je  ne  désespère  pas  d'en  reconnoître  plus  tard 
une  leçon  françoise  plus  ancienne  que  la  leçon 
provençale  de  la  fin  du  xni^  siècle,  dont  il  a  fallu 
jusqu'à  présent  nous  contenter.  Passons  maintenant 
aux  rameaux  secondaires  de  celle  branche  de 
Girart  de  Roussillon. 


(l)  Cette  rivière  prend  au-dessous  de  Poutières  le  second  nom  de  C«re 
(le  Core  du  Sermon riaire). 


410  i^oNns 

Girart  de  Roiissillon ,  dans  le  poème  consacré  à 
sa  gloire,  est  fils  de  Drogon,  et  frère  de  Doon  de 
Nanteuil,  d'Aimon  de  Dordon  ou  Dourdon,  de 
Beuves  d'Aigremont,  et  d'une  femme  qui  épousa 
Jolïioi ,  père  d'Ogier  le  Danois.  Cette  généalogie 
n'est  pas  un  instant  mise  en  oubli  par  les  noni:-, 
breux  rapsodes  de  la  famille.  C'est  donc  elle  qui 
nous  servira  de  guide  pour  déterminer  les  poèmes 
qui  appartiennent  à  la  branche  de  Girart  de  Rous- 
sillon. 

Girart  fut  aidé  dans  ses  guerres  par  ses  frè- 
res ,  neveux  et  autres  parens  ;  il  les  secourut  à 
son  tour  dans  leurs  nécessités.  Le  surnom  des 
trois  frères  de  Girart  indique  autant  de  lieux 
situés  dans  le  nord  de  la  France.  Il  est  vrai  que 
les  villages  de  Nanteuil  et  d'Aigremont  se  trou- 
vent en  Aquitaine  aussi  bien  qu'en  Bourgogne, 
en  Picardie,  en  Ile-de-France.  La  rivière  de  Dor- 
dogne  est  même  du  domaine  exclusif  du  midi; 
mais  le  récit  ne  permet  pas  de  douter  que  Dordon 
ou  Dourdon,  résidence  du  père  des  quatre  fils  Ai- 
mon,  ne  soit  la  ville  de  Dourdan,  dans  l'Ile-de- 
France  (1).  Nanteuil  r//awcfowm  ou  VOdoin  semble 

(1)  Dans  la  oUanson  des  Quatre  fils  Aimon ,  les  héros  ,  en  parlant  de 
Dordon  : 

Il  trespassent  reconge(?),  si  ont  France  guerpie; 

Parmi  li  Gaslinois  ont  lor  voieacoillie. 

Vers  Oïliens  sont  guenci ,  la  grant  cité  garnie. 
Ce  passage  prouve  nettement  l'identité  de  Dourdan  et  de  Dordon. 
(Fo  79.) 


ANCIENS.  1 1 1 

encore  garder  le  souvenir  d'Odon  ou  Doon,  frère 
de  Girart;  Aig remont  an  Bourgogne,  aujourd'hui 
\illage  à  cinq  lieues  d'Auxerre,  est  parfaitement 
indiqué  comme  la  résidence  de  Beuve.  Et  np 
soyons  pas  surpris  de  voir  ces  quatre  forteresses 
distantes  Tune  de  l'autre.  Nous  sommes  toujours, 
dans  les  anciennes  chansons  de  gestes,  sous  le  ré- 
gime de  la  féodalité  primitive,  alors  que  les  comtes 
du  palais  dévoient  au  rpi  la  plupart  de  leurs  bé- 
néfices. L'usage,  il  est  vrai,  autorisoit  déjà  le  trans- 
port des  fiefs  à  l'un  des  fds  après  la  mort  du  pèr^; 
mais  les  autres  enfans  n'avoient  d'autre  espoir 
de  puissance  féodale  que  dans  les  favorables  dis^ 
positions  du  prince ,  et  celui-ci  attendoit,  pour 
pourvoir  ses  leudes  et  ses  fidèles ,  que  la  mort 
laissât  dans  ses  domaines  quelque  terre  vacante 
ou  quelque  forteresse.  Transportez  dans  les  siè- 
cles carlovingiens  notre  administration  préfectu- 
rale,  vous  serez  plus  rapproché  de  la  vérité  qu'en 
étudiant  péniblement  tout  ce  qu'on  a  écrit  et 
professé  sur  la  théorie  féodale.  Seulement  ces 
préfets  étoient  des  vice-rois  viagers ,  qui  ne  re- 
nonçoient  guère  à  leurs  bénéfices  sans  grincer  les 
dents ,  sans  soutenir  des  sièges  et  livrer  des  ba- 
tailles. De  là  bientôt,  l'abandon  forcé  de  la  dispo- 
sition des  fiefs,  abandon  qui  dépouilla  les  Carlo- 
vingiens pièce  à  pièce  de  toutes  leurs  prérogatives 
au  profit  de  la  troisième  race.  On  comprend  ainsi 
comment  la  mission  politique  de  cette  troi^^ième 


112  FONDS 

race,  née  de  la  féodalité,  fut  de  livrer  à  la  féodalité 
une  guerre  acharnée. 

Notre  manuscrit  contient  trois  chansons  de  la 
geste  de  Girart  de  Roussillon ,  savoir  :  Beuves  d'Ai- 
gremont.  — Maiigis  d'Aigremont.  — Les  quatre  fds 
Aimon.  Bien  que  le  volume  commence  par  Mau- 
gis ,  je  parlerai  des  autres  auparavant ,  afin  d'être 
plus  clair. 

Le  poème  de  Beuves  d'Aigremont  a  d'abord 
cela  de  particulier ,  qu'il  continue  une  geste  de  Gi- 
rart de  Roussillon  différente  du  texte  provençal 
conservé.  Charlemagne ,  s'apercevant  un  jour  de 
Pentecôte  que  le  duc  Beuves  n'est  pas  venu  lui 
faire  hommage,  lui  envoie  des  messagers  pour 
lui  rappeler  ses  devoirs  : 

F»  56.    Et  si  dites  le  duc  que  li  mans  par  ma  foi 

Qu'il  me  viegne  servir,  et  nel  tiegne  à  belloi, 
A  haubersetàelmes,  n'i  aitmavès  conroi. 
Il  me  liet  por  son  frère,  que  bien  le  sai  et  croi , 
Cui  je  tôt  lis  Nantuel ,  abatis  son  bofoi. 
Girars  de  Rossiilon  en  guerroia  vers  moi , 
Cbetif  le  fis  fuir  parmi  le  Sablonoi.  ... 

Plus  haut  il  avoit  dit  qu'il  avoit  contraint  Gi- 
rart à  s'enfuir  en  Pouille  (4).  Or,  rien  de  pareil 

(1)  Si,  comme  tout  porte  à  le  croire,  la  chanson  de  Girart  fut  in- 
spirée par  le  retentissement  de  la  journée  de  Fontenay  (841),  on  conçoit 
que  le  résultat  ait  été  la  proscription  de  plusieurs  des  amis  de  l'empe- 
reur Lothaire.  Odon,  frère  du  comte  Girart,  a  donc  pu  se  voir  "contraint 
de  quitter  les  domaines  de  Charles  et  de  gagner  l'Italie,  qui  apparte- 
noit  à  Lohier  dont  il  avoit  défendu  la  cause. 


ANCIEiVS.  113 

n'est  indiqué  dans  les  traditions  conservées  de 
Girart  de  Roussillon.  Nous  n'avons  donc  pas  en- 
core retrouvé  la  partie  la  plus  ancienne  de  cette 
mémorable  chanson. 

On  ne  peut  imaginer  un  caractère  plus  violent, 
plus  irritable  que  celui  du  duc  Beuves  d' Aigre- 
mont.  Il  tue  de  sa  main  le  premier  des  messagers 
du  roi;  quand  le  prince  Lohier  (i)  (Lothaire),  fils 
de  Charlemagne,  est  chargé  d'un  second  message, 
la  duchesse,  en  douce  et  prudente  personne,  se 
hasarde  à  donner  quelques  conseils  à  son  terrible 
époux  ;  elle  lui  rappelle  les  récens  malheurs  de  ses 
deux  frères,  malheurs  qu'il  ne  tarderoit  pas  à  par- 
tager s'il  les  imitoit  dans  leur  révolte  :  voici  comme 
il  lui  répond  : 

Alez  vous  ombroier 
Là  dedens  en  vo  chambre  et  vous  apareilUer  ; 
Laiens  à  vo  pucieles  prenez  à  chastoier , 
Pensez  de  soie  tordre,  que  c'est  vostre  mestier. 
Li  miens  mestiers  si  est  à  l'espée  d'acier 
Et  ferir  et  jouster  encontre  chevalier . 
Dehait  ait  hui  la  barbe  à  nobile  princier, 
Qui  à  si  gentil  feme  se  va  por  conseillier!  (F"  58.) 

Lohier,  dont  l'insolence  égale  celle  de  Beuves, 
expire  après  une  lutte  opiniâtre.  De  là  le  siège 
d' Aigrement,  sujet  du  poème.  Beuves,  soutenu 
par  ses  frères,  le  vieux  Girart  et  Aimon  de  Dor- 
don ,  prévient  l'approche  des  royaux ,  sort  d'Ai- 

(1)  Lohier  est  la  véritable  prononciation  Françoise  ;  c'est  de  là  qn'pn 
a  fait  Loheraine  ou  Lorraine,  et  non  pas  de  Loihaire. 

VI.  » 


114  t*^ONÔS 

gremont  et  va  donner  un  assaut  à  la  ville  de  Troyes, 
la  première  grande  ville  située  hors  de  ses  domai- 
nes, et  cette  circonstance  seule  rend  incontestable 
le  choix  que  nous  avor\^  fait  de  l' Aigrement  ^tt 
Bourgogne,  il  revient  sans  avoir  pris  la  ville,  et 
Charlemagne,  après  avoir  séjourné  long-temps  de- 
vant le  château  de  Beuves,  consent  à  un  accom- 
modement. Tous  les  ressentimens semblent  amortis  ; 
Renaud  et  les  trois  autres  fils  d' Ai  mon  de  Dordon  sont 
armés  chevaliers  par  l'empereur;  mais  bientôt  le 
duc  Beuves,  victime  d'un  guet-apens,  est  assassiné 
par  des  traîtres  (  1  )  qui  sous  la  protection  de 
Charlemagne  vengent  ainsi  la  mort  du  prince  Lo- 
hier. 

II.    RENAUT   DE   MONTAUBAN,    OU    LES   QUATRE   FILS 
AIMON. 

Dans  nos  manuscrits,  la  geste  de  Beuves  n'est 
pas  séparée  de  la  suivante.  Elle  devroit  pourtant 
l'être,  car  à  partir  de  la  mort  de  Beuves  le  ré- 
cit change  entièrement  de  caractère.  L'histoire 
des  Quatre  fils  Aimon  commence  avec  la  que- 
relle de  Renaut  et  de  Bertollet,  neveu  de  l'empe- 
reur. Après  le  meurtre  de  Bertollet,  les  royaux 

ii)  tia  Bibliothèque  Bleue  met  cette  trahison  sur  le  compte  de  Gane- 
lon  et  de  ses  païens  :  c'est  une  imputation  gratuite  fondée  sur  la 
mauvaise  réputation  de  Ganelon.  Dans  notre  vieux  poème  on  ne  trouve 
pas  une  seule  fois  le  nom  du  traître  <le  Roncevaux. 


.  ANCIENS.  1  |5 

attaquent  les  quatre  (ils  Aimon;  les  trois  plus  jeu- 
nes, Alart,  Guichart  et  Ricliart  restent  prisonniers; 
Renaut  seul  doit  à  son  bon  cheval  Bayart  de  ne 
pas  partager  leur  infortune. 

Alors  paroît  Maugis  le  larron,  cousin  des  qua- 
tre frères  et  fils  de  Beuves  d'Aigremont.  Il  jette 
un  sort  (une  ombre)  sur  les  gardes  de  la  prison 
du  roi ,  et  parvient  à  rendre  la  liberté  aux  trois 
captifs.  Sous  la  conduite  de  Renaut,  ils  passent 
dans  les  Ardennes;  c'est  là  qu'ils  édifient  une  for- 
teresse qui  de  la  montagne  sur  laquelle  elle  s'élève 
reçoit  le  nom  de  château  de  Monloisor  ou  Montes- 
sor  (4). 

Montoisor  est  assiégé  par  Charlemagne  et  ses 
pairs,  au  premier  rang  desquels  brillent  Ogier  le 
Danois,  le  bon  conseiller  Naimes  de  Bavière  et 
Aimon  lui-même,  père  des  quatre  frères,  lequel 
s'est  engagé  à  ne  pas  faire  quartier  à  ses  enfans. 
Écoutons  la  description  de  Montoisor  :     * 

Quant  il  (Charles)  voit  Montoisor  prist  soy  à  mei  veillier. 

La  montaigne  fu  graut  et  parfont  H  guiei . 

La  prairie  grande ,  ii  bois  grant  et  plenier. 

Bien  i  puent  les  pors  et  les  cignes  cha scier , 

Et  les  cos  et  les  dains  bercer  et  arcoier. 

D'une  part  leur  court  Muese,  qui  mouU  fait  à  prîsier, 

Et  il  prendent  saluions  quant  il  voelent  luangier. 

D'autre  part  est  la  roche  où  en  ne  peut  lancier , 

Sur  quoi  le  chastel  siet.  .  .  (po  69.) 

Le  serment  fait  par  Aimon  de  combattre  loyale- 

(I)  La  Bihli()!h<Mine  Bleue  en  a  fait  le  dtàleau  de  Montfort. 

8. 


116  FONDS 

ment  ses  enfans  donne  lieu  à  une  scène  qui  peint 
rapidement  les  mœurs  du  xi^  siècle.  Le  père,  en- 
voyé par  l'empereur  en  message  auprès  de  Re- 
naut ,  commence  par  maudire  la  triste  position 
dans  laquelle  il  s'est  placé. 

El  chàStel  sont  entié  par  la  Porte-Gautier  : 

Et  troverent  Renaut  el  gi  ant  palais  plenier. 

Ains  de  li  saluer  n'ot  soin  de  delaier. 

Et  Aimes  l'apela,  qui  le  corage  ot  fier  : 

«  Renaus,  biaus  tiès-dous  fis ,  fai  la  guerre  laissier , 

»  Bien  sai  que  mon  fis  es  de  ma  franciic  muillier, 

»  Bien  deveroie  d'ire  et  de  deul  esragier , 

u  Quant  je  vol  mes  enfans  de  ma  franche  moillier 

w  Biaus  et  fors  et  poissans  et  nobile  guerrier 

»  Qui  me  deussent  servir ,  amer  et  tenir  cliier , 

î)  Et  je  eus,  corne  fils,  honnerer  et  aidier, 

V  Et  or  les  me  convient  haïr  et  guerroier  ! 

»  Mal  dehait  ait  li  rois  qui  me  fiât  fiancier 

»  D'aler  contre  mon  fil  que  tant  avoie  chier.  » 

Lors  corut  à  Renaut  sans  plus  de  delaier , 

Qui  li  donast  cent  mars  et  d'argent  et  d'ormier , 

Na  se  tenist-il  pas  que  ne  l'alast  baisier. 

M  Ahi  fis,  dist  li  dus,  com  je  t'avoie  chier! 

»  Onques  nus  tant  n'amai,  ce  bien  ose  afichier; 

))  Mar  t'amera  li  las,  quant  je  ne  t'ose  aidier.  » 

Quant  Renaus  se  senti  de  son  père  embracier 

De  la  pitié  qu'il  ot  commence  à  lernioier.  .  . 

Por  la  pilié  des  frères  plorent  cent  chevaliers. 

Guicars  s'en  coroça  ,  si  comence  à  tencier  : 

«  Père,  »  dist-il  au  duc,  «  Dex  vous  doint  encombiier! 

»  Moult  éustes  le  cuer  félon  et  pautonier 

w  Quant,  sans  niettre  en  prison,  sans  batre  et  sans  touchier, 

»  Forjurastes  ainsi  les  fils  de  vo  moillier, 

»  Por  icel  saint  seigneur  qui  tôt  a  à  baillier, 

>»  Se  ne  quidoie  avoir  de  Jhesu  reprovier , 

»  Je  vous  fendroie  tout  à  m'espée  d'acier.» 


ANCIENS.  117 

On  comprend  que  l'entrevue  n'ait  pas  de  résul- 
tat pacifique  après  un  pareil  discours^  mais,  certes, 
voilà  de  la  poésie  épique,  ou  je  n'y  entends  abso- 
lument rien.  Le  malheureux  père,  victime  de  la  foi 
du  serment,  n'est  pas  à  la  fin  de  ses  peines  :  il  lui 
faudra  retrouver  maintes  fois  ses  enfans  sur 
le  champ  de  bataille  ;  et  quand  un  traître  aura 
ouvert  les  portes  de  Montoisor  aux  royaux  ,  il  aura 
le  malheur  de  les  rencontrer  sur  son  chemin  dans 
un  endroit  écarté  de  la  forêt  des  Ardennes.  Après 
une  lutte  prolongée  entre  son  cœur  et  son  devoir, 
il  étouffe  le  cri  du  sang  et  se  résigne  à  les  atta- 
quer. Le  dialogue  suivant  entre  lui  et  Renaut 
mérite  encore  d'être  signalé  : 

Quant  Renaus  voit  son  père,  s'est  contre  lui  alez  : 

—  «<  A  moie  foi ,  biaus  père ,  moût  grant  tort  en  avez 
»  Qui  à  clrnscune  fois  sur  nous  vous  embatez. 

»  Une  eure  en  quit-je  estre  de  pechié  encombrez.  >» 

Ce  mot  de  péchié  excite  la  bile  d'Aimon. 

—  «  Lechières  ,  dist  li  pères ,  de  folie  parlez. 

M  Jà  n'arés  mes  bonté,  puis  que  vous  sermonez. 

M  Entrez  emmi  ce  bois,  liermites  devenez, 

»  Refaites  ces  chaucies ,  ces  maus  pas  relevez , 

»  Ce  vous  convient  à  faire ,  puisque  vous  le  voulez.  (F.  74.)  » 

De  pareils  sentimens  ne  sont  pas  du  xiii*  siè- 
cle, mais  bien  du  xi®.  Et  si  l'on  veut  un  passage 
encore  plus  énergique,  il  faut  lire  l'entrevue  d'Ai- 
mon avec  ses  enfans,  quand,  pressés  par  la  faim, 
ils  se  décident  à  venir  frapper  à  la  porte  clu  châ- 


118  FONDS 

toau  de  Dorddn.  Aie,  leur  mère,  les  reçoit  avec 
tendresse;  mais  Aimon  revient  de  la  ehasse,  il 
s'indigne  de  les  retrouver  dans  un  aussi  déplora- 
ble déniiment,  il  leur  fait  un  crime  de  leur  misère. 
INe  pouvoient-ils  donc  ravir  aux  moines  leurs  biens, 
et  même  manger  leur  chair? 

«  Or  ne  Irovez-vous  moine  né  conveis  né  serjant 

»  Dont  prenilés  raençon  d'argent  né  de  besans , 

»  Qui  ci  estes  venu  tost  nus  corne  truans?  ...» 

Entre  aus  et  leur  chier  père  commence  la  tenson  : 

«  Fil  à  putain ,  lanier ,  ce  dist  li  dus  Aimon  , 

>'  Quel  guerre  faites-vous  l'empereor  Charlon? 

»  N'estes  pas  chevaliers ,  ancois  estes  garçon. 

»  Jà  a-il  assés  gens  dedens  sa  région  , 

»  Clers  et  prestres  et  moines  de  grant  religion 

»  Qui  sont  cras  par  les  gueules  et  s'ont  gros  le  roignon, 

»  En  grant  crasse  leur  gist  le  foie  et  le  poumon , 

»  Et  si  ont  les  chars  tenres,  le  cuir  et  le  menton , 

«  Meillor  sont  à  mengier  que  cisgnes  ne  poon  ; 

»  Cuisiés-les,  ses  mengiés  à  feu  et  à  charbon, 

»  Jà  ne  vous  feront  mal  nient  plus  que  venoison. 

»  Dame  Deu  vous  confonde,  enfans!  ce  dist  Aimon.  » 

Ces  passages  n'ont  pas  été  reproduits  dans  la 
Bibliothèque  Bleue,  Enfin ,  le  vieux  Aimon  à  demi 
touché,  à 'moitié  effrayé  des  menaces  de  Renaut, 
leur  permet  d'emporter  tout  l'or  et  tout  l'argent 
qu'il  possède.  Alors,  les  trois  frères  quittent  Bour- 
don, passent  en  Gatinois  et  de  là  en  Gascogne,  où 
le  roi  Ys  ou  Yon,  peut-être  en  latin  Ericus  (de 
Thierry ,  les  latinistes  ont  fait  Theodoricus  ) ,  doit 
à  leur  valeur  d'être  délivré  d'une  agression  des 
Sarrasins.  A  titre  de  juste  récompense,  le  prince 


A.NCIENiî.  119 

permet  aux  quatre  (ils  Ai  mon  d'élever  sur  ses 
domaines  la  forteresse  de  Montauban.  Cette  plaee 
n'est  pas  la  grande  ville  du  Languedoc,  mais  un 
petit  village  moderne  qui  a  donné  son  nom  à  la 
plus  ancienne  baronnie  de  Gascogne,  Il  est  impos- 
sible de  s'y  méprendre.  Voilà  donc  quelle  étoit 
au  xiïi*  siècle  la  tradition  publique  sur  l'origine 
de  la  baronnie  de  Montauban;  elle  remontoit  au 
château  construit  par  les  quatre  fils  Aimon. 

En  revenant  d'un  pèlerinage  à  Saint-Jacques, 
Charles  aperçoit  avec  indignation  la  forteresse  de 
ses  mortels  ennemis  :  c'est  assez  pour  justifier  une 
nouvelle  guerre.  Mais  auparavant,  à  la  prière  de 
son  neveu  Reliant,  qui  pour  vaincre  Renaut  et 
Rayart  regrette  de  n'avoir  pas  un  bon  cheval , 
l'empereur  fait  annoncer  un  cours  ou  course  de 
chevaux  dans  Paris.  Le  prix  de  la  victoire  sera  la 
couronne  impériale,  des  manteaux  d'hermine  et  des 
joyaux  en  nombre  infini  5  seulement,  le  cheval  restera 
la  propriété  de  l'empereur ,  qui  le  destine  à  RoUant. 
Le  jour  du  cours  arrive;  Renaut,  qui  en  est  in- 
struit par  Maugis  malgré  les  injonctions  de  l'em- 
pereur,  parvient  à  tromper  la  surveillance  des 
François  ;  il  arrive  à  Paris ,  il  se  présente  aux 
joutes ,  et  à  l'instant  qu'un  magnifique  coursier 
envoyé  d'Espagne  est  sur  le  point  de  gagner  le 
prix,  le  fils  d' Aimon  adressant  une  exhortation  à 
Rayart  : 

))  Baiars,  ce  dist  Renaus,  cora  avés  en  talent? 


120  FONDS 

»  Mestier  m'avez  eu  en  grant  besoin  sovcnl; 
»  Se  vous  or  me  (aillez,  dont  me  va  malement.  » 
Quant  Baiarsl'entendi.,  si  lienist  clcicment,        -• 
Ainsi  l'a  entendu  corae  s'ert  son  enfant. 
Les  oreilles  a  jointes,  la  teste  va  crollant, 
Por  abriver  (1)  son  cors  s'en  va  tout  arcoiant, 
A  froncié  des  narines ,  des  pies  harpe  devant , 
La  queue  et  le  col  va  durement  abesant.  .  . 
Renaus  laisse  le  règne ,  Baiars  en  va  brivant , 
Al  col  estendu  va  la  terre  porpendant , 
A  chascun  saut  emprent  une  lance  tenant, 
La  terre  fait  bondir  et  li  vens  va  bruiant. 
Li  François  l'ont  oï,  si  se  vont  regardant  : 
«  Or  esgardés  quel  saut  et  quel  eslancement  !  » 

Toute  la  scène  est  remplie  de  mouvement  et  de 
chaleur.  Renaut  emporte  la  couronne  et  conserve 
Bayart,  à  la  grande  surprise  des  comtes  palatins  et 
en  dépit  des  réclamations  et  des  prières  de  Char- 
lemagne.  Cet  enlèvement  de  la  couronne  doit  au- 
jourd'hui nous  paroître  bien  invraisemblable:  ce- 
pendant un  passage  de  Nitard  peut  servir  à 
l'expliquer.  Peu  de  jours  avant  la  bataille  de  Fon- 
tenay,  Charles  étant  à  Troyes,  des  citoyens  aqui- 
tains vinrent  lui  apporter  la  couronne  et  les 
vêtemens  impériaux.  Nul  de  nos  modernes  compi- 
lateurs historiques  n'a  paru  surpris  de  cet  incident, 
qui  tenoit  du  miracle  aux  yeux  de  Nitard.  Nous 
pourrions  demander  aujourd'hui  comment  il  se 
faisoit  que  des  Aquitains  possédassent  la  couronne 

(J)  Le  mot  ai/river  n'a  plus  de  correspondant  exact  dans  noire  lan- 
gi:e.  Des  chevaux  abrivés,  c'est-à-dire  bien  dispos,  afdens,  piaffans, 
m  peut  être  seulement  tendus.  Alors  arriver  significroit  eYe/icfrc. 


ANCIENS.  121 

impériale,  propriété  encore  incontestée  de  Lohier^ 
frère  de  Charles.  Louis-Ie-Débonnaire  étoit  mort 
à  Metz,  comment  cette  couronne  se  trou  voit-elle 
en  Aquitaine?  Le  fait  raconté  par  Nitard  suppose 
le  vol  ancien  et  la  restitution  nouvelle,  ou  bien  le 
vol  récent  de  cette  couronne.  Soit  donc  que  nos 
rapsodes  aient  mal  entendu  le  passage  de  l'historien 
latin ,  soit  qu'ils  aient  suivi  une  tradition  qui  ne 
nous  est  pas  parvenue,  on  doit  reconnoître  un  lien 
étroit  entre  l'épisode  de  la  chanson  de  geste  et  le 
passage  de  INitard  que  voici  (je  souligne  les  mots 
qui  auront  pu  être  mal  interprétés  par  le  poète 
françois  )  : 

«  Mira  sane  ac  merito  notanda  res  Karolo  con- 
»  tigit...  Cum  de  balneo  egrederetur,  et  eadem 
»  vestimenta  quae  exuuerat  induere  pararet,  repente 
»  ab  Aquitania  missi  pro  foribus  adstiterant,  qui 
»  coronam  et  omnem  ornatum  tam  regium  quam 
»  et  quicquid  ad  cultum  divinum  pertinebat,  fere- 
»  haut,  Quis  non  miretur  paucos  et  pêne  ignotos 
»  viros ,  tôt  terrarum  spatia ,  dum  ubique  omnes 
»  rapinœ  insistèrent,  totlalenta  aut  gemmarum  in- 
»  finitam  multitudinem  ferre  inlœsos  valuisse?  Et 
»  quod  maxime  mirandum  fateor  fore,  qualiter  ad 
»  definitum  locum,  vel  certe  ad  statutam  diem  et 
»  horam  venire  poterant,  cum  nec  idem  Karolus 
»  ubi  se  suosque  oporteret,  sciebat?  Quem  quidem 
»  cventuni  haud  aliter  ([uam  munere  divino  visum 
j»  est  evenirc  potuisso.  Ac  per  hoc  commilitonibus 


yi%  FONDS 

»  sluporem  injçcit ,  oiuncs(jue  uiaximam  at(  spcm 
»  salulis  ercxit.  «  (André  Duchesne,  Hist.  de  Fr., 
t.  H,  p.  367,) 

Avec  le  cours  de  faris  iinil  la  partie  la  plus  an- 
cienne de  la  geste  des  Quatre  fds  Aimon.  La  sui- 
vante est  pommée  particulièrement  la  chanson  de 
Renaud  bien  que  les  Qualre  frères  y  soient  toujours 
en  scène.  CUarlemagne  vient  d'abord  les  assiéger 
fl^ns  leur  nouveau  repaire  de  Montauban.  Au  milieu 
(Jes  incidens  de  la  longue  et  héroïque  défense  des 
fils  Aymon,  Ma  14 gis  arrivant  sur  le  champ  de  ba- 
taille apostrophe  ainsi  le  Danois  Ogier ,  l'un  des 
pairs  de  Charlemagne  : 

«  Par  pieu ,  sire  Danois ,  n'aférist  j»as  à  vous 

M  Que  venissiés  traïr  les  quatre  fils  Aimon. 

»  Mal  parent  a  en  vous  et  niout  mal  compaignon. 

»  Onc  Joffrois  d'Avignon  ne  fist  jor  traison. 

>;  Je  vous  lessai  jadis  en  oslage  à  Karlon , 

M  A  Saint-Omer  en  Flandres,  par  tel  devision 

»  Dont  vous  esles  engrés  et  sogiés  à  Karlon  , 

M  Quatre  deniers  rendes  de  chief  et  de  menton; 

»  Jà  fustes^yous  co^için  Gerart  de  Rosseillon , 

»  Et  Doqn  de  Naqteuil  et  duc  Bues  d'Algremont.  »  (F»  110) 

Dans  le  msc.  7486  ^  au  lieu  du  vers  où  Joffroi 
d'Avignon  est  nommé ,  on  lit  : 

Oncques  jor  vostre  pères  ne  fist  aine  traïson. 

Joffroi  d'Avignon  ,  qui  avoit  épousé  la  sœur  de 
Girart  et  de  Beuves,  éloit  donc  le  père  reconnu 
d'Ogier-le-Danois ,  même  dans  les  chansons  de 
gestes.  D'ailleurs,  il  faut  avouer  que  ces  vers  jus- 


ANCIENS.  '123 

tilient  les  conjectures  que  j'avois  exprimées,  avant 
de  les  connoître,  sur  l'origine  méridionale  d'Ogier 
et  sur  le  titre  d'otage  du  duc  de  Gascogne  que  je 
lui  avois  attribué  (i).  J'avois  aussi  remarqué  que 
l'Ogier  de  l'histoire  possédoit  des  terres  dans  les 
environs  du  lac  de  Genève  et  du  Montferrat.  Ici, 
Charlemagne  voulant  exciter  ses  pairs  à  pendre 
Richard,  le  plus  jeune  des  quatre  frères,  leur  fait 
tour  à  tour  les  promesses  les  plus  capables  d'agir 
sur  leur  esprit.  Il  s'engage  à  joindre  au  fief  de  Bre- 
tagne possédé  par  Salomon,  celui  d'Anjou  ;  à  Vi- 
delon  le  Bavarois  il  donnera  Mayence;  à  Turpin  il 
procurera  la  papauté,  enfin  à  Ogier  : 

«'Pavie  outre  les  mons  de  loier  en  aiuois, 

»  Et  si  aurois  Verclaus  qui  est  moût  biaus  manoirs , 

»  Et  avec  Ivorie ,  se  pendre  le  volais, 

»  Et  Plaisance  la  bonne,  de  verte  le  sachois, 

))  Si  m'alez  Richart  pendre  le  félon  maléois. 

»  —  Non  ferai  par  mein  chief,  dhi  Ogiers  li  couiloi^.  »  (r»  123.) 

On  peut  supposer  que  ces  offres  dévoient  arron- 
dir les  possessions  précédeatcs  du  bon  Danois,  et 
ce  qui  le  justifie,  Ogier,  d?ins  son  testament, 
mentionné  par  le  légendaire  de  Saint  -  Pharon , 
céda  à  l'abbaye  de  Meaux  un  manoir  qu'il  avoit 
à  Verceil  même.  L'histoire  ne  peut  suivre  de  plvis 
près  la  poésie. 

(1)  Recherches  sur  le  personnage  d'Ogier-le-Danois,  lues  à  l'Académie 
des  Inscriptions  et  insérées  dans  le  troisième  volume  de  la  Bibliothèque 
de  TÉcole  des  Charles,  p.  621. 


124  FONDS 

Mais  voulez-vous  juger  de  Texactitude  de  la 
Bibliothèque  Bleue?  Elle  transcrit  ainsi  les  vers  pré- 
cédens  :  «  Il  appelle  Oger  et  lui  dit: — Je  vous 
»  donnerai  le  duché  de  Laon ,  et  le  vous  quitterai 
j»  si  vous  voulez  pendre  Ricbart.  »  Tout  le  vieux 
poème  est  reproduit  avec  la  même  fidélité,  et  voilà 
ce  que  tous  les  ans  on  réimprime. 

Pendant  le  siège  de  Montauban,  Maugis,  la  vérita- 
ble providence  de  ses  cousins,  le  magicien,  le  larron 
par  excellence,  Maugis  a  tout  à  coup  des  remords, 
et,  fort  mal-à-propos  du  moins  pour  les  quatre  fils 
Ai  mon,  il  va  se  faire  ermite.  Privés  de  ses  expé- 
diens,  les  assiégés  endurent  la  faim  la  plus  terri- 
ble; fls  mangent  leurs  chevaux.  Renaut  alloit 
même  être  forcé  de  tuer  Bayart  ;  mais  en  le  voyant 
agenouillé  devant  lui,  les  yeux  bumides  de  larmes, 
il  perd  sa  résolution,  il  se  contente  de  lui  ouvrir 
une  veine  et  d'en  donner  le  sang  à  sa  femme  et  à  ses 
deux  jeunes  enfans.  Enfin  le  bon  Maugis  étant  revenu 
pour  délivrer  Montauban,  les  Quatre  fils  s'éloignent 
de  la  contrée,  passent  le  Rhin  et  vont  s'enfermer  à 
Tremoigne,  la  moderne  Dorthmund  de  Westphalie. 
Charlemagne  les  y  poursuit  encore,  puis  il  accepte 
la  paix  sous  la  condition  que  Renaut  livrera 
son  cheval  Bayart  et  fera  sans  délai  le  voyage 
du  Saint-Sépulcre.  L'empereur  pardonne  alors  aux 
trois  frères,  il  donne  même  aux  deux  enfans  de  Re- 
naut l'investiture  des  fiefs  de  Tremoigne  et  de 
Monlauban;  il  ne  garde  rancune  qu'au  bon  cheval 


ANCIENS.  125 

Bayart;  mais  vainement  le  fait-il  précipiter  dans  le 
Rhin  ou  dans  la  Meuse,  Bayart  échappé  à  la  nage  va 
rejoindre  dans  la  forêt  des  Ardennes  le  larron  Mau 
gis,  lequel,  dit  le  poète  en  finissant: 

En  la  forest  d'Ardane  morut  certainement. 
Encor  i  e^t  Baiart  se  l'istoire  ne  ment. 
Et  encor  li  oit  on,  à  feste  Saint  Jehan, 
Par  toutes  les  anées  hanir  moût  clèiement. 

Pour  Renaut,  rien  de  plus  insipide  que  le  récit 
merveilleux  de  son  voyage  au  Saint-Sépulcre.  A 
son  retour,  il  continue  sa  longue  et  dure  péni- 
tence. On  construisoit  la  cathédrale  de  Cologne;  il 
se  mêle  à  la  troupe  des  maçons ,  il  porte  les  plus 
lourds  fardeaux  jusqu'à  ce  que  ses  compagnons, 
jaloux  de  saforce  prodigieuse,  s'avisent  de  le  préci- 
piter du  haut  des  nouvelles  constructions.  De  nom- 
breux miracles  ne  tardèrent  pas  à  signaler  la 
sainteté  du  preudome  :  ses  enfans  vinrent  reconnoî- 
tre  le  corps  et  le  transportèrent  à  Trémoigne.  C'est 
là  qu'il  fut  honorablement  enseveli. 

H  est  certain  que  Dorthmund  ou  Trémoigne  reste 
encore  aujourd'hui  sous  le  patronage  de  saint  Re- 
naud; que  l'on  y  vient  visiter  son  tombeau,  et  que  sa 
légende  rappelle  les  principaux  faits  mentionnés  dans 
la  chanson  de  geste  dont  je  viens  d'offrir  l'analyse. 

Il  me  reste  à  parler  de  la  chanson  de  Maugis 
d' Aigrement.  Elle  est  dans  un  genre  complètement 
fantasticjue ,  et  je  n'en  dirai  que  peu  de  mots. 
Elle   fut  conq30sée  long-temps  après  la  geste  des 


1^6  l^oNfts 

Quatre  fils  Aîmon,  au  succès  de  laquelle  elle  doit 
sa  naissance.    En  voici  le  début  : 

Seignors ,  or  escoutés  :  n'i  ait  noi  e  né  ton , 
Que  Dame-Dieu  de  gloire  vos  doinst  benéiçon  , 
Et  je  vous  chanterai  d'une  bone  chanson  , 
Faite  est  de  bone  estoire,  poi  n'i  a  se  voir  non. 
Cil  juglior  vous  citantent  de  Maugi  le  larron 
Cornent  il  guerroia  l'empereor  Charlon 
Pour  aidier  ses  cousins ,  les  quatre  fils  Aymon  , 
Dont  il  ne  savent  niie  la  monte  d'un  bouton; 
Mes  ce  n'est  pas  du  ver  dont  nos  vous  chanterons. 
Mes  je  vous  en  dirai  la  droite  nasclon  , 
Où  il  aprist  le  sens  dont  il  ot  à  foison. 

Mes  lecteurs  voudront  bien  se  contenter  de  ce 
résumé  :  Maugis  est  enlevé  par  les  Sarrasins  ;  il 
est  élevé  par  la  fée  Oriande,  qui  en  devient  amou- 
reuse et  lui  apprend  la  magie.  Grâce  à  de  merveil- 
leux secrets  il  se  rend  maître  du  bon  cheval  Bayart 
et  de  la  bonne  épée  Froberge  (la  Flamberge  d'A- 
rioste),  qu'il  donne  plus  tard  à  Renaut,  quand  vers 
la  fin  du  poème  il  revient  en  France.  Dans  cette 
chanson,  Maugis  est  brave,  libertin  et  peu  voleur, 
ce  qui  ne  s'accorde  guère  avec  sa  véritable  légende. 
La  Bibliothèque  Bleue  a  bien  voulu  mettre  cette 
chanson  au  nombre  de  ses  réimpressions  perpé- 
tuelles. Elle  se  compose  ici  d'environ  7000  vers. 


N"  7184. 

778.  ROMAN  DE  LÀNCELOT  DU  LAC.  PREMIÈRE  PARTIE. 

Volume  in-f"  mediocri  vélin,  104  feuillets  à  deux  colonnes,  initiales; 
commenceuïent  du  xive  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois,  aujour- 
d'hui en  veau  racine,  au  chiffre  de  Louis  XViri  sur  le  dos,  avec  le  titre  : 
Roman  des  rois  Ban  et  Boor. 

Fontaineblean .  n*'  1855. —  Ane.  catal.,  n«  420.—  Ste-Palaye,  not.  541, 

Volume  exécuté  par  deux  scribes  italiens.  Le  ré- 
cit est  poursuivi  jusqu'au  moment  où  Lancelot,  en 
grand  danger  de  mort  pour  avoir  bu  de  l'eau  gla- 
cée d'une  fontaine ,  est  traité  par  une  jeune  fille 
fort  belle,  qui  prétend  à  la  possession  du  cheva- 
lier, en  récompense  de  la  santé  qu'elle  doit  lui  ren- 
dre. Derniers  mots  :  a  Si  l'acolent  et  baisent  j  mes 
»  il  sont  si  espoanté  de  ce  qu'il  le  voient  si  des- 
»  hétié,  si  li  demande  s'il  en  porra  garir,  et  il  dist  : 
»  Oïl,  se  Diex  plest.  » 

N"  71-85. 

779.  ROMAIN  DE  LANCELOT  DU  LAC  ABRÉGÉ. 

Volume  in-fo  parvo  vélin  de  199  fenillets,  initiales;  fin  du  xni«  siè- 
cle. Reliure  Béthune,  avec  le  titre  :  Histoire  de  la  marche  de  Gaule. 
Agravani. 

Ane.  biblioth.  Béthune,  n^  172.—  Ste  Palaye,  not.  542. 

Toute  h  substance  du  roman  est  contenue  dans 
ce  volume,  dont  l'écriture  change  au  f«  178.  Der- 


128  FONDS 

niers  mots  :  «  Que  plus  ne  dit  des  aventures  du 
»  seine  Graal.  —  Ci  fine  le  sant  Graal,  et  parole  de 
»  la  mort  le  roy  Artu.  » 

780.   ROMAN  DE  JOSEPHE   OU  DU  SAINT  GRAAL. 

Volume  in-f»  mediocri  yélin,  81  feuillets,  petites  vignettes  dessinées 
dans  les  initiale^;  commencement  du  xiv^  siècle.  Relié  en  veau  racine 
au  chiftVe  de  Louis  XVIII  sur  le  dos. 

Fonds  de  Colbert,  n*  3130. 

Cette  leçon  renferme  tout  le  roman  de  Josephe, 
à  l'exception  de  la  dernière  laisse,  les  deux  der- 
niers feuillets  n'ayant  pas  été  conservés.  Derniers 
mots  :  «  Et  se  vous  veez  anchois  mon  seigneur  Jo- 
»  seph  que  je  ne  ferai,  salués  le  moy.  Et  li  dittes 
»  qui  ainssint  le  me  convint.  » 

N°7185^. 

781.  ROMAN  DE  LANCELOT.  DERNIÈRE  PARTIE. 

Volume  in-40  magno  vélin  de  206  feuillets  à  deux  colonnes,  deux  mi- 
niatures dans  les  initiales;  xiii'  siècle.  Relié  en  carton  noirci,  avec  le 
titre  au  dos  :  Les  avan,  de  S.  Gral. 

Fonds  de  Colbert,  n»  709. 

Le  récit  commence  à  la  laisse  d'Agravain  par 
ces  mots  :  «  Ci  endroit  dit  li  contes  que  quant 
»  A  gravai  ns  se  fu  partis  de  ses  compaignons...  » 


ANCIENS.  129 

Au  f**  143,  on  trouve  l'indicalion  de  la  fm  du  tra- 
vail de  Gautier  Map.  C'est  après  qu'un  preudome 
annonce  au  roi  Artus  qu'il  fera  chevalier  à  la  nou- 
velle Pentecoste  celui  qui  devra  terminer  les 
aventures  du  Saint-Graal.  «  Ci  fenist  ici  mestre 
»  Gantiers  Map  son  livre  et  commance  le  Graal.  » 
Les  premiers  mots  de  ce  Graal  sont,  f"*  145  :  «  A 
»  la  veille  de  la  Pentecoste,  quant  li  compaingnon 
»  de  la  Table  ronde  furent  venu  à  Camahelot...  » 
Fin  :  «  Dont  misire  Gauvains  fu  assez  plus  à  maie 
»aise  qu'il  n'estoit  devant.  Si  se  test  ore  li  contes 
»  a  tant  des  aventures  du  saint  Graal  qi  sont  si  me- 
»  nées  à  lin  que  après  cest  conte  n'en  porroit  nus 
»  riens  dire  qui  n'en  mentist. — Ici  fmissent  les 
»  avantures  du  saint  Graall.  » 

N°  7185 ^ 

782.  ROMAN  DE  TRISTAN.   DERNIÈRE  PARTIE. 

Volume  in-4o  magno  vélin,  417  feuillets  à  deux  colonnes,  petites  mi- 
niatures dans  les  initiales;  fin  du  xiii«  siècle.  Relié  en  maroquin  fauve. 

Fonds  de  Cangé,  n»  7. 

Au  bas  du  premier  feuillet  est  un  écu  d'argent 
à  trois  fasces  de  gueules.  Cangé,  dans  une  note  au- 
tographe placée  auprès  de  cet  écu,  pense  qu'il  rap- 
pelle la  propriété  d'Antoine  de  Croy ,  (ils  de  Jean 
de  Croy  et  d'Isabeau  deRenty,  grand-bouteiller 
de  France  et  chevalier  de  la  Toison-d'Or,  mort  en 
VI.  9 


130  t^ONfiS 

4475.  Je  pense  que  cet  écii  entouré  du  collier  cle  la 
Toison-d'Or  et  surmonté  d'une  couronne  de  mar- 
quis, est  beaucoup  plus  moderne. 

Plusieurs  feuillets  ont  été  enlevés  dans  le  corps 
et  à  la  lin  du  manuscrit.  Premiers  mots  :  «  En  ceste 
partie  dist  li  contes  que  après  ce  que  li  harpières  se 
fu  partis  de  Cornoaille,  misire  Trist.  qui  demeure 
avuec  son  oncle  le  roi  March  se  jeue  et  s'envoise...  » 

Derniers  mots:  «  Gauvain,  je  vous  requiert  par 
»  le  serrement  que  vous  me  feistes  quant  je  vous 
»  fis  premièrement  chevalier  que  vous  me  dites  ce 
»  que  je  vous  demanderai.  Sire  fet  mi  sires  Gau- 
»  vain...  » 


N«  7185 


3.  3. 


783.  ROMANS  DU  SAINT  GRAAL  —  DE  MERLIN.  — 
CHRONIQUE  DE  LA  CONQUÊTE  DE  JÉRUSALEM  PAR 
SALADIN. 

Volume  in-4o  magno  vélin,  354  feuillets  à  trois  colonnes,  miniatures 
et  initiales;  xiii«  siècle.  Relié  en  maroquin  rouge. 

Fonds  de  Cangé,  n»  6. 

Précieux  manuscrit  appartenant ,  vers  le  mi- 
lieu du  xiv«  siècle,  à  Pierre  des  Essars,  deuxième 
diu  nom,  qui  fut,  ainsi  que  Fa  noté  Gange  d'a- 
près le  P.  Anselme,  député  en  Hainaut  Fan  1345, 
pour  traiter  du  mariage  de  Louis  de  France,  fils  de 
Jean,  duc  de  Normandie,  avec  la  (ille  du  duc  de 


ANCIENS.  iii 

Brabant.  Pierre  des  Essars  fut  tue  à  Crécy  l'année 
suivante. 

A  la  fin  du  volume,  des  lignes  écrites  à  contre- 
sens, c'est-à-dire  de  droite  à  gauche,   portent  : 

((1°  Cest  livre  est  sire  Pierre  des  Essars  qui  le 
»  presta  et  envoya  à  Mons.  Le  duc  de  Normandie 
»  par  Geuffrin  Nivelle  de  Branville,  clerc  meetre 
«Martin  de  Mellou. — J.  Mellou.  » 

2"  Signature  :  Jehan,  Elle  n'appartient  pas , 
comme  l'a  cru  Cangé,  au  duc  de  Normandie,  fils 
de  Philippe  de  Valois ,  et  depuis  roi  de  France. 
Nous  jpossédons  une  signature  incontestablement 
autographe  de  ce  prince  dans  le  msc.  6743  (voy. 
tom.  I,  p.  79),  et  elle  n'a  rien  de  commun  avec 
celle-ci. 

3  Un  second  propriétaire  du  xv^  siècle  a  écrit 
au-dessous  de  la  signature  précédente  :  «  Se  livre  est 
»  à  Jehan  de  La  Rivière,  seigneur  de  Chandenier,  qui 
»  l'amblera  pendu  sera  parmi  chenïiaterel.  Noùta  ce 
»  dit.  Seint  Vinceilt  le  riche...» 

4°  Sur  la  garde  du  commencement,  nous  voyons 
que  Châtre  de  Cangé  avoit  acheté  le  volume  en  i725 
et  l'avoit  payé  120  francs.  C'est  lui  qui  le  fit  re- 
lier. 

Le  Saint-Graal  comprend  les  120  premiers  feuil- 
lets. Le  d21*  avoit  été  arraché  sans  doute  à  cause 
du  frontispice  de  Merlin.  Gaugé  a  recopié  ce  qui 
manquoit,  de  sa  belle  écriture,  et  il  a  recoJié;  sur 

9. 


132  FONDS 

ce  nouveau  feuillet  de  \elin  une  jolie  petite  minia- 
ture du  xiv  siècle  représentant  la  Vierge  et  l'en- 
fant Jésus. 


(P«  313.) 

Ce  précieux  monument  historique  paroît  avoir 
échappé  à  l'attention  de  nos  compilateurs  mo- 
dernes. Je  le  recommande  ^ux  académiciens 
éditeurs  des  Historiens  des  croisades.  Il  embrasse 
le  récit  des  événemens  qui  se  passèrent  en 
Palestine  sous  le  règne  de  Philippe-Auguste,  et 
c'est  de  là  qu'on  a  détaché  le  charmant  récit , 
malheureusement  fabuleux,  du  comte  de  Ponthieu, 
inséré  par  Méon  dans  le  dernier  volume  de  ses  Fa- 
bliaux. Au  reste,  la  chronique  que  nous  annonçons 
avoit  été  remarquée  au  moins  par  un  des  écrivains 
du  xvHe  siècle.  l\  existe  une  «  Histoire  de  la  con- 
»  queste  du  royaume  de  Jérusalem  sur  les  chrestiens, 
»  par  Saladin ,  traduite  d'un  ancien  manuscrit. 
»  PariSjGervaisClouzier,i618.  »  C'est  la  traduction 
fort  agréable  du  manuscrit  que  j'ai  sous  les  yeux. 
On  l'attribue  à  un  littérateur  consommé,  nommé 
Citry  de  la  Guette,  dont  on  se  souvient  peu,  parce 
qu'il  n'a  jamais  mis  son  nom  en  tête  des  ouvrages 
qu'il  a  publiés.  Il  nous  prévient  seulement,  dans 
la  préface,  que  le  manuscrit  dont  il  s'est  servi  lui 
avoit  été  donné  par  M.  Cabart  de  Villermont.  Cette 


ANCfENS.  133 

indication  précise  n'a  pas  empêché  le  Journal  des 
Savans  (1)  de  contester  la  candeur  et  la  véracité 
du  traducteur  :  «  Il  y  a,  dit-il,  tant  de  circonstan- 
»  ces,  dans  cette  histoire,  différentes  de  ce  que  les 
»  auteurs  nous  ont  donné  sur  la  conqueste  de  Sa- 
»ladin,  que  plusieurs  habiles  personnes  ont  eu 
»  pour  suspect  le  vieux  manuscrit  gaulois ,  d'où 
»  cet  auteur  les  a  tirées.  Il  tâche  de  le  justifier  dans 
»  sa  préface,  et  on  peut  dire  que  si  tout  ce  que  l'on 
»  y  trouve  n'est  pas  véritable,  les  incidens  en  sont 
»  du  moins  fort  bien  ménagés  pour  donner  plaisir 
»  au  lecteur.  » 

Le  père  Lelong  a  répété  cet  arrêt.  Cocquebert 
de  Taisy ,  dans  la  Biographie  universelle,  se  contente 
de  dire  que  «  c'est  une  prétendue  Iraduclion  d'.un 
manuscrit  gaulois,  dont  on  a  révoqué  en  doute 
l'authenticité.  »  Et  enfin  Barbier  venant  le  dernier 
dit  avec  plus  d'infidélité  encore  :  «composée  par  Ca- 
balde  Villermonl,  publiée  par  Gitry  de  la  Guette.  » 

On  saura  désormais  que  M.  de  Gitry  étoit  par- 
faitement sincère;  qu'il  avoit  sous  les  yeux  un  ma- 
nuscrit dont  la  rédaction  remontoit  au  xuv  siècle, 
et  que  ce  monument  précieux ,  si  agréablement 
traduit  par  lui,  est  inédit  jusqu'à  présent,  et  est 
pour  la  première  fois  recommandé  à  l'attention 
des  amis  de  notre  histoire. 


(1)  Journal  des  Savans  de  l'an  M  DC  LXXIX,  tome  septième.  Amster^ 
dam,  1680,  édition  in-lg,  paije  80. 


134  FONDS 

Un  feuillet  a  été  arraché  entre  le  353  et  le  354, 
et  de  son  côté  le  traducteur  s'est  arrêté  avec  le  texte 
du  f"  353...  v%  c'est-à-dire  à  la  mort  du  comte 
Henry  de  Champagne.  Dans  les  fragmens  suivans 
conservés,  le  chroniqueur  raconte  sommairement 
le  couronnement  de  Jean  de  Brienne  et  la  bataille 
de  Bouvines.  11  est  à  croire  que  le  manuscrit  de 
M.  de  Yillermont  avoit  été  transcrit  sur  notre 
exemplaire,  et  que  cette  lacune  avoit  déterminé 
1«  traducteur  à  s'arrêter  à  la  mort  du  comte  Henry. 

N«  7186. 

784.  ROMAN  &E  LANCELOT  DU  LAC.   PREMIÈRE  PARTIE. 

Volume  in-folio  parvo  vélin,  116  feuillets  à  deux  colonnes,  initiales; 
commencement  du  xiv^  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois ,  aujour- 
d'hui en  maroquin  rouge,  aux  armes  de  France  sur  les  plais  et  sur  le  dos, 
avec  le  titre  :  Roman  du  roi  Barans. 

Fontainebleau  ,  n»  1858. —  Ane.  Cat.,  n»  694 — Ste-Palaye,  not.  543. 

• 

Écriture  dont  l'encre  est  souvent  effacée.  Der- 
niers mots  -:  «  Dès  ore  se  taist  ci  endroit  hors  li 
»  contes  à  parler  d' Ester,  de  monsegnor  Gau.  et 
»  dou  nain  et  de  la  demoiselle.  Et  retorne  à  parler 
»  de  Lancelot  de  Lac,  coment  il  se  délivra  de  Leo- 
»  degan  le  fds  au  roi...  en  la  meslée  qu'il  fistpour 
»  l'enor  de  sa  dame  la  reine  Genièvre ,  femme  del 
»  roi  Artus...  » 


ANCIENS.  135 

Comme  le  plus  grand  nombre  des  volumes  de  la 
Table  ronde,  celui-ci  est  revenu  d'Italie.  On  ne 
peut  douter  que  vers  le  xiv"'  siècle,  la  plupart  des 
anciens  manuscrits  de  ces  romans  n'aient  été  ac- 
quis ou  recopiés  par  des  Italiens ,  quand  le  goût 
de  ces  fictions  disparoissoit  en  deçà  des  monts. 
Yoilà  comment  tant  de  précieuses  imitations  ont 
été  exécutées  en  ce  temps-là  par  des  poètes  ita- 
liens. 

N»  7186'. 

785.   CHANSONS    DE    GESTE    DE    GUILLAUME   AU   COURT- 
NEZ. 

Volume  in-folio  mediocri  vélin  ,  1 3  i  feuillets  à  deux  colonnes ,  mi- 
niatures dans  les  initiales;  xiii«  siècle.  Relié  en  maroquin  rouge,  aux  ai- 
mes et  au  chiffre  de  J.-B.  Colbert  sur  les  plats  et  sur  le  dos. 

Fonds  de  Colbert ,  anc.  n^  1 377. 

Manuscrit  précieux,  mais  cruellement  mutilé. 
Dans  les  feuilles  conservées,  il  existe  de  nombreu- 
ses transpositions  que  j'ai  indiquées  au  bas  des 
pages.  Voici  les  branches  contenues  en  tout  ou  par- 
tie dans  ce  volume  : 

1  Enfances  Guillaume.  C'est  la  seconde  du  Cy- 
cle^ la  première  étant  celle  d'Aimery  de  Nar- 
bonne ,  qui  cependant  ne  doit  avoir  été  composée 
que  bien  long-temps  après.  La  première  feuille  con- 
servée des  Enfances  Guillaume  est  ici  la  troisième 


136  FONDS 

du   volume  par   l'effet  d'une  transposition.    Elle 
commence  avec  le  153«  vers  de  la  branche  : 

Et  portez  tant  de  l'or  en  vos  escrins 
Que  ne  vos  tiengue  à  la  coït  por  frarins. 
Dame,  dist-il,  or  avez-vous  bien  dit.  .  .  . 

Les  Enfances  Guillaume  nous  racontent  le  dé- 
part des  fils  d'Aimery  de  la  ville  de  Narbonne,  le 
récit  de  leurs  premiers  combats  contre  les  Sarra- 
sins, et  l'amour  d'Or^^ble,  princesse  Sarrasine, 
pour  Guillaume.  Cette  branche  extrêmement  re- 
marquable porte  le  cachet  d'une  haute  ancienneté. 
En  voici  les  premiers  vers  tels  qu'ils  sont  conser- 
vés dans  le  beau  manuscrit  de  La  Yallière,  n°  23, 
ï'  30  : 

Or  fêtes  pais,  pour  Dieu,  seigneur  baron, 
S'orrez  chanson  qui  moult  est  de  grant  non , 
C'est  d'Aimeri  qui  a  fleuri  grenon  , 
Qui  tousjours  ot  vers  Sarrasins  tençon.  .  , 
C'est  de  Guillaume  qui  cuer  ot  de  lyon, 
Qui  prist  Orable  que  de  voir  le  scet-on 
Que  il  toli  à  ïiebaut  l'esclavon , 
Conquist  sa  terre  à  coite  d'esperon , 
Maint  roy  paien  mist  à  destrucion.  .  .  . 
Qui  le  servit  n'en  ot  mal  guerredon , 
Et  qui  diroit  encontre  la  chançon 
Aucune  chose  qui  ne  fust  de  raison , 
En  sa  légende  ses  fez  trouveroit-on 
lit  moult  des  autres  dont  ne  fez  mention , 
Es  grans  disers  où  il  ot  sa  meson , 
De  Moppelier  trois  lieus  i  conte-on. 

L'un  des  points  les  plus  curieux  de  cette 
branche,  c'est  l'idée  qu'elle  nous  offre  des  anti-- 


Anciens.  137 

quités  et  de  l'aic~de-triomphe  d'Orange.  Le  poète 
suppose  qu'Orable,  initiée  dans  tous  les  secrets  de 
la  magie,  donne  à  sa  volonté  l'âme  et  le  mouve- 
ment à  toutes  les  merveilles  de  cette  architecture. 
Ainsi,  Tibaus  d'Arabe,  son  malheureux  fiancé, 
étant  monté*,  avec  Clariaus,  frère  d'Orable,  dans 
l'appartement  qu'elle  occupoit  : 

Il  en  montèrent  sus  el  paies  plus  grant. 

Tibaus  esgarde  le  paies  qui  est  gent, 

Parti  d'images  fu  li  entaillemens, 

Ours  et  lions  et  porceaus  ensement, 

Biches  ef  dams  et  aigles  plus  de  cent. 

Si  est  li  ciel  fait  par  enchantement , 

Soleil  el  lune  et  l'estoile  luisant. 

Voit  li  Tiebaus,  si  s'esbahi  forment. 

Regarde  soi  et  den  ière  et  devant , 

Ne  set  à  dir  par  là  où  entra  ens. 

Et  Clariaus  l'a  assis  en  un  banc  .  ,..^  ritilUi'*  ?ïoiii 

Tout  fet  d'ivoire,  painturé  à  argent, 

Li  pecol  sont  doré  moût  richement. 

A  chascun  ot  un  folet  en  estant , 

Harpent,  violent  et  notent  ensement; 

Que  ce  esgarde  ne  demande  noiant 

De  Jugléor  né  d'autre  enchantement.  (F»  9,  V.) 

Mais  tout  cela  n'est  rien  à  côté. du  charivari  qui 
devoit  présider  aux  noces  de  Tibaus  et  d'Orable. 
D'abord  c'est  un  cerf  qui  se  détache  des  arcades 
et  est  aussitôt  suivi  par  une  meute  de  chiens  et 
une  troupe  de  chasseurs.  Puis  une  procession 
de  moines  excitant  autant  de  géans  à  battre  de 
verges  Thibaut  et  ses  compagnons.  Puis  les  ours, 
les  sangliers  de  l'arc  qui  prennent  part  à  la  fête  5 


j^  FOIN  l)S 

puis  une  inondation  qui  commence  au  moment  où 
Orable  touche  du  doigt  l'un  des  piliers.  Ainsi  se 
passa  la  nuit  des  noces ,  et  Thibaud  ne  demanda 
pas  son  reste;  il  partit  le  lendemain  pour  Narbonne 
qu'assiégeoit  déjà  depuis  long-temps  son  armée. 

Les  eufans  d'Aimery  arrivent  à  la  cour  de  Char- 
lemagne.  L'épisode  de  la  lutte  au  bâton  de  Guil- 
laume avec  un  champion  de  Bretagne,  lutte  qui 
rappelle  exactement  les  coups  de  poing  et  de  bâton 
qui  font  tant  d'honneur  à  la  moderne  Angleterre, 
a  été  malheureusement  enlevé  dans  le  manuscrit. 
Il  faut  pour  le  lire  recourir  au  n"  23  de  La  Vallière, 
f"  A  A.  Quand  Charlemagne  eût  armé  chevaliers  les 
enfans  d'Aimery  ,  ils  retournent  à  Narbonne  et 
contraignent  Tibaus  d'Arabe  à  lever  le  siège.  Deux 
mois  après  ce  triomphe  , 

De  douce  France  leur  vint  un  messagier 
Qui  lor  a  dit  et  conté  et  noncié 
Que  l'emperères  est  moutafliboié; 
Li  per  de  France  le  vouloient  brisier 
Et  Looys  del  roiaume  chacier.  .  . 
Guillaume  l'ot,  moût  en  fu  courociés.  .  . 
«  En  son  roiau^ne  n'a  si  hardi  princier , 
»  Se  i raison  velt  au  roi  porchacier 
»  Se  je  l'ataing  ne  li  toi! le  le  cliief.  » 

Tels  sont  les  derniers  vers  de  cette  branche.*'  ^ 


IL   LE  CORONEMENT  LOOYS.   (F"  18.) 

Pour  les  branches  suivantes,  voy.  tom.  III,  p. 


ANCIENS.  13^ 

123  et  siiiv.  Un  seul  feuillet  manque  ici ,  eiUre  28 
et  29. 

in.    LE  CHARROI  DE  NISMES.   (F''  33.) 

Manquent  un  feuillet  entre  37  et  38,  et  le  der- 
nier entre  52  et  53. 

lY.  LES  ENFANCES  VIVIEN.   (F^    53.) 

Manquent  le  début,  et  un  feuillet  entre  57  et  58. 

V.  LA  BATAILLE  D*ALESCHAUS.   (F°  71.) 

Lacune  entre  les  folios  80  et  81 ,  et  à  la  fin  en- 
tre 98  et  99. 

VI.  FOULQUES  DE  CANDIE.   (F^  99.) 

La  branche  de  Foulques  est  une  addition,  une 
sorte  d'épisode  parasite  dans  le  cycle  dç  Guillaume 
au  Court-Nez,  On  ne  la  trouve  pas  dans  le  grand 
manuscrit  n°  6985  que  nous  avons  examiné.  L'au- 
teur est  Herbert  le  Duc,  comme  on  le  voit  dans  les 
msç.  n°  71^8  et  Not.  D.  21^  bis.  Ce  trouvère  paroît 
avoir  fleuri  vers  le  commencenient  du  xiii^  siècle. 
Son  poème,  fort  développé,  célèbre  les  aventures  et 
les  exploits  de  Foulques,  (ils  de  Hue  de  Floreville 
OU  Florejule,  sans  doute  Frejus.  Foulques  veut 
venger  le  désastre  d'Alescliamps  et    la    mort  d^ 


140  FONDS 

son  cousin  Vivien.  Il  accourt  au  siège  d'Orange  et 
contribue  à  la  délivrance  de  Guillaume.  Puis  aimé 
de  la  belle  Anfelise  de  Candie,  princesse  sarrasine, 
il  suit  l'exemple  de  son  oncle  Guillaume ,  ravit  la 
dame  à  son  fiancé,  la  convertit,  l'épouse,  et  devient 
sire  de  Candie;  mais  il  faut  prévenir  le  lecteur 
que  Candie  n'est  autre  chose  que  Cadix. 

Les  trois  mille  premiers  vers  ne  sont  pas  ici.  Une 
autre  grande  lacune  se  trouve  entre  les  folios  129 
et  i30,  qui  est  remplie  dans  le  n°  de  Notre-Dame. 
En  revanche,  ce  dernier  manuscrit  s'arrête  avec 
notre  f"  ISA,  et  nous  en  avons  la  suite  sans  inter- 
ruption jusqu'à  la  fin  du  f"  139.  Ici  nouvelle  la- 
cune comblée,  comme  toutes  les  autres,  par  le 
msc.  7188.  Les  cinq  feuilles  suivantes  appartien- 
nent encore  à  la  suite  de  Foulques  de  Candie. 

YII.    LE  MONUGE  RAVNQUART.  (F**  145.) 

Manque  le  commencement. 

lu, 

YIII.    LE  MONIAGE  GUILLAUME.    (F°    184.) 

Cette  dernière  geste  n'est  pas  complète,  mais 
elle  est  poursuivie  bien  plus  loin  que  dans  le  msc. 
6985,  dont  le  dernier  vers  est  ici  au  f""  223  r°. 
Voici  la  rapide  analyse  de  la  suite.  Arrivés  de- 
vant Palerme,  Guillaume  et  Landri  changent  la 
lace  des  affaires,  comme  on  le  devine.  Sinagos  est 


ANCIENS.  141 

tué,  la  ville  est  prise  et  le  nionier  Landri  en  re- 
çoit y  honneur  en  fief.  Pour  Guillaume,  il  résiste 
aux  sollicitations  du  roi  Louis  et  retourne  à  pied 
dans  son  ermitage  de  Gellone;  Louis  ne  lar- 
dera guère  à  regretter  son  absence.  Un  amiral  sar- 
rasin ,  le  géant  Isoré,  paroît  sous  les  murs  de  Paris 
et  demande  vengeance  de  la  mort  de  Sinagos.  Cette 
arrivée  subite  devoit  éveiller  l'incrédulité  des  audi- 
teurs ,  mais  ajoute  aussitôt  le  poète  : 

Seignor  baron,  or  nel  mescreez  mie, 
Que  la  chanson  si  est  d'ancesserie. 
A  icel  temps  que  vous  ci  m'oez  dire 
N'iert  pas  la  terre  de  gent  si  replenie 
Corne  ele  est  oie,  né  si  très-bien  garnie, 
Né  tant  n'i  ot  de  riches  mananties, 
Né  de  chastiaus,  né  de  cités  assises.  .  . 
Paris  estoit  à  cel  jor  moût  petite.  (F»  224.) 

Louis  avoit  depuis  long-temps  éloigné  de  sa  cour 
tous  les  preudommes,  tous  les  bons  chevaliers;  il 
réservoit  sa  confiance  à  de  vils  flatteurs  nés  dans 
l'obscurité,  incapables  d'héroïsme  et  déployante. 
L'invasion  des  Sarrasins  lui  inspire  un  tardif  re- 
pentir. S'il  avoit  seulement  auprès  de  lui  le  bon 
Guillaume  au  Court-Nez!  mais  où  le  trouver?  et 
comment  d'ailleurs  lui  persuader  de  quitter  sa  re- 
traite? Anséis,  un  chevalier  d'Auvergne,  est  chargé 
de  se  mettre  à  la  recherche  du  comte  Guillaume. 
Il  franchit  péniblement  les  roches  de  Gellone;  il 
trouve  l'ermite  et  déplore  auprès  de  lui  sa  course 
infructueuse.  Pour  toute  réponse  celui-ci  le  mène 


i42  foNftg 

dans  son  verger,  prend  une  faux,  coupe  les  arbres 
fruitiers,  les  herbes  salutaires,  les  fleurs  parfu- 
mées; puis,  à  la  place,  plante  des  ronces,  des  or- 
ties, des  herbes  parasites  et  malfaisantes.  Anséis 
revient  à  Paris  découragé;  au  lieu  de  Guillaume  il 
n'a  rencontré  qu'un  ermite,  dont  il  décrit  l'action 
singulière  et  énigmatique. 

Ot  le  li  rois,  del  cuer  va  souspirant. 

Uns  dus  l'oï  qui  ot  non  Galerans , 

De  grant  aage ,  bien  a  passé  cent  ans  ; 

La  teste  crolle  quant  la  parole  entent, 

Et  dit  au  roi  liautement  en  oiant  : 

«  Li  grans  liermites  qu'Anseys  vet  noinant 

)>  Ce  fu  Guillaumes,  par  mon  grenon  ferrant. 

»  Les  bones  herbes  qu'il  ala  enachant, 

M  Li  arbrissel  qu'il  ala  défroissant, 

»  Pourquoi  le  fist  sachiés  certainement  : 

»  Tu  as  ta  terre  empirée  forment 

»  Des  genlix  homes,  des  sages,  des  vaillans , 

»  Qu'ensus  de  toy  as  chassé  laidement  ; 

»  Désertés  as  les  pères ,  les  enfans, 

»  Par  les  frans  homs  est  II  sire  poissans; 

»  Tu  n'en  as  nul  de  gentix  né  de  frans , 

»  Perdus  les  as  tous  par  ton  mal  vais  sens.  .  . 

»  Les  maies  herbes  dont  fist  restorement 

u  Ce  senefie^  par  Dieu  unmipotent , 

»  Les  losengiers  et  les  faus  mesdisans 

»  Que  entor  toy  as  tenus  longeraent, 

»  Cui  as  doné  ton  or  et  ton  argent.  .  . 

»  Qui  bordes  croit  et  losengiers  sovent , 

»  Au  chief  de  tor  par  mon  chief  se  repent.  » 

—  «  Vous  dites  voir,  dist  li  rois,  Galerans.  .  .  » 

Or  vous  lerrons  del  roi  et  de  ses  Frans  (F»  227.) 

Cette  scène  doit  être  de  la  composition  la  plus 


ANCIENS,  14'^ 

ancienne,  c'est-à-dire  remonter*  au  temps  du  roi 
Lothaire,  quand  la  dynastie  carlovingienne  étoit 
entourée  de  loups  prêts  à  la  dévorer. 

J'ai  cité,  dans  le  premier  \olume  de  cet  ouvrage, 
le  passage  suivant  du  Commentaire  de  Raoul  de 
Presles  sur  la  Cité  de  Dieu  :  «  Depuis  fut  habitée 
»  et  fermée  Paris  jusques  au  lieu  que  l'en  dit  à 
»  V  Archer -Saint- Mary,  où  il  appert  encore  le  costé 
»  d'une  porte.  Et  là  fut  la  maisen  Bernart  des  Fos- 
»  ses ,  où  Guillaume  d'Orange  fut  logié  quand  il 
»  desconfit  Isoré,  qui  faisoit  le  siège  devant  Pa- 
»ris...  »  (F°  22.)  La  maison  de  Bernard  des 
Fossés,  d'après  ce  passage  conféré  avec  les  an- 
ciennes cartes  et  les  bons  historiens  de  Paris,  étoit 
située  à  la  sortie  de  la  rue  actuelle  des  Écrivains , 
dans  la  Rue  des  Arcis.  Telle  étoit  l'opinion  consa- 
crée au  xv^  siècle^  mais  il  faut  convenir  qu'elle 
s'accorde  assez  mal  avec  le  récit  poétique  qui  fait 
naturellement  venir  Guillaume  à  Paris  par  Orléans 
et  par  Étampes. 

J'respasse  Aucerre  et  Orlienset  Estampes, 
Trusques  Pari»  ne  voltonques  attendre.  (F^  229.) 

De  ce  côté  il  gagnoit  la  rive  gauche  de  la  Seine  et 
non  la  rive  droite,  sur  laquelle  étoit  l'emplace- 
ment de  ï arche  Sainl-Méry,  Quoi  qu'il  en  soit, 
Guillaume  arrivant  le  soir  au  terme  de  son  voyage, 
a  bien  de  la  peine  à  pénétrer  dans  les  murs  de  Pa- 
ris. La  gaite  ou  sentinelle  du  roi  Louis  refuse  de  le 


144  PONDS 

rcconnoître;  mais,   touchée  de  ses  sollicitations, 
elle  ajoute,  pour  adoucir  l'expression  de  ses  refus  : 

Por  seul  itant  que  estes  ciestien 

El  que  vos  oi  parler  de  Deu  del  ciel 

Selonc  mon  sens  vous  verrai  conseillir. 

Ici  amont ,  delès  cel  pin  plenier 

A  un  fossé  qui  est  et  grant  et  viez , 

Uns  povres  homs  est  illec  hebergié.  .  . 

Or  soies  là  trosqu'à  l'aube  esclairier.  (F**  229,  v«.) 

Guillaume  finit  en  effet  par  demander  et  obte- 
nir l'hospitalité  de  Bernard  des  Fossés.  Les  détails 
de  la  réception  sont  comiques  et  amusans.  Par 
malheur,  les  feuilles  qui  contenoient  la  descrip- 
tion du  combat  de  Guillaume  et  d'Isoré  ont  été 
enlevées.  A  leur  place,  on  ne  trouve  plus  que  deux 
feuillets  mutilés  qui  appartenoient  à  la  suite  de 
Foulques  de  Candie. 

Ce  qui  reste  de  ce  volume  forme  encore  près  de 
21,000  vers. 

No  7i86'\ 

786.    ROMANS  DE  BEUVE  d'aIGREMONT, — DES  QUATRE 
FILS  AYMON. 

Volume  in-f«  parvo  vélin,  110  feuillets  à  deux  colonnes,  une  mi- 
niature, petites  initiales;  commencement  du  xiv«  siècle.  Relié  en  ma- 
roquin rouge,  avec  le  titre  sur  le  dos  :  Renaut  de  Montauban. 

Fonds  de  Cangé,  n»  8. 

Bel  exeniï)laire  complet  de  ces  deux  chansons 


ANCIENS.  145 

de  geste  que  Fauchet  a,  sans  motifs,  attribués  à 
Huon  de  Villeneuve.  Premiers  mots  : 

Seignor  oies  canchon  de  grant  nobilité 
Haut  est  de  vielle  estore  faite  sans  fausseté. 

La  copie  est  généralement  faite  avec  plus  d'atten- 
tion que  celle  du  msc.  7483.  Elle  est  plus  réservée 
sur  les  épisodes  dans  lesquels  Maugis  joue  le  prin- 
cipal rôle,  et  elle  s'arrête  fort  convenablement 
aux  obsèques  de  Renaut  de  Montauban.  Yoici  les 
derniers  vers  ;  Le  corps  de  Renaut 

Au  moustier  Nostre-Dame  fu  portés  erramment  : 
Encore  i  gist  en  fierté,  ce  sache  Diex  II  grans. 
Saint  Renaus  est  només,  por  Diu  soffri  torment. 
A  tant  cascuns  revient  droit  à  son  cassement.  .  . 
Ichi  fault  de  Renaut  :  par  le  fier  hardement 
Si  fil  tindrent  sa  terre  et  tout  son  cassement; 
Tant  ama  li  uns  l'autre  que  n'i  eut  mautalent 
Nus  ne  vit  tel  amour  né  si  entièrement. 
Si  orent  puis  grant  guerre  contre  mauvaise  gent, 
Mais  Diex  lor  aida  bien  par  son  comandement , 
En  pais  et  en  amour  orent  definement. 

—  Explicit  le  mort  de  Renaut  de  Montauban. 

Châtre  de  Cangé  s'est  appuyé  sans  doute  sur 
une  signature  aujourd'hui  raturée,  quand  il  a 
écrit  au  bas  de  la  dernière  feuille  de  garde  les  mots 
suivans  :  «  Ce  msc.  a  appartenu  à  Claude  deCrequy, 
»  sieur  de  Blequin,  marié  en  1540.  Et  a  passé  à 
»  son  fils  Claude  de  Crequy,  sieur  de  Blequin  et 
»  du  Sart.  »  —  Sur  le  verso  de  la  même  feuille 
de  garde,  j'ai  déchiffré  ces  quatre  vers  qui,  du 

vi.  10 


i4&  Potihè 

moins,  prouvent  l'emploi  de  la  locution  châteaux 
en  Espagne  au  xv«  siècle: 

De  jour  el  de  nuit 
Je  fay  pour  ma  dame 
Châteaux  en  Espaigne; 
Chest  tout  mon  deduyst. 

N°  7187. 

787.  ROMAN  DE  TRISTAN;  FIN  DE  LA  PREMIÈRE  PARTIE, 
ET  COMMENCEMENT  DE  LA  SECONDE. 

Volume  in-40  raediocri  vélin  de  287  feuillets  à  deux  colonnes,  minia- 
tures, vignettes  et  initiales;  xiii'  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois, 
aujourd'hui  en  maroquin  rouge  aux  aimes  de  France  sur  les  plats ,  au 
chiffre  de  Louis  XIV  sur  le  dos. 

Ane.  Catal.,  no  138.—  Ste-Palaye,  not.  544. 

Volume  dépareillé  d'un  précieux  exemplaire 
de  Tristan.  Les  miniatures  sont  d'une  finesse  ex- 
quise, et  les  vignettes  représentent  de  charmans  gro- 
tesques qui  rappellent  le  talent  des  enlumineurs 
des  ouvrages  du  rqi  Amenés.  On  pourra  consulter 
avec  fruit  les  costumes.  Déplus,  f"  dO  et  287,  vignet- 
tes :  Un  jongleur  touche  du  luth,  un  autre  danse. 
—  ¥°  431  et  242  :  Cavalier  courant  contre  un  fan- 
tassin  qui  l'attendsur  la  défensive.  —  F°  162  :  Repas. 

Un  £^utre  mérite  plus  rare  de  cet  exemplaire, 
c'est,  f  178,  3^2  et  267,  la  notation  musicale  de 
trois  des  lais  de  Tristan.  Je  ne  l'ai  pas  retrouvée 
dans  les  autres  exemplaires. 

Premiers  mots:   «  ...  Kil  m'est  bien  avis  que 


ANCIENS.  J47 

»  cil  hom  qui  est  forseiiés  est  auques  du  corssage 
y>  Mathan  le  Bi  un  et  de  la  grandeur,  selonc  ce  que 
»  j'ai  oï  dire.  »  Derniers  :  «  Là  où  il  s'en  alèrent 
»  enssi  parmi  la  mer,  il  avint  qu'il  arrivèrent  en- 
»  tor  le  premier  somme  devant  une...  » 

N°  7187  '. 

788.  ROMAN  DE  BERINUS  ET  DE  SON  FILS  AIGRE. 

Volume  in-fo  mediocri  vélin,  lignes  longues;  xv  siècle.  Relié  autre- 
fois en  veau  sui  bois ,  aujourd'hui  en  veau  racine  au  chiffre  de  Napoléon 
sur  le  dos. 

Ane.  Biblioth.  de  Faure.—  Ste-Palaye,  not.  545. 

Bel  et  unique  exemplaire  d'un  très-fastidieux 
roman  dans  le  genre  des  continuations  de  l'Ama- 
dis  de  Gaule.  Berinus  le  Romain  voyage  et  de- 
vient roi  de  Blandie,  plus  tard  son  fils  est  élu 
empereur  de  Rome.  Le  texte  en  prose  me  paroît 
avoir  été  fait  sur  une  chanson  de  geste  du  xiii*  siè- 
cle ,  imitée  elle-même  d'un  roman  grec  un  peu 
plus  ancien.  Les  sept  sages  y  figurent,  mais  sous 
d'autres  noms.  M.  Brunet  cite  trois  éditions  du 
roman  en  prose  de  Berinus ,  toutes  trois  payées 
fort  cher  par  les  bibliophiles,  quand  ils  apparois- 
sent  dans  les  ventes.  11  est  de  ceux  auxquels  on 
pourroit  le  mieux  appliquer  le  vers  de  Voltaire  : 

Sacrés  ils  sont ,  car  personne  n'y  touche. 

Premiers  mois  :   «  Au   commencement  de  ma 

10. 


148  FONDS 

»  matière  je  pry  en  mon  prologue  à  tous  ceulx 
»  qui  mon  livre  orront,  »  etc.  Derniers  :  «  A  tous 
»  ceulx  qui  ce  livre  cy  diligemment  lyront  et  en- 
»  tendront  et  en  bonne  patience,  jusques  en  la  fin 
»  tousjours  vivront.  Amen.  » 

N"  7188. 

789.  CHANSONS  DE  GESTE  DE  BERTE  AUS  GRANS  PIES, 

PAR  LE  ROI  ADENÈS;  DE  CHARLEMAGNE  ,  PAR 

GIRART  d' AMIENS;  —  DE  FOULQUES  DE  CANDIE,  PAR 
HUE  DE  DAMPMARTIN. 

Volume  in-f'  raediocri  vélin  de  275  feuillets  à  deux  colonnes,  minia- 
tures, initiales  ;  commencement  du  xiv«  siècle.  Relié  autrefois  en  veau 
sur  bois,  aujourd'hui  en  veau  marbré,  à  l'aigle  de  France  sur  les  plats, 
au  chiffre  de  Napoléon  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n^  1802.—  Ane.  Catal.,  n»  467.— Ste-Palaye,  not.  5i6. 

Volume  parfaitement  conservé.  On  a  pu  juger 
du  mérite  de  la  chanson  de  Berle  ans  grans  pies , 
depuis  qu'elle  est  publiée.  Elle  s'arrête  au  v"  du 
fo  22. 

II.  CHANSON  DE  CHALLEMAINES  QUI  FU  EMPERIÈRES 

DE  ROME.  F**  22.  Premiers  vers  : 

Cil  cui  Diex  a  donné  sens  et  entendement 
De  savoir  les  grans  biens  fez  anciennement, 
Les  doit  dire  et  monstrer  à  tous  communaunient. 

Oui,  mais  le  même  devoir  ne  sauroit  être  pres- 
crit à  ceux  qui  n'ont  aucun  génie  poétique;  et 


ANCIENS.  149 

nous  croyons  que  Girart  d'Amiens,  l'auteur  de 
cet  énorme  poème  de  Charlemagne,  auroit  mieux 
fait  de  s'appliquer  une  pareille  sentence.  Il  paroît 
toutefois  qu'il  cédoit  au  vœu  d'une  autre  personne 
en  se  mettant  à  rimer  : 

Pour  quoy  Gyrart  d'Amiens  qui  a  commandement 
D'une  ystoire  tretier,  se  Diex  la  li  conssent.  .  . 

Girart  est  un  élève  d' Adenès  ;  il  en  a  beaucoup 
exagéré  les  défauts.  Adenès  est  lent ,  Girart  éter- 
nel ,  et  sa  froideur  pourroit  mettre  à  bout  la  pa- 
tience la  plus  miraculeuse.  Comme  Adenès ,  il  a 
d'abord  tenté  d'alterner  les  couplets  masculins  et 
féminins.  Ainsi  le  premier  rime  avec  entende- 
ment; le  deuxième  avec  ata/en/e;  le  troisième 
avec /m;  le  quatrième  avec  fine;  le  cinquième  avec 
ouvra;  le  sixième  avec  avantage,  etc.  Mais  il  s'est 
bientôt  lassé  de  ce  tour  de  force. 

Le  récit  commence  à  la  mort  de  Pépin,  à  l'usur- 
pation de  Rainfroi  et  Heudri,  les  deux  fds  de  la 
Serve,  et  à  la  fuite  du  jeune  Charles  en  Espagne. 
Cette  tradition  des  enfances  de  Charlemagne  me 
paroît  renouvelée  de  l'histoire  des  démêlés  de  Char- 
les-Martel avec  sa  marâtre  Plectrude  et  les  deux 
fils  de  cette  première  femme  de  Pépin.  Girart 
avoue  qu'il  n'a  pu  suivre,  dans  le  livre  des  i^w/aw- 
ces^  les  chroniques  de  Saint-Denis  : 

Mes  l'enfance  Mainet  plus  avant  ne  devise. 
Quant  plus  en  veut  oïr  si  voist  à  Saint-Denise. 
Là  sont  ses  fez  escriptz  de  mainte  noble  emprise, 


150  VOUDS 

Mez  l'enlance  Cliallon  tu  en  autre  lieu  qui^^e. 

A  Ais  tout  droitement ,  dedens  la  raestre  église 

Là  sont  les  fais  do  lui,  cui  qu'aillors  les  escrise, 

Et  s'enfance  premier,  tant  que  France  ot  conquise, 

Et  tous  ses  autres  fez ,  comment  que  chescun  gise.  (F»  70.) 

Le  second  livre  commence  à  l'histoire  réelle  , 
authentique  ;  et  nous  devons  dire  à  l'honneur  de 
Girart  que  d'abord  il  ne  prend  aucun  soin  des  lé- 
gendes romanesques.  Il  décrit  comme  Eginard  la 
guerre  de  Lombardie,  celle  de  Saxe,  et  la  fatale 
retraite  d'Espagne  dont  il  attribue  le  revers  à  la 
perfidie  des  Gascons;  mais  bientôt  la  fable  reprend 
ses  droits.  A  mesure  que  nous  avançons  dans  le 
second  livre ,  les  héros  des  chansons  de  geste  pa- 
roissent,  grandissent  ;  enfin  ils  occupent  toutes  les 
avenues  de  la  scène.  Les  principaux  sont  Ogier, 
Naimes  et  Rolant. 

Avec  le  troisièine  livre  commence  le  voyage  de 
Ciiarlemàgne  en  Espagne ,  d'après  la  grande  auto- 
rité du  faussaire  Turpin.  Au  f^  143,  l'auteur  nous 
donne  sur  lui-même  quelques  renseignemehs  : 

Et  ce  dist  saint  Lyons  ,  qui  nous  en  est  garans  , 

Qui  de  Challon  sot  bien  toz  les  fez  apparans. 

Par  quoi  décret  en  fist,  qui  nous  est  desclairans 

Les  fez  que  Challes  fist,  treis  est  en  ce  romans^ 

Et  est  fet  au  commant  au  frère  au  roy  des  Frans 

Le  comte  de  Valois,  qui  estre  remembrans 

Veut  de  si  nobles  fez.  .  . 

Et  je  Girars  d'Amiens  qui  tout  sui  desirans 

De  fere  son  plesir  de  cuer  liés  et  joians, 

Ai  fet  ce  livre  ci  dont  fet  me  fut  comans.  .  . 

Ce  comte  de  Valois  est  Robert  de  France,  fils, 


ANCIENS.  1  5  I 

de  Philippe-Ie-Hardi,  né  en  i270  el  mort  en  1325; 
car  dans  les  derniers  vers,  f°  169,  on  lit  encore  : 

Et  moi  Gyrart  d'Amiens ,  qui  toute  l'ordenarice 
Ai  es  croniques  pris  qui  en  font  remembrance, 
Par  le  commandement  le  frère  au  roy  de  France , 
Le  comte  de  Valois,  ai  pris  cuer  et  plesance 
bé  recorâeir  les  fais  Challon.  .  . 

IlL  FOULQUES  DE  CANDIE.   (F°   169). 

Seule  leçon  complète  de  cette  chanson  de  geste. 
En  voici  les  premiers  vers  : 

Oies  bons  vers  qui  ne  sont  pas  frérin , 
Ne  les  trovèrent  Gascoing  ne  Angevin  ; 
Herbers  li  dux  les  fist  à  Darapmartin, 
Et  fist  èscrire  en  un  brief  Baudouin. 

Ces  vers  sont  embarrassans.  Notre  aiiteur  seroit-il 
Hejrbert,  duc  ou  comte  de  bammartin,  léqiiel  les 
âiiroît  3îclès  à  son  trouverre  Baudouin?  Nous 
n'osons  Tàffirmer,  mais  le  doute  est  pour  le  moins 
permis. 

N«7188\ 

790.  GUILLAUME  DE  TYR;  TRADUCTION  ANONYME  AVEC 
UNE   CONTINUATION, 

Volume  in-40  mediocri  vélin  de  292  feuillets  à  deux  colonnes,  minia- 
tures et  initiales;  xiii«  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois,  aujour- 
d'hui en  veau  racine  au  chiffre  de  Napoléon  sur  le  dos. 

Ane.  Biblioth.  deCh.  Maurice  LeTellier ,  archevêque  de  Reims. 
Ste-Palaye,  not.  547. 

Exemplaire,  d'une  écritiire  excellente,  de  !a  tra- 


1 52  FONDS 

duclion  déjà  renfermée  dans  le  n*^  G7^3  (voy.  t.  I, 
p.  79  à  82).  La  continuation  qui  est  aussi  la  même 
n'est  pas  complète  ici,  les  deux  derniers  feuillets 
du  volume  ayant  été  enlevés.  Derniers  mots  con- 
servés :  «  Et  totes  eures  fu-il  liez  de  ce  que  oir  i 
»  ot  demoré...  »  Les  petites  miniatures  qui  ornent 
la  tête  de  chacun  des  vingt-deux  livres  de  Guil- 
laume de  Tyr  sont  du  meilleur  goût. 

N«  7188 ^ 

791.  EXTRAIT  DE  CHRONIQUES  ET  GÉNÉALOGIE  DE 
PLUSIEURS  GRANDES  MAISONS  DE  FLANDRE  ET  DE 

LORRAINE. REMONSTRANCES  AU  PEUPLE  FRANÇOIS, 

PAR  THOMAS  BEAULXAMIS.  LA  CHASTELAINE  DE 

VERGI.  —  GENEALOGIA  DI  MEDICI  (  ITAL.  25  ).  — 

Libertates  Regalis  -  Monti,  —  apologia  di  fra 
PANiGAROLA. — De  PollroU  condemnalione  juslis- 

Sima.  —  HARANGUE  FAITE  EN  1612  AU  DUC  DE 
PASTERANA,  PAR  CHARLES  DE  LA  SAUSSAYE  d' OR- 
LÉANS. 

Volume  in-4«parvo  papier, lignes  longues,  190  feuillets;  xv*'  et  xvi^ 
siècles.  Relié  sur  carton  en  parchemin  blanc. 

Fonds  Baluze ,  anc,  n"  436. 

i"  Extrait  de  chroniques,  etc.,  f*^  1.  Titre  com- 
plet :  «  Cestui  livre  est  extrait  de  plusieurs  histoi- 
»  res ,  et  vient  à  la  conqueste  que  fist  le  vaillans 
»  preux  et  hardis  le  duc  Godeffroy  de  Buillon,  ja- 


ANCIENS.  153 

»  dis  duc  de  Lhoraine ,  en  la  terre  saincte,  là  où  il 
»  finit  ses  jours  comme  roy  de  Jherusalem.  Et 
»  trouvères  plusieurs  de  ces  nobles  successeurs , 
»  icy  escripts  qui  furent  avec  lui  à  ladite  conqueste. 
»  Et  trouvères  toutte  sa  généalogie  tant  de  père 
»  comme  de  mère.  Et  y  a  en  cestui  plusieurs  au- 
»  très  choses  que  bien  sont  dignes  de  mémoire.  » 
On  nedevineroit  pas  que  sous  ce  titre  on  trouve 
la  généalogie  de  plusieurs  grandes  maisons  de 
Belgique  et  de  France,  toutes  adhérentes  au  tronc 
de  la  comtesse  de  Flandre,  Richilde,  veuve  en 
premières  noces  de  Hermans,  comte  de  Mons.  Les 
ducs  de  Lorraine ,  les  comtes  de  Bar,  les  comtes 
de  Blois,  les  Coucy,  les  Châtillon,  les  Rumigny, 
les  châtelains  de  Lille  et  de  Saint-Omer  ont  une 
bonne  part  dans  ces  tableaux,  qui  paroissent  avoir 
été  dressés  avec  une  grande  exactitude  vers  la  fm 
du  xni*'  siècle.  Quelques  lambeaux  historiques 
relatifs  à  Godefroi  de  Bouillon,  aux  guerres  civiles 
de  Flandre  et  surtout  à  la  vengeance  de  l'assassi- 
nat du  bon  comte  Charles  de  Flandre,  en  1127, 
ajouteroient  un  intérêt  particulier  à  la  publication 
de  ce  morceau  d'histoire.  Peut-être  est-ce  l'ou- 
vrage cité  plusieurs  fois  par  Jacques  de  Guise  sous 
le  titre  de  Chronicon  Hannoniœ  in  lingua  viil- 
gari.  Les  auteurs  de  l'Art  de  vérifier  les  dates 
paroissent  aussi  l'avoir  consulté;  mais  je  le  crois 
inédit.  Baluze  dans  son  Catalogue  ne  l'avoit  indi- 
qué que  comme  Histoire  de  Godefroi  de  Bouillon, 


154  l-ONus 

Premiers  mots  :  «  En  ce  temps  morut  le  ro}' 
»  Henri  de  Franche,  quant  il  ot  régné  trente  ans, 
»  et  fut  ensepvelis  en  l'abbaye  Saint-Denis.  »  Der- 
niers :  «  L'autre  qui  ainsnée  estoit  fut  celle  Se- 
jo  bille  que  li  quens  Thiery  eult  à  femme.  » 

II.  (t  Remontrances  au  peuple  françois ,  qu'il 
»  n'est  permis  à  aulcun  subject  soubs  quelque 
»  prétexte  que  ce  soit  se  rebeller  ne  prendre  les 
»  armes  contre  son  prince  et  roy,  ny  attenter  con- 
»  tre  son  estât ,  le  tout  prouvé  par  l'escripture 
»  sainte,  par  frère  Th.  Beaux-Amis,  Carme,  doc- 
»  teur  en  théologie.  »  (F°  83.) 

L'épître  dédicatoire  à  Catherine  de  Médicis  , 
de  Beaulxamis,  commence  ainsi  :  «  Madame,  il  y  a 
»  sept  ans  que  voyant  Testât  misérable  de  nostre 
»  France ,  et  les  assaults  que  vous  receviez  avec 
>)  nostre  bon  roy  Charles,  lequel  naguères  nostre 
»  Dieu  a  délivré  de  ce  monde...  j'ay  mis  la  main 
Ȉ  la  plume...  maintenant  que  la  remonstrance 
»  que  je  faisois  s'est  remise  sus  la  presse...  » 

Cette  épître  doit  être  de  l'année  1574;  et  par 
conséquent  La  Croix  du  Maine  étoit  exact  contre 
le  sentiment  de  ses  annotateurs,  quand  il  fixoit 
à  1567  la  première  édition  de  la  remontrance  de 
Beaulxamis.  (Voy.  Bibl.  de  La  Croix  du  Maine  et 
Duverdier,  t.  II,  p.  432.) 


ANCIENS.  155 


III.    LA    GHASTELAINE    DE    VERGI.    (F«  97.) 

Manquent  les  231  premiers  vers.  Cette  leçon 
du  \V  siècle  assez  incorrecte  fourniroit  pourtant 
de  bonnes  variantes  à  Tédition  de  Méon  (  Fa- 
bliaux, tome  2,  p.  296  et  suiv.).  Dans  le  catalogue 
Baluze ,  ce  joli  roman  est  désigné  comme  la  Chasse 
du  berger.  Voyez  notre  tome  III,  p.  226  et  227. 

IV.    «  GENEALOGIA    DI    MADAMA    CATERINA     Dl    MEDICl 
REINA   DI  FRANCIA.  »    (F^  131  (1).) 

Cette  généalogie  est  en  octaves  précédées  d'une 
épître  à  la  reine.  Gabriel  Simeoni,  l'auteur,  pré- 
tend qu'elle  devoit  faire  partie  d'un  poème  épique 
dans  le  genre  de  celui  d'Arioste.  Giovanni  de  Me- 
dicis  étant  entré  dans  un  palais  enchanté,  y  voyoit 
passer  touâ  les  membres  de  sa  famille.  Premiers 
vers  : 

Vede  Giovanni  con  dolore  immenso 
In  amor  finto ,  il  gran  flagel  di  Dio , 
Totila  le  d'ogrii  mali^ia accenso 
Rosso  far  d'Arno  il  bel  corrente  rio.  .  . 

Les  octaves  au  nombre  de  26  sont  suivies  :  1"  de 
l'horoscope  de  Francesco  Mario,  fils  aîné  du  duc 
Cosme  de  Médicis;   2°  de  l'arbre  généalogique; 

(l)  Les  anciens  folios  1 1 1  à  130  de  ce  msc.  7 188  3.  ont  été  réunis  par 
Méon  à  un  texte  du  Roman  de  Protesikms,  auquel  ils  apparlenoient. 


156  FONDS 

3"  d'une  autre  pièce  de  vers  intitulée  «  Sopra  alla 
»  medesima  genealogia,  Selva  prima.  » 

Tout  cela  n'est  pas  indiqué  dans  la  liste  des  ou- 
vrages de  Gabriel  Simeoni,  donnée  par  La  Croix 
du  Maine  et  la  Biographie  Universelle.  Le  docteur 
Marsand  n'a  pas  mentionné  notre  manuscrit. 

V.  «  Sequuntur  libertates  loci  de  Regalimonte, 
»  in  Albigesio  et  liber...  statutorum  et  consuetudi- 
»  num  ejusdem  loci,  ac  additionum  ad  illas.  » 
(F°  146.) 

Ces  coutumes  curieuses  de  la  ville  de  Reaïmont 
furent  données,  en  4271,  par  Philippe-le-Hardi , 
et  confirmées  par  Charles  VI ,  Charles  YII  et 
Louis  XI.  Elles  sont  en  latin.  On  en  chercheroit 
en  vain  l'indication  dans  la  Bibliothèque  du  père 
Lelong.  (  Voyez  dans  le  Dictionnaire  des  Gaules 
d'Expilly  l'article  de  Reaïmont.  )  La  copie  que 
nous  avons   sous  les  yeux  est  du  xvi^  siècle. 

VL   APOLOGU  DI  FRA   PANIGAROLA.   (F°  175.) 

On  avoit  accusé  Panigarola  de  pencher  vers  les 
hérétiques,  c'est  pour  se  justifier  qu'il  a  composé 
ce  morceau  d'une  éloquence  admirable.  On  ne 
peut  le  lire  sans  émotion,  sans  enthousiasme. 

Premiers  mots  :  «  Il  fajso  romore  et  la  calon- 


ANCIENS.  157 

»  nia  ch'è  nata  contra  il  mio  nome  in  quella  cittade 
»  ove  nacqui  anchio,  e  ita  per  diu  mesi  intieri 
»  serpendo,  »  etc.  Elle  a  sans  doute  été  imprimée. 

VII.    «  DE   POLTROTI    PERFIDI  ATIIAEI    CONDEMNATIONE 
JURE  DIVINE  ET   HUMANO  JUSTISSIMA.  »    (F**  185.) 

C'est  un  discours  latin  sur  le  meurtre  du  duc 
de  Guise,  assassiné  en  1563  par  Poltrot. 

VIII.  «  Harangue  faite  à  Orléans  à  TlUustris- 
»  sime  et  Excellentissime  duc  de  Pasterana,  prince 
»  d'Emerito ,  ambassadeur  de  S.  M.  Cat.  à  S.  M. 
»  T.  C,  par  messire  Charles  de  laSaussaye,  con- 
)>  seiller,  aumosnier  du  roy ,  docteur  en  théologie 
»  et  aux  droits,  doyen  et  chanoine  de  l'église  ca- 
»  thédralle  Sainte  Croix  d'Orléans  ;  au  nom  de 
»  messieurs  de  la  dite  église,  le  16  août  1612.  » 

L'auteur  de  cette  harangue  fort  élégamment 
écrite  pour  le  temps  avoit  pris  pour  texte  :  Consi- 
deraie  lilia  quomodo  crescunL  La  copie  que  nous 
en  avons  paroît  autographe. 

N«7188^ 

792.  RÉDUCTION  EN  PROSE  DES  GESTES  DU  CHEVALIER 
AU  GIGNE  ET  DE  GODEFROI  DE  BOUILLON.  CHRO- 
NIQUE DE  LA  REPRISE  DE  JÉRUSALEM  PAR  SALADIN, 
ET  CONTINUATION  DE   GUILLAUME    DE    TYR.  — FRAG- 


1Ô8  i^oNbs 

MENS    DES    CHRONIQUES    d'oUTREMER.  L^ORDENK 

DE    CHEVALERIE   EN  YEUS. 

Volume  in«fo  parvo  à  deux  colonnes,  148  feuillets  vélin  et  deux  en 
papier,  petites  niiniatures  dans  les  initiales,  vignettes;  xiii«  siècle.  Re- 
lié en  veau  fauve  uni. 

Fonds  de  Cangé,  n"  9. 

Ce  volume  précieux  commence  par  une  réduc- 
tion abrégée  en  prose  des  différentes    branches 
des  chansons  de  geste  relatives  au  Chevalier  au 
cygne,  grand-père  de  Godefroi  de  Bouillon,  à  Go- 
defroi  de  Bouillon  lui-même  et  à  la  première  croi- 
sade. Nous  examinerons  bientôt  toutes  ces  chan- 
sons de  geste  (voy.  n°  7190),  nous  n'avons  donc 
pas  besoin  de  nous  arrêter  à  l'imitation  en  prose 
qu'on  en  avoit  faite   bientôt    après.   Elle    com- 
n^ence  ainsi  :  «  Seigneur,  oies  et  escoutés;  si  por- 
»  rés  entendre  et  savoir  cornent  li  cheval ier§  le 
»  chisne  vint  en  avant  et  le  grant  lignie  qui  de 
»  lui  issi,  par  cui  sainte  crestientés  fu  moult  es- 
»  sauchie  et  eslevée.  Et  l'ai  comenchiée  sans  rime 
»  pour  l'estoire  avoir  plus  abregier.  Si  me  sanle 
»  que  le  rime  est  moult  plaisans  et  moult  bêle , 
»  mais  moult  est  longue.  Il  avint  jadis  que  li  rois 
»  Orians  qui  moult  estoit  grans  sires  et  de  moult 
»  grant  renom  estoit  un  jour  entre  lui  et  le  roine 
»  Beatris  se  feme  as  fenestres  de  son  palais....  » 

Les  deux  branches  du  Chevalier  au  cygne  et  des 
enfances  de  Godefroi  de  Bouillon  sont  renfermées 
dans  les  quinze  premiers  feuillets.  Au  bas  de  la 


ANCIENS.  159 

première  colonne  du  feuillet  suivant  commence 
la  geste  de  la  première  croisade  à  laquelle  se  trouve 
entremêlée ,  comme  dans  le  poème,  celle  des  Che- 
tifs  ,  qui  est  pourtant  d'une  tout  autre  main.  Le 
récit  complet  finit  avec  l'inhumation  du  brave  ami- 
ral sarrasin  Cornumaran. 

IL   CHHONIQUE   DE   LA    REPRISE   DE  JÉRUS^L^M  PAÎ\ 
SALADIN.   (p  61.) 

Jusqu'au  f°  77  r°  cette  chronique  se  rapporte  à 
celle  que  nous  avons  signalée  tout  à  l'heure  dans  le 
n°  7i85'-'-,  sauf  de  précieuses  variantes  ou  ad- 
ditions dans  la  description  des  choses  merveilleuses 
delà  Terre-Sainte.  Puis  elle  seconfqnd  avec  ce  qu'on 
est  convenu  d'appeler  la  continuation  de  Guillaume 
de  Tyr,  telle  qu'elle  a  été  publiée  par  Martenne  dans 
le  cinquième  volume  de  VAmplissima  collectio.  Je 
ne  doute  pas  que  les  savans  académiciens  auxquels 
est  confié  le  soin  de  publier  les  liisioriens  des  Croi- 
sades n'éclaircissent  enfin  tpptes  les  obscurités  de 
c^s  rédactions  diverses.  Pour  moi ,  je  penche  à 
croire  que  l'ouvrage  contenu  dans  notre  manuscrit, 
du  fo  61  à  145,  est  du  même  auteur.  Il  en  reste  donc 
une  partie  inédite  fort  importante  et  qui,  peut-être 
dans  chaque  leçon  manuscrite ,  présenteroit  de 
précieuses  variantes.  Attendons  la  publication  des 
Historiens  des  Croisades.  On  doit  sans  doute  à 
M.  Michaud  un  beau  travail,  mais  il  sera,  je  crois, 


1 60  FONDS 

permis  de  mieux  faire,  quand  tous  les  historiens 
contemporains  seront  à  la  portée  de  tous  les 
travailleurs.  Premiers  mots  :  «  Oies  et  enten- 
»  dés  Seigneur  coment  la  terre  de  Jérusalem  et 
»  la  sainte  crois  fu  conquise  de  Sarrasins  sur  cres- 
»  tiens.  Mais  anchois  que  je  le  vous  die  vous  nom- 
»  pierai  les  roys  et  les  seigneurs  qui  furent  puis  le 
»  tans  Godefroi...  »  Derniers  mots,  f*  145  r''  : 
«  Et  après  si  amassa  (li  empereres)  grant  ost  et 
»  ala  encontre  le  roy  Jehan  et  manda  ses  fil  en 
»  Alemaigne.  »  La  continuation  de  Guillaume  de 
Tyr  est  menée  un  peu  plus  loin  dans  le  msc. 
6743. 

On  trouve  au  f^  145  v°  une  récapitulation  som- 
maire de  l'histoire  du  royaume  de  Syrie,  jusqu'au 
couronnement  d'Amaury  h\  —  Au  f"  146  v°  :  Pré- 
diction attribuée  à  Fix  Acah  (  ou  Ben  Acab  )  sur 
les  malheurs  qui  menaçoient  le  monde  et  en  par- 
ticulier la  Terre-Sainte,  jusqu'à  la  venue  d'Antecrist 
laquelle  nedevoitpas  tarder  beaucoup.  — F«  147  v^: 
Addition  à  la  chronique  de  Saladin  offrant  le  récit  de 
sa  réception  chez  les  templiers  d'Acre.  —  F"  148 
r°  ;  Histoire  de  Hue  de  Tabarie  armant  cheva- 
lier Saladin.  La  fin  manque;  mais  à  la  suite  du 
manuscrit  ancien ,  Châtre  de  Cangé  a  transcrit 
d'après  le  n''  7218,  p.  152,  le  fabliau  intitulé  Li 
Ordres  ou  VOrdene  de  chevalerie.  Il  a  été  publié 
par  Barbasan  et  par  Méon. 


▲NClENâ.  161 


N'^TISQ. 


793.  LE   ROMAN  DE  TROIES  ,  PAR  BENOIT  DE  SAINTE 
MORE. 

Volume  in-4<»  raagno  vélin,  207  feuillets  à  deux  colonnes,  miniatures, 
vignettes  et  initiales;  fin  du  xiv^  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois, 
aujoui  d'hui  en  veau  racine,  au  chiffre  de  Napoléon  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n»  1613.— Ane.  Cat.,  no  793.-—  Ste-Palaye,  not.  548. 

Très-bel  exemplaire  exécuté  en  Italie.  Les  nom- 
breux ornemens,  quoique  d'un  style  assez  com- 
mun, sont  curieux  pour  le  costume  et  pour  cer- 
tains détails  d'armures  et  d'ameublement.  Remar- 
quez surtout  f°  1,  médaillons  des  inventeurs  des 
sept  arts;  f"  2  v%  vue  d'une  bibliothèque,  couver- 
tures de  livres  à  la  fm  du  xiv®  siècle;  P  5,  Be- 
noit de  Sainte  More  lisant  son  ouvrage  à  des 
disciples  attentifs;  f'  8,  ménestrels  jouant  des 
instrumens  devant  le  roi  Pelleus;  P  41  et  12,  Mé- 
dée  au  lit;  f  30  et  34,  Paris  et  Hélène,  costu- 
mes; f'  40,  Calchas  et  Achille,  costumes;  f"  43, 
escalier;  f^  56,  Hector  et  Paris  harnois  d'un  che- 
val; f'  87,  Troïlus  et  Briseida,  meubles;  f^  96, 
Hector  au  lit,  un  médecin  lui  tâte  le  pouls;  f*  101, 
dernière  entrevue  d'Andromaque  et  Hector;  f°  107, 
mort  d'Hector;  f  136,  tombeau  de  Paris;  Hélène 
est  en  deuil  rouge ,  comme  pour  Hector,  Andro- 
maque;  f  161,  Pirrhus  est  armé  chevalier. 

J'ai  fait  des  remarques  sur  cet  ouvrage  à  l'oc- 

VI.  11 


16à  FONt)S 

casion  des  mss.  6737'  et  G987,  tome  P%  p.  69 
à  71,  et  tome  llï,  p.  192.  Le  texte  de  cette  troisième 
copie  diffère  en  plusieurs  endroits  des  deux  autres. 
Le  copiste  ctoit  consciencieux  ;  mais  la  poésie 
Françoise  lui  étoit  peu  familière,  et  il  a  laissé  glis- 
ser bien  des  fautes  de  quantité  dans  sa  transcrip- 
tion. 

Nous  dirons  encore  ici  que  le  poème  de  Be- 
noit de  Sainte-More  a  été  mis  en  \ers  grecs  mo- 
dernes dans  le  xiv*  siècle,  et  que  nous  conservons 
une  leçon  abrégée  de  cette  traduction  dans  le 
msc.  2878,  fonds  grec.  Boivin,  dans  le  catalogue 
de  ce  fonds,  a  pris  le  change  sur  le  nom  de  l'au- 
teur du  poème  original,  qu'il  confond  avec  celui 
de  l'imitateur.  «  Hujus  poematis  auctor  Benedi- 
»  ctus  a  Sancta  Maura  queni  Gonstantinopolim 
»  migrasse,  urbe  a  Balduino  capta,  crediderim.  » 
Benoit  de  Sainte-More,  contemporain  de  Wace, 
étoit  mort  probablement  à  l'époque  de  l'élection 
de  Baudouin,  et  il  n'avoit  certainement  eu  rien  de 
commun  avec  Constantinople  ou  les  Grecs  du  Bas- 
Empire. 


ANCIEN^.  163 

N'  7189 ^ 

794.  LE  ROMAN  DE  TROIES,  PAR  BENOIT  DE  SAINTE 

MORE. 

Volume  in -4°  mediocri  vélin,  176  feuillets  à  deux  colonnes,  minia- 
tures; xui'  siècle.  Relié  en  maroquin  rouge  uni. 

Fonds  de  Cangé,  n»  10. 

Cangé,  dans  une  note  écrite  sur  la  seconde  feuille 
de  garde  du  commencement,  nous  apprend  que  ce 
manuscrit  avoit  appartenu  à  Jacques  de  Bourbon, 
comte  de  La  Marche  et  de  Castres,  qui  avoit,  en 
1415,  épousé  Jeanne  II,  reine  de  Naples,  et  qui 
mourut  le  24  septembre  1438.  Il  ne  reste  main- 
tenant dans  le  volume  aucune  preuve  de  cette  as- 
sertion. 

Le  texte  du  poème  de  Benoit  de  Sainte-More 
est  ici  fort  beau  et  fort  bon.  Un  cahier  a  été  en- 
levé entre  les  feuillets  112  et  113;  Cangé  a  reco- 
pié de  sa  belle  écriture,  à  la  fin  du  volume,  les 
vers  renfermés  dans  ce  cahier. 

N«  7189^. 

795.  LE  ROMAN   DE    TROÏES   ET    d'ÉNÉAS  ,    PAR  BENOIT 

DE   SAINTE    MORE. 

Volume  in-4»  mediocri  vélin,  117  feuillets  à  deux  colonnes,  initia- 
les; XIII»  siècle.  Relié  en  maroquin  fauve  uni. 

Fonds  de  Cangé,  n»  II. 

Dans  l'intérieur  de  la  reliure  nouvelle,  Cangé 

11. 


IQ4  FONDS 

a  recollé  la  mention  suivante  qui  appartenoit  à 
l'ancienne  couverture  :  «  Ce  rommans  est  du  roy 
»  Jacques ,  comte  de  La  Marche  et  de  Castres.  » 
Le  volume  doit  donc  provenir  de  l'ancienne  librai- 
rie de  Castres. 
Bon  et  ancien  texte. 


796.  ROMAN  DE  TROIES,  RÉDUIT  DE  VERS  EN  PROSE. 

Volume  in  f»»  paivo  Télin,  lignes  longues,  138  feuillets;  x\«  siècle. 
Relié  en  maroquin  fauve  uni. 

Fonds  de  Colbert,  n»  2681. 

C'est  le  poème  de  Benoit  de  Sainte-More  remis 
en  prose  au  xv«  siècle  par  un  anonyme  qui  a  vu 
de  l'inconvénient  pour  lui  à  citer  une  seule  fois 
le  nom  de  son  modèle.  Premiers  mots  :  «  Après 
»  ce  que  j'ay  leu,  releu  et  pourveu  par  mainteffois 
»  es  livres  qui  sont  es  aumaires  de  monseigneur 
»  S.  Denis  en  France,  especiallement  en  cellui  qui 
»  devise  apertement  l'afaire  de  Troye  la  grant,  je 
»  ne  puis  trop  durement  esmerveiller  ne  esmayer 
»  quant  aucun  preudomme  n'est  venu  avant  qui 
»  eust  entreprins  à  translater  le  latin  de  ce  en 
»  François...  »  On  voit  que  notre  homme  ne  se  pi- 
quoit  pas  d'une  candeur  excessive,  puisqu'on  fai- 
SMint  cette  déclaration   il  avoit  sous  les  yeux  le 


ANCIENS.  165 

poème  de  Benoit  qu'il  alloit  disséquer.  Les  plagiai- 
res ne  sont  pas  d'invention  moderne. 

N«  7190. 

797.  CALENDRIER.— -LA  CHANSON  DE  GESTE  d'aLEXAN- 
DRE.  — LA  CHANSON  DU  CHEVALIER  AU  CIGNE. 

Volume  in-f»  parvo  vélin,  273  feuillets  à  deux  colonnes,  miniature-, 
vignettes,  initiales;  xiii»  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois,  au- 
jourd'hui en  maroquin  rouge  aux  armes  de  France  sur  les  plats ,  au 
chiffre  de  Louis  XIV  sur  le  dos. 

Ane.  catal.,  n»  194.  —  Ste-Palaye,  not.  549. 
I.   CALENDRIER.   (F^  1.) 

Il  est  en  François.  Le  nom  de  Saint-Louis  ne  fi- 
gure pas  encore  au  25  août.  On  remarque  au  mi- 
lieu de  chaque  colonne  une  petite  miniature  qui 
rappelle  une  des  circonstances  de  cette  partie  de 
l'année.  Ainsi,  un  jeune  homme  portant  flambeau 
signale  la  Chandeleur.  On  voit  en  mars  un  jardi- 
nier. —  En  avril,  un  jeune  homme  tenant  une  fleur. 

—  En  mai ,  un  chevalier  le  faucon  au  poing.  — 
En  juin,  des  échalas  pour  vignes. — En  juillet,  la 
fenaison. — En  août,  les  moissons.  —En  septem- 
bre, les  semences.  —En  octobre,  les  vendanges. 

—  En  novembre,  la  vente  des  porcs,  —  En  décem- 
bre, un  cheval  que  Ton  ferre. 


\m 


II.  CHANSOiN  DE  GESTE  d' ALEXANDRE.  (F**  4.) 

Première  rubrique  :  «  Ci  commence  li  romans 
»  du  roi  Alixandre  ki  fu  sire  de  tout  le  monde.  » 
Le  \ers  que  j'ai  cité  t.  III,  p.  89  et  96  : 

Je  ne  vous  dirai  mie  de  Landri  ne  ù'Auchier  f 

est  ici  ; 

Je  ne  vous  comanc  mie  de  Landri  ne  à'Augier. 

Je  crois  aujourd'hui  que  c'est  la  meilleure  le- 
çon ,  et  que  c'est  bien  à  la  vieille  chanson  d'Au- 
gier,  souvent  mutilée  et  parodiée,  qu'Alexandre 
de  Bernai  faisoit  allusion.  Auchier  est  la  pronon- 
ciation du  nord,  Autcharius. 

Deuxième  rubrique ,  ^  40  :  «  Si  con  li  rois  A- 
»  lix.  et  li  rois  Nicolas  se  combatirent  li  uns  en- 
»  contre  l'autre.  » 

Troisième  rubrique,  f"  13  :  «  Si  com  li  Griuasa- 
»  lîrent  la  roce  où  Alixandre  et  sa  gens  estoit 
»  ens.  » 

Quatrième  rubrique ,  f«  17  :  «  Si  com  Alixan- 
»  dres  asaut  les  murs  de  Tyr.  »  On  nomme  cette 
partie  plus  communément  :  les  Fiieres  de  Cadres, 

Cinquième  rubrique,  f  22  :  «  Si  com  Perdiccas 
»  tua  Akin.  » 

Sixième  rubrique,  f'  25  :  «  Si  com  li  povres  dé- 
»  sarmés  se  bâti  à  un  baron  de  Cadres.  » 


ANClENti.  167 

8eptiéiiie  rubrique,  Ç"  30  :  «  Si  com  Gadifer  tua 
»  Ginohocet.  » 

Huitième  rubrique,  f  33  :  «  Si  com  Eumenides 
»  et  sa  gent  se  combatirent.  » 

Neuvième  rubrique,  f'  37  :  a  Si  com  Dinas  Tor- 
»  guillous  jousta  contre  Alixandre.  » 

Dixième  rubrique ,  f»  40  :  «  Com  un  message 
»  aporte  noveles  à  Dairon  que  sa  femme  fu  morte.  » 
C'est  la  laisse  des  Enseignemens  Aristole. 

Onzième  rubrique,  ^  42  :  «  Si  com  Alixandres 
i>  fu  mis  en  mer,  en  un  touniel  de  voile.  » 

Douzième  rubrique,  f""  46  :  «  Si  com  Alixandres 
»  et  sa  gent  estoient  en  une  forest  devant  un  fu.  » 

Treizième  rubrique,  f*"  52  :  «  Si  com  Alixandres 
»  et  sa  gent  estoient  en  pavillons,  si  virent  passer 
»  devant  eus  quatre  grans  viellars  tôt  nus.  » 

Quatorzième  rubrique,  f°  56  :  «  Si  com  Alixan- 
»  dres  et  dix  de  ses  homes  estoient  devant  deus  ar- 
»  bres  qui  lui  donnoient  respons.  » 

Quinzième  rubrique,  f'  56  :  «  Si  com  Porus  et 
»  Alixandres  se  combatirent.  » 

Seizième  rubrique,  f"  60  :  «  Si  com  Alixandres 
»  se  fist  lever  amont  vers  le  ciel.  » 

Dix-septième  rubrique,  f»  65  :  «  Si  com  li  ami- 
»  raus  de  Perse  envoia  à  Alixandres  une  lettre.  » 

Dix-huitième  rubrique ,  f»  67  :  «  Si  com  dans 
»  Clins  trencha  la  teste  au  roi  Sorin.  » 

Dix-neuvième  rubrique,  f"  71  :  «  Si  comence  li 
»  fuers  de  Cadres,  »  Lis.  de  Chaldée. 


168  FONDS 

Vingtième  rubrique,  f"  74  :  «  Com  Dauris  et  Flo- 
»  ridos  se  combatent.  » 

Vingt  et  unième  rubrique,  f°  78  :  «  Com  Alixan- 
»  (1res  départi  ses  terres.  » 

Vingt-deuxième  rubrique,  f"  81  :  «  Si  com  A- 
»  lixandres  gist  en  bierre  et  si  home  le  pleurent.  » 

Vingt-troisième  rubrique ,  f  92  :  «  Si  com  on 
»  escorce  les  dui  siers  qui  ocisent  le  roi  Alixan- 
»  dre.  » 

Les  39  vers  qui  suivent  cette  rubrique  et  termi- 
nent le  poème,  ne  sont  pas  dans  les  autres  leçons. 
Voici  les  derniers  : 

Et  puis  que  li  baron  vinrent  en  lor  resnés, 
Ne  fu  11  uns  de  l'autre  né  cicris  né  araés; 
Ançois  se  guerroièrent  par  lor  grant  poestés 
Très  c'al  jor  ques  ocist  tous  Judas  Macabés 
Et  conquist  lor  roiaumes;  çou  dit  l'autorités. 
—  Explicit  d'Alexandre. 

Les  chansons  d'Alexandre  renfermées  dans  ce 
volume  forment  un  peu  plus  de  20,000  vers. 

111.   LES  CHANSONS    DE  GESTE  DU  CHEVALIER  AU  CIGNE. 

(F°  92.) 

Nous  demandons  d'abord  la  permission  de  pla- 
cer ici  quelques  considérations  générales  sur  l'his- 
toire de  la  composition  des  chansons  de  gestes 
auxquelles  on  a  donné  le  nom  de  Romans  du  che- 
valier au  Cigne.  La  Bibliothèque  royale  en  possé- 
dant pour  le  moins  cinq  exemplaires,  il  faut  que 


ANCIENS.  169 

nos  lecteurs  prennent  une  idée  de  l'importance  re- 
lative de  ces  curieux  ouvrages. 

On  a  dit,  dans  V Histoire  littéraire  de  la  France 
(t.  XX,  p.  789),  que  les  poètes  du  xni*  siècle,  dans 
Tespoir  de  ranimer  la  vogue  des  anciennes  Chan- 
sons de  geste,  avoient  essayé  de  rajeunir  le  style  de 
la  plupart  de  ces  anciennes  épopées.  Par  les  nom- 
breux exemples  qui  nous  restent  de  leurs  tentati- 
ves infructueuses,  il  ne  paroît  pas  qu'ils  aient  pris 
sur  eux  d'altérer  l'ordonnance  et  le  caractère  des 
récits  primitifs;  seulement  ils  n'eurent  pas  égard 
à  l'ancienneté  relative  de  chaque  ouvrage,  et  ja- 
mais ils  ne  tracèrent  une  ligne  de  séparation  en- 
tre la  branche  originelle  et  les  rameaux  dont 
on  l'avoit  successivement  entourée.  Ne  nous  en 
étonnons  pas  :  la  critique  littéraire  étoit  en- 
core loin  de  naître,  et  personne  n'avoit  des  idées 
assez  précises  sur  les  différons  degrés  de  la  vrai- 
semblance historique,  pour  reconnoître  dans  cha- 
que cycle  héroïque  la  tige  autour  de  laquelle 
avoient  grimpé  tant  de  plantes  parasites.  Aujour- 
d'hui, grâce  aux  incontestables  progrès  de  l'his- 
toire et  de  la  philologie ,  il  ne  seroit  pas  difficile 
de  distinguer  le  rang  chronologique  des  diverses 
parties  de  chaque  chanson  de  geste;  mais  les  au- 
diteurs et  les  jongleurs  du  xii*  siècle  et  du  xni^ 
avoientpeine,  en  dépit  delascholastique,  à  contester 
l'invraisemblance  ou  le  degré  de  probabilité  d'un 
événement  que  l'on  ne  rattachoit  pas  à  l'histoire  con- 


J70  l'OJNDS 

lemporaine.  Les  livres  saints,  coDiiiiciilés  comme  ils 
Tétoient  alors,  leuroff'roicnt  tant  de  vérités  indépen- 
dantes du  simple  raisonnement,  qu'ils  ne  voyoient 
pas  de  difficulté  à  retrouver  le  merveilleux  dans  tous 
les  genres  de  narrations  anciennes.  Historiens  rigou- 
reusement sincères  de  ce  qu'ils  avoient  vu,  ils  ne 
soupçonnoient  pas  la  véracité  des  légendaires  mo- 
nastiques ,  et  ils  admettoient  le  voyage  de  Gharle- 
magne  à  Constantinople ,  aussi  bien  que  ses  vic- 
toires sur  les  Saxons.  Il  n'en  est  pas  ainsi  pour 
nous.  Un  moine  impudent  a  beau  prendre  le  nom 
de  l'archevêque  de  Reims ,  assidu  compagnon  de 
Charlemagne ,  nous  reconnoissons  le  faussaire  à 
chacune  de  ses  paroles,  parce  que  nous  appliquons 
les  mêmes  règles  de  critique  à  tous  les  siècles,  à 
tous  les  peuples. 

Or,  dans  la  plupart  de  ces  immenses  collections 
de  vers  consacrés  à  la  gloire  d'un  héros  ou  d'une 
famille  de  héros,  il  existe  une  branche,  souvent  il 
est  vrai  la  plus  courte  de  toutes,  dans  laquelle  l'his- 
toire conserve  les  caractères  de  la  vraisemblance, 
de  la  vérité.  Les  noms,  les  faits  y  concordent  avec  le 
témoignage  des  annalistes  autorisés;  l'exactitude 
la  plus  rigoureuse  préside  aux  indications  topogra- 
phiques; et  même  il  n'est  pas  rare  d'y  trouver 
Une  explication  naturelle  à  des  événemens  mal 
présentés  chez  les  chroniqueurs.  C'est,  il  n'en 
fhut  pas  douter,  à  cette  partie  de  l'ouvrage  qu'il 
faut  s'attacher  exclusivement;  c'est  la  chanson  la 


ANCltNS.  l7l 

plus  ancienne,  le  meilleur  ou  plutôt  le  seul  poème: 
tout  le  reste  n'est  plus  que  fiction  et  remplis- 
sage. 

Mais,  en  général,  on  ne  doit  jamais  décider  de 
l'importance  absolue  de  chacun  de  ces  grands  re- 
cueils poétiques,  avant  d'en  avoir  fait  une  lecture 
attentive  ;  et  c'est  pour  ne  l'avoir  pas  fait,  c'est  pour 
avoir  jugé  toutes  les  parties  d'une  Chanson  de  geste, 
d'après  le  début,  que  tant  de  critiques  ont  jusqu'à 
présent  dédaigné  l'étude  de  ces  grands  monumens 
de  la  poésie  vulgaire.  Ainsi  le  livre  de  Raoul  de  Cam- 
brai, si  bien  publié  par  M.  Ed.  Leglay,  jette  un  jour 
précieux  sur  f  histoire  de  la  province  de  Picardie 
au  x*'  siècle;  l'infatigable  Dom  Grenier  lui  a  pourtant 
refusé  dans  ses  innombrables  portefeuilles  la  place 
qu'il  accordoit  à  f  insipide  roman  d'Abladane.  Dom 
Calmet,  le  judicieux  historien  de  la  Lorraine,  lit  au 
début  de  la  grande  Chanson  des  Lorrains  (la  plus 
ancienne  peut-être  de  toutes  les  gestes  conservées) 
la  branche  à'Hervis  de  Mez,  père  de  Garin,  branche 
ajoutée  au  xn«  siècle,  et  dénuée  de  toute  importance 
historique.  Dom  Calmet  transcrit  les  premiers  cou- 
plets afin  de  justilîer  l'absurdité,  la  sottise  de  la 
chanson  des  Lorrains  tout  entière.  Combien  de  lu- 
mière n'y  auroit-il  cependant  pas  trouvé  sur  la  to- 
pographie de  la  province  ! 

Je  vais  maintenant  citer  un  troisième  exemple  : 
$1  existe  un  vaste  recueil  de  vers  sur  les  événe- 
mens  de  la  première  croisade.   Les  deux  tiers  de 


172  lOiNDS 

ce  recueil  sont  Tœuvre  de  T imagination  plus  ou 
moins  bien  inspirée  de  trois  poètes  du  \\f  siècle. 
Le  premier,  moine  de  Saint-Tron ,  au  diocèse  de 
Liège;  le  second,  serviteur  de  Raimond  de  Poitiers, 
prince  d'Antioche,  tué  par  les  Sarrasins  en  1136; 
le  troisième,  complètement  anonyme.  Je  les  indi- 
que dans  l'ordre  chronologique  des  événemens  qu'ils 
ont  chantés.  Le  moine  de  Saint-Tron  s'est  chargé 
de  la  gloire  des  ancêtres  de  Godefroi  de  Bouillon  : 
il  raconte  en  plus  de  10,000  vers  comment  Elias, 
grand-père  du  héros,  fut  sur  le  point  d'être  changé 
en  cygne,  en  même  temps  que  sa  sœur  et  ses 
cinq  frères.  Cet  Elias  est  roi  d'une  île  qu'on  n'a 
pas  retrouvée  sur  la  carte ,  et  le  poète  n'a  pas  eu 
plus  de  respect  pour  l'histoire  dans  le  récit  qu'il 
fait  du  mariage  d'Ida,  la  fille  du  chevalier  au 
cygne,  avec  Eustache  de  Boulogne,  père  de  Go- 
defroi. 

Si,  las  de  fictions  que  vous  n'avez  pas  même 
la  force  d'achever,  vous  passez  tout  d'un  coup 
à  la  dernière  partie  du  manuscrit,  vous  trouverez 
l'ouvrage  du  serviteur  du  prince  d'Antioche  qui , 
du  moins,  vous  conduira  dans  l'Orient  et  vous  of- 
frira des  noms  connus.  Mais  la  fiction  n'y  sera  pas 
moins  flagrante.  Il  s'agit  du  comte  de  Bourges , 
Harpin,  de  Pierre  de  Caumont  et  des  six  autres 
chevaliers  qui  seuls  avoient,  par  un  excès  d'impa- 
tience, accompagné  la  troupe  indisciplinée  de 
Pierre  l'Ermite.  Retenus  prisonniers  dans  le  fond 


ANCIENS.  173 

de  la  Perse ,  ces  braves  clievaliers  rachètent  leur 
liberté,  leur  vie,  comme  les  paladins  de  l'Arioste, 
et  leur  retour  en  Palestine  est  marqué  par  une 
suite  de  combats  contre  des  animaux  féroces  de  la 
nature  de  l'hydre  de  Lerne  ou  du  serpent  Pithon. 
Comme  on  le  pense  bien,  de  pareils  récits  sont 
impardonnables  à  nos  yeux,  dés  l'instant  qu'on  ne 
peut  les  attribuer  à  l'imagination  des  Grecs. 

Enfin ,  dans  quelques  exemplaires ,  le  recueil 
est  terminé  par  un  récit  insipide  et  complètement 
inventé  des  dernières  expéditions  de  Godefroi,  de 
son  mariage  et  de  son  empoisonnement. 

Ces  trois  branches  formant  plus  de  la  moitié  du 
volume,  il  n'est  pas  surprenant  que  les  écrivains 
voués  à  la  recherche  exclusive  des  sources  histo- 
riques, aient  jusqu'à  présent  regardé  la  collection 
entière  comme  un  énorme  roman  dont  l'histoire 
n'avoit  pas  à  se  préoccuper.  M.  Michaud  lui-même 
ne  Ta  fait  examiner  qu'après  avoir  achevé  son 
grand  ouvrage,  et  s'il  est  signalé  dans  la  Biblio- 
thèque des  croisades  (1),  c'est  avec  une  légèreté  dont 
on  pourra  se  rendre  compte  en  apprenant  que  deux 
manuscrits  de  la  Bibliothèque  du  Roi,  qui  réunis- 
soient  les  mêmes  poèmes ,  sont  désignés  et  décrits 
comme  renfermant  deux  ouvrages  entièrement  dis- 
tincts. 

Un  écrivain  recommandable  par  plusieurs  com- 

{\)  Bibl.  des  Croisades,  t   1,  p.  573  à  275. 


i74  vomà 

positions  sérieuses,  M.  Leroux  de  Lincy,  avoit  of- 
fert, il  yaquelquesannées,  de  publier  la  partie  his- 
torique de  ce  recueil  pour  une  société  dite  de  f  His- 
toire de  France.  L'extrait  qu'il  mit  sous  les  yeux 
des  membres  de  la  société,  avoit  même  assez  d'in- 
térêt pour  justifier  une  proposition  aussi  judicieuse; 
mais,  soit  qu'on  ne  reconnût  pas  alors  le  moyen 
de  distinguer  la  partie  \éridique  de  celle  qui  ne 
l'étoit  pas,  soit  que  l'on  fût  prévenu  contre  des 
ouvrages  qui  n'avoient  jusqu'à  présent  attiré  l'atten- 
tion d'aucun  savant  de  profession,  on  rejeta  l'offre 
de  M.  Leroux  de  Lincy,  toutefois  contre  l'avis 
d'un  des  membres  de  la  Société,  M.  Lenormant. 
Il  est  certain ,  comme  je  vais  bientôt  le  démon- 
trer, que  nul  manuscrit  ne  mériteroit  mieux  d'être 
publié  que  la  branche  historique  du  grand  poème 
ou  Roman  du  Chevalier  au  cygne. 

J'ai  dit  ailleurs  que  les  François,  à  l'ouverture  du 
xn«  siècle,  n'avoient  d'autre  poésie  vulgaire  que  les 
chansons  de  geste ,  et  que  le  plus  grand  nombre 
de  ces  chansons  rappeloient  les  guerres  et  les  que- 
relles de  l'époque  carlovingienne.  Les  Capétiens 
régnoient  cependant  depuis  plus  d'un  siècle  :  mais 
les  changemens  de  dynastie  et  de  système  politique 
ayant  assoupi  les  vieilles  rancunes  féodales,  on 
concevroit  que  l'épopée  nationale  eût  dédaigné  de 
nous  transmettre  la  mémoire  de  tous  ces  arrange- 
gemens  faits  à  l'amiable  entre  les  barons  et  celui 
d'entre  eux  auquel  ils  transmettoient  la  couronne. 


ANCIENS.  l'?'5 

Néanmoins,  Hugues  Capet  ne  put  échapper  au  fouet 
sanglant  des  rapsodes  populaires.  On  conserve  à  la 
Bibliothèque  de  l'Arsenal  une  longue  geste  de  sa 
jeunesse  qui,  toute  mensongère  qu'elle  paroisse, 
a  long-temps  retenti  dans  l'opinion  publique.  C'est 
là  qu'on  le  représente  abandonnant  l'hôtel  de  son 
père,  et  prenant  du  service  chez  un  boucher  de 
Paris.  Et  c'est  d'après  cette  unique  autorité,  d'ail- 
leurs fort  contestable,  que  l'auteur  de  la  Divine 
Comédie  crut  avoir  le  droit  de  faire  dire  au  chef 
de  la  plus  grande  famille  du  monde  : 

Figliiiol  fui  d'un  beccaio  di  Parigi. 
{Pur g. y  can.  XX.) 

La  Chanson  de  Unes  Chappet  remonte  proba- 
blement dans  sa  rédaction  primitive  au  règne  du 
pieux  roi  Robert. — Sous  Philippe  P',  les  trouvères 
s'attachèrent  aux  aventures  des  Normands  conqué- 
rans  de  la  Sicile;  ils  chantèrent  les  exploits  de 
Guillaume  Bras-de-Fer  ou  Fierebrace  contre  les 
Sarrasins  d'Italie,  et  ces  gestes  encore  faciles  à  re- 
connoître  dans  l'état  où  elles  nous  sont  parvenues, 
furent,  par  la  méprise  des  copistes  du  xii^  siècle,  con- 
sidérées comme  autant  de  branches  liées  à  la  tige 
plus  ancienne  de  Guillaume  d'Acquitaine.  Il  faudra 
tenir  compte  de  cette  observation,  quand  enfin  on 
publiera  le  beau  cycle  des  chansons  de  Guillaume' 
au- Court-Nez. 

Les  places  publiques  et  les  châteaux  de  la  féo- 


176  FONDS 

dalité  relentissoient  de  la  geste  de  Guillaume  Fie- 
rebrace,  quand  sonna  l'heure  des  croisades.  A  la 
vue  de  toute  la  chevalerie  Françoise  attachant  à  ses 
cottes  de  mailles  le  signe  de  la  croix,  abandonnant 
la  patrie,  entraînant  avec  elle  les  populations  du 
nord  et  du  midi,  contemplant  Constantinople,  tra- 
versant l'Asie-Mineure ,  pénétrant  dans  Antioche 
et  plantant  ses  étendards  sur  le  Saint-Sépulcre; 
croira-t-on  que  la  verve  des  trouvères  ait  pu  de- 
meurer silencieuse,  et  qu'au  retour,  l'attention, 
rintérêt  et  la  curiosité  d'une  foule  d'auditeurs  ne 
se  soient  pas  portés  sur  les  récits  qu'à  l'envi 
s'empressoit  d'en  faire  chacun  des  pèlerins  échap- 
pés aux  dangers  de  l'héroïque  et  saint  voyage?  La 
prise  à' Antioche  et  de  Jérusalem  fit  pâlir  tous  les 
précédons  récits  de  combats  et  de  périls.  Les  clercs 
en  rédigèrent  de  nombreuses  relations  latines  dans 
lesquelles  les  triomphes  et  les  revers,  les  accidens 
heureux  ou  malheureux  ,  tout  fut  expliqué  par  la 
piété  des  chefs  ou  par  la  mauvaise  conduite  de 
l'armée.  Dans  leurs  récits,  combien  d'apparitions  et 
de  miracles!  Combien  de  disposition  à  rapetisser 
les  effets  du  courage  et  de  la  conduite  des  hommes, 
dans  le  louable  but  d'en  faire  plus  grande  la  part 
de  la  divinité  !  Mais ,  si  nous  conservons  quelque 
récit  vulgaire ,  quelque  geste  de  la  même  histoire 
(qu'on  veuille  bien  nous  passer  ce  mot),  nous  y 
trouverons  probablement  la  preuve  d'influences 
contraires,  moins  de  visions  et  de  miracles,  plus 


ANCIENS.  177 

de  chaleur  dans  le  récit  des  batailles,  plus  de  soin 
dans  l'exposition  des  actes  de  courage  ou  de  foi- 
blesse  qui  décident  des  succès  ou  qui  les  compro- 
mettent. Le  clergé  ne  s'y  montrera  pas  toujours  en 
première  ligne;  il  n'y  sera  pas  tout ,  mais  à  cause  de 
cela  même  il  y  paroîtra  quelquefois  plus  grand  et 
plus  respectable.  Enfin,  comme  il  s'agira  d'une  ex- 
pédition militaire,  il  est  probable  que  des  relations 
faites  pour  des  guerriers  et  souvent  par  des  guer- 
riers seront  plus  animées ,  plus  complètes ,  plus 
\éridiques. 

Or,  il  est  certain  que  ces  chansons  de  geste  ont 
été  composées  par  des  contemporains  de  la  croi- 
sade, et  même  par  des  témoins  actifs  de  ce  grand 
événement.  Un  fameux  passage  de  la  première 
chronique  de  Geoffroi,  prieur  de  Yigeois,  doit  le- 
ver ici  tous  les  doutes  :  «  Jérusalem ,  dit-il ,  fut 
prise  le  samedi,  15  juillet  1099  ;  les  guerres  et  les 
gestes  magnifiques  de  l'armée  ont  été  décrits  par 
Baudri,  abbé  de  Bourgueil,  et  par  certains  autres, 
dans  un  style  agréable  etvéridique.  Grégoire,  sur- 
nommé Bechada,  originaire  de  Las  Tours,  cheva- 
lier de  profession ,  homme  d'un  esprit  très-vif,  et 
d'ailleurs  assez  bien  nourri  de  lettres,  composa 
convenablement  un  grand  volume  de  ces  Gesies 
en  vers  vulgaires  et  dans  sa  langue ,  pour  ainsi 
dire,  maternelle;  afin  de  mettre  dans  son  ouvrage 
plus  de  vérité  et  d'agrément,  il  employa  douze  an- 
nées à  le  parfaire.  Toutefois ,  dans  la  crainte  de 
VI.  12 


178  t^ONDS 

perdre  quelque  chose  de  sa  considération  en  pré- 
férant le  langage  vulgaire,  il  ne  se  décida  à  l'entre- 
prendre que  sur  l'invitation  d'Eustorge,  évêque 
de  Limoges,  et  avec  le  conseil  de  Gaubert  le  Nor- 
mand. » 

Eustorge  gouverna  l'évcché  de  Limoges  de  1106 
à  1137,  C'est,  par  conséquent,  dans  cet  intervalle 
que  Guillaume  Bechada  dut  com[X)ser  sa  chanson 
de  geste.  Mais  il  ne  faut  pas  nous  dissimuler  que 
s'il  n'avoit  pas  été  le  compatriote  du  prieur  de 
Yigeois,  si  même  ce  dernier,  appartenant  à  la  grande 
maison  de  Las  Tours,  n'avoit  pas  conservé  d'étroi- 
tes relations  avec  le  neveu  de  Bechada ,  il  n'auroit 
pas  été  fait  mention  du  poème  dans  la  chronique. 
Tout  ce  qu'il  est  donc  permis  de  conclure  de  cette 
mention,  c'est  non  pas  que  la  geste  de  Bechade  ait  eu 
beaucoup  de  retentissement  en  France,  mais  que 
les  témoins  de  la  première  croisade  purent  eux- 
mêmes  entendre  chanter  le  récit  des  grands  évé- 
nemens  auxquels  ils  avoient  pris  part. 

Orderic  Vital  va  d'ailleurs  nous  donner  le  nom 
d'un  autre  poète  plus  illustre  encore.  Le  comte  de 
Poitiers,  Guillaume  YII,  en  apprenant  l'arrivée 
des  croisés  dans  Jérusalem,  s'étoit  croisé  lui-même, 
et  trois  cent  mille  hommes  l'avoient  accompagné 
en  Orient.  Quelques  mois  après  leur  arrivée  dans 
l'Asie  Mineure,  les  deux  tiers  de  cette  nouvelle  ar- 
mée périssoient  sous  le  fer  des  Turcs ,  ou  dans  les 
angoisses  de  la  faim.  Le  comte  de  Poitiers,  Har- 


ANCIENS.  179 

pin,  comte  de  Bourges,  Etienne,  comte  de  Blois, 
Raimond,  duc  de Nevers,  et  quelques  autres  puis- 
sans  barons  parvinrent  cependant  à  gagner  Antio- 
che,  puis  Jérusalem.  «  Quand  le  comte  de  Poitiers,  » 
dit  ici  Orderic  Vital ,  «  eut  fait  ses  dévotions  au 
))  Saint-Sépulchre ,  il  revint  en  France  avec  plu- 
»  sieurs  de  ses  compagnons  :  et  plus  tard,  comme 
»  il  étoit  d'un  esprit  agréable  et  léger,  il  rappela 
»  devant  les  rois ,  les  princes  et  les  nombreuses 
»  réunions,  les  ennuis  et  les  désastres  de  son  voyage, 
»  qu'il  décrivit  en  vers  rimes  et  accompagnés 
»  d'agréables  modulations.  »  Pictavensis  vero  dux^ 
peraclis  in  Hierusalem  oralionibus^  cum  quibus- 
dam  aliis  consortibus  suis,  est  ad  sua  reversus.  Et 
miserias  capiiviiatis  suce,  ut  eratjocundiis  et  lepidus, 
poslmodûm  prosperiiate  fultus,  coram  regibus  et 
magnatis  atque  christianis  cœtibus ,  multotiès  relu-- 
Ht  y  rithmicis  versibus ,  cum  facelis  modulationi- 
bus. 

11  ne  seroit  pas  impossible,  et  je  suis  disposé 
pour  mon  compte  à  le  penser,  que  la  partie  de  la 
geste  du  Chevalier  au  Cigne  relative  à  la  prise  de 
Jérusalem  fût  fondée  sur  la  relation  de  Guillaume 
Bechada,  et  que  le  récit  des  malheurs  et  de  la  cap- 
tivité d'une  partie  des  pèlerins  et  de  leur  retour 
à  Jérusalem  fût  due  au  génie  poétique  de  Guil- 
laume, comte  de  Poitiers.  Nous  aurons  ailleurs 
occasion  d'examiner  de  plus  près  les  fondemens 
de  cette  conjecture;  il  nous  suffit  ici  d'avoir  bien 

12. 


180  FONDS 

établi  que  la  première  croisade  fut  plusieurs  fois 
racontée  en  chants  vulgaires  par  les  personnages 
même  qui  avoient  pris  à  l'expédition  la  part  prin- 
cipale. 

Mais  ce  n'est  pas  tout.  Il  est  plusieurs  fois  parlé, 
dans  les  monumens  littéraires  du  \ui^  siècle,  de  la 
Chanson  d'^nlioche,  c'est-à-dire  d'un  poème  chanté 
sur  le  siège  et  la  prise  d'Antioche.  Un  troubadour 
du  xni«  siècle ,  Giraus  de  Cabreira ,  pour  mieux 
montrer  l'ignorance  d'un  jongleur ,  lui  reproche 
de  ne  rien  savoir  d'Antioche  : 

.  .  .  d'Antiochia 
No  sabs  que  sia. 

Dans  un  autre  grand  poème  provençal  récem- 
ment publié  par  mon  savant  confrère  M.  Fauriel, 
sous  le  titre  de  V Histoire  de  la  croisade  contre  les 
hérétiques  albigeois ,  l'auteur  commence  par  nous 
avertir  que  sa  Chanson  est  faite  de  la  même  ma- 
nière que  celle  d'Antioche  ;  qu'elle  est  versifiée 
comme  elle,  et  que  pour  la  bien  dire  il  faut  suivre 
le  même  air  : 

«  Senhois  esta  canso  es  faita  d'ailal  giiia 
»  Com  sela  d'Antiocha,  e  ayssis  versifia 
»  Et  s'a  tôt  aital  so  qui  dire  lo  sabia.» 

Or,  le  chantre  de  la  guerre  des  Albigeois  écrivoit 
de  1212  à  1220  :  il  faut  donc  en  conclure  qu'à  cette 
époque  on  connoissoit  en  Provence  une  chanson 
de  geste  sur  le  sujet  de  la  prise  d'Antioche. 

Si  la  troisième  branche  du  Chevalier  au  Cigne 


ANCIENS.  181 

nous  étoit  conservée  dans  le  dia-lecle  méridional, 
il  seroit  assez  naturel  de  la  regarder  comme  cette 
Canso  d'Anliocha  signalée  par  un  trouverre  con- 
temporain de  Philippe-Auguste.  Elle  est  en  effet 
écrite  en  vers  alexandrins,  et  divisée  en  couplets 
monorimes  comme  la  chanson  des  Albigeois; 
Guillaume  Bechade  ayant  composé  un  poème  sur 
certains  événemens  de  la  première  croisade,  on  se- 
roit conduit  à  lui  faire  honneur  de  cette  chanson 
d'Antioche;  mais  l'examen  attentif  de  l'ouvrage 
nous  a  fait  renoncer  à  cette  hypothèse. 

l**  Notre  poème  est  écrit  dans  la  langue  la  plus 
répandue  et  déjà  la  plus  généralement  appréciée, 
c'est-à-dire  la  langue  d'oil. 

2"*  Cette  chanson ,  dans  laquelle  sont  exposés 
tous  les  événemens  de  la  première  croisade  jus- 
qu'à la  prise  d'Antioche,  se  montre  généralement 
peu  favorable  aux  chevaliers  du  midi  et  fort  inté- 
ressée à  la  gloire  des  croisés  d'Artois,  de  Picardie 
et  de  Flandre. 

3°  L'auteur  lui-même  décrit  à  plusieurs  repri- 
ses avec  une  complaisance  marquée  la  beauté  des 
environs  d'Arras  ;  il  s'arrête  au  nom  demeuré  fort 
obscur  de  plusieurs  citoyens  de  l'Artois:  nous  en 
devons  conclure  qu'il  étoit  lui  même  originaire 
de  cette  province.  Se>  héros  de  prédilection  sont 
Robert,  comte  de  Flandre;  Huon  de  Saint-Pol, 
Thomas  de  Marie,  et  cinq  à  six  chevaliers  de  moin- 
jJre  qualité,  originaires  de  nos  provinces  du  nord, 


Î8'2  FONJJS 

tels  que  Rai  m  bau  cl  Crclon,  Foulques  l'Orpliénin, 
Baudouin  Cauderon ,  Renaus  Porquet ,  Lambert 
de  Lièges,  etc. 

Mais  loin  de  nous  l'intention  de  réclamer  la 
première  composition  de  la  Chanson  dAnlioche 
soit  en  faveur  des  François  du  nord,  soit  pour  les 
François  du  midi.  Les  décisions  de  ce  genre  sont 
toujours  faciles  à  revêtir  des  couleurs  de  la  vrai- 
semblance, parce  qu'il  suffît  de  présenter  une 
première  induction  hypothétique  sous  la  forme 
d'une  preuve  irréfragable.  Il  nous  suffira  de  rap- 
peler qu'au  commencement  du  xin''  siècle  les 
François  de  toutes  nos  provinces  connoissoient 
l'existence  d'une  Chanson  dAnlioche^  et  que  nous 
avons  conservé  sur  le  sujet  que  ce  nom  indique 
une  chanson  de  geste  en  roman  françois,  compo- 
sée nécessairement  avant  la  fin  du  xiir  siècle  et 
même  avant  la  fin  du  xlI^  H  va  nous  être  facile 
de  le  prouver. 

Nous  avons  pu  consulter  six  leçons  des  cinq 
branches  du  Chevalier  au  Cigne.  Toutes  semblent 
nous  être  parvenues  dans  une  écriture  du  xni^  siè- 
cle :  et  dans  tous  les  cas  l'une  d'elles,  conservée 
dans  la  Bibliothèque  de  l'Arsenal,  a  reçu  du  co- 
piste primitif  la  date  suivante,  placée  à  deux  li- 
gnes de  distance  du  texte  ;  «  Cest  livres  fu  fais  en 
»  lan  del  incarnation  nostre  Seigneur  Jhu  Grist, 
)>  M,  ce  etLXVIIL  »  Personnellement,  je  regarde 
ct)fnme  plus  ancien  encore  le  manuscrit  non  daté 


ANCIENS.  183 

de  la  Bibliothèque  royale  coté  n°  7628.  Mais 
enfin  il  reste  démontré  que  l'époque  de  la  compo- 
sition des  cinq  grandes  branches  du  poème  ne  sail- 
roit  être  postérieure  à  l'année  1268. 

Avant  de  porter  notre  attention  sur  la  chansoh 
d'Antioche,  il  faut  indiquer  aussi  rapidement  que 
possible  ce  que  nous  devons  penser  des  deux  bran- 
ches qui  la  précèdent  dans  les  six  manuscrits  que 
nous  avons  sous  les  yeux. 

l'^  La  première  braliche,  celle  du  Chevalier  aii 
Cigne,  comprend  environ  3,500  vers,  et  est  la 
plus  surchargée  d'événemens  fabuleux  et  surnatu- 
rels. On  en  peut  déjà  conclure  qu'elle  n'offre  pas 
la  partie  du  récit  la  plus  ancienne.  Ce  n'est  pas 
aux  contemporains  de  Godefroi  que  l'on  pou  voit 
raconter  l'histoire  du  grand-père  de  ce  héros  , 
prince  souverain  d'une  île  inconnue ,  fils  d'une 
fée,  et  père  de  six  personnages  métamorphosés  en 
cjgnes  durant  longues  années.  Cette  légende  des 
petits- fds  de  la  vieille  Matabrune  est  pourtant 
fort  antérieure  au  xii*'  siècle  ;  on  l'a  retrouvée 
dans  l'Orient,  dans  le  nord  et  dans  le  midi  de 
l'Europe.  Comment  s'avisa-t-on  de  la  rattacher  à 
la  famille  de  Godefroi  de  Bouillon  ?  je  vais  ha- 
sarder de  le  dire.  Au  moment  de  la  prédication 
du  concile  de  Clermont ,  à  cette  époque  où  les 
armoiries  héréditaires  n'étoient  pas  encore  ad- 
mises, tous  les  chevaliers  qui   fixèrent  la   croix 


184  FONDS 

sur  leur  poitrine  furent  nommes,  par  allusion 
à  l'une  des  plus  célèbres  visions  de  l'Apocalypse, 
les  signad,  les  signés,  les  guerriers  marqués  du  si- 
gne de  la  croix.  Ce  glorieux  emblème  de  la  ré- 
demption, tracé  sur  l'écu  du  chef  de  l'entreprise, 
fut,  même  après  lui ,  conservé  respectueusement 
par  ses  successeurs  (i).  Dans  les  miniatures  qui 
remplissent  les  manuscrits  dont  nous  nous  occu- 
pons, l'écu  de  Godefroi  de  Bouillon,  et  même  ce- 
lui de  son  aïeul,  le  Chevalier  au  Cigne,  est  constam- 
tamment  décoré  de  la  croix  pleine  d'argent,  et 
jamais  de  la  figure  d'un  cygne,  comme  l'ont  dit  les 
frères  Grimm,  et  d'après  eux  d'autres  critiques. 
Il  est  permis  de  conclure  de  cette  observation  que 
la  vieille  légende  des  petits  enfans  de  Matabrune 
changés  en  cygnes,  fut  rattachée  à  l'histoire  de  la 
maison  de  Bouillon,  par  suite  de  la  confusion  qui 
se  fit  aisément,  dans  ces  temps  d'ignorance  et 
de  crédulité,  entre  un  récit  de  nourrices  et  la 
chronique  des  chevaliers  décorés  du  signe  de  la 
croix. 

J'ai  dit  que  cette  première  branche  du  Cheva- 
lier au  Cigne  devoit  être  la  moins  ancienne.  Sur 

(1)  La  meilleure  preuve  peut-être  de  la  date  que  nous  assignons  aux 
armoiries  héréditaires,  c'est  l'incorrection  du  blason  des  rois  de  Jérusalem. 
Ils  portoient,  comme  on  sait,  d'or  à  la  aoix  d'argent.  Si  la  théorie  hé- 
raldique avoit  alors  existé,  Godefroi  n'eût  pas  grossièrement  violé  ses 
règles  en  prenant  métal  sur  métal.  Chose  bizarre  !  les  seules  armoiries 
héréditaires  taxées  de  fausseté  sont  les  premières,  les  plus  anciennes,  les 
plus  authentiques  de  toutes  les  armoiries. 


ANCIENS.  185 

ce  point ,  l'auteur  lui-même  a  pris  soin  de  lever 
tous  nos  doutes  : 

«  0  vous  tous,  dit-il  en  commençant,  qui  m' écou- 
tez, vous  connoissez  le  Chevalier  au  Cigne;  mais 
nul  d'entre  vous,  quel  que  soit  son  âge,  ne  peut 
avoir  entendu  parler  de  l'origine  de  ce  héros,  de 
ses  premières  aventures,  ni  du  nom  de  ses  parens. 
Voilà  ce  que  je  me  propose  de  vous  apprendre.  » 

Signor,  or  ascoiités,  fiance  gent  absolue, 
S'orés  bone  canchon  qui  n'est  mie  séue.  .  .  . 
Del  Cbevalier  au  Cisne  avés  canchon  ouiwe; 
Il  n'i  a  si  viel  home  né  femme  si  créuwe , 
Qui  onques  en  oïst  la  proumière  venue; 
De  quel  tierc  il  est  nés,  mais  or  sera  séue. 
Je  le  vous  dirai  bien  se  Dius  plaist  et  s'aiue. 

Il  est  donc  certain  que  le  récit  des  premières 
aventures  d'Elias  a  été  ajouté  postérieurement, 
c'est-à-dire  vers  le  commencement  du  xiii^  siècle, 
à  l'histoire  de  l'enfance  de  Godefroi  de  Bouillon. 

II.  La  seconde  branche  renferme  les  enfances  de 
Godefroi  de  Bouillon.  Dans  les  meilleures  leçons,  elle 
commence  par  un  préambule  aussi  long  que  celui  de 
la  première  :  «  Seigneurs,  »  s'écrie  le  trouvère,  «  je  ne 
»  veux  pas  vous  conter  des  mensonges  ou  des  fa- 
»  bliaux,  pour  vous  prendre  vos  deniers  ;  je  vous  par- 
»  lerai  du  baronnage  de  France  et  de  ceux  qui  allè- 
»  rent  au  sépulchre  et  prirent  Antioche.  —  Mais 
«avant  qu'on  ne  songeât  à  la  croiserie,  ilestbon 
»  d'apprendre  d'où  venoit  et  quel  étoit  le  bon  duc 


186  FOiNDS 

»  Godefroi.  Voilà  ce  (jue  je  me  propose  de  vous 
i>  chanter  aujourd'hui.  L'histoire  en  a  été  trouvée 
»  dans  une  abbaye  de  la  forte  ville  de  Nimègue  (1), 
»  Cette  chanson,  seigneurs,  est  de  grande  portée.  Je 
»  vous  dirai  la  naissance  de  Godefroi ,  et  l'honneur 
»  dont  Dieu  prit  soin  de  l'environner.  Les  vers  doi- 
»  vent  être  écoutés  au  milieu  d'un  grand  silence, 

*  Tel  vous  chante  d'Antioche,  et  cependant  en  ignore 
»  le  commencement.  Je  vous  en  dirai  la  première 
»  branche,  comment  le  duc  avoit  auparavant  grande 

•  renommée,  et  comment  les  chrétiens  s'émurent 
»  dans  toutes  les  terres  pour  aller  conquérir  le  se- 
)»  pulcre.  » 

^1)        Seignor  oiez  cancon  qui  monlt  fait  à  loer.  .  .  . 
Jo  no  vous  vaurai  mie  mençoignes  raconter, 
Ne  fables  ne  paroles  por  vos  denieis  embler. 
Ains  vous  dirai  cançon  u  il  n*a  qu'amender , 
Dei  barnage  de  France  qui  tant  fait  à  loer 
Ki  primerain  alèrent  le  sepucrc  aorer. 
Cil  prirent  Antioche  nel  vous  quiers  à  celer , 
Mais  aiiçois  lor  convint  grans  paines  endurer.  .  .  . 

Ains  qu'on  séust  la  voie  de  l'émute  Pieron, 
Ert  li  dus  Godefrois  chevaliers  à  Buillon.  .  . 
L'estoire  eu  fu  trovée  ens  en  une  abéie 
A  Nimaie  le  grant,  une  cité  garnie.  .  . 
Signor,  cette  cançons  est  de  grant  sapience.  .  . 
Del  bon  duc  Godefroi  vous  dirai  la  naisence, 

Et  le  pris  et  l'onor 

La  cançons  ne  velt  noise,  né  nul  home  qui  tence  , 
Mais  douçor  et  escout  et  grant  pais  et  silence. 
Tels  cante  d'Anthioce  qui  pas  ne  le  commence , 
Mais  je  vous  en  dirai  la  première  sentence, 
Si  çom  France  s'esmut  et  Borgoigne  et  Provence.  .  . 


aHciens.  187 

Nous  voyons  par  ce  deuxième  début  qu'il  ap- 
partient encore  à  une  branche  ajoutée  à  k  chan- 
son d'Antioche.  Le  trouvère  nous  transporte  d'abord 
à  Nimègue ,  où  la  dame  de  Bouillon  vient  récla- 
mer de  l'empereur  la  jouissance  de  sa  terre  que 
lui  dispute  Régnier,  duc  de  Saxe.  Au  moment  ou 
les  juges  de  l'empereur  intimidés  vont  repousser 
sa  juste  réclamation ,  un  chevalier  inconnu  sort 
d'une  barque  conduite  par  un  cygne,  et  vient  pré- 
senter le  combat  au  duc  de  Sax^.  La  joute  est 
acceptée;  l'inconnu  tue  l'usurpateur,  et  la  duchesse 
reconnoissante  lui  offre  de  bonne  grâce  le  fièf  de 
Bouillon  et  la  main  de  sa  iîlle.  C'est  ainsi  que  le 
Chevalier  au  Cigne  devint  duc  de  Bouillon.  La  du- 
chesse Béatrix  le  rendit  bientôt  père  d'une  fille, 
nommée  Ide  ou  Idain ,  qui  plus  tard  donna  le 
jour  au  preux  Godefroi  de  Bouillon. 

Le  Chevalier  au  Cigne  avoit  fait  Une  seule  re- 
commandation à  la  duchesse  BéatHx  5  elle  devoir 
se  garder  de  jamais  l'interroger  sur  sa  naissance, 
si  elle  ne  vouloit  pas  le  perdre  aussitôt,  et  pour  tou- 
jours. La  duchesse  promit  tout,  mais  enfin  la  cu- 
riosité l'emporta.  Le  Chevalier  au  Cigne,  cédant 
alors  à  une  force  surnaturelle,  prit  congé  de  ses 
vassaux ,  se  rendit  à  Nimègue  où  le  même  cygne 
qui  l'avoit  autrefois  amené  l'attendoit  avec  impa- 
tience ;  il  rentra  dans  la  même  barque,  et  s'éloigna 
de  la  contrée  sans  que  personne  pût  deviner  la 
direction  de  son  voyage. 


188  FONDS 

La  duchesse  de  Bouillon  demeura  longues  an- 
nées séparée  de  son  mari.  Enfin,  elle  se  retira  dans 
un  monastère  quand  Eustache,  comte  de  Boulogne, 
eut  épousé  sa  fille.  De  ce  mariage  naquirent  trois 
fjls,  Godefroi,  Eustache  et  Baudouin,  que  la  jeune 
mère  \oulut  nourrir  elle-même  de  son  lait.  Un 
jour,  allant  entendre  la  messe  dans  sa  chapelle, 
elle  avoit  confié  le  petit  Godefroi  à  une  demoi- 
selle ;  l'enfant  pleura ,  et,  pour  apaiser  ses  cris , 
une  nourrice  fut  appelée  qui  lui  présenta  le  sein. 
Quand  la  comtesse  de  Boulogne  revint  :  «  Pourquoi 
cet  enfant,  dit-elle,  a-t-il  les  lèvres  humides?  Dame! 
répondit  la  meschine,  il  a  pleuré  et  je  lui  ai  fait 
prendre  le  sein  d'une  nourrice.  »  A  ces  mots,  la 
douleur  et  l'indignation  de  la  comtesse  furent  ex- 
trêmes. Elle  prit  son  enfant,  l'éleva  par  les  pieds, 
et  lui  fit  rendre  jusqu'à  la  dernière  goutte  du 
lait  qu'il  venoit  d'avaler.  On  a  plus  tard  attri- 
bué, peut-être  avec  moins  de  fondement,  le  même 
mouvement  à  la  reine  Blanche ,  mère  de  saint 
Louis. 

Parvenu  à  l'âge  de  vingt  ans ,  Godefroi  se  ren- 
dit auprès  de  l'empereur,  auquel  il  demanda  l'inves- 
titure du  duché  de  Bouillon.  L'empereur  Othon 
l'accueillit  favorablement,  et  l'honora  du  fief  im- 
périal qu'avoit  tenu  le  Chevalier  au  Cigne,  son  grand- 
père.  Tels  sont  les  faits  les  plus  sérieux  de  cette 
deuxième  branche.  Les  chroniqueurs  s'accordent 
à  remarquer  avec  notre  poète  que  la  dame  de. 


ANCIENS.  189 

Bouillon,  Béatrix,  gou\ernoit  la  contrée  en  l'ab- 
sence de  son  époux  quand  Eustache  de  Boulogne 
demanda  sa  fille  Idain  en  mariage;  ce  fief  important 
dépendoit  alors  de  l'empire,  comme  les  deux  Lor- 
raines, le  Brabant  et  même  le  Hainaut.  Mais  quel 
étoit  en  réalité  îe  Chevalier  au  Cigne,  aïeul  de  Gode- 
froi  de  Bouillon  ?  Peut-être  un  chevalier  de  fortune 
que  son  courage  et  ses  exploits  avoient  rendu  di- 
gne d'obtenir  en  fief  de  l'empire  la  terre  de  Bouil- 
lon ,  et  dont  l'origine  obscure,  incertaine,  aura 
servi  de  texte  à  l'imagination  bienveillante  des  hé- 
rauts d'armes. 

L'auteur  de  cette  branche,  qui  étoit  certaine- 
ment un  moine  de  l'abbaye  de  Saintron,  près  de 
Liège ,  termine  son  poème  par  une  fiction  dont 
nous  demandons  la  permission  de  parler  un  in- 
stant, parce  que  nous  y  voyons  un  moyen  de  re- 
connoître  la  date  approximative  de  la  composition. 
Ce  moine,  qui  ne  manquoit  pas  de  talent  poétique, 
se  complaît  à  répéter  les  bruits  de  visions ,  de 
prophéties,  de  sortilèges.  Quand  Béatrix  épouse 
le  Chevalier  au  Cigne ,  il  fait  venir  un  ange  pour 
lui  annoncer  que  sa  fille  épousera  plus  tard  le 
comte  de  Boulogne.  Quand  l'événement  a  justifié 
cette  vision,  un  autre  ange  vient  annoncer  à  la 
jeune  comtesse  que  d'elle  naîtront  les  trois  plus 
valeureux  chevaliers  du  monde.  Ida  sait  lire  l'a- 
venir dans  les  entrailles  des  animaux;  elle  est  ma- 
gicienne :  puis,  quand  le  poète  nous  a  montré  Go- 


1 90  PONDS 

defroi  recevant  Tinveslilure  de  Bouillon,  il  nous 
transporte  par  une  licence  poétique  d'assez  bel 
effet  dans  la  ville  musulmane  de  La  Mecque.  Là 
sont  rassemblés  la  plupart  des  amiraus  du  Soudan 
d'Egypte,  on  distingue  au  milieu  d'eux  le  brave 
Corbaran,  ce  sultan  de  Mossoul  si  célèbre  dans  la 
plupart  des  historiens  des  croisades ,  soit  sous  ce 
nom,  soit  sous  celui  de  Kerbogalh.  Tudebode, 
Baudri ,  Robert-le-Moine ,  Guibert  de  Nogent  et 
d'autres  encore  racontent  que  la  mère  de  Kerbo- 
gath  se  mêloit  également  de  prédictions  5  et  sui- 
vant tous  ces  historiens,  elle  eût  voulu  détour- 
ner son  (ils  de  combattre  les  chrétiens,  parce  qu'ils 
dévoient  nécessairement  demeurer  vainqueurs. 

Le  moine  de  Saintron  s'est  emparé  de  cette 
tradition.  «  Seigneur,  »  dit  la  vieille  femme  au 
Soudan  d'Egypte,  «je  trouve  dans  mes  sorts  qu'en 
la  terre  de  France  sont  maintenant  trois  frères  aux- 
quels il  est  réservé  de  faire  la  conquête  de  Ni- 
cée,  d'Antioche  et  de  toute  la  Syrie.  Leur  mère 
sera  la  femme  d'un  chevalier  d'aventure,  arrivé 
d'une  terre  inconnue  sous  la  conduite  d'un  cygne. 
Dans  trois  ans  les  François  passeront  la  mer. 
Leur  première  armée  sera  vaincue  par  Soliman 
de  Nicée  et  par  mon  fds  Corbaran  ;  la  seconde, 
mieux  dirigée  par  Godefroi,  se  chargera  de  la  ven- 
ger; ils  entreront  dans  Antioche,  ils  prendront  la 
tour  de  David,  et  quant  on  verra  trois  oiseaux  frap- 
pés dans  les  airs  de  la  même  flèche,  on  pourra 


ANCIENS.  191 

t^econnoître  dans  l'archer  le  successeur  du  roi  de 
Jérusalem ,  adorateur  de  Mahomet.  » 

La  mère  de  Corbaran  ne  s'arrête  pas  là  :  «  Ap- 
prenez encore,  «  dit-elle,  »  que  le  lignage  du  Cheva- 
lier au  Cigne  ne  conservera  pas  long-temps  la  cou- 
ronne de  Syrie.  Quand  les  Sarrasins  se  verront 
écrasés  par  les  chrétiens  ,  ils  tenteront  de  re- 
prendre l'avantage,  et  ils  y  parviendront.  Sitôt  que 
la  nouvelle  de  leur  triomphe  sera  connue  ou- 
tre-mer, le  roi  de  France  assemblera  ses  hommes, 
il  viendra  dans  nos  contrées  pour  accomplir  une 
pénitence  et  pour  venger  les  chrétiens  tués  dans 
les  combats  précédens;  mais  les  Musulmans  ne 
devront  pas  trembler  de  sa  venue.  Ce  roi,  d'abord 
reçu  dans  Constantinople ,  assiégera  Satalie ,  et 
bientôt  il  souhaitera  plus  que  tout  au  monde  de 
retourner  dans  ses  états.  La  famine  pénétrera  dans 
son  camp ,  les  Sarrasins  verront  que  le  moment 
est  venu  d'exterminer  les  François ,  ils  fondront 
sur  eux  et  le  roi  n'échappera  que  par  une  sorte 
de  miracle. 

»  Après  c^  roi,  un  autre  voudra  tenter  la  même 
fortune.  Il  passera  les  mers  avec  une  armée  innom- 
brable, et  tout  le  monde  prendra  pour  ainsi  dire 
part  à  la  lutte.  Car,  de  notre  côté,  nous  serons 
gouvernés  par  un  noble  amiral  nommé  Saladin , 
le  plus  grand  de  tous  nos  princes,  qui  tiendra  Ba- 
bylone,  Jérusalem,  Ascalon  et  Césarée.  Acre  sou- 
tiendra le  plus  terrible  siège,  et  trois  ans  s'écou- 


192  FONDS 

leront  avant  que  les  chrétiens  cessent  de  relever 
leurs  morts  autour  des  remparts.  Un  roi  de  grande 
puissance  se  trouvera  parmi  eux,  il  cura  nom  Phi- 
lippe, il  fera  de  grandes  conquêtes  sur  les  chré- 
tiens, et  même  il  obtiendroit  l'empire  du  monde, 
s'il  ne  devoit  être  entaché  d'avarice.  Je  craignois 
en  jetant  mes  sorts ,  qu'il  ne  fût  appelé  à  détruire 
lesenfans  de  Mahomet;  mais  une  puissante  famille 
le  prendra  en  haine,  et  lui  ôtera  même  la  vie 
s'il  ne  se  tient  fortement  sur  ses  gardes.  Ainsi , 
dans  l'armée  chrétienne,  ce  que  l'un  aura  conquis, 
l'autre  voudra  le  lui  dérober.  Quelques-uns  reste- 
ront maîtres  de  ce  que  tous  auront  gagné,  et  les 
autres  retourneront  tristement  dans  leurs  foyers. 
A  partir  de  ce  moment,  je  ne  puis  rien  vous  appren- 
dre, car  un  nuage  se  place  devant  moi,  et  m'em- 
pêche de  lire  plus  avant  dans  mes  sorts.  » 

Tout  est  curieux  dans  ce  passage  ;  le  fond 
aussi  bien  que  la  forme.  Mais,  d'abord ,  nous  y 
voyons  la  preuve  que  Renaut  de  Saintron  écrivoit 
peu  après  le  retour  de  Philippe  -  Auguste  en 
France,  c'est-à-dire  vers  1192.  Autrement,  rien 
ne  l'eût  empêché  d'ajouter  que  le  voyage  du  roi 
Richard  n'avoit  pas  été  plus  heureux,  et  que  plus 
tard  encore  Jean  de  Brienne  et  l'empereur  Fré- 
déric 11  avoient  tenté  vainement  de  délivrer  la 
Terre-Sainte.  Citons  les  derniers  vers  : 

Ensi  sera  li  sièges  com  m'avés  oï  dire, 
D'Occident  i  seront  la  gent  et  li  empire. 


ANCIENS.  193 

Par  envie  voira  li  uns  d'ax  l'autre  ocire.  .  .  . 
De  ce  qu'aront  conquis  estera  l'uns  d'ax  sire, 
Li  autre  s'en  r'iront  chascuns  en  son  estire  ; 
D'ileuques  en  avant  ne  vous  puis  or  plus  dire 
Car  une  nue  vint  qui  me  toli  le  lire. 

Cependant  le  moine  de  Saintron  ajoute  en- 
core une  pronostication  en  faveur  des  enfans 
nouvellement  nés  ou  à  naître  de  son  seigneur. 
On  vient  de  juger  de  ses  mauvaises  dispositions 
pour  Philippe-Auguste,  qu'il  accuse  d'avarice  :  c'est 
qu'il  étoit  dévoué  à  Renaut  de  Dammartin ,  comte 
de  Boulogne,  ennemi  déclaré  du  roi  de  France. 
Renaut  représentoit  la  postérité  du  Chevalier 
au  Cigne ,  parce  qu'Ida  son  épouse  étoit  fille  de 
Marie  d'Angleterre,  petite-fiUede  Mahaut  de  Bou- 
logne reine  d'Angleterre,  et  arrière-petite-fille 
d'Eustache,  comte  de  Boulogne,  frère  de  Gode- 
froi.  Cette  Marie  d'Angleterre,  belle-mère  de 
Renaut,  étoit  abbesse  de  Ramsey  quand  Matthieu 
de  Flandre  la  décida  à  rompre  ses  vœux  et  à 
le  prendre  pour  époux.  H  faut,  pour  compren- 
dre la  fin  de  la  prophétie  de  la  vieille  sorcière  sar- 
rasine ,  se  souvenir  que  le  poète  est  un  clerc  at- 
taché à  Renaut  de  Dampmartin,  dont  la  femme 
étoit  sans  doute  enceinte  : 

«  Les  sorts,  »  dit  la  mère  de  Corbaran,  »  ne  trom- 
pent pas.  En  ce  temps-là  les  François  ne  seront 
pas  redoutés  des  Sarrasins.  Ils  abandonneront 
châteaux ,  villes  et  provinces.  Mais  enfin ,  de  la 
lignée  du  Chevalier  au  Cigne,  il  se  rencontrera 

VI.  13 


%9i  FONDS 

une  dame  d'abord  gouvernante  de  nonnains;  d'el- 
le sortiront  deux  perles,  et  de  l'une  de  ces  perles 
un  chevalier  désigné  pour  conquérir  les  merveilleux 
chandeliers  qui  ne  cessent  de  brûler  à  La  Mecque 
devant  le  tombeau  de  Mahomet.  C'est  ce  guerrier 
prédestiné  qui  domptera  l'orgueil  des  Sarrasins, 
et  qui  soutiendra  la  force  et  la  renommée  des  hé- 
ritiers du  Chevalier  au  Cigne.  » 

Del  lignage  le  Cisne  qui  tant  parest  loiaus  , 
lert  trovée  une  dame  o  nonains  generaus , 
De  li  naistroni  .n.  gemmes  moult  très  emperiaus. 
De  l'une  de  ces  flors  istera  uns  vassaus 
Qui  conquerra  par  force  les  candeliers  royaus 
Qui  ardent  nuit  et  jor,  come  estoile  jornaus. 
Vers  li  ne  garira  ne  chevelus  ne  chaus , 
Moult  fera  à  no  gent  et  paines  et  travaus , 
Onques  li  hoirs  del  Cisne  ne  fu  nul  jor  si  haus. 

Yoilà  donc  une  date  assez  précise.  Ida  de  Bou- 
logne, l'une  des  deux  gemmes  fdles  de  Marie  d'An- 
gleterre, ayant  épousé  en  troisièmes  noces  Renaut 
deDammartin  vers  l'année  1189.  Elle  mourut  en 
1210,  et  il  est  inutile  de  dire  que  la  prophétie  de 
la  vieille  Sarrasine  ne  fut  jamais  réalisée.  La  fille 
unique  de  Renaut  et  d'Ida  fut  mariée  à  Philippe 
de  France,  comte  de  Clermont,  et  n'eut  elle-même 
qu'une  fdle  unique  morte  sans  enfans. 

Et  comme  le  début  de  cette  branche  nous  a 
démontré  qu'elle  avoit  été  composée  pour  faire 
suite  à  la  Chanson  de  la  prise  d'Jnlioche,  alors 
très-célèbre,  il  faut  en  conclure  que  cette  chanson 
d'Antioche  est  antérieure  à  l'année  1190,  épo- 


ANCIENS.  I9t5 

que  à  laquelle  se  rapporte  la  composition  de  la 
branche  des  Enfances  de  Godefroi  de  Bouillon, 

111.  La  troisième  branche  des  poèmes  relatifs  à 
la  première  croisade  est  certainement  la  plus  an- 
cienne ,  la  plus  importante  de  toutes ,  la  seule  à 
laquelle  on  ne  puisse  refuser  un  grand  caractère 
historique;  pour  tout  dire  en  un  mot,  c'est  la 
Chanson  de  la  prise  d'Jntioche,  J'ai  depuis  long- 
temps commencé  sur  cet  excellent  monument  his- 
torique un  grand  travail  que  je  nourris  l'espé- 
rance de  bientôt  publier.  Je  ne  ferai  pas  nn  double 
emploi  en  l'analysant  ici  avec  une  exactitude  minu- 
tieuse :  il  pourra  suffire  de  la  recommander  à 
tous  ceux  qui  voudroient  compléter  leurs  études 
sur  la  première  croisade.  Elle  abonde  en  faits 
nouveaux,  en  révélations  incontestables  et  inatten- 
dues sur  les  événemens  et  surtout  sur  les  person- 
nages. Bientôt,  je  le  répète,  on  jugera  de  la  vé- 
rité de  ces  assertions.  Et  maintenant  que  nous 
avons  rappelé  ce  qui  devoit  distinguer  chacune 
des  branches  poétiques  6?w  Chevalier  au  Cigne,  il 
nous  reste  à  dire  un  mot  de  la  première  leçon  qui 
s'en  présente  devant  nos  yeux. 

Comme  les  Gestes  d'Alexandre  qui  précèdent, 
celles  du  Chevalier  au  Cigne  sont  ornées  de  minia- 
tures grossières  et  pourtant  curieuses.  Au-dessus 
de  chacune  est  une  rubrique  qui,  d'ordinaire,  en 
explique  le  sujet. 

13. 


1 96  FONDS 

I.  F**  92.  «  Ci  commence  li  roumans  dou  Che- 
»  \alier  au  Chisne  et  de  Godefroit  de  Buillon, 
»  comment  il  prist  Jherusalem.  »  Premiers  vers  : 

Signour  or  ascoutés  ke  Dex  vous  doinst  scienche, 
De  lui  croire  et  orer  en  boine  Providence. 
S'orés  boine  cançon  ki  moût  est  de  scilenclie , 
Ains  n'oïstes  si  vraie  en  tout  vostre  jouvente. 
Geste  cançons  ne  viut  noise  ne  bruit  ne  tence , 
Mais  douçour  et  ascout,  e  grant  pais  et  science.  .  . 

II.  F°  98.  «  Com  Elias  et  Mauquares  se  comba- 
»  tirent  ensemble.  » 

III.  F°  402.  «  Com  li  Chevaliers  au  Cisne  fist 
»  gieter  Matabrune  el  fu.  » 

lY.  F**  105.  «  Si  com  nos  baron  en  alerent  le 
»  sepucre  aorer  et  prisent  Andioce  en  leur  voie.  » 
Là   commence   la    deuxième  branche ,  celle  des  . 
Enfances  de  Godefroi  de  Bouillon.  Premiers  vers  : 

Signour  ,  oies  cançon  ki  moût  fait  à  loer , 
Par  itel  convenant  le  vous  puis  jou  conter 
Que  la  viertus  del  ciel  le  vous  laist  ascouter.  .  .  . 

V.  F**  111.  «  Si  com  uns  archevesques  espousa 
»  le  Chevalier  au  Chisne  et  leducoise  de  Buillon.  » 
Le  costume  de  l'archevêque  est  à  remarquer. 

YI.  F°  114.  «  Si  com  li  chevaliers  au  Cisne  tua 
»  Garin  de  Roce  ague.  » 

YII.  F*»  117.  «  Si  com  li  Chevaliers  au  Cisne 
»  enmaine  sa  gent,  et  Mirabiaus  enmaine  sa  femme 
»  qui  faisoit  moût  grant  doel.  » 

YIII.  F^  121.  «  Si  com  li  Chevaliers  au  Cisne 
»  envoia  à  Othon  l'empereor  un  brief ,  et  li  rois 


ANCIENS.  197 

»  Oies  le  fist  lire  à  un  clerc.  »  Curieux  costume  de 
l'empereur,  du  clerc  et  du  messager. 

IX.  F°  424.  «  Si  com  un  palais  ardoit  et  uns 
»  cisnes  vint  avolant  parmi  le  fu,  si  prist  un  cors 
»  d'ivoire.  » 

X.  F°  127.  «  Si  dist  com  on  cauça  le  Chevalier 
»  au  Cisne.  » 

XI.  F°  d3l.  «  Si  com  li  ducoise  de  Buillon  et 
»  Yde  sa  fille  et  li  Chevaliers  au  Cisne  et  li  baron 
»  s'en  vinrent  au  port  u  il  dévoient  passer.  » 

XII.  F°  438.  La  rubrique  est  effacée.  La  mi- 
niature représente  Yda  faisant  dégorger  à  son  en- 
fant le  lait  qu'une  nourrice  lui  a  donné. 

XIII.  F«  442.  «  Si  com  on  fist  Godefroit  ceva- 
»  lier.  »  Miniature  curieuse ,  Godefroi  reçoit  une 
paiiïne  et  non  pas  un  coup  du  plat  de  Tépée  sur  le 
dos  ou  sur  la  tête. 

XIV.  F»  446.  «  Si  con  Godefrois  se  combati  à 
»  Guis.  » 

XV.  F''  449.  fi  Si  con  li  rois  Cornumarans  es- 
»  toit  devant  un  abbés.  » 

XVI.  F°  453.  «  Si  con  Cornumarans  se  combati 
»  rustement  à  Tierri  l'Alemant.  » 

XVII.  F"  457.  «  Si  con  li  Sarrasin  assalirent 
»  Corbarant.  » 

XVIII.  F''  462.  «  Si  con  Pierres  li  hermites 
»  monta  sur  un  asne  et  s'en  ala  à  Roume.  »  C'est 
ici  que  commence  la  troisième  branche  réunie  à 
celle  des  Chétis  ou  Chailis.  Premiers  vers  : 


198  rOxNDs 

Or  ascouté.s  l'istorc  ko  proumis  vous  avon, 
Li  comensaille  en  est  de  la  muete  Piéron , 
Né  fu  en  Hermenie ,  si  avoit  sa  maison  ; 
Ames  fu  et  crémus  de  la  tiere  environ.  .  . 

XIX.  F  165.  «  Si  con  Bauduins  et  Godefrois 
»  s'en  vont  vers  Jérusalem  et  se  départirent  de 
»  leur  mère,  moût  tenrement  plorant.  » 

XX.  F**  170.  «  Si  con  Solimans  et  sa  gent  s'en- 
»  fuient  hors  de  Nique.  » 

XXI.  F°  173.  «  Si  con  Bauduins  et  sa  conpai- 
»  gnie  se  combatirent  as  Sarrasins.  » 

XXII.  F*»  178.  «  Si  con  no  crestien  sont  devant 
»  Andioce.  » 

XXIII.  F°  181.  «  Si  com  li  paient  prisent  Ke- 
»  naut  Procet  et  le  batoient  niout  laidement.  » 

XXIV.  F*>  186.  «  Si  con  li  Paien  aorent  Ma- 
»  hon.  » 

XXV.  F°  189.  «  Si  con  Bauduin  envoia  par  me- 
»  sages  pour  souscours  au  roi  Corbadan.  » 

XXVI.  F°  193.  «  Si  con  no  baron  montèrent  as 
»  murs  d' Andioce.  » 

XXVIL  F°  197.  «  Si  con  la  mère  Corbaranl 
»  prent  congié  à  lui.  » 

XXVIII.  F°  202.  «  Si  con  Corbarans  estoit  en 
»  un  chastel  et  regardoit  no  baron.  » 

XXIX.  F*»  206.  «  Si  con  Godefrois  de  Buillon 
»  Irença  la  tieste  à  Brohados.  » 

XXX.  F"  209.  «  Si  con  Corbarans  s'enfui.  » 

XXXI.  F"  214.  «  Si  con  Ricard  de  Caumont  se 
»  combat  à  Sorgale.  » 


ANCIENS.  199 

XXXII.  F"  218.  «  Si  con  Corbarans  s'en  rêva 
«  et  Ricars  à  faire  balaillc.  » 

XXXIII.  F*»  223.  «  Si  con  Bauduins  se  combat  à 
»  un  serpent.  » 

XXXIV.  F"  227.  «  Si  con  une  serpente  enporte 
»  Jehan  d'Alis.  Harpin  de  Boorges  en  domaine 
»  grant  duel.  » 

XXXV.  F^  229.  «  Si  con  quatre  vuivres  vinrent 
»  viers  Harpin.  » 

XXXVI.  F°  234.  «  Si  con  Jehans  d'Alis  et  si 
»  home  se  corn  bâtent.  » 

XXXVII.  F«  238.  ^(  Si  con  li  rois  de  Jherusa- 
»  lem  estoit  à  ses  fenestres  et  il  vit  l'ost  des 
»  François.  » 

XXXVIlï.  F°  242.  «  Si  con  li  rois  de  Jherusa- 
»  lem  et  nostre  gent  se  combatirent.  » 

XXXIX.  F-  246.  «  Si  con  li  rois  Godefrois  li- 
>j  vra  à  Raimon  de  S.  Giles  une  escièle  de  gens.  » 

XL.  F°  249.  «  Si  com  li  rois  de  Jherusaîem 
»  maine  moût  grant  duel.  » 

XLI.  F*  253.  <i  Si  con  no  baron  aloient  à  pro- 
»  cession  et  trovèrent  un  hermite  sor  le  mont 
»  d'Olivet,  qui  lor  dona  conseil  de  prendre  Jlieru- 
»  sa  lem.  » 

XLII.  F"  257.  «  Si  con  li  rois  Godefrois  fu  co- 
»  ronés.  » 

XLIII.  F°  262.  «  Si  con  li  amiraus  seoit  sor  un 
»  faudestuel.  » 


200  FONDS 

XLIV.  F*"  265.  «  Si  cou  li  rois  Godefrois  et 
»  Marbrin  se  combatirent.  » 

XLV.  F**  270.  «  Si  corn  Tornicans  et  Tumas  de 
»  Marie  se  combatirent.  » 

Les  derniers  vers  sont  : 

Or  comence  cançons ,  jà  millor  n'en  orésj 
Cornent  Acre  fu  prise  et  les  autres  cités , 
Et  Sur,  et  Tabarie  où  Turs  avoient  niés, 
Et  si  corne  li  temples  fu  des  barons  puplés, 
Et  l'ospitaus  assi  à  Jhesus  fu  sacrés. 
Al  temple  pour  servir  fu  Harpins  adonnés. 

La  suite  se  retrouve  dans  le  volume  du  Supplé- 
ment François  coté  n"  105. 

N«  7190  \ 

798.  LA  GESTE  d' ALEXANDRE. 

Volume  in-4o  raediocri  vélin,  107  feuillets  à  deux  colonnes;  xni«  siè- 
cle. Relié  en  veau  racine  à  l'aigle  de  France  sur  les  plats,  au  chiffre  de 
Napoléon  sur  le  dos. 

Fonds  Baluze,  n»  135. 

Les  premiers  et  les  derniers  feuillets  ont  été  en- 
levés. Le  texte  paroît  fort  bon  et  bien  transcrit. 
Au  f"  42  v**  se  trouve  la  première  grande  initiale, 
qui  se  rapporte  au  début  de  la  branche  de  Jérusa- 
lem. 

Alexandre  trespasse  la  tere  de  Sulie, 

Droit  vers  Jérusalem  a  sa  voie  accueillie,  .  . 

Fo  48  v°  nouvelle  initiale,  pour  indiquer  la  bran- 
che de  la  mort  de  Darius  : 


ANCIENS.  201 

Ce  fu  el  mois  de  mai  un  poi  devant  l'issue , 
Quant  l'erbe  reverdist  et  ele  point  menue, 
Qu'Alexandres  li  rois  à  sa  gent  esméue 
Poraler  desus  Daire  à  la  teste  chenue.  .  . 

po  102  \o  fin  de  la  branche  qui  précède  la  mort 
d'Alexandre  et  raconte  la  trahison  de  ses  généraux. 
Le  f"  103  offre  une  grande  initiale  : 

A  l'essue  de  mai  tout  droit  en  ce  termine 
Que  li  biaus  tans  revient  et  y  ver  se  décline , 
Fu  à  Bologne  droit  nez  d'une  Sarrazine.  .  . 

Il  faudroit  au  lieu  de  ce  dernier  vers  : 

Fu  droit  à  Babylone,  nés  d'une  Sarrasine.  .  . 

C'est  la  dernière  branche.  Le  dernier  feuillet 
conservé  finit  avec  ces  deux  vers  : 

Clycon  donas  Persie  et  Toscane  et  Baudas , 
£t  moi  qui  laîcns  ière  chevaliers  assez  bas.  . . 

N°7190^ 

799.    LE  ROMAN   d'aLIXANDRE    EN    PROSE.    PAR  UN 
ANONYME. 

Volume  in-f»  parvo  vélin,  75  feuillets  à  deux  colonnes,  initiales; 
XV»  siècle.  Relié  en  Tcau  racine,  à  l'aigle  de  l'empire  sur  les  plats  et  au 
chiffre  de  Napoléon  sur  le  dos. 

Fonds  Baluze,  anc.  n»  150. 

Ce  roman  fort  mal  écrit  et  fort  ennuyeusement 
composé,  rappelle  cependant  les  principaux  épiso- 
des de  la  grande  chanson  de  geste.  Voici  la  pre- 
mière rubrique  :  «  En  l'onneur  de  nostre  seigneur 
»  Jhucrist.  Amen.  Cy  commence  le  roumans  et  la 


202  FOiNDS 

M  vie  du  roy  Alixandre  qui  fu  lilz  de  Nectanebus, 
»  roy  d'Egypte.  Et  premièrement  l'iutitulation  et 
»  la  prologue.  »  Premiers  mots  du  texte  :  «  Puis 
»  que  le  premier  homme  d'humain  lignage  fut 
»  créé  à  l'y  mage  de  son  créateur  le  roy  de  gloire, 
»  notre  seigneur  qui  le  voult  honnourer  sur  toutes 
»  créatures  lui  donna  connoissance  de  savoir  es- 
»  lire  le  bien  du  mal,  »  etc. 

Ce  volume  d'une  bonne  écriture  a  été  exécuté 
par  Thierry  du  Rosel  en  1461,  comme  l'indique 
l'explicit. 

No  7190^. 

800.  LES  GESTES  d'aLEXANDRE. — LE  ROMAN  ENVERS 
DE  JUDAS  MACHABÉE  PAR  GAUTIER  DE  BELLEPERCHE 
ET    PIERRE  DU   RYER. 

Volume  in-f°  parvo  vélin,  2j8  feuillets  à  deux  colonnes,  miniatures, 
vignettes  et  initiales;  fin  du  xm*  siècle.  Relié  en  veau  marbré  au  cbiffre 
de  Napoléon  sur  le  dos. 

Fonds  Baluze,  n"  148. 

Beau  manuscrit  orné  de  petites  miniatures  d'un 
dessin  très-délicat.  Dans  l'origine,  Judas  Machahée 
formoit  un  volume  séparé  des  Gestes  d'Alexandre, 
Il  ne  faut  donc  pas  rapporter  à  celles-ci  les  indi- 
cations de  date  et  de  propriété  qui  se  trouvent  à 
la  fin  du  Judas  Machabée.  C'est  Bourdelot,  au- 
teur présumé  des  notes  qui  sont  en  tète  de  chacun 


ANCIENS.  203 

des  deux  poèmes,    qui  les  auroit  réunis  vers  le 
commencement  du  xyif  siècle. 

La  leçon  ^Alexandre  diffère  beaucoup  de  tou- 
tes les  autres.  Le  copiste,  sans  doute  trouvère 
lui-même,  s'est  permis  ici  de  fréquentes  additions. 
Il  a  même  changé  la  disposition  des  branches 
et  par  conséquent  des  grandes  initiales.  Commen- 
cement : 

Qui  vers  de  bone  estore  iVeut  entendre  et  oïr 

Pour  prendre  boin  essample  de  proueche  acuellir.  .  . 

F®  22,  charmante  miniature  représentant  la  fa- 
meuse digue  élevée  par  Alexandre  sous  les  murs 
de  Tyr.  La  digue  est  ici  convertie  en  un  château 
mobile.  C'est  là  que  commencent  lesFuerres  de  Ca- 
dres par  un  vers  plus  correct  que  celui  du  msc. 
6985,  cité  plus  haut  t.  III,  p.  103. 

Devant  les  murs  de  Tyr  là  dedens  en  la  mer 
Li  rois  de  Macédoine  fist  .i.  castel  freiner. 

F<>  34,  petite  miniature  représentant  le  combat 
d'Alexandre  contre  Gadifer.  —  F^  53,  vue  de  l'en- 
trée d'Alexandre  dans  Jérusalem.  — F**  47,  la  fin 
de  la  branche  des  Fuerres  de  Gadres  n'est  pas 
indiquée;  le  nom  ô! Alexandre  de  Paris  est  omis, 
et  celui  de  Lambert  le  Cori  n'est  rappelé  que  de  la 
manière  suivante  : 

Si  vous  dirai  de  Daire  c'Alixandres  conquist, 
De  Porus  le  roi  d'Inde  que  cacha  et  ocisti 
Et  des  bones  Artu  que  cerqua  et  que  quist  : 
Del  duc  de  Palatine  qu'il  mata  et  ocist; 
Et  de  le  vois  des  arbres ,  ce  que  de  sa  mort  dist. 


204  FONDS 

Et  si  coni  Appollum  s'imaige  contrcfist; 

De  Gos  et  de  Margos  que  il  enclosl  et  prist, 

Que  jamais  n'en  istront  jusqu'au  jor  antecrist  ; 

Et  de  la  fort  cité  Babilone  c'asist , 

Et  si  com  Aristotes  l'entroduist  et  aprist. 

La  vérité  de  l'oistre  si  cum  Lucas  l'escrit, 

.1.  clers  de  Castiaus  fort  Lambers  li  tors  le  fîst, 

Le  latin  en  roman  où  ce  estoit  le  mist. 

La  bataille  de  Porus  et  les  merveilles  de  VJnde 
commencent  au  P  49  par  un  couplet  différent  de 
celui  des  autres  leçons  : 

Ce  fu  ce  mois  de  mai  que  fait  caut  et  seri 
Que  cil  bos  raverdisent  et  cil  pré  sont  flori.  .  . 

F**  63,  miniature  indiquant  l'arrivée  d'Alexan- 
dre aux  arbres  des  pucelles, 

F°  74,  deuxième  branche  des  Yœux  du  paon  : 

Ce  fu  el  mois  de  mai  que  florissent  ja-din  , 
Que  cil  oiselet  cantent  sauef  en  lor  latin. 

F°  79,  expédition  d'Alexandre  en  Chaldée.  Cette 
branche  qui  continue  celle  de  V entrée  de  Babylone, 
est  mutilée  danslemsc.  6985.  (Voy.  t.  III,  p.  106.) 
L'initiale  se  rapporte  ici  à  ces  deux  vers  : 

Alixandres  cevauche  à  loi  d'empcreour, 
Amasone  a  conquest  et  Inde  le  major ,  — 
Saisie  Babilone  et  de  Babel  la  fur. 

F^.  89,  deuxième  branche  de  la  Signification  de 
la  mort  d' Alexandre  : 

A  l'entrée  de  mai  tôt  droit  en  cel  termine.  .  . 

Elle  est  complète  ici,  et  suivie  d'une  dernière 


ANCIENS.  205 

branche  intitulée  la  Vengeance  de  la  mort  Alixan- 
dre  : 

De  la  mort  Alixandre  avés  oï  assés 

Cornent  fu  par  les  sers  li  rois  empoisonnés.  . . 

Voici  le  dernier  couplet  de  toute  la  geste  : 

Ensi  doit-on  mener  traitors  losengier. 
En  itele  manière  que  m'oés  tesmoignier 
Fu  vengiés  Alixandres  qui  tant  fist  à  prisier. 
Cil  dame  Dex  de  glore  qui  tout  a  à  jugier 
Si  ait  merci  de  s'ame ,  se  on  en  doit  prier. 
Ci  défaut  la  matera  n'en  sai  avant  nonchier, 
Et  celui  qui  l'escrit  garde  Dex  d'encombrier. 
Et  qui  le  fist  escrire ,  Dex  li  puist  otrier 
Pais  et  plenté  et  joie  quanques  ore  mestier 
A  prodome  servir,  por  son  cors  aaisier; 
Et  quant  ara  vescu  son  aage  plenier 
En  paradis  en  face  o  Dieu  l'ame  herbergier. 
—  Ex[>licit  et  fine  Alixandres. 

En  résumé,  si  jamais  la  geste  d'Alexandre  trouve 
un  éditeur,  comme  elle  en  seroit  fort  digne,  on 
pourra  consulter  avec  fruit  la  leçon  du  manuscrit 
7190^. 

II.   ROMAN    HE   JUDAS   MACHABÉE.   (F'*  105.) 

L'auteur  de  ce  poème  est  un  arbalétrier  nommé 
Gautier  de  Belleperclie,  réclamé  comme  Picard  par 
Fauchet  et  l'abbé  De  Longcliamps,  comme  Bour- 
guignon par  La  Croix  du  Maine,  et  comme  Nor- 
mand par  l'abbé  de  La  Paie.  Il  résulte  de  toutes 
ces  prétentions  contraires  que  l'on  ne  sauroit  dire 
en  quelle  ville  et  même  en   quelle  province  de 


206  FONDS 

France  naquit  Gautier  de  Belleperche.  Le  copiste 
auquel  nous  devons  la  conservation  de  son  ouvrage 
paroît  avoir  suivi  le  dialecte  de  l'Ile-de-France  ou 
de  la  Champagne;  mais  il  n'en  faut  rien  conclure 
absolument  pour  résoudre  la  question  d'origine. 
Il  est  seulement  certain  que  le  roman  de  Judas 
Machabée  fut  commencé  dans  le  xiii^  siècle  et  avant 
L'année  1280.  A  cette  dernière  époque  un  trouvère 
fort  médiocre ,  Pierre  du  Ries,  s'avisa  de  lui  don- 
ner la  conclusion  qui  lui  manquoit,  en  racontant 
la  mort  de  Judas  et  les  événemens  décrits  dans  les 
chapitres  8,  9,  10,  il  et  12  du  I«''  livre  des  Ma- 
chabées.  Pierre  du  Ries  nous  apprend  lui-même  le 
point  auquel  Gautier  de  Belleperche  avoit  laissé 
son  ouvrage  : 

Aïtant  vous  ai  à  fin  mis 

Cest  romans  que  nous  fist  GauUers 

De  Belleperce  arbalestieis. 

Et 'Se  nostres  livres  fin  a  , 

Gautiés  pas  ne  le  parfîna  , 

Et  disl  que  jà  nel  fineroit 

Por  Judas  qu'en  la  fin  moroit  ; 

Né  n'estroit  jà  à  ce  amor^ 

Que  tel  chevaliers  presist  mors. 

Et  se  Gautiers  le  commencha, 

Pieros  du  Ries  dès-lors  en  cha 

Remist  au  parfaire  son  us 

Que  li  premiers  Demetrius 

Occist  sou  oncle  Antioclion , 

Come  mauvais  ,  en  traïson. 

Et  (»or  ce  quM  n'en  fust  mentère 

Ot  de  la  Bible  la  matère.  (F*  218  et  dernier.) 

Immédiatement  après  ces  vers,  le  copiste  du 


ANCIENS.  207 

manuscrit,  qui  peut-être  étoil  Pierre  du  Ries  lui- 
même,  a  écrit  : 

Mil  et  .11.  cent  et  quatre  vins, 
De  ce  me  fai-je  drois  devins, 
Fil  lors  partrovés  cis  romans , 
Tesraoing  les  eskevins  dormans. 

Quels  étoient  ces  échevins  dormans  ?  d'aventure, 
ceux  de  la  petite  ville  de  Dormans ,  entre  Éper- 
nay  et  Château-Thierry?  Je  me  garderai  de  l'assu- 
rer, dans  la  crainte  des  réclamations  de  la  ÎNor- 
mandie,  de  la  Bourgogne  et  de  la  Picardie.  Il  suffît 
de  remarquer  que  le  roman  de  Judas  Machabée 
fut  achevé  avant  l'année  1281  ,  et  que  l'ouvrage 
de  Gautier  de  Belleperche  pourroit  bien  être  d'un 
demi-siècle  antérieur  à  celui  de  Pierot  du  Ries. 

Ce  poème  ennuyeux ,  fatigant  et  surchargé  de 
récits  belliqueux,  n'a  pas  moins  de  23,000  vers, 
et  les  premiers  20,000  sont  l'ouvrage  de  Gautier. 
En  voici  le  début  : 

Cil  ki  peu  set  et  peu  aprent, 
Petit  gaaigne  et  petit  prent , 
Ne  peut  monter  en  nul  grant  pris; 
Ne  nus  n'ara  jà  tant  apris 
De  maistrie  ne  de  savoir 
Qu'il  puist  une  grant  les  avoir 
Por  son  sens  celer  ne  reponre.  .  . 
Longuement  a  esté  enclose 
L'istoire  et  téue  et  coverte  ; 
Or  ert  séue  et  descouverte, 
Par  moi  qui  oi  à  non  Gautiers 
De  Beleperclie ,  arbalesliers  j 
Et  si  vos  voil  faire  savoir 


208  FONDS 

Que  je  nel  fas  por  nul  avoir , 
Por  promesse  ne  por  loier , 
Mais  por  bone  gens  raloier , 
£t  por  moi  méisrae  déduire.  .  . 

Yoy.  l'Hist.  litt.  de  la  France,  t.  XXI,  article 
Gautier  de  Belleperche, 

Avant  d'appartenir  à  Julien  Brodeau ,  le  ma- 
nuscrit de  Judas  Machabée  étoit  la  propriété  de 
Fauchet,  qui  a  mis  une  note  en  tête  du  premier 
feuillet ,  et  plusieurs  explications  et  corrections 
marginales  dans  le  courant  du  récit.  Au  xv'  siècle, 
il  appartenoit  à  l'un  des  pères  de  notre  histoire 
générale,  Nicolas  ou  Nicole  Gilles,  dont  voici  la 
souscription  autographe  (^"218  r°)  :  «  Pertinet  Ni- 
»  colao  Gilles,  domini  nostri  régis  notarié  et  se- 
»  cretario,  ejusque  in  caméra  compotorum  clerico. 
»  Et  émit  Turonis  à  Johanne  Dussaou  Bellijoci , 
»  propè  Loches.  In  mense  Januarii  M".  CCGC. 
»  octuag"'''  tertio.  »  En  effet  la  signature  de  ce 
Diisseau  est  au  v°  du  même  feuillet. 

Les  critiques  ne  nous  ont  pas  appris  jusqu'à 
présent  que  Nicolas  Gilles  ait  été  clerc  de  la  cham- 
bre des  comptes ,  mais  seulement  secrétaire  du  tré- 
sor. La  date  de  4483  est  d'ailleurs  la  plus  ancienne 
dans  laquelle  figure  son  nom.  La  première  édi- 
tion de  ses  Annales  et  Chroniques  est  de  1492, 
in-4*». 


ANCIENS.  209 


N°7190\ 

801.    LES    GESTES  d'aLEXANDRE. 

Volume  in-f»  parvo  vélin  de  199  feuillets  ii  deux  colonnes ,  miniatures 
et  initiales;  commencement  du  xiii«  siècle.  Relié  en  maroquin  rouge. 

Fonds  de  Cangé ,  n»  1 1  bis. 

Ce  numéro  comprend  deux  manuscrits  :  le  second, 
d'une  date  plus  récente,  a  été  joint  par  Cangé  au 
premier  comme  son  complément;  il  forme  les  feuil- 
lets 192  à  199.  Le  premier  avoit  été  précédemment 
acquis  par  le  même  Châtre  de  Cangé  à  la  vente 
d'Anet,  en  1724t,  pour  la  somme  de  70  francs.  Il  pro- 
venoit  de  l'ancienne  librairie  de  Castres ,  comme 
on  le  voit  d'après  les  lignes  suivantes  tracées  à  la 
fin  de  la  2^^  col.  v**  du  f°  191.  «  Ce  rommans  est 
»  à  très  hault  et  très  puissant  prince  le  roy  de 
»  Hongrie ,  de  Jérusalem  et  de  Sicille ,  conte  de 
»  la  Marche  et  de  Castres  ;  —  et  depuis  au  duc  de 
«Nemours,  conte  de  la  Marche,  son  fils.  —  Jac- 
»  ques  pour  Castres.  »  Jacques  de  Bourhon,  roi  de 
Hongrie,  mort  cordelier  à  Besançon  en  li38, 
eut,  de  Béatrix  de  Navarre,  Éléonor  de  Bourbon 
laquelle  épousa  Bernard  d'Armagnac.  Jacques  de 
Nemours,  exécuté  aux  halles  en  1477,  étoit  son 
petit-fils. 

Disons  au  moins  (juelque  chose   de  la  célèbre 

VI.  U 


210  FONDS 

collection  d'Anel.  Diane  de  Poitiers  avoit  rassem- 
blé une  admirable  bibliothèque  dans  cette  rési- 
dence, que  Henry  II  avoit  fait  construire  pour 
elle.  Anet  passa  ensuite  dans  la  maison  de  Bourbon- 
Yendôme,  et  les  enfans  de  Gabrielle  d'Estrées 
augmentèrent  beaucoup  la  Librairie.  En  1718  , 
la  mort  de  Marie-Anne  de  Bourbon-Condé ,  du- 
chesse douairière  de  Vendôme ,  fit  entrer  Anet 
dans  la  maison  de  Condé.  Et  le  15  novembre  1724, 
après  la  mort  d'Anne  de  Bavière,  duchesse  douai- 
rière de  Bourbon  ,  la  Bibliothèque  fut  vendue  à 
Tencan  sur  un  méchant  catalogue  dressé  par  le 
libraire  Gandouin  et  devenu  fort  rare  aujourd'hui. 
C'est  d'Anet  qu'est  déjà  venu  le  volume  précédem- 
ment décrit  N*'  6985\ 

Le  manuscrit  que  nous  avons  sous  les  yeux , 
fort  imparfait  et  mutilé  en  plusieurs  endroits,  est 
devenu  précieux  par  les  notes  et  les  additions  que 
Cangé  a  écrites  sur  les  marges,  aux  interlignes,  et 
sur  les  feuilles  de  garde. 

Voici  les  branches  principales  : 

I.  «  Les  Enfances  d'Alixandre.  »  (F°  1.)  Ici,  le 
scribe  a  écrit  Ogier  dans  le  vers  souvent  cité  : 

Je  ne  vous  comenc  pas  de  Laudri  ne  à'Ogier.  .  . 

II.  «  Coment  Alixandres  asiet  le  chastel  de  Tyr  » 
ou  les  Ftierres  de  Cadres  (fo  21  v'^).  A  la  fin  de 
cette  branche  ne  sont  mentionnés  ni  Alexandre 
de  Bernay,  ni  Lambert  le  Corl.  Cela  est  remarqua- 


ANCIENS.  211 

ble  dans  une  leçon  qui  est  peut-être  la  plus  an- 
cienne de  toutes. 

III.  «  Aristotequi  enseigne  Alixandre.  »  (F^SO  y°.), 

IV.  «  Cornent  Alixandres  \ient  en  la  terre  Po- 
»  rus  d'Inde;  »  ou  la  bataille  de  Porus  et  les  mer- 
veilles de  l'Inde.  (F''  5i  r^) 

V.  «  L'entrée  d'Alixandre  dans  Babylone.  » 
(Fo77).  Cette  branche,  dont  la  fin  n'est  pas  con- 
servée dans  le  iiisc.  6985 ,  qui  est  notre  point  de 
départ,  est  ici  entière  comme  dans  le  msc.  6987. 
(Vo).  t.  ni,  pag.  106  et  499.) 

VI.  «  Les  Yoeux  du  paon.  Première  branche, 
intitulée  seulement  ici  :  «  Coment  Alixandres  en- 
»  contra  Cassaneus  du  Larris,  le  frère  Gadifer  du 
»  Larris.  »  (FM07  y\) 

Cette  branche  se  subdivise  en  quatre  autres  : 
1°  «  La  bataille  ou  li  baudrains  fu  pris.  »  (F°  111.) 
2°  «  Li  jeus  du  roy  qui  ne  ment.  »  (F°  118.) 
3°  «  La  pais  de  Gadifer  et  d'Emenidon.  »  (F"  123.) 
4°  «  Li  jeus  des  Eschis.  »  (F»  125.) 

VIL  «  Les  veuz  du  poon.  »  Deuxième  branche. 
(F»  132.)  Comme  au  msc.  7190%  f«  74. 

VIII.  «  Signification  de  la  mort  d'Alixandre.  » 
Branche  différente  de  celle  du  msc.  7190^, 
f»  89.  Elle  est  intitulée  ici  :  «  Uns  monstres  qui 
))  fu  menez  devant  Alixandre.  »  (Fo  168.) — Cette 
branche  est  ici  complète  et  comprend  les  regrets 
de  la  mort  d'Alexandre,  commençant  ainsi  : 

14. 


212  FONDS 

Mout  fu  grant  la  dolour  quant  li  rois  fu  fenis.  (Fo  173.) 

IX.  «  La  vengeance  de  la  mort  d'Alixandre.  » 
(F«  d79.)  Elle  diffère  de  celle  que  renferme  le 
msc.  7190^,  et  commence  ainsi  : 

Seignours  or  fêtes  pais,  un  petit  m'entendes , 
Le  sens  de  nul  sage  home  ne  doit  estre  celés. 

L'auteur  s  est  nommé  dans  le  second  couplet , 
non  pas  Jean  Nivelon,  comme  je  l'ai  dit,  t.  in, 
p.  102,  mais  Jehan  li  Nevelais  : 

Seignors  or  fêtes  pès ,  un  petit  vous  tesiés, 

S'orrés  bons  vers  noviax  ,  que  li  antre  sont  viez. 

Jehan  li  Nevelais  fu  moult  bien  afaitiez , 

A  son  ostel  se  sist,  si  fu  joians  et  liés. 

Uns  chanticrres  li  lut  d'Alixandre  à  ses  piez, 

Et  quant  il  a  oï  si  fu  grains  et  iriez, 

Et  dist  moult  iert  dolens  s'encore  n'iert  vengiez. 

D'un  fu.  nés  de  Candace  en  a  vers  comcnciez 

Bien  dis  et  bien  ditez,  bien  fez  et  rimoiez; 

Encore  sera  il  del  conte  Henri  liez  ; 

Cil  est  sor  tout  li  mons  de  donner  efforciez , 

Sages  est  et  cortois  <t  preus  et  afeiiez, 

Et  aime  les  églises  et  honore  clorg'ez , 

Les  povres  gentilz  homes  n'a-il  pas  abessiez, 

Ançois  les  a  très-bien  levez  et  essauciez 

Et  douées  les  terres ,  les  rentes  et  les  fiez, 

Jà  de  douer  ne  fu  son  pers  apareillez.  .  .  . 

Ce  début  a  bien  son  importance.  On  y  voit 
que  Jean  le  Nevelais  écrivit  la  bi  anche  de  la  Yen- 


ANCIENS.  213 

geance  d' Alexandre ,  long-temps  après  que  les  pré- 
cédentes gestes  eurent  été  composées  par  Lam- 
bert le  Cort  et  les  autres.  On  voit  encore  ici, 
chose  rare,  qu'au  lieu  de  consulter  des  traditions 
historiques,  le  Nevelais  laisse  à  son  imagination  le 
soin  de  trouver  la  punition  des  assassins  d'A- 
lexandre. Mais  à  quelle  époque,  dans  quelle  pro- 
vince vivoit  l'auteur?  La  mention  du  comte 
Henry  doit  nous  servir  de  guide  dans  cette  recher- 
che; il  étoit  Champenois.  D'ailleurs,  les  éloges 
donnés  à  l'extrême  libéralité,  à  la  piété  de  ce 
prince,  ne  conviennent  parfaitement  qu'au  comte 
Henry  P'^  de  Champagne,  surnommé /e  Zar^e,  et 
fondateur  de  la  belle  église  de  Saint-Étienne  de 
Troyes,  de  l' Hôtel-Dieu  de  la  même  ville,  et  d'un 
grand  nombre  de  chapitres  de  chanoines  dans  ses 
états.  Joinville  a  rapporté  de  sa  magnificence  plu- 
sieurs témoignages  curieux.  Il  suivit  Louis  VU  à 
la  Terre  sainte,  revint  vers  1 1 45,  et  mourut  en  i  180. 
Son  fils,  Henry  H  lui  succéda,  qui  mourut  en  1197. 
Sans  doute ,  Jean  le  Nevelais  pourroit  avoir 
adressé  ses  éloges  au  deuxième  Henry  ;  mais  en  ce 
cas-là  ilauroit  fait  quelque  allusion  à  la  haute  ré- 
putation de  largesse  laissée  par  le  père  de  son 
protecteur.  Et,  quoi  qu'il  en  soit,  le  règne  de 
Henry  H  étant,  comme  celui  de  Henry  h\  renfermé 
dans  le  xii^  siècle,  il  faut  nécessairement  reporter 
à  ce  temps-là  la  composition  de  l'une  des  dernières 
branches    des  gestes   d'Alexandre.   Certainement 


*2l4  FONDS 

riea  ne  pouvoit  mieux  justifier  ce  que  nous  avons 
conjecturé  ailleurs  de  la  date  des  branches  pré- 
cédentes. Pour  le  troisième  Henry  de  Champa- 
gne, mort  vers  la  lin  du  xnr  siècle,  la  mention 
de  Nivelais  ne  sauroit  lui  convenir,  puisqu'on  re- 
cevant la  couronne  de  comte  ce  prince  avoit  hé- 
rité du  royaume  de  Navarre;  le  poète  n'auroit 
donc  pas  manqué  de  lui  donner  le  titre  de  roi. 

Jean  le  Nevelais  étoit  originaire  de  Troyes  sui- 
vant de  grandes  apparences ,  et  Fauchet  l' avoit 
conjecturé  avant  nous,  «  y  ayant  encore,  »  ajoute- 
t-il  en  4581,  «  une  honnête  famille  à  Troyes  por- 
»  tant  le  nom  de  Nevelet.  »  Ce  n'est  pas,  comme 
l'a  dit  La  Monnoye,  à  cause  de  ces  Nevelet  que  le 
bon  Fauchet  a  écrit  le  nom  de  notre  trouvère,  le 
Nevelois  ou  Nevelet  ;  m^iïs  bien  parce  que  la  leçon 
que  nous  avons  sous  les  yeux  porte  le  Nevelais.  La 
Croix  du  Maine,  Geoffroy  Thory  et  Fauchet  assi- 
gnent aux  ouvrages  de  ce  poète  la  date  de  1193; 
Ginguené  dans  \ Histoire  littéraire  s'est  rangé  de 
leur  avis,  (t.  XY,  p.  127)  :  à  l'occasion  de  Nevelais, 
Duverdier  a  extrait  de  Fauchet,  sans  l'avouer,  un 
excellent  article  de  philologie  françoise  auquel  je 
renvoie  mes  lecteurs. 

X.  «  Le  rester  du  paon.  »  Comme  on  l'a  déjà 
dit,  cette  partie,  écrite  au  xv"  siècle,  a  été  ajoutée  au 
manuscrit  et  n'y  est  pas  adhérente.  Dans  l'ordre 
chronologique,  elle  devroit  précéder  la  Signification 
d^  la  mort  Alexandre.  Premiers  vers  : 


ANCIENS.  215 

Quant  Porrus  h  yndois  et  tuit  si  compaignon 
Oreiit  par  révérence  et  en  grant  dévotion 
Loenges  et  mercis  rendues  au  Poon.  .  .  . 

Cette  branche  a  un  peu  plus  de  1250  vers,  et  finit 
ainsi  : 

Et  li  roys  Alixandres  en  Babiloine  ala. 
Las!  por  quoi  i  aloit?  on  l'i  enpoissonna. 
Par  force  tout  le  mont  vainqui  et  conquesta. 
Et  lors  qu'il  Tôt  conquis,  crramnient  le  lessa. 
Ci  finent  du  Poon  li  veu  c'on  i  voua  ; 
Benoit  soit  qui  de  cuer  por  celi  proiera 
Qui  la  matire  prist  d'AlIxandre  et  rima, 
Et  qui  en  prière  l'acomperagnera 
Celui  qui  du  Poon  les  veus  y  ajousta  ; 
Et  especialment  ccli  qui  y  enta 
Le  restor  du  Poon  que  cil  entroblia , 
A  tous  les  autres  veus  cmprit  et  compassa, 
Et  cornent  mercier  Ellyot  espoussa 
Corne  li  roys  le  prist  assist  et  accorda, 
Et  com  Emmenidas  la  nièce  maria 
A  jone  Gadifer  quant  à  lui  s'acorda. 
—  Kxplicit  du  Poonj  bien  ait  qui  les  lira. 


21()  voyvs 


po7J9()5.5. 

802.  ROMAN  DE  FLORIMONÏ  EN  VERS,  PAR  AIMÉ  DE  VA- 
RENNES.  LES  GESTES  d'aLEXANDRE. 

Volume  in-f"  mediocri  vélin  de  101  feuillets  à  trois  colonnes,  troi 
miniatures,  initiales;  xiii«  siècle.  Cartonné. 

Fonds  de  Colbert,  n»  1506. 

Les  deux  premiers  feuillets  sont  d'anciennes 
feuilles  de  garde,  de  la  main  du  copiste  de  tout  le 
reste.  Elles  contiennent  un  fragment  de  Parteno- 
peus  de  Blois,  en  552  vers,  dont  les  premiers  sont  : 

Ne  l'avoit ,  nus  bons  entresait 

Ne  s'esjoie  de  son  deshait 

Ne  s'elle  dort  ne  s'elle  veille.  .  .  . 

Pour  Florimonl,  voyez  ce  que  nous  en  avons  dit, 
t.  III,  p.  9  à  53.  Les  Gestes  d'Alexandre,  qui  com- 
mencent au  P  50,  offrent  six  grandes  initiales, 
outre  celle  de  début;  la  première  au  f°  82,  avec 
les  enseignemens  d'Aristote  : 

Or  entendez ,  Signor,  que  ceste  estoire  dit , 

De  Daire  le  Porsant  k'Alixandres  conqiiist.  .  . 

La  verte  de  l'estoire  si  corn  li  rois  le  fist, 

Uns  clers  de  Chasteldun  Lambers  li  Tors  l'escripst. 

La  seconde  est  au  f""  83 ,  avec  la  Bataille  de  Pa- 
rus : 


ANCIENS.  217 

Ce  fu  el  mois  de  mai  un  poi  devanf  l'issue. 

La  troisième  est  au  f«  85  : 

A  l'aube  apparissant  sont  d'ambes  pars  monté. 
Tous  furent  de  bataille  garni  et  apresté.  .  .  . 

La  quatrième  f*  95  : 

Ce  fu  après  esté  corne  ivers  entra 

Que  li  rois  Alixandres  iceste  gcnt  trova.  .  . 

Aux  folios  126  \°  et  d27  r^  sont  deux  miniatures 
agréablement  faites,  montrant  comment  Alexandre 
gravit  jusqu'au  paradis  terrestre.  La  cinquième 
initiale  est  au  f*  129,  devant  la  seconde  partie  de  la 
signification  de  la  mort  d'Alexandre  : 

A  l'issue  de  mai  tout  droit  en  cel  termine.  .  . 

La  sixième  et  dernière  se  rapporte  à  la  Vengeance 
de  la  mort  Alexandre ,  f.  134  : 

De  la  mort  Alixandre  oït  avez  assez.  .  .  . 

Le  dernier  couplet  de  cette  dernière  branche 
commence  et  finit  par  ces  vers  : 

Pris  est  Ântipater,  cni  qu'en  poist  ne  oui  non , 
Cantlus ,  cil  de  Malite  le  met  en  sa  prison.  .  , 
—  Et  mis  l'ont  en  tel  liu  où  mais  ne  le  verront , 
Et  cil  li  respondi  :  Et  nous,  que  là  feron? 

La  feuille  de  garde  de  la  fin  contient  un  frag- 
ment de  la  deuxième  branche  des  Vœux  du  Paon, 

Ce  manuscrit  est  d'une  excellente  écriture,  et 
la  transcription  a  été  faite  avec  intelligence.  C'est 
l'une  des  meilleures  que  je  connoisse  des  Gestes 


218  FONDS 

d'Alexandre  et  du  roman  de  Floriniont.  Il  a  ap- 
partenu à  une  certaine  famille  de  Migailloty  et  les 
mots  suivans  sont  écrits  sur  le  verso  du  feuillet 
141  :  «  Ce  présent  volume,  ouquel  sont  contenuez 
«deux  histoires,  me  fut  donné  et  envoyé  par  mon 
«  cousin.  M*  Robert  xMigaillot,  chanoine  de  Laon,  et 
«  reccu  par  moy  le  xxvu"  jour  de  juin,  Tan  de  grâce 
«  mil  cinq  cens  et  quinze.  » 

1N°7191. 

803.  GESTE  d'aNSEYS  DE  CARTAGE ,  PAR  PIEROT  DU 
RIÉS.  ROMAN  d'aTHIS  ET  PORFILIAS,  PAR  ALEXAN- 
DRE DEBERNAY. 

Volume  in-40  magno  vélin  de  195  feuillets  à  deux  colonnes,  vignettes 
et  initiales  i  fin  du  xiii«  siècle.  Autrefois  couvert  en  cuir  à  deux  fermoirs 
de  laiton;  puis  en  velours  vert  figuré;  et  aujourd'liui  en  maroquin  rouge 
aux  armes  de  France  sur  les  plats  et  à  la  fleur  de  lis  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n^  1732.— Ane.  Cat.,  n<>  433.—  Sainte-Palaye , 
not.  550. 

La  reliure  la  plus  ancienne  étoit  celle  qu'avoit 
notre  manuscrit  dans  la  bibliothèque  de  Charles  V 
et  de  Charles  VI,  à  laquelle  il  appartenoit,  comme 
j'ai  pu  le  reconnoître  grâce  à  la  comparaison  des 
anciens  inventaires.  Voici  comme  Giles  Malet  Ta 
décrit  en  1373  :  «  Ansseys  de  Cartage.  Alhis  et 
«  Prophiryas  rymé.  »  A  ces  mots ,  Jean  Blanchet 
ajoutoit  sur  la  marge  en  1385  :  //  y  esL  Puis  en 


AWClEiNS.  2 19 

1410,  les  conmiissaires  de  Charles  VI  recolloieiit 
le  même  ouvrage  de  la  manière  suivante  :  «  Ansseis 
»  de  Cartaige,  Athies  et  Profilias,  rimé,  escript  en 
»  francois  de  lettre  formée  à  deux  coulombes,  com- 
»  mençant  au  u°  foïllet  :  Seignor  disl,  et  ou  derre- 
i)  nier  :  c'esl-il-vos.  Couvert  de  cuir,  à  deux  fer- 
»  moirs  de  laton.  »  (Msc.  8354  ^  f'  77  v'^).  —  Cette 
indication  ne  permet  pas  le  plus  léger  doute  sur  l'i- 
dentité de  notre  manuscrit. 

Enlevé  suivant  toutes  les  apparences  par  le  duc 
de  Bourgogne,  Jean-sans-Peur,  quelque  temps  maî- 
tre de  Paris,  notre  volume  enrichit  la  collection 
du  sire  de  La  Gruthuyse  sur  la  fin  du  xv^  siècle. 
Les  armes  de  ce  seigneur  furent  alors  placées  au 
bas  du  premier  feuillet;  et  si  depuis  on  les  a  rem- 
placées par  celles  de  France,  il  faut  convenir  qu'il 
y  avoit  en  cela  toute  justice,  puisque  les  premiers 
propriétaires  légitimes  avoient  été  les  rois  de 
France.  Il  fut  alors  couvert  de  velours  figuré;  et 
les  traces  de  ce  velours  existent  encore  sur  le  r^  de 
la  première  feuille  de  garde  (voy.  M.  Yan  Praet 
Bibî.  de  La  Gruthuyse,  n**  L).  Le  manuscrit  alla  en- 
suite à  Blois,  puis  à  Fontainebleau,  puis  enfin  re- 
vint au  giron  de  la  Bibliothèque  royale  à  Paris. 

L'écriture  en  est  fort  bonne;  les  ornemens,  rares, 
sont  agréables  et  de  bon  goût. 

Nous  avons  déjà  dit  un  mot  (t.  III,  p.  172)  de 
la  chanson  de  geste  d'Anseïs  de  Cartage;  et  ce  mot 
nous  paroît  suffisant,  puisqu'on  peut  joindre  aux 


220  F0M>5 

anal}  ses  qu'en  ont  données  MM.  de  ReifVenberg  et 
Leroux  de  Lincy  l'article  que  M.  Amaury-Duval 
a  consacré  au  même  poème  dans  le  tome  xix^  de 
X Histoire  liltéraire,  p.  648  à  654.  M.  De  La  Rue 
en  a  aussi  longuement  parlé  dans  ses  Bardes,  Jon- 
gleurs el  Trouvères,  mais  il  n'a  pu  venir  à  bout 
de  nous  persuader  que  Pierre  du  Eiés,  fut  un 
poète  de  grande  invention,  ni  que  la  Normandie 
pût  et  dût  se  glorifier  de  lui  avoir  donné  le  jour. 
Le  seul  mérite  de  Pierre  du  Ries,  c'est  de  versi- 
fier avec  correction.  Premiers  vers  : 

Seignour,  oies  que  Diex  vous  benéie 

Li  glorieus,  li  fiex  sainte  Marie, 

Canclion  raoult  bonne  et  de  grant  seignoric  ; 

Ele  n'est  pas  faite  de  gaberie , 

Ains  est  d'estoire  de  ville  anchiserie. 

Li  ver  en  sont  rimé  par  grant  maistrie,  etc. 

Derniers  vers  : 

Et  l'emperere  est  de  Loon  partis, 
£t  vint  à  Ais,  si  est  araaladis. 
Mors  fu  au  tienne  que  Diex  li  ot  pramis. 
A  grant  duel  fu  en  la  chaiere  assis, 
Poi  vesqui  puis  dus  Namles  et  ïieris. 
No  canchon  fine,  de  Deu  de  paradis 
Soit  benéois  qui  les  vers  a  escris , 
Et  vous  ausi  que  les  ares  oï. 

On  voit  que  dans  cet  explicil  il  n'est  aucunement 
parlé  de  Pierre  du  Ries.  C'est  dans  une  autre  le- 
çon, conservée  sous  le  n«  540^  du  Supplément  fran- 
çois,  que  les  vers  suivans  sont  ajoutés: 

VA  cil  si  soit  qui  ausi  les  a  dis. 


ANCIENS.  221 

Tar  P.erot  fa  icis  romans  csciis 

Du  Ries  qui  ei>l  et  sera  bons  chaitis. 

Je  n'en  sai  plus ,  foi  que  doi  saint  Denis , 

Né  plus  avant  n'en  truis  en  nuz  escris , 

Mais  alons  boire,  qu'il  est  bien  miedis,— Explicit. 

Sur  cette  indication  unique,  on  peut  douter  que 
le  jongleur  Pierot  du  Ries  soit  le  véritable  auteur 
d'Anseïs,  que  peut-être  il  n'a  fait  que  transcrire. 

Pour  le  roman  d'Athis  et  Phorphirias,  ou  Pro- 
phirias,  ou  PorfiUaSy  nommé  aussi  le  Siège  âJA- 
thènes,  par  Alexandre,  voyez  ce  que  nous  avons 
eu  occasion  d'en  dire,  t.  II,  p.  i94^.  La  leçon  de 
ce  deuxième  manuscrit  est  de  beaucoup  la  plus 
belle  et  la  plus  exacte.  Deux  charmantes  minia- 
tures la  décorent.  Remarquez  aussi  la  vignette  du 
frontispice  ;  une  vieille  femme  poursuit  de  sa  que- 
nouille cassée  un  renard  qui  emporte  son  coq. 


804.  FRAGMKNS  EN  VERS  FRANÇOIS  ET  PROVENÇAUX.  — ' 
GESTES  DU  CHEVALIER  AU  OIGNE. 

Volume  in-(°  parvo  vélin  de  253  feuillets  à  deux  colonnes,  miniatures 
et  initiales;  xiiie  siècle.  Couvert  autrefois  sur  bois,  d'une  étoffe  de  laine 
jaune  d'un  côté  et  pourpre  de  l'autre  ;  aujourd'hui  en  maroquin  rouge 
aux  armes  de  France  sur  les  plats ,  à  la  fleur  de  lis  accompagnée  de 
quatre  plus  petites  fleurs  sur  les  coins. 

Ce  beau  manuscrit  a  été  acquis  sous  Louis  XIV 
d'un  particulier  dont  le  nom  n'est  pas  indiqué 
dans  nos  catalogues- 


222  fONDS 

FRAGMENS  EN  VERS.   (f°  1.) 

Je  reconnois  d'abord  un  Sirvente  de  Pierre 
Cardeiial  : 

Tout  temps  asit  engan  est  falsetat.  .  .  . 

Puis  un  fragment  de  sept  vers  : 

Our  est  vengus  de  France  que  om  ne  semonc.  .  . 

Ces  fraguiens  et  les  suivans  semblent  écrits  par 
un  troubadour,  à  mesure  qu'il  les  composoit.  Ce 
sont  des  ébauches  qui  peuvent  avoir  leur  intérêt. 
Sur  le  verso  du  f°  2,  je  remarque  la  pièce  fameuse 
de 

Hour  axes  heu  mil  marc  de  blanc  argent.  .  . 

que  les  trouverres  se  sont  approprié.  Au  f"  5  v<» 
sont  d'autres  fragmens  ou  débuts  de  chansons  de 
geste.  Je  pense  qu'un  copiste,  pour  montrera 
un  maître  écrivain  ce  qu'il  pouvoit  faire,  a  mis 
ici ,  d'abord  une  miniature  qui  se  rapportoit  au 
début  de  la  première  branche  du  Chevalier  au  Ci- 
gne,  puis  trois  préambules:  le  premier  et  le  troi- 
sième appartenant  à  la  même  branche,  le  deuxième 
mieux  approprié  à  l'une  des  gestes  de  Guillaume 
d'Orange. 

Un  charmant  Salut  d amours  est  au  fo  6.  Pre- 
miers vers  : 

Dieus  qui  le  mont  soutient  et  garde  „ 

Soustigne  m'amie  en  sa  garde , 


ANCIENS.  '2'1$ 

En  bonté ,  en  pîenté  d'avoir , 
En  scias ,  en  bien ,  en  savoir.  .  . 

Il  est  de  183  vers,  dont  quelques-uns  mutilés. 

F«  7.  «  Florence  et  Blancheflors.  »  C'est  une 
querelle  sur  le  mérite  relatif  des  chevaliers  et 
des  clercs,  dans  les  affaires  d'amour.  Florence, 
qui  soutient  les  chevaliers  devant  le  tribunal  amou- 
reux, est  vaincue  par  Bîanchefleur.  Mais  il  faut 
remarquer  que  par  clercs  le  trouverre  n'entend 
pas  les  ecclésiastiques,  mais  les  avocats,  les  méde- 
cins, les  baillis,  etc.,  etc.  Yoici  les  premiers  vers: 

El  mois  de  mai  avint  l'autrier  , 
Deus  pucheles  en  un  vergier 
Estoient  emmi  im  prael , 
D'amors  tenoient  lor  revel.  .  . 
Et  Blancheflors  un  clers  araoit 
Maistres  estoit  de  lois ,  de  plait. 

La  pièce  a  433  vers.  Elle  est  presque  entière- 
ment diiférente  de  la  leçon  publiée  par  Barbasan , 
puis  par  Méon  (Fabliaux  et  contes,  t.  II,  p.  354  à 
365).  Dans  l'édition  imprimée,  la  pièce  n'a  que 
348  vers. 

A  la  suite  sont  -17  vers  de  préceptes  moraux  en 
cinq  stances.  Yoici  la  première  et  la  dernière  : 

DrOis  est  et  jel  ferai  esta  b  le 
Que  puis  que  li  hom  siet  à  table , 
Qu'il  ne  doit  mie  trop  parler; 
S'il  dist  cose  qui  n'est  raetable , 
On  li  tourne  ses  dis  à  fable.... 

Sage  félon  doit-on  créinir  , 
Et  sot  félon  doit-on  haïr. 


224  FONDS 

Sot  debouairc  déporter , 
Et  sage  debonaire  amer. 


II.   CHANSONS    DE    GESTE     DU     CHEVALIER    AU    CIGNE. 
(fo  11.) 

L'écriture,  à  partir  de  ce  feuillet  jusqu'au  71% 
est  d'une  beauté  parfaite.  Le  copiste  des  dix  pre- 
miers feuillets,  dont  la  main,  sans  être  excellente, 
est  encore  d'une  netteté  remarquable,  continue  le 
reste  de  la  transcription. 

Les  deux  premiers  couplets,  commençant  : 

Signeur,  oies  canchon  ki  moût  fait  à  loer, 

Par  iteil  convenant  le  vos  puis-je  conter 

Que  la  vieitus  dou  ciel  le  vous  laisse  escouter.  .  , 

se  rapportent  à  la  seconde  branche ,  celle  des  En- 
fances Gode  froi.  C'est  une  méprise  du  jongleur  qui 
dirigeoit  le  copiste. 

Le  troisième  couplet  répond  au  troisième  de  la 
première  branche  dans  le  msc.  7190.  Les  autres 
suivent  réguHèrement  l'ordre  de  cette  première 
branche.  Mais  il  faut  remarquer  qu'ils  abondent 
en  variantes. 

Une  grande  initiale  est  placée  après  l'incendie 
de  Bouillon  et  la  disparition  du  cor  qu'Elias  le 
chevalier  au  cigne  avoit  recommandé  aux  soins  de 
sa  femme,  la  curieuse  Béatrix.  Une  autre  initiale 
est  placée  devant  le  récit  des  dernières  actions  d'E- 
lias et  de  l'enfance  de  ses  pelits-fils.  C'est  une  nou- 
velle branche  commençant  ainsi  : 


ANCIENS.  225 

Par  icele  mainièie  que  nous  à  vous  dion 
Parti  de  la  diicoise  li  bons  dus  de  Bouillon... 
Del  Chevalier  au  Cigne  ci  endroit  vous  diron; 
Souvent  en  ont  canté  cil  jougleor  breton 
Mais  n'en  sevent  nient  le  monte  d'un  boton. 

Puis  dans  le  second  couplet  : 

Seignor  or  escoutés,  que  Dix  vous  soit  amis... 
Del  Chevalier  au  Cigne  avés  les  vers  ois 
Si  com  fu  por  noier  seur  la  rivière  mis... 
Puis  s'en  ala  arières  si  com  dist  li  escris. 
lUeuc  s'en  retorna,  de  cou  sui-je  tos  fis. 
Mais  aine  par  jogleor  ne  fu  li  vers  ois. 
Mais  je  le  vos  dirai  si  com  dist  li  escrit 
£1  rouUe  à  Sainteron  où  fu  trovés  jadis; 
Uns  moines  la  trova,  qui  en  rimes  l'a  mis, 
Jhûs  assolle  l'arme  et  mete  en  paradis. 

Remarquons  une  variante  importante  dans  un 
épisode  qui  pourroit  bien  être  fondé  sur  la  vérité. 
Eustache  de  Boulogne,  époux  d'Ida,  étant  devenu 
malade,  Reniaumes,  châtelain  de  Montreuil,  ras- 
semble ses  compagnons  et  ravage  les  terres  de  son 
seigneur,  le  comte  de  Boulogne,  qu'il  veut  dépos- 
séder. Dans  le  n°  7190,  c'est  Godefroi  de  Bouillon 
qui  revient  alors  d'Angleterre  pour  défendre  son 
père,  et  qui  met  à  mort  Reniaumes  à  peu  de  dis- 
tance de  Montreuil  : 

De  là  ù  il  ochist  le  félon  soudduiant 

De  ci  à  Mosterucl,  por  le  mien  escient 

N'a  mie  deus  arcies  (l)  à  un  mauvais  seijant, 

(1)  Arcies:  portées  d'arc,  pour  un  mauvais  archer.  La  leçon  du  msc 
7190  m'a  paru  plus  correcte. 

Vi.  15 


226  FONDS 

Encor  sevcnt  le  lin,  li  viel  liome  snçant 
Qui  sont  en  la  confrt^  et  el  pais  manant. 

Dans  le  msc.  7192,  au  lieu  de  Godefroi,  c'est  Eus- 
tache  de  Boulogne  qui  combat  et  tue  Reniaumes. 

Au  f'  78  commence  la  laisse  des  prophéties  de 
la  mère  de  Corbaran  de  Perse.  Le  feuillet  suivant 
donne  le  nom  du  moine,  auteur  présumé  de  toute 
la  branche  des  Enfances  Godefroi  : 

Quant  li  soldans  l'entent  de  maltalent  fu  caus, 
Tous  eu  fu  esmaris  ce  tesmoigne  Rainsnaus. 

Ces  deux  vers  sont  également  dans  le  précédent 
manuscrit  au  fo  148  r*»,  et  dans  Tautre  leçon  n** 
7628. 

F°  88.  Cornumarans  ayant  pris  congé  de  Gode- 
froi de  Bouillon,  est  attaqué  par  un  chevalier  du 
duc;  il  parvient  à  le  tuer  et  regagne  la  Palestine. 
Là  s'arrête  la  seconde  branche  du  Chevalier  au 
Cigne.  Notre  leçon,  plus  courte  que  celle  du  lusc. 
7190,  rappelle  encore  dans  les  derniers  vers  le 
nom  de  l'auteur  : 

Signor,  vous  qui  avés  la  leçon  escoutée 

Rainiaus  commande  à  tous,  qui  cest  œuvre  a  trouvée 

Que  depriés  le  roi  qui  fist  ciel  et  rosée 

Et  la  sainte  puchele  qui  sans  pechiet  fu  née 

Que  de  tous  les  meffais  dont  s'ame  est  encopée, 

Li  face  vrai  pardon  quant  sen  arme  ert  fiuée. 

Al  sain  saint  Abraham  soit  mise  et  commandée. 

Amen  !  cascuns  en  die.  Li  estore  est  fi  née. 


ANCIENS.  227 

Et  pour  mieux  nous  prouver  qu'il  ne  s'agit  pas  ici 
du  copiste,  celui-ci,  après  un  bel  explicily  a  écrit 
en  majuscules  le  quatrain  suivant  : 


A  la  fin  de  cest  livre  où  j'ai  pené  jour 
Voil  prier  à  la  dame  où  toute  donchours 
Que  deprit  à  son  fil  doucement  que  tant 
Que  me  glet  de  pechiet  et  que  m'ame  el  ciel 


fnamt. 


La  chanson  d'Antioche,  troisième  branche  du 
Chevalier  au  Cigne,  commence  îiu  f^  98  v°  par  le 
couplet  suivant  qui,  dans  la  leçon  du  mse.  7190, 
fait  encore  partie,  mais  à  tort,  de  la  branche  pré- 
cédente : 

Signor  sciés  en  pais,  laissiés  la  noise  ester,  - 
Se  vous  volés  canchon  gloriouse  escouter, 
Jà  de  nule  meillor  ne  vous  estra  douter... 
Çil  noviel  jogleor  qui  en  sueulent  canter  , 
Le  vrai  comancement  en  ont  laissiet  ester, 
Mais  Graindor  de  Douai  n'en  vot  mie  oblier 
Qui  nous  en  a  les  vers  tos  fait  renoveler. 

Cela  ne  signifie  pas  que  Graindor  de  Douai  soit 
le  compositeur  de  la  chanson,  mais  l'arrangeur, 
ou  mieux  encore  le  jongleur  qui  avoit  le  premier 
fait  ajouter  l'expédition  de  Pierre  l'hermite  à  h 
chanson  d'Antioche.  Nous  sommes  d'avis  que  les 
jongleurs  faisoient  bien,  avant  le  travail  de  Grain- 
dor, de  négliger  la  croisade  de  Pierre,  sur  laquelle 
personne  n'avoit  de  renseignemens  positifs,  et  que 
le  bruit  populaire  avoit  bientôt  surchargée  d'inci- 
dens  imaginaires.  Dans  le  troisième  couplet,  Grain- 

15 


228  FONDS 

dorjustifie  l'opinion  que  je  viens  d'émettre.  Après 
six  vers  inintelligibles,  et  qui,  suivant  toutes  ap- 
parences, sont  de  l'argot  ou  langage  conventionnel 
du  temps  ,  le  jongleur  continue  : 

Ci  comence  la  geste  de  la  muete  Pieron...  " 
Mais  n'estoit  pas  limée  issi  com  nous  l'avons, 
Rimée  est  de  novel  et  mise  eu  quateillon. 
Mais  cil  qui  la  rima  n'i  volt  mètre  son  non, 
Por  çou  que  teus  l'oïst  qui  fronçast  le  menton. 
Dix  li  otroit  qu'il  ait  de  s'ame  garison 
Que  ne  voist  en  infier,  ceste  maie  maison. 

Donc,  Graindor  de  Douai,  qui  se  nomme  dans 
le  couplet  précédent,  ne  songeoit  pas  à  passer  pour 
le  trouverre  auteur  du  poème  ;  mais  seulement 
pour  le  jongleur  qui  en  avoit  mis  plusieurs  lam- 
beaux ensemble.  Je  ne  sais  pas  bien  ce  que  veut 
dire  et  mise  en  qitareillon. 

Il  y  a  des  vignettes  aux  folios  120,  156,  165,  170, 
475,195,201,210,217,2/13. 

N°  7192 ^ 

805.  ROMAN  d'aIMERY  DE  NARRONNE  ET  DE  GUILLAUME 
d'orange,   EN  PROSE. 

Volume  in-f»  mediocri  vélin,  de  261  feuillets  à  deux  colonnes,  vi- 
gnettes et  initiales  ;  xv«  siècle.  Relié  en  maroquin  rouge  uni. 

Fonds  de  Cangé,  n*»  13. 

Ce  gros  volume,  fort  bien  écrit,  contient  la  tra- 
duction de  tous  les  romans  de  la  geste  d'Aimery 


ANCIENS.  229 

de  Narbonnè  et  de  ses  enfans,  faite  dans  le  xv*'  siè- 
cle par  un  écrivain  assez  habile ,  qui  ne  s'est  guère 
écarté  des  modèles  poétiques  du  xnr  siècle.  Il  a  di- 
visé sa  traduction  en  nombreux  chapitres  rapprochés 
les  uns  des  autres.  Je  conseillerois  assez  de  publier 
ce  travail  qui,  s'il  n'offre  pas  autant  d'intérêt  phi- 
lologique que  le  texte  même  des  chansons  de  geste, 
est  écrit  dans  une  langue  moins  vieille  et  plus  in- 
telligible au  commun  des  lecteurs.  Quelquefois  le 
traducteur  a  étendu,  plus  souvent  il  a  abrégé  les 
anciens  poèmes. 

Premiers  mots  :  »  Qui  d'armes,  d'amours,  de 
»  noblesse  et  de  chevalerie  vouldra  biaux  mots  et 
»  plaisans  racompter,  mette  painne  et  face  silence 
»  ou  lise  qui  lire  vouldra,  et  il  poura  veoir,  savoir 
»  et  apprendre  comment  Aymery  de  Beaulande  con- 
»  quit  par  sa  prouesce  la  cité  de  Nerbonne. .  .comme 
»  l'istoire  qui  n'est  mie  mensongiere  devisera  en 
»  ce  livre,  se  Dieu  donne  par  sa  grâce  que  je  le 
»  puisse  translater  de  vielle  rime  en  celle  prose.  Car 
»  plus  volontier  s'i  esbat-on  maintenant  qu'on  ne 
»  souloit,  et  plus  est  le  langaige  plaisant  prose  que 
»  rime » 

Le  volume  devoit  être  orné  d'autant  de  minia- 
tures qu'il  y  a  de  chapitres;  elles  n'ont  pas  été 
exécutées. 


230  FOxNDS 

N«  7193. 

806.  LE  ROMAN  DE  LA  ROSE,  PAR  GUILLAUME  DE  LORRIS 

ET  JEAN  DE  MEUN. 

Volume  in-4o  magno  véline  de  133  feuillets  à  deux  colonnes,  une 
miniature;  xt«  siècle.  Relié  sur  bois  en  veau  rougeâtre,  et  aux  armes 
de  France  entourées  du  cordon  de  Saint-Michel  et  du  chiffre  de  Char- 
tes IX  sur  les  plats ,  aux  mêiAes  chiffres  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n»  629.  — Ahc.  cat.,  n<>  672.  —  Saihte-Palaye,  not.  552. 

Exemplaire  complet,  mais  trop  nouveau  pour 
avoir  une  grande  importance.  La  signature  de  la 
fin,  Bonvalet^  paroît  être  celle  d'un  copiste. 

IN''  7193  ^ 

807.   LE  ROMAN   DE  LA  ROSE. 

Volume  in«f>  parvo  vélin,  de  272  feuillets  à  deux  colonnes,  une  mi- 
niature, et  nombreux  dessins  au  lavis  ou  à  l'estompe  j  commencemcDt 
du  XV*  siècle.  Relié  en  veau  rougeâtre,  à  la  couronne  de  laurier  frappée 
en  or  sur  ies  plats. 

Fonds  Colbert,  n»  3158. 

Au  bas  du  feuillet  de  frontispice  étoient  des  ar- 
moiries complètement  effacées.  A  la  fin  la  mention 
autographe  :  «  Ce  livre  est  à  moi  Claude  Mondin , 
«  advocat  au  parlement.  » 

Les  petits  dessins  au  lavis  de  cet  exemplaire 
sont  fort  multipliés ,  et  méritent  l'attention  des 
connoisseurs  pour  l'étude  des  costumes  et  de  l'art 
au  commencement  du  \\^  siècle.  Toutes  les  pas- 


AxNClENS.  231 

sions  sont  ^figurées  d'après  les  admirables  descrip- 
tions des  deux  poètes.  J'ai  remarqué  surtout  :  Pa- 
pelardie,  f"  7.  L'amour,  f°  25.  Bel-accueil,  f»  51. 
Pèlerin,  f^  172  \^.  La  feuille  271  â  été  Refaite 
au  xvi'^  siècle. 

N"  7194. 

808.    LE   ROMAN   DE   LA   ROSE. 

Volume  in-f"  parvo  vélin,  de  133  feuillets  à  deux  colonnes;  fin  du  xv" 
siècle.  Relié  sur  bois,  en  veau  citron,  aux  armes  de  France  et  au  chif' 
fré  de  Charles  IX  sur  les  plats,  aux  mêmes  chiffres  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n"  870. —Ane.  cat.,  n°  4'i7.  — Sainte-Palaye,  not.  553. 

Très-belle  transcription,  malheureusement  fort 
mutilée  et  depuis  long-temps,  puisque  le  biblio- 
thécaire de  Fontainebleau  le  désignait  ainsi  vers 
la  fin  du  xvi^  siècle.  «  Le  Roman  de  la  Rose  dont 
«  les  figures  sont  couppées.  »  (Msc.  10293,  f*  32.) 
—  Il  n'en  reste  qu'une  au  f«  11.  La  feuille  froiitîs- 
pice  a  été  également  coupée,  et  le  second  feuillet 
conservé  comuience  avec  ces  vers  : 

D'dn  tertre  qui  j)tès  d'ilec  ière 
Descendoit  l'iave  bêle  et  roide, 
Clerc  estoit  j  et  autre  si  froide 
Comme  puis  ou  comme  fontaine... 

N«7195. 

809.    LE   ROMAN   DE    LA   ROSE. 

Volume  in-fo  parvo,  de  115  feuillets  à  deux  colonnes,  une  miniature, 
initiales;  xv«  siècle.  Relié  sur  bois  en  veau  brun,  aux  armes  de  France 


232  FONDS 

et  au  chiffre  de  Charles  IX  ,  avec  de  bcau\  labyrintiics  sur  le  plat  des 
quatre  angles. 

Fontainebleau,  n»  499. --Ane.  cat.,  n»  358.  — Sainte-Palaye,  not.  554. 

Exemplaire  d'une  écriture  assez  mauvaise.  Sur 
la  feuille  de  garde  de  la  fm  on  lit  :  «  Ce  romant  de 
«  la  Rose  a  esté  achapté  de  l'inventar  de  feu  M.  Jo- 
«  han  Brinon,  seigneur  de  Yillennes,  par  moi  De 
«  Ranconnet.  » 

On  sait  que  les  livres  du  président  de  Ranconnet 
furent  confisqués  sous  le  règne  de  Charles  IX,  et 
réunis  alors  à  ceux  de  Fontainebleau.  Yoy.  le  P. 
Jacob,  Traité  des  bibliothèques,  p.  463. 

No  7196. 

810.    LE    ROMAN   DE  LA  ROSE. 

Volume  in-f»  mediocri  vélin,  de  128  feuillets  à  deux  colonnes,  noi- 
niatures  et  initiales;  xv*'  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois;  au- 
jourd'hui en  veau  marbré,  à  l'aigle  de  France  et  au  chiffre  de  Napoléon 
sur  les  plats. 

Fontainebleau,  nO  630.  — Ane.  cat.,  no  533.  — Sainte-Palaye,  not.  555. 

Au  bas  du  premier  et  de  deux  autres  feuillets, 
on  remarque  un  écu  d'or  à  la  bande  de  sable 
chargée  de  trois  quintefeuilles  d'argent.  Ce  sont 
les  armes  de  la  famille  Martel,  telles  que  les  mar- 
que Palliot.  Elle  est  originaire  du  Dauphiné.  La 
Chesnaye  des  Bois  blasonne  son  écu  dor  à  la  bande 
de  sable  chargée  de  trois  étoiles  d argent. 

La  première  feuille  de  garde  à  demi  coupée  et 


ANCIENS.  233 

la  dernière  «ont  remplies  par  un  fragment  litur- 
gique du  xni^  siècle.  Sur  le  v°  de  la  seconde  feuille, 
un  poète  de  la  fin  du  x\^  siècle  a  écrit  les  quatre 
couplets  suivans  pour  servir  de  préambule  au  ro- 
man de  la  Rose  : 

Povre  dormant  que  fas-tu  là? 
T'as  beau  dormir,  se  je  t'esveille. 
Qud  est  ton  non?  dis-moi;  o  là! 
Tu  songes  trop,  je  me  merveille. 
Je  te  requiers  que  tu  t'esveille, 
Et  me  dis  ce  que  t'as  songé  ; 
Ungne  autre  fois  pour  la  pareille  : 
Mais  que  ne  sois  point  mensongié. 

Il  est  passé  plus  demi  jour, 
Lieve-toy  sus  à  ma  requeste. 
Où  là?  compains;  Dieu  doint  bon  jour  ! 
Tu  montres  bien  qu'il  est  buy  teste. 
Se  t'as  faing  de  toy  fere  boneste 
Ne  songe  plus,  car  sur  mon  arme 
Au  grant  palais  on  fait  grant  feste, 
Toutes  y  sont,  au  si  ta  dame. 

Le  dormant. 

Se  tu  savois  quel  desplaisir 
Tu  m'as  fait,  cesto  matinée, 
Marquet,  t'as  tort  du  grant  plaisir 
Que  m'as  ousté  ceste  journée. 
Elias  !  or  fust  ma  vie  finée 
J'estoie  eureux  or  est  pasée, 
Ung  point  devant  que  fussiés  ci  ; 
Joie  de  moy,  et  ay  priris  soussi. 

Je  suis  content  de  toy  conter 
Ce  de  quoy  tu  me  fas  prière. 
Seulement,  pour  toy  contenter 
Remetant  ma  douleur  d  arière, 
Tu  ne  trouveras  point  mensongière 
Ma  foy,  combien  sois  travaillés; 


'234  FONDS 

Or  lis  d'affection  entière 

Tout  iè  fin  long  de  ses  feuilles. 

L'écriture  de  cette  leçon  est  bonne ,  et  les  pe- 
tites miniatures  très-grossières. 

N«  7197. 

811.    LE   ROMAN    DE   LA   ROSE. 

Volume  in-4"  mediocri  vélin,  de  144  feuillets  à  deux  colonnes,  minia- 
tures et  initiales;  première  moitié  du  xiv«  siècle.  Relié  en  veau  fauve 
marbré,  à  l'aigle  de  l'empire  sur  les  plats,  au  chiffre  de  Napoléon  sur 
le  dos. 

Fontainebleau,  no  1790.  — Ane.  cat.j  n»  1480.  — Sainte-Palaye,  not.  556. 

Leçon  précieuse  pour  son  exactitude  et  même 
son  ancienneté.  Les  miniatures,  quoique  grossiè- 
res,  méritent  quelque  attention.  Le  roman  finit 
au  f**  143  avec  le  sizain  suivant  : 

Explicit  le  romans  de  la  Rose 

Ou  l'art  d'amours  est  toute  enclose. 

Nature  y  est  ramentéue, 

Coment  doit  estre  soustenue, 

Et  ryt  toujours,  si  cora  moy  semble 

Quant  hic  et  hec  joignent  ensemble. 

Le  dernier  feuillet  est  rempli  par  des  vers  ascé- 
tiques sur  l'amour  de  I>ieu  ,  commençant  ainsi  : 

Méesmement  de  ceste  amour 
Li  plus  sage  n'i  scevent  jour  : 
Mais  or  entens,  je  te  dirai, 
Une  autre  amour  te  descrirai,  etc. 


ANCIENS. 


235 


N«  7198. 

812.  LE  ROMAN  DE  LA  ROSEi 

Volume  in-4o  mediocri  vélin,  de  154  feuillets  à  deux  colonnes,  une 
miniature,  une  vignette,  initiales;  première  partie  du  xv«  siècle.  Relié 
autrefois  en  veau  sur  bois,  aujourd'hui  en  veau  marbré,  au  chiffre  de 
Napoléon  sur  le  dos. 

Ane,  Biblioth.  de  Mazarin.  —  Sainte-Palaye,  not.  557. 

Belle  et  bonne  leçon  ^  dont  le  dernier  feuillet 
a  été  enlevé.  Derniers  vers  conservés  : 

Aossi  com  fait  It  bons  lechierres 
Qui  des  morsiaux  est  cognoissières. 
Et  de  pluseurs  viandes  taste... 

Ce  volume,  qui  paroît  avoir  été  écrit  daiis  les 
provinces  limitrophes  de  l'Allemagne,  fut  donné 
en  1520  à  l'évêque  de  Strasbourg  j  Guillaume  do 
Honstein  ou  Hohensteiri,  qui  occupa  ce  siège  do 
1506  à  1541 .  La  preuve  en  est  dans  cette  note  écHto 
sur  la  feuille  de  garde  du  commencement  :  «  Mu- 
»  nus  exigui  pauperculi  parietarii  pareciani  in 
y>  Ilackeim ,  propè  arcem  Moguntinar.  Reverendo 
»  in  Christo  patri  et  domino  Wilhelmo  ex  familia 
»  de  Honstein  prognato,  ecclesise  ac  dîocesis  Ar- 
»  gentinénsis  presuli  oblato.  Anno  Virginis  par- 
)>tus...  millesimo  quingentesimo  vicesimo.  » 


236  FONDS 


No  7199. 


813.  ROMAN  DE  LA  ROSE.  —  LES  SEPT  ARTICLES  DE  LA 
FOY. LE  CODICILLE,  EN  FRANÇOIS  ET  EN  LATIN. 

Volume  in-4o  magno  vélin,  dé  196  feuillets  à  deux  colonnes,  une  mi- 
niature, vignettes  et  initiales  ;  xv«  siècle.  Relié  en  maroquin  vert  à  la- 
byrinthes dorés  d'excellent  goût,  rappelant  les  ouvriers  de  Groslier. 

Ane.  Biblioth.  de  Gaston,  duc  d'Orléans. —  Sainte-Palaye,  not.  568. 

Les  ornemens  de  ce  volume,  en  petit  nombre, 
sont  d'une  grande  délicatesse  de  style ,  entre  au- 
tres les  branches  de  houx  de  la  première  vignette. 
La  vignette  représentant  suivant  l'usage  le  poète 
endormi ,  offre  de  précieux  détails  de  meubles. 
Les  feuilles  qui  parsèment  la  garniture  du  lit 
semblent  mises  avec  intention  et  s'accorder  avec 
la  vignette.  Au  bas  de  cette  même  page  du  fron- 
tispice on  remarque  un  petit  écu  renfermé  dans  une 
bande  octaèdre.  C'est  un  émanché  d'argent  et  de  sa- 
ble de  neuf  pièces.  J'ignore  à  quelle  famille  ap- 
partenoient  ces  armes;  d'ailleurs,  la  transcription 
est  nette  et  correcte. 

Le  roman  de  la  Rose  fmit  avec  le  f°  153.  Il  est 
suivi  du  poème  des  Sept  articles  de  la  foy ,  mal 
désigné  dans  la  rubrique ,  comme  «  le  Codicille 
»  maistre  Jehan  de  Meung.  »  Nous  en  avons  déjà 
parlé,  tome  III,  page  175,  et  la  leçon  que  j'ai  sous 
les  yeux  justifie  encore  l'opinion  qui  attribueroit 
cette  poésie  à  Jean  Chapuis^  et  non  pas  à  Jean  de 


ANCIENS.  237 

Meiin.  Voici  le  dernier  couplet,  un  peu  diifcrenl 
du  msc.   6985'-'-. 

Et  pour  ce,  dame  débonnaire, 
Que  je  me  weil  cy  du  tout  taire 
De  toy  louer  et  si  ne  puis 
Toutes  tes  louenges  relraire, 
Te  suppli  qu'il  te  weille  plaire 
Prendre  en  gré  ce  que  fen  chapptdSf 
Car  je  croy  vrayeraent  que  puis 
Que  mon  cuer  ne  puet  de  ton  puis 
Sacher  tout  ce  qu'il  en  veult  traire, 
Que  les  copiaus  et  les  chappuis 
Prendras  en  gré  ce  que  j'en  [>uis, 
Car  ce  te  plaist  qu'on  en  puet  faire. 

La  réputation  de  Jean  de  Meun  au  xv^  siècle 
étoit  telle  qu'on  lui  attribuoit  volontiers  toutes  les 
pièces  de  bonne  facture,  dont  Tauteur  senommoit 
Jean.  Cependant  il  est  extrêmement  vraisemblable 
que  l'écrivain  auquel  on  doit  celte  dernière  stro- 
phe avoit  nom  Jean  Chapuis  ;  et  pour  faire  changer 
d'opinion,  il  faudroit  une  leçon  du  xnr  siècle  ou 
du  commencement  du  xiv%  dans  laquelle  on  ne 
la  retrouveroit  pas.  En  attendant  j'en  place  la 
composition  à  la  fin  du  xiv^  siècle  ou  bien  au 
commencement  du  xv^  Elle  a  été  publiée  par  Méon 
à  la  suite  du  roman  de  la  Rose. 

30  LE   CODICILLE.    (  F°  165  V°.  ) 

11  n'a  pas  d'intitulé,  et  est  suivi  d'un  texte  fran- 
çois,  traduction  ou  original.  Voici  le  premier  qua- 
train dans  les  deux  langues  : 


238  FONDS 

F"  165  \°.  F»  166  ro. 

Dieux  ait  merci  des  trespassez  I  Miserere  defunctorum 

Car  des  biens  qu'ils  ont  amassez  Theos  partcm  quos  bonorum 

Dont  ilz  n'eurent  oncques  assez  Suam  nec  sat  gregatorum 

Ont-ilz  toute  leur  part  eue...  Totam  constat  habuisse... 

4"    LE   TESTA^IENT.    (F°  167.) 

Sans  intitulé.  Nombreuses  et  bonnes  variantes 
avec  l'édition  de  Méon. 


No  7200. 

8i4»  Lp  ROMAN  pp   ^4  ROSE. 

Volume  in  f«>  parvo  vélin,  de  145  feuillets  à  deux  colonnes,  miniature, 
vignettes  et  initiales;  xv«  siècle.  Couvert  en  parcbemin. 

Ane.  Biblioth.  des  frères  Du  Puy,  n^  tl.  —  Sainte-Palaye,  not.  559. 

Volume  d'une  bonne  exécution ,  orné  de  fort 
jolies  miniatures  en  façon  de  camaïeu,  à  l'excep- 
tion des  deux  premières  formant  frontispice.  Ces 
ornemens  n'ont  été  exécutés  que  jusqu'au  fo  44; 
à  partir  de  là,  la  place  des  miniatures  est  restée 
vacante.  Première  rubrique  :  «  Cy  comence  un 
»  notable  livre  appelle  le  Romant  de  la  Rose,  le- 
»  quel  fist  maistre  Jehan  de  Meun.  »  Au  T  29,  où 
s'arrête  la  première  partie,  on  lit  encore  en  ru- 
brique :  «  Jusques  cy  parle  maistre  Guy  de  Lorris 
«  qui  commença  cest  rommant,  et  atant  s'en  taist, 
»  que  plus  n'en  fit  que  on  sache.  Et  pour  ce  que 


ANCIENS.  '  2â0 

»  la  matière  du  rommant  pour  la  soubstivetè  qui 
»  y  estoit,  embellissoit  à  pluseur^  g^ns,  il  plut  à 
»  maistre  Jehan  Clopinel  de  Meun  à  poursuivre  ce 
»  que  le  dit  maistre  Guy  avoit  commencié.  Et  parle 
»  en  représentant  la  personne  maistre  Guy  en  ceste 
»  manière ,  en  soy  complaignant  des  malx  qu'il 
»  souffroit  pour  s'amie.  » 

Remarquez  dans  les  miniatures,  f  "  5  :  Entrevue 
de  l'amant  et  de  Bel-AccueiL — F°7  :  Danse  sous 
la  direction  du  dieu  d'amour.  —  F^  25  v°  :  «  Ço- 
»  ment  l'amant  et  Bel  accueil  se  baisent,  »  etc. 

No  7200  '. 

815.    LE  ROMAN  DE  LA  JIOSE. LE  TESTAMENT  DP  JE^VN 

DE  MEUN. LES  SEPT  ARTICLES  DE   LA   FOY. 

Volume  in-fo  parvo  vélin,  de  173  feuijlets  à  deux  colonnes;  xv«  siè- 
cle. Couvert  en  parcliemin  sur  carton. 


Bonne  écriture.  Les  cinq  premiers  feuillets  ont 
été  enlevés,  avant  que  le  volume  n'appartînt  à  Ba- 
luze,  puisque  c'est  à  celui-ci  qu'on  doit  son  nu- 
mérotage actuel. 

Le  Roman  de  la  Rose  est  terminé  avec  le  f*  139, 
et  suivi  du  Teslamenl  de  maître  Jean  de  Meun, 
dont  le  premier  feuillet  manque  encore ,  comme 
l'a  remarqué  Baluze.  Entre  les  f"  139  et  140,  il 
faudroit  replacer  les  f*'  148,  149,  150  et  151  qui 


240  FONDS 

ont  été  par  méprise  du  relieur  ainsi  transposés. 

Les  Sept  articles  de  la  foy,  f»  166  vo.  La  dernière 
strophe  justifie  encore  l'attribution  à  Jean  Cha- 
puis. 

Le  Codicille  maislre  Jehan  de  Meun ,  fM73  et 
dernier. 

816.   LE  ROMAN  DE  LA  ROSE. 

Volume  in-4«  mediocii  vélin,  de  129  feuillets  à  deux  colonnes;  com- 
mencement du  xv«  siècle.  Relié  en  maroquin  rouge  aux  armes  de  France 
sur  les  plats,  et  au  chiffre  de  Louis  XV  sur  le  dos. 
Fonds  Colbert,  n»  1278. 

Bonne  écriture,  surtout  dans  la  dernière  moitié 
du  volume.  Les  quinze  derniers  feuillets  du  poème 
manquent.  Derniers  vers  conservés  : 

Puis  qu'escripre  n'en  ont  voulu 
Dedens  les  précieuses  tables 
Qui  leur  estoient  convenables; 
Et  des  charrues  et  des  socs 
S'ilz  n'en  arent  adès  les  os... 

N°  7201. 

817.  LE  TESTAMENT  DE  JEHAN  DE  MEUN. LE  CODI- 
CILLE. —  LES  SEPT  ARTICLES  DE  LAFOY.—  LE  LI- 
VRE DE  PAUVRETÉ  ET  DE  RICHESSE,  PAR  JACQUES 
BRUANT. 

Volume  in-fo  parvo  vélin  de  74  feuillets  à  deux  colonnes,  une  minia- 
ture, initiales;  xv*  siècle.  Couveit  en  parchemin. 

Ane.  Blblioth.  des  frères  du  Puy.—  Ste-Palaye ,  not.  5C0. 

Les  vers  du  Testament  sont  transcrits  sur  deux 


ANCIENS,  241 

lignes  :  une  pour  chaque  hémistiche.  11  est  suivi , 
fo  37  ^o^  (ju  (^  Petit  Codicille  maistre  Jehan  de 
*  Meun.  »  Et  f  '  40  r**,  des  «  Sept  articles  de  foy  »  (in- 
titulés ici  :  Le  Codicille),  terminés  par  la  stro- 
phe de  Jen  Chappuis.  Au  P  53  commence  «  le  Li- 
»  vre  de  povreté  et  de  richesse.  » 

L'ouvrage  a  été  composé  par  un  Parisien 
nommé  Jacques  Bruant,  en  1342  ou  en  1442,  car 
Fexplicit  de  la  leçon  de  saint  Victor  (n**  275) 
rend  incertain  le  second  chiffre.  C'est  ce  même 
manuscrit  de  saint  Victor  qui  nous  a  permis  de 
reconnoître  le  nom  de  Jacques  Bruant,  qui  n'avoit 
pas  encore  frappé  l'attention  des  critiques.  Le 
poème  est  une  espèce  de  lutte  entre  les  vices  et  les 
vertus,  qui  se  termine,  comme  on  pense  bien,  à 
l'avantage  des  vertus.  Il  a  plus  de  2500  vers  et 
commence  ainsi  : 

On  dit  souvent  au  Reprochier 
Un  proverbe  que  j'ai  moult  chier, 
Car  véritable  est ,  bien  le  sçay  ; 
Que  mettez  un  fol  à  par  soy 
Il  pensera  d^  soy  chevir: 
Par  moi  meismes  le  puis  plevir. 

Bruant  fait  part  ensuite  d'une  vision  qu'il  eut 
dix-huit  ou  vingt  jours  après  la  conclusion  de  son 
mariage.  C'est  dans  cette  vision  que  lui  apparois- 
sent  les  vices,  emblème  de  véritable  pauvrelé,  et 
les  vertus,  emblème  de  richesse.  Le  nom  du  poème 
est  ici  non-seulement  dans  les  rubriques  du  corn- 
VL  16 


242  FONDS 


mencement  et  de  lexplicit,  mais  atissi  dans  les 
derniers  vers  : 


Icy  vueil  mon  livre  à  fin  traire, 
Apellé  la  voie  ou  l'adresse 
De  Povreté  ou  de  Richesse. 


N«  7201  \ 

818.  LE  TESTAMENT  DE  JEAN  DE  MEUN.  —  TRADUCTioN 
DE  LA  CONSOLATION  DE  PHILOSOPHIE,  PAR  LE  MÊME. 

Volume  in-fo  parvo  vélin  de  96  feuillets,  à  lignes  longues  pour  les  26 
premiers  feuillets  ,  à  deux  colonnes  pour  les  autres  ;  miniatures ,  vi- 
gnettes et  initiales;  xv«  siècle.  Relié  en  veau  racine  au  chiffre  de 
Louis  XVIII  sur  le  dos. 

Ce  volume  fût  acheté  en  1722.  Il  est  d'une  belle 
exécution  et  orné  de  miniatures  précieuses.  Celle 
du  frontispice  ^ui  tient  les  deux  tiers  de  la  page 
représente  les  trois  personnes  divines,  entourées 
des  quatre  évangélistes.  L'initiale  offre  la  figure  de 
Jean  de  Meun  assis  et  lisant  dans  un  livre  ouvert 
sur  ses  genoux. 

Le  testament  finit  avec  le  f^  26.  Dans  la  grande  et 
belle  miniature  qui  sert  de  frontisjDÎce  au  livre  de 
Boece,  celui-ci  assis  dans  un  grand  fauteuil  sem- 
ble professer  devant  six  personnages  graves  qui 
Técoutent  debout.  La  traduction  diffère  de  celle 
de  Jean  de  Meun  que  nous  avons  examinée  prece- 
demment,  n°  7071,  en  ce  que  la  partie  poétique  n'esjt 
pas  rendue  en  vers  françois,  mais  en  prose.  Elje 
est  d'ailleurs  précédée  de  la  même  épître  à  Phi- 


ANCIENS. 


lippe-le-Bel,  plus  correctement  transcrite  que  dans 
l'autre  leçon.  Dans  l'énumération  des  précédens 
ouvrages  de  l'auteur,  on  lit  au  n°  7071  :  «  Le  livre 
»  à  Elied  de  espirituel  amitié.  »  Ici  :  «.  Le  livre  de 
»  Clarot  de  espirituelle  amitié.  »  Je  tie  côirlhôis 
pas  Clârot  plus  qvC Elied  ou  Aelied, 

Il  faut  rettiârquef  encore  les  jolies  miniatures 
des  P  29  v°,  51  r^,  67  r°.  Ici ,  la  Philosophie  sé- 
pare les  hommes  vicieux  des  hommes  vertueux  :  les 
premiers  ont  des  têtes  d'animaux  parfaiteinent 
exactes,  qui  pourroient  apprendre  à  notre  GrâiicJ- 
vîlle  l'art  d'expritner  les  passions  humaines  sans 
négliger  le  caractère  de  chacune  des  brutes  aux- 
quelles on  les  attribue  (1). 

ÏN°72b2. 

819.l'âPPARITIÔNMÀ1TRE  JEHAN  DE  MEUN,  PAR  HONORÉ 
BONNET. 

Volume in-fo  mediocri  vélin  de  36  feuilletsà  lignes  longues,  miniatures, 
vignettes  et  initiales  ;  fin  du  xiv*  siècle.  Relié  autrefois  sur  bois  en  ve- 
lours vert ,  aujourd'hui  en  veau  racine ,  au  chiffre  de  Napoléon  sur  le 
dos. 

Fontainebleau,  n»  828.—  Ane.  Catal.,  n^  835.—  Ste-Palaye,  n*»  561. 

Cemanuscrit  n'aété  reconnu  par  M.  Vàh-Pràè't  ni 
parmi  les  livres  delà  librairie  dû  Louvre,  ni^a'rmï 
ceux  de  la  collection  de  la  Gruthuyse;  céï)ên(iàiîît 
il  avoit  figuré  dans  ces  deux  belles  collections. 
Voici  l'indication  du  dix-huitième  des  vingt  volu- 

(I)  Voyez  d'autres  leçons,  mss.  G985  ^-  '•  —  7072  *•  •'• 

16. 


244  FONDS 

mes  réunis  à  la  librairie  du  Louvre,  le  sept  janvier 
1410,  par  Jean  d'Arsonval,  «  confesseur  et  maistre 
»  d'eschole  de  monseigneur  le  duc  de  Guyenne,  » 
et  au  nom  de  ce  prince  :  «  La  vision  du  prieur  de 
»  Sallon.  De  lectre  de  note  historiée  et  enlumi- 
»  née  ;  couverte  de  cuir  vermeil  à  empraintes ,  à 
»  II.  fermoers  d'argent  dorez.  Commençant  au  ii^  f*  : 
»  Beaux  livres  il  avoil.  Et  ou  derrenier  en  lectre 
»  rouge  :  Le  prieur  en  la  fin.,.  »  (Inventaire  des 
livres  de  Charles  V  et  Charles  VL  Msc.  8354  ^ 
fol33v^) 

Le  volume  de  la  librairie  de  Charles  VI  a  perdu 
sa  belle  reliure  primitive;  mais  les  indications 
du  second  feuillet  et  du  dernier  suflîsent  pour 
constater  son  identité  avec  le  n°  7202.  Au  bas  du 
premier  feuillet ,  l'écu  de  France  recouvrant  l'écu 
delà  Gruthuyse  nous  apprend  que,  long-temps 
après  être  sorti  du  Louvre,  il  fut  recueilli  par  Louis 
de  Bruges,  seigneur  de  la  Gruthuyse.  Voilà  donc 
le  cinquième  manuscrit  de  la  Gruthuyse  que  nous 
ayons  l'occasion  d'ajouter  à  la  liste  que  M.  Van- 
Praetavoit  déjà  formée  (1).  C'est  en  même  temps 
le  treizième  des  volumes  de  l'ancienne  librairie  du 
Louvre  dont  nous  constations  la  présence  dans  la 
Bibliothèque  du  Roi  (2).  Nous  en  reconnoîtrons 
bien  d'autres ,  et  il  faut  en  conclure  que  les  Ca- 

(1)  Les  précédens  sont  :  n»'  6801,  6802,  7071  et  7179. 

(2)  Les  autres  sont  :  n»'  6816,  6838,  6839,  6840,  6860,  6898,  7013, 
7031,  7053,  7054,  7000  et  7191. 


ANCIENS.  245 

talogues  raisonnes  ne  sont  pas  entièrement  inu- 
tiles à  l'histoire  de  la  Bibliothèque  du  Roi. 

Ce  volume  est  exécuté  avec  netteté  en  lettre  de 
notes ^  c'est-à-dire  en  caractères  cursifs  et  liés. 
Les  miniatures ,  en  façon  de  camaïeu ,  rappellent 
assez  bien  les  dessins  de  la  Chine.  Dans  le  champ 
supérieur  de  la  première ,  il  est  bon  de  remarquer 
l'écu  du  personnage  auquel  le  manuscrit  avoit 
été  destiné  par  l'auteur.  Cet  écu  n'est  pas  con- 
servé parfaitement ,  mais  on  y  reconnoît  un  champ 
d'argent  à  la  croix  pleine  de  gueules,  et  dans 
le  champ  il  y  avoit  sans  doute  quatre  aigles  de 
gueules.  Tout  cela  convient  assez  bien  à  Jean  de 
Montaigu ,  grand-maître  de  l'hôtel  du  Roi,  de  1405 
à  d409.  Cependant  nous  rappellerons  que  le  père 
Anselme  lui  assigne  :  d'argent,  à  la  croix  d'azur 
cantonnée  de  4  aiglons  de  gueules.  Mais  dans  les 
sceaux  que  le  père  Anselme  avoit  consultés,  on 
ne  pouvoit  déterminer  les  couleurs  avec  exactitude, 
et  il  étoitaisé  de  prendre  le  change.  Il  faudroit  donc, 
d'après  notre  manuscrit,  réformer  les  armes  ancien- 
nes de  la  maison  de  Montaigu. 

L'auteur ,  dans  la  même  miniature,  est  à  genoux 
devant  Jean  de  Montaigu  (1),  et  lui  présente  son 
volume.  Au-dessous  est  tracée  la  lettre  de  dé- 
dicace :  «  Mon  redoubté  seigneur,  j'ay  escript 
»  un  petit  libel  en  cestuy  chault  temps ,  en  la  sai- 

(1)  Voy.  tome  II,  p.  46  et  suiv,;  tome  IV ,  p.  333. 


249  FONDS 

»  son  de  la  cliaco  de  l'esprevier.  Car  tout  ainsy  que 
»  les  grans  seigneurs  s'esbatent  lors  au  plus  gay  gi- 
»  Lier  de  l'année,  aussy  les  clers,  pour  fouyr  pa- 
»  resse,  négligence  etoyseuse  vie,  se  doivent  paref- 
»  forcier  de  vivre  avec  le  gibier  de  leurs  livres. 
»  Car  combien  que  leur  estude  soit  de  grant  labour, 
»  aussy  est-il  plain  de  délit  et  de  joye  espirituelle 
ï>  et  de  fruit  gracieux.  Si  fut  envoyé  le  livre,  (car 
»  après  Dieu  pour  luy  fut  fait),  à  monsieur  le  duc 
»  d'Orléans.  Et  car  je  ne  gçay  bonnement  autre 
»  chose  que  je  vous  puisse  envoyer  à  cestuy  benoisj 
vjour  des  etrennes,  je  vous  envoyé  la  copie,  et 
»  vous  supplie  que  le  petit  présent  veuiUiez  pren4fe 
»  en  plaisir  et  en  bon  gré  et  mettre  diligence  s^vec 
»  le  Roy  et  son  grant  conseil  coment  pour  le  bien 
»  de  son  ame,  de  la  santé  de  son  corps  et  reliefve- 
»  ment  de  tout  son  royaume,  veuille  prendre  €;t 
»  mettre  à  effect  les  choses  qui  sont  à  refformer 
»  sur   plusieurs    excès   qui    cueurent    au    jpur- 

»  duy » 

Cette  première  épître  est  accompagnée  d'une 
note  latine  marginale,  qui  sert  d'explication  aux 
premiers  mots  :  «  Mon  redoublé  seigneur.  Unde 
»  venit  dominium  plenius  disputavi  in  libro  quem 
»  feci  pro  rege  qui  vocatur  arbor  bellica.,.,  »  Cela 
nous  indiquedéjà  le  nom  del'auteur.  Honoré  Bonnet, 
prieur  de  Salions ,  dont  nous  avons  précédemment 
vu  le  fameux  Arbre  des  batailles  (1).  Nous  avions 

(1)  Tome  V,  p.  loi  à  105,  307  à  309 


ANCIENS.  247 

remarqué  que  cet  Arbre  avoit  dû  être  rédigé  de 
1384  à  i390  ;  c'est  évidemment  plus  tard  que  Bon- 
net écrivit  l'Apparition  de  Jean  de  Meun,  c'est- 
à-dire  de  d396  à  1404,  comme  nous  enverrons  la 
preuve  tout  à  l'heure. 

Vient  ensuite  la  Lettre  à  monsieur  le  duc  d'Of- 
léans  dont  voici  quelques  précieux  extraits  : 
«  Très  hault  prince  et  mon  très  redoublé  seigneur, 
»  Combien  que  vous  ayez  assez  affaire  sur  les  oc- 
»  cupations  mondaines  et  sur  le  gouvernement  de 

»  votre  terre  et  sur  vos  subgiez,  car fauldra 

»  que  par  devant  Dieu  une  foys  rendez  compte  de 
»  l'administration  qu'il  vous  a  donnée...  et  des 
»  consaulx  que  vous  aurez  donnez  à  votre  seigneur 
D  votre  frère,  pour  luy  aidier  à  gouverner  son 
»  royaume,  lequel  selon  vostre  conscience,  je  tieng 
»  que  vous  avez  conseillé  et  conseillerez  préu4om- 
»  mielment  et  loyalment...  Avec  tout  ce,  est-il 
»  bonne  chose  de  veoir  aucun  fruiz  de  l'escripture... 
»  et  si  a  bien  grant  temps  que  ly  mondes  n'ot  prin- 
»  ces  qui  gueres  s'adonnassent  à  estude  de  savoir. 
»  Car  puys  que  mourut  ïy  bons  roys  Robers  de 
»  Cecille  qui  fut  de  vostre  sang  (ï)  et  fui  moult 
»  grant  clerc  ,  nous  avons  eu  pou  princes  qui 
»  bien  amassent  science,  fors  vostre  père  (2)  qui 
»  Dieu  face  mercyî  car  il  l'ama  et  s'y  fist-il  les 

(1)  Robert,  dit  le  Sage  ,  duc  de  Calabre  puis  roi  de  Sicile,  de  1309 
au  21  janvier  1343. 

(2)  Charles  V: 


248  FONDS 

»  bons  clers.  Et  ly  roys  de  Navarre  derrain  trespas- 
»  se  (1)  vit  pluseurs  choses  en  science  et  ama  les 
»  hommes  estudians.  Et  Mons.  Bernabo  de  Me- 
»  lan  (2)  les  ama  fort  toute  sa  vie  et  leur  fist  plui- 
»  seurs  (bi)ens.  Mais  combien  qu'il  leur  fist  escripre 
»pluiseurs  beaulx  livres,  il  avoit  son  estude  plus 
»  en  or  qu'en  science....  Et  combien  que  je  n'ay 
»  eu  ou  temps  passé  vostre  congnoissance  ny  ac- 
»  cointement  de  vostre  noble  estât ,  pour  ce  que 
»  j'ay  entendu  que  vous  aimés  les  livres  j'ay  escript 
»  une  petite  chosette  que  se  tout  vault  petit,  mais 
»  que  soit  au  plaisir  de  Dieu  et  de  vostre  seignourie, 
»  mes  cuers  en  sera  plus  apaisiez.  Sy  vous  suppli 
»  que  se  j'ay  aucunement  parlé  outrecuidéement, 
»  que  le  me  veuilliez  pardonner;  car  un  homme  qui 
»  escript  doit  ce  que  luy  est  adviz  de  vérité  sans 
»  flaterie  escripre.  Ly  saint  esperiz  vous  tiengne 
>  toujours  en  sa  sainte  garde.  Et  sy  aura  nom  ces- 
»  tui  petit  libre  :  Uapparicion  maislre  Jehan  de 
»  Meun.  » 

Les  folios  2  V**  et  3  r<>  ne  tiennent  pas  à  l'ouvrage 
de  l'Apparition.  C'est  une  discussion  latine  de  la 

(1)  Charles-le-Mauvais,  mort  en  1387. 

(2)  Bernabo,  duc  de  Milan  de  1354  à  1378,  avec  son  frère  Galeas  ; 
de  1378  au  18  décembre  1385,  avec  son  neveu  Jean  Galeas.  II 
est  singulier  que  s'adrcssant  au  duc  d'Orléans  Bonnet  ne  parle  pas 
de  la  passion  connue  pour  les  sciences  et  les  arts  de  Galeas  et  de  Jean 
Galeas ,  aïeul  et  père  de  Valentine  de  Milan  ;  tandis  qu'il  vante  les 
goûts  littéraires  du  grand-oncle  de  la  duchesse  d'Orléans ,  Bernabo, 
dont  les  historiens  n'ont  rappelé  que  les  vices  et  l'avarice  effrénée. 


ANCIENS.  249 

question  :  si  le  pape  peut  appeler  en  jugement  et 
être  lui-même  appelé.  Maintenant ,  et  avant  de 
faire  connoître  le  livre  d'Honoré  Bonnet,  ajoutons 
quelques  faits  à  la  biographie  littéraire  de  l'au- 
teur. 

Sallier  avoit  promis  en  1744  (Hist.  de  l'Acad. 
des  Inscript.  XVIII,  p.  370),  un  travail  qu'il  n'a 
pas  publié  sur  la  vie  d'Honoré  Bonnet,  ou  du  moins 
sur  son  Arbre  des  Batailles,  dont  les  éditions  sont 
nombreuses  et  recherchées.  Bonnet,  prieur  du  cou- 
vent de  Salons  en  Provence,  ou  Salon  de  la  Craux^ 
avoit  acquis    une  grande  réputation  de  science 
et  de  prud'homie  par  son  livre  de  V Arbre  des 
Batailles,  quand  Charles  YI  fit  en  1389,  un  voyage 
dans  le  Midi ,  pour  y  voir  par  lui-même  l'étendue 
des  désordres  du  gouvernement  de  son  oncle  Jean, 
duc  de  Berry ,  gouverneur  de  Languedoc.  Le  ré- 
sultat de  cet  examen  fut  la  disgrâce  du  duc  de 
Berry  ,  qu'on  obligea  de  renoncer  à  son  gouverne- 
ment, et  la  nomination  d'une  commission  de  trois 
graves  personnages  membres  du   Conseil    royal, 
chargés  d'administrer  le  pays  et  surtout  d'arriver 
à  la  réforme  des  abus  dont  se  plaignoient  avec  jus- 
tice les  provinces  méridionales.  Ces  commissaires  fu- 
rent Ferry  Cassinel,  archevêque  de  Reims,  Pierre  de 
Chevreuse  et  Jean  d'Estouteville.  Ils  s'adjoignirent 
des  clercs  chargés  de  préparer  leur  besogne,  et  dans 
le  nombre  fut  Honoré  Bonnet,  qui  prit  dès  lors 
parti  dans  les  querelles  intestines  de  la  noblesse  pro- 


250  ï'ONps 

yençalo.  Bonnet  eut  souvent  occasion  de  signaler 
à  la  commission  des  reformes  utiles;  et  partant, 
on  devine  qu'il  ne  s'attira  pas  moins  d'ennemis 
que  les  trois  commissaires  eux-mêmes.  Les  histo- 
riens contemporains  ont  attribué  tous  au  poison 
la  mort  de  l'archevêque  de  Reims ,  arrivée  le  26 
mai  1390. 

En  ce  temps-là,  Raimond  Roger,  vicomte  de 
Turenne,  ajapt  inutilement  réclamé  de  Clé- 
ment yn  et  de  Marie  de  Blois,  reine  de  Naples,  plu- 
sieurs sommes  et  les  objets  mobiliers  que  le  dernier 
pape  Grégoire  XI,  son  oncle,  avoit  eu  l'intention  de 
lui  laisser  en  mourant ,  prit  le  parti  de  les  attaquer 
à  main  armées,  pharles  YI  avoit  conservé  la  neu- 
tralité dans  cette  première  querelle  :  majs  il  n'en 
fut  pas  de  même  du  prieur  de  Salons ,  qui  montra 
sans  doute  un  dévouement  excessif  aux  intérêts  du 
Pape ,  et  qui  pour  conserver  la  vie ,  fut  bientôt 
obligé  de  quitter  son  couvent  et  de  se  réfugier  à 
Paris.  Raimond  Roger ,  après  a^oir  transigé  en 
1392  avec  les  détenteurs  des  meubles  de  Gré- 
goire  XI,  reprit  les  armes  presque  immédiatement 
contrôles  mêmes  adversaires ,  représentés  mainte- 
nant par  Louis  II,  roi  de  Naples.  Il  y  a  beaucoup 
d^incertitude  sur  les  limites  exactes  de  cette  sjuerre 
civile  dans  le  Midi,  et  sur  la  date  de  la  mort  de 
Raimond  Roger  qui  seule  eut  le  pouvoir  de  la 
faire  cesser.  Mais  c'est  pendant  qu'elle  divisoit 
toute  la  noblesse  de  Provence  qu'Honoré  Bonnet 


ANCIENS.  25t 

oilril  au  duc  (J'Orléans  un  deuxième  ouvrage 
échappé  jusqu'à  présent  à  l'attention  des  critiques 
et  de  tous  |es  biographes.  Je  ne  sache  que  Méon 
qui  en  ait  dit  un  seul  mot  dans  l'avertissement  de 
son  édition  du  Roman  de  la  Rose,  afin  de  rappeler  le 
jardin  et  la  maison  de  Jean  de  Meun,  d'après  le 
texte  de  V Apparition.  C'étoit  jusqu'alors  une  chose 
non  remarquée  que  l'existence  de  cette  maison  si- 
tuée près  de  la  Tournelle ,  sans  doute  non  loin  du 
quai  Saint-Bernard ,  et  entourée  d'un  jardin  dans 
lequel  Jean  de  Meun  passoit,  vers  1400,  pour  avoir 
composé  l'admirable  Roman  de  la  Rose.  Dans  le 
plus  ancien  plan  de  Paris,  dit  de  Tapisserie,  qu'on 
fait  remonter  seulement  au  xvi«  siècle,  mais  qui 
me  semble  antérieur  de  cinquante  ans,  on  distingue 
un  jardin  attenant  à  la  Tournelle-Saint-Bernard  ; 
ce  doit  être  celui  de  Jean  de  Meun.  Et  maintenant 
que  notre  Honoré  Bonnet  aura  fait  connoître  cette 
place ,  ne  devroit-on  pas  la  consacrer  par  la 
statue  de  l'un  des  grands  écrivains  dont  la  France 
a  droit  de  s'enorgueillir  ? 

Je  passe  à  l'examen  de  l'ouvrage  d'Honoré  Bon- 
net, n  commence  dans  les  termes  suivans  : 

«  A  tous  ceulx  qui  vouldront  ouyr  parler  de 
»  vérité,  soit  de  par  Dieu  donnée  bonne  perse ve- 
»  rance  de  la  soutenir  et  de  la  dire  quant  bien 
»  sera  et  proffit ,  sans  aucun  offendre  non  deue- 
»  ment. 

»  En  mon  déport ,  après  soupper ,  heure  bien 


252  FONDS 

»  tarde,  alai  ens  le  jardin  de  la  Toiirnelle,  hors  de 
)>  Paris,  qui  fu  jadis  maistre  Jehan  de  Meun  ;  où  je 
»  me  misjtout  seul  au  quignetdu  jardin,  pris  telle 
»  ymaginacion...  que  je  m'endormy...  mais  vecy 
»  venir  un  grant  clerc  bien  fourré  de  menu  vair 
»  qui  me  commença  à  tancer  et  fièrement  parler 
»  et  dire  en  ryme  : 

Maistre  Jehan  parle  au  prieur. 

Que  faites-vous  ci,  sire  moyne, 

Et  quel  vent  ne  temps  vous  y  moyne. 

Je  ne  fiz  onques  cest  jardin 

Pour  esbatre  vostre  grant  vin, 

One  vous  avez  anuit  béu. 

Je  sui  maistre  Jehan  de  Meun 

Qui  par  maint  vers  sans  nulle  prose 

Fis  ci  le  rommant  de  la  Rose, 

Et  cest  hostel  que  cy  voyez 

Pris,  pour  acomplir  mes  souhés. 

S'en  achevay  une  partie. 

Après,  mort  me  toly  la  vie.... 

Honoré  Bonnet  répond  à  tous  ces  vers  en  vile 
prose,  mais  avec  tout  le  respect  qu'on  devoit 
à  un  homme  aussi  célèbre  que  Jean  de  Meun. 
Ainsi  commence  l'entretien  :  bientôt  après  d'au- 
tres interlocuteurs  arrivent;  un  médecin,  un  juif, 
reconnoissable  dans  la  miniature  à  la  médaille 
blanche  et  rouge  qu'il  porte  sur  la  poitrine,  un 
Sarrasin  et  un  jacobin.  Jean  de  Meun  s'adressant 
au  médecin  : 

Dont  venés-vous  dant  physicien?... 
Quele  aventure  vous  envoyé, 
D'aler  par  nuit  par  les  jardins  ? 


ANCIENS.  253 

Estes  devenus  MalandrinSy 
Qui  vont  par  nuit  pour  desrober? 

Le  physicien  répond  que  voyant  Paris  livré  à 
tous  les  genres  de  charlatans,  il  en  a  détourné  ses 
pas  pour  se  confiner  dans  les  lieux  les  plus 
écartés. 

Or,  sont  venuz  meschans  devins, 
Sorceliers,  arquimaus,  coquins  y 
Qui  vuellent  par  art  d'invoquer, 
Sans  Dieu  les  malades  saver.  (F»  8  r».) 

Nous  pouvons  trouver  ici  la  première  acception 
du  mot  coquin^  c'est-à-dire  homme  qui  cherche 
dans  les  fourneaux  le  secret  de  l'alchimie  ou  de  la 
panacée.  Le  médecin  s'étend  sur  le  danger  et  l'i- 
nutilité de  la  sorcellerie ,  quand  on  veut  y  trouver 
les  élémens  de  l'art  de  guérir.  Il  fait  des  allusions 
claires  aux  calomnies  dont  ont  été  accablés  les  ci- 
toyens les  plus  dévoués  au  bien  du  royaume.  Le 
juif  de  son  côté  veut  rentrer  dans  Paris,  car  il  a 
dernièrement  appris  que  les  marchands  chrétiens 
pratiquent  l'usure  d'une  façon  bien  plus  scan- 
daleuse que  jamais  ne  l'avoient  fait  les  juifs,  et  il  a 
pensé  que  le  moment  étoit  venu  de  les  supplan- 
ter au  nom  de  l'intérêt  commun  (i).  Voici  comme 
on  s'y  prenoit  déjà  :  ou  bien  on  demandoit  un  gage 
supérieur  à  la  somme  qu'on  vouloit  réellement 
emprunter  ;  ou  bien  au   lieu   d'une  somme  de 

(1)  Charles  VI  avoit  chassé  les  juifs  du  royaume,  par  ordonnance  du 
7  septembre  1394. 


254  fon'jîs 

iOOO  francs  dontonavoîl  besoin,  on  recevoit  des 
fourrures  estimées  un  prix  analogue,  mais  dont 
les  autres  marchands  ne  vous  offroient  plus  que 
800  francs. 

Et  pour  ce  siii-je  çà  venus, 

S'il  plairoit  au  Roy  et  aux  dus 

D'en  ce  pays  retourner  nous, 

Et  nous  serions  plus  gracions.  (F*  10  v».) 

Qu'y  a-t-il  de  nouveau  sur  la  terre  ?  Toutefois, 
il  me  semble  que  les  prêteurs  sur  gage  ou  sans 
gage  d'aujourd'hui  sont  encore  moins  miséricor- 
dieux, et  que  de  leurs  1000  francs  de  chameàui, 
de  meubleà,  où  d'actions  sur  canaux  ou  charbon- 
nières, on  tireroit  à  grand  peine  800  livres. 

Le  Sarrasin  a  quitté  l'Orient  pour  s'informer  (ï'e 
l'état  de  la  chrétienté  ;  et  la  corruption  généraVê 
de  toutes  les  classes  lui  perniet  d'eh  espéï^er  la 
ruine  prochaine.  Il  à  cru  devoir  commencer  seà 
voyages  par  la  France  : 

Car  les  François  Bout  entre  nous 

Sur  tous  crestiens  només  plus  prous, 

Plus  nobles  et  les  plus  puissans, 

Plus  fiers  en  armes ,  plus  vaillans.  (F"  1 1  t°.) 

Mais  d'abord  il  s'étonne  de  Tés  tVoViver  ëh  scïiïsiffie 
avec  l'église  romaine.  Ne  sàveht-lls  pas  que  la  dis- 
borde, en  fait  de  croyàlic'e',  coiiduit  à  tous  îeâ 
'genres  de  maux  ?  Ne  peuvent  -  ils  profter  ciè 
l'exemple  des  Grecs  abandonnés  par  les  autres 
chrétiens  qui  ne  reconnoissent  plus  en  eux  des 


ANCIENS.  555 

frères?  11  semble  qu'Honoré  Bonnet  prévoie  les 
guerres  civiles  du  xvi«  siècle  dans  les  vers  suivans 
qu'il  fait  dire  au  Sarrasin  : 

Pour  foy  laisse  père  son  filz , 

Le  frère  son  frère  en  périlz; 

L'ami  son  ami  mettre  à  mort 

Lairoit  mettre,  par  son  accort. 

Regardés  dont  sy  en  ma  foy 

Un  autre  se  tient  contre  moyj 

Cornent  lui  aideray  de  cuer? 

Se  c'estoit  mon  frère  ou  ma  suer 

Et  n'avoit  cure  d'amender, 

Je  le  lairoye  bien  tuer. 

Ou  monde  n'a  si  fiere  guerre 

Come  de  foy.  Qui  veut  enquerre,  etc.  (F»  12  \«».) 

Quant  aux  querelles  (ïoiit  la  religion  n'est  pas 
le  motif,  le  Sarrasin  les  voit  avec  déplaisir,  parce 
que  les  luttes  fréquentes  maintiennent  parmi  les 
Francs  l'exercice  de  l'art  de  la  guerre.  Cependant, 
à  vrai  dire,  la  véritable  science  des  armes  se  i3erd 
tous  les  jours  en  France.  Voici  pourquoi  : 

Vous  estes  gens,  car  apris  l'ay. 
Qui  vivez  délicieusement. 
Se  vous  n'avez  pain  <}e  froment, 
Char  de  mouton,  beuf  ou  pourcel, 
Perdris,  poucins,  chapons,  chevrel, 
Canars,  faisans  et  conins  gras... 
Vous  estes  venus  à  l'ennuy. 
Et  se  vo  lit  mol,  blanc  n'avez, 
Pour  une  nuyl  esles  foulez  ; 
Chemise  blanche  sur  le  corps. 
Ou  autrement  vous  estes  mors. 
Et  se  bons  vins  n'avés  en  teste. 


256  FONDS 

Pour  non  riens  est  toute  la  feste. 

Mais  nous,  Sarrasins  tout  envers, 

(Com  scet  monseigneur  de  Nevers,)  ,  ^ 

Vivons  autrement,  pour  certain... 

De  grant  cuisine  ne  nous  cliault, 

Ne  de  rost,  ne  de  pasté  chaut. 

Ne  saulse  vert,  ne  cameline, 

Ne  blanc  mangier  de  pouldre  fine....  (F<»  13.) 

Le  Sarrasin  blâme  ensuite  l'éducation  molle  et 
paresseuse  des  enfans.  Il  en  résulte  qu'ils  ne  sa- 
vent plus  digérer  les  viandes  fortes ,  et  qu'au 
moindre  refroidissement  ils  tombent  malades. 
Comment  les  chrétiens  ont-ils  osé  envoyer  des  guer- 
riers aussi  efféminés  contre  les  Sarrasins  ? 

Ne  regardés  se  ils  pourront 

Porter  les  grans  maulx  qu'ilz  auront... 

Mais  que  le  partir  soit  joly, 

Vous  ne  regardés  point  la  fin, 

Pour  ce  meurent-ils  en  la  voie 

Ou  font  à  leurs  anemis  joye...  (F<»  H  r°.) 

Redoublons  ici  d'attention  : 

D'une  autre  chose  vous  di  tant, 
Que  vous  vous  armés  trop  pesant; 
Tant  que  quant  estes  tout  armés, 
En  pou  d'eures  estes  foulés. 
Se  guères  dure  la  bataille, 
La  puissance  vous  fault,  sans  faille  ; 
Et  se  un  homme  d'armes  chiet, 
A  tort  relèvera  son  chief. 
Et  pluseurs  meurent  étouffez 
Des  vostres ,  car  trop  sont  armez. 
Ayez  donques  vostres  gens  dures, 
Pour  soustenir  les  arméures. 
Les  Sarrasins  s'arment  legier, 
Si  ont  bon  courage  et  fier... 


ANCIENS.  257 

Mais  pourquoi  cette  manie  de  ne  confier  des 
armes  qu'aux  gentilshommes  nourris  dans  les  dou- 
ceurs du  luxe  et  de  la  mollesse  ? 

Vous  laissiez  les  gens  de  labour... 

Labourer  les  vignes  et  terres. 

Quand  voulez  faire  sur  nous  guerres... 

Vous  tenez  qu'ils  ne  vauldi oient  rien, 

Car  n'ont  jamais  eu  nul  bien  ; 

Mais  se  avoient  acoustumé 

Simple  coteie  en  leur  costé. 

Ils  nous  feioient  plus  grant  guerre 

Que  tous  les  gentilz  d'Angleterre, 

Mais  qu'ils  eussent  ordonnance 

D'un  bon  cappttaine  de  France. 

Prenés  exemple  en  Portugal 

Se  les  vilains  firent  le  mal. 

Qui  naguères  prindrent  gent  d'armes 

Dont  maintes  gens  gectèrent  larmes.  . 

Li  grans  maistte  d'armes  Vegece 

Kous  dist  que  les  laboureurs 

Sont  pour  les  armes  profiteurs... 

Or  les  faites  vous  reposer 

Ceulx  qui  pourroient  mieulx  porter 

Le  long  chemin,  la  longue  peine. 

Car  pour  nourriture  vilaine, 

Ne  craignent  mal  lit  ne  mal  pain, 

Ne  vent  ne  pluie  ne  grant  fain. 

Et  tous  travaus  scèent  porter. 

Et  ont  bras  usez  pour  donner 

Grans  coups  et  longuement  tenir, 

Car  ont  usé  paine  souffrir  ; 

Si  ne  fault  que  les  coustumer 

Tant  seulement  hernoys  user.  (F^  15  r».) 

Passant  maintenant  à  la  critique  du  costume , 
le  Sarrasin  nous  apprend  que  les  lois  somptuaires 
qui  ordonnoient  la  distinction  des  professions  et 

VL  17 


25S  FONDS 

des  classes,  n'étoient  guères  mieux  observées  au 
xv*^  siècle  qu'au  xix^ 

Vous  avez  une  au^rç  police. 

Qui  certes  me  samble  trop  nice. 

Qu'entre  vous  je  voy  les  truans 

Voulans  contrefaire  les  grans. 

S'un  grans  porte  mantel  envers, 

Incontinent  un  vilain  sers 

Aussi  se  prent  envers  porter, 

Pour  les  bien  nobles  ressambler. 

S'un  noble  treuve  neuve  guise. 

Un  savatier,  giponnier  nice, 

Un  maçon  et  un  vigneron 

Jamais  ne  feroient  lor  prou 

S'ilz  n'avoient  fait  robe  pareille. 

Un  marchandel,  robe  merveille 

Portera  d'escarlate  fine  ; 

Sa  femme  ert  vestue  en  roïne  ; 

Un  qui  n'a  maison  ne  cuisine, 

Portera  martres  ou  foïne, 

Come  fera  le  filz  d'un  duc, 

Et  pour  ce  Seront  malostruc  ; 

Car  quant  leur  fauldra  telz  estas, 

Feront  larrecins  ou  baraz.  (F»  15  v<».) 

Autres  abus  :  la  justice  est  souvent  rendue  par 
des  hommes  de  grande  jeunesse  : 

Jeune  président,  jeune  mire, 

Font  plein  gibet,  plein  cimetirç.  (F^  la  r".) 

On  fait  aux  chrétiens  la  réputation  d'être  bons, 
pitoyables  et  miséricordieux.  Mais  le  contraire  se 
prouve  par  l'indifférence  avec  laquelle  ils  appren- 
mï^\  la  destinée  de  tant  de  braves  guerriers ,  re- 
tenus prisonniers  en  Turquie,  après  la  bataille  de 
Nicopolis,  et  forcés  de  servir  comme  manœuvres  et 


ANCIENS.  25§ 

comme  artisans  parmi  les  ennemis  de  la  crùix. 

Regardez  quel  clievalerie, 

Quant  noble  gent,  quel  compaignîe 

Avez  perdue  entre  nous  I 

Mais  quelle  plainte  en  faites  vous? 

Je  n'en  voy  nully  qu'tin  soupire...  (Ibid.) 

Les  marchands  n'ont  aucun  scrupule  de  se  par- 
jurer. Sans  cesse  ils  invoquent  à  l'appui  de  leurs 
mensonges  les  puissances  du  ciel. 

L'un  reny  Dieu,  l'autre  la  mère. 

Les  uns  le  filz,  autres  le  père, 

A  chascun  mot  dit  jpar  ma  foi  l 

Le  chrestieu,  et  par  ma  loyl 

Et  si  vous  dy,  par  Mahomet, 

Qu'il  n'a  cuer  en  ce  qu'il  promet.  (F**  18  v°). 

Du  reste,  rien  de  plus  commun  parmi  les  hom- 
mes riches  que  les  faux  prétextes  mis  en  avant 
pour  dissoudre  les  mariages  légitimes.  —  Les  sou- 
dards mangent  les  gens  de  travail  et  de  professions 
pacifiques.  —  Les  officiers  des  grands  seigneurs, 
plus  nombreux  qu'ils  ne  devroient  être,  ne  se  con- 
tentent pas  de  leurs  gages  ;  ils  exigent  des  présens , 
des  gratifications  extraordinaires.  S'ils  marient  eux 
ou  leurs  enfans ,  ils  estiment  le  don  du  prince 
dette  rigoureuse  à  leur  égard.  —  E^ans  les  prisons, 
les  captifs  sont  victimes  delà  rapacité  des  geôliers, 
qui  pour  se  justifier  se  contentent  de  dire  qu'on 
leur  a  fait  payer  bien  cher  leur  emploi. 

Jean  de  Meun  demande  encore  au  Sarrasin  ce 
qu'il  a  \u  de  remarquable  eu  passant  à  Rome. 

17. 


260  FONDS 

Celte  question  amène  la  description  du  luxe,  de 
la  mollesse  et  de  l'orgueil  du  pape  Boniface  IX  et 
des  cardinaux.  La  richesse  des  plus  grands  rois 
n*est  rien  en  comparaison  de  celle  qu'ils  affectent  : 

Et  si  vouldroye  bien  savoir, 

Dout  leur  vient  tant  qu'ilz  ont  d'avoir; 

Car  tout  un  inonde  seroit  las 

De  soustenir  tant  graus  estas.  (F«  20  v».) 

Tel  est  le  doute  que  Jean  de  Meun  invite  le  Ja- 
cobin à  résoudre.  Celui  ci  commence  par  se  plain- 
dre de  ce  qu'étant  venu  à  Paris  pour  y  lire,  c'est- 
à-dire  professer  la  théologie,  l'Université  lui  en 
refuse  nettement  le  droit; 

Or  sui-je  venus  à  grant  paine, 
Voire  d'un  bien  lointain  pays , 
Pour  lire,  se  puis,  à  Paris. 
Mais  on  m'a  dit  que  non  feray, 
Car  nostre  mère,  sans  delay, 
Se  je  lisoye  une  leçon 
Me  feroit  bien  mettre  en  prison  ; 
Car  tous  Jacobins  sont  privé 
Des  fays  de  l'Université.  (F*  21.) 

Cette  exclusion  de  l'Université,  portée  contre  les 
Dominicains,  remontoit  aux  débats  soulevés  à  l'oc- 
casion de  la  thèse  de  Jean  de  Monson  ou  Mouçon, 
sur  la  conception  de  la  Yierge.  Les  Dominicains 
n'ayant  pas  voulu  hautement  condamner  cette  thèse 
de  leur  confrère ,  furent  tous  interdits  dans  leurs 
chaires ,  et  leur  réconciliation  avec  l'Université 
fut  conclue  seulement  en  4403.  C'est  donc  avant 
cette  époque  que  fut  composée  V  Apparition  de  Jean 


ANCIENS*  26t 

de  Meun.  Voici  comme  notre  Jacobin  s'en  expli- 
que : 

Si  devroit  on  bien  labourer 
Cornent  on  puist  tost  accorder 
Ce  débat  qui  tant  a  duré. 
Celui  par  qui  vint  ne  fust  né  ! 
Mal  vismes  jamais  de  Mouson  ! 

Pourtant,  ajoute-t-il,  l'Université  devoiL  avoir 
égard,  non  pas  à  la  sottise  d'un  seul,  maisaux  mérites 
du  saint  fondateur  saint  Domenge  (Dominique)^  et 
aux  écrits  de  tant  de  graves  personnages ,  comme 
saint  Thomas  d'Aquin,  saint  Pierre  martyr,  le 
rédacteur  des  Décrétales,  Jean  d'Alemant,  auteur 
du  Questionnaire  et  de  la  Somme  des  Confesseurs, 

Et  si  devroit-on  bien  loer 

Le  Vincent  qui  escript  tant  livres  ; 

Du  roi  Phelippe  prenoit  vivres , 

Pour  ce  que  mieux  péust  vacquer 

En  science  pour  tout  doctriner... 

La  Trespertite,  je  supplie, 

Doit-ele  estre  mise  en  oubli  ? 

Guidon  de  nostre  ordre  la  fist, 

Et  avec  ce  après  complist 

Les  histoires  jusqu'à  son  temps. 

Cil  que  fist  Livre  des  Vertus 

Fut  grans  amis  du  bon  Jhesus, 

Et  si  fist  Somme  de  tous  vices.  (F^  22  r».) 

L'auteur  de  ces  deux  ouvrages  est  frère  Laurent, 
dont  la  notice  biographique  se  trouve  au  tome  xix« 
de  V Histoire  Littéraire  de  la  France, 

Après  cette  digression ,  le  Jacobin  répond  au 
Sarrasin  que  le  luxe  qu'il  a  vu  à  Rome  sous  Boni- 
face  IX  n'est  rien  en  comparaison  de  celui  qu'af- 


^Sëz  PONDS 

fectoit  la  cour  de  Grégoire  XI,  mort  en  1378.  Oui, 
tous  les  cardinaux  nagent  dans  l'opulence;  mais  d'où 
\iennent  tant  de  richesses?  Ils  étoient  d'abord 
simples  chapelains  à  Rome.  Un  empereur ,  en 
considération  de  leurs  vertus,  leur  assigna  d'abord 
quelques  foibles  rentes  pour  les  mettre  à  couvert 
du  besoin  ;  et  ces  rentes ,  le  pape  crut  devoir  les 
attacher  au  service  de  chacune  des  églises  de 
Rome.  Heureux  alors  ceux  d'entre  eux  qui  pou- 
voient  dans  leur  vieillesse  obtenir  le  moindre  évê- 
ché  !  Cela  dura  jusqu'au  temps  où  la  turbulence 
du  peuple  romain  ne  permit  pas  de  lui  laisser  le 
droit  ancien  qu'il  avoit  d'élire  les  papes.  Ce  droit 
fut  transmis  aux  cardinaux,  et  de  là  l'origine  de  leur 
pouvoir  excessif... 

Tant  que  des  evesques  seigneurs, 

Ont  depuis  fait  leurs  serviteurs. 

Si  dirent  à  nostre  saint  Père 

Qu'il  pouvoit  toutes  choses  faire.  (F°  24  r».) 

Ils  firent  réserver  pour  eux  une  multitude  de 
prieurés,  d'abbayes,  de  canonicats;  et  comme  le 
pape  entroit  dans  le  partage  de  ces  bénéfices,  ils 
n'eurent  pas  de  peine  à  lui  persuader  encore 

Que  pour  l'église  soustenir, 
11  povoit  très-bien  retenir 
De  chascun  vacant  prime  année. 
Et  se  li  mors  avoit  laissée 
Grant  richesce  né  grant  avoir, 
Il  le  pouvoit  prendre  pour  voir. 
Les  cardinaux  y  ont  cliascun 
Leur  part,  pour  service  commun. 
Après,  com  vit  qu*obéissance 


ANCrENS. 

Estoit  par  tout,  et  révérence, 

Ores  fil  lieu  de  faire  un  sault  : 

Et  le  pape  dist  :  «  Il  nous  fault 

»  Avoir  le  disme  pour  trois  ans.  w 

Les  prelas  furent  moult  engrans;... 

Lors  fu  la  cour  en  grant  liaultesse 

En  grant  pompe,  en  grant  richesce. 

Mais  pour  faire  pliis  grans  maisons, 

Fallut  faire  visitacions. 

Par  toutes  églises  du  monde.  .  . 

Mais  je  croy  le  temps  est  venus 

Qu'ils  ne  en  seront  plus  créus  ; 

Car  li  mondes  voit  par  exprès 

Leurs  oultrages  et  leiirs  excès.  .  . 

Tous  jours  véons,  par  saint  Lambert, 

Que  qui  trestout  vuet  trestout  pert.  .  .  (F^s  25  et  26.) 

11  est  impossible  de  pousser  une  argumentation 
plus  hardie,  plus  incisive  contre  les  abus  de  la 
cour  de  Rome  ;  et  dans  le  xvi^  siècle,  Luther  lui- 
même  n'alla  guère  au  delà.  Mais  remarquez  que 
le  prieur  de  Salon  écrivoit  pour  l'instruction  par- 
ticulière du  duc  d'Orléans  et  des  conseillers  du 
roi  malade.  11  n'auroit  pas  sans  doute  osé  parler 
avec  la  même  généreuse  franchise,  s'il  avoit  des- 
tiné ses  enseignemens  au  public.  Laissant  enfin 
l'Église,  il  blâme  les  empiriques  qui  osent  affirmer 
que  leurs  remèdes  rendront  à  jour  fixe  la  santé  à 
ceux  qui  l'ont  perdue.  Tout  Tart  du  démon  ne 
sauroit ,  selon  lui,  ôter  à  Dieu  le  libre  arbitre  de 
l'avenir  ;  comment  donc  une  prédiction  inspirée 
par  l'enfer  pourroit-elle  enchaîner  la  série  des  évé- 
nemens  futurs  ?  Il  reprend  ensuite  tous  les  points 
touchés  par  le  Sarrasin.  Le  schisme  des  Papes  ne 


264  FONDS 

finira  que  par  la  cession  de  l'un  des  deux  pontifes 
en  faveur  de  l'autre;  et  nous  ne  les  voyons  pas  dis- 
posés à  cette  humilité,  ni  celui  de  Rome  ni  celui 
d'Avignon.  —  Il  n'est  honorable  aux  grands  officiers 
de  demander  des  dons  au  roi  que  dans  le  cas  où 
ils  auroient  besoin  d'une  forte  rançon  pour  sortir 
des  prisons  et  des  embarras  où  le  service  du  roi  les 
auroit  jetés.  —  Il  est  vrai  que  les  geôliers  dépouil- 
lent les  captifs.  Mais  la  cause  de  ces  abus  vient 
du  détestable  et  commun  usage  de  vendre  fort 
cher  le  droit  d'être  portier  de  prison.  —  Le  nom- 
bre des  sergens  et  officiers  de  la  couronne  est  en 
effet  bien  plus  considérable  qu'il  nedevroit,  mais 
il  faut  espérer  que  T ordonnance  de  réduction  ne 
se  fera  pas  long-temps  attendre.  —  La  mollesse  dans 
laquelle  on  élève  les  jeunes  gens  doit  avoir  des 
résultats  déplorables.  On  leur  permet  de  manger 
et  de  boire  à  toutes  heures  ;  ils  ne  cessent  de  se 
plonger  dans  les  bains,  dans  les  étuves.  Une  manie 
courante,  c'est  de  se  faire  saigner,  sans  consulter 
le  médecin;  la  saignée  a  tué  plus  de  gens  en 
France  que  n'a  fait  la  guerre  ou  le  couteau  de  la 
justice. 

Le  bon  Jacobin  finit  comme  il  a  commencé,  par 
supplier  l'Université  de  rendre  à  ses  frères  le 
droit  de  lire  dans  les  écoles  de  Paris.  Le  prieur 
de  Salons  est  alors  sollicité  par  Jean  de  Meun  de 
conclure  cette  revue  générale  des  désordres  con- 
temporains. Bonnet  cherche  à   s'en  excuser  ;    il 


ANCIENS.  265 

craint  d'être  taxé  d'envie,  surtout  à  l'égard  des 
cardinaux  de  Rome  en  écrivant  tout  ce  qu'il 
vient  d'entendre  :  «  Je  n'ay  pas  mestier  (besoin) 
»  d'estre  en  haine  de  personne  du  monde  ,  comme 
»  celluy  qui  suis  hors  de  mon  pays  pour  la 
»  guerre  que  messire  Remond  Rogier  a  faicte  tant 
»  longuement  en  Provence  contre  le  jeune  roy 
»  Louis  de  Secile.  Car  ne  sçay  né  doy  armes 
»  porter ,  et  mon  bénéfice  est  maintenant  de  pe- 
»  tite  value.  Si  me  suis  tenu  par  deçà  et  m*y 
»  tiens  toujours  en  actendant  que  Dieu  méist 
»  remède  contre  cellui  Remond  Rogier...  Mais  j'ai 
»  trop  grant  merveille  comment  il  peut  tant  durer 
»  en  France,  faisant  guerre  contre  le  cousin  ger- 
»  main  du  roy  de  France,  nostre  seigneur,  qui 
»  est  nepveu  de  tant  grans  duz  ;  comme  de  nos 
»  seigneurs  de  Rerry ,  de  Rourgogne ,  et  cousin 
»  germain  de  monseigneur  d'Orléans  et  parent  de 
»  tous  ceulx  des  fleurs  de  lis...  Ou  temps  passé,  il 
»  faisoit  entendre  au  Roy  que  la  guerre  il  ne  fai- 
»  soit  que  contre  le  pape  Clément ,  et  pource  que 
»  famé  estoit  que  li  papes  li  avoit  tort...  mais 
»  maintenant  que  li  Roi  et  nos  seigneurs  voient 
»  tout  le  contraire,  j'ay  espérance  que  bien  brief- 
»  ment  il  congnoistra  que  ne  fait  bon  couroucier 
»  le  sang  des  fleurs  de  lis...  Et  je  pense  que  ledit 
»  Remond  verra  encores  que  le  commun  parler  de 
»  Lombardie  soit  vériffic  :  Home  de  poco  retourne 
»  en  poco.  » 


A  l'occasion  de  ce  dernier  proverbe,  Bonnet 
rapporte  une  fable  ingénieuse  que  je  ne  puis, 
malgré  sa  longueur,  m'empècher  de  citer  pres- 
que ehtièré  :  «  Une  fbtâ  tin  datillier  estoit  en  un 
»  jardin,  et  si  avbit  près  de  cent  ans  qu'il  y  estoit  : 

*  et  encore  ne  portoit  fruit,  car  de  sa  nature  il  ne 
i  fruttifie  jusques  à  cent  ans  ;  et  puis  dure  mil  ans 
»  en  bonne  vertu  et  toujours  portant  fruit.  Si  avint 
»  que  ly  jardiniers  planta  au  pié  du  dattilier  une 
»  courge,  laquelle  dedans  pou  de  jours  naônta  à  pHi§ 
»  haut  du  datillier  ;  et  avec  ses  filets  comença  à  lyer 
»  toutes  les  branches  de  ce  datillier.  Après  com- 
3  tneneadeflourir,  et  soudainement  vecyvehirtoUr- 
»  jons,  et  bientost  ils  furent  gros  et  furetil  courtes, 
i  si  pesèrent  tâtit  que  \ès  branches  du  datilliëf 
»  coràineticèreiit  à  ployéh.  Qiiànt  le  datilHer  sentit 
»  si  grant  fait,  il  regarda  dame  Courge  et  si  lui  dîst  : 
—  Madame  belle,  qui  estes-vous  qui  ainsi  m'avez 
i  emprisonné  et  tant  d'ennuy  me  faites  ?  —  Com- 
»  paiïls,  fist-elle,  je  suis  dame  courge.  —  Hà  dame, 
»  fist  li  datilîiers  ;  je  vous  pry  pour  Dieu,  merci  ! 
»  que  vous  ne  me  vbulîez  gecter  de  mon  lieu ,  là 
»  où  je  me  suy  nourris  et  en  suy  eti  saisine  et  pos- 
»  session  paisiblement  de  si  très  longtemps.  Lors 
»  dist  là  courge  :  —  Et  comnient,  datillier,  vous  en 
i  convient-il  piarlër  ?  Par  Dieu,  je  gècierai  tant  de 
»  cour  jons  que  je  ioiis  crèverai  dessoubs.  —  Lôrs 
>  H  datilîiers  qui  bien  vit  qu'il  avoit  affaire  àper- 

*  sonne  vilaine  outrageuse ,  et  qui  avoit  tant  d'en- 


ANCIENS.  267 

»  fans  et  courges  pendans  sur  lui  comme  campanes, 
»  mena  bien  longtemps  grant  deuil.  Et  quant  vit 
»  que  jà  paix  ne  trouveroit  en  lui,  si  lui  distbien 
»  humblement  :  — •  Je  vous  pry,  belle  dame  courge, 
»  pour  ce  que  je  ne  ouys  onques  parler  de  vous , 
»  et  si  ay  tant  d'âge,  que  vous  me  dîtes  combien  il 
»  a  que  vous  êtes  venue  cy  ?  —  Certes,  dant  datil- 
»  lier,  dist  ele,  il  y  a  bien  deux  mois  et  demi. 
»  Adonc  lî  dattilliers  coiiiença  à  rire  tant  grande- 
»  ment  que  ce  fut  merveilles.  Et  ai  cômença  à  mo- 
»  qùer ,  truffer  et  rigoler  de  dame  courge ,  et  de 
»  faire  lui  grimaces  et  grans  despis.  Si  lui  dist 
»  dame  courge  :  —  Datillier ,  de  quoy  vous  riés- 
»  vous   né  menez  tel  joie?  —  Par  ma  foy,  dame 
»  courge,  ce  dist  li  datilliers,  vous  m'avez  fait  tant 
»  grant  paour  que  bien  pensoye  estre  perdus.  Car 
h  oncques  ne  vy  nionter  chose  tant  hault  eii  si  peîi 
»  de  tetiips  ne  veilir  en  si  grant  estât.  Mais  quant 
»  vous  dites  qu'en  pou  de  temps  ësté§  venu,  je  rie 
»  vous  crains  né  riens  ne  vous  prise  ;  et  si  rri*eri 
»  ris ,  car  aussi  en   un  bien  poil  de   teriips  vous 
»  vous  en  irez. 

»  Et  cnsi  arrivai-il,  comme  t'àvoit  dit  le  bon  datil- 
»  lier.  »  (F'*  34.) 

Dans  le  passage  suivant,  Bonnet  nous  fournît 
les  détails  dont  nous  avons  profité  au  commence- 
ment de  cet  article  :  «  Se  j'ai,  dit-il,  parlé  vilaine- 
»  ment  dtidit  Remond ,  nuls  ne  se  esmerveille , 
»  car  par  sa  guerre  je  suis  hors  de  mon  pays  ;  et 


268  FONDS 

»  li  bons  sires  (car  je  le  scay  bien  véritablement), 
»  a  parlé  plus  oultrageusement  et  plus  vilainement 
f>  du  roi  de  France  nostre  sire  et  de  tous  nos  sei- 
»  gneurs  de  France.  Et  se  la  guerre  fust  comme 
•  jadis  contre  Englelerre,  il  cuidoit  couroucir  le 
«royaume  bien  acertes  ;  mais,  oultre  cela  que 
»  tous  les  autres  ont  dit,  ay  je  veu  tant  do  choses 
»  en  la  commission  qui  fut  donnée  jadis  à  feu  sire 
»  de  Chevreuse  es  parties  de  Languedoc  et  de 
»  Guyenne ,  en  laquelle  je  fuz  par  la  voulenté  du 
»  Roy,  sur  lesquelles  choses  je  désire  veoir  aucuns 
»  bons  remèdes,  que  jà  ne  m'en  tairay  d'escripre 
»  aucune  chosette  en  la  fm  de  cestui  livre.  »  (F''  34.) 
Yoici  les  réformes  que  propose  Honoré  Bon- 
net :  1°  punir  rigoureusement  l'usure  déguisée, 
qui  fait  céder  à  ceux  qui  ont  besoin  d'argent 
des  marchandises  de  mauvaise  deffaite  ;  2°  ne 
pas  souffrir  que  le  clergé  prodigue,  comme  il 
le  fait,  les  sentences  d'excommunication;  3°  re- 
dresser l'abus  des  péages.  Souvent  les  marchands 
traversent  un  pont,  une  route,  une  bourgade  sans 
qu'on  leur  ait  à  l'entrée  demandé  le  droit;  puis 
quand  ils  sont  à  quelque  distance ,  on  les  arrête  ; 
on  les  rançonne  arbitrairement  pour  les  punir 
d'un  délit  qu'ils  ont  pu  commettre  par  mégarde  : 
»  Pleust  à  Dieu  que  nul  ne  fust  tenu  de  répon- 
»  dre  sur  péage  brisié;  sinon  que  le  péage  leur 
»  eust  esté  demandé,  ou  eussent  été  advisez  de  le 
»  payer,  et  que  eussent  refusez.  Et  ou  cas  que  dé- 


ANCIENS.  269 

»  bas  survendroit,  que  celuy  à  qui  seroit  le  péage, 
tt  sinon  qu'il  fustroy,  duc  ou  prince,  ne  fust  point 
DJuge  en  sa  propre  cause,  ne  eust  puissance  de 
»  emprisonner  les  passans  ne  confisquer  leurs 
»  biens;  ains  fussent  tenus  de  demander  justice 
»  par-devant  le  seigneur  suzerain.  Car,  selon  que 
)>j'ay  trouvé  aux  anciens  estatus,  les  péages  ne 
»  furent  trouvez  que  pour  tenir  seu rement  les  pas- 
»  sans  par  tous  pays,  et  pour  eux  garder  de  tous 
»  larrons.  Et  se  un  passant  fust  dérobé  en  la  terre 
»  d'un  seigneur  qui  eust  péage,  le  seigneur  estoit 
»  tenuz  de  trouver  le  larron  ou  de  rendre  tout  ce 
»  que  le  passant  avoit  perdu  (1).  Or  est  venu  le 
»  temps  que...  bien  que  s'estudient  les  passans  faire 
»  leur  devoir,  tousjours  trouveront-ils  achoison  de 
»  prendre  sur  eulx,  soit  par  bihais  ou  par  traverse. 
»  Autretel  est-il  d^s  pontonniers  (2)  et  gardes  des 
»  passaiges  des  rivières,  espécialement  sur  la  Sone 
»  et  sur  la  Roone.  Dieu  sait  les  merveilleux  cas 
»  que  j'en  ai  veus  !  Et  ay  dit.  Si  pry  à  Dieu  qu'il 
»  mette  en  cuer  au  roy  nostre  sire  et  à  vous,  et  à 

(1)  Ce  passage  me  rappelle  celui-ci  de  l'excellent  Traité  des  Péages, 
composé  par  M*  Mathieu  de  Vau/,elles,  et  publié  en  1550,  chez  Jean  de 
Tournes  à  Lyon  :  «  J'ay  veu ,  dit-il ,  certains  vieux  caitulaires  produits 
»>  par  ceulx  qui  tiennent  le  péage  de  Trévoux  ;  et  au  préambule  y  a  ces 
M  propres  mots  :  Fuerunt  statuta  pedagia  ad  conservationem  rerum  per 
»  aquas  conductarum  et  ad  evitandum  pericula  quœ  per  aliquos  rapto- 
»  res  et  latrones  multis  modis  committebantur...  »  (F»  8.) 

(?)  Pontonniers,  gardiens  de  ponts;  se  disoit  aussi  des  voleurs  qui  se 
tenoient  aux  abords  des  ponts.  De  là  une  des  plus  grosses  injures, 
dans  les  poèmes  du  xiii«  siècle. 


à70  FONDS 

»  tous  ceulx  du  grand  conseil ,  de  prendre  audun 
»  bon  advis  sur  reffor^i^iacion  de  tels  excès,  et  vous 
»  doint  bane  vie  et  longue.  Amen.  » 
^  Telle  est  VApparUion  de  Jean  de  Meurt ,  livre 
du  plus  grand  intérêt  et  qui  nous  révèle  dans  l'au- 
teur un  homme  digne  de  figurer  auprès  de  Phi- 
lippe de  Mezières,  de  Nicole  Oresme,  de  Raoul  de 
Presles,  d'Alain  Chartier,  de  Gerson  et  de  Chris- 
tine de  Pisan.  La  lecture  de  cet  ouvrage  doit  nous 
faire  reveniv  sur  u^  grand  nombre  de  préventions 
relatives  à  l'état  de  la  société  vers  la  fm  du  xiv« 
siècle.  Sans  les  guerres  civiles  et  surtout  sans  les 
Anglois,  il  est  probable  que  la  France  eût  attei»t 
deux  cents  ans  plus  tôt  le  beau  siècle  de  Louis  XI Y, 
et  que  fondant  immédiatement  la  langue,  les  mœurs, 
les  monumens  du  règne  de  Saint-Louis  avec  les 
idées  inspirées  par  l'étude  de  la  véritable  antiquilé, 
la  FraiiKîe  eût  pris  l'ItaUe  sous  so^  patronage,  au 
lieu  4  être  forcée,  av  vus  4o  lui  demander  des  le- 
çons de  politique,  de  littérature,  de  goût  et  de 
savoir-vivre. 

Une  particularité  ajoute  encore  au  prix  du  msc. 
que  nous  examinons,  on  lit  sur  le  f"  36  et  dernier  : 

a  Le  prieur  en  la  fin  du  livre  parle  à  ma  dame  d'Orléans  : 

»  Belle  Susanne  par  sa  grant  sainteté 
Fut  diffamée  saos  nulle  vérité 
Et  condempnée  pour  treffaulx  jugement 
A  prendre  mort  assez  vilainement. 
Mais  Dieu  du  ciel  qui  fait  vrais  jugemens 
Tourna  la  mort  sur  les  faulx  accusans. 


ANCIENS.  â7l' 

Pour  quoy  tous  saiges  doit  pasiemment  porter 
Les  mensongiers  et  leur  faulx  diffamer. 
Car  jà  mensonges  non  durront  longuement 
Ne  sont  que  songes,  ou  l'Escripture  ment .     . 
C'est  vraye  chose,  vraye  conclusion 
Que  tous  baras  sormonte  léauté. 
Très  haulte  dame  entendez  mA  chauço,i^, 
Après  yver  revendrons  en  esté. 

»  Deparvostepovre  serviteur ,  le  prieur  de  Sallon,  docteur  en  décret.» 

Nous  devons  indiquer  la  circonstance  qui  donna 
lieu  à  ces  vers.  Au  commencement  de  l'année  1396, 
ceux  qui  approchoient  Charles  VI ,  désespérés  de 
voir  tous  les  remèdes  inutiles,  crurent  poiivoir  céder 
aux  instigations  des  empiriques.  Ceux-ci  ne  firent 
rien  au  terrible  mal;  mais  pour  justifier  le  iné- 
compte  de  leurs  promisses,  ils  prétendirent  que 
la  folie  du  roi  yenoit  d'un  sort  jeté  par  le  duc  â,^ 
Milan  sur  la  France.  La  meilleure  preuve  qu'ils  en 
donnèrent  c'est  que  le  roi  dans  ses  accès  vecQnno^s^ 
spit  une  seule  femme,  la  duchesse  Valenti^e  d'Or- 
léans. Ces  déplorables  soupçons  prirent  une  telle 
consistance  que  le  duc  Louis  se  vit  forcé  d' éloigner  de 
Paris  la  princesse,  et  de  lui  indiquer  pour  retraite 
d'abord  Asniéres,  puis  Chasteau-sur-Loire.  Ce  fut 
nécessairement  durant  l'exil  de  Valentine  que  le 
prieur  de  Salon  composa  ces  quatorze  vers  et  son  ^pr 
parilion  de  Jean,  de  Meurt  ;  mais  ce  ne  dut  pas  être 
avant  1397  ;  car  dans  plus  d'un  endroit  le  Sa,r- 
rasin  fait  allusion  aux  malheurs  du  co^iite  4e  Ner 
vers  fils  du  duc  de  Bourgogne ,  çt  l'on  n'appçit 


272  FONDS 

la  captivité  du  jeune  prince  que  dans  les  premiers 
jours  de  cette  année. 

N°  7203. 

820.  l'apparition   maître  jehan   de  meun,  par 
honoré  bonnet. 

Volume  in-fo  mediocri  vélin  de  33  feuillets  à  lignes  longues,  miniatu- 
res, vignettes  et  initiales;  fin  du  xiv«  siècle.  Relié  autrefois  en  bois, 
couvert  de  velours  violet;  aujourd'hui  en  veau  racine,  au  chiffre  de  Na- 
poléon sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n<>  492.  — Ane.  cat.,  n^  259.— Sainte-Palaye,  not.  562. 

Le  nouveau  catalogue  a  sagement  rapproché  ce 
manuscrit  du  précédent.  Ils  contiennent  le  même 
ouvrage,  et,  bien  que  le  second  soit  peut-être  plus 
ancien  d'une  ou  de  deux  années,  ils  semblent  tous 
les  deux  de  l'écriture  de  l'auteur,  Honoré  Bonnet. 

Celui-ci  fut  écrit  pour  Valentine  de  Milan,  du- 
chesse d'Orléans,  sans  doute  au  moment  où  les 
soupçons  de  la  populace,  excités  par  les  intrigues 
du  duc  de  Bourgogne,  accusoient  la  duchesse  d'a- 
voir ensorcelé  le  pauvre  Charles  VI.  Les  quatorze 
vers  que  nous  avons  cités,  et  qui  dans  le  manu- 
scrit précédent  terminent  le  volume,  sont  ici  placés 
au  f'  8  r°  à  la  suite  du  discours  du  physicien  con- 
tre les  empiriques  et  les  calomniateurs.  Ces  vers 
sont  enfermés  dans  un  cadre  dont  les  deux  côtés  re- 
présentent :  celui  de  gauche,  madame  d'Orléans 
avec  une  suivante  qui  lui  porte  la  queue;  celui  de 
droite,  son  physicien  parlant  à  elle. 


AxNCIENS.  273 

Le  \°  du  premier  feuillet  offre  la  miniature  de 
présentation.  Honoré  Bonnet  est  à  genoux  devant 
Valentine  de  Milan  à  laquelle  il  tend  son  livre. 
La  princesse  est  assise  sur  un  escabeau  garni  d'un 
coussin,  et  derrière  elle  sont  deux  femmes  dont  le 
costume  et  la  coiffure  sont  remarquables.  Pour 
Valentine,  ses  cheveux  forment  deux  tresses  pen- 
dantes devant  ses  oreilles,  un  large  cercle  d'or 
orné  de  pierreries  est  posé  sur  sa  tête ,  et  ses 
armes  (  de  France-Orléans  parti  de  Milan)  sont 
figurées  au-dessus,  dans  le  champ  de  la  miniature. 
Voici  répître  que  lui  adresse  Honoré  Bonnet  : 
«  Très-haulte  et  très-redoubtée  dame ,  à  l'onneur 
»  de  nostre  seigneur  et  de  monseigneur  d'Or- 
»  liens,  pour  le  bien  commun  et  par  especial  des 
»  povres  gens,  j'ay  escript  une  petite  chose,  en  la 
»  fourme  que  vous  pourrez  veoir  en  cestuy  petit 
»  livre.  Et  pour  ce  que  vous  vueilliez  solliciter  le- 
»  dit  monseigneur  à  mettre  et  quérir  les  remèdes 
»  qui  s'appartendront  sur  le  dessus  dit  escript,  je 
»  vous  en  ay  fait  copie,  laquelle  je  vous  envoie. 
»  Car  vous,  en  ce  faisant,  ferez  plaisir  à  Dieu,  et 
\>  tout  le  royaume  priera  Dieu  pour  vous.  Sy  vous 
»  suppli  très-humblement  que  de  petite  personne 
»  veuiUiez  prendre  en  gré  le  petit  présent.  Li  sains 
»  esperiz  par  sa  doulce  grâce  vous  garde  en  hon- 
»  neur  et  vous  doint  bonne  vie  et  longue.  »  (F^  2.) 

Ce  volume  fut  donc  possédé  par  Valentine  de 
Milan.  Son  fils,  le  célèbre  poète,  auquel  il  appar- 

VI-  18 


274  FONDS 

tint  plus  tard,  a  mis  sa  signature  à  la  iin  du  volume 
et  après  la  mention  suivante  :  «  Ce  livre  est 
à  Charles  duc  dOrlians,  elc.  Charles;  et  plus  bas 
encore,  d'une  autre  main  courante  :  De  caméra 
compior.  Blés, 

Je  ne  crois  pas  qu'il  ait  existé  jamais  plus  de 
trois  exemplaires  de  cet  important  ouvrage.  Le  troi- 
sième avoit  été  écrit  pour  Louis  duc  d'Orléans  :  j'i- 
gnore ce  qu'il  est  devenu. 

Nous  ne  quitterons  pas  V  Apparition  de  Jean  de 
Meun  sans  annoncer  que  la  Société  des  Bibliophiles 
françois,  sur  la  proposition  d'un  de  ses  membres, 
va  bientôt  mettre  sous  presse  le  livre  dont  nous 
venons  de  faire  une  analyse  incomplète. 

N°  7204. 

821.  BOECE,  CONSOLATION  DE  LA  PHILOSOPHIE  ;  TRA- 
DUCTION ANONYME  EN  VERS.  —  MORALITÉ  DES  NO- 
BLES HOMMES  FAITE  SUR  LE  JEU  DES  ÉCHECS,  TRA- 
DUIT DE  JACQUES  DE  CESOLES  PAR  JEAN  DE  VIGNAY. 

LE  ROMAN  DE  LA  ROSE.  —  LES  DITS  NOTABLES 

ENVERS.  —  LE  LIVRE  DES  PHILOSOPHES,  TRADUIT 
PAR  GUILLAUME  DE  TIGNONVILLE. 

Volume  m-4«  magno  vélin  de  319  feuillets,  à  deux  colonnes;  minia- 
tures, vignettes  et  initiales;  première  moitié  du  xv^  siècle.  Relié  en  ma- 
roquin rouge,  aux  armes  de  France  sur  les  plats,  au  chiffre  de  Louis  XIV 
sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n»  1887.— Ane.  cat.,no  748.  — Sainte-Palaye,  not.  563. 

Sur  la  feuille  de  garde  de  la  fin,  il  y  a  plusieurs 


ANCIENS.  275 

lignes  péniblement  écrites  de  la  main  d'un  Angïois, 
et  à  demi  françoises.  Je  n'ai  lu  bien  distinctement 
que  ces  mots  :  «  Le  tout  vostre  humble  loal  servant 
»  riche  d'espoir  et  povre  d'autre  bien.  »  Puis  d'une 
autre  main  :  «  loyaumenl  et  liement.  Le  Bourgchier.  » 
Et  d'une  troisième  :  «  Nomen  scriploris  Galfridtis 
»  Varynplenus,  Mais  il  ne  faut  pas  reconnoître  ici  le 
nom  du  copiste,  il  suffit  d'en  conclure  que  le  vo- 
lume a  séjourné  en  Angleterre.  Il  revint  en  Bel- 
gique, et  il  faisoit  en  4485  partie  de  la  collection 
cle  Louis  de  Bruges,  seigneur  de  la  Gruthujse, 
comme  l'indique  au  bas  de  la  première  page  l'écu 
recouvert  aujourd'hui  des  armes  de  France.  M.  Yan 
Praet  n'a  pas  signalé  ce  manuscrit. 

L    CONSOLATION    DE    BOECE. 

La  miniature  du  commencement  est  d'une  bonne 
école ,  et  représente  le  traducteur  composant  son 
livre.  Il  faut  remarquer  que  ce  traducteur  a  le 
costume  d'un  grand  seigneur. 

Nous  avons  déjà  reconnu  cette  traduction  daftà 
le  n<*  7072  (tome  v,  p.  5i  etsuiv.).  Mais  nous  n'a- 
vons pas  tout  dit  ;  parce  que  les  ouvrages  les  plus 
répandus  sont  précisément  ceux  qu'on  néglige  de 
remarquer.  La  faute  n'est  pas  d'ailleurs  à  nous 
seuls  :  Depuis  un  an,  il  a  paru  deux  éditions  des 
Poésies  de  Charles  d'Orléans,  toutes  deux  précédées 
d'une  longue  notice  sur  les  différens  ouvrages  dé 

18. 


276  FONDS 

l'auteur;  les  deux  éditeurs  ont  oublié  tout  aussi 
bien  que  moi  de  consulter  le  travail  fort  remar- 
quable de  M.  Buchon,  placé ,  dans  le  Panthéon 
HUeraire,  en  tête  du  Choix  d ouvrages  mystiques, 
M.  Buchon  y  propose  une  conjecture  singulière- 
ment heureuse. Ce  traducteur  de  Boece,  qui  envoie 
son  livre  au  nouveau  roi  Charles  VII  et  qui  cherche 
à  tromper  ainsi  les  ennuis  de  la  captivité,  lui  rap- 
pelle Charles  d'Orléans,  fait  prisonnier  en  1414  à 
la  bataille  d'Azincourt.  Ainsi  tout  ce  que  j'avois 
déjà  remarqué  sur  cette  traduction,  ne  m'avoit 
pas  fait  arriver  au  nom  de  ce  poète  illustre;  et 
d'un  autre  côté,  M.  Buchon  dépistant  seul  un  manu- 
scrit que  nulle  trace  ne  recommandoit  à  son  atten- 
tion, devinoit,  à  la  première  inspection,  ce  que  la 
loupe  ne  m'avoit  pas  fait  distinguer.  Les  travaux  de 
cet  écrivain,  sans  être  pourtant  irréprochables, 
sont  remplis  de  pareilles  bonnes  fortunes,  et  je  suis 
pour  mon  compte  heureux  d'avouer  après  lui  que 
Charles  d'Orléans  doit  être  l'auteur  de  la  traduction 
de  Boece  renfermée  dans  les  manuscrits  7072  et 
7204. 

IL    MORALITÉ   DES    NOBLES    HOMMES    SUIVANT    LE    JEU 

DES  ÉCHECS,  traduction  de  Jean  de  Vignay.  (F*^ 
76  v^) 

J'ai  longuement  parlé  de  cet  ouvrage,    t.  V, 
p.  13  à  20.  La  miniature  de  présentation  à  Jean- 


ANCIENS.  277 

sans-Peur,  duc  de  Bourgogne,  est  ici  fort  belle. 

III.  ROMAN   DE   LA  ROSE.  (F''  120  \*^.) 

Jolie  miniature  frontispice. 

IV.  LES  DITS  NOTABLES  EN  VERS.  (F°  264  V°.) 

Petite  pièce  de  deux  cents  vers  de  dix  syllabes, 
commençant  ainsi  : 

Les  bones  meurs  et  les  sages  notables 
Ramentevoir  souvent  sont  proffitables; 
Prudence  apprent  l'omme  vivre  à  raison.  .  . 

On  les  trouve  imprimés  à  la  suite  des  Dits  mo- 
raux des  philosophes,  (Pierre  Yidoue,  4531,  in-12); 
mais  dés  le  premier  vers  on  voit  une  différence  : 

Les  faictz  et  dicts  des  bons  saiges  notables.  .  . 

Ici  le  dernier  mot  a  l'acception  d'un  adjectif; 
dans  le  manuscrit  il  est  substantif. 

V.  LE  LIVRE   DES  PHILOSOPHES,    OU  ft  IcS  ditS  mO- 

»  raux  des  philosophes,  translatez  de  latin  en  fran- 
»  chois  par  noble  homme,  messire  Guillaume  de 
»  Tignonville.  »  (F°  266,  v".)  —  Voy.  t.  V,  p.  1  à  9. 

N'^  7204'. 

822.  BOECE,  CONSOLATION  DE  LA  PHILOSOPHIE;  TRA- 
DUCTION ANONYME  EN  VERS.  TESTAMENT  DE  JEAN 

DE  MEUN.  —  LIVRE  DE  MELIBÉE  ET  PRUDENCE. 

Volume  in-4o  mediocri  vélin  de  121  feuillets  à  deux  colonnes}  ini- 


278  FONDS 

tialcs;   première  partie  du  xt*  siècle.  Relié  en  »naroquin  citroH   aux 
armes  de  France  sur  les  plats  et  au  chiffre  de  Louis  XIV  sur  le  dos. 

Ancienne  bibliothèque  Bigot,  n"  160.  —  Sainte-Palaye,  not.  564. 

Les  armes  de  Bigot,  qui  d'abord  étoient  atta- 
chées sans  doute  à  l'ancienne  reliure,  ont  été  re- 
collées au  bas  de  la  première  page  ;  mais  le  volume 
est  aujourd'hui  fort  mutilé.  Le  frontispice  et  le 
dernier  feuillet  ont  été  enlevés,  et  plusieurs  pages 
ont  souffert  dans  le  courant  du  volume. 

Les  premiers  vers  conservés  sont  : 

Merencoliant  et  souspire 
Des  nouvelles  qu'atlent  qu'il  oye, 
Dont  point  ne  lui  veuille  despire 
De  ce  présent  que  lui  envoyé. 

On  reconnoît  déjà  à  ces  vers  la  traduction  de 
Charles  d'Orléans  (1).  A  la  fin  du  5'  et  dernier 
livre,  on  lit  :  «  Iste  liber  pertinet  domino  Stephano 
»  Jouglatoris.  » 

IL    LE  TESTAMEiNT  DE  JEAN  DE  MEUN.  (F**  79  r*'.) 

Écriture  différente,  plus  fine  et  plus  élégante 
que  la  précédente  (2). 

IIL    CY     COMMEiNCE      l'iSTOIRE     DE     MELIBÉE      ET     DE 
PRUDENCE  (F°  106). 

Le  dernier  feuillet  est  à  désirer  (3). 

(1)  Voyez  mss.  7072,  7204. 

(2)  Voyez  6985  ^  s-  —  7072  3  3-  —  7201  —  7201  *. 

(3)  Voyez  n"»  7072  s-»'  — 7073  ». 


ANCIENS.  279 

N°  7205. 

823.    LE  ROMAN  DE  LA  ROSE.  —  LE  CODICILE  DE  JEAN 
•  DE  MEUN. 

Volume  in-4*>  mediocri  vélin  de  134  feuillets  à  deux  colonnes  ;  xv»  siè- 
cle. Relié  en  maroquin  rouge  aux  armes  de  France  sur  les  plats  et  au 
chiffre  de  Louis  XJV  sur  le  dos. 

Ane.  cat.,  n»  149.  —  Sainte-Palaye,  not.  565. 

Bonne  écriture  ronde.  Cet  exemplaire  a  cela 
d'intéressant  qu'à  la  suite  du  Roman  de  la  Rose, 
(F"  131  r**)  on  lit  ce  huitain  : 

Maistre  Gqillaume  de  Lourris 
Qui  est  ore  en  terre  pourris 
£t  maistre  Jehan  Clopiniau 
Qui  de  fouir  n'iert  pas  yneau, 
Ces  .II.  maistres  firent  ce  livre. 
G  commence  et  J  délivre. 
Leurs  âmes  soient  en  paradi 
Et  à  toutz  ceulz  qui  sont  or  viz. 

Le  4*'  de  ces  vers  est  une  allusion  au  nom  de 
Clopinel,  c'est-à-dire  celui  qui  marche  en  éclopé. 

Le  v>  du  même  f^  134  est  rempli  par  le  com- 
mencement du  Codicile  de  Jean  de  Meiin, 

Dieux  ait  l'ame  des  tresp assez,  etc. 

Les  derniers  vers  conservés  4e  ce  dernier  feuil- 
let dont  le  bas  a  été  coupé ,  sont  : 

Lors  de  ces  moz  ne  Toulons  croire 
Quant  il  aura 


280 


FONDS 


N*»  7206. 

821.  LE  MYSTÈRE  DE  LA 
PASSION  PAR  PERSONNA- 
GES 5  EN  VERS,  PAR  AR- 
NOUL  GRESBAN. 

volume  in-r  medlocrl  vélin  de  277 
feuillets  à  deux  colonnes  ;  miniatures, 
Initiait  s  et  rubriques;  premières  an- 
nées du  XTi^  siècle.  Relié  autrefois  en 
veau  fauve ,  aujourd  liui  en  veau  ra- 
cine au  chiffre  de  Charles  X  sur  le 
dos. 

Ane.  bibliothèque  de  Gaston,  duc 
d'Orléans,  n"  24.  —  Sainte-Palaye, 
not.  566. 

Très-bonne  écriture.  Les  minia- 
tures, qui  n'ont  qu'un  ou  bien 
deux  pouces  de  hauteur,  donnent 
une  idée  de  la  figure  et  du  cos- 
tume qui  conviennent  à  chaque 
personnage.  La  première,  placée  au 
bas  de  la  première  colonne  du 
fo  1,  représente  l'auteur  à  son  pu- 
pitre. Il  est  couvert  d'une  tunique 
blanche,  et  son  chapeau  est  retenu 
sur  ses  épaules  ;  ce  qui  semble 
exclure  l'idée  d'un  homme  d'é- 
glise. 

A  la  fin  du  mystère  est  la  rubri- 
qoe  suivante  :  «  Et  sic  est  finis  mi- 
»  sterii  passionis  ,  resurrectionis  , 
»  ascensionis  et  etiam  missionis 
»  spiritus  sancti  salvatoris  doniini 
»  nostri  Jhû  Christi.  Scripta  anno 
»  Domini  M»  quinquagesimo  sep- 
')timo,  die  septimo  Januarii;  fa- 
»  vente  allissimo ,  qui  est  trinus  et 
»  unus  in  secula  seculor.  Amen.  » 

Sur  le  r°  de  la  dernière  garde  : 
«  Ce  présent  livre  appartient  à  ma- 
j»  dame  la  princesse  de  Roche- 
»  suryon. « 

Et  sur  le  v»  de  la  même  garde  : 
«  Marie  de  Malingre ,  famé  de    no- 
»  ble  homme  Hector  de 
»  a  fest  feres  sete  passion.  » 

La  princesse  de  la  Roche-sur- 
Yon  élo't  Louise  de  Bourbon,  fille 
de  Gilbert  de  Bourbon  comte  de 


N«  7206  '. 

825.  LE  MYSTÈRE  DE  LA 
PASSION  PAR  PERSONNA- 
GES, EN  VERS,  PAR  AR- 
NOUL  GRESBAN. 

volume  in-f"  medlocrl,  papier  mar- 
qué à  l'ancre  terminé  par  une  pointe, 
de  236  feuillets;  une  miniature,  deux 
Initiales,  quelques  rubriques;  xv*  siè- 
cle. Relié  en  veau  racine,  au  chiffre  de 
Louis  xvili  sur  le  dos. 


Ce  volume  porte  dans  les  deux 
grandes  initiales  des  feuillets  1  et  4 
les  armes  de  celui  pour  lequel  il  fut 
fait  :  (d'argent  au  lion  de  gueules,  ac- 
compagné d'un  lambel  d'azur  à  trois 
pendans,  parti  de  Savoie).  L'écu 
dans  la  seconde  initiale  est  supporté 
par  deux  ours.  —  Il  doit  rappeler  le 
nom  de  Louis  de  Luxembourg, 
comte  de  Saint-Paul  et  de  Ligny, 
qui  eut  la  tête  tranchée,  à  Paris,  ie 
19  décembre  1475.  Il  avoiteu  pour 
seconde  femme  Marie  de  Savoie, 
cinquième  fille  de  Louis,  duc  de  Sa- 
voie, qu'il  avoit  épousée  en  1466 
et  qui  mourut  également  en  1475. 
Il  y  a  cependant  une  difficulté 
dans  cette  attribution  :  la  branche 
des  comtes  de  Saint-Paul  venoit 
directement  des  comtes  de  Ligny, 
qui  portoient  un  lambel  d'azur  sur 
le  lion  de  Luxembourg,  mais  elle 
avoit  quitté  ce  lambel ,  et  je  ne 
m'explique  pas  comment  on  le  re- 
trouve encoie  ici. 

Le  second  propriétaire  fut  Phi- 
lippe de  Clèves,  dont  la  signature 
est  au  bas  de  l'a  vaut-dernier  feuil- 
let. Immédiatement  après,  le  co- 
piste Jacques  Riche  a  ajouté  sur  la 
feuille  blanche  qui  suit  :  «  Fait  es- 
cript  et  accomply  par  moy  Jacques 
Riche  pbre  indigne  le  lundi  xxn« 


ANCIENS.  281 


jour  de  février,   l'an  mil  quatre 
cent  soixante  et  douze.  » 


Montpensier,  mort  en  1496.  Elle 
avoit  épousé  d'abord  en  1492  An- 
dré de  Chauvigny ,  seigneur  de 
Château-Roux ,  et  en  secondes  no- 
ces Louis  de  Bourbon ,  fils  de  Jean 
comte  de  Vendôme  et  prince  de  la 
Roche-su r-Yon.  (1| deuxième  époux 
mourut  vers  1 52a,  et  elle  lui  sur- 
vécut jusqu'au  5  juillet  1561  (1). 


Contre  notre  habitude,  nous  réunirons  la  notice 
de  ces  deux  manuscrits,  parce  que  le  second  four- 
nit plusieurs  renseignemens  que  nous  demande- 
rions vainement  au  premier.  Ils  contiennent  le 
même  ouvrage  :  seulement  le  premier,  que  nous 
désignerons  parla  lettre  A,  est  accompagné  de  ru- 
briques nombreuses  qui  souvent  complètent  l'in- 
dication de  la  mise  en  scène  déjà  donnée  par  les 
miniatures.  Le  second,  B,  répare  ce  désavantage 
par  la  précieuse  rubrique  du  commencement  :  «  Ce 
»  présent  livre  contient  le  commencement  et  la 
»  création  du  monde  en  brief  par  personnages  ;  la 
»  nativité,  la  passion  et  la  résurrection  de  nostre 
»  Saulveur  J.  C,  traictées  bien  au  long  selon  les 
»  sainctes  evvangiles.  Et  devez  sçavoic  que  maistre 
»  Arnoul  Gresban,  notable  bachelier  en  théologie, 
»  lequel  composa  ce  présent  livre ,  à  la  requeste 
»  d'aucuns  de  Paris,  fist  ceste  création  abrégée, 
»  seulement  pour  monstrer  la  différence  du  péché 
»  du  deable  et  de  l'omme;  et  pourquoi  le  péché 


(1)  Labbe.  Tableaux  généalogiques  de  la  maison  de  Bourbon.  Paris, 
1652,  p.  286  et  301. 


282  FONDS 

»  de  roiîimc  ha  esté  reparé  et  non  pas  celluy  du 
»  deable  (I).  Et  pourtant  qui  vouldroit  jouer  ce 
»  présent  livre  par  personnages,  il  fauldroit  pren- 
»  dre  et  commanser  à  ce  prologue  quii^'ensuit  ;  et, 
»  ce  fait,  delaissier  ladite  Creacion  abrégée  et  com- 
»  mencer  à  Adam  estant  en  limbe,  qui  dit  ainsi  : 
»  0  souveraine  majesté.  En  ce  point  l'ont  fait  ceuk 
»  de  Paris  qui  ont  jà  par  trois  fois  joué  cette  pré- 
»  sente  passion.» 

Cet  avertissement  et  la  date  du  manuscrit  B  nous 
permettent  d'affirmer  :  l"*  que  le  récit  de  hCréation, 
par  lequel  commence  la  transcription ,  ne  fut  pas 
destinéà  être  joué  par  personnages  ;  l'auteur  l'ayant 
fait  en  manière  d'avant-propos,  pour  y  récapitu- 
ler les  causes  premières  de  la  Rédemption. 

2''  Que  pendant  long-temps  on  donna  le  nom  gé- 
néral de  Mystère  de  la  Passion  à  un  drame  com- 
prenant quatre  journées.  La  première  journée 
renfermait  la  naissance  du  Sauveur  et  son  his- 
toire, jusqu'au  moment  où  la  Sainle-Yierge  le  re- 
trouve dans  le  Temple  enseignant  les  docteurs.  La 
seconde  journée  étoit  remplie  par  sa  prédication  et 
par  les  circonstances  de  sa  tradition  aux  Juifs  dans  le 
jardin  des  olives.  La  troisième  racontait  sa  passion 
et  sa  mort.  L2i  quatrième,  sa  résurrection. 

3°  Que  le  Mystère  de  la  Passion,  ainsi  distribué, 

(1)  M.  de  Viriville,  dans  sa  Notice  fort  remarquable  d'un  Mystère  par 
personnages,  représenté  à  Troyes  vers  la  fin  du  xv»  siècle,  a  cité 
jusque-là  cette  rubrique.  (Bibl.  de  l'École  des  chartes,  t.  III,  p.  453.) 


ANCIENS.  283 

avoit  été  déjà  joué  trois  fois  à  Paris,  au  commen- 
cement de  l'année  1473. 

A°  Que  l'auteur  de  la  composition  ou  du  moins 
de  cet  arrangement,  étoit  un  bachelier  en  théolo- 
gie nommé  Arnoul  Gresban. 

Voilà  de  nouveaux  points  acquis  à  l'histoire  du 
Ml/Stère  de  la  Passion,  et  comme  on  va  voir  ils  ne 
sont  pas  étrangers  à  la  vraie  connoissance  des  ori- 
gines de  notre  Théâtre. 

C'est  depuis  quelques  années  seulement  qu'on 
a  senti  l'importance  des  anciens  manuscrits  qui 
contenoient  le  Mystère  de  la  Passion,  Les  frères 
Parfait  n'avoient ,  de  leur  aveu  ,  consulté  que  les 
éditions  imprimées  dans  les  dernières  années  du 
xv**  siècle  (1),  et  ces  éditions  diffèrent  du  texte  de 
nos  manuscrits  par  une  foule  d'additions  et  omis- 
sions graves.  Et  puis  la  distribution  n'en  est  plus 
la  même.  Noire  première  journée  forme  ^  dans  les 
imprimés,  un  mystère  à  part  (2),  celui  de  «  la  con- 
»  ceplioUy  naHvité,  mariage  et  annonciation  de  la 
»  benoile  vierge  Marie  avec  la  nalivilé  de  Jésus^ 
»  Chrisi  et  son  enfance.  » 

Notre  seconde  journée  y  devient  les  trois  pre- 
mières du  Mystère  de  la  Passion  de  Nostre-Sei- 

(1)  Niceron  va  même  plus  loin  :  «  Comme  on  n'a ,  dit-il,  aucun  ma- 
»  nuscrit  ni  aucune  édition  qui  précède  les  changemens  de  Jean  Michel, 
»  on  ne  peut  savoir  en  quoi  ils  consistept.  v  (T.  XXXVII,  p.  398.) 

(2)  Paris,  sans  date,  ou  1532  et  1539,  à  l'exception  de  l'édition  de 
1507,  que  Ton  n'a  pas  remarquée  et  qui  reproduit  la  distribution  d'Ar- 
noul  Gresban.  Elle  est  extrêmement  rare. 


284  FONDS 

gneur  Jésiis-Chrisl...,^  joué  moult  iriomphamment 
à  Angers  Van  1486  (1). 

Notre  troisième  journée  répond  à  la  quatrième 
du  précédent  Mystère  imprimé,  et  notre  quatrième 
a  fourni  Ja  matière  d'un  autre  drame  imprimé 
séparément  sous  le  titre  de  Mystère  de  la  résur- 
rection et  ascension  de  Nostre-Seigneur  (2). 

Ainsi  de  ces  trois  Mystères  taillés  dans  l'étoffe 
de  notre  grand  Mystère  de  la  Passion ,  le  second 
a  seul  conservé  le  titre  primitif.  Les  critiques  et 
les  bibliographes  ont  cru,  sur  la  foi  de  plusieurs  édi- 
tiens,  pouvoir  attribuer  à  Jean  Michel,  docteur  très- 
éloquent  et  scientifique,  la  composition  du  troisième 
Mystère  et  la  révision  des  deux  autres.  M.  Onésime 
Le  Roy,  dans  ses  précieuses  Études  sur  les  Mystères, 
et  mon  frère  Louis  Paris,  dans  son  grand  ouvrage 
sur  les  Toiles  peintes  et  Tapisseries  de  Reims,  ont 
fortifié  cette  opinion.  Mais  d'abord,  quel  étoit  ce 
Jean  Michel,  à  quelle  époque  vivoit-il  ?  Louis  Paris 
et  après  lui  M.  Paul  Lacroix,  le  savant  et  ingé- 
nieux bibliophile,  ont  soutenu  contre  les  frères 
Parfait  et  contre  Niceron ,  que  c'étoit  l'évèque 
d'Angers,  sacré  en  1438,  et  mort  vers  4447  en 
odeur  de  sainteté.  L'argumentation  de  mon  frère 
est  vigoureuse.  Les  champions  de  Jean  Michel , 
secrétaire  et  premier  médecin  de  Charles  YIII , 
s'appuyoient  sur  l'autorité  de  La  Croix  du  Maine, 

(1)  Paris,  1490—1512,  1532,  etc.,  etc. 

(2)  Paris.  Sans  date,  et  1541. 


ANCIENS,  285 

qui  édivoit  en  1584  :  Louis  Paris  répond  par 
celle  de  Pierre  Gervaise,  lequel,  dans  une  épître 
adressée  à  son  ami  Jean  Bouchet,  mort  vers  1555, 
dit  de  Jean  Michel,  évoque  d'Angers,  qu'il  fit 

Par  personnages , 

La  passion  et  autres  beaux  ouvrages. 

On  objectoit  que  si  le  saint  prélat  avoit  été 
l'auteur  du  Mystère,  les  éditeurs  n'auroient  pas 
manqué  de  le  saluer  de  ce  titre  d'évêque  d'Angers, 
au  lieu  de  l'appeler  simplement  très -éloquent  et 
scientifique  docteur;  Louis  Paris  répond  que  Michel 
avoit  pu  fort  bien  écrire  avant  d'être  élevé  à  l'é- 
piscopat ,  et  que  le  titre  de  très  éloquent  conve- 
noit  mieux  en  tout  cas  à  l'homme  d'église  qu'au 
suppôt  d'Hippocrate.  Certes,  en  l'absence  des  ma- 
nuscrits que  mon  frère  n'avoit  pas  eu  le  pouvoir 
de  consulter,  il  étoit  impossible  de  raisonner  d'une 
façon  plus  irréprochable  et  plus  persuasive.  Com- 
bien il  m'en  coûte  aujourd'hui  de  proposer  une 
solution  différente  !  Je  vais  dire  mes  raisons,  et  je 
ne  demande  pas  mieux  en  vérité  que  de  perdre  ma 
cause. 

Ici ,  l'argument  capital  est  le  vers  de  cet  ami  de 
Jean  Bouchet.  Mais  à  la  rigueur,  maître  Gervaise 
ne  pourroit-il  pas  s'être  trompé?  S'il  jugeoit  vers 
1530  que  l'évèque  d'Angers  étoit  l'auteur  du  Mi/s- 
tèrCy  c'était  sur  la  foi  des  éditions  imprimées; 
mais  ou  celles-ci  gardent  un  parfait  silence,  ou 
bien  elles  se  contentent  de  signaler  les  additions 


286  PONDS 

et  correclions  de  maître  Jean  Michel.  Et  si  Mi- 
chel ,  évèque  ou  médecin ,  n'a  fait  que  des  cor- 
reclions et  additions  adoptées  pour  la  première  fois 
à  la  représentation  d'Angers  en  1486,  il  n'est  pas 
l'auteur  du  Mystère ,  il  doit  céder  la  place  à  no- 
tre Arnoul  Gresban.  —  L'évêque  en  est-il  l'auteur? 
comment  tous  les  écrivains  qui  parlent  assez 
longuement  de  sa  vie,  de  sa  piété,  de  ses  bon- 
nes œuvres,  ne  disent-ils  pas  un  mot  de  son  ad- 
mirable ouvrage?  Comment  les  imprimeurs,  dans 
le  temps  même  où  son  homonyme,  secrétaire 
et  premier  médecin  du  roi,  jouissoit  de  la  plus 
haute  considération,  n'ont-i^  pas  averti  que  le 
réviseur  dont  ils  adoptoient  pour  la  première  fois 
les  corrections  n'existoit  plus  et  jadis  avoit  été 
évêque  d'Angers?  Comment  Jean  Le  Maire,  Geof- 
froi  Thory,  Marot,  Lacroix  du  Maine  et  Pasquier 
ne  prononcent-ils  pas  même  son  nom?  Comment 
prodiguent-ils  leurs  louanges  aux  deux  frères  Gres- 
ban et  surtout  à  notre  Arnoul  qu'aucun  autre  grand 
ouvrage  ne  recommanderoit?  —  Si  l'évêque  Michel 
en  est  l'auteur,  lui  mort  en  1448,  comment  en 
4472  les  Parisiens  demandent-ils  d' Arnoul  Gres- 
ban un  mystère  de  la  Passion  ?  Et  comment  enfin 
ce  plagiaire  de  Gresban ,  en  livrant  la  plus  belle 
partie  des  vers  de  Jean  Michel,  pouvoit-il  espérer  de 
leur  faire  accroire  que  l'œuvre  entière  étoit  sienne. 
Yoilà  des  argumens  plus  nombreux  et  plus  dé- 
cisifs que  le  distique  de  Pierre  Gervaise  ;  cependant 


ANCIENS.  ^i 

ils  tirent  leur  principale  force  de  Texamen  et  de 
la  comparaison  des  textes  de  Gresban  et  de  Michel. 
De  deux  choses  l'une  :  ou  le  premier  auteur  du 
Mystère  n'est  pas  l'évêque  d'Angers,  ou  nous 
avons  perdu  les  copies  de  son  ouvrage.  On  ne  gar- 
dera plus  sur  ce  point  le  moindre  doute  après 
avoir  vu  les  manuscrits.  Mais  il  est  aisé  d'admettre 
avec  tous  les  biographes  que  Jean  Michel  II , 
natif  d'Angers ,  se  trouvoit  dans  cette  ville  eii 
1480,  quand  on  voulut  y  monter  le  Mystère  de  la 
Passion-,  qu'il  revit  alors  l'ancien  texte,  le  coupa, 
allongea  et  modifia  dans  une  foule  d'endroits;  que 
son  travail  fut  généralement  approuvé  ;  qu'on  l'a- 
dopta même  à  Paris,  où  bientôt  après  recommencè- 
rent les  représentations  du  vieux  drame,  et  que  ce 
fut  avec  toutes  ces  nouvelles  additions  et  corrections 
que  le  Mystère  fut  imprimé.  Le  scientifique  arran- 
geur étoit  d'ailleurs  un  homme  de  mérite.  André 
de  la  Yigne  a  cru  devoir  parler  de  sa  mort  dans 
V Histoire  de  la  conqiiesle  de  Naples  :  «  Le  22  août 
*  14:95,  mourut  à  Quiers  maistre  Jehan  Michel, 
»  premier  médecin  du  roy,  très-excellent  docteur 
»  en  médecine,  duquel  le  roy  fut  fort  marry.  » 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  drame  de  la  Passion  du  Sau- 
veur remontoit  aux  premiers  jours  du  Théâtre  mo- 
derne. Cette  sublime  légende  réunissoit  toutes  les 
qualités  :  car  elle  étoit  vraie,  édifiante,  et  susceptible 
de  tous  les  effets  de  mise  en  scène.  Nous  conservons 
un  épisode  (in  divin  récit,  fait  en  latin,  par  un  des 


288  FONDS 

écoliers  d' Abélard ,  dans  les  premières  années  du 
XII*  siècle;  c'est  la  Suscitatio  Lazari  d'Hilaire. 
D'autres  morceaux  de  la  \ie  de  Jésus-Christ  ont  été 
publiés  par  M.  Monmerqué,  d'après  un  manuscrit 
de  l'abbaye  de  Saint-Martial,  (auj.  n**  1439),  qui  pa- 
roît  remonter  à  la  même  époque.  Ils  embrassent  les 
tableaux  de  la  Nativité,  de  l'Epiphanie,  de  la  fuite 
en  Egypte,  de  la  Résurrection  et  des  disciples  d'Em- 
maûs.  De  son  côté,  M.  Jubinal  a  fait  connoître  un 
drame  françois  de  la  Résurrection,  qui  sembleroit 
remonter  à  la  dernière  moitié  du  xii^  siècle.  Une 
chronique  de  Frioul,  citée  par  le  même  antiquaire 
d'après  Muratori  (Dissert.  29),  mentionne  en  1298 
la  «  Repraesentationem  ludi  Christi,  videlicel  resur- 
»  reclionis,  adventus  Spiritus  Sancti,  »  etc.  Il  n'est 
donc  pas  permis  de  douter  que  le  Mystère  de  la 
Passion  n'ait  été  joué  par  personnages  dès  le  xni« 
siècle  et  même  dès  le  \u\ 

Qui  se  chargeoit  alors  de  le  représenter?  Sans 
doute,  des  clercs,  des  bourgeois,  des  personnes 
pieuses  et  subtiles,  prises  dans  les  divers  rangs  de 
la  société.  La  pièce  étoit  de  médiocre  étendue  : 
on  disposoit  le  théâtre  soit  devant ,  soit  dans 
le  lieu  saint,  et  on  exécutoit  les  scènes  soit  ayant, 
soit  après  les  offices. 

Mais  bientôt,  un  nouveau  genre  d'industrie  prit 
naissance.  Tandis  que  les  associés  des  Puis  et  des 
Palinods  donnoient  gratuitement  leurs  représen- 
tations ,  d'autres  acteurs,  non  moins  habiles  peut- 


ANCIENS.  289 

être,  faisoient  des  pieux  divertissemens  de  cer- 
taines fêtes ,  leur  occupation  de  toute  Tannée.  Sûrs 
de  répondre  au  vœu  d'un  grand  nombre  de  bour- 
geois et  de  clercs,  ils  s'avisèrent  même  de  par- 
courir les  principales  foires  et  les  grandes  villes,  et 
tendant  leurs  échafauds  au  milieu  de  la  place  pu- 
blique, ils  annoncèrent  aux  bonnes  gens  de  tous  états 
la  représentation  de  Mystères  plus  beaux,  c'est-à- 
dire  plus  longs,  que  tous  les  mystères  précédem- 
ment connus.  Leur  salaire  devoit  résulter  d'une  ré- 
tribution préalable ,  ou  de  quêtes  faites  à  la  suite  de 
chaque  journée.  Il  est  probable  que  les  acteurs  eu- 
rent sujet  d'être  satisfaits  de  cette  tentative.  Malheu- 
reusement les  chroniques  ne  nous  ont  expliqué  ni 
leurs  premiers  essais,  ni  les  modifications  qu'ils 
apportèrent  aux  compositions  antérieures.  Nous 
croyons  toutefois  que,  n'ayant  plus  à  se  courber 
devant  les  exigences  du  service  divin,  les  joueurs 
de  Mystères  étendirent  le  cadre  ordinaire  de  leurs 
représentations  :  au  lieu  de  se  contenter  pour  les 
jours  de  fêtes  de  la  légende  dont  on  célébroit  l'anni- 
versaire ,  ils  rappelèrent  la  première  partie  de  la 
vie  du  Sauveur,  et  le  lendemain  ils  poursuivirent 
le  récit  de  la  journée  précédente,  sans  se  préoc- 
cuper, eux  ni  leurs  auditeurs,  du  Bienheureux 
que  l'on  chômoit. 

La  première  troupe  célèbre  fut,  comme  on  sait, 
celle  des  Confrères  de  la  Passion,  dont  l'existence 
et  l'établissement  dans  le  village  de  Saint-Maur-des- 
VI.  19 


290  FONDS 

Fossés,  sont  constatés  dès  l'année  1398.  Ils  obtin- 
rent à  quelqvie  temps  de  là  la  permission  de  venir 
à  Paris j  ils  y  jouèrent  et  sans  doute  rejouèrent 
yipgt  et  peut-être  cinquante  fois  dans  la  même 
^pnée  l'Histoire  de  la  vie,  passion  et  résurrection 
4w  S^uyeqr.  Or  on  doit  supposer  qu'ils  ne  se 
çpï)tei?tèreftt  p^s  alors  de  répéter  }es  scènes  pf 
l^s  vers  qui,  (d^P^is  plws  de  deux  siècles,  étpient 
joups  4e  temps  er^  f^Inps  dans  les  églises,  sous  le 
l^pm  i\&  Jeux  Qq.  Mystères  de  la  Passion  ;  car,  nous 
le  s^von^,  on  se  lasse  (}os  meilleures  choses,  i\  fai^t 
au  piibUc  du  pou  veau  pu  du  renouveau.  Les  con- 
frères de  1^  Passion  en  firent  à  leur  tour  l'expé- 
rience. 

Leur§  édifiantes  représentations,  peut-êf-ro  di- 
gnes d'être  comparées  aux  premiers  Chqfils  du  Bouc 
che?  les  Greps,  ne  fprent  plus  suivj.es  quand  tputle 
monde  en  eut  reteni;  les  principales  scènes.  Il 
fallut  pour  Paris  de  nouveaux  mystères  ;  et  cepen- 
dant ojî  alla  montrer  aux  provinces  le  plus  beau 
4e  tpus,  celui  qu'on  n'y  connoissoit  pas  pncore. 
Mai$,  dans  chaque  ville ,  le  Récit  de  la  Passiqn 
dut  subir  des  niodifications  nombreuses  pn  raison 
du  tepps,  de  la  place  et  des  acteurs  dont  on  pou- 
yoit  disposer.  Telle  partie  fut  abrégée,  telle  aujtre 
développée  ;  on  ajouta  certains  épisodes,  cm  sup- 
prima jusqu'à  des  journées  entières,  ou  d'une 
seule  journée  on  en  fit  deux,  trois  ou  même 
quatre. 


ANCIENS.  291. 

M.  Onésime  Le  Roy  a  retrouvé  dans  la  Biblio- 
thèque de  Valenciennes  le  manuscrit  d'un  de 
ces  textes  anciens.  Il  a  remarqué  qu'il  différoit 
beaucoup  de  la  leçon  imprimée  avec  les  corrections 
de  Jean  Michel,  et  il  en  a  conclu  que  c'étoit  le 
texte  même  du  drame  joué  par  les  confrères  de  1^ 
Passion  vers  4400.  Pour  mon  compte,  je  n^oserois 
l'affirmer.  Mais  enfin,  la  division  en  quatre  jour- 
nées ne  s'y  trouve  plus  conservée,  et  c'est,  ainsi 
que  le  dit  fort  bien  M.  Le  Roy,  une  grande  preuve 
d'ancienneté. 

Je  n'ai  pu  voir  encore  le  manuscrit  de  M.  de  So- 
leines,  acquis  dernièrement  par  un  amateur  éclair^ 
M.  le  baron  Taylor;  on.dit  qu'il  remonte  aux  pre- 
mières années  du  xv"  siècle.  Mais  M.  de  Vi  ri  ville  a 
reconnu  dans  la  Bibliothèque  de  Troyes  une  troi- 
sième leçon  du  Mystère  de  la  Passion,  différente  des 
manuscrits  de  Yalenciennes  et  de  la  Bibliothèque 
du  Roi.  Elle  commençoit  même  par  une  Journée 
de  la  Création  du  monde,  seulement  indiquée  dans 
les  textes  de  notre  Arnoul  Gresban.  Est-ce  le  texte 
conservé  des  Confrères  de  la  Passion;  est-ce  un 
accroissement  postérieur  à  leur  livret?  Qu'il  nous 
suffise  de  constater  ces  nombreuses  et  diverses  le- 
çons de  la  même  œuvre.  Entre  toutes,  la  priorité 
de  la  composition  doit  être  acquise  à  la  transcrip- 
tion la  plus  ancienne.  Or  le  silence  de  M.  Le  Roy 
sur  l'âge  du  manuscrit  de  Yalenciennes  me  porte 
à  le  rejeter  au  xvi«  siècle  :  le  texte  de  Troyes,  sui- 

19, 


292  ^  FONDS 

vant  M.  de  Viriville,  doit  être  des  dernières  années 
du  XV*.  Reste  notre  leçon  7206  %  achevée  certaine- 
ment le  22  février  1473. 

Quel  qu'ait  été  le  livret  des  Confrères  de  la  Pas- 
sion en  1400,  il  est  certain  que,  vers  1472,  les 
Parisiens  ayant  voulu  jouir  de  nouvelles  représen- 
tations de  l'histoire  du  Sauveur,  chargèrent  Arnoul 
Gresban  et  d'en  composer  le  livret,  de  l'écrire 
de  le  mettre  en  état  d'être  joué.  Gresban  fit  alors 
le  chef-d'œuvre  de  notre  ancien  théâtre  religieux. 
Son  ouvrage  eut  un  grand  succès,  puisqu'on  le 
transcrivoit  encore  en  1507,  et  puisqu'on  en  faisoit 
à  cette  époque  une  édition  assez  correcte.  Mais 
en  le  composant,  le  désir  d'enchaîner  tous  les 
événemens  l'avoit  parfois  aveuglé  sur  l'inconvé- 
nient des  longueurs.  Par  exemple,  le  tableau  de 
l'enfance  de  Jésus-Christ  rompoit  l'unité  d'intérêt, 
et  quai>d  on  voulut  le  jouer  d'une  manière  triom- 
phante en  1486  dans  la  ville  d'Angers,  on  sentit 
le  besoin  d'y  faire  des  additions  et  des  suppres- 
sions notables.  Cette  représentation  d'Angers  eut 
dans  toute  la  France  un  grand  retentissement; 
les  Parisiens  voulurent  la  renouveler  :  ils  accep- 
tèrent les  changemens  que  Jean  Michel  avoit  faits 
à  l'œuvre  de  leur  Arnoul  Gresban,  et  le  Mys- 
tère fut  rejoué  chez  eux  tel  qu'il  l'avoit  été  à  An- 
gers quelques  années  auparavant  :  alors  les  édi- 
tions s'en  multiplièrent,  et  dans  les  titres  on  eut 
grand  soin  de  rappeler  la  conformité  du  texte  avec 


,  ANCIENS.  293 

la  représentation  d'Angers  et  les  additions  et  cor- 
rections de  maître  Jehan  Michel. 

Dans  ce  remaniement  de  Jean  Michel,  le  grand 
travail  d'Ârnoul  Gresban  est,  comme  nous  l'avons 
déjà  dit,  divisé  en  trois  ouvrages  distincts;  et  le 
second  de  ces  ouvrages,  coupé  lui-même  en  trois 
journées,  a  été  fortifié  d'une  foule  de  nouveaux 
épisodes.  Mais  avant  de  noter  ces  additions,  arrê- 
tons-nous sur  l'œuvre  de  Gresban,  bachelier  en 
théologie  de  Paris ,  sous  le  régne  de  Louis  XI. 

V Introduction ,  ainsi  que  Fauteur  nous  en  a  pré- 
venu ,  ne  devoit  pas  être  jouée;  elle  expose  en 
1500  vers  la  création  du  monde ,  la  chute  des 
anges  et  celle  de  l'homme,  le  meurtre  d'Abel  et 
la  mort  d'Adam.  Tout  cela  coupé  par  trois  prolo- 
gues, dont  le  premier  commence  ainsi  : 

Ouvrez  vos  yeiilx  et  regardez , 
Dévotes  gens  qui  actendez... 

Après  cette  introduction,  un  épilogue  annonce 
l'objet  du  véritable  Mystère  : 

Au  limbe  nous  comnnencerons, 

Et  puis  après  nous  traiterons 

La  haultaine  narracion, 

Pour  venir  à  la  Passion 

De  nostre  Saulveur  Jésu-Crist. 

Après  la  Résurrection , 

£t  l'admirable  Ascension 

Et  mission  du  Saint-Esprit.  (Msc.  B.  f.  14.) 

Puis  en  rubrique  :  «  Cy  commence  le  premier 
»  livre  de  la  Passion  de  nostre  Saulveur,  dont  le 


294  FONDS 

»  prologue  est  tout  au  premier  de  ce  livre.  Ibî 
»  veni.  »  Ce  mot  veni  est  en  effet  le  premier  liiot  dû 
prologue  ou  sermon  en  220  vers ,  placé  dans  le 
msc.  B  avant  V Inlroduclion,  et  dans  le  msc.  A  après 
elle.  En  général  la  meilleure  leçon  du  Mystère  est 
dans  le  msc.  B. 

PREMIÈRE  JOURNÉE. 

Début  : 

Veni  ad  liberandum  nos 

Domine  Deus  virtutum, 

Pour  l'offense  du  première  père 

Que  tout  le  gendre  huinain  compère. . . 

Après  avoir  indiqué  le  but  qu'il  veut  atteindre 
dans  ce  Mystère,  l'auteur  ajoute  : 

Se  la  révérence  de  vous 

Faûltè  y  voit  dessus  ou  dessoùbs, 

Trop  dit  ou  faulte  de  langaiges , 

Soyez  amiables  et  doulx, 

Et  nous  corrigez  sans  courroux, 

S'en  Serons  autre  fois  plus  sàiges.  (B.  f.  1  v.) 

Le  meneur  du  jeu,  api'ês  un  Ave  Maria,  repfeiid 
le  texte  sacré  Veni  ad  liberandum  nos.  Les  assis- 
tans,  dit-il,  vont  avoir  sous  les  yeux  le  tableau  des 
limbes  et  des  angoisses  que  les  justes  y  souffrent 
par  leur  impatience  de  la  venue  de  J.  C.  On  mo- 
ralisera ensuite  un  pelil ,  en  introduisant  cinq 
personnages  pour  plaider  devant  Dieu  la  cause 
de  l'homme;  puis  on  suivra  Jésus-Christ  dans 
les  merveilles  de  sa  naissance  et  de  ses  premières 
années. 


ANCIENS.  295 

Si  vdus  prions  seigneurs  et  daimes 

Conjointement  hommes  et  femmes, 

Que  silence  veuillez  garder  ; 

Et  brief  nous  verrez  procéder.  (À.  f.  14,  v».) 

Dans  la  première  scène  paroissent  Adam  et 
Eve,  que  les  miniatures  représentent  nus,  Isaac,  Je- 
rémie,  Ézéchiel,  David,  en  manteaux.  Tous  con- 
jurent Dieu  de  les  arracher  du  séjour  des  ténèbres. 
Premiers  vers  :  -     ^^  .  ^ 

ADASI. 

O  souveraine  majesté 

Bon  Dieu  qui  en  éternité 

Règnes,  sans  jamais  prendre  fin...  (A  et  B.  f.  14  v<».) 

beuxième  scène  :  «  Icy  sont  cinq  personnages  en 
i>  paradis,  et  premier  s'eslevera  une  dame  ; 

MISÉRICORDE» 

Je  ne  me  puis  mais  contenir 

Que  les  humains  ne  pregneen  cure.  (A.  f.  17.) 

Cette  scène  fortbelle  a  été  judicieusement  appré- 
ciée par  M.  Onésime  Le  Roy,  dans  ses  Éludes  sur  les 
Mystères  (1).  Après  un  long  examen  dans  toutes 
les  formes,  les  cinq  dames  Paix,  Miséricorde,  Jus- 
tice, Vérité,  SapiencCj  conviennent  que  le  seul 
moyen  de  racheter  l'homme  est  de  décider  Dieu 
à  livrer  à  la  mort  des  hommes  l'une  de  ses  trois 
personnes.  A  cet  arrêt  porté  aux  pieds  du  Très-Haut, 
Dieu  gémit,  hésite,  enfin  se  laisse  vaincre  par  Mi- 
séricorde, sa  bien-aimée.  Il  charge  l'ange  Gabriel 

(1)  Paris,  chez  Hachette,  1837,  pages  162,  167  et  168. 


296  rOxVDS 

d'aller  annoncer  à  Marie  l'incarnation  du  Yerbe 
dans  ses  chastes  flancs. 

A  cet  endroit  commence  le  Mystère  de  la  Concep- 
tion j  Mariage,  etc.,  de  la  benoite  Vier-ge,  e/c, arrangé 
pour  la  représentation  d'Angers,  et  coupé  dans  la 
première  journée  d'Arnoul  Gresban.  Les  premières 
scènes  semblent  avoir  été  refaites  entièrement, 
elles  offrent  une  première  supplique  pour  la  ré- 
demption :  les  premiers  tableaux  de  l'Enfer  ;  une 
scène  délicieuse  entre  Joachim  et  ses  bergers  ;  les 
trois  mariages  d'Anne  avec  Joachim,  avec  Cléo- 
phas,  avec  Salomé;  les  premiers  tableaux  de  la 
cour  d'Hérode;  la  naissance  de  Marie;  sa  pré- 
sentation au  Temple  ;  son  mariage  avec  Joseph  et 
le  procès  du  Paradis. 

Les  acteurs  du  Procès  sont  les  cinq  dames  de 
notre  première  journée,  et  c'est  là  que  le  Mystère 
imprimé  de  la  Conception  se  rejoint  au  texte  d'Ar- 
noul Gresban. 

Miséricorde,  bien  savez 

Que  sentence  pour  vous  avez... 

(Msc.  A.  f.  22  v».  —  B.  f.  21  v«.  —  Impr.  f.  xxxix 
T°,  Édition  d'Alain  Lotrian,  1541.) 

Mais  il  y  a  dans  la  suite  un  grand  nombre 
d'autres  changemens ,  additions  ou  suppressions, 
dont  nous  ne  pouvons  tenir  un  compte;  nous 
nous  contenterons  de  signaler  le  f'xLv  \°  de  l'im- 
primé. Lucifer  ayant  rassemblé  tous  ses  démons 
leur  dit  : 


ANCIENS.  297 


Dyables,  arrengez  vous  trestous, 
En  turbe  et  grosse  quantité  ; 
Au  lieu  de  dire  un  Silete, 
Ouvrez  vos  malignes  cervelles 
Je  vous  vueil  dire  des  nouvellea... 


Mais  dans  le  texte  d'Arnoul  Gresban,  on  exécute 
le  Silele,  c'est-à-dire  concert  ou  symphonie  : 

Deables,  arrengez  vous  trestous, 
En  tourbe  à  grosse  quantité  ; 
Et  me  chantez  un  Silete 
En  vostre  horrible  diablerie. 

ASTAROTH. 

Vous  orrés  belle  chanterie 
Tantost,  et  ung  motet  d'honneur. 
Sathan  tu  feras  la  teneur ^ 
Et  j'asserrai  la  contresus 
Avec  Berich  à  haute  voix . 
Et  Cerberus  fera  ung  trouble 
Continué,  Dieu  scet  comment. 

LUCIFER. 

Frappés  dedens  legièrenient. 
Faut-il  faire  tant  adagios  (1)? 
Commancez  mes  petits  deablos, 
Gringotei  et  croquez  vos  notes, 
Et  barbetez  comme  marmotes. 
Ou  vielz  corbeaux  tous  affamez. 

RERICH. 

Vous  orrez  dittiés  bien  rimes, 
Et  chant  couché  à  l'avenant. 
Sus  Belzebuth  ! 

BELZEPUTH. 

Avant  !  avant  ! 

(1)  Agios,  c'ost-à-dirc  tant  de  façons,  tant  d'essais  pour  prendre  le 
ton.  Sans  doute  parce  que  les  chantres  autrefois  essayoient  leurs  voix 
et  se  mettoient  d'accord  en  prenant  le  verset  grec  Agios,  Ischiros,  etc., 
sur  les  notes  connues. 


FONDS 

Je  pense  que  vous  Torrez  belle. 

CHANÇON. 

La  dure  mort  éternelle 
C'est  la  cliançon  des  dampnez. 
Bien  nous  tient  à  sa  cordelle, 
La  dure  mort  éternelle. 
Nous  l'avons  desservy  telle 
Éi  à  luy  somes  donnez  ; 
La  dure  mort  éternelle 
C'est  la  cbançon  des  dampnez. 

LUCIFER. 

Harol  ribauls,  vous  m'estonnés, 

Tant  menés  cri  espoventable... 

C'est  assez  pour  fendre  cervelles. 

Je  vous  vueil  dire  des  nouvelles...  (B.  f.  28.) 

Ici  Jean  Michel  et  Arnoul  Gresban  se  retrouvent 
jusqu'à  la  scène  des  bergers,  qui  diffère  dans  Gres- 
ban du  texte  de  J.  Michel  et  de  la  scène  que  M.  de 
Viriville  a  publiée  d'après  le  manuscrit  de  Troyes. 
Dans  les  trois  leçons,  il  y  a  beaucoup  d'agrément 
et  de  talent  poétique ,  mais  la  supériorité  incon- 
testable appartient  à  notre  Arnoul  Gresban.  Jean 
Michel  a  ajouté  beaucoup  d'obscénités  au  lieu  d'en 
avoir  supprimé  dans  l'ancien  texte,  comme  l'avan- 
cent les  frères  Parfait  sans  preuves,  puisqu'ils 
n'avoient  vu  aucun  manuscrit,  et  comme  le  répè- 
tent avec  une  extrême  légèreté  Niceron,  les  anno- 
tateurs de  La  Croix  du  Maine  et  bien  d'autres.  Ces 
additions  obscènes  de  Jean  Michel  ont  encore  été 
rendues  plus  obscènes  par  le  grand  calomniateur 
Dulaure,  qui  les  a  présentées  comme  «  les  passages 
»  les  plus  décens  de  ces  pièces  »  (Hist.  de  Paris,  t.  m, 


p.  AiA  et  suiv.)  Le  manuscrit  de  Troyes  a  réduit 
à  quelques  jolis  virelais  une  longue  tirade  remplie 
de  gracieuses  pensées  et  d'expressions  pittoresques. 
Par  exemple,  Gresban  seul  a  fait  ou  conservé  cette 
jolie  chanson,  digne  de  Charles  d'Orléans  : 

£st-il  liesse  plus  série 
Que  de  regarder  ces  beaulx  champs , 
£t  ces  doulx  aignelés  paissans, 
Saultans  à  la  belle  prairie  ? 

On  parle  de  grant  seignorie, 
D'avoir  donjons,  palais  puissans  : 
Est-il  liesse  plus  série 
Que  de  regarder  ces  beaulx  champs  ?..* 

YSÂMBERT. 

En  gardant  leurs  brebietes, 

Pasteurs  ont  bon  temps. 

Ils  jouent  de  leurs  musettes 

Liez  et  esbatans  ; 

Là  dient  leurs  chansonettes 

Et  les  dames  bergerettes, 

Qui  sont  bien  chantans , 

Cueillent  herbes  bien  sentans. 

Et  belles  fîenretes...,  etc.  (Msc.  A.  f.  36.  —  B.  f.  33.) 

Dans  les  imprimés,  l'arrangeur  nous  avertit  que 
son  Mystère  de  la  Conception  est  terminé  : 

Et  atant  fay  fin  sans  retour. 

Mais  nos  deux  manuscrits  respectant  la  division 
primitive  en  journées,  ajoutent  : 

Et  a(ant  fin  du  premier  jour. 

Demain  retournez  s'il  vous  plaist. 

Ne  serez  estre  si  tost  prêts 

Que  nous  ne  venons  acourant 

Pour  pouisuivir  au  déniourant.  (A.  f.  80.  —  B.  f.  69.) 


300  FONDS 

DEUXIÈME   JOURNÉE. 

Le  msc.  A  renferme  de  plus  que  B  un  prologue  de 
66  vers,  dans  lequel,  après  avoir  récapitulé  la  pre- 
mière journée,  Fauteur  continue  ainsi  : 

Ores  voudrons  par  bonne  amour 

Commencer  nostre  second  jour, 

Et  monstrer  en  temps  et  en  lieu 

Du  benoist  Baptiste  de  Dieu... 

Jusqu'à  la  résurrection. 

Là  sera  le  second  point  fait. 

Et  pour  plus  tôt  ataindre  au  fait, 

Jehan  venez  vous  advancer 

De  vostre  sermon  commancer.  (A.  f.  80,  rQ.) 

Alors  Jean-Baptiste  s'avance  et  débite  un  ser- 
mon en  vers  sur  le  texte  Pœnitenliam  agite. 

Dans  les  imprimés,  le  sermon  de  Jean-Baptiste 
aux  Juifs  est  précédé  d'un  autre  sermon  plus  long 
et  moins  adapté  à  la  mission  du  Précurseur,  sur 
le  texte  Parafe  viam  Domini.  Puis  Jean  Michel 
commence  par  le  conseil  des  prêtres  juifs.  Quand 
ils  ont  longuement  parlé  de  saint  Jean,  «  Icy  vont 
»  au  preschement  de  saint  Jehan ,  »  et  nous  retrou- 
vons le  sermon  du  Pœnitentiam  agite,  début  de  la 
seconde  journée  d'Arnoul  Gresban. 

Nous  renvoyons  maintenant  à  l'analyse  exacte 
de  cette  journée  ,  donnée  par  Louis  Paris  dans 
ses  Toiles  peintes  et  tapisseries  de  Reims.  Nos  ma- 
nuscrits n'ont  pas  les  scènes  YII,  YIIl,  IX  et  X, 
relatives  à  l'histoire  de  Judas  et  de  Pilate;  dans 
la  scène  XII ,  la  représentation  du  ciel  est  une  addi- 


ANCIENS.  301 

tion.  La  scène  XIV  entre  Jean  et  Hérode  est  trois  fois 
plus  longue  dans  l'œuvre  de  Michel.  Il  ne  faudroit 
donc  pas  y  signaler  des  allusions  aux  amours  d'Isa- 
beau  de  Bavière  et  de  Louis  duc  d'Orléans.  Les 
scènes  XV  et  XVII,  qui  continuent  la  légende  de  Ju- 
das, sont  omises  avec  raison,  car  la  scène  XXI  les 
résume  assez  clairement  dans  les  imprimés  comme 
dans  les  manuscrits.  Dans  la  belle  scène  XXIV  des 
noces  de  Cana,  Jean,  l'époux,  n'est  pas  nommé,  et 
Jésus  ne  lui  recommande  pas  de  garder  sa  virginité  ; 
ce  qui  prévient  la  critique  des  frères  Parfait,  réfutée 
par  Louis  Paris.  Les  scènes  XXIV,  XXVI  à  XXXII 
et  XXXV  sont  très-courtes  dans  la  deuxième  journée 
de  Gresban  et  très-dé veloppées  dans  les  imprimés. 

Cette  scène  XXXV  finit  la  première  journée 
de  Jean  Michel;  dans  les  manuscrits  nous  conti- 
nuons la  seconde,  sans  avoir  besoin  d'un  long 
préambule  déclamé  au  milieu  du  bruit  pour  don- 
ner aux  spectateurs  le  temps  d'arriver  et  de  trouver 
place.  Onpassoit  même  tout  de  suite,  comme  nous 
en  avertit  l'imprimé,  aux  paroles  de  la  Cananéenne 
Demoniacley  si  le  silence  universel  le  permettoit. 

Nous  ne  voyons  pas  ici,  comme  dans  la  deuxième 
journée  des  imprimés,  les  épisodes  de  la  Made- 
leine, scènes  III,  VIII,  IX,  XII,  XIV,  XVI,  XIX;  de 
Simon  le  lépreux,  se.  VI;  de  la  prise  des  larrons, 
XX  ;  de  la  querelle  d' Hérode  et  de  Pilate,  se.  XXIV  ; 
des  quatre  juifs  sacrifians,  XXV  ;  des  plaintes  d'Hé- 
rode,  XXVI,  et  de  la  femme  courbée,  XXVII. 


^P  FONDS 

Les  sermons  de  Jésus  sont  moins  longs  :  la  Trans- 
figupqition  est  après  la  scène  XVII  des  clefs  de  saint 
Pierre.  La  Madeleine  paroît  pour  la  première  fois 
^c.  XXJIL  Dans  l'épisode  de  l'aveuglie  né,  le  messager 
se  nomme,  non  pas  Maucoiiranl,  mais  TrottemenUf 
.et  je  le  remarque  pour  constater  Tancienneté  de 
ces  sobriquets,  dont  les  plus  expressifs  sont  dus 
^u^  représentations  dramatiques.  Le  grand  Mystère 
de  la  Passion  à  lui  seul  fournit  ceux  de  Brayart, 
(et  non  Bvdhaul  lavec  les  imprimés),  de  Baraquii^ 
ou  Parrachin,  de  Nicodéme,  de  Griffon,  de  Gro* 
gnart,  de  Çlaquedent  et  de  TroUemenu, 

Jl  f^ut  repî^rquer  aussi  l'analogie  frappante  qui 
§^isle  tsntre  uft  passage  de  la  Suscilalio  Lazqri, 
petit  ouvrage  dramatique  d'Hilaire,  disciple  d'Abé- 
lard,  pomposé  vers  1420,  et  la  même  scène  de  notre 
Mystère  de  la  Passion.  Dans  la  Suscitalio  Lazari  : 
«  Post  haec  veniet  Martha  cum  aliis  duobus  ludaeis, 
?  c^int^ntes  ; 

Mors  execrabilis  ! 
Mors  deteslabilis  I 
Mors  mihi  flebilis  ! 
Lasse,  cbaitive, 
Dès  que  mis  frère  est  mors, 
Porque  sue  vive? 

(Hilarii  versus  et  ladi.  Tediener,  1838,  p.  27) 

pt  dans  npjf'e  Mystère  : 

UADELEINE. 

G  mort  douloureuse, 


ANCIENS.  303 

O  mort  rigoreuse, 

Qui  t'a  fait  emprendre 

De  si  tost  saillir, 

Pour  moi  jà  tollir 

Et  mon  frère  prendre?  (B.  f.  103.) 

Le  dialogue  cité  par  Louis  Paris  (Toiles  peintes, 
tom.  1,  pag.  317),  et  qu'un  fort  bon  juge  de  ce 
Mystère,  M.  le  comte  de  Quatrebarbes,  a  signalé 
comme  admirable  (avant-propos  de  l'édition  de 
Bourdigné,  p.  LUI  et  LIY),  n'est  pas  dans  nos 
manuscrits.  C'est  probablement  une  création  de 
Jean  Michel ,  comme  la  tentation  de  Judas  par 
Satan,  IX ,  et  plusieurs  autres  récits  de  complots 
parmi  les  pharisiens  et  les  Juifs.  Cette  seconde 
journée  s'arrête  avec  l'une  des  premières  scènes 
de  flagellation  :  dans  les  imprimés,  c'est  la  XX*  de 
leur  troisième  journée  : 

GADUTpR. 

Fy  du  paillart  ! 

ROULLART. 

Fy  du  vray  fol!  ^h>  lfV|    'i 

GADIFFER. 

Beau  sire,  fissiez  lui  sur  le  poj 
Ung  grand  coup  pour  le  resveiller. 

ROOLLART. 

J'auroye  grant  peur  de  me  blesser, 
Car  j'ay  tant  donné  de  collées 
Que  j'en  ay  l.es  mains  affollées. 
La  chair  me  commence  à  frémir. 

DENT ART. 

11  nous  fault  ung  petit  dormir  ; 
On  ne  peu!t  pas  tous  jours  frapper. 
Se  tu  veulx  va  toy  occuper. 


304  FONDS 

Nous  dormirons  qui  me  croyra. 

GADIFFER. 

Pendu  soit  il  qui  dormira, 
Et  qui  ne  prendra  son  déduit! 

Ils  continuent  de  plus  belle  ;  mais  dans  nos  ma- 
nuscrits la  journée  finit  ainsi  : 

DENTART. 

Fy  du  paillart  ! 

ROULLART. 

Fy  du  vray  fol  I 
Beau  sire  assiez-lui  sur  le  col 
Droictement  un  beau  hatiplart» 
Tant  qu'à  ce  vilain  papelart 
Face  toute  la  char  frémir. 

DENTART. 

Il  nous  fault  ung  petit  dormir... 

GADIFFER. 

Pendu  soit  à  qui  il  tiendra  ! 
Nous  sommes  las  oultre  mesure. 

(A.  f.  160.  —  B.  f.  139.  Imp.  f.  CLXXi  ▼<>.) 

Vnk\e Prologue  final  (A.  f  160,  —  B.  f*>  139. 
Imp.  f  clxxi  V.) 


Elle  commence  par  un  nouveau  prologue,  dans 
lequel  sont  rappelées  les  deux  journées  précédentes, 
et  le  sujet  de  la  troisième  exposé. 

Et  pour  ce  prologue  abregier 
Et  venir  au  fait  sans  targier, 
Nostre  vouloir  se  délibère 
A  ce  très-glorieux  mistère 
Poursuir,  jus  qu'à  celle  part 


ANCIENS.  305 


Que  le  corps  aura  fait  départ... 
Et  lui  on  sépulcre  posant. 
A  tant  nous  serons  reposant. 
Si  vous  prions  très-humblement 
Qu'avant  notre  commandement, 
Scilence  nous  veuillez  prester. 
Et  brief  nous  verrez  aprester. 

La  première  scène  reprend  la  XX^  de  la  troisième 
journée  imprimée.  Je  trouve  une  curieuse  variante 
dans  ces  vers  du  f'  172  v%  V^  col.  (impr.)  : 

DEOTART. 

Or  sus  !  sus  !  il  vous  fault  venir 
Pour  parler  à  nos  presidens. 

ROULLART. 

Urit! 

GADIFFER. 

Voire  du  bout  des  dentz. 
Mais  il  n'en  haulse  point  sa  voix. 

Dans  les  textes  d'Arnoul  Gresban  : 

GADIFFER. 

Sus  !  passez  !  il  vous]|fault  venir 
Parler  à  nostre  président. 

ROILLART* 

Il  rit. 

DEUTARD. 

Voire  du  bout  des  dents. 
C'est  risée  d'un  Anteuois.  (B.,  f«  141  r«.— A,  f»  162  v».) 

Cela  vaut  bien  mieux,  et  il  ne  tiendroit  qu'à  moi 
défaire  ici  une  longue  dissertation  sur  le  mot  Ante- 
nois.  Je  me  contenterai  de  dire  qu'il  désigne  Ta- 
gneau  né  depuis  plus  d'un  an.  Mes  compatriotes 
disent  encore  bêle  anlenoise  dans  le  même  sens, 
et  il  faut  bien  que  le  mot  fût,  au  xv«  siècje,  d'un 

VI.  20 


306  FONDS 

usage  général ,  puisqu'on  le  voit  employé  d'une 
façon  proverbiale  dans  un  ouvrage  composé  pour  les 
Parisiens.  C'est  delà,  et  je  n'en  fais  aucun  doute, 
qu'est  donc  venu  le  proverbe  ou  plutôt  le  quolibet  ; 
Qualre-vingt-dix-neuf  moulons  el  unAnlenois,  Rire 
comme  un  Antenois ,  ou  du  bout  des  dents ,  c'est 
bêler  ou  braire,  c'est  montrer  une  joie  qui  ne 
passe  pas  le  tour  des  lèvres ,  c'est  rire  comme  oa 
pleure  à  Paris.  Et  toutes  ces  expressions  valent 
certes  mieux  que  notre  triste  rire  jaune  qui  ne 
rappelle  et  ne  peint  rien. 

L'interrogatoire  de  Jésus  devant  Pilate  est  ac- 
compagné, dans  les  éditions  imprimées,  de  plu- 
sieurs circonstances  nouvelles^  comme  la  déposi- 
tion des  témoins  favorables ,  îa  conversion  du  valet 
de  Pilate,  le  miracle  des  lames  qui  se  courbent 
devant  Jésus,  le  récit  de  îa  Véronique.  Dans  la 
scène  du  repentir  de  Judas  (Imp.  Quatrième  journ. 
Se.  Y),  le  calligraphe  du  msc.  A  représente  le 
costume  de  Désespérance  noir  comme  le  corps  de 
cette  terrible  personne.  C'est  la  fille  chérie  de  Lu- 
cifer, envoyée  par  lui  devers  Judas.  Yoici  le  com- 
mencement du  dialogue  : 

l'esprit. 
Meschant  que  veulx-tu  qu'on  te  face?^ 
A  quel  port  (1)  Teulx-tu  aborder? 

JUDAS. 

Je  ne  sçay,  je  n'ay  oeil  en  face 
Qui  ose  les  cieulx  regarder. 

(i)  Et  non  à  quel  mort,  comme  les  imprimés. 


ANCIENS.  307 

l'esprit. 
Se  de  mon  nom  veulx  demandei', 
Briefmeut  en  aras  demonstrance. 

JVDÂS. 

Dont  viens-tu? 

l'esprit.    , 
Du  parfont  enfer. 

JUDAS. 

Quel  est  ton  nom? 

l'esprit. 
Désespérance. 

JUDAS. 

Approche  !  et  me  dones  allégeance, 

Se  mort  peut  mon  dueil  allegier.  (A,  f«  175.  —B,  t°  152. 

Cela  n'est-il  pas  digne  de  Corneille,  d^  Dante, 
de  Milton ,  des  plus  grandes  inspirations  de  l'es- 
prit humain  ?  Pourquoi  nos  meilleurs  poètes  du  xix^ 
siècle  ne  vont-ils  pas  étudier  dans  ces  vieilles  pages 
oubliées  !  Ils  ne  nous  donneroient,  hélas  !  ni  Anges 
déchus,  ni  Burgraves  ! 

La  réception  de  Judas  en  enfer  est  bien  autre- 
ment comique  dans  les  manuscrits  que  dans  les 
imprimés.  Chez  nous,  l'âme  est  d'abord  engloutie 
par  Lucifer,  puis,  à  la  prière  de  ses  suppôts,  le  roi 
d'enfer  la  rejette  en  disant  : 

Tenez  mes  petiz  dragonneaulx, 
Mes  jeunes  disciples  d'escole , 
Jouez  en  ung  peu  à  la  solle, 
En  lieu  de  croupir  au  fumier. 

BERIOH. 

Çà,  j'en  doy  jouer  le  premier,  etc.  (A,  (^  178.) 

Et  tous  les  démons  de  relancer  l'âme  de  Judas 
de  patte  en  patte.  C'est  proprement  le  jeu  de  la 

20. 


308  FONDS 

savate,  celui  que  Maihurin  Cordier  appelle ///^ere 
solea  detrita{Con\ïnen[ai\  Puerorum  de  quotidiano 
sermone),  et  que  Rabelais  dans  ses  jeux  de  Gar- 
gantua écrit  à  la  souUe.  Les  commentateurs  de 
Rabelais  n'ont  pas  compris  ce  mot  que  notre 
mystère  explique  fort  bien. 

Quand  tout  est  consommé ,  et  immédiatement 
après  la  conversion  du  centurion ,  le  msc.  A 
présente  une  scène  que  l'on  chercheroit  aussi  vai- 
nement dans  le  msc.  B  que  dans  les  imprimés. 
C'est  un  dialogue  entre  saint  Denis  d'Athènes  et 
Empedocles,  relatif  aux  ténèbres  qui  couvrent  le 
monde.  Saint  Denis  démontre  à  Empedocles  qu'el- 
les annoncent  les  souffrances  d'un  Dieu;  Empedo- 
cles répond  : 

L'argument  est  bon  et  actif, 

Et  la  cause  est  assez  proiiYable.  (A,  f»  210  v».) 

Le  Prologue  final  de  cette  troisième  journée  est 
composé  de  vingt-deux  vers  dans  A,  et  de  dix-neuf 
seulement  dans  B.  Voici  les  trois  vers  ajoutés  dans  A: 

Dimanche,  avons  intencion 

Que  de  sa  résurrection 

Partie  vous  soit  démontrée.  (A,  i^  221  v^.) 

QUATRIÈME   JOURNÉE. 

L'initiale  placée  au  début,  dans  le  msc.  A,  re- 
présente le  meneur  du  jeu  en  manteau  fourré 
semblable  à  celui  des  juges.  11  tient  de  la  main 
droite  un  rouleau.  Le  prologue  qu'il  débite  n'est 


ANCIENS.  309 

pas  en  tête  de  la  Résurreclion  de  Noslre-Seigneur 
J,  C.  par  personnages  imprimé  à  Paris  :  mystère 
qui  répond  à  notre  A^  journée. 

Je  ferai  une  observation  grammaticale  à  l'occa- 
sion de  la  première  scène.  Ascanius,  gardien  du  sé- 
pulcre, craignant  l'enlèvement  du  corps  de  Jésus, 
s'exprime  ainsi  dans  les  imprimés  : 

Si  ses  disciples  survenoient... 
Par  force  rompant  le  tombeau , 
Quel  remède  là? 

RUBION. 

Parlez  beau. 
Quand  la  chose  en  ce  point  vendroit , 
Laisser  faire  il  les  convendroit. 

Comment  analyser  cette  expression  :  Parlez 
beau?  Je  le  donne  à  Nodier,  à  Victor  Leclerc,  à  l'A- 
cadémie françoise.  Toutefois,  avant  de  rien  hasar- 
der, consultons  les  manuscrits,  nous  y  trouverons  : 

Quel  reraedde  là?  —  Parler  beau. 

Quand  la  chose,  etc.  (A,  f°  223.  —  B,  f«  193.) 

Je  Tentends  :  Voilà  un  beau  parler  !  et  l'explica- 
tion vient  maintenant  d'elle-même.  Beau  n'est  pas 
un  adverbe,  mais  un  adjectif  joint  à  un  verbe  pris 
substantivement.  Ainsi  :  «  Vous  avez  beau  dire,  je 
n'en  ferai  rien  »  doit  s'entendre  :  «  Vous  avez  une 
belle  parole,  un  beau  dire,  mais  je  n'en  ferai  rien.  » 
Et  cela  est  si  vrai  que  dans  tous  les  cas  où  vous 
emploierez  ainsi  l'expression  beau,  vous  pourrez 
ajouter  un  mais,  pour  relever  la  phrase. 

Au  reste,  cette  quatrième  journée  est  parfait^^ 


310  FONDS 

ment  semblable  au  mystère  imprimé  de  la  Résur- 
rection ;  et  par  conséquent  nous  sommes  portés  à 
croire  que  Jean  Michel,  l'arrangeur  des  éditions  im- 
primées, a  purement  et  simplement  accepté  le  li- 
vret d*Arnoul  Gresban.  Dans  nos  manuscrits,  cette 
quatrième  journée  est  terminée  par  une  longue 
moralité  entre  Dieu  et  les  cinq  vertus  qui  avoient, 
à  l'ouverture  de  la  première,  instruit  la  cause  de 
l'homme.  Ces  dames  tombent  d'accord  que  la  ré- 
demption est  complète ,  ^t  le  meneur  prend  alors 
congé  de  l'auditoire  par  un  Prologue  final  et  total 
de  27  vers. 


S'erreur  disons  ou  explicquons, 
Dès  maintenant  la  revocquons. 
Submectans  nos  fais  et  nos  signes 
A  vos  corrections  bénignes, 
Ou  à  ceulx  qui  perceu  l'aront 
Ou  qui  mieulx  faire  le  sçauront... 
Et  pour  finir  notre  mystère 
Joyeusement,  d'honneur  promus, 
Et  que  la  fin  meilleure  appère, 
Rendons  grâce  à  Dieu  nostre  père, 
Chantons  Te  Deum  laudamus. 


Les  deux  manuscrits  que  nous  venons  de  décrire 
avoient  échappé  généralement  à  l'attention  des  cri- 
tiques, parce  que  nos  relieurs  les  ont  seulement 
indiqués  comme  renfermant  le  Mystère  de  lu 
Création.  La  publication  du  texte  qu'ils  renferment 
auroit  un  véritable  intérêt;  car  on  ne  peut  s'em- 
pêcher de  le  regarder  comme  le  plus  beau  monu- 


ANCIENS.  311 

ment  de  notre  ancienne  littérature  dramatique. 
Remarquons  avant  de  les  quitter  que  parmi  les 
jeux  assez  nombreux  auxquels  se  livrent  les  dé- 
mons et  les  lyrans,  on  ne  voit  aucune  mention 
des  caries.  On  chercheroit  encore  inutilement  la 
fameuse  histoire  du  Juif  errant,  et  j'en  conclurois 
volontiers  que  cette  belle  légende  n'est  pas  d'ori- 
gine françoise.  Mathieu  Paris,  qui  semble  en  avoir 
parlé  le  premier  au  xni*  siècle,  étoit  Anglois  ;  elle 
nous  est  donc  venue  de  l'Angleterre  ou  de  l'Alle- 
magne, dans  un  temps  assez  rapproché  de  nous,  et 
peut-être  seulement  au  xvi^  siècle. 

N°  7207. 

826.  LES  MIRACLES    DE  LA   VIERGE,    PAR   GAUTIER  DE 

COINSY.  —  CANTIQUES  DE  SAINTE   LÉOCADE.  VIE 

DE    SAINTE    CHRISTINE   EN   VERS,    PAR  LE   MÊME. 

Volume  in-fo  mediocri ,  papier,  de  190  feuillets  à   deux  colonnes; 
xv«  siècle.  Reliure  en  veau  fauve,  déchirée  sur  le  dos. 

Ane.  Bibliothèque  de  Gaston,  duc  d'Orléans,  n*  25.  —  Sainte-Palaye, 
not.  567. 

Nous  prenons  notre  point  de  comparaison,  pour  les 
leçons  de  Gautier  de  Coinsy,  dans  le  superbe  manu- 
scrit de  LaYallière,  n°  85,  anc.  n°2710,  que  nous  re- 
gardons comme  le  plus  complet  et  le  plus  parfait  de 
tous.  Le  msc.  7207  ne  date  que  du  xv*  siècle.  On  lit 
à  la  fin  :  «  Ci  finissent  les  miracles  deNostre-Dame  et 


312  FONDS 

»  la  vie  sainte  Léocade  et  sainte  Xpîne.  Et  fu  achavé 
»  ledit  livre  le  xix'' jour  de  descembre  Tan  mil  cccc 
»  soissante  et  v.  —  Marguerite  de  Chauvigny.  »  Et 
plus  bas  :  «  Testut  pbre.  »  Nous  croyons  que  le  vo- 
lume fut  écrit  de  la  main  de  Marguerite  de  Chau- 
vigny. 

Rubrique  et  premiers  mots  :  «  ïncipit  prologus 
»  miraculor.  Béate  Marie. 

A  la  louenge  et  à  la  gloire 

En  remembrance  et  en  mémoire... 

C'est  le  début  des  miracles.  La  Vall.  f°  36  à 
38  v°. 

F<»  2  v°  «  Capitula  primi  libri  »  trente-cinq  lé- 
gendes. 

F<*  3  «  ïncipit  liber  primus  »  1°  De  publica  Theo- 
phili  penitentia.  —  F°  14.  De  Saint-Ildefons  arci- 
vesque  de  Thollet.  —  F^  25.  De  Judei  filio  apud 
Bituricas  ab  incendio  liberato.  —  De  Iconia  B. 
Marie  de  qua  oleum  manat.  —  F°  26.  De  Presbitero 
quem  beata  Maria  deftenditab  injuria.  —  De  clerico 
S.  Virgini  devoto.  —  F<^27.  De  monacho  qui,  pro- 
tegente  domina  nostra,  abusione  diaboli  liberatus 
est.  —  F**  28.  De  clerico  graviter  infirmante.  — 
F°  27.  De  quodam  nobili  femina  Romana.  —  F°  33. 
De  divite  et  vidua  paupere.  —  F«  36.  De  quadam 
abbatissa  quam  mater  Dei  a  maxima  angustia  iibe- 
ravit. — F**  38.  De  puero  qui  posuit  annulum  in 
digito  B.  Marie.  —  F°  39.  De  adolescente  quem 
dyabolus  rapuit.  —  F°  41.  De  quinque  rosis.  — r 


ANCIENS.    ,  313 

De  Monacho  B.  Marie  meritis  resurrecto.  —  F°  43. 
De  quodam  Geraido  decepto  fallaciis  inimici.  — 
F**  M,  De  sanctimoniali  femina  pêne  lapsa.  — 
F"  45.  De  Monacho  qui  ad  horas  B.  Marie  non  sedit. 
—  De  milite  cui  post  mortem  voluntas  pro  facto 
reputatur.  — F**  47.  De  sanctimoniali  cui  Domina 
nostra  vices dicendi  suumavebreviavit. — F°  48.  De 
fure  suspenso,  nostre  domine  manibus  per  triduum 
sustentato.  —  F°  49.  De  sacrista  quem  per  semet- 
ipsam  sancta  Dei  genitrix  visitare  dignata  est.  — 
F°  50.  De  imagine  B.  Marie.  — F"  52.  De  duabus 
mulieribus  conversis.  —  F^  53.  De  Ichonia  B.  M. 
que  se  jaculo  objecit.  —  54.  De  quadam  abbate 
sociis  navigantibus  optime  consulente.  —  F*  55. 
De  episcopo  Claromontensi.  —  F**  58.  De  quodam 
Monacho.  —  F°  60.  De  quodam  milite.  —  F»  61. 
De  Monacho  in  fluvio  periclitato.  —  F»  65.  De  sancti- 
moniali femina.  —  F°  68.  Quomodo  beata  Leocha- 
diaamissa  fuit. 

Cette  dernière  histoire,  qui  n'a  rien  de  commun, 
pour  ainsi  dire,  avec  les  miracles  de  la  Vierge,  est 
fort  curieuse.  Les  reliques  de  sainte  Léocadie 
furent  retrouvées  en  1219,  année  de  la  prise  de  Da- 
miette  et  de  la  mort  de  Miles,  abbé  de  St-Mard, 
qui  avoit  été  précédemment  abbé  de  Marchiennes, 
de  Tournai,  puis  de  St-Remy  de  Reims.  Il  repose 
à  St-Mard 

Soz  une  lame 
pavant  l'Hôtel^  piçx  en  ait  l'amel 


314  FONDS 

ainsi,  comme  Gautier  de  Coinsy  travailloit  à  ses 
miracles,  quand  le  vol  des  reliques  eut  lieu,  il  est 
^constaté  que  cet  ouvrage  fut  composé  en  4219  et 
i220. 

Toutes  ces  légendes,  sauf  quelque  différence 
dans  les  dernières,  sont  dans  le  msc.  de  La  Yalliére  ; 
mais  à  la  suite  de  l'histoire  de  sainte  Léocadie, 
f'72,  nous  trouvons  ici  trois  chansons  pieuses  re- 
latives encore  à  l'enlèvement  de  ses  reliques.  Dans 
le  temps  où  Gautier  de  Coinsy  achevoit  le  premier 
livre  des  Miracles  de  la  Vierge,  des  voleurs  d'images 
et  de  reliques  s' étant  introduits  dans  le  prieuré  de 
Vic-sur-Aisne ,  enlevèrent  la  châsse  de  sainte  Léo- 
cadie et  une  image  de  la  mère  de  Dieu.  Le  larcin 
ne  profita  guère  :  effrayés  de  leur  crime,  les  voleurs 
jetèrent  les  reliques  dans  la  rivière  d'Aisne;  on 
les  y  retrouva  au  bout  de  cinq  jours.  Gautier  de 
Coinsy  fit  sa  première  chanson  pour  déplorer  l'en- 
lèvement de  la  statue;  voici  le  premier  et  quelques 
autres  couplets,  f*72  : 

Las!  las!  lasl  las!  par  grant  délit 
Ay  jusques-cy  chanté  et  lit. 

Or  m'a  fait  tel  contraire 
Li  anemis ,  H  fel ,  l'efroitz , 
Las!  las!  las!  las!  qu'à  hault  voix 

Crier  me  fault  et  braire... 
Bien  ra'avoit  dit  li  anemis 
Que  je  mal  m'estois  entrerais 

De  cest  livre  ci  faire; 
Qu'encor  m'en  feroit  souspirer, 
Mes  cheveux  traire  et  detirer, 

Hault  crier  et  hault  braire.  .  . 


ANCIENS.  3i5 

Dolent  prieur  que  devenrai? 

Jamais  en  nul  lieu  ne  Tcnrai  * 

Que  chascun  n'en  medie , 
Petis  et  grans  diront  afïait 
Que  la  Vierge  par  mon  meffait 

Perdue  est  et  périe.  .  . 
Chasteau  de  Vi,  droit  ai  se  pleur, 
Mis  t'ai  en  tristesce  et  en  pleur 

Quant  perdue  ai  la  gemme 
Dont  tant  estoies  honorés. 
Rendez-la  nos,  sains  honorés. 

Rendez-la  nos,  nos  dame. 

Quand  sainte  Léocadie  fut  retrouvée,  Gautier  de 
Coinsy  fit  une  deuxième  chanson  dont  voici  le 
commencement  : 

Sous  ceste  rivage  à  cest  croix , 
Devons  chascun  à  haulte  voix 

Louer  Dieu  et  sa  mère. 
Dieu  piteusement  regarda, 
Notre  damoiselle  garda 

Dedens  ceste  eaue  clère.  .  . 
Li  dyables  cuida  son  non 
Qui  tant  parest  de  grant  renon 

Abatre  par  envie  ; 
Quant  si  saint  os  furent  ravi , 
Si  très  grant  deul  en  eut  à  Vi, 

M'est  nus  qui  le  vous  die. 
Trop  hardi  furent  et  trop  os, 
*     Ceulx  qui  emblèrent  ses  sains  os, 

Et  sa  fierté  cassèrent. 
Ils  parfirent  trop  grant  meffait, 
Si  en  sont  perdus  et  deffaiz 

Oncques  l'an  ne  passèrent. 
Se  Dieu  n'en  fust  si  secourans 
Aisne  qui  est  grant  et  corans 

Tost  l'en  éust  portée; 
Se  Dieu  seur  li  ne  s'appensast, 


316  FONDS 

Perdue  fust,  cui  qu'en  pensast, 

Jà  ne  fust  mais  trouvée... 
Près  ceste  croix ,  moult  doux  bainz  a, 
Trois  jours  ou  quatre  se  baigna 

La  Vierge  Leochade  ; 
Jamais  nul  jour  n'en  soit  plus  dous 
Le  rivage  et  le  port  tous, 

Et  l'eaue  très  plus  sade. 
De  Dieu  louer  soyons  engrant , 
Et  si  faisons  tous  feste  grant 

Chescun  sour  cest  rivage  ; 
Jà  ni  vendra  si  mehaignés 
Se  par  créance  i  est  baigniés, 

Ne  perde  son  malage. 


La  violation  de  celte  châsse  devint  Foccasion 
d'une  nouvelle  fête  annuelle,  en  mémoire  de  la  re- 
trouvaille des  reliques  dans  les  eaux  de  l'Aisne,  et  le 
pèlerinage  de  sainte  Léocadie  étoit  encore  fré- 
quenté au  xvu^  siècle.  Le  vieux  château  de  Vic-sur- 
Aisne,  rétabli,  dit-on,  par  Charlemagne,  a  voit  été 
donné  vers  la  fin  du  xii«  siècle  aux  moines  de  Saint- 
Mard  de  Soissons.  Dom  Carlier,  auteur  de  l'Histoire 
du  duché  de  Valois,  a  donné  sur  Yic  de  précieux 
renseignemens  ;  il  nous  apprend  que  de  son 
temps  il  étoit  impossible  de  reconnoître  l'empla- 
cement de  l'ancien  port  de  Vic-sur-Aisne,  (t.  i, 
p.  122).  «  En  1494  ou  1195,  ajoute-t-il,  les  moines 
»  de  St-Mard  avoient  jugé  à  propos  de  transférer 
»  au  château  de  Yic  les  reliques  de  sainte  Léoca- 
»  die.  Ces  objets  vénérés  ayant  été  déposés  dans 
»  l'église  du  château ,  l'abbé  de  St-Mard ,  Gau- 


ANCIENS.  317 

»  lier  m,  établit  auprès  de  l'église  une  commu- 
»  n^^lé  de  ses  religieux  qui  dévoient  célébrer  Tof- 
»  fiée  canonial  et  prendre  soin  de  tout  ce  qui  a  voit 
»  rapport  au  culte  de  la  sainte.  »  (Tome  i,  page 
364). 

Ce  passage  précieux  explique  merveilleusement 
notre  texte.  Gau  tier  de  Coinsy  fut  envoyé  par  son  abbé 
de  St-Mard  pour  accompagner  et  surtout  garder  la 
précieusechâsse  de  sainte  Léocadie.  C'étoitun  grand 
objet  de  convoitise;  mais  ils  espéroient  le  mettre 
à  Tabri  d'un  coup  de  main  en  l'enfermant  dans  leur 
château  fortifié  de  Vie.  Inutiles  précautions  :  tandis 
que  Gautier  de  Coinsy  chantoit  les  louanges  de  la 
sainte ,  des  voleurs  adroits  s'emparoient  de  ses  os 
vénérés.  Les  couplets  que  nous  avons  cités  ont  pu 
faire  juger  de  sa  douleur  quand  la  châsse  eut  dis- 
paru, puis  de  sa  joie  quand  elle  fut  retrouvée. 

La  châsse  de  sainte  Léocadie  fut  honorée  et  in- 
voquée jusqu'en  l'année  4590.  Alors  l'armée  de 
Henri  lY  s'en  empara,  les  huguenots  jetèrent  les 
reliques  au  vent;  elles  furent  recueillies  par  un 
soldat  qui  les  vendit  au  curé  d'Haramont,  et  ce 
dernier  les  transféra  dans  l'abbaye  de  Longpré, 
près  de  Villers-Coterets.  C'est  là  que  la  sainte  fut 
honorée  jusqu'à  l'époque  de  la  suppression  des  mo- 
nastères, et  j'ignore  si  l'on  célèbre  encore  sa  fête 
dans  le  village  de  Longpré. 

Le  deuxième  livre  des  miracles  de  la  Vierge  com- 
prend vingt-deux  légendes,  sans  le  prologue,  f°  73. 


318  FONDS 

Ce  prologue  est  terminé  par  un  seul  des  nombreux 
couplets  en  l'honneur  de  la  Vierge  que  renferme  le 
msc.  de  La  Yalliére,  f"  75  v%  table  des  légendes.  — 
De  impératrice  qui  per  multas  templationes  cas- 
titatem  servavit  (le  commencement  de  cette  légende 
ne  se  trouve  plus  dans  le  msc.  La  Yalliére.  Le  feuillet 
a  été  arraché  entre  ceux  que  Ton  cote  aujour- 
d'hui 159  et  160).  f  °  96.  De  castitate  sanctimo- 
nialium.  F**  101.  De  S.  Basilio.  F°  105.  Quomodo 
Sancta  Dei    genitrix  Constantinopolim  liberavit. 
F°  107.   De  puero  resuscitato.  F**  110.   De  ceco 
aurifice  illuminato,  in  diecesi  Landunensi.  F"*  111. 
De    combusta    lana   mercatorum.     F*»    112.     De 
feretro  ejecto  ab  eccïesia.  F°  113.  De  dracone  domos 
et  ecclesiam   comburente.  F°   115.   De    quodam 
judaeo    qui    imaginem   in   vadimonium    recepit. 
F"    118.    De    duobus    fratribus.    (Omise    ici  la 
légende  du  msc.  La  Yalliére  et  un  vilain,  f"  219.) 
F*  120.  De  cereo  modulo  qui  \idulae  descendit. 
F"  122.  Miracula  B.  Mariae  Suessionis  de   puero 
in  \isione   rapto.   F"    123.    De    bubulo   sanato. 
F*    125.    De  femina    qui    nasum     recuperavit. 
F»  128.  De  quodam    ab  egritudine   pedis  libe- 
rato.    Fo   131.    De   quadam   femina   Laudunensi 
ab  incendio  liberata.   F°  135.  De  muliere  atre- 
batensi.  F»  138.  Quomodo  quidam  homo  emersus 
in  mari  fuitliberatus.  F»  141.  De  quodam  clerico. 
F°   146.    De    iconia    béate   Marie    Sardinensis. 
F*»  150.  De  ung  moine  de  Chartrouse.  (  Rubrique 


ANCIENS.  319 

omise.)  Fo  151.  Miraculum  quomodo  défendit  sab- 
batum  B.  Marie. 

L'épilogue  du  msc.  de  La  Vallière,  f'  264  v%  est 
précieux  parce  que  l'auteur  y  cite  le  prieur  de  St- 
Blaive,  Robert  de  Clives,  comme  l'ami  qui  l'excitoit 
le  plus  à  continuer  son  poème,  et  qui  faisoit  reco- 
pier et  orner  le  livre  de  belles  miniatures.  Cet  épilo- 
gue n'est  pas  dans  le  n''  7207 . 

Le  troisième  livre  est  plutôt  un  recueil  de  mora- 
lités qu'une  collection  de  légendes.  Notre  ma- 
nuscrit le  commence  au  f*  152  v°,  avec  une  rubrique 
omise  dans  la  leçon  La  V.  <i  De  miseria  hominis  et 
»  dubitatione  mortis.  »  Il  paroît  le  même  dans  les 
deux  leçons  et  se  termine  au  f'  166  r%  par  les 
mots: 

«  A  ces  Teis  a  mon  livre  fin , 

w  Dieu  nous  maint  tous  à  bone  fin  ! 

»  Hoc  opus  expletur  —  Deitati  gloria  detur 

1»  £t  matri  Dcmini  —  qui  nostro  sit  pia  fini.  » 

«  Les  salusNostre  Dame.  »  Et  d'abord  le  prologue. 
Puis  cinq  saints^  f'  169.  Chanson  de  Notre-Dame,, 
commençant  : 

Entendes  fous  ensamble  et  li  clairs  ef  li  lai... 
IL    F^    171.  — LA   VIE    SAINTE    CRISTINE. 

Cet  ouvrage  paroît  encore  être  de  Gautier  de- 
Coinsy,  dont  on  reconnoît  le  st}le  et  la  manière. 
L'auteur  quel  qu'il  soit  en  avoit  trouvé  le  texte  latin 


320  FONDS 

dans  l'abbaye  de  Saint-Mard  de  Soissons.  Voici  les 
premiers  vers  : 

Li  sages  Salemons  qui  fleurs  fu  de  savoir 
En  divine  escripture,  à  pluseurs  fait  savoir... 
L'autrier  li  en  un  livre  en  l'encloistre  S.  Mart 
La  vie  d'une  vierge  dont  volentiers  m'aart... 

Le  poème  a  prés  de  3800  vers  de  douze  syllabes, 
divisés  en  quatrains  monorimes.  J'ose  bien  avouer 
que  je  ne  l'ai  pas  lu. 

N^  7208. 

827.  LES  MIRACLES  DE  LA  VIERGE,  PAR  GAUTIER  DE 
COINSY  ET  AUTRES.  —  LE  POÈME  DE  LA  CONCEPTION 
DE  NOTRE-DAME,  PAR  WACE.  —  LE  CRUCIFIEMENT 
DE  NOTRE  SEIGNEUR,  PAR  HERMANT.  —  LA  VIE 
DE     DIVERS  SAINTS. 

Volume  iU'fo  parvo  vélin  de  310  feuillets  à  deux  colonnes ,  initiales 
avec  sujets  enluminés  ;  xiii*  siècle.  Relié  autrefois  sur  bois  en  damas 
bleu  à  fleurs  blanches  ;  aujourd'hui  en  veau  grené ,  à  l'aigle  de  France 
sur  les  plats  et  au  chiffre  de  Napoléon  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n»  901.  —Ane.  cat.,  n°  707.  —  Saiote-Palaye,  n»  568. 

Ce  volume  me  paroît  digne  de  l'intérêt  de  tous 
ceux  qui  étudient  l'histoire  des  langues  néo-latines; 
il  offriroit  la  matière  d'une  dissertation  longue  et 
nourrie:  malheureusement  je  sens  plus  que  jamais 
le  besoin  d'avancer.  Je  le  crois  écrit  vers  le  milieu 
du  XIII"  siècle,  en  dépit  des  derniers  mots  du  f»  275  ; 
«  Par  Jhu  Crist  en  l'an  de  sa  incarnation  mil  et 
»  ce  et  IX  fu  co  fait  davant  celui  qui  vit  et  règne 


ANCIENS.  321 

0  pai'omniaseculascculorum.  Amen.  »  Mais  il  faut 
conclure  de  la  légende  de  saint  Maniert,  quele  volume 
fut  écrit  à  Lan  grès,  et  que  les  feuillets  écrits  ici 
dans  un  patois  éloigné  de  la  bonne  langue  de  Picar- 
die, Champagne  et  Ile-de-France,  doivent  repré- 
senter la  parlure  de  la  Haute-Bourgogne. 

Nous  avons  vu  que  Gauthier  de  Goinsy  travail- 
loit  à  son  livre  en  1222.  Je  crois  que  notre  manu- 
scrit contient  une  des  premières,  et  par  consé- 
quent des  moins  complètes  leçons.  Gautier  put 
toute  sa  vie  travailler  à  ses  Miracles.  Il  nous  ap- 
prend dans  l'épilogue  du  deuxième  livre  qu'il 
s'empressoit  d'envoyer  chacune  des  légendes ,  à 
mesure  qu'il  les  composoit,  aux  maisons  religieu- 
ses de  sa  connoissance.  C'est  ainsi  qu'il  auroit 
adressé  les  premières  à  l'une  des  abbayes  de  Lan- 
gres,  et  qu'on  les  auroit  aussitôt  contrescrites  dans 
un  recueil  général  compilé  en  l'honneur  de  la  mère 
de  Dieu. 

—  Le  volume  commence  par  le  prologue  du 
premier  livre,  comme  une  rubrique  l'indique  :  «  Ci 
»  comence  li  prologues  de  livre  del  miracles  Nre 
»  Dame  Sce  Marie.  » 

A  la  louenge  et  à  la  gloire, 

En  remenbrance  et  en  mémoire,  etc.  (Msc.  Lav.,  f»  36.) 

Ce  premier  livre  ne  commence  pas ,  comme 
on  devoit  s'y  attendre,  par  la  légende  de  Théo- 
phile, mais  par  l'histoire  de  la  Conception,  Nativité 
et  Assomption  de  Notre  Dame,  par  le  tableau  de 

VI.  21 


322  rom^ 

ses  lamentations  et  de  sa  résurrection,  tlapifès  le 
témoignage  de  sainte  Elisabeth.  On  voit  ensuite 
de  quel  âge  étoit  Notre-Dame  quand  elle  conçut 
N.-S.,  puis  on  trouve  le  miracle  de  «  l'abé  qui  ser- 
»  vit  Notre  Dame  et  por  li  recovra  sa  dignité,  »  — 
et  celui  «  qui  a  vint  à  la  dolente.  » 

Il  n'y  a  pas  à  douter  que  le  prologue  ne  soit 
de  Gautier  de  Coinsy,  puisque  dans  toutes  les 
leçons  il  finit  par  ces  vers  :  la  Sainte  Yierge , 
dit-il, 

Escurer  doînt  et  eslimer, 
Por  ses  miracles  beaux  limer, 
La  lange  Gautier  de  Colnsi  ! 
Qui  por  s'amor  comence  einsî. 

—  Mais  il  est  également  certain  que  le  poème 
de  la  «  Conception  Nostre  Dame  sainte  Marie  »  est 
du  normand  Wace  et  non  pas  de  notre  picard 
Gautio^r.  il  commence  par  ces  vers ,  ^  A  v°  : 

El  num  Deu  qui  nos  doint  sa  grâce, 
Oés  que  nos  dit  maistre  Gaco... 

H  est  encore  inédit,  mais  M.  de  La  Rue  l'a  fait 
suffisamment  connoître  dans  le  deuxième  volume 
de  ses  Bardes  Jongleurs  et  trouverres,  p.  170  à 
176.  On  en  avoit  déjà  reconnu  trois  leçons  dans 
la  Bibliothèque  du  Roi,  celle-ci  formera  la 
quatrième  et  présenteroit  d'assez  nombreuses 
variantes.  Elle  est  suivie  du  récit  de  la  ma- 
nière dont  on  vint  à  célébrer  pour  la  première 
fois  la  fête  de  la  Nativité.  Premiers  vers,  f»  12  V*  : 


ANCIENS.  323 

A  la  Jhesii  bon  Içon 

Vos  ai  (lit  la  conceplion... 

Or  dirai  la  nativitt^  ftc. 

Ce  début  semble  indiquer  que  Maître  Wace  parle 
encore. 

—  F*»  13  v°  :  «  bel  criiclfiemenl  Nre  Seîgnor  et 
»  cornent  il  comande  N.  I).  à  S.  Johan  :  » 

Seignor  or  escotez  que  Deus  vos  benéie 
Por  la  mort  dolorosc  qui  nos  dona  Kl  \'.c. 

L'auteur  de  ce  poème  monorime  est  Ifermant , 
qui  s'est  nommé  dans  le  dernier  vers,  et  qui  fut  l'un 
des  plus  grands  adorateurs  de  la  vierge  Marie. 

—  «  Li  lamentacions  Nostre  Dame,  por  son 
»  fils.  »  F°  17.  Morceau  fort  curieux  en  prose,  com- 
mençant :  «  Qui  donra  à  mon  chiefoige  jamùs  1er- 
»  mes  que  je  puisse  plorer  par  jor^  »  etc. 

—  «  De  la  nonain  en  cui  la  résurrection  et  l'As- 
»  somption  Notre  Dame  fu  revellée.  »  En  vers. 
po  20  \\ 

Si  corn  li  escris  nos  tesmognC 
En  la  ducliée  de  Saxoignc , 
A  une  abaïe  de  nonains, 
LÎ  segles  l'apelcwt  Sconans, 
En  ce!  covent  ot  une  damr.  . 

—  Notre-Dame  dit  encore  à  la  même  nonne  Eli- 
sabeth quel  âge  elle  avoit  quand  elle  reçut  la  vi- 
site de  l'ange  Gabriel.  F«  22. 

—  F»  22  v\«  De  l'abaesse  qui  disoit  toz  les  jars 
»  le  cantique  (jue  N.  D.  dist  à  Helisabeth ,  c'est  à 
»  savoir  Magnilical.  » 

21. 


3'24  FONDS 

t  £1  conté  de  Flandres  avoil 

Une  abaesse  qui  estoit 
D'autes  gens  et  d'aute  lignie , 
Et  de  bones  mors  endechie... 

—  F*»  24.  «  De  J'y  mage  N.  D.  et  de  son  chier  fils 
»  à  cuili  sergens  brisa  le  bras.  F"  24.  »  En  prose, 
dialecte  de  Langres. 

—  F°  24  \\   «  De  la  nativité  N.  D.  »  En  vers. 

En  nnn  de  Deu  l'espiiitable 
Vo  voil  raconter  les  miracle. 

—  F«>  25.  Miracle  sans  rtibriqiie  : 

Un  miracle  vos  veuil  conter 
D'un  clers,  qui  avint  ça  arrier... 

—  F°  27.  Autre  : 

Un  miracle  ai  empris  à  dire 
Que  je  oï  conter  et  dire... 

—  Fo  28.  Autre. 

Autre  miracle  vos  voil  dire 
De  la  douce  Yirge  Marie... 

—  F°  29.  «  De  celui  cleir  religieus  qui  s'esmer- 
»  veilla  dou  service  N.  D.  »  —  F°  30.  «  De  l'empereor 
»  de  Constantinoble,  et  del  Baume  qu'il  doit  à  l'é- 
»  glise  de  Rome.  »  —  F°  32.  Autre  miracle  sans 
rubrique  : 

En  Tan  del  incarnacion 
Avoit  IX  cens  raeins  dous,  adonc 
Rolles  premiers  dus  des  Normans 
Vint  sor  François  à  moult  grant  janz. . 

—  Id.  «  De  la  dame  de  Charlain  que  Notre  Dame 
»  gari  de  chancre.  »  F°  33.  «r  Del  jouventei  qui  es- 
»  toit  lerres  et  roberres,  qui  requist  à  l'abbé  de 


ANCIENS.  3*25 

»  Clugni  qu'il  le  feist  moine.  »  F**  34.  «  Des  .m. 
»  Enfans  qui  levèrent  les  trois  columnes  de  pierre.  » 
—  «  Des  moines  povres  qui  voloient  lessier  l'a- 
»  baie ,  par  povreté  de  pain.  »  F°  35.  «  Coment 
»  pape  Innocent  vainqui  Pierre  Léon  par  l'aide 
»  S.  Marie.  »  F^  36.  «  De  l'y  mage  N.  D.  qui  ga- 
»  rissoit  les  gens  do  feu  d'anfer.  »  F°  37.  «  D'un 
»  borjois  qui  chaça  sa  femme  d'entor  li  por  la 
»  garce  qu'il  dépucela.  »  F°  38.  «  De  l'enfant  qui 
»  dona  son  pain  au  dous  fil  S.  Marie.  »  —  «  Del 
»  moine  qui  aloit  à  sa  garce  en  une  nef,  et  N.  D. 
»  le  garenti.  »  F*"  39.  «  Del  segretain  qui  fu  noiez, 
»  l'ame  de  cui  S.  Marie  toli  au  debble.  »  F°  40. 
«  Del  clerc  qui  prioit  N.  D.  por  sa  luxure.  »  F°  41. 
«  De  l'évesque  qui  brisa  l'arche  de  son  chapelain 
»  et  prist  les  deniers.  »  —  «  D'un  moine  qui  pei- 
»  gnoitl'ymage  S.  M.  de  .m.  colors.  »  F"  42.  «  Del 
»  chevalier  qui  rien  n'oroit  fors  N.  D.  et  S.  Mi- 
»  chiel.  »  —  «  Del  mostier  N.  D.  que  terre  trans- 
»  gloti.  »  F°  43.  «  D'un  arceveque  de  Cantorbire 
»  qui  oi  et  vit  les  anges  chanter  en  une  chapele  de 
»  S.  Marie.  »>  —  «  De  la  feme  à  l'empereor  qui  fist 
>»  le  servis  son  seigneur  qui  fondit  en  la  minere 
»(niine  d'argent).  »  F**  44.  «Del  chevalier  qui 
»  fust  mors  une  fois  se  nefust  ses  escuiers,  et  puis 
»  se  brisa  le  col.  »  —  Del  religions  moine  qui 
»  oblioit  à  dire  la  N.  D.  S.  Marie.  »  F"  45.  «  Del 
»  marchéant  qui  engaja  l'image  S.  Marie.  »  F°  46. 
«  Del  jouvencel  de  Damas  qui  nienoit  vie  ange- 


326  FONDS 

»  iique.  ^  F"  50.  «  Comenl  la  virge  Marie  apparut 
»  à  S.  Bonet.  »  Même  légende  que  dans  le  msc. 
»  7024  (voy.  notre  tome  IV,  p.  69).  F°  5i.  «  Do 
if  cler  qui  estoit  scvelis  fors  do  ci  m  itère.  —  «  Del 
»  clerc  qui  disoit  les  .v.  joies  N.  D.  »  F«  52.  «  Del 
»  povre  home  qui  queroit  le  pain  aux  huis.  »  — 
«  Del  larron  qui  fu  panduz  et  la  Yirge  le  secorut.  » 
F**  53.  «  Del  moine  qui  morut  sans  confession.  » 

—  «  De  celui  qui  s'ocist  par  le  decevement  do 
»  deable.  »  F"  54.  «  Del  chapelain  qui  ne  savoit 
»  fors  une  messe.  »  F"  55.  «  Des  .n.  frères  que  la 
>>  virge  gita  de  grant  paine.  »  —  «  Del  vilain  mal 
to  ensaignié  qui  engignoit  ses  voisins.  »  F»  56. 
«  Del  moine  que  la  Virge  gita  et  le  remist  en  son 
V  leu.  »  —  «Del  clerc  que  la  Virge  fist  pape.  » 
F»  57.  «  Del  corporal  teins  et  torné  en  coleur.  » 

—  «  De  l'y  mage  N.  D.  que  li  fus  n'osa  touchier.  » 

—  «  Del  clerc  qui  par  l'amonestement  N.  D.  lessa 
»  le  siècle.  »  F°  58.  «  D'une  dame  que  la  Virge 
»  gari.  »  —  «  Coment  la  Virge  chastia  les. m.  cheva- 
»  lier  s.  »  F''  59.  «  De  la  monie  que  N.  D.  amone- 
»  sla  de  dire  son  salu.  >»  F°  60.  «  Coment  la  virge 
»  Marie  list  la  preude  femme  bien.  »  ¥°  61  «  D'un 
»  malade  çui  la  virge  Marie  rendi  le  pié.  »  —  «  Del 
»  miracle  qui  avint  le  jor  de  l'Assumpcion  N.  D.  » 
F**  62.  «  Del  malade  cui  la  virge  Marie  tendi  sa 
»  ma  mêle.  »  —  «  Pcl  image  J.-C.  qui  séoit  en  la 
»  fonte  ,  et  porta  garentie.  »  F**  64.  <*  Dun  cha- 
»  noine  cui  la  Virge  arousa  sa  bouche  de  son  lait.  » 


ANCIENS.  S'iT 

«  F°  65.  D'un  moine  à  cui  la  Virge  s'aparut.  » 
Nous  venons  de  lire  les  chapitres  du  premier  et 
du  second  livre.  Au  verso  du  même  f»  65  :  «  Ici 
»  comence  li  tiers  livres,  coment  Dex  deiï'ent  lo- 
»  senge  de  sa  douce  mère  Marie  »  : 

Bien  se  doit  chacuns  efforcier 
De  la  sainte  Virge  loer... 

Fo  67.  «  Coment  la  Yirge  deffendi  s'ymage,  el 
)>  temps  Julian  le  renoié.  »  F"  69.  «  De  S.  Basile  et 
»  de  la  mort  Julian  le  renoié.  »  F°  70.  «  Coment  la 
»  Yirge  reconcilia  Tlieophyle  ù  son  chier  (ils.  »  Ce 
n'est  pas  le  texte  de  Gautier  de  Coinsy,  mais  celui 
du  msc.  7024.  (Voy.  tome  IV,  p.  70.) 

F°  77.  «  D'un  clerc  que  la  Yirge  gela  de  pe- 
»  chié.  »  F**  80.  «  D'un  puelle  à  cui  la  Yirge  ap- 
»  parut.  »  Également  dans  le  nisc.  7024,  f  i04. 
F**  81.  «  De  celui  qui  recevra  le  veoir.  »  —  «<  De  la 
»  procession  la  virge  Marie  qui  est  à  Conslantino- 
»  ble.  »  F°83.  «  De  l'ymage  N.  D.  Sainte  Marie,  à 
»  Constantinoble.  De  l'enfant  juif  que  N.  D.  garda 
»  du  feu.  »  F"  84.  «  De  la  bone  fin  del  moine.  »  F" 
85.  «  De  l'ymage  N.  D.  »  Fo  86.  «  Coment  la  Yirge 
»  torna  en  vie  le  clerc  qui  estoit  noiez.  »  F**  87. 
«  D'un  clerc  que  la  virge  Marie  fit  sevelir.  »  F*'88. 
«  D'un  clerc  ivre  que  la  Yirge  garanti.  »  F<*89.  «  De 
»  miracle  des  cirges.  —  De  la  malade  que  la  Yirge 
»  visita.  »  F**  90.  «  Des  moines  qui  lessièrent  les  bores 
»  N.  D.  »  F"  91.  «  De  la  monie  que  la  Yirge  délivra 
»  de  pecbié.  »  F°  9i.  «  Coment  la  Yirge  délivra  le 


3'28  FONDS 

»  moine  des  deables.  F°  96.  «  Del  borjoi  qui  ne  volt 
»  renoier  N.  D.  »  F"  99.  «  De  l'ymage  N.  S.  que  li 
»  Juis  feri.  —  Autre  sur  le  même  sujet.  »  F^  101. 
»  De  la  nativité  N.  S.  —  Cornent  la  virge  Marie  ga- 
»  ranti  Constantinoble.  —  De  S.  Odylon  ,  abbé  de 
»  Cluigni.  »  F°  102.  «  De  la  feme  cui  la  virge  Marie 
»  dona  enfant. — Del  faus  marcheant  qui  jura  N.  D.» 
F°  103.  «  De  la  segretaine  qui  foloia  ,  et  IN.  D.  la 
retor  a  en  son  ofiîce  : 

Jadis  ot  en  une  abbaïe 
Une  raonie  de  sainte  vie. 

C'est  le  sujet ,  mais  non  les  vers  de  la  légende 
traitée  par  Rutebeuf  (voy.  l'édition  de  M.  Jubinal, 
tome  II).  F°  106.  «  De  l'abeisse  qui  engrossa, 
»  et  N.  D.  la  délivra.  »  F°  109.  «  Del  clerc  qui  di- 
»  soit  adès  le  salu  N.  D.  »  F«  110.  «  De  la  dame  qui 
»  ot  un  enfant  de  son  fils,  cui  madame  Sainte  Ma- 
»  rie  aida.  » 

F"  113.  «  Ici  comence  li  quarz  livre  de  la  pre- 
»  mière{1)  N.  D.  Sainte  Marie  virge  : 

Nos  trovons  escrit  en  i*estoire 
Qu'il  avint  el  tens  S.  Grégoire... 

F°  116.  «  De  l'empereor  qui  ala  outre  mer,  et 
»  lessa  sa  feme  en  la  garde  son  frère».  F°  121. 
»  Del  riche  home  et  de  la  povre  feme  qui  mouru- 
»  rent  tout  en  un  jor.  »  F^  125.  «  Del  enfant  qui 
»  bouta  l'enel  el  doit  à  l'ymage.  »  F"  126.  «  Del 
»  enfant  que  li  diables  ravi,  puis  le  mist  jus  par  le 


ANCIENS.  32) 

»  consaut  N.  D.  »  F°  d29.  «  Des  cinq  roses  qui  furent 
»  tro\és  en  la  bouche  en  monie.  »  F*'  130.  «  De  la 
»  nonain  qui  se  maria  au  che\alier,  que  N.  D. 
)y  Sainte  Marie  rapella.  »  F'  132.  «  Del  segretain 
»  que  N.  D.  visita  par  sa  grâce  »  F°  133.  «  Del  Sarra- 
»  sin  qui  tint  chiere  T^'mage  N.  D.  »  F°  135.  «  De 
»  l'ymage  Sainte  Marie  qui  se  mist  contre  la  saiete.  » 
F"  137.  «  D'un  esconiunié  qui  fu  assolz  par  le  co- 
»  mandement  N.  D.  »  F°  142.  «  D'une  oraison  qui 
»  est  nomée  interner aia.  »  F»  145.  Même  sujet.  F** 
1 47.  «  D'un  chevalier  conseillié  par  la  mérite  N .  D.  » 
F"  150.  «  De  la  nonain  qui  s'agenoilloil  adès  de- 
»  vaut  l'autel  N.  D.» 

Fo  154.  «  De  la  passion  S.  Père  et  S.  Pol.  »  En 
prose  patoise,  comme  les  suivantes.  Fo  160.  «  Pas- 
j)  sion  S.  Andrieu.  »  F^  162.  «  Passion  S.  Johan, 
»  evangeliste.  »  F"  168.  «  De  la  passion  S.  Jacques 
»  l'apostre.  »  F°  171.  «  Passion  S.  Thomas.  »  F° 
178.  «  Passion  S.  Simeon  et  S.  Jude.  »  F°  183. 
«  De  la  passion  S.  Bartolomeu.  »  Fo  187.  «  De  la 
»  passion  monseig.  S.  Matlieu.  »  F"*  193.  «  Passion 
»  S.  Phylippi  l'apostre.  »  F^  194.  «  Passion  S.  Mar- 
»  cel  etsamoillier,  »  F°207.  «Passion  S.  Cristofle.» 
Fo  212.  «  Passion  S.  Sebastien.  »  Fo  226.  «  De  la 
»  passion  S.  George  chevalier  J.  G.  »  F°229.  «  Pas- 
»  sion  S.  Marc.  »  F«  251.  «  De  la  passion  S.  Biaise.  » 
F«  223.  «  De  la  passion  S.  Adrian.  »  Fo  239.  «  Del 
»  miracle  à  la  beneurée  Marie  Magdelaine.  »  F»  245. 
«  Passion  à  Ste.  Eulalie  virgine.  »F°248.  <•<  Passion 


330  KOM>S 

»  Ste.  Eugène,  virgc.  »  F°  255.  «  Passion  8te.  Cris- 
i>  tine.  »  F"  260.  *  Passion  Ste.  Euphemie.  »  F'' 263. 
»  Passion  Ste.  Agathe.  »  F"  265.  «  Passion  Ste. 
»  Luce.  »  F^  267.  •  De  la  prédication  monseignor 
»  S.  Maur  et  cornent  ses  os  fa  aportez  en  Borgoi- 
»  gne  en  la  cité  de  Langres.  » 

F°  276.  «  Ici  comence  la  vie  et  la  passion  del  be- 
»  neuré  S.  Lorant  arcediacre.  »  La  langue  rede- 
vient plus  françoise;  le  copiste  a  d'ailleurs  changé. 
FO280.  «  Viedelbeneuré  S.  Eustache.  »  F°  286. 
«  La  vie  de  S.  Martin  arcevesque  de  Tours.  »  F** 
292.  «  La  vie  del  beneuré  S.  Clemanl  apostoïle  de 
»  Rome.  »  F"  296.  «  Passion  des  saints  XLYIIl 
»  inarlirs  soz  Antonine  Nero.  »  F"  298.  «  La  pas- 
»  sion  de  S.  Hyrenei,  arcevesque  de  Lyon.  »  F"  302. 
«  La  passion  del  beneuré  Just.  »  F°  304.  «  La  vie 
»  Ste.  Consorte  virge. 

Le  v"  du  fo  308  et  le  f«  309  sont  remplis  par  les 
mauvais  vers  d'une  longue  oraison  presque  entiè- 
rement rédigée  en  dialecte  de  la  Haute-Bourgo- 
gne. En  (in  la  dernière  pièce  est  en  prose  et  sur  le 
dernier  feuillet  :  «  Ci  orrois  des  aages  del  siècle , 
»  combien  ils  durèrent.  » 


ANClhNS.  331 

N-   7208  ^^^••^'• 

828.  LES  MIRACLES  DE  NOTRE  DAME  PAR  PERSONNAGES. 

Deux  volumes  in-P  parvo  velin  à  deux  colonnes;  le  premier  de  262 
feuillets,  le  second  de  298  feuillets;  petites  miniatures;  commencement 
du  xv"  siècle.  Reliés  en  maroquin  rouge. 

Fonds  de  Cangé,  n"»  13  et  14. 

Ces  deux  précieux  manuscrits  furent  achetés 
par  Cangé  pour  la  foible  somme  de  cent  francs, 
comme  ce  somptueux  amateur  nous  l'apprend  par 
une  note  de  la  2^  feuille  de  garde  de  chaque  volume  ; 
mais  sans  nous  dire  le  nom  du  précédent  proprié- 
taire. De  notre  temps,  MM.  Magnin,  Francisque  Mi- 
chel ,  Jubinal  et  Onésime  Le  Roy  les  ont  consultés 
avec  un  grand  soin  ;  ils  en  ont  fait  ressortir  l'im- 
portance littéraire;  ils  en  ont  analysé,  et  M.  Mi- 
chel en  a  même  publié  quelques  morceaux. 

Ils  contiennent  quarante  miracles ,  ou  Jeux  dra- 
matiques fondés  sur  autant  d'histoires  dans  les- 
quelles Notre  Dame  joue  le  rôle  du  deus  ex  ma- 
china dans  l'ancienne  comédie.  Il  y  en  a  vingt-deux 
dans  le  premier  volume,  dix-huit  dans  le  second. 
Ces  histoires  sont  en  grande  partie  fondées  sur 
les  miracles  rimes  deux  siècles  auparavant,  ou 
plus  anciennement  encore,  par  Gautier  de  Coinsy, 
Rutebcuf,  Hermant  et  autres  trouverres.  Les 
titres  en  ont  été  déjà  donnés  par  Beauchamp , 
dans  les  Recherches  sur  les  (héàlres  de  France,  Pa- 


332  FojNus 

ris,  1735;  et  redonnés  en  1837  par  M.  Achille  Ju- 
binal  dans  la  préface  de  son  édition  de  Mystères 
inédils.  Nous  n'en  sommes  pas  moins  lenu  de  re- 
produire cette  table,  en  l'accompagnant  de  quel- 
ques courtes  observations. 

1°.  Volume  I".  FM.  «  Cy  commence  un  miracle 
»  de  IN.  D.,  d'un  enfant  qui  fut  donné  au  dyable, 
»  quant  il  fu  engendré.  »  Inédit,  suivi  d'une  chan- 
son en  cinq  couplets  ,  avec  un  envoi  aux  Princes 
(du  Puys). 

2"  F°  13.  «  Miracle  de  N.  D.  coment  elle  délivra 
»  une  abbesse  qui  estoit  grosse  de  son  clerc.  »  Iné- 
dit, précédé  d'un  court  sermon  en  vers. 

3"  F«  23.  «  Miracle  de  l'evesque  que  l'arcidiacre 
»  meurtrit  pour  estre  evesque  après  sa  mort.  »  Iné- 
dit, précédé  d'un  court  sermon  en  prose,  et  suivi 
d'un  chant  royal  sans  refrain. 

4**  Fo  33.  «  Miracle  de  N.  D.  ,  coment  la  feme 
»  du  roy  de  '  Portigal  tua  le  seneschal  du  roy  et  sa 
»  propre  cousine ,  dont  elle  fut  condampnée  à  ar- 
»  doir ,  et  N.  D.  l'en  garenti.  »  Inédit,  précédé 
d'un  sermon  en  prose. 

5"  F«  46.  «  Miracle  de  la  nativité  N.  S.  J.  C. , 
»  coment  Salomé  qui  ne  créoit  pas  que  N.  D.  eust 
»  enfanté  virginalement  sans  ouvre  d'omme,  perdit 
»  les  mains  ,  pour  ce  quelle  le  voult  esprouver;  et 
»  tantôt  après  elle  se  repenti ,  et  mit  les  mains  sur 
»  N.  S.,  et  elles  li  furent  rendues  en  santé.  »  Inédit, 
précédé  d'un  sermon  en  prose,  et  suivi  de  deux 


ANCIENS.  3o3 

«  servenlois,  l'un  désigné  comme  couronné  audit 
6  Puis,  le  second  comme  estrivé.  » 

6°  Fo56.  «  Miracle  deN.  D.  de  S.  Jehan  Crisos- 
»  thèmes  et  de  Anthure  sa  mère,  cornent  un  roy  lui 
»  fit  coper  le  poing,  et  N.  D.  lui  refisl  une  nou- 
))\elle  main.  »  Inédit,  précédé  d'un  sermon  en 
prose. 

T  F°  69.  «  Miracle  de  N.  D.  d'une  monie  qui 
»  laissa  son  abbaye  pour  s'en  aller  avec  un  cheva- 
»  lier  qui  l'espousa  et  depuis  qu'ils  avoient  eu  de 
«beaux  enfans ,  N.  D.  s'apparut  à  elle,  dont  elle 
»  retourna  en  s'abbaïe  et  le  chevalier  se  rendit 
»  moine.  »  Inédit. 

8«  F*»  79.  «  D'un  pape  qui  par  sa  convoitise 
»  vendit  le  basme  dont  on  servoit  11  lampes  en  la 
»  chapelle  de  S.  Pierre,  dont  S.  Pierre  s'apparut  à  lui, 
»  en  lui  disant  qu'il  en  seroit  dampné ,  et  depuis 
»  par  sa  bonne  repentance,  N.  D.  le  fist  absoldre.  » 
Inédit,  la  vignette  qui  précède  cette  pièce  est  cu- 
rieuse ,  elle  représente  deux  anges  donnant  des 
coups  de  pied  au  derrière  d'un  pape  dont  le  corps 
est  couvert  d'une  simple  chemise ,  mais  dont  la 
tête  est  ornée  de  la  triple  couronne  d'or. 

9«F'89.  c(  De  S.  Guillaume  du  désert  duc  d'A- 
»quitaine,  que  les  dyables  bâtirent  tant  que  le 
»  cuidièrent  laissier  mort  pour  ce  qu'il  ne  vouloit 
»  retourner  au  monde,  dont  M.  D.  le  vint  recon- 
»  forter,  et  le  guérit.  »  Inédit ,  précédé  d'un  ser- 
mon en  prose. 


iOFMOi.  ft  D'un  evesque  à  qui  N.  D.  s*appa- 
»  rut,  et  lui  donna  un  jouel  d'or  auquel  avoit  du 
»  lait  de  SCS  manimelles.  »  Inédit,  ce  mystère  com- 
mence par  la  conversation  d'un  evesque  avec  deux 
clercs.  L'éseque  regrette  que  l'on  ne  fasse  pas  à 
la  réunion  des  spectateurs  un  petit  sermon  sur 
les  perfections  de  la  \ierge;  un  prescheur  arrive 
alors,  et  propose  de  le  dire,  il  prend  pour  texte  : 
Plenius  effusum  nomen  luum.  C'est  à  cet  évêque 
que  la  Vierge  donne  de  son  lait.  Inédit. 

ir  F"  i08.  «  Comment  N.  D.  garanti  un  inar- 
»  chant  d'un  lalron  qui  l'espioit;  et  cornent  elle 
»  s'apparu  au  larron  et  au  marchant ,  et  puis  de- 
»  vint  le  larron  hermite.  »  Inédit,  précédé  d'un 
sermon  en  prose. 

\T  r°  145.  «  De  la  marqtiise  de  la  Gaudine, 
«qui,  par  l'accuscment  de  l'oncle  de  son  mari, 
«auquel  son  mari  l'avoit  commise  à  garder,  fu 
»jcondampnée  à  ardoir.  Dont  Anthenor  par  le 
»  commandement  de  N.  D.  s'en  corhbati  à  l'oncle 
»  et  le  desconfit  en  champ.  »  Inédit.  —  Ce  pré- 
cieux ouvrage  a  été  apprécié  avec  beaucoup  de 
justesse  et  d'agrément  par  M.  Le  Roy.  Êlud,  sur 
les  Mystères,  p.  96  à  i 05. 

i3^  F**  427.  «  De  l'empereur  Julien  que  S.  Mev- 
»  cure  tua  du  commandement  N.  D.,  et  Libanius 
»  son  seneschal  qui  cela  vit  en  avision  se  (ist  bap- 
»  tiser  à  S.  Basilic  et  devint  hermite,  et  pour  re- 
»  venir  en  sa  biauté  N.  D.  souifri  que  on  li  crevast 


ANCIENS.  3î^r> 

»  les  yeux,  et  le  renluminaN.  D.  »  Inédit.  Dans  le 
corps  du  drame  est  intercalé  un  sermon  en  prose. 

iâ°  F*»  139.  «  D'un  prevost  que  à  la  requesle 
»  de  S.  Prist  N.  D.  délivra  du  purgatoire.  »  Avec 
sermon,  suivi  de  deux  serventois.  Inédit. 

15°  F»  i51.  (i  Cornent  ung  enfant  resucita  en- 
»  tre  les  bras  de  sa  mère  que  l'en  voloit  ardoir , 
»  pour  ce  qu'elle  l'avoit  noie.  »  Inédit.  Suivi  d'un 
serventois. 

16°  F°  165.  «  De  la  mère  d'un  pape  qui  tant 
»  s'enorgueilly  pour  son  fils  pape  et  pour  ses  .n. 
»  autres  filscardinaulx  qu'elle  se  reputa  greigneur 
»  que  N.  D.  dont  elle  ot  depuis  telle  contriction 
»  et  en  fist  telle  pénitence  que  N.  D.  la  receut  à 
»  mcrcy.  »  Inédit. 

17"  F°  179.  «  D'un  parroissien  escommenié  que 
»  N.  D.  absolu,  à  la  requesle  du  bon  fol  d'Alixan- 
»  drie.  »  Inédit. 

18"  F°  197.  «  D'une  femme  nommée  Théodore 
»  qui,  pour  son  peehié,  se  mist  en  habit  de  homme, 
»  et  pour  sa  penance  faire  deveint  moine  et  fut 
»  tenue  pour  homme  jusques  après  sa  mort.  »  Iné- 
dit, mais  analysé  par  M.  0.  Le  Roy  (Eludes  sur 
les  Mystères,  p.  73  à  87).  Elle  est  accompagnée 
d'un  sermon  et  de  deux  serventois. 

19°  F**  211.  «  D'un  chanoine  qui  par  l'cnorte- 
»  ment  de  ses  amis  se  maria,  puis  laissa  sa  femme 
»  pour  servir  IN.  D.  »  Inédit,  avec  sermon  et  deux 
*  serventois.  » 


336  FONDS 

20"  Fo  223.  «  De  S.  Seveslrc  et  de  renipereur 
»  Constanliii,  qu'il  convertit.  »  Avec  deux  serven- 
tois.  Inédit. 

21°  F"  235.  «  De  Barlaam,  maistre  d'ostel  du 
»  roy  Avenir  qui  convertit  Josaphat,  le  fd  du  roy, 
»  et  depuis  converti  Josaphat,  son  père,  le  roy  et 
»  tous  ses  subjects.  »  Avec  deux  serventois.  Inédit. 

22°  F°  250.  «  De  S.  Panthaleon,  que  un  empe- 
»  reur  fist  decoler  avec  Hermolaus,  et  des  .n.  com- 
»  paignons  qui  l'avoient  baptisé.  »  Avec  sermon. 
Inédit. 

23"  Volume  II.  F»  i.  «Un  miracle  de  N.  D. 
»  d'Amis  et  d'Amille.  Lequel  Amille  tua  ses  .ii. 
»  enfans  pour  garrir  Amis,  son  compaignon,  qui 
»  estoit  mesel,  et  depuis  les  resuscita  N.  D.  » 

Publié  dans  le  Théâtre  du  moyen  âge ,  t.  I ,  p. 
216  et  suiv.,  avec  de  savantes  recherches  de  l'un 
des  éditeurs,  M.  Michel,  sur  cette  fameuse  lé- 
gende. 

24°  F°  15.  «  Un  miracle  de  S.  Ignace  »,  publié 
dans  le  Théâtre  du  moyen  âge,  t.  I,  p.  265  et 
suiv.  Il  est  ici  précédé  d'un  sermon  en  prose,  et 
suivi  de  deux  serventois. 

250  j7o  27,  «  Un  miracle  de  S.  Valentin  que  un 
»  empereur  fist  decoler.  »  Publié  dans  le  Théâtre 
du  moyen  âge,  t.  I,  p.  294.  Il  est  ici  précédé  d'un 
sermon  en  prose  et  de  deux  serventois. 

26''  F"  39.   «  Coment  N.  D.  garda  une  femme 


ANCIENS.  337 

»  d'eslre  arse.  »  Publié  dans  le  Théâtre  du  moyen 
âge,  t.  I,  p.  327;  accompagné  ici  d'un  sermon, 
et  suivi  de  deux  serventois. 

27«  Fo  53.  «  De  l'empereris  de  Rome  que  le 
»  père  de  l'empereur  accusa  pour  la  faire  deslruire, 
»  pour  ce  qu'elle  n'avoil  voulu  faire  sa  volenté,  et 
»  depuis  devint  mesel  :  et  la  dame  le  guéri,  quant 
»  ileutregehi  son  mefîait.  »  Publié  chnsle  Théâtre 
du  moyen  âge,  p.  365;  accompagné  ici  d^un  ser- 
mon en  prose. 

28»  F°  69.  «  Coment  Ostes,  roy  d'Espaingne, 
»  perdi  sa  terre  pour  gagier  contre  Derengier  qui 
»  le  tray  et  li  fist  feux  entendre  de  sa  femme  en 
»  la  bonté  de  laquelle  se  fioit,  et  depuis  l'en  des- 
»  truit  Ostes  en  champ  de  bataille.  » 

Ce  jeu  est  fondé  sur  Texcellente  légende  de  la 
Violette  ou  Gerart  de  Nevers.  Shakspeare  Ta  trai- 
tée dans  Cymbeline,  et  on  la  retrouve  encore  dans 
le  roman  de  la  belle  Jehanne,  publié  par  M.  Fran- 
cisque Michel  ainsi  que  le  Roman  de  la  violette. 
Le  miracle  figure  aussi  dans  le  Théâtre  du  moyen 
âge,  p.  417  et  suiv.  Il  est  ici  précédé  d'un  ser- 
mon en  prose. 

29**  F°  84.  «  Coment  la  fille  du  roy  de  Hongrie 
»  se  copa  la  main  por  ce  que  son  père  la  vouloit 
»  espouser,  et  un  esturgon  la  garda  .vu.  ans  en  sa 
»  mulete.  » 

Miracle  dont  le  sujet  se  retrouve  dans  le  Roman 
de  la  Mannekine ,  publié  par  M.  Franc.  Michel. 
VI.  22 


â38  roNùs 

Voy.  le  miracle  dans  le  Théâtre  du  moyen  âge,  l.  1, 
p.  481. 

30*»  F°  i03.  «  De  S.  Jehan  le  paule  hermite  qui, 
»  par  temptacion  d'ennemy,  occist  la  fille  d'un  roy 
w  et  la  jetta  en  un  puiz  et  depuis  pour  sa  penance, 
»  la  resuseita  N.  D.  »  Accompagné  d'un  sermon  et 
»  de  deux  serventois.  Inédit. 

31»  po  |17.  «  De  Berthe,  femme  du  roy  Pépin, 
))  qui  ly  fu  changée  et  puis  la  retrouva.  »  Précédé 
d'un  sermon  et  suivi  de  deux  serventois.  Inédit. 
M.  fr.  Michel  avoit  promis  de  le  publier:  il  a  été 
fait  d'après  le  roman  de  Berle  aus  grans  pies  du 
roi  Adenés. 

32"  F"  439.  «  Du  roi  Thierry  à  qui  sa  mère  fist 
»  entendant  que  Osanne,  sa  femme,  avoit  eu  .m. 
»  chiens  et  elle  avoit  eu  .m.  fils;  dont  il  la  con- 
»  dempna  à  mort,  et  ceulx  qui  la  dévoient  punir 
»  la  mirent  en  mer ,  et  depuis  trouva  le  roy  ses 
»  enfans  et  âa  femme.  »  Publié  dans  le  Théâtre 
du  moyen  âge,  p.  55i  et  suiv. 

33"  FM57.  «  De  Robert  le  diable,  fils  du  duc 
»  de  Normandie,  »  etc.  Publié,  en  4836,  sous  les 
auspices  de  M.  Edouard  Frère ,  à  Rouen ,  par 
plusieurs  membres  de  la  Société  des  Antiquaires 
de  Normandie. 

34"  F*  173.  «  Un  miracle  dé  N.  D.  et  de  Ste 
»  Bautheuch  (Bathilde),  femme  du  roy  Glodoveus, 
»  qui,  pour  la  rébellion  dé  ses  deux  enfans,  leur 
»  fist  cuire  les  jambes  ,  dont  depuis  se  revestirent 


ANCIENS.  339 

»  et  devinrent  religieux.  »  Publié,  en  1838,  par 
M.  Éd.  Frère,  à  la  suite  d'un  Essai  sur  les  Énervés 
deJumiêges,  par  M.  H.  Langlois  du  Pontde  Larches. 

35"  F"  i92.  «  Cornent  N,  S.  tesmoigna  que  un 
»  marchant  qui  avoit  emprunsté  argent  d'un  juif 
»  à  paier  à  jour  nommé ,  Tavoit  bien  et  duement 
»  paie;  combien  que  le  juif  lui  renîast;  et  pour  ce 
»  se  fist  le  juif  crestienner.  »  Inédit. 

36"  F"  204.  «  D'un  marchant  nommé  Pierre  le 

»  Changeur  qui  par  lonc  temp  avoit  vesqui  de  mau- 

»  vaise  \ie;  qui  fu  si  malade  que  il  cuidoit  mou- 

j»  rir,  et  en  sa  maladie  vit  en  avision  les  dyables 

»  qui  le  vouloient  emporter,  et  N.  D.  l'en  garenti 

i  à  la  prière  d'un  ange  qui  le  gardoit,  et  depuis 

»  vint  à  santé,  et  fist  tant  de  bien  que  il  converti 

»  un  Sarrasin.»  Inédit, 

370  po  221    ^  [)e  Ijj  fille  (j'uj^  i^o^  qui  ge  pa,.{î 

»  d'avec  son  père  pour  ce  qu'il  la  vouloît  espouser, 
9  et  laissa  habit  de  femme  et  se  mainteint  comme 
»  chevalier  et  fu  soudoier  de  l'empereur  de  Con- 
»  stantinoble  et  depuis  fu  sa  femme,  »  Inédit.  Ac- 
compagné d'un  sermon  en  prose. 

38"  F"  246.  «  De  S.  Lorens  que  Dacien  fist  mo- 
»  rir  et  Phelippe  l'empereur  fist-il  morir  pour  es- 
»  Ire  emperière.  »  Inédit. 

89»  F"  262.  «  Cornent  le  roy  Clovis  se  fist  crês- 
»  tienner  à  la  requeste  de  Clotilde  sa  femme,  »  etc. 
Publié  dans  le  Thédlre  du  moyen  âge,  t.  I,  p.  609 
et  suiv. 

22. 


340  FONDS 

40"  F°  280.  «  De  S.  Alexis  qui  laissa  sa  femme 
»  le  jour  qu'il  l'ot  espousé,  pour  aler  estre  povre 
»  par  le  païs,  pour  l'amour  de  Dieu,  et  garder  sa 
»  virginité.  Et  depuis  revint  chiez  son  père,  et  là 
»  morut  soubz  un  degré  et  ne  le  cognut-l'en  devant 
»  qu'il  fu  mort.  »  Inédit. 

Tel  est  le  litre  des  quarante  miracles  dramati- 
ques renfermés  dans  nos  deux  volumes.  Onze  seu- 
lement ont  été  jusqu'à  présent  publiés  ;  quelques 
autres  ont  été  signalés  à  l'intérêt  de  tous  les  litté- 
rateurs par  M.  Onésime  Le  Roy  dans  ses  Eludes 
sur  les  Mystères,  et  par  M.  Magnin  dans  son  Cours 
de  lillérature  dramatique.  Il  seroit  à  désirer  que 
les  vingt-neuf  miracles  inédits  fussent  bientôt  l'ob- 
jet d'une  publication  et  d'un  travail  approfondi. 
Nous  n'avons  pas  osé  nous  arrêter  sur  ce  qu'ils 
renferment  d'intéressant  et  de  curieux;  nous  au- 
rions eu  trop  de  peine  à  finir. 

-      N*»  7209. 

830.  ROMAN  DE  LA  MORT  D*HERCULES,  EN  VERS. — 
FRAGMENT  d'hISTOIRE  ANCIENNE.  —  DISTIQUES  DE 
CATON,  TRADUITS  EN  VERS  PAR  MACÉ  DE  TROYES. 
—  TRADUCTION  ANONYME  DE  LA  CONSOLATION  DE 
LA  PHILOSOPHIE,  EN  PROSE.  —  HISTOIRE  DE  NO- 
TRE    SEIGNEUR,      EN     VERS.     —    ENSEIGNEMENS     A 

ALEXANDRE.    —  RÉSUMÉ    d'hISTOIRE    ANCIENNE.    

ROMAN  DE  TROÏES,  PAR  BENOÎT   DE  SAINTE-MORE.  — 


ANCIENS.  341 

HISTOIRE  DE  ROME  JUSQu'a  NUMA.  —  ROMAN  DE 
LANDOMATA  ,  FILS  d'hECTOR.  —  HISTOIRE  DE  PHI- 
LIPPE   ET    d'aLEXAiNDRE-LE-GRAND. 

Volume  in-f°  raediocii  vélin  de  290  feuillets  à  deux  colonnes,  vignet- 
tes et  initiales;  xiv«  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois,  aujourd'hui 
eu  veau  racine,  à  l'aigle  de  l'empire  sur  les  plats,  et  au  chiffre  de  Napo- 
léon sur  le  dos. 

Fontainebleau,  nO  744.  — Ane,  n"»  870.  —  Sainte-Palaye,  not.,  569. 

A  la  fin  de  ce  volume  qui  paroît  avoir  été  exé- 
cuté en  Italie ,  et  sur  le  v"*  de  la  dernière  feuille 
écrite,  on  lit  avec  peine  et  non  sans  incertitude  : 
«  Hic  liber  est  Johanely  de  Mudda  poète  doclissime 
»  parochise  sancte  Marie  Podiensis.  »  Cela  nous 
donneroit  à  croire  que  Jean  de  Mudda  avoit  rem- 
porté quelques  prix  dans  les  palinods  du  Puy  en 
Velay.  —  Quoi  qu'il  en  soit,  les  petites  initiales 
sont  d'un  grand  mérite,  et  révèlent  un  artiste  ita- 
lien du  premier  ordre. 

I.   ROMAN   DE  LA  MORT  d'hERCULES.    (F**   1.  ) 

La  première  initiale  offre  un  portrait  qui  rap- 
pelle les  traits  si  connus  de  Dante.  Le  poème  est 
fait  en  l'honneur  d'Hector  de  Troie,  qui,  à  peine 
âgé  de  vingt  ans,  auroit  vengé  la  mort  de  son  grand- 
père  Laomédon  en  tuant  Hercule  en  champ  clos. 
Les  lignes  mal  mesurées  semblent  révéler  le  travail 
d'un  traducteur  fort  pressé.  Elles  composent  2238 
vers.  Commencement  : 

iS>8  trovons  por  escripture 


Que  Hercules  outre  nature 

Fil  fiers ,  ardis  sor  touz  et  grans  , 

Sage,  ligiers  et  sorpuissans.  .  .  . 

II.    FRAGMENT    d'hISTOIRE     ANCIENNE    DEPUIS    THÉSÉE 

jusqu'à  priam,  en  prose.  (F"  42  v".) 

Début  :  «  Après  ce  que  Thèbes  fu  destruite 
»  bien  v.  c.  et  Ix  ans  ains  que  Rome  fust  eommen- 
»  cée...  » 

m.    distiques    de    CATON    en    vers   FRANÇOIS,    PAR 
MACÉ    DE  TROIES.    (F°    17.) 

Commencement  : 

Ici  comenza  le  romana 

De  don  Chatou  sages  vallaïu. 

Seignors  ,  se  vos  pleist  escouter 

Romans  qui  bien  fait  à  loer, 

Oez  les  dis  de  cest  livret , 

Ci  est  estrait  de  Catonet.  ,  .  . 

L'auteur  se  nomme  en  finissant  : 

Macé  de  Troies  qui  se  respouse 

Seignor  vos  dit  à  la  parclouse, 

Sé  il  a  parlé  foiblement 

En  maint  leus  oscurement 

Ne  vos  en  merveillie  mie , 

Car  il  a  fait  grant  peratie 

Por  garentie  de  la  matière , 

Que  se  change  en  mainte  manière.  .  .  . 

Dans  la  description  du  msc.  7011  (tome  IJÏ, 
page  366) ,  j'ai  mentionné  cette  traduction,  comme 
anonyme,  en  prenant  le  malheureux  soin  de  la  dis- 
tinguer de  celle  de  Macé  de  Troies.  Il  est  bien  vrai 
qu'elle  étoil  anonyme  dans  le  premier  manuscrit; 


ANCIENS.  34^ 

mais  dans  celui-ci,  l'auteur,  comme  on  voit,  a  eu 
soin  de  se  faire  connoître,  et  de  donner  un  démenti 
à  ma  distinction  :  sauf  les  premiers  vers  qui  diffè- 
rent dans  les  deux  leçons,  et  des  additions  consi- 
dérables dans  la  seconde,  c'est  évidemment  le  même 
ouvrage.  Le  texte  latin  accompagne  ici  la  para- 
phrase franco]  se. 

Remarquons  en  outre  que  le  msc.  701 1  contient 
d'abord  la  transcription  d'un  autre  poème  sur  la 
Bible,  composé  par  un  curé  de  Cenquoins,  nommé 
Macé  de  la  Charité-sur-Loire.  Il  y  auroit  bien  des 
raisons  de  croire  que  ce  Macé  et  l'auteur  de  la  tra- 
duction de  Caton  sont  une  même  personne.  Dans 
ce  cas,  il  ne  faudroit  pas  s*en  rapporter  au  texte 
du  n"  7209,  dû  à  un  copiste  étranger,  inintelli- 
gent et  inepte.  Son  vers 

Macé  de  Troie  qui  se  fespouse.  .  . 

est  évidemment  défectueux ,  et  peut-être  avoit-il 
dû  lire  : 

Macé  de  Cenquoins  se  respouse 

qui,  du  moins,  auroit  la  mesure  voulue. — Voy. 
sur  les  Traductions  de  Caton  ^  t.  III,  p.  366,  et 
t.  Y,  p.  10  et  11. 

IV.  «  Incipit  optimum  documentum  de  regimine 
»  familiae.  »  (F«  25  v».)  C'est  l'épître  latine  de  S. 
Bernard  «  De  bono  et  utili  modo  vivendi,  »  remar- 
quée déjà  dans  le  n**  7072  ^•^•.  (Tome  V,  p.  63.) 

V.  «  La  com'plainte  de  la  tribulation  del  m/m- 
»  ble  phylosophc  qi  fu  appelez  Boeces,  et  de  la  con- 


344  FONDS 

»  solation  de  la  phylosophye  quel  confortoit  en 
»  semblance  d'une  dame.  » 

Cette  traduction,  circonstance  fort  remarquable, 
est  l'ouvrage  d'un  Italien,  on  en  trouve  la  preuve 
dès  le  préambule  :  «  L'umaine  generacions  et  les 
»  gens  de  cist  monde  désirent  moult  naturalment 
»  à  oïr  noves  choses,  et  à  entendre  noves  maximes 
»  et  novelles  contes. . .  Et  por  ce,  ge  considérant  à  ce, 
»  si  ai  pensé  de  doner  novelle  manière  de  conte  à  une 
»>  moût  utiele  escriture  laquele  estoit  par  lettres,  et 
»  en  latin...  Et  por  ce  l'ai-ge  translaté  en  vulgar 
»  François,  si  come  autrefois  l'ai  mis  en  vulgar  la- 
»  tin.  »  Par  ces  derniers  mots ,  il  faut  évidemment 
entendre  en  iialien.  Précisément  dans  la  première 
partie  du  XIY*  siècle ,  nous  voyons  le  Florentin 
maistre  Alberto  délia  Piagentina,  traduire  en  italien 
le  livre  «  délia  Consolazione  Filosofica ,  »  et  nous 
serions  convaincu  que  c'est  à  lui  que  nous  devons 
également  la  traduction  françoise,  si  le  comte  Gamba 
qui  nous  apprend  ce  fait,  n'ajoutoît  d'après  Anto- 
nio Bency  (Antolog.  de  Florence  N54),  que  l'on 
conserve  dans  la  bibliothèque  Laurenliane  une 
seconde  traduction  de  Bocce  ,  à  peu  près  r.ussi  an- 
cienne. (Voy.  Série  di  testi  di  linguaToscana,  da 
Bart.  Gamba  di  Bassano,  Yenezia,  1828,  IN^^'iCi.) 
Alberto  délia  Piagentina,  dit  encore  M.  Gamba, 
étoit  prisonnier  à  Venise  quand  il  (it  sa  translation 
italienne,  en  1332. 

Pour  la  traduction  françoise  de  Boece,  la  première 


ANCIENS.      '  345 

en  prose  que  nous  ayons  rencontrée,  elle  mérite  l'at- 
tention du  philologue  et  du  littérateur.  C'est  une  imi- 
tation bien  plutôt  qu'une  traduction.  Et,  par  exem- 
ple, il  n'y  a  rien  de  plus  piquant  que  de  comparer 
l'original  delà  douzième  prose  qui  termine  le  troi- 
sième livre,  avec  la  traduction  en  vers  de  l'abbé  de 
Cerisiers  et  l'arrangement  en  prose  de  notre  Italien. 
Boece  y  faisoit  le  récit  de  la  fable  d'Orphée; 
mais  tandis  que  le  savant  abbé  a  paraphrasé  les 
merveilles  opérées  par  la  lyre  de  l'amant  d'Eury- 
dice, notre  vieil  Italien  n'a  vu  dans  Olfeus  qu'un 
mari  sottement  désolé  de  la  mort  de  sa  femme , 
auquel  un  démon  npparoît  de  nuit,  sur  la  tombe 
de  celle  qu'il  regrette.  Olfeus  consent  à  le  suivre 
en  enfer,  pour  voir  un  instant  son  objet ,  et  les 
diables  de  rire  à  gorge  déployée.  «  Et  quant  il  fu  eu 
»  enfer,  si  comença  par  laens  la  risea  si  très  grant 
»>  que  jà  ni  estoit  diable  si  brûlez,  qui  se  peust  te- 
»  nir  de  rire  de  la  forsenée  joie  que  fist  Olfeus  de 
»  sa  moillier.  Lors  dist  un  de  cil  de  l'enfer:  nos 
»  poons  fere  le  plus  bel  soûlas  dou  monde  de  cestui. 
»  Douons  à  Olfeus  sa  moillier  en  teil  couvent  qe  il 
»  s'en  aile  coin  lui,  ne  jà  por  paure  ne  por  autre 
V  chose  qe  il  voie  ne  qe  il  oie  ne  qe  il  santé,  ne  se 
»  doit  volvre  ne  gardier  arière  vers  l'enfer,  jusqe 
»  tant  qe  il  sera  en  sa  maison...  Et  je  lui  cuit  bien 
»  fere  un  si  ysdos  et  spaventos  soûlas  après  ses  es- 
»  paules ,  que  il  ne  se  saura  tenir  de  volvre  soi  et 
»  esgardier  vers    l'enfer.   Et  eusine  porons  véoir 


34Ç  FOND^ 

»  risée  de  la  tempeste  et  de  la  forsenneire  que 
>[il  fera  quant  il  perdra  sa  moiliier  autre  fois.  A 
»  cist  solas  fère  s'accordèrent  tuitles  autres  de  l'en- 
>  fer...  A  tiel  couvent  comme  dit  vos  ai ,  venit  01- 
»  feus  qui  ne  fesoit  mie  petite  joie.  Mais  cil  enemi  qui 
»  bien  le  savoit  fere  lui  fist  une  si  ysdos  et  si  spa- 
»  ventableygrons  derrière,  après  ses  espaules,  que 
»  jà  n'en  fu  Olfeus  si  seurs  ne  si  joios  que  il  ne 
»  obliast  tantost  la  joie  qe  il  faisoit,  et  sa  moiliier 
»  ausinc.  Et  de  la  très  grant  paor  qu'il  oit,  se  volve 
»  arière  à  gardier  al  mortel  espaviment  que  il  sen- 
»  toit  venir,  et  après  ses  espaules.  Et  ensinc  por  son 
»  gardier  arières  perdi  encore  sa  moiliier.  Et  pois 
»  s'en  vint  et  torna  sor  le  monument ,  forsenant  et 
»  braiant  si  fort  come  se  le  grant  diable  le  tenist.  » 

On  ne  devine  pas  exactement  de  quelle  nature 
étoit  le  bruit  imaginé  par  le  diable  :  mais  il  est  aisé 
de  voir  que  ces  messieurs  de  là-bas  avoient  été  fort 
peu  sensibles  aux  accords  d' Olfeus  ,  dont  Ovide  et 
Virgile  nous  ont  tant  et  si  mélodieusement  parlé. 

Je  recommande  aux  artistes  les  admirables  ini- 
tiales de  Boece;  ils  v  trouveront,  je  n'en  doute  pas, 
quelque  profit. 

VI.  «  Geste  est  la  ystoire  de  Nostre  Seignor  Jhu- 
»  Crist ,  et  coment  il  souffri  passion  et  torment  et 
»  mort  por  sauvement  de  la  humaine  génération , 
»  el  por  gieter  les  armes  hors  dou  limbe  d'enfer  qui 
»  estoient  en  ténèbres.  »  F°  52,  v*". 

Ce  poème  est  encore  l'ouvrage  d'un  italien  qui 


ANCIENS.  347 

possédoit  assez  bien  la  langue  françoise,  mais  qui 
n'avoit  aucune  idée  de  la  mesure  exigée  par  notre 
prosodie.  II  mêle  les  vers  alexandrins  aux  vers  de 
sept,  huit  ou  dix  syllabes,  sans  plus  s'en  préoccu- 
per que  nous  ne  faisons  aujourd'hui  le  plus  sou- 
vent ,  en  lisant  en  France  les  beaux  vers  du  Dante 
ou  les  satyres  d'Arioste.  C'est  un  fait  bien  remar- 
quable que  cette  prétention  des  Italiens  du  XII1«  et 
du  XIY*'  siècle,  d'écrire  de  la  prose  et  des  rimes 
françoises.  Commencement  : 

Celi  qe  sa  qe  tôt  est  nient 

Se  no  à  servir  ou  roi  omnipotent , 

M'a  fait  garder  en  ma  menwire; 

Dont  ai  eslit  toutes  les  ystoires  ; 

La  plus  veraie  et  la  meillor 

Ce  est  celle  dou  nostre  Seignor.  .  . 

Aisi  com  l'ai  apris  en  la  scriture 

L'ai  mis  en  romans  tout  à  droiture. 

Por  la  membrance  d'une  pucelle 

Qi  est  moût  franche,  cortoise  et  belle , 

Ce  est  ma  dame  de  cui  hom  sui.  .  .  . 

c'est-à-dire ,  la  vierge  Marie.  Le  poème  a  près  de 
seize  cents  vers. 

Vil.  «  Enseignement  à  Alexandre,  en  prose.  »  F*' 
6i.  Ces  enseignemcns  diffèrent  de  ceux  que  l'on  a 
imprimés  plusieurs  fois  au  XVI^  siècle.  C'est  unnou 
\  cl  arrangement,  en  mauvais  françois,  des  préceptes 
renfermés  dans  les  Dils  des  philosophes.  Premiers 
mots  :  «  0  (ils  gloriousisme  empereor,  confirme  toi 
»  Dieus  en  la  voie  de  conoistre  ks  sentiers  de  ve- 
»  ritez  et  de  vertus...  » 

Y 111.  «  Ici  poïiei oïr  de  dous  roiaumes  dou  monde 


348  FONDS 

»  et  des  aages  dou  siècle,  et  des  rois  qui  reignerent 
»  ça  arieres.  Et  dont  furent  extrait  la  nouble  lignée 
»  des  rois  de  Troie  et  une  partie  des  rois  de  Grèce 
»  et  autres  couses.  »  Premiers  mots  :  «  Dous  rois  fu- 
»  rent  en  terre  principalement  qui  de  autuce^  de 
»  force ,  de  noblece  et  de  seignorie  ont  sormontc 
»  tos  les  autres;  et  tos  les  autres  rois  et  roiaumcs 
»  dou  monde  furent  ausi  corne  apendanz  decesdous. 
»  Et  est  la  reigne  des  Assyriens  premièrement  et 
j»  pois  celui  as  Romans.  »  F°  77.  Ce  rapide  Compen- 
dium  embrasse  l'histoire  ancienne  universelle,  jus- 
qu'à la  mort  de  Catîlina. 

IX.  Le  roman  de  Troies  ,  par  Benoit  de  Sainte- 
More.  F**  81 .  (Voy.  tom.  I,  p.  69,  et  tom.  III,  p.  49t2.) 

X.  Histoire  de  Rome,  depuis  Énée  jusqu'à  Numa 
Pompilius,  en  prose.  F^  254.  Premiers  mois: 
«  Quant  Troie  fu  destruite,  quatre  manières  de  gens 
»  s'empartirent,  et  vous  dirai  que  il  furent.  » 

XI.  Roman  de  Landomata  iih  d'Hector,  en  prose. 
F  267.  Premiers  mots:  «  En  ceste  partie  dist  le 
»  conte  et  la  verais  histoire  le  tesmoigne  si  com  est 
»  trové  en  latin  est  il  translaté  au  romanz,  qe  Hec- 
»  tor  li  pros  et  li  vaillans  fils  Pi  ians  li  rois  de  Troie 
»  puis  sa  mort  avoit  laissié  un  iils  de  sa  feme  Andro- 
»  mâcha  que  l'on  appeloit  Landomata.  »  Ce  Lando- 
mata est  le  plus  vaillant  guerrier  du  monde;  il 
conquiert  tout  l'Orient,  auquel  il  donne  de  nou- 
velles lois.  Les  derniers  mots  sont  :  «  Et  ainsi 
»  fenis  la  verais  ystoire  de  Landomata  iils  le  bon 


ANCIENS.  349 

»  Hector  de  Troie.  Ansi  com  fu  trové  an  un  arniaire 
»  an  lalin  (legramaire,  ansi  fu  retrait  an  François 
»  por  délit  et  por  ciaus  qi  ne  entendent  la  letre,  et 
»  se  délitent  en  romanz  lire,  amen.  » 

XII.  Histoire  de  Philippe  de  Macédoine  et  de  son 
fds  Alexandre ,  en  prose.  F°  269.  Premiers  mots  : 
«  Ce  ne  \os  dirai  plus  del  roi  Assuerus,  ains  vos  di- 
»  rai  de  ciaus  qui  après  lui  régna  en  Perse...  Après 
»  AssuerusrégnaArtaxercesquiestainsinsapellez... 
»  Cil  destruit  INeplalibum,  le  roi  de  Egipte...  Cil 
»  Neptalibus  sot  moût  del  art  de  nigromance.  »  Le 
roman  embrasse  toutes  les  aventures  de  la  chanson 
de  geste  de  Lambert  Le  Court  et  autres. 

IN"  7209  \ 

831.  BOECE,  CONSOLATION  DE  LA  PHILOSOPHIE;  TRA- 
DUCTION DE  REGNAUD  DE  LOUENS. —  TESTAMENT  DE 
JEAN  DE  MEUN. 

Volume  in-4*>  inediocri  vélin  de  84  feuillets  à  deux  colonnes;  deux 
miniatures ,  vignettes  et  initiales  ;  commencement  dn  xv*  siècle.  Relié 
en  maroquin  rouge  aux  armes  de  Colbert  sur  les  plats  et  au  chiffre  de 
J.-B.  Colbert  sur  le  dos. 

Fonds  Colbert,  n»  2268. 

Nous  avons  parlé  de  cette  traduction  de  Regnaud 
de  Louens,  tome  V,  p.  55  à  58.  La  leçon  du  msc. 
7209'  est  nette  et  correcte;  elle  finit  au  f   5A. 

IL  F°  55.  «  Ci  comence  le  testament  maistre 
»  Jehan  de  Meun.  »  3*  exemplaire.  Les  deux  autres 


.^f>0  FONbS 

soni  renfermés  dans  les  nisc.  6985 ^•*'  (voy.  toni. 
III,  p.  175)  et  7072^'^.  Le  même  scribe  termine 
les  deux  poèmes  ainsi:  «  Explicit,  expliciat,  scriptor 
ludere  eat.  »  Bien  du  plaisir  ! 

]N°7210. 

832.  LE  PÈLEBINAGE  DE  LA  VIE  HIJMALNE, — DE  l'a]\IE, 

DE    JÉStJS-CHRISTj    PAR    GUILLAUME  DE    DEGUIL- 

LEVILLE.    première    RÉDACTION. 

Volume  in-40  raediocrî  vélin  de  246  feuillets  à  deux  colonnes;  char- 
mantes miniatures,  vignettes  et  initiales;  xiv«  siècle.  Relié  autrefois  on 
veau  sur  bois,  aujourd'hui  en  maroquin  rouge,  aux  armes  de  France  sur 
les  plats,  au  chiffre  de  Louis  XIV  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n»  959. —  Ane.  catal.,  n<»  482.  —  Sainte-Palaye, 
nol.  570. 

Cet  excellent  manuscrit  porte  l'indication  de 
plusieurs  propriétaires.  V  Sur  la  feuille  de  garde 
collée  à  la  reliure,  on  lit  ces  trois  vers  : 

De  chaste  mari  fu  le  gre.  — 
Riche  et  large  dame  fu. — 
Dame  fresche  lui  a  gré. 

Au  dessous  du  premier  vers  une  autre  main 
contemporaine  a  écrit  :  Marguerite  de  Feschel; 
Ou  Marguerite  de  la  Flesche,  ou  bien  encore 
Marie  de  Chasielfergu.  2"  A  côté,  on  lit  un  se- 
cond rébus  :  Rie  bon  heur  a ,  ou  Ri  é  hou  heur 
a,  interprété  au-dessous  Jehan  Bourré.  3"  Sur 
la  seconde  feuille  de  garde  :  «  Au  roy  Loys  J^/^.  )> 


ANCIENS.  351 

C*est  un  aulogiaphe.  i**  Au  bas  de  la  dernirre 
feuille  de  garde:  De  Leslang,  5°  Enfin,  le  roi  Char- 
les Yllî,  qui  paroît  avoir  eu  pour  le  poème  de 
Guillaume  de  Deguilleville  une  véritable  prédilec- 
tion, a  fait  remplir  le  champ  d'une  feuille  de  vé- 
lin qui  précède  le  texte,  par  la  riche  peinture  des 
armes  de  France  entourées  du  cordon  de  Saint-Mî- 
chel.  Puis  une  grande  frange  reproduit  alternati- 
vement sur  or  et  sur  azur,  la  lettre  S  qu'il  avoit 
prise  pour  cœur  de  sa  devise.  Entre  cette  frangé 
et  Técu  de  France ,  on  lit  Karolus  ùctavits.  (Voy. 
tome  m,  p.  239  et  suiv.) 

Le  manuscrit  a  été  exécuté  en  1393 ,  comme 
l*attestent  ces  trois  lignes  placées  à  la  fm  du  Pèle- 
rinage de  Vante  ^  f"  468  v"  :  «  Explicit  le  peleri- 
i>  nage  de  l'ame.  Tan  .m.  ccc.  .iiii.  xx.  et  xin, 
»  le  penultime  jour  d'avril.  » 

Les  ornemens  de  ce  volume  peuvent  être  mis 
au  nombre  des  plus  beaux  que  renferment  ou  puis- 
sent t*enfermer  les  anciens  manuscrits.  Ils  portent 
le  cachet  dés  artistes  dû  règne  de  Cliârles  V  ou 
Charles  VI ,  et  les  médaillons  sont  entourés  de  la 
frange  tricolore,  caractéristique  de  ces  temps-là. 
Mais  le  dessin  est  plus  achevé,  plus  délicat,  plus 
savant  que  celui  des  miniatures  du  Ralional  des  di- 
vins offices ,  n^^OSl,  et  même  des  Chroniques  de 
Saint-Denis ,  n"  8395.  Nous  n'avons  pas  à  nous 
préoccuper  de  la  trilogie  de  Guillaume  de  Deguil- 
leville, dont  nous  trouvons  ici  la  première  rédac- 


352  FONDS 

lion.  Il  nous  suffira  de  dire  que  ce  nouveau  manu- 
scrit justifie  l'opinion  que  nous  avions  émise  sur 
les  incorrections  de  la  copie  6988.  (Voy.  t.  III , 
p.  242.)  Ici  tous  les  vers  sont  réguliers  et  harmo- 
nieux,  c'est-à-dire  tels  que  les  avoit  réellement 
écrits  le  poète.  —  Portons  notre  attention  sur  les 
enluminures  du  msc.  7210. 

Le  frontispice  contient  quatre  médaillons  : 
V  L'auteur  en  moine  blanc,  écrivant  son  poème. 
2"  L'auteur  en  robe  noire ,  endormi  sur  son  lit. 
3°  L'auteur  en  pèlerin  ,  arrêté  par  un  ange  à  la 
porte  de  la  céleste  Jérusalem.  4°  Saint  Augustin 
entouré  de  docteurs,  sur  les  créneaux  de  la  Cité 
de  Dieu ,  appelant  les  âmes ,  les  nourrissant ,  les 
apostolanf.  Ces  âmes  sont  autant  de  petites  colom- 
bes, suivant  la  forme  qu'on  leur  donnoit  généra- 
lement au  Moyen  âge. 

F°  2.  Saint  Augustin  et  saint  Benoît,  dans  deux 
médaillons,  tiennent,  le  premier  une  échelle,  le  se- 
second  des  cordes  par  lesquelles  montent  dans  la 
cité  leurs  amis  et  serviteurs.  F"  3.  Rencontre  du 
pèlerin  et  de  la  Grâce-Dieu,  F**  7.  Un  évêque  ton- 
sureplusieurs  personnes.  F°  15.  Costumes.  F"  19. 
Fustigation  pieuse.  F°21.  Discussion  de  Sapience 
et  d'Aristote  devant  nature.  F**  27.  Costumes  de 
femmes,  de  pèlerins  et  de  guerriers.  F°  32.  Che- 
valier. F°  44.  Beau  dessin  d'un  malade  nud.  F°  62. 
Figure  des  passions  qui  arrêtent  le  pèlerin.  F°  74. 
Les  passions  battent  et  navrent  le  pèlerin.  F"  76. 


ANCIENS.  363 

Le  pèlerin  agenouillé  devant  la  Vierge.  F"  79.  Le 
pèlerin  se  lave  dans  un  bain.  F°  87.  Vaisseau. 
F^dA,  La  mort  et  le  mourant. 

Le  Pèlerinage  de  l'ame  commence  au  f*  95, 
avec  une  excellente  miniature  à  quatre  médail- 
lons ou  compartimens,  dans  laquelle  on  ne  sauroit 
trop  louer  la  finesse  et  le  charme  des  têtes.  Ce 
genre  de  mérite,  aussi  grand  dans  les  orneniens 
qui  suivent,  révèle  un  autre  artiste  que  celui  des 
feuillets  précédens.  F°  102.  Figures  d'anges.  FM05. 
Les  anges  et  les  démons  devant  le  lit  d'un  malade. 
F*"  133.  Belles  figures  de  Justice  et  de  Virginité. 
F°  137.  Jésus  crucifié;  étude  précieuse.  F**  143. 
Costume  de  chevalier.  F°  152.  Représentation  d'un 
jugement. 

F°  169.  Commencement  du  Pèlerinage  de  Jé- 
sus-Christ. Très-belle  miniature  à  quatre  compar- 
timens. F°  172.  Miséricorde  se  plaignant  au  Saint- 
Esprit.  F°  174  et  175.  La  sainte  Trinité.  F^  176. 
Très-curieuse  Salutation  angélique.  F""  178.  La 
Vierge  et  un  chevalier.  F"  182  et  185.  La  Vierge 
et  l'Enfant  dans  le  même  lit.  F°  198.  Noces  de 
Cana.  Tous  les  conviés  ont  sur  la  tête  des  cou- 
ronnes de  fleurs.  F*"  220.  Résurrection  de  Lazare. 
Id.  La  Magdelaine.  F°  227.  Jésus,  Judas,  saint 
Pierre  et  Malchus.  F" 230 et 233.  Calvaire.  F°235. 
Descente  de  croix.  F°  236.  Jésus  au  tombeau.  Ad- 
mirable. F"  243  et  244.  Assomption  et  couronne- 
ment de  la  Vierge. 

VI.  23 


364  i^oNiJS 

Au  ^  245  r"  :  «  Fine  le  pèlerinage  Jesu-Crist, 
»  et  commence  l'oroison  de  cil  qui  le  songa  selon 
»  la  manière  dudit  pèlerinage,  »  Celte  oraison  de 
208  vers  commence  ainsi  : 

Doulz  Jhesus  fils  de  Dieu  le  père, 
Bien  est  raison  que  or  m'apere 
Comment  à  toy  je  suy  tenu.  .  .  . 

Puis  enfin  au  bas  du  v"  du  P  246  :  «  Ci  après  com- 
»  mence  un  oroison  de  Notre  Dame  que  celui  qui 
»  escripst  ce  livre  fist  : 

G  très  glorieuse  Marie, 
Vierge  de  Dieu  mère  et  amie , 
Dame  des  ciels  et  de  tous  anges , 
Joie  de  tous  sains  et  archanges  , 
Nostre  confort,  nostre  espérance, 
Dame,  faites-nous  délivrance 
En  fin  de  maulx ,  si  que  puission 
Cognoistre  en  réception 
Au  point  de  la  mort  vostre  dis; 
Eoyne  puissant  qui  jadis 
Vîntes  Theofil  vostre  ami 
Acquiter  du  huH  ennemy. 
Nous  commendoBS,  très-chière  dame, 
A  vous  nostre  corps  et  nostre  ame 
Icy  tant  com  sommes  en  vie. 
Amen  cfaascun  de  nous  en  die. 

Si  Ton  réunit  les  initiales  de  ces  quinze  vers, 
on  trouve  Oudin  de  Carvanay,  et  voici  par  consé- 
quent un  nouveau  nom  d'excellent  calligraphe  du 
xiv*'  siècle,  en  même  temps  auteur  des  plus  beaux 
ornemens  de  ce  volume.  C'est  au  même  Oudin  de 


ANCIENS.  1^ 

Carvanay  que  nous  devons  la  seconde  partie  du 
beau  manuscrit  des  Chroniques  de  Saint -Denis, 
n''  8395,  commencé  par  Henry  du  Trévoux,  et  que 
nous  avons  décrit  avec  soin  à  la  fin  d'une  édition 
des  Grandes  Chroniques  de  France.  Mais  alors 
nous  ignorions  le  nom  de  cet  habile  artiste. 

^'  7210 ^ 

833.   LE  PELERINAGE  DE  LA  VIE  HUMAINE, DE  l' AME 

—  PT  DE  JESUS-CHRÏST,  PAR  GUILLAUME  DE  DEGUIL- 
LEVILLE.   PREMIÈRE   RÉDACTION. 

Volume  in-4<>  magno  vélin  de  265  feuillets  à  deux  colonnes,  minia- 
tures et  initiales;  xv^  siècle.  Relié  en  maroquin  rouge  aux  armes  de 
France  sur  les  plats  et  au  semé  de  fleurs  de  lis  sup  le  dos. 

Fonds  de  Colbert,  n»  3008. 

Volume  d'une  écriture  fort  belle,  due  à  la  plume 
de  Gautier  Le  Lièvre,  comme  nous  l'apprennent 
ces  derniers  mots:  «  Gai  ter  us  Leporis  scripsjt, 
•  anno  Dni  IMA.  » 

Les  ornemens  se  composent  de  médaillons 
carrés  d'un  dessin  savant ,  mais  d'une  exécu- 
tion trop  rapide.  Ils  sont  ombrés  à  l'estompe 
ou  à  l'encre  de  Chine,  avec  un  emploi  fort  sobre 
de  rouge  et  de  jaune.  Pour  les  costumes,  voyez 
surtout  les  P7,  9,  31,  56.  Au  f  20,  est  uo  c^*• 
rieux  Calvaire. 

Le  volume  finit  par  l'oraison  de  Vacieur  déjà 
iTientionnée  dans  le  volume  précédent. 

23. 


356  FONDS 


N"  7211. 


834.  LE  PELERINAGE  DE  LA  VIE  HUMAINE,  PAR  GUIL- 
LAUMEUrDE  DEGUILLEVILLE.  SECONDE  RÉDACTION. — 
ENSEIGNEMENS  DE   CHRISTINE  DE   PISAN. 

Volume  in-4oinagno  vélin  de  lô8  feuillets  à  deux  colonues;  minia- 
tures, vignettes  et  initiales;  xv*  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois; 
aujourtl'liui  en  veau  racine  à  l'aigle  de  l'empire  sur  les  plats,  au  chiffre  N 
sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n®  1707. —  Ane.  cat.,  n<»  7211. — Sainte  Palaye, 
not.  571. 

On  trouve  à  la  fin  du  Pèlerinage,  f  155, 
les  mentions  suivantes,  en  trois  écritures  du 
XV*  siècle  :  1°  «  Ce  livre  est  à  dame  Jehanne 
»  de  Cambray ,  femme  mons.  mess.  Henry  de 
«Marie  clilr,  seigneur  de  Luzancy,  consellier 
»  et  maistre  des  requestes  ordinal le  de  l'ostel  du 
»  roy.  — 2"  Ne  deffendés  plus  le  nom  de  celle  qui 
»  n'ayme — 3"  Domat  omnia  virtus.  » 

Jeanne  de  Cambray  mourut  le  21  novembre  1474, 
vingt  ans  avant  son  mari,  el  l'on  voyoit  encore 
avant  la  révolution  son  épitaphe  dans  l'église  des 
Augustins  de  Paris.  Elle  étoit  fille  d'Adam  de 
Cambray,  premier  président  du  parlement  de  Pa- 
ris. Son  mari,  Henry  de  Marie,  seigneur  de  Yer- 
cigny  et  Luzancy,  fut  successivement  conseiller  au 
parlement  de  Paris  en  1442,  maître  des  requêtes 
de  l'hôtel  en  1445,  commissaire  du  roi  auprès  du 


ANCIENS.  357 

maire  de  La  Rochelle  en  1460,  et  enfin  premier 
président  au  parlement  de  Toulouse  en  1466.  Il 
mourut  à  Paris  en  1495. 

La  première  miniature,  assez  curieuse,  repré- 
sente l'auteur  dans  un  cabinet,  écrivant  son  poème 
sur  un  pupitre  et  devant  un  large  bureau.  J'ai  né- 
gligé de  donner  les  premiers  vers  du  second  tra- 
vail de  Guillaume  de  Deguilleville  en  rendant 
compte  du  msc.  6988*  (tome  IIÏ,  p.  243).  Les 


voici  : 


Par  maintes  foiz  il  avient  bien 
Quant  on  a  songié  quelque  rien, 
Que  on  y  pense  à  l'esveillier. 
Mais  s'il  ne  souvient  au  premier 
De  tout  le  songe,  proprement, 
Bien  avient,  se  on  y  entent, 
Qu'à  plain  api  es  il  en  souvient 
Et  à  mémoire  après  revient. 
Au  lever,  on  est  sommeilleux, 
Et  sont  les  sens  si  |)areceux 
Que  son  songe  point  on  n'entent 
Se  n'est  en  gros ,  sommairement  ; 
Mais  quant  on  s'est  bien  avisé 
Et  on  y  a  après  pensé 
Lors  en  souvient-il  plus  à  plain: 
Mais  qu'on  n'attende  à  l'endemain. 
Car  trop  attendre  le  feroit 
Oublier  et  n'en  souviendroit. 

Pour  tant  le  dy ,  que  une  fois , 
L'an  mil  .ccc.  x.  par  trois  fois 
Un  songe  vi  aventureux, 
Lequel  ausi  com  sommeilleux 
Escrips  à  mon  esveillement. 
En  lui  arrestant  grosseraent, 
Afin  que  je  ne  l'oubliasse , 


35§  FONDS 

Et  qnc  après  le  corrigasse. 

Et  ce  cuidai-je  moult  bien  faire 

Se  je  n'eusse  eu  contraire  ; 

Sans  mon  sceu  et  ma  volenté 

Tout  mon  escript  me  fut  osté  * 

Par  tout  divulgué,  et  scet  Dieu 

Que  je  ne  le  tins  pas  à  gieu  : 

Car  à  mccire  et  à  oster 

Et  cohigier  et  ordonner 

Y  avoit  moult,  si  com  perçu 

Après  ,  quant  bien  esveiilié  fu.  .  .  . 

Si  que,  songe,  tu  t'en  iras 
Par  tous  les  lieux  ou  esté  as.  .  .   . 
Et  si  soies  loial  message 
De  tout  le  mien  pèlerinage , 
Disant  à  tous  cornent  m*avint 
Passé  à  des  ans  vint  et  cinq , 
En  l'abbaye  de  Chaalis, 
Que  fondée  est  de  saint  Loys. 

Ainsi  le  poète  donna  la  seconde  rédaction  de 
son  ouvrage  en  1355,  \ingt-cinq  ans  après  la  pu- 
blication de  la  première.  J'ai  déjà  remarqué  que 
Ton  n'avoit  imprimé  que  cette  deuxième  rédac- 
tion. 

Parmi  les  ornemens,  on  distinguera  :  fS.  Cos- 
tumes religieux.  F"  i.  Costumes  de  pèlerin.  F"  7. 
Costumes d'évèque.  FM 2.  Costumes  divers.  FM 26. 
Figure  de  d^me  Conspiration.  Le  f'd27  prouve  que 
l'instrument  que  nous  nommons  vielle  est  bien  le 
même  que  celui  du  xiv«  siècle ,  car  on  y  voit  un 
homme 

qui  vielloit 
D'une  vielle  avecq  son  chant , 


ANCIENS.  359 

Et  celte  vielle  est  représentée  dans  la  miniature, 
—  F°  132  \\  Édifice  religieux. 

Le  Pèlerinage  de  la  vie  humaine  terminé  avec  le 
r  105 ,  est  suivi  des  «  Enseignemens  demoiselle 
»  Christine.  »  (F°  156.) 

Filz ,  je  n'ay  mie  grant  trésor ,  etc. 

Cette  pièce  n*est  pas  complète,  il  n'en  reste  que 
103  vers  et  demi  ;  les  autres  qui  occupoient  une  der- 
nière feuille  ont  été  enlevés.  (Voy.  notre  tome  III, 
f  175.) 

83o.    LA    CITÉ  DES   DAMES,  PAR   CHRISTINE  DE  PISAiN. 

LE   LIVRE   DES  CENT  BALLADES  PAR  JEAN  DE  WER- 

CHIN,  PHILIPPE   d' ARTOIS,  JEAN   BOUCICAUT  ET  JEAN 
DE   CRESEQUES.    SUIVI  DE    ONZE   AUTRES   BALLADES. 

Volume  in-4«  mediocii  papier  de  131  feuillets  à  lignes  longues ,  écri- 
ture cursive;  xv^  siècle.  Couvert  en  carton  marbré. 

Fonds  Colbert,  n"  3357. 

La  table  du  premier  livre  occupe  le  f"  1 .  Le  f"  2 
commence  par  cette  rubrique  :  «  Cy  commence  le 
»  livre  de  la  Cité  des  Dames,  duquel  le  premier 
»  chappitre  parle  pour  quoy  et  par  quel  mouve- 
»  ment  ledit  livre  fut  fait.  » 

L'ouvrage  n'a  pas  été  achevé.  Le  copiste  n'a 
paà  transcrit  les  dix  derniers  chapitres  de  la  der- 
nière partie. 


360  FONDS 

Les  poésies  qui  suivent  sont  d'une  autre  main 
plus  nette  et  plus  élégante. 

II.   —  LES    CENT  BALLADES.    (F°  84 .  ) 

Ce  titre ,  d'ailleurs  fort  convenable  puisque  le 
texte  que  j'ai  sous  les  yeux,  privé  de  deux  feuil- 
lets, contient  encore  les  quatre-vingt-quinze 
premières  et  la  dernière  de  ces  ballades,  m'a 
été  fourni  par  un  manuscrit  que  l'illustre  ma- 
dame Tastu  avoit  entre  les  mains,  il  y  a  quelques 
années  et  qui  appartenoit  alors  à  M.  Hachon.  A  la 
fin  du  poème ,  on  lisoit  :  «  Cy  finissent  les  Cent 
Ballades,  et  après  s'ensuivent  les  responses;  et 
»  premièrement  Regnault  de  Trie,  »  etc. 

Il  en  existe  à  la  Bibliothèque  du  roi  un  second 
exemplaire  sur  vélin  ,  plus  complet,  plus  beau  et 
plus  ancien  peut-être,  sous  le  n'^  7999  ;  il  ne  porte 
pas  de  titre,  mais  dans  les  miniatures  le  poète  est 
représenté  en  homme  de  qualité. 

Voici  le  texte  de  la  première  ballade  ; 

Une  fois  pieça  chevauchoye 
Entre  Pons  de  Scé  et  Angiers; 
Ainsi  qu'en  chevauchant  pensoye , 
Vint  près  de  moy  ung  chevaliers  : 
A  quoy  pensés  vous,  amys  chiers? 
Je  lui  dis  que  je  ne  savoye  : 
Lors  me  parla  trop  volentiers  , 
Pour  ce  qu'il  vit  que  jeune  estoye. 

Amis,  vostre  cuer  est  en  voye 
Amoureuse ,  et  voz  desiriers  ; 
S'avés  droit ,  car  je  ne  saroye 


ANCIENS.  361 

Deviser  ung  plus  doulx  mestiers. 
Aussi  amours  en  ses  dangiers 
Me  mist,  quant  votre  éage  avoye , 
Et  me  fut  doulx  es  fais  premiers. 
Pour  ce  qu'il  vit  que  jeune  estoye. 
Lors  entra  en  mon  cuer  la  joye 
Qui  y  fut  puis,  dix  ans  entiers: 
Car  amours  que  si  chier  tenoye 
Me  fist  de  ses  biens  personniers  ; 
Et  me  fut  vrays  et  droituriers, 
Car  il  sceut  que  loyaux  seroye. 
Si  m'en  fist  ses  dons  plus  pleniers, 
Pour  ce  qu'il  vit  que  jeune  estoye. 

Ce  chevalier  jusqu'à  la  cinquantième  ballade 
donne  au  jouvencel  d'excellens  conseils  sur  les 
moyens  de  servir  courtoisement  le  dieu  d'amour, 
et  d'acquérir  le  renom  de  bon  et  lo^al  seigneur.  A 
partir  de  là,  succèdent  les  conseils  d'une  dame, 
dans  un  sens  contraire.  Elle  engage  le  jeune  hom- 
meà  tromper  toutes  les  femme,s  et  à  ne  jamais  aimer 
d'un  amour  exclusif.  Grand  sujet  d'hésitation  :  le 
poète,  d'après  l'avis  même  de  la  dernière  conseil- 
leuse, propose  à  tous  les  jeunes  amoureux  la  ques- 
tion qu'on  lui  a  transmise:  et  pour  juger  les  opi- 
nions diverses  en  dernier  ressort,  ou  plutôt 
pour  donner  une  forme  plus  élégante  aux  conseils 
qu'il  a  reçus,  il  invoque  le  secours  du  comte  d'Eu, 
de  Bouciquaut  et  du  sire  de  Creseques.  C'est  devant 
ces  quatre  arbitres  que  viennent  débiter  chacun 
une  ballade,  Regnault  de  Trie,  Chambrillac,  le  duc 
d'Orléans,  Lyonet  de  Coismes,  Jacquet  d'Orléans, 
Tignonville,  le  duc  de  Berry,  Jean  de  Mailly,  Ivry, 


362  FONDS 

François  d' Aiibiscourt ,  monseigneur  de  La  Tri- 
mouille,  Bucy  et  le  bâtard  de  Coucy.  Cette  dernière 
pièce  ne  se  trouve  que  dans  le  manuscrit  de 
M,  Hachon.  Les  ballades  de  monseigneur  de  la  Tri- 
mouille  et  de  Bucy  manquent  également  dans  le 
volume  que  nous  avons  sous  les  yeux. 

Maintenant  à  quel  temps  remontent  toutes  ces 
ballades?  quel  est  surtout  l'auteur  de  l'ouvrage 
principal  ?  —  Pour  la  date,  nous  l'entrevoyons  dans 
la  mention  faite  des  quatre  juges,  le  comte  d'Eu, 
le  Sénéchal ,  Bouciquaut  et  Creseques.  Ce  comte 
d'Eu  est  désigné,  d'une  façon  plus  claire  qu'elle 
n'est  poétique,  dans  les  premiers  vers  de  la  ballade 
de  Tignonville,  f  130. 

Phlippe  d'Artois,  senescal,  Bousciquault , 
Et  Creseques  qui  loyaument  amez.  .  .  . 

Philippe  d'Artois,  fils  de  Jean  d'Artois  comte 
d'Eu,  succéda  à  son  père,  mort  le  6  avril  1386,  et 
mourut  lui-même  en  1397.  On  ne  peut  donc  reculer 
au  delà  de  cette  année  la  date  des  Cent  Ballades^ 
il  faut  même  les  reporter  à  une  époque  antérieure, 
si  Yoti  remarque  que  Philippe  d'Artois  subit  en 
Orient,  vers  139|S,  des  revers  qui  ne  lui  auroient 
guère  permis  de  rappeler  plus  tard  l'opportunité 
des  voyages  d'Orient,  comme  il  fait  dans  le  treizième 
ballade  : 

Après  t'en  va  en  Surie 

Par  navie, 
Au  sépulcre  où  Dieu  fu  mis.  .  . 


ANCIENS.  363 

Mais  avant  de  rien  décider  sur  ces  quatre  auteurs, 
voyons  les  noms  de  ceux  qui  répondirent  à  leur 
invitation.  Nous  reconnoissons  d'abord  deux  per- 
sonnages, vieux  à  cette  époque,  c'est  à  savoir  :  Re- 
gnault  de  Trie^  le  dernier  de  ce  beau  nom  qu*ait 
mentionné  le  père  Anselme  (t.  vi,  p.  666).  Il  étoit 
seigneur  de  Maisières,  vivoit  en  1383,  et  étoit  mort 
certainement  en  1408.  —  Jean  de  Chambrillaûj 
chevalier,  chambellan  du  roi,  sénéchal  de  Péri- 
gord  et  le  premier  qui  ait  été  revêtu  de  la  charge 
de  général  des  galères.  On  trouve  des  actes  de  lui 
aux  années  1400,  1403,  1404, 1408  et  1410.  Vien- 
nent ensuite  le  duc  d'Orléans,  c'est-à-dire  Louis 
de  France  duc  d'Orléans ,  le  mari  de  Valentine. 
M.  Aimé  Champollion  a  publié  sa  ballade  à  la 
page  414  d'une  édition  des  poésies  de  Charles  duc 
d'Orléans.  Mais  il  a  commis  à  cette  occasion  quel- 
ques inexactitudes  que,  j'en  suis  sûr,  il  ne  me 
saura  pas  mauvais  gré  de  relever.  1^  Il  intitule  cette 
ballade  :  Fragments  d'un  Jeu  Parti.  Il  n'y  a  pas  de 
jeu  parti  dans  le  livre  des  Cent  Ballades^  ni  dans  les 
douze  ou  quinze  pièces  qui  suivent.  2«  Dans  V Epi- 
logue de  cette  édition,  servant  de  Réponse  à  une  cri- 
tique  littéraire,  M.  Champollion  s'exprime  ainsi: 
«  M.  G.  a  omis  un  jeu  parti  composé  par  le  prince 
»  dans  sa  jeunesse,  en  compagnie  de  Tignonville, 
»  officier  de  sa  maison,  Jean,  duc  de  Berry,  Jean 
»  de  Mailly,  Chambrillac,  Lyonnetde  Coisinet,  etc., 
»  ete.,  el  qui  compte  plus  de  400  vers.  L'élégance 


364  FUM)S 

»  de  cette  pièce  ne  la  recommande  pas  moins  que 
»  les  noms  des  auteurs  qui  y  ont  pris  part.  »  Il  faut 
louer  M.  Champollion  d'avoir  reconnu  l'élégance 
de  cette  pièce;  tout  en  regrettant  que  lui-même 
n'ait  pas  jugé  à  propos  d'en  publier  plus  d'une 
trentaine  de  vers. 

3"*  M.  Champollion,  dans  la  noticesurCharlesd'Or- 
léans,  page  XXXVII,  avoit  encore  signalé  le  «  frag- 
»  ment  d'un  Jeu  Parti,  ouvrage  de  Charles  d'Or- 
»  léans,  du  duc  de  Berry,  de  Lyonnet  de  Coisinel, 
»  etc.  »  «  CommeleducJeande  Berry  mourutenl'an- 
»  née  1415,  on  doit  voir  dans  cette  pièce  (ajou toit  il) 
»  l'une  des  productions  de  la  plus  grande  jeunesse 
»  de  ce  prince....  »  Mais  si  M.  Champollion  s'étoit 
souvenu  que  Philippe  d'Artois  un  de  ceux  au- 
quel s'adressoit  encore  l'auteur  de  la  ballade , 
étoit  mort  dès  1397,  il  auroit  conclu  de  ce  rap- 
prochement de  dates  que  la  ballade  n'étoit  pas  de 
la  jeunesse  du  fils,  mais  de  l'âge  mûr  du  père.  Le 
premier  couplet  seul  prouveroit  que  l'auteur  n'étoit 
plus  un  enfant  : 

Il  est  bien  vray  que  j'ay  servi 
De  cuer,  de  cors  très-loiaument, 
Une  dame  que  j'aime  si  ; 
Plus  n'en  dirai  quant  à  présent.  ... 

Pour  continuer  la  liste  des  baladeurs^  nous  di- 
rons que  Lionnet  de  Coismes  (et  non  pas  Coisinet) 
appartenoit  à  une  grande  famille,  alliée  plus  tard 
à  la  maison  de  France,  —  Jacquet  d'Orléans  nous 


ANcrFNs.  365 

est  inconnu.  —  Tignonvilie  est  le  fameux  Guil- 
laume ,  prévôt  de  Paris ,  plus  tard  auteur  de  la  tra- 
duction du  Livre  d3S  Philosophes  (voy.  notre 
tome  V,  p.  1  à  9).  Sa  ballade,  d'ailleurs  très-bien 
faite,  n'a  pas  été  inutile  à  nos  recherches.  Il  y 
fait  parler  le  dieu  d'amour  : 

Phlippe  d'Artois  (1)  ,  Senescal ,  Bonsciquault . 

Et  Creseques  qui  loiaument  amez  , 

Et  endurés  par  lui  maint  dur  assault , 

Pour  ce  qu'à  une  seulement  vous  tenez, 

Je  suis  Amours  qui  vous  commande  et  prie 

Qu'ainsi  faictes  tant  que  serés  en  vie. 

Et  vous  gardés  des  autres  ensuir 

Qui  d'uis  en  uis  truandent  par  la  ville , 

Car  mieux  se  vault  à  loyaulté  tenir. 

Yvry  s'i  tient,  aussi  fait  Tignonvilie. 

Qui  par  tout  aime  de  nulle  ne  luy  ch  iult, 
Et  faut  qu'il  soit  menteurs  desmesurés 
Et  parjurés  ;  or  regardés  que  vault 
Cil  qui  de  tels  manteaux  est  afublés. 
On  le  devroit  appeler  Fol-s'ifie  : 
Ceux  qui  ce  font,  je  les escommenie , 
Et  pour  les  faire  d'envie  parmourir 
Ainsi  que  gent  désordonée  et  vile, 
Vueil  aux  loyaux  tous  mes  biens  départir. 
Yvrj  s'i  tient ,  aussi  fait  Tignonvilie. 

De  par  folour,  Chambrillac  et  Regnault, 

De  Trie  sont  contre  vous  allez , 

Ce  fait  viellesse  qui  pieça  les  assault 

Et  qui  d'amours  les  a  si  rebutez 

Que  par  tons  lieux  veullent  avoir  amie; 

(1)  Peut-être  Tignonvilie  avoit-il  écrit  P/iJ/zp^îe  d'^'w,  ce  qui  ne  cho» 
queroit  pas  la  mesure. 


366  roNDs 

Pour  ce  leur  donne  la  guignarde  (1)  jolie  ^ 
Aussi  veult-elc  à  clia»cun  secourir. 
Je  n'en  sçay  point  qui  inieulx  leur  soit  habile; 
Mais  aux  autres  feray  mes  biens  sentir. 
Yviy  s'i  tient,  aussi  fait  Tignonville. 

Le  duc  de  Berry  est  certainement  Jean,  frère  de 
Charles  V,  qui  étoit  déjà  très-vieux  quand  il  ré- 
pondit à  l'appel  des  auteurs  du  Livre  des  Cent  Bal- 
lades, Voici  le  premier  couplet,  f"  130  v*  : 

Puisqu*à  Amours  suis  si  gros  eschap[)és , 
Que  moult  petit  me  pevent  secourir , 
Parle  qui  veult ,  je  suis  reconforté  , 
S'aucuQ  vouloit  pour  ce  de  moy  mesdire. 
Mais  du  débat  mon  opinion  dire 
Vueil  à  tous  ceulx  qui  la  vouldront  oyr. 
L'un  de  vous  dit,  on  doit  son  bien  quérir 
Au  premier  prest,  l'autre  dit  du  contraire; 
Mais  mon  avis,  qui  s'i  vouidra  tenir, 
On  peut  l'un  dire  et  l'autre  doit-on  faire. 

Jean  de  Mailly,  mentionné  par  le  père  Anselme 
(t.  VIII,  p.  649),  étoit  chevalier,  seigneur  d' Auvilliers 
et  de  Catheu;  il  avoit  épousé,  vers  d380,  Isabelle 
de  Ligne ,  et  sa  postérité  directe  s'est  continuée 
jusque  dans  le  xvir  siècle.  — -  Charles,  baron  d' Yvry, 
seigneur  d'Oisery,  chevalier,  conseiller  et  chambel- 
lan du  roi,  étoit  déjà  célèbre  en  1400.  11  fut  plus 
tard,  en  1412,  ordonné  maître  et  réformateur  des 
eaux  et  forêts,  et  mourut  en  1421.  —  Pour  François 


(1)  La  femme  folle  de  son  corps  ;  allusion  au  refrain  de  la  ballade  de 
Reguauldde  Trie,  f»  l3l  v"  : 

Je  me  tendray  à  la  guignarde. 


ÀwciENé.  36^ 

à' Àiihiscoufl  ou  d'Aubiscliecourl,  il  étoît  chevalier, 
seigneur  de  Yille-Oiseau  et  chambellan  du  duc  de 
Bourbon.  En  1401,  il  épousa  Jeanne  Flotte  et  mou- 
rut sans  enfans  (voy.  le  p.  Anselme,  t.  vi,  p.  277). 
Le  manuscrit  que  nous  examinons  n'a  conservé  que 
les  deux  premiers  vers  de  la  ballade  de  François 
d'Aubiscourt  : 

J*ay  bien  oy  le  plaisir  et  la  joie 

Qu'on  peut  avoir  pour  une  seulle  funer,  .  .  . 

Maintenant,  pour  justifier  complètement  le  titre 
que  nous  avons  adopté  de  Livre  des  Cent  Balla- 
des^ nous  remarquons  que  dans  la  quatre-vingt- 
dix-neuvième,  le  jeune  amoureux,  auquel  sont 
adressés  les  conseils  renfermés  dans  les  ballades 
précédentes  nous  dit  : 

£t  despuis  (1) 
Enquestay  de  ceste  affaire 
Au  conapte  d'Eu  que  je  truis 

Près  et  duis 
A  toute  loyauté  faire.  .  .  . 
Puis  volz  Bouciquaut  attraire 

Pour  parfaire, 
Et  Creseques  raconduis.  .  .  . 
Par  nous  fu  ce  livre  estruis. 

(Msc.  7999,  fel.) 

Mais  enfin  quel  étoit  le  nom  de  celui  qui  s'ex- 
primoit  ainsi  ?  Car  ils  étoient  bien  quatre  juges , 
comme  on  le  voit  par  les  premiers  vers  de  la  bal- 
lade de  Regnault  de  Trie  : 

(1)  Ces  endroits  ont  été  enlevés  âao«  le  msc.  7211  ^' 


368  FONDS 

Je  vous  niercie  doucement 
Entre  vous  quatre  compagnons, 
Quant  il  vous  plaist  aucunement 
Oïr  de  mes  opinions , 
Sur  les  debas  que  beaux  et  bons 
Mist  en  termes  le  bon  Hustin  (i;, 
Qui  tant  ama;  mais  en  la  fin 
Se  vy  pour  amours  si  destrois 
Que  visages  pales  et  frois 
Portoit ,  par  tristesse  musarde  : 
P(;ur  ce  vous  di  qu'à  ceste  fois 
Je  me  tiendray  à  la  guignarde. 

Ce  quatrième  arbitre,  en  même  temps  auteur 
principal  du  livre  entier,  étoit  Jean  de  Werchin,  Sé- 
néchal de  Hainaut,  vanté  à  plusieurs  reprises  par 
Christine  de  Pisan  pour  sa  bravoure ,  sa  galan- 
terie et  sa  loyauté  chevaleresque  (2).  Ces  renseigne- 
mens  justifient  d'ailleurs  et  complètent  un  passage 
précieux  de  la  Chronique  du  maréchal  de  Bouci- 
quaut,   que   l'on   avoit  jusqu'à  présent    ou    né- 
gligé de  rappeler  ,  ou   mal  interprété.    C'est   le 
début  du  chapitre  IX  du  premier  livre  :  «  Le  gra- 
»  cieux  jouvencel  Bouciquaut,  si  comme  nous  avons 
»  touchié,  jà  commençoit  à  sentir  naturellement  et 
»  par  gentillesse  de  cuer,  de  qui  amours  vient  et 
»sourt,  la  pointure  amoureuse  que  doulz  regart 


(1)  Hustin  de  Vermeilles ,  déjà  signalé  dans  les  poésies  de  Christine 
de  Pisan.  Voy.  notre  lome  V,  p.  165.  C'éloit  lui,  sans  doute,  qui  avoit 
donné  les  meilleurs  conseils  à  notre  jeune  amoureux ,  dans  les  cinquante 
premières  ballades. 

(2)  Voy.  notre  tome  V,  p.  159,  166  et  171. 


ANCIENS.  369 

»  le  soultil  archer,  procure  et  envoyé  es  gentilz 
«courages  (1).  Si  print  à  devenir  joyeux,  jolis, 
»  chantant  et  gracieux  plus  que  onques  mais  ;  et 
f>  si  print  à  faire  balades,  rondeaux,  \irelais,  lays 
»  et  complaintes  d'amoureux  sentiment,  desquelles 
»  choses  faire  gayement  et  doulcement  amours  le 
»  fist  en  peu  d'heures  si  bon  maistre,  que  nul  ne 
»  l'en  passoit;  si  comme  il  appert  par  le  Livre 
»  des  Cent  Ballades^  duquel  faire  lui  et  le  Sene- 
»  chai  d'Eu  furent  compaignons  en  voyage  d'outre- 
»  mer.  »  (Msc.  unique  de  la  Bibl.  roy.  Suppl. 
franc.,  n°  178".) 

Dans  ce  passage,  je  soupçonne  une  omission 
de  copiste  ou  une  méprise  du  biographe.  J'ac- 
cuserois  plutôt  le  copiste  qui  auroit  dû  écrire  : 
«  Duquel  faire  lui,  Creseques,  le  Senechal  et  mon- 
»  seigneur  le  comte  d'Eu  furent  compaignons.  »  Il 
seroit  néanmoins  possible  que  l'auteur  de  la  Vie  de 
Bouciquaut,  écrivant  sans  la  participation  du  ma- 
réchal, eût  uniquement  fondé  cette  opinion  sur  le 
premier  vers  mal  entendu  de  la  ballade  de  Regnault 
de  Trie.  Mais  jamais  Philippe  d'Artois,  comte  d'Eu, 
n'eut  le  titre  de  sénéchal,  qui  ne  pouvoit  convenir  à 
son  rang  de  prince  des  fleurs  de  lis.  Il  n'appartenoit 
pas  davantage  à  Bouciquaut,  et  comme  nous  avons 
reconnu  que  les  auteurs  du  Livre  des  Cent  Balla- 

(1)  Cette  phrase  charmante  a  été  omise  dans  toutes  les  éditions  im- 
primées. (Voy.  la  Nouvelle  Collection  des  mémoires,  par  MM.  Michaud 
et  Poujoulat,  t.  JI,  p.  221.; 

vi.  24     ' 


3')'0  PONDS 

des  éloient  au  nombre  de  quatre,  nous  sommes  ri- 
goureuseinentobligés  de  rendre  à  Jean  de  Werchin, 
nommé  simplement  \e  Senechal  dsnih  les  écrits  poé- 
tiques du  temps,  l'honneur  d'avoir  été  le  principal 
de  ces  quatre  poètes.  Dans  la  notice  sur  Bouci- 
quaut,  placée  en  tète  du  livre  de  ses  faits,  édition 
de  MM.  Michaud  et  Poujoulat,  on  a  remarqué  cette 
mention  du  Livre  des  Cent  Ballades;  mais  on  s'est 
trompé  quand  on  a  conjecturé  que  ces  poésies  «  ra- 
»  cQPtoient  les  tristes  aventures  du  comte  d'Eu  et 
»  4^  J^ouçiquaut ,  et  les  misères  de  leur  captivité 
»  chez  les  Sarrasins.  »  On  ne  trouve  rien  de  pareil 
dans  cet  ouvrage. 

C'est  par  suite  d'une  giutre  méprise  que  l'auteur 
de  la  même  notice  attribue  à  notre  Bouciquaut  un 
rondeau  que  M.  Guichard  a  publié  dans  son  édition 
des  Poésies  de  Charles  d'Orléans,  et  qui  ne  peut 
appartenir  qu'à  l'un  des  enfans  du  célèbre  gouver- 
neur de  Gênes.  }^n  effet,  dans  ce  rondeau  l'auteur 
s'adresse  à  Charles  d'Orléans  quand  il  étoit  courbé 
sous  le  poids  des  îJ^nnées.  La  réponse  de  Charles 
d'Orléans  ne  laisse  sur  ce  point  aucun  doute  : 

Ce  n'est  pas  par  ypocrisie 
Ne  je  ne  suis  point  apostat  ; 
Pourtant,  se  change  mon  estât 
Es  deneniers  jours  de  ma  vie, 
J'ai  gardé ,  ou  temps  de  jeunesse 
L'observance  des  amoureux , 
Onr^'en  a  bouté  hors  vieillesse... 

Quand  mourut  le  maréchal  de  Bouciquaut  en 


ANCIEN,  s.  371 

1421 ,  le  duc  tV  Orléans  n'a  voit  encore  que  trente 
ans.  Ce  n'est  donc  pas  à  ce  vieux  guerrier  qu'il  pou- 
Yoit  présenter  de  pareilles  excuses. 

1N«  72il    . 

836.    LE   PELERINAGE    DE   LA    VIE   HUMAINE,   PAR  GUIL- 
LAUME DE  DEGUILLEVILLE.   PREMIÈRE  RÉDACTION.  — 

Paraphrase  Mine  du  Credo,  du  Paler  et  de  l'Ave. 

Volume  in-4o  magno  de  96  feuillets  vélin  à  deux  colonnes;  fin  du 
X1T8  siècle.  Relié  en  maroquin  rouge  aux  armes  de  France  sur  les  plats , 
à  \Si,  fleur  de  lis  sur  le  dos. 

Fonds  deColbert,  n'  1836. 

Copie  rapidement  faite  e\  remplie  de  surcharges. 
Les  feuillets  68  à  81  ayant  été  enlevés,  ont  été  rem- 
placés par  autant  de  feuillets  en  papier,  correcte- 
ment écrits  au  xv^  siècle.  L'ouvrage  de  Guillaume 
finit  au  f*  89  avec  cette  note  :  «  Explicit  iste  liber 
»  nuncupatus  liber  Peregrini  quem  composuit  do- 
»  minus  Guillaume  de  Deguilleville,  condam  reli- 
»  giosus  ecc.  be  Mode Charlis,  ordinis  Cisterciensis. 
»  Anima  ejus,  per  misericordiam  Dei  sine  iipe  re- 
»  quiescat  in  pace.  Amen.  » 

A  la  suite  sont  les  trois  paragraphes  du  Credo, 
du  Paler  Qi  àeVAve^  en  douzains  latins  octosylla- 
biques.  Le  copiste  de  tout  le  volume  s'est  nammé 
au  dernier  feuillet  :  «  Explicit  le  premier  livre  qui 
»  est  appelé  la  vie  humaine,  llerlanl.  »  Enlin  parmi 

2û. 


372  FONDS 

les  lignes  écrites  au  kisardsur  le  verso  de  la  même 
dernière  feuille  on  remarque  :  «  Iste  liber  est  béate 
»  Marie  de  Noa,  Cisterciensis  ordinis,  Ebroicensis 
»  diocesis.  » 

IN»  72d2. 

837 .  LE  PELERINAGE  DE  LA  VIE  HUMAINE  ;  —  DE  l'aME  ; 
—  DE  JÉSUS-CHRIST,  PAR  GUILLAUME  DE  DEGUILLE- 
VILLE.   PREMIÈRE  RÉDACTION. 

Volume in-f»  parvode2l5  feuillets  à  deux  colonnes,  miniatures,  vi- 
gnettes et  initiales;  commencement  du  xv«  siècle.  Relié  en  maroquin 
rouge  aux  armes  de  Béthune  sur  les  plats  et  au  chiffre  de  Philippe  de 
Béthuiie  sur  le  dos. 

Ane.  Biblioth.  de  Béthune ,  Romans  et  vers ,  n»  1 .  (Sainte-Palaye , 
not.  572.) 

Cet  exemplaire  est  d'un  grand  prix  à  cause  des 
miniatures  en  façon  de  camaïeu  qui  sont  du  style 
le  plus  remarquable.  Les  têtes  sont  dessinées  avec 
beaucoup  de  soin,  leur  expression  est  gracieuse,  et 
souvent  la  composition  des  sujets  semble  indiquer 
les  écoles  flamandes  des  xvii**  et  xviii^  siècles.  Je  ne 
crois  pas  que  les  ornemens  soient,  à  partir  du  f"  146, 
de  la  même  main  que  les  autres.  Remarquez  f°  4  ;  le 
Professeur  dans  sa  chaire;  costumes  :  f"""  2, 3,  i6, 89, 
129.  Pèlerin:  19.  Coiffure  de  femmes  :  î"'  21,  182 
L'Orgueil  :  f«  30.  L'Envie  :  f°  40.  La  Colère  :  f"  44. 
La  Gloutonnerie  :  f  54.  La  Luxure  :  f"  55.  La  Yierge 
et  l'enfant  Jésus  :  f«  58.  Vieillesse  et  maladie,  mes- 


ANCIENS.  373 

sages  de  la  Mort  :  f°  71.  La  Mort  :  f°  73.  Séparation 
de  l'âme  :  f»  75.  Le  Chevalier:  f°  129.  Jésus  et  Ma- 
rie en  voyage  :  f"  156.  Adoration  des  Mages  :  f*  161. 
Descente  de  croix  :  f  204. 

N«  7213. 

838.  LE  PELERINAGE  DE  LA  VIE  HUMAINE  ET  DE  L*AME, 
PAR  GUILLAUME  DE  DEGUILLEVILLE.  SECONDE  RÉDAC- 
TION. 

Volume  in-fo  parvo  de  220  feuillels  à  deux  colonnes  ,  miniatures,  vi- 
gnettes et  initiales;  commencement  du  x\«  siècle.  Relié  en  maroquin 
rouge  aux  armes  de  France  sur  les  plats,  à  la  fleur  de  lis  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n»  659.—  Ane  cat.,  n»  772.  —  Sainte-Palaye ,  not.  573. 

Ce  volume  avoit  appartenu  à  Jean ,  duc  de 
Berry  ,  frère  de  Charles  V.  11  est  mentionné  dans 
l'inventaire  que  conserve  la  bibliothèque  de 
Sainte  -  Geneviève ,  et  M.  Barrois  a  cité  dans 
sa  Librairie  prolypographique ,  sous  le  n°  560  : 
«  Un  livre  du  pèlerinage  du  corps  et  de  l'ame.  Prisé 
»  40  livres  tournois.  »  En  effet  les  premiers  mots 
en  rubrique  de  notre  volume  sont  :  «  Ci  commence 
»  le  rommant  du  pèlerinage  du  corps  et  de  l'ame. 
»  Appelé  le  pèlerin.  »  Et  sur  la  feuille  de  garde  de 
la  fin  :  «  Ce  livre  est  au  duc  de  Berry,  Jehan.» 
Autographe. 

L'écriture  de  ce  manuscrit  est  fort  belle  et  les 
miniatures  ne  semblent  pas  à  dédaigner.  Les  fonds 
sont  en  général  d'or,  d'azur  et  de  vermillon.  Lesfigu- 


374  t^o.'^ôs 

rcs  sont  en  façon  de  camaïeu  ,  d'un  dessin  sou- 
vent très-distingue.  Voyez  f''  3,  Feiîirtie  couchée. 
F^  5,  9,  14^  25,  147,  155^ Costumes.  F^  7,  Évôqiife. 
F«  79,  Scène  de  trahison.  F-^^  172  à  490,  Ta- 
bleaux de  l'Enfer  et  des  supplices. 

Les  derniers  mots  sont  en  rubrique  :  «  Ci  fmist 
))  resveillement  du  Pèlerin.  » 

N°  7214. 

839.   POÉSIES  DE  JEHAN  FROISSART. 

Volume  in-f"  mediocri  vélin  de  218  feuillets  paginés  au  crayon  ;  à 
deux  colonnes,  initiales  et  vignettes;  fin  du  xi\^  siècle.  Relié  en  veau 
racine  j  au  chiffre  de  Louis  XVI H  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  57 G.—  Ane.  cat.,  n*»  457. 

Volume  d'une  excellente  exécution ,  et  sans  doute 
un  de  ceux  que  Froissard  faisoit  écrire  pour  en- 
voyer en  présent  à  quelque  grand  seigneur,  dans 
l'espérance  d'un  remercîment  convenable.  Le  verso 
du  premier  feuillet,  contenant  la  table  des  pièces  de 
vers,  commence  ainsi  :  «  A  savoir  est  que  dedans 
»  ce  livre  sont  contenu  plousours  trettiés  amoUreus 
»  et  de  moralité  lesquels  ont  esté  fais,  ditté,  trettié  et 
»  ordonné  par  vénérable  et  discrète  personne  sire 
»  Jehan  Froissart  prestre,  en  ce  temps  thresorier  et 
»  chanonne  de  Cimay  et  de  Lille  en  Herbes,  à  l'ayde 
»  de  Dieu  et  d'amours  et  de  soii  sentement,  et  à  la 
»  requeste  et  à  la  cx)ntemplation  et  plaisance  de 
»  pluisours  hauts  et  nobles  seigneurs  et  de  plui* 


ANCIENS.  375 

»  soins  nobïos  et  vaillans  dames;  et  est  ou  fit  de 
)>  nation  de  la  conté  de  Heynau  et  de  la  ville  de 
»  Yalencienes.  Et  vous  enseignera  celte  table  par 
»  ordonnance  lesdis  trettiés  et  dittiés  si  com  il  sont 
»  mis.  ». 

Les  ai  ticles  principaux  indiqués  dans  la  table 
sont  au  nombre  de  dix-huit.  Sept  ont  été  déjà 
imprimés  dans  le  volume  intitulé  :  Poésies  de 
J.  Froissart  extraites  de  deux  manuscrits  de  ta  IH- 
hliothèque  du  roi^  et  publiées  pour  la  première  fois 
par  J,  A.  Buchon.  Paris,  i829.  1  vol.  in-8°.  Cette 
édition  est  précédée  des  recherches  de  La  Curne  de 
Sainte-Palaye  sur  Froissart,  qui  avoient  déjà  paru 
dans  le  tome  X  des  Mémoires  de  V Académie  des 
Inscriptions.  D'abord,  M.  Buchon  se  proposoit  de 
compléter  ces  recherches  et  d'examiner  en  particu- 
lier le  caractère  des  poésies  de  Jean  Froissard.  Mais 
les  exigences  du  libraire  le  contiaignirent  à  re- 
noncer à  l'impression  de  ces  précieux  travaux.  Les 
morceaux  poétiques,  compris  dans  un  seul  volume^ 
parurent doncsansqu'uneseule note  indiquât  l'exis- 
tence des  autres  pièces  et  les  motifs  qui  avoient  di- 
rigé les  préférences  de  l'éditeur.  Voici  le  titre  des 
morceaux  imprimés:  Leorlogeamoureus. — Ledit- 
tié  de  la  fleur  de  la  Margherite.  —  Le  débat  du  cheval 
et  du  lévrier.  —  Le  trettié  de  l'épi  nette  amoureuse. 
—  Le  joli  buisson  de  Jonesse.  —  Le  dit  don  Flo- 
rin. —  La  plaidoirie  de  la  Rose  et  de  la  Violette* 
Il  faut  y  joindre  la  ballade  de  la  Marguerite  que 


376  FONDS 

M.  Buchon  a  choisie  dans  le  Paradis  d'amour. 

Toutes  les  pièces  de  notre  manuscrit  sont  intéres- 
santes. Elles  révèlent  dans  Froissart  un  vrai  senti- 
ment poéti({ue  allié  à  la  justesse  et  à  la  vivacité  des 
pensées.  11  excelle  surtout  dans  le  récit;  mais  quand 
il  veutimiter  le  st}  le  de  versification  alors  le  plus  en 
vogue,  il  devient  niais  et  affecté.  Quoi  qu'il  en  soit, 
nous  pensons  que  la  plu  part  des  pièces  inédites  méri- 
leroient  d'être  publiées  et  accompagnées  d'un  travail 
sérieux,  tout  autant  que  les  poésies  de  Charles  d'Or- 
léans, d'Euslache  Deschamps  et  d'Alain  Ghartier. 

La  première  se  nomme  le  Paradis  d'amour.  Elle 
commence  par  les  vers  : 

Je  sui  de  moi  en  grant  merveille 
Cornent  je  vifs ,  quant  tant  je  veille.  .  . 

Froissart,  dans  un  songe,  s'entretient  avec  Pte- 
sance  et  Espérance,  qui  le  ramènent  aux  pieds  de 
sa  maîtresse,  et  lui  apprennent  l'art  de  faire  des 
complaintes,  des  lais,  des  virelais  et  des  ballades 
sous  l'inspiration  de  l'amour. 

2°  «  Un  trettié  de  moralité  qui  s'appelle  le  Temple 
»  d'amour.  »  F  14  \\ 

Je  cuide  et  croy  et  s'est  mes  dis 
Ensi  l'ai-je  véu. tondis.  ... 

C'est  encore  le  rêve  d'un  voyage  fait  par  un 
jeune  varlet  vers  le  séjour  d'honneur.  On  y  trouve 
la  règle  de  conduite  de  tout  gentilhomme  dési- 
reux de  la  véritable  gloire.  Deux  personnages  pres- 
que contemporains,  cités  par  Froissart  comme  des 


ANCIENS.  377 

modèles  à  suivre,  sont  un  comte  de  Soissons  non 
nommé,  et  le  roi  de  Bohême,  Cbarles-l' Aveugle, 
mort  à  Crécy. 

3°  «  Un  trettié  amoureus  à  la  loenge  dou  joli  mois 
»  de  may.  •>  F*'  22  : 

Pensons  à  l'amourouse  vie 
Dont  tout  ciier  doit  avoir  envie 
Dou  poursievir.  .  .  . 

C'est  un  cadre  pour  des  ballades,  virelais  et  chants 
royaux  en  l'honneur  des  dames. 

A""  «  Le  dit  dou  bleu  Chevalier.  »  F"  37  : 

On  cerche  bien  ce  qu'on  ne  pot  trouver . 
Si  troeve-len  souvent  sans  demander.  .  .  . 

C'est  une  prière  faite  dans  l'intention  de  favori- 
ser les  amours  d'un  chevalier  anonyme,  qui  vou- 
loit  faire  parvenir  à  sa  dame  l'expression  délicate 
de  ses  senti  m  en  s. 

5°  «  Un  tretlié  amoureus  qui  s'appelle  la  Prison 
t>  amoureuse.  »  F°  74. 

Le  phylosophe  nous  aprent 

£n  un  capitle  où  il  reprent.  .  .  . 

Cette  pièce  est  plus  importante  que  les  précé- 
dentes; et  c'est  peut-être  la  première  de  toutes 
celles  que  les  poètes  espagnols,  italiens  et  françois 
composèrent  sous  le  même  titre.  Dès  le  commen- 
cement, un  éloge  senti  du  bon  Charles,  roi  de  Bo- 
hême, ajoute  encore  aux  renseignemens  que  nous 
devions  déjà  à  Froissart  l'historien. 

Le  bon  roi  que  je  nomme  ci. 
C'est  cils  qui  remest  à  Creci , 


o7S  j-ONbs 

Qui  tant  fil  largos  et  courtois 
Que  de  Pruscc  jusqu'en  Artois, 
Non,  jusques  en  Constantinoble 
N'i  ot  plus  large  ne  pins  noble. 
Et  sa  larghece  li  valli. 
Jà  fu  un  temps  qu'on  l'assalli 
Pour  guerroier  à  tous  costés  ; 
Mes  il  se  trouva  acostés 
Au  besoing  de  ses  bons  amis 
A  qui  donné,  non  pas  proumis 
il  âvoit,  et  fait  ses  beaux  dons. 
Meris  l'en  fu  li  gueredons; 
Car  là  obtint  à  haulte  honnour 
Contre  ses  ennemis  le  jour. 
Dont  il  dist  en  plain  concitoire 
A  son  conseil  :  aies  mémoire, 
Quant  mes  larghece  me  blasmés  , 
Et  pour  trop  larglie  me  clamés , 
Tout  l'avoir  qui  est  dftdehs  Bruges 
Repus  en  coffres  et  en  liuges. 
Ne  m'éust  valu  une  pomme 
Se  n'eussent  esté  cil  liome.  .  .   . 
Diex  li  fiice  traie  merci  ! 
Vaillamment  remeslà  Creci. 
Car  ens  ou  plus  foitde  l'estour, 
L'espée  au  poing,  les  siens  autour, 
Ala  ses  ennemis  combatre , 
Et  li  ens  es  plus  drus  cmbatre  ; 
Là  li  monstrèrent  grant  service 
Les  siens  dont  ne  lurent  pas  nice; 
Car  afin  qu'il  he  le  perdissent 
Et  qu'avec  lui  il  se  tenisscnt, 
Il  s'allièrent  tout  à  li, 
Et  l'un  à  l'autre.  En  cel  alli 
Fuient  trouvé  en  bon  arroi , 
Mort  et  navré  daîez  le  roi. 

Voilà  de  précieux  et  nouveaux  détails  sur  la  ba- 
taille de  Crécy ,  qui  rappellent  quelque  chose  de  ceux 


de  Waterloo.  Froissart  décrit  ensuite,  f°  t6,  d'une 
façon  neuve  et  agréable  les  divertissetnens  dé  là 
bonne  compagnie;  liés dartsë^  aux  castagnettes,  les 
caroles  ou  rondes  des  chansons.  Puis,  h  77,  il  re- 
présente avec  de  nouvelles  couleurs  les  plaisirs  de 
la  cour  de  Savoife  eh  4388,  quand  Lions  ou  Lionel, 
fils  dil  ï-oi  d'Âhgletert'è ,  y  fut  reçu  par  le  comte 
Ainédée.  Un  inconnu,  qtii  prend  le  hom  de  tlose, 
écrit  à  Froissart  une  lettre  en  {)rose  pour  lui  de* 
mander  des  conseils  d'amolir.  Le  poète  lui  répond 
et  s'excusie  de  n'avoir  pas  encore  choisi  de  nom  pour 
leur  correspondance.  Ce  nom,  il  le  trouve  enfin, 
c'est  le  mot  Flos  qui  accompagnera  utiè  mâtgûerUe, 
On  recotinoît  ainsi  le  nom  de  sa  maîtresse,  déjà 
souvent  indiqué  dans  les  pièces  précédehtès. 

J'ai  visé  une  nour  petite 

Que  nous  appelons  Marguerite, 

i:n  un  anel  d'or  tout  massis 

Fu  mon  signet  mis  et  assis, 

fct  i'chtàilla  moult  volentiers 

Uns  très-bons  inëstres  argentiers. 

Quant  Rose  vuell,  à  moy  escrisc, 

Je  sui  pourvéus  de  devise 

Kt  de  signet  qui  bien  s'ordonne 

A  ce  que  n»a  devise  donne.  (F°  %")..) 

Uien  n'est  plus  gracieux  et  pliis  délicat,  rien  ne 
rappelle  mieux  la  pastorale  de  Longus  que  la  lutte 
soutenue  par  le  poète  contre  plusieurs  dames  qui 
vouloient  lui  prendre  ce  qu^il  avoit  dans  sa  ceinture, 
c'est-à-dire  les  ballades  et  la  correspondance  de 
3on  anji  Rose  et  ses  répliques,  C'est  au  P  85.  Plus 


380  FOJsDS 

loin  il  commence  un  lai  ;  mais  il  ne  l'achève  pas,  et 
remarque  que 

D'un  lai  faire,  c'est  mes  grans  fais, 

Car  qui  l'ordonne  et  rieule  et  taille 

Selonc  ce  que  requiert  la  taille 

Il  y  fault ,  ce  dient  li  mestre 

Demi  an  ou  environ  mettre.  (F°  94  ,  v».) 

Bien  que  le  nom  de  Meliador  ne  se  Û'ouve  dans 
aucun  endroit  de  la  Pmow  amoureuse,  je  n'en  suis 
pas  moins  disposé  à  croire  qu'il  est  permis  d'y  re- 
connoître  l'ouvrage  dans  lequel  étoient  renfermés 
les  ballades,  virelais  et  rondeaux  faits  par  Venceslas, 
duc  de  Brabant,  en  compagnie  de  Froissart.  Rose 
seroit,  en  ce  cas  là,  le  nom  déguisé  de  Venceslas. 
On  trouve  là  date  d'une  partie  de  ces  pièces  au 
f-  95  V"  :  Uan  MCCCXI  et  Soissante.  C'est  en  eifet 
dans  ce  temps-là  que  Froissart  entretenoit  des  re- 
lations actives  avec  le  duc  de  Brabant,  mort  en 
1384. 

6o  0  Pluisours  laysamoureus.  »  Ils  sont  au  nom- 
bre de  douze.  En  voici  les  premiers  vers  : 

1.  Quant  je  vi  premièrement.  .  .  F»  112. 

2.  Quant  on  voelt  faire  une  tour.  F®  1 1 4. 

3.  J'ai  grant  merveille  de  moi.  .  F*  117. 

4.  Pour  resjoïr  mon  maitire..  .  .  F«  119. 

5.  De  coer  amoureusement.  ...  Fo  120. 

6.  Pour  ce  qu'on  scetmieuls de  li..  F»  124. 
'.  Morte  est  et  ensepvelie F»  126. 

Ce  dernier  est  historique,  et  Froissart  y  déplore  la 
mort  de  sa  bienfaitrice,  Philippe  de  Hainaut,  reine 
d'Angleterre.  Cette  mort  advint  en  1369. 

8.  Adieu  souspirsde  tous  biens  plains.  .  .    F»  128, 


ANCIENS.  3S1 

9.  Douls  amis  ta  revenue F'»  I,']0. 

10.  Où  sont  les  viès  amoureus F"  li?. 

11.  Atdamment  me  voy  esitiis F«  133. 

12.  Flour  d'onnour  tiès  souveraine F»  135. 

7'  «Pastourelles.»  F"  137. 

Elles  sont  au  nombre  de  vingt  et  une ,  toutes 
curieuses  et  la  plupart  très-utiles  à  l'histoire.  Nous 
ne  voulons  pas  les  déHorer  en  citant  ici  les  meil- 
leures. Nous  nous  contenterons  de  rappeler  la  pre- 
mière qui  commence  ainsi  : 

Entre  Aiibiecicourt  et  Manni  (1) 

Près  dou  chemin ,  sur  la  Gasquière.  .  . 

Froissart  y  signale  le  commencement  de  la  mode 
des  houpelandes,  et  décrit  cette  espèce  de  manteau  : 
«  mance  devant,  mance  derière.  » 

8°  «  Chansons  royaux  amoureuses.  »  F''  148.  On 
voit  qu'elles  ont  été  couronnées,  la  deuxième  à  Va- 
lenciennes,  la  troisième  à  Abbeville,  la  quatrième 
à  Lille  :  les  cinquième  et  sixième  sont  deux  serven- 
tois  de  Nostre-Dame,  couronnés  à  Valenciennes. 

9°  «Balades  amoureuses.  »  F^  151.  Elles  sont 
au  nombre  de  trente-sept  On  devine  en  les  lisant 
pourquoi  les  amans  du  moyen  âge  semblent  tou- 
jours maltraités  de  leurs  maîtresses.  C'étoit  un 
point  de  législation  amoureuse  de  cacher  alors  à 
tous  les  yeux  les  faveurs  qu'on  recevoit  d'elles. 
Nos  prédécesseurs,  dans  ces  matières,  renonçoient 
complétemenl  à  la  satisfaction  de  chanter  les  bontés 
dont  on  les  honoroit;  mais  depuis  Ronsard  jusqu'à 

(I)  Auberchicoult  et  Many  en  Ostrevanf,  à  une  lieue  de  Douay. 


382  FoNJtkâ 

Parny,  nous  avons  changé  toul  cela.  Voici  le  pre- 
mier couplet  de  la  vingt-neuvième  ballade  de  Frois- 
sart  : 

Amours ,  vous  savés  ma  pensée  ^ 

Car  tecu  ra'avés  en  dangjer 

Maint  jour,  maint  mois  et  maint  année. 

Ne  oncques  ne  me  voc  changior. 

Or  voelliés  les  maus  alegicr 

Que  je  porte,  très  dolereus; 

Car  jà  dieut  li  envieus 

Que  vous  me  faittes  des  bon  es. 

Mes  moult  bien  povés  dire  à  ceulx 

Que  contraires  est  vérités.  .  .  . 

Ces  ballades  sont  gracieuses  et  délicates.  Elles 
font  honneur  au  génie  poétique  de  notre  bon  F  rois- 
sart. 

10''  «Virelays  amoureus.  »  F°  158.  Au  nombre 
de  treize. 

41°  «  Grant  foison  de  rondeles  amoureus.  » 
P  151,  Il  y  en  a  cent  trois.  Tous  de  cinq  vers  dont 
les  deux  premiers  sont  deux  fois  répétés. 

Froissart  termine  ce  volume  qui,  suivant  toutes 
les  ap|)arences,  fut  écrit  sous  son  inspection  et  peut- 
être  de  sa  main ,  par  la  «  plaidoirie  de  la  Rose  et 
»  de  la  Violette  »  que  M.  Buchon  a  déjà  publiée. 
Puis  on  lit  en  rubrique  finale  :  «  Explicit  la  plai- 
»  doirie  de  la  Roze  et  de  la  Violette  et  de  tous  autres 
»  trettiés  en  devant  nommés,  fais,  dittés  et  ordonnés 
»  et  de  son  sentemenl  à  l'ayde  de  Dieu  et  d'amours, 
»  par  sire  Jehan  Froissart  prestre;  et  en  ce  temps 
»  que  ledit  livre  il  cloy  suz,  l'an  de  grasce  nostre 


ANCIENS  â3à. 

»  Beignour  mille  trois  cens  quatre  vins  el  treize. 
»  Threzorier  et  chanonne  de  Cimay  en  herbes.  » 
I^a  Curne  de  Sainte -Palaye  avoit  fait  usage  de 
ce  manuscrit  pour  sop  Mémoire  sur  la  vie  de  Jean 
Froissari.  IVIai^  il  n'avoit  pas  consulté  le  suivant. 

N«  7215. 

840.  POÉSIES  DK  JEAN  FROISSART. 

Volmne  io  folio  «lediocri  vélin  de  198  feuillets  paginés  au  crayon,  à 
deux  cQ|onqç8,  ^ne  jipiuiature ,  vignettes  et  initiales;  fin  du  3^iv«  siècle. 
Relié  en  veau  racine  au  chiffre  de  Louis  XVIIl  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  264. —  Ane.  cat.,  n*»  587. 

Ce  volume,  écrit  de  la  même  main  que  le  précé- 
dent (ce  qui  justifie  la  conjecture  qui  l'attribuerpit 
à  celle  de  Froissart),  fut  exécuté  l'année  suivante, 
c'est-à-dire  en  mai  1374,  comme  nous  le  voyons 
dans  la  rubrique  iinale  :  «  Explicit  dittiers  et  trai- 
»  tiers  amoureus  et  de  moralité  fais,  dittés  et  or- 
»  donnés  par  discret  et  vénérable  homn^e  sire  Jean 
»  Fioissart  priestre  à  che  temp  trésorier  et  cha- 
»  nonne  de  Cymai.  Et  cloy  che  dis  livre  en  l'an  de 
»  grasce  nostre  Signeur  mil  ccc.  un.  ''''  et  xuii.  Le 
»  douzième  jour  dou  mois  de  may.  »  Or,  c'est  dans 
cette  année  139^  que  Froissart  retourna  en  Angle- 
terre, et  tout  doit  nous  porter  à  croire  qu'il  y  trans- 
porta ce  volume  qui  porte  sur  les  gardes  des  preu- 
ves évidentes  de  l'ancienne  possession  des  Anglois. 
Ainsi  d'abord  sur  la  première  garde  :  «  Se  livre  est 


384  FOisDs 

»  î\  Ricliart  le  gentil  feals,  conte  de  Warrewick.  » 
»  —  C'est  bien  Saison,  Jacque  de  Bavière.  —  Plus 
»  leide  n'y  a.  Jaque  de  Bauviere.  —  Plus  belle  ny  a 
»  que  my ,  Wagny.  —  Beau  promettre  et  rien  do- 
»  ner  fact  la  foie  reconforter.  Tornich.  »  Sur  la  der- 
nière garde  :  «  Sans  plus  la  laide,  Jaque  a  Glou- 
»  cester.  Nulle  si  belle.  A.Warigny.  — Crainte  en 
»  espoir.  Goigner.  —  Sans  plus  vous,  belle  Glou- 
»  cester,  »  etc.,  etc. 

Dans  la  rubrique  du  préambule  qui  reproduit 
presque  dans  les  mêmes  termes  celle  du  manuscrit 
précédent,  Froissart  dit  cependant  de  plus  que  ces 
dittiés  qu'il  «  lescomenchaà  faire  sus,  l'an  de  grasce 
»  nostre  Signour  mil  ccc.  lxii,  et  les  cloy  l'an  de 
»  grasce  mil  trois  cens  quatre  vins  quatorze.  »  Yoici 
comme  les  ouvrages  sont  distribués: 

lo  «  Le  Paradis  amoureus.»  F°  2. 

2°  «  Le  Temple  d'onneur.»  F°  14. 

3*  «  Traitiers.  .  .  à  le  plaisance  dou  mois  de  may.»  F"  23. 

4°  «  Le  dit  de  la  Maigherite.»  F»  2G. 

5»  «  Pluseus  lays  amoureurs.»  F»  28. 

6»  «  Grant  fuison  de  pastourelles.»  F^  53. 

70  (i  Le  Prison  amoureuse.»  F»  60. 

80  «  Canchons  royaus  amoureuses.»  F°  99. 

9"  «  Li  plaisans  traitiés  de  l'espinelte  amoureuse.»  F"  102. 
IQo  «  Balades  amoureuses.»  F«  135. 
11°  «  Vireiais  amoureus.»  F°  143. 
120  „  Grant  fuison  de  rondelés  araoureus.w  F»  14C. 
130  ('  Le  buisson  de  Jonece.»  F°  153. 
14»  <c  La  plaidoierie  de  la  Rose  et  de  la  Violette.»  F°  195. 

On  voit  que  dans  ce  volume  manquoit  VOrloge 
amoureus,  le  dit  du  bleu  chevalier,  le  débat  du 


ANCIENS.  *î8r) 

ohoval  el  du  \ô\rïov  ot  \o  dit  du  Florin.  Le  manu- 
scrit précédent,  quoique  plus  ancien  d'une  année, 
est  donc  préférable.  Celui-ci  s'ouvre  pourtant  par 
une  miniature  assez  grossière,  qui  représente  Frois- 
sart  à  son  pupitre,  donnant  ses  enseignemens  pra- 
tiques à  un  damoiseau  et  à  deux  dames  qui  se  tien- 
nent debout  devant  bii. 


N«  7215". 

844.   LIVRE  DE  l'espérance,  PAR  ALAIN   CIIARTIER. 

Volume  in-f"  parvo  vélin,  de  50  feuillets  à  lignes  longues,  initiales; 
xv  siècle.  Couvert  en  parchemin. 

Ane.  Bibliothèque  d'Émery  Bigot ,  n»  134.— Sainte-Palaye,  not.  r>74. 

Sur  les  marges  du  premier  feuillet  est  le  nom  du 
précédent  propriétaire  «Nicolas  Le  Vannier,  sei- 
«  gneur  d'Ancreteville.  » 

«  Le  livre  de  l'Espérance  maistre  Alain  le  Ghar- 
»  retier,  •>  commençant  : 

Au  di7iesme  an  de  mon  dolent  exil. 

Imprimé  bien  à  tort  dans  l'édition  de  Galiot  du 
Pré,  sous  le  titre  de  Curial.  On  trouve  ici  plusieurs 
notes  marginales  de  quelque  intérêt  et  de  diverses 
écritures. 


VT.  25 


386  PONDS 

842.  OEUVRES  d'alatin  ghartier. 

Volume  in-4''  magno  vélin,  de    193   f.iiillets  à  deux  colonnes  ou  h 
lignes  longues;  xvi*  siècle.  Relié  sur  bois  en  veau  fauve  à  compartinïens. 

Fonds  Coll)ert,  anc.  n«  2258. 

Ce  bel  exemplaire  contient  : 

F"*  i•'^  Le  titre  :  «  Les  faicts  maistre  Alain  Cha- 
»  retier.  >»  Plus  un  quatrain  et  un  huitain  en  l'hon- 
neur du  poète. 

F**  2.  Le  livre  de  l'Espérance,  sans  titre. 

F«  62.  Le  Cariai. 

F'*  67.  Le  Quadriloge. 

F^  90.  «  S'ensuit  la  geonologie  des  roys  de 
»  France  depuis  sainet  Lo}  s.  »> 

F*»  93.  «  La  division  du  pays  des  Gaules  par  Ju- 
»  lius  César.  » 

F«  95.  Libelle  de  Paix. 

F**  99.   Le  bréviaire  des  Nobles. 

F**  105.  Le  livre  de  Uéveille-Matin. 

F°  111.   «  La  belle  Dame  sans  mercy.» 

F°  123.  «  Complainte  et  supplication  envoyées 
»  aux  dames  par  les  pouisuivans  et  loiaulx  serviteurs 
»  de  la  cour  amoureuse  du  dieu  d'amours.  » 

F"  134.  «  Le  très  gracieulx  livre  des  quatre  dames 
»  compilé  et  faict  par  maistre  Alain,  l'an  mil  cccc. 

»  XXIII.  » 


ANCIENS.  387 

F"  162.  «  î/ospital  d'amours  faict  et  compilé  par 
»  ledit  maistre  Alain.  » 

F  i72.  «  La  complainte  de  saint  Vaientin  Grans- 
»  son,  compilée  par  maistre  Alain.  » 

F°  174.   «  La  pastourelle  de  Gransson. 

F°  d75.   «  Complainte.  » 

F"  176.   «  Autre  complainte.  » 

F°  178.  «  Complainte  très  piteuse.  » 

F»  179.   «  Autre  complainte.  » 

F»  180.  «  Complainte  faicte  à  Paris,  baillée  et 
»  présentée  par  l'amant  à  sa  dame,  l'an  mil  cccc 
»  cinquante  deux.  » 

F**  181.  «  D'un  amoureux  parlant  à  sa  dame  par 
»  amours.  » 

F**  184.  «  Lay  de^plaisance.  » 

F**  186.  '<  Le  regret  d'un  amoureux  sur  la  mort 
»  de  sa  dame.  » 

F«  189.  Quatre  Balades. 

F**  190.  «  Le  régime  de  for  lune ,  en  sept  ba- 
»  lades.  » 

F°  191.  «  La  balade  de  Fougieres  que  les  An- 
•»glois,  anciens  ennemis  de  la  France,  prindrent 
»  pendant  et  durant  les  trêves  comme  parjures.  » 

F"  193.   «  Autre  balade.  >> 

F'  193.  Rondeau. 

Toutes  ces  pièces  sont  imprimées  et  dans  le 
même  ordre  dans  l'édition  de  Galiol  du  Pré.  1529, 
in-18. 

25. 


:iss 


843.   BIKLANGËS  EN  \ERS   ET  EN  PROSE  DES  XIIl'^  ET  XW'^ 
SIÈCLES. 

Volume  in-4«  niagno  vc^lln  de  137  feuillets  à  deux  colonnes,  initiales; 
xiv«  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois ,  aujourd'hui  en  veau  racine, 
au  chiffre  de  Louis  XVIII  sur  le  dos. 

Ane.  bibliotli.  d'Émery  Bigot,  n^  156.—  Sainte-Palaye,  not.  575. 

La  seconde  feuille  de  garde  et  le  dernier  feuillet 
présentent  la  signature  d'Yves  dAlegre^  auquel  le 
volume  appartenoit  sans  doute  au  commencement 
du  xvi"  siècle.  Yves  d'Alegre,  conseiller  et  chambel- 
lan de  Charles  d'Anjou,  roi  titulaire  de  Naples  et 
de  Sicile,  a\oit  suivi  Charles  ^IIl  et  Louis  XII  dans 
leurs  expéditions  d'Italie.  Ce  dernier  prince  lui 
avoit  confié  le  gouvernement  de  Milnn;  il  mourut 
en  1512,  après  avoir  contribué  à  la  fameuse  vic- 
toire de  Ravennes.  Le  nom  de  celle  grande  famille 
est,  comme  on  doit  savoir,  Tourzel. 

Au  bas  d'un  grand  nombre  de  feuillets,  on  re- 
marque un  écu  plus  ancien  que  la  signature  d'Yves 
d'Alegre,  et  sans  doute  contemporain  de  la  tran- 
scription ;  il  est  bandé  d'argent  et  gueule  de  sept 
pièces. 

Voici  rénumération  de  toutes  les  pièces  renfer- 
mées dans  le  volume.  1°  Le  doctrinal  Sauvage  , 
sans  titre  et  sans  le  premier  quatrain  que  donne  la 
leçon  du  msc.  7218,  d'après  laquelle  le  poème  a  été 


ANCIEN».  380 

public  par  iVI.  Jubinal  (1)  (Nouveau  Recueil  de 
contes,  dits,  fabliaux,  etc.  Tome  ii,  Paris,  1812). 
Dans  celte  édition,  l'ouvrage  didactique  de  Sauvage 
a  59  stances  de  longueur  inégale.  Il  n'est  pas  achevé 
ici  et  n'en  contient  que  51,  parmi  lesquelles  il  y 
en  a  16  qui  ne  sont  pas  dans  les  textes  imprimés. 
Les  voici  : 

De  toz  les  gens  vilains ,  cnvieus  vous  gardez , 
Si  que  por  nul  talent  à  nului  ne  jouez; 
Kt  à  gaz  et  à  certes  si  bien  vous  maintenez 
Que  par  droit  ne  soiez  ne  haïs  ne  blasmez. 

Se  vos  estes  en  cort,  pur  droit  faire  apelez, 
De  faire  jugement  o'.icques  ne  vous  liastez; 
Soiez  ençois  moult  bien  garnis  et  porpenscz, 
Se  vous  le  povez  faire  ;  si  bel  vous  en  parlez , 
Que  vous  n'en  puiss  ez  estre  blastengiez  né  fauciez(2j. 

Et  s'il  vous  convient  dire  (3),  et  vous  droit  conoissiez, 
Alez  parmi  le  droit ,  onques  n'en  guencbissiez  ; 
Sé  d'aucuns  faus  mauvais  en  estes  desprisiez, 
Vous  serez  des  preudomes  et  des  saiges  prisiez. 

N'apelez  de  bataille  nului  legiereraent , 
Et  si  ne  respondez  (i)  nului  trop  folement, 
Car  tieux  donne  son  gage  qui  après  s'en  repent  ; 
S'il  fait  mauvaise  pais,  blasmésest  laidement, 
Et  si  est  plus  hoiiiz,  s'il  est  vaincus  viement  (5). 

Et  s'il  avient  ainsi  qu'il  ait  l'autre  vaincu 
Et  il  i  a  un  oeil  et  tôt  le  nés  perdu, 

(1)  Il  avoit  été  déjà  imprimé  dans  la  première  partie  du  \vi<'  siècle,  à 
la  suite  de  VAdventurier  dCAngiers^  poème  de  Jean  de  Marigny.  Sans 
nom  d'imprimeur.  (  Voy .  pour  cet  ouvrage  les  Extraits  et  Notices  des 
M8s.,t.  V.  p.  515,  et  llist.  litt.  de  la  France,  XVl,  p.  217.) 

(2)  Fauciez,  que  votre  jugement  ne  soit  cassé  par  une  cour  supérieure. 

(3)  Dire  y  c'est-à-dire  plaider. 

(4)  Respondez,  n'acceptez  le  combat  (pi'on  vous  propose. 
(ô)  Viement ,  vilement. 


390  FONDS 

Ou  les  cleux  bras  brisiez  et  le  chief  porlandu, 
Il  n'a  pas  bien  isaiivé  quanqn'il  a  despandu. 
S*il  a  pris  acliaté,  on  l'i  a  chier  vendu 

Au  lieu  des  cincj  vers  de  la  vingt  et  unième 
strophe,  on  lit  iei  : 

Se  vos  sires  vous  baille  son  chastel  à  garder , 
Se  vous  estes  duuteus,  gardés  vous  de  l'entrer, 
Se,  sauve  vot'e  lioneur,  le  pocz  refuser. 
Et  se  vous  i  entrés,  n'i  ait  riens  d'eflréer , 
l'or  menace  de  prince,  tant  soit  haus,  riclie  ber, 
Ke  por  paor  de  mort  ne  de  vous  afamer. 
Ne  devez  faire  chose  qui  vous  face  blasmer, 
Mais  cil  qui  vous  i  met  vous  en  doit  délivrer. 

Se  vous  estes  en  guerre  ou  au  tournois  arnié^, 
Puis  que  vous  clicvauchiv's  en  conrois  ordenés, 
El  vous  tant  a|/rochiés  que  vous  prendre  devez, 
Ou  vous  requérez  bien  ou  vous  bien  atcndez  ; 
Gardez  que  laidement  du  champ  ne  vous  parlez. 

Puis  que  vous  à  bataille  en  conrois  chevauchiez 
Et  vous  de  ceus  de  là  tant  estes  aprochiez 
QuG  vous  véez  as  fers  de  leurs  lances  baissiez, 
Soiez  bien  apeusez,  ganiés  que  ne  (uiez, 
Car  tieux  s'en  vieul  fuir,  bien  vutil  que  le  saichiez , 
Qui  pris  est  en  iuiaut,  et  puis  est  blaslengiez; 
Etteus  valut  la  bataille  et  suffre  les  me>chiez, 
Qui  s'en  part  sauvement  ;  et  puis  en  est  prisiez , 
Qu'il  est  par  son  bien  fait  riches  et  avenciez, 
Et  puis  après  en  est  ses  oirs  bieu  essauciez. 

Faites  ce  que  devez  quant  il  faire  l'estuet, 
Et  puis  après  aviegne  ce  que  avenir  puet. 
Moult  est  li  cuers  vaillans  qui  de  droit  ne  se  muet, 
Doutauce  et  convoitoise  les  plusors  trop  esumet. 

Se  vous  estes  acointes  de  rois  ou  de  princiers 
Tant  que  vous  soies  bien  lor  privez  conseillers, 
Ou  tor  maistre  baillif  ou  lor  haut  justiciers, 
Soiez  preudon  et  bages,  el  loiaus  droituriers. 
Gaidez  que  ne  soyez  né  faus  ué  lo.sangiers, 


ANCIENS.  391 

Ne  vilains  convoiteus  de  penre  fdus  loiers 
Ne  de  fauces  costumes  alever  costumiers. 

Cil  qui  à  tort  se  painent  d'autrui  desérltèr** 
Ne  de  mauvais  usages  fausement  alever 
Por  son  riche  seigneur  losaiigier  ne  flatcr , 
Blasmer  en  puet  son  cors  et  l'ame  en  puet  dampner  ; 
Miens  li  venroit  assez  partir  et  dessevrer 
De  la  cort  à  un  prince  qui  ost  puet  tresi)asser, 
Que  perdre  le  grant  roy  qui  toz  dis  puet  durer. 

Se  vous  estes  haus  hom ,  riches  et  bien  garniz , 
Et  vous  avez  plenté  de  parenz  et  d'amiz, 
De  cui  vous  soiez  bien  à  vostre  gré  serviz. 
Ne  devez  esloigner,  si  com  moi  est  avis, 
Por  genz  d'estranges  terres  né  de  lointain  païz. 

Et  se  vos  parens  sont  et  failliz  et  remez. 
Et  vous  félons  voisins  et  envieus  avez , 
Faites  des  bons  estranges  le  niieus  que  vous  savez, 
Si  qu'il  vaillent  pârens  se  faire  le  povez. 

Et  lointains  et  prochains  doit-on  moult  bien  tenir  , 
Cil  qui  si  riches  est  qui  le  puet  bien  fornir. 
Mais  cil  qiii  ne  puet  mie  l'un  et  l'autre  chevir , 
Ne  doit  les  bons  parens  esloigner  ne  faillir, 
Por  avoir  les  lointains  et  por  ans  sostonir. 

Celui  qui  vaillant  est  et  qui  se  set  avoir, 
S'il  est  de  bas  lignage  ne  vous  estent  chaloir  ; 
Vous  ne  le  devez  mie  par  mal  rameute  voir, 
Mais  selonc  se  qu'il  vaut  li  aidier  à  valoir, 
S'il  contre  vous  ne  mostre,  par  bobant,  son  povoir. 

Voici  la  dernière  dont  notre  copiste  n'a  transcrit 
que  les  trois  premiers  vers  : 

Yoiez  com  bonesteches  sont  belles  et  plaisans  : 
S'il  est  uns  chevaliers,  Jà  ne  soit  il  errans 
As  tornois  ne  à  guerres,  ne  fiers  ne  combatans.  .  .  . 

Le  nom  de  Doctrinal  le  Sauvage  est  donné  dans 
la  table  générale  qui  remplit  les  deux  premiers 
l'euillets  du  volume.  Cet  honnête  poèlc  vivoit  sans 


392  FOM)s 

doute  avant  le  xiv^  siècle,  puisqu'on  trouve  déjà 
son  Doctrinal  dans  le  manuscrit  72d8,  qui  remonte 
à  la  fin  du  \iu\  C'est  le  même  peut-être  que  Sau- 
vage d'Arras,  dont  il  reste  des  chansons  notées  et 
dont  Fauchet  a  dit  quelques  mots  dans  son  livre 
Des  Anciens  poètes  François. 

II.  ('  LA  DIETE  DU  CORS  ET  DE   l'aME  ,   PAR    PIERRE.  •> 

Pierres  qui  bonement  vodioit 

Que  toute  chose  alast  à  droit.  .  .  . 

INous  trouvons  dans  ce  premier  vers  le  noiit  de 
Fauteur.  Cette  DieVe  de  l'âme  et  du  corps,  qui  nous 
est  donnée  comme  traduite  du  latin,  est  un  ensei- 
gnement purement  moral,  dans  lequel  le  poète 
emploie  les  termes  d'hygiène  médicale.  Elle  com- 
prend 247  vers.  —  Inédite. 

III.   «  l'heure  DU  JOUR.  »    f"  7. 

Es  non  de  Dieu  le  roy  de  gloire 

Qui  nous  doinst  pooir  et  mémoire.  .  .  . 

Pièce  anonyme.  Le  poète  y  recommande  de  pas- 
ser le  jour  à  l'office  et  en  prières.  420  vers. 

IV.  «  LA  TRANSLATION  MONSEIGNEUR  S.  .lAQUES,  »  KN 
PROSE.  F»  8.  —  CONQUÊTE  DE  LA  TERRE  SAINTE  ET 
d'eSPAGiNE  par  CHARLEMAGNE.  F'  43.  TRADUCTIONS 
DE   PIERRE. 

Le  premier  de  ces  deux  morceaux  fut  traduit 


ANCIENS.  .     393 

à  Beauvais,  en  1212,  à  la  prière  de  la  comtesse 
Yolande ,  comme  nous  l'apprennent  ces  derniers 
mots  :  «  Ci  fine  la  translation  mons.  Saint  Jaque 
»  et  si  miracle  que  Calixtes  li  apostoles  traita  en 
»  latin  por  s'amor,  et  Pierres,  par  le  commande- 
»  ment  la  contesse  Yoland  mist  en  romanz  cest  livre 
»  as  M.  anz  et  ii  cens  et  xn  de  l'incarnacion  Nre 
»  Seignour.Ou  rognementPhelipe  le  poissant  vesque 
»  de  Beauvais,  en  qui  cité  cis  livres  qui  doit  eslre 
»  cliiers  tenus  fu  tranlatés  de  latin  en  romanz.  lo 

Ce  Pierre  est  évidemment  Tauteur  de  «  La  Diète 
»  du  cors  et  de  l'ame,  »  transcrit  sur  les  feuillets 
précédens.  L'évèque  de  Beauvais,  dont  il  s'agit  ici, 
est  le  célèbre  Philippe  de  Dreux,  petit-fils  de  Louis- 
le-Gros,  qui  tint  le  siège  de  Beauvais  de  1175 
à  1217.  Yoland  est  la  comtesse  de  Saint-Pol, 
sœur  de  Baudouin  de  Hainaut,  dont  nous  avons 
déjà  parlé,  tome  i,  page  220;  et  ce  nouveau  texte 
confirme  et  développe  les  faits  dont  nous  avions 
déjà  trouvé  l'indication  dans  le  insc.  6795.  Ainsi, 
le  clerc  employé  par  Yoland  se  nom  m  oit  Pierre, 
et  c'est  en  1212  (1)  qu'il  mit  en  François  cette  fameuse 
chronique  de  Turpin,  escortée  de  la  relation  des 
miracles  de  S.  Jacques  et  de  l'histoire  du  prétendu 
voyage  de  Charlemagne  à  Jérusalem. 


(1)  Et  non  pas  avant  1202,  comme  je  l'avois  proposé  d'après  ies  mois 
mal  entendus  de  vie  durable  y  qui  se  lisent  dans  le  msc,  6795.  Ils  ont 
eu  effet  le  sens  dévie  perdurable  ou  éternelle.  (Voy.  aussi  t.  11,  p.  23,) 


394  FONDS 

Les  premiers  mots  de  la  «  translation  monsei- 
»  gneur  S.  Jaque  »  sont  :  «  Ci  comence  li  pro- 
»  logues  monseigneur  S.  Jaque  que  Calixte  uns  ap- 
»  postoies  de  Rome  de  bone  mors  et  de  sainte  vie 

»  tracta  en  latin Voirs  est  qu'après  la  pente- 

»  coste  de  la  sainte  passion •> 

La  traduction  du  voyage  de  Chariemagne  à  Jéru 
saiem  diffère  beaucoup  de  celle  que  les  chroniques 
de  Saint -Denis  ont  admise.  Elle  porte  encore  le 
nom  du  traducteur  Pierre,  et  commence  par  une 
sorte  de  préface  dont  voici  les  premiers  mots  :  «  Es 
»  livres  qui  parlent  des  rovs  de  France  trovom 
»  escript  que  par  la  prière  monseigneur  S. 
»  Jaques  dona  nostre  sires  cisl  don  à  Charle- 
»  maine  c'en  parléroit  de  lui  tant  coin  li  siècle 
»  dureroit...  » 

V.  «  Le  livre  des  philosophes  de  celé  clergie  qui 
»  est  apelée  moralité.  »  F°  49.  Ce  sont  les  Mor alliés 
de  philosophie  déjà  renfermées  dans  les  mss. 
6850,  6987  et  7068 '•  (voy.  tomen,  p.  125). 

VL  «  Li  bestiaires,  seon  les  dis  des  anciens  phi- 
»  losofes.  »  F°  37,  en  prose.  C'est  encore  à  Pierre 
que  nous  devons  cette  traduction  :  «  Ci  commence 
»  li  bestiaires.  Uns  bon  livres...  En  cest  livre  trans- 
»>  later  de  latin  en  romans  mist  lonc  travail  Pierres 
»  qui  volontiers  le  fist.  Et  por  ce  que  rime  se  vient 
«aiaitier  de  njoz  coiicuilliz  hors  de  vérité,  mist-ii 


ANCIENS.  396 

»  sans  rime  cest  livre  selon  le  latin  dou  livre  que 
»  Phisiologes ,  uns  bons  clers  d'Athènes,  traita  et 
»  Jebans  Crisosloniis  enchoisi,  en  les  natures  des 
»  bestes  et  des  oisiaus.  » 

Il  est  assez  difficile  de  débrouiller  l'histoire 
critique  de  ce  Bestiaire.  Notre  Catalogue  im- 
primé des  Manuscrits  n'hésite  pas  à  admettre  l'exac- 
titude du  titre  suivant  que  l'on  trouve  dans  le 
texte  latin  2780  :  «  Liber  Joliannis  Ghrysostomi 
»  qui  Phisiologus  appellatur*  xl.  capitulorum.  »  Il 
n'en  est  pas  moins  vrai  que  saint  Jean  Chrysostome 
ne  fit  jamais  un  traité  de  ce  nom.  Tout  au  plus 
pourra-t-on  admettre  que  dans  une  de  ses  homé- 
lies il  aura  pris  pour  sujet  la  comparaison  des 
mœurs  de  certains  animaux  avec  celle  des  chré- 
tiens qui  l'écoutoient.  Il  ne  faut  donc  rien  con- 
clure du  début  de  notre  Bestiaire  sinon  que  le 
traducteur  croyoit  encore  à  l'origine  respectable 
du  premier  Physiologue.  Dans  le  xu^  siècle  un 
docteur,  nommé  Thibaud,  mentionné  dans  Vllis- 
loire  litlérairej  tome  xiv,  page  407,  et  dont  M.  Vic- 
tor Leclerc  a  parlé  plus  exactement  dans  les  ad- 
ditions à  la  nouvelle  édition  du  tome  xi  de  la  même 
histoire,  ce  Thibaud,  dis-je,  écrivit  un  poème  latin 
également  intitulé  Phfjsiologus ,  sur  lequel  un 
autre  savant  fit  un  commentaire  en  prose,  conservé 
dans  le  manuscrit  latin  n"  8772.  Dans  l'explicit 
d'un  autre  manuscrit  du  môme  poème,  Thibaud 
est  surnommé  PlacenUnus;  el  le  noni  de  la  ville 


396  FOADS 

de  Plaisance  aiiroit  pu  dispenser  Doni  Hrial  d'eu 
parler  dans  V Histoire  litléraire  de  la  France. 

L'ouvrage  françois  que  nous  avons  sous  les  yeux 
n'est  imité  ni  du  prétendu  Phisioiogus  de  Chry- 
soslome,  dont  on  peut  voir  la  Iraduclion  paraphra- 
sée en  vers,  par  Philippe  de  Thaun,  parmi  les  Popu- 
lar  Trealises  on  Science  wrillen  during  tlie  middle 
âges ,  ediled  by  Thomas  Wright.  London ,  1841 
(p.  71  à  131),  ni  de  celui  de  Thibaudde  Plaisance, 
dont  on  trouve  une  véritable  traduction  en  anglois 
du  xni«  siècle  dans  les  précieuses  Reliquiœ  Antiquœ 
de  MM.  Wright  et  Halliwell  (Londres,  1841,  t.  i, 
p.  208  à  227).  Il  contient  trente -six  chapitres, 
savoir:  «  Les  Propriétés  du  lion  —  de  V Antulal 

—  de  deux  Pieres  ardans,  —  de  la  Serre,  —  du 
Calandre,  —  du  Pélican,  —  du  Niticorax,  —  de 
l'Aigle,  —  del  Fenis,  —  du  Formi,  —  de  la  Se- 
raine,  —  du  Heriçon,  —  del  Yber,  — du  Gourpil, 

—  de  l'unicorne,  —  del  Castre,  —  del  Hyène,  —  del 
Ydre,  —  de  la  Chievre,  —  de  l' Asne  sauvage,  —  du 
Singe,  —del  Pélican, — de  la  Penthere,  —  de  la  Coine, 

—  -  de  la  Pertris,  —  de  la  Mostoile,  —  de  l'Acida, — 
de  la  Tortre,  —  du  Cerf,  —  de  la  Salamandre,  —  de 
la  Taurine  coulor,  —  du  Coulon,  ~  de  l'OHlant, 

—  de  la  Chievre  sauvage  ,  —  du  Leu  ,  —  et  du 
Chien.  » 

VIL   «  liC  testament  mestrc  Jehan  de  Meun.  » 

t'"48  (voy.  t.  ni,  p.  175). 


ANOlF-NS.  .11)7 

Vïlf.  Le  livre  dn  Uoc-lus  (îo  Molions.  F''  7()  (vov. 
l.  V,  p.  50).  Ginguené,  dans  le  lome  xiv  de  Vl/is- 
loire  lidéraire,  a  consacré  un  article  intéressant  à 
ce  poème  et  au  suivant,  pages  33-38. 

IX.  «  Cest  le  chapitre  de  Charité.  »  F"  96.  Ce 
poème,  en  douzains  octosyllahiques  comme  le  pré- 
cédent, est  probablement  du  même  auteur  ano- 
nyme. Il  commence  ainsi  : 

Dire  me  plest  et  bien  doit  plaire 

Ce  dont  on  pieut  bon  exemplaire.  ... 

X.  ((  C'est  li  miroers  de  la  vie  et  de  la  mort  que 
«t  Robert  de  Lorme  fist.  »  En  vers.  F'  116 

Entendes  ça,  soit  home,  soit  femme, 
Que  vaut  qne  on  mef^t  leche  lame 
Snr  corps  qui  lost  pourrist  en  terrt»? 

L'auteur  indique  vers  la  fin  et  son  nom  et  la  date 
de  son  ouvrage. 

Ce  sachent  tous  à  la  par  close 

Qtie  parfaite  fu  ceste  chose, 

Si  con  nous  dist  cil  qui  l'escript 

L'an  iNostre  Seigneur  Jesu-Christ 

Mil  r.cc.  L\  et  VI, 

Le  jour  saint  Marcel  de  Paris.  ... 

Du  roniuans  entour  VII  ^   vers 

I*eu  plus  ppu  moins  en  fist  Robers, 

Pource  qu'on  l'appeloit  de  loume 

Fist  cil  d'un  ourme  naistre  un  homme.  .  .  . 

C'est  un  songe  ascétique  sur  les  vices  des  hom- 
mes et  la  nécessité  de  la  mort. 

XL  (.  C'est  la  division  de  la  nef  du  monde.  ^ 
F"  124. 


A  riioimonr  <lo  Dieu  JlieRiiCri.st 
Qui  tonte  chose  de  nient  fist.  .  .  . 

Ce  poème  ascétique  n'est  pas  terminé.  Il  s'arrête 
avec  ces  trois  vers  qui  commencent  un  alinéa  : 

Or  avez  oï  de  clergie 
Qui  senefie  la  fiartie 
Prenoière  de  la  nef  du  monde.  .  .  . 

XIT.  «  Ci  devisent  des  quinze  signes  qui  doivent 
avenir  avent  la  lin  du  monde.  »  V^  124. 

Oez  trestous  commencement 
Dont  nostre  sirs  nous  repient.  ... 

XIII.  «  C'est  la  lettre  que  Pestre  Jehan  envoya 
»  à  l'empereur  Fredric  de  Contantinohie.  »  F^  420. 
En  prose. 

«  Prestre  Jehan  par  la  grâce  de  Dieu,  roy  entre 
»  les  rois,  »  etc.  Cette  lettre  fabuleuse  a  été  der- 
nièrement publiée  par  M.  Ferdinand  Denis  dans  un 
agréable  ouvrage  rempli  de  recherches  curieuses  et 
d'aperçus  philosophiques ,  intitulé  :  «  Le  Monde 
enchanté.»  Paris,  in -32,  4843,  pages  485-205. 
M.  Denis  a  suivi  le  texte  imprimé  dans  le  xv*"  siè- 
cle: il  n'est  pas  aussi  complet  (|ue  les  nombreux 
manuscrits  de  la  Bibliothèque  du  roi  d'après  les- 
quels M.  Jubinal  l'avoit  déjà  donné  à  la  suite  du 
Rutebeuf.  Voyez,  pour  l'histoire  critique  de  la  tra- 
dition du  Prêtre  Jean,  le  savant  travail  de  M.  d'A- 
vezac,  p.  447-468  de  la  «  Relation  des  IVfogols  ou 
»  Tartares,  par  le  frère  Jean  de  Plan  du  Carpin.  » 
Paris,  4838,  in-4". 

XIV.  «  C'est  le  purgatoire  que  nostre  Seigneur 


ANCIENS.  309 

))JtiesueristnionstraàS.  Patrice  en  lllande.  »  F   1*]0. 

«  En  cesluy  temps  que  S.  Palrices  li  giaiis  pies- 
»  choit,  »  bon  texte  d'une  légende  publiée  souvent 
dans  le  xvf  siècle,  et  tout  nouvellement  réimpri- 
mée en  lettres  gothiques  sur  ces  anciennes  édi- 
tions,  par  M.  Veinant.  1  vol.  in-4:°,  Paris,  i839. 
Cette  édition  est  beaucoup  moins  ample  que  le 
texte  de  notre  manuscrit.  On  sait  que  Marie  de 
France  avoit  rimé  la  même  tradition  vers  le  com- 
mencement du  \uv  siècle.  M.  Ferdinand  Denis  en 
a  parlé  d'une  façon  très-intéressante  dans  le  Monde 
enchanlé,  pag.  457-174. 

XV.  «  Ce  sont  les  vertus  de  l'aiguë  Salemonde.  » 
Fo  136.  Cette  eau  de  Salomon  a  du  moins  l'avan- 
tage de  l'antériorité  sur  l'eau  de  Cologne  et  l'elixir 
de  longue  vie,  qui  du  reste  ont  de  grands  rapports 
avec  elle.  La  recette  en  est  donnée  après  l'indication 
de  toutes  ses  vertus. 


N°  7216. 

844.    POÉSIES    DE    CHRISTINE    DE    PISAN. 

Volnrae  in-f"  parvo  véliu  de  98  feuill«its  à  deux  colonnes,  miniatures, 
vignettes  et  initiales;  commencement  du  xv«  siècle.  Relié  autrefois  en 
velours  cramoisi  sur  bois,  aujourd'iiui  en  veau  racine,  au  chiffre  de 
Louis  XVIll  sur  le  dos. 

Ane.  Catal.,  n»  862.—  Sainte  Palaye ,  not.  576. 

En  décrivant  le  n"  7088  (tome  v,  p.  180),  j'avois 
remarqué  que  ce  manuscrit  faisoit  autrefois  partie 


400  KONPS 

«l'un  ando  voinmo  plus  consitlrrablo.  Lo  n'721G 
en  étoit  la  partie  précédente.  H  contient  les  articles 
w  à  x\i,  et  le  n"  7088  les  articles  xxii  à  xxv. 

1.  «  LE  CHEMIN  DE  LONGUE  ESTUDE.  »  fM. 

Nous  en  avons  déjà  vu  une  leçon  incomplète  dans 
le  msc.  7087  '  (tome  v,  p.  176).  Il  est  ici  précédé 
d'une  miniature  curieuse,  représentant  Christine 
à  genoux  devant  Charles  Yl  et  lui  présentant  son 
livre  couvert  en  velours  rouge  avec  fermoirs  et 
quatre  clous  dorés.  Le  costume  du  roi,  celui  de 
Christine  et  des  quatre  courtisans  qui  la  regardent 
sont  intéressans. 

L'ouvrage  commence  par  un  prologue  adressé  au 
roi  Charles  VI;  en  voici  les  premiers  vers  : 

Tiès  excellent  majesté  irdoubtée , 
Illustre  honneur  en  dignité  montée, 
Par  la  grâce  de  Dieu  royauté  digne.  .  .  , 
A  vous  bon  roy  de  France  redoubtahie 
Le  VI«  Charles  du  nom  notable.  .  .  . 

La  miniature  du  f'  3  v"  représente  Christine  dans 
son  lit.  Elle  est  fort  curieuse.  F"  5  v"  représentation 
de  la  fontaine  de  Sapience,  Les  neuf  Muses  sont 
dans  une  fontaine  et  Pégase  s'élance  au-dessus 
d'elles  du  sommet  du  Parnasse. 

IT.  0  Lesenseignemens  que  je  Christine  donne  a 
»  Jehan  de  Castel  mon  fils.»  F"  42.  Complets  dans 
cotte  leçon,  et  précédés  d'une  jolie  miniature  re- 


ANCIENS.  401 

présentant  la  mère  et  Jean  du  Caslel  en  costume 
fort  riche  (voy.  notre  tome  v,  p.  175). 

III.  «  l'oroisoin  nostre-dame.  »  F"  45  \\ 

Cette  pièce  n'est  pas,  non  plus  que  la  suivante, 
dans  les  précédens  volumes  desœuvresde  Christine. 
Elle  commence  : 

O  Vierge  pure,  incomparable, 
Pleine  de  grâce  inestimable.  .  .  . 

fV.  LES  XV  JOYE  NOTRE  DAME.  »  F"  47. 

Glorieuse  dame ,  je  te  salue 
Très-humblement  de  celles  quinze  joyes.  . . 

V.    «  LE   LIVRE  DE  LA  PASTOURE.  »  Fo  48. 

Christine  nous  apprend  qu'elle  fit  cette  char- 
mante pièce  à  la  fin  du  mois  de  mai  1403.  Elle  com- 
mence ainsi  : 

Moy  de  sagesse  peu  duite 

Jà  par  mainte  fois  déduilte.  .  .  . 

VI.    a  UNE  OROISON  DE  N.  S.  J.-C.   »    F°  63* 

Un  lecteur  du  xvr^  siècle  a  écrit  à  la  suite  de  ce 
titre  :  «  Le  meilleur  de  tout  le  livre.  »  Je  ne  suis 
pas  de  son  avis.  Elle  est  précédée  d'une  admirable 
mignature  représentant  J.-C.  soulevé  dans  son 
tombeau  par  un  ange  : 

Sire  Jhesu,  mon  oroyson  entens 

Et  me  donnez  grâce  que  je  recite.  .  .  . 

VIL  «  Le  duc  des  vrais  amans.  »   F°  65.  Pré 
VI.  26 


4o2  roNhs 

eédi'  el  aoooinpagrté  d'excellentes  miniatures  re- 
présentant sans  doute  le  duc  d'Orléans  et  plu- 
sieurs de  ses  courtisans. 

Coinbieh  que  occupatioh 
Je  n'eusse  ne  entention 
A  présent  de  (îitticz  faire 
n'amoui-is 

F"  71  \^  Tournoi.  —  F"  74  v«.  Litière  de  grands 
seigneurs,  ('.e  poème  est  encore  un  de  ceux  qui 
mériteroient  au  plus  juste  titre  de  \oir  le  jour. 
Mais,  si  je  ln'arrétois  à  tout  ce  qu'il  y  a  de  beau, 
d'intéressant,  de  remarquable  dans»les  poésies  de 
Christine,  je  n'en  sortirons  pas. 

N07217. 

845.    OKIJVRES  DE    CHRISTINE   DE   PlSAiN. 

Volume  in-f»  parvo  vélin  de  103  feuillets  à  deux  colonnes,  miniatu- 
res, vignettes  et  initiales;  commencement  du  xv«  siècle.  Relié  autrefois 
en  velours  brun  sur  bois,  aujourd'hui  en  maroquin  rouge  aux  armes  de 
France  sur  les  plats,  à  la  fleur  de  lis  sur  le  dos. 

Fontainebleau ,  n"  593.—  Ancien  «atâi.,  tï^  466.-^Sainte-Palaye , 
not.  577. 

Ce  msic.  est  enfin  la  première  partie  de  l'ancien 
volume  composé  des  n°'  7088,  7216  et  7217.  Il 
comprend  les  articles  1  à  14„  et  sans  doute  il  of- 
fre en  tête  le  plus  authentique  et  le  plus  beau  por- 
trait de  Christine  de  Pisan. 

1.  Ci  commencent  cent  ballades.  F**  1.  Premiers 


ANCIENS.  403 

Aneiini'S  gt-ns  i^e  priew^  que  je  Ucft 
Aucuns  boani',  diz  et  que  je  leur  envoyé. 

Yoy.  tome  V,  p.  149  à  156. 

II.  ('  Cy  coinencent  Virelais.  >  F"  17.  Puis, 
(comme  dans  le  msc.  7087")  ballade  rétrograde,  — 
ballades  à  rimes  reprises,  — ballade  à  réponses, 
—  ballades  diverses,  — lai  de  cent  soixante-deux 
vers,  —autre  lai,  —  rondeaux  et  jeux  à  vendre. 

m.  a  L'épistre  au  dieu  d'amours.  »  F*"  45. 

Oupido  Dieu  par  la  grâce  de  lui.  .  .  . 

Voy.  tome  Y,  p.  168  et  169.  Ici  curieuse  figure 
de  l'amour. 

IV.  «  Complainte  amoureuse.  »  F"  50. 

Doulce  dame,  veuillez  oïr  ma  plainte.  .  . 

Très-jolie  miniature,  comme  au  début  des  piè- 
ces suivantes. 

>  .  «  Le  débat  de  deux  amans.  »  Voy.  tome  V, 
p.  16'2  à  107. 

VI.  «  Le  livre  des  trois  jugemens.  »  F"  64. 

VIL  «  f^  livre  du  dit  de  Poissy.  »  F'  74. 

Vill.  «  Les  epistres  du  débat  sur  le  romant  de 
»  la  Rose,  entre  notables  personnes  maistre  Gon- 
»  lier  Col,  gênerai  conseiller  du  roy,  nostre  sire, 
»  et  maistre  Jehan  Johannes,  prevost  de  Lille;  mais- 
»  tre  Piere  Col  et  Christine  de  Pizan.  »  F*'  87. 

26. 


404  FONDS 


F»  7218. 


840.  RECUEIL  DE  FABLIAUX  ET  AUTRES  PETITS  POÈMES 
DU  XllI*  SIÈCLE. 

Volume  in-fo  parvo  vélin  de  362  feuillets  à  deux  colonnes ,  initiales 
ornées;  fin  du  xiii«  siècle.  Relié  autrefois  en  veau  sur  bois,  aujourd'hui 
en  maroquin  rouge  aux  armes  de  France  sur  les  plats ,  à  la  fleur  de  lis 
sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n»  482.—  Ancien  cat  ,  n»  360.—  Sainte-Palaye , 
not.  578. 

Voici  Tun  des  volumes  qui  depuis  quinze  ans  a 
été  le  plus  feuilleté,  le  plus  mis  à  contribution 
parmi  les  manuscrits  du  roi.  Il  contient  près  de 
250  petits  poèmes  distincts,  et  cependant  il  est 
loin  d'être  complet.  Comme  les  cahiers  dont  il  est 
composé  semblent  n'avoir  été  liés  entre  eux  que 
fort  tard,  plusieurs  sont  perdus.  INous  aurons  soin 
d'indiquer  toutes  les  lacunes,  et  cela  nous  sera 
facile,  grâce  à  la  liste  des  pièces  qui  se  trouvoient 
dans  chaque  cahier,  ordinairement  transcrite  à 
la  fin  de  ce  cahier. 

L'ancienne  couverture  étoit  doublée  d'une 
charte  latine  de  l'année  1393.  On  en  a  conservé 
la  plus  grande  partie  dans  l'intérieur  de  la  reliure 
moderne;  mais  elle  n'offre  aucun  intérêt. 


ANCIENS. 


405 


LISTE 

BES  OUVRAGES  RZnVFERMÉS  DANS  CE  VOLUME. 


[,  fo  1,  «Le  dit  du  Barisel.  r 


2,  î°  6,  «  La  Chastelainc  de  V^ergi.  » 


3,  f"  11.  «D'Eslorrai.  «. 

4,  f°  14.  «  De  Constant  du  Hamel.» 

5,  P  19.  «De  S.  Piere  et  du  Jongleur.» 

6,  f*  21.  «  De  Quaresme  et  de  Charnage. 

7,  fo  24.  «  D'Aubrée  de  Compiègne.  •> 


8,  f<*  27.  «Le   Mantel  mautaillic.  »  Com- 
mençant : 

D'une  aventure  qui  avmt 

A  le  cort  au  bon  roi  qui  vint.... 


9,  P  31.  «  Les  droiï  au  clerc  de  Voudai. 
10,  f*  33  v",  «  Li  lais  du  Conseil.  • 


OBSERVATIONS  (1). 

Imprimé  dans  les  Fabliaux 
et  Contes  de  Méon,  sous  le 
titre  du  Chevalier  au   Bari- 
zel.  Tome  IIl,  p.  208  (2). 
Méon,  II,  296.  «  De  la  Chas- 
lelaine  de  Vergi  qui  mori  por 
loialment  amer  son  ami.» 
Méon,  II,  p.  4r)2. 
Méon,  I,  p.  296. 
Méon,  1,  p,  282. 
Méon,  II,  p,  80. 
M.  Juhinal,  Nouv.  Recueil  de 
Contes, dits  et  fabliaux.  1839- 
l,p.  199,  sous  le  titre «d'Au- 
berée  la  vielle  maquerelle.» 
Inédit.  Voyez  notre  tome  lII , 
p.  53  à   55.    J'ai  remarque 
que,  suivant  Le  Grand  d' Aus- 
sy ,   l'auteur   de   ce    fabliau 
avoit,  par  malice,  voulu  lais- 
ser en  blanc  le  nom   de   la 
dame   sans    reproche.    Il  est 
à  présumer  que  ce  critique 
aura  été  trompe  par  les  deux 
derniers  vers  de  cette  leçon  , 
que  ne   donne   pas   le   msc. 
6973:  «N'i  a  cheva'ier  ou  ba- 
ron qui  en  ose  dire  se  bien 
non,  »  c'est-à-dire  tjtn  ose  en 
parler  autrement  qu'en  bien. 
Le  Grand  aura  entendu  :  Qui 
en  prononce  le  nom.  (836  vers) 
Jubin.,Nouv,  Rec.,  II,p.l32. 
Fr.  Michel,  «  Lais  inédits  des 
XII*  et  xiii"  siècles.  »  Paris, 
1836,  p.  85. 


(1)  Nous  suivrons ,  pour  les  titres,  le  texte  des  explicita  toutes  les  fois 
que  la  pièce  est  conservée  dans  son  intégrité.  Les  rubriques  placées  au 
commencement  sont  en  général  d'une  main  moins  ancienne. 

(2)  Il  y  a  quelque  incertitude  dans  l'ordre  des  volumes  de  l'édition 
Méon.  Nous  nommons  tome  I  et  tome  II,  les  Fabliaux  et  Contes.  1808. 
—Tome  HI,  VOrdène  de  chevalerie,  etc.  1808.—  Tome  IV,  le  Castoie 
ment ,ttc.  1808.— Tome  V  et  VI,  le  Nouveau  Recueil  de  fabliaux^eic, 
1832. 


t'Ois  DS 


11,  ^38.  «L 


e  ju{;e 


ineiil  d'Ai 


12,  r  .40.  «  Li  lais  de  l'ombre.  » 

13,  f"  45.  «  Le  lai  de  l'oiselet.  » 

14,  f°  49  \°.  «  La  Confession  Rcuart.  »  Com- 
menrant  : 

Jadis  estoit  Kenars  eu  pais 

A  Malperluis,  en  son  palais.... 

15,  fo  49. De  Sire  Main  et  de  dame  Anieusc.« 

16,  P  51.  «'  De  Barat  et  de  Haimet.  » 

17,  f"  54.  "  Les  eles  de  Cortoisie  ,  »  par  Raoul 
de  Houdan.  Commençant  : 

Tan  me  sui  de  dire  tenu 
Que  je  me  suis  aperçéu 

18,  f*  59.  •  La  court  de  Paradis.  » 

19,  r  60  \°,  «  Les  Confiez  Jehan  Bodel.  » 

20,  f°  63.  «  De  Courlois.  » 

21,  fo  66  v».  «  Le  fablel  de  Boivin.  » 

22,  f*  68  vo.  «  Plaine  borse  de  Sens.» 

23,  î"  70  V.  «  Les  vers  de  la  mort.  » 


24,  f°  73  v'.Lcs  .111,  awuglesdeCompiengne. 

25,  f*  75.  «  Le  Tornoiement  aus  dames.» 

26,  f°  77.  «  De  Renart  et  de  Piaudowe.  » 

27,  f"  78  v°.  «  De  l'Unicorne  et  du  serpent.» 

28,  P  80  v°.  «  T>i  lais  d'Aristote.  » 

29,  f°  83.  «  Le  Songe  d'Enfer.  » 

30,  f"  86  v*.  <.  La  voie  de  Paradis,  1 

31,  f  93.  «  Les  Regrès  Nostre -Dame.  »  Com- 
mençant : 

Oiez  de  haut  esfoire  l'uevre. 
Si  com  ele  se  doit  esmuevre..., 

32,  f*  95.  «De  Piramus  et  de  Tisbé.»  La  fin 
a  été  enlevée. 

33,  V  100.  <•  Le  Lunaire  que  Salemons  fist.  » 
Le  début  a  été  enlevé. 

34,  f»    10 i.  «  De  Dieu  et  de  Nostre-Dame.» 
r.ommençant  : 

Ihesu  Christe  qui  tout  crias 
Qui  Adam  no  père  formas.... 

35,  f  107  v".   «  Narcisus.  » 

36,  f"  112.  ■  Les  xv  Signes,  »  commençant: 

Oiez  trestuit  communément 
Dont  nostre  sire  nous  reprent.... 

37,  f»  114  v«.  «  La  Chastelaine  de  S.  Gille.  « 

38,  f"  116.  «  De  Jonglçt,  »  commençant  : 

Jadis  avoit  en  Carinbant 
Une  riche  vielle  manant..'. 


Mëon,  II,p.  354,  sous  le  titre: 
«  De  Florance  et  de  Blanche- 
flor.  .. 

F.  Michel,  Lais  inéd.,  p.  41. 

Mëon,  1,  p.  114. 


Inédit.  464  vers. 
Méon,  1,  p.  380. 
Méon,  11,  p.  233, 
Inédit.  Indiqué    dans    l'Hist. 
Littér.,  t.  XVriI,  p.  787. 
llmëriteroit  d'être  public. 
662  vers. 
Méon,  1,  p.  128. 
Méon,  m,  p.  135. 
Méon,  111,  p.  356. 
Méon,  1,  p.  357. 
Méon,  I,  p.  38. 
Cnipelet,  «Vers  sur  la  mort, 
par    Ihibaus   de    Màrly.  s 
Cr.  in-8*.  Pans.  Sans  date. 
Méon,  1,  p.  398. 
Méon,  V,  p.  39  i. 
M.  Chabaille,  Siippl.à  l'édit. 

du  Renart.  1835,  p.  393. 
Jubin.,Nouv.Rec.,ll,p.  113. 
Méon,  1,  p.  96. 
Jubinal  ,    Mystères    inédits. 

1837.  H,  p.  384. 
Jubin.,  OEuvr.  de  Rutebeuf, 
1839.  II,  p.  227. 


Inédit.  39  douzains. 
Méon,  II,  p.  326. 
Méon,  V,  p.  364. 


Inédit.  (650  vers). 
Méon,  II,  p.  143. 


Inédit  (424  vers). 
Méon,  I,  p.  369. 

Inédit  (442  vers) 


ANCIENS. 


407 


3»,  f"  118.  «Desi.ii.  dames  qui  trovèreut  l'a- 
«el.  .  Méoii,  I,  1».  2-20. 

40,  Pll9v°.  «  L'estillement au  vilain,»  com- 
mençant : 

Home  qui  se  marie 

Moult  par  fet  grant  folie....  Inédit  (257  vers'. 

41,  P  121.  «  Li  Romans  d'amors,»  commen- 
çant : 

Bien  est  amez  qui  amors  aime , 

Et  qui  de  par  lui  se  reclainie...  Inédit  (984  vers). 

42,  f°  126.  «  La  Senefiance  de  rABC.»  Jubin.,Nouv.Rec.,  Il,  p.  275. 

43,  P  128.  «Du chevalier  à  la KobeVermeille...  Méon,  1,  p.  272. 

44,  f"*  129  v".  «  Li  chastounens  des  dames.  »    Méon,  IV,  p.  184. 

45,  f°  135.  «  La  bataille  des  .vu.  ars,  »  Jub.,  OEuv.  de  R„  11,  p.  i|5. 

46,  f°  137  v°.  «Gâtons  en  romans, «commen- 
çant : 

Sei(;nor  vous  qui  metcz  vos  cures 

En  fables  et  en  aventures....  Inédit  (44  vers). 

Le  commencement  de  cet  ouvrage  est  seul  con- 
servé. Le  cahier  qui  devoit  être  placé  entre  les 
P'®  137  et  138  a  été  enlevé,  et  nous  n'en  reconnois- 
sons  l'ancienne  existence  que  par  cette  note  écrite 
au  xiv*'  siècle  sur  la  marge  inférieure  du  f"*  137  : 

Ci  faut  le  remenant  de  Gatun  en  romans. 
It.    le  dit  du  Dragon  XLVHI. 
It.     le  dit  du  Gardecors.  XLIX, 
It.    le  dit  de  dan  On  dit.  L. 
It.     les  XV  joies  N(3tre-Dame.  LI. 
It.     .  .  ,  du  Bachelor.  UI. 

Ces  chiffres  romains  nous  apprennent  que  plus 
haut,  entre  Pirame  et  Tisbé  et  le  Lunaire  de  Salo- 
mon,  une  pièce  qui  formoit  la  33"  a  été  enlevée; 
sans  cela ,  le  dit  du  Dragon  porteroit  le  n*»  47  et 
non  le  48^ 


47,  f  138.  «De  Pierre  de  la  Broche  qui  des- J  Jubinal ,  «La  complainte  < 
pute  à  forUme  et  par  devant  Raison. —  Le/  lejeu  de  Pierre  île  la  Broce. 
commencement  a  été  enlevé.  /    Paris,  1835,  p.  29. 

48,  f"  139.  tt  Du  vilain  mire.  »  Méon,  1,  p.   I . 

49,  f"  141.  «  De  la  Trinité,  »  commençant  ; 

Aidiez  Diex  sainte  Trinité 

Vtif  gloire,  nne  niaïstp....  Inédil   (148  vers). 


408 


FONDS 


50,  f°  143  V»,  «D'Aloul.» 

51,  f°  148  v°.«  Du  chevalier  qui  faisoit  les... 
palier.»  Incomplet.  Ce  fabliau  ordurier  éfoit 
suivi  d'un  autre  intitulé  :  «  De  ceulxdegrate 
»  tout  »  ou  «  de  tart  en  tout,  »  Il  porloit  le 
n°  d'ordre  Lvlii. 

52,  P   150.  "  La  Houce  partie.  » 

53,  P  152,  «  Li  ordres  de  chevalerie.  » 

54,  P  154  v".  «  Des  braies  au  Cordeller.  » 

55,  f  156.  «  La  complainte  douteuse.  » 

56,  P  158  v".  «Du  bouchier  d'Abbeville,  » 

57,  P  161  v".  «  Marcoul  et  Salemon.  » 

58,  P  163.  «  De  la  borjoise  d'Orliens.» 

59,  P  164.  «  Les  Proverbes  au  Vilain.  »  In- 
complet. 

60,  P  166.  «  De  la  dolente.  » 


61,  P   166  v".  «  Dan  Denier.  » 

62,  P  167  v".  «  De  Cocaingne.  » 

63,  P  168. «Du chien  et  de  l'asne,»  commen- 
çant : 

Cl  De  l'asne  et  d'un  chien  sans  targuier    - 
Vous  vucil  un  fablel  comencier..., 

64,  P  169.  tt  là  fabliaus  des  Pertris.  » 

65,  P  170.  «  Du....  qui  fu  fet  à  la  besche.  » 

66,  P  nOV.»  Li  ABC  Nostre-Dame,»  com- 
mençant : 

Ave  Sainte  Marie , 

De  grant  miséricorde.... 

67,  P  171  v°.  «  Li  jugemens  des....» 

68,  f°  172.  «  La  Patenostre  glosée.  •> 

69,  P  173.  «  Le  pardon  de....,  commençant: 
Cardonaus  sui ,  si  vieng  de  Rome 

Por  ce  qu'on  me  tient  à  preudome.... 
Incomplet. 

70,  P  173.  «  La  Proiere Nostre-Dame,» com- 
mençant : 

Marie,  mère  de  concorde, 

A  Jesu-Crist  ton  fils  m'acorde.,., 

71,  P  174.  «Resvcries.  » 

72,  P  175.  «  Des  boulangiers.  » 

73,  f"  175  y".  «  De  la  maaille.  » 

74,  f"  176  v°.  «  Du  provost  à  l'aumuche^» 

75,  P  177.  «  La  patenotre  du  vin,  » 

76,  P  177  V".  «  O  Intemerata,  »  en  François, 
commençant  : 

O  tu  vierge  ententive  et  coie 
Perdurablement  benéoite.... 

77,  P  178.  -  De  la  damoiselle  qui  sonjait.  » 

78,  P  178  v**.  H  La  requeste  d'amors.  » 


Méon,  I,  p.  326. 


Méon,  I,  p.  409, 

Mcon,  11,  p.  472, 

Méon,  111,  p.  59. 

Mcon,  1,  p.  169. 

Jub.,  Nouv.  Rec,  II,  p.  242. 

Méon,  11,  p.   1. 

Méon,  V,  p.  416. 

Méon,  1,  p.  161. 


Méon,  sous  le  titre  «  de  celle 

»  qui  se  fist sur  la  fosse 

»  de  son  mari.»  1,  p.  462, 

Jubin. «Jongleurs  etTrouver- 

res.»  Paris,  1835,  p.  94. 
Méon,  II,  p.  175. 


Inédit  (164  vers). 
Méon,  I,  p,  181, 
Méon,  II,  p.  194, 


Inédit  (208  vers). 
Méon,  I,  p.  i66. 
Inédit  (104  vers). 


Inédit  (lOi  vers). 


Inédit  (66  vers). 

Jub.,  Jongl.  et  trouv,,  p.  34. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv.,  p.  138. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv., p.  101. 

Méon,  I,  p.  186. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv.,  p.  69. 


Inédit  (110  vers). 
Méon,  I,  p.  455, 
Jubinal,  Jong.  et  tr.,  p.  143. 


ANCIENS. 

79,  f"  179.  «  Les  ix  joies  Nostre-Dame,  •• 

80,  f"  181.  tt  Les  ordres  de  Paris.  » 

81,  t°  182.  «  Les  xxiii  manières  de  Vilains 
(Les  douze  derniers  vers  ont  seuls  été  conser- 
vés, un  feuillet  ayant  été  enlevé  entre  181  et 
182.) 

82,  f"  182,  «  Le  salu  d'amors  et  complainte, «» 
commençant  : 

Douce  dame,  preus  et  senée 
En  qui  j'ai  mise  ma  pensée.... 

83,  f  182  v°.  «  De  la  demoisele  qui  ne  poit 
oir  parler....  » 

84,  f°  183.  «  Du  preste  crucefié.  » 

85,  P  183  v°.  «  Du...  et  du...»  commençant  : 

L'aulrier  me  vint  en  avison 
Que  li....  denandoitau.... 

86,  f°  184.  «Du  Peschcor  de  Pont  sur  Saine.» 

87,  P  185.  «Duvalletaus.xu.  famés.» 

88,  f"  186.  «  L'.4BC  Plantefolie  ,  »    commen- 
çant : 

Ce  dist  uns  clers  Plantefolie 
Qui  moult  souvent  a  foloie. 

89,  f"  187.  «Des  .vu,  vices  et  des  .vu.  ver- 
tus,» commençant  : 

Mundus,  Caro,  demonia, 
Diversa  moveut  prelia  ;... 

90,  r  J88.  «  Le  fablel  de  la  grue.  » 

91,  f°  189.  «Les  .un.  souhais  S.  Martin.» 

92,  f°  190,  «le  Previlejje  aus  Bretons.  » 

93,  P  191  v°.  «  La  Prière  Theophilus.  » 

94,  f»  192  V».  «  Le  blasme  des  femmes.  » 

95,  f»  193.  •  Le  bien  des  famés.» 

96,  f  193  v°.  a  L'Ave  Maria  en  françois»,  com- 
mençant : 

Moult  hautement  se  maria 
Marie  en  Ave  Maria 

97,  f"  194.  «  L'escommeniement  aus  Jalons,»» 
commençant  : 

J'escommeni  toz  les  jalons 

Qui  de  lor  famés  ne  sont  cous..., 

98,  f"  195.  «  Du  cors  etdei'ame,  »  commen- 
çant : 

Cors  en  toy  n'a  point  de  savoir. 
Que  tu  {joulouses  trop  avoir.... 

99,  f*  196.  «  Des  ,iii,  meschines.  » 

100,  f°  197.  «  Le  dit  de  la  Dent.  • 

101,  f*  197  v*>.  «  Le  dit  des  Fevres,  » 

102,  fo  199.  «  Du   Chevalier  qui  tist  sa  famé 
confesse.  » 

103,  f  200  v»  «  De  Niceroles  »  (  par  le    clerc 
de  Vouday). 


409 

Jubinal,  OEuvr.  de  Rutebeuf 

II,  p.  9. 
Jubinal,  OEuvr.  de  Rut,,  1, 

p.  158, 

Fr,  Michel,  brochure.  Paris, 
1833. 


Inédit  (92  vers). 

Méon,  I,  p.  468. 
Méon,  1,  p.  14. 


Inédit  (108  vers). 
Méon,  I,  p.  471. 
Méon,  1,  p.  148. 


Inédit  (28  octaves). 


Inédit  (41  sixains). 

Méon,  II,  p.  2.50. 

Méon,  11,  p.  386, 

Jub,,  Jongl,  et  trouv.,  p.  52. 

Jub„  OEuv,  de  R„  11,  p.  327. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv,,  p.  79. 

Jub.,  Jonyl,  et  trouv.,  p.  83. 


Inédit  (13  quatrains). 

Inédit  (139  vers). 

Inédit  (20douzains). 

Méon,  ï,  p.  446. 

Méon,  111,  p.  159. 

Jub  ,  Jongl.  et  trouv.,  p.  128. 

Méon,  I,  p.  229. 

Jub,,  OEuv,  de  R,,1I,  p,  440. 


410 


FONDS 


104,  f"  201  v».  u  L'évangile  aus  famés.  » 

105,  f"  202.  «  La  poissance  J'amors,  »  coïmneii 
rant  : 

Por  reprendre  les  mesdisaus 
Qui  les  amans  sont  despisans.... 
Par  Hue  Arclievét|ue. 

106,  f"  203.  -  Le  Vergier  de  Paradis,  » 

107,  f*  203  v*.  «  Salus  d'amors.  » 

108,  f"  204  \°.  «  Le  ditié  de  la  Rose,  » 

109,  f  206.   <•  Le  Credo  au  Ribaut.  » 

11 0,  f°207,   a  Ezechiel.  » 

111,  r  208.  «  Les  vers  du  monde.  » 

112,  f°  209.  «  De  Bcrangier  au  lonc  cul.  » 

113,  f»  210  v".  uDe  Gombert  et  des  .li,  clers.  • 

114,  f"  211  v°.  «  De  la  Saineresse.  » 

115,  f°  212,  «  De  la  vielle  truande.  » 

116,  1^213.  «Le  département  des  livres.  » 

117,  f"^  213  V.  «  La  genyle  au  Ribaut.  »  ( 

118,  f*  214.  La  contre-gen(jle,  J 

119,  f»  215.  «Du...  et  de  la...,  commençant: 

Une....  et  un....  s'esmurent 
A  un  marchié  où  aller  durent.». 

120,  1^  215  V».  «1  La  novelle  requeste  d'amors.» 

121,  f"  216.  «  L'Ave  Maria  en  François, «com- 
mençant : 

Cil  qui  por  rimoier  veut  avoir  los  et  prjç 
Se  doit  bien  avoier  que  il  ne  soit  repris. 

122,  f*  216.  «  Des  vins  d'Ouan, «commençant: 

Biaus  sire  Diex,  roi  débonnaire 
Qui  le  pooir  avcs  de  fere.... 
Par  Guiot  de  Vau-Cresson . 

123,  P  217  \°.  «  Le  Sort  des  dames.  » 

124,  f°  218.  «  Salu  d'amors.  » 

125,  P  218  v°.  tt  La  Patrenostre  à  l'userier.» 

126,  fo  219.  «  La  roe  de  fortune.  ■> 

127,  f"  220.  «  La  pais  aus  Ang:]ois.  » 

128,  f°  22 1.  «  Le  Chartre  de  la  pais  aus  Anglois.  - 

129,  f°  221  vo.  «Le  lelanie  en  françois, "com- 
mençant : 

Diex,  sire  père  postcis 

Qui  ciel  et  terre  et  mer  fois..,. 

130,  fo  222  V*.  «L'oroison  de  la  letanie, «com- 
mençant : 

Diex  qui  es  sans  fin  et  sans  inicion 
Qui  toute  créature  as  en  subjection. 

131,  f»  222  V».  «  Une  branche  d'armes.  » 

132,  f"  223. «Un  enseignement  à  preudomitie,»» 
commençant  : 

Tulles  uns  maistres  moult  senc« 
Diit  t^iè  1i  hortt  a'Mt  mie  nés... 


Jul).,  Jong).  e(  trouv,,  p.  26, 


Inédit  (154  vers). 

Jub.,  Nouv.  Rec,  H,  p,  291. 

Jub.,  Nouv.  Rec,  H,  p,  257. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv.,  p.  110. 

Méon,  II,  ]).  445. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv.,  p.  124. 

Jub.,  Nouv.  Rec,  II,  p.  124. 

Méon,  II,  p.  287. 

Méon,  I,  p.  238. 

Méon,  I,  p.  451. 

Méon,  I,  p.  153. 

Méon,  V,  p.  404. 

Roquefort,  Etat  de  la  poésie 
françoise  aux  xii«,  xni*  et 
Xïv*  siècles.  1811,  p.  147. 


Inédit  (80  vers). 
Jongleurs  et  trouv.,  p.  147. 


Inédit  (14  quatraini). 


Inédit  (123  vers). 

Jub, ,  Jongl.  et  trouv.,  p.  18îî. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv.,  p.  46- 

Méon,  II,  p.  99. 

Jub.,  Jongl.  et  Ir.,  p.  177. 

Jub.,  Jongl.  et  tr.,  p.  170. 


Inédit  (140  vers). 


Inédit  (26  vers). 

Jub.,  Jongl.  et  trouv.,  p.  73. 


Inédit  (50  vers). 


ANCIliNS. 


411 


133,  f"  '223. M  Le  Chincheface,  ».  commençant  : 

Oiez  communément,  oiez 
El  de  parler  vous  amoiez..  . 

134,  f"  223  v°.  «  Le  Jugement  Salomon.  » 

135,  P  224  v".  «  De  Dame  Guilc.  » 

136,  f"  225.  «  Salu  d'amours,  « 

137,  f°  225  \°.  «  Concile  d'apostoile.  » 

138,  f*  226  v".   «  La  Patenostre  en  françois  ,» 
commençant  : 

Pater  noster  vrais  pères  qui  es  sires  del  monde. 
Qui  tes  amis  garis  de  la  prison  parfoude.... 

139,  f*  227  v°.  «  D'Estula.  » 

140,  P  228  v".  «  Du  vilain  qui  gaaigna  Paradis 
par  plait.  » 

141,  fo  229  v**.«DeBrunainla  vache  au  prestre.» 

142,  f"  229  v".  «Duprestrequi  ot  mère  à  Porce.  » 

143,  f  230  V.  «  Du  Fevre  de  Creeil.  » 

144,  f°  231  v».  «  La  bataille  des  vins.  » 

145,  fo  232  V.   «  Les  mousùers  de  Paris  •. 

146,  P"  233.  «  La  maie  honte.  » 

147,  f  233  v°.  «  Le  despit  au  vilain,  s 

148,  P  234.  «DuCuvier.  v 

149,  fo  235.  "  Du  prestre    et  des  .n.  ribaus,  « 
commençant  : 

Qui  biaus  mos  set  conter  et  dire 
Il  ne  les  doit  pas  escondire.... 

150,  f°  236.  «  De  la...  noire.  » 

151,  f  237.  «  Des  Cornetes.  » 

152,  fo  237  vo.  «  De  Guiersay.  » 

153,  f°238  V,  «  Des  .m.  boçus  menesterels.» 

154,  f°  240  «  Des  n  amans.  »> 

155,  f*  240  v'.  «  Le  blastenge  des  famés.  » 

156,  f*  241.  «  Des...  ,  »  commençant  : 

Seignor  qui  les  bons....  savés 
Qui  saves  que  li....  est  tels.... 

157,  f"  2il  vo.   «  De  l'enfant  qui    fu  remis  au 
soleil.  » 

1.58,  f"  242.  «  Le  Sa!ut  d'Enfer.  » 

159,  f  242  v».  «  Du  vilain  de  Bailluel.  » 

160,  f°  243.  «  De  la  goûte  en  laine.  •> 

161,  f°  243  v».  «  De  gentillesce.» 

162,  i"  244  vo.  «  De  Pierre  de  la  Broche.  » 


163,  f**  246.  «  Les  Crieries  de  Paris.  » 

164,  f°  247.  «  La  Patenostre  d'amours.  » 

165,  f"  247  V».   «  Le  dit  de  fortune  Moniot.  » 

166,  f»  248  vo.  «  Des  .n.  chcvaus.» 

J67,  f»  249  v*.    m  De»  chevaliers,    drs    r  er.v  et 
des  villairlit.  * 


Jub. ,  iVIptères  inëd.  du  xv* 
siècle.  1837,  I,  p.  390. 

Méon,  IV,  p.  440. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv  ,  p.  63, 

Jub.,  Jongl.  et  trouv.,  p.  49. 

Crapel.,  Proverbes  et  Dicton» 
popul.,  Paris,  1835,  [).  l. 


Inédit  (22  quatrains). 
Méon,  I,  p.  393. 

Méon,  II,  p.  lli. 

Méon,  I,  p.  25. 

Méon,  1,  p    190. 

Méon,  II,  p.  265. 

Méon,  m,  p.  152. 

Méon,  IV,  p.  287. 

Méon,  1,  p.  204. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv.,  p.  107. 

Méon,  I,  p.  91. 


Inédit  (281  vers). 

Méon,  I,  p.  440. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv.,  p.  87. 

Jub.,  OEuv.de  H.,  H,  p.  435. 

Méon,  I,  p.  245. 

Jub,,  Jongl.  et  trouv.,  p.  1 19. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv.,  p.  75. 


Inédit  (56  vers). 

Méon,  I,  p.  215. 
Jub.,  Jongl.  et  trouv.,  p.  43. 
Jub.,  Nouv.  Rec,  I,  p.  312. 
Jub.,  OEuv,  de  I\.,I,  p.  475. 
Jub.,  Nouv,  Rec,  II,  p.  50. 
Jub.,   «  La  Complainte  et  le 

Jeu  de  Pierre  de  la  Broce.  » 

Paris,  1835,  p.  23. 
Méon,  IV,  p.  276. 
Méon,  II,  p,  441. 
Jub.,  Nouv.  Rec. ,  1 ,  p.  195. 
Méon,  I,  p.  197. 


Méôn,  I,  p.  28. 


4i2 


FONDS 


168,  f°  250.  «  Complainte  d'ainors  ,  b   commen- 
çant : 

Dame,  belle,  bon  jor  vous  doinst 
Li  sains  espirs  qui  vous  pardoinst — 

169,  f"  250  v°.  «  Uns  jeus  «C'est  le  commence- 
ment tle  celui  d'Adam. 

170,  f"  251  v°.  «  Du  leu  et  du  l'oue.  » 

171,  f"  252.  •«  De  honte  et   de    puterie,»  com- 
mençant : 

Oï  avez  parler  des  son{>e$ 

En  Fabliaus,  en  maintes  menson{;es. 

172,  f°  252  v».  «Le    chastiement  des    clers,» 
commençant  : 

Mon  cuer,  triste  penssis  me  semont  que  je  die 
Du  clergic  que  je  voi,  qui  laidement  folie. 

173,  f»  253.  «  Hequeste  et  complainte   et  re- 
gres,  »  commençant  : 

Ma  douce  amie,  salut  s'il  vous  agrei, 
V^ous  manderai  qui  qu'en  doie  avenir. 

174,  f°  253  v».  «  La  compaignie  Renart.  » 


175,  f°  253  v"  tt  Complainte    d'amors ,  »    com- 
mençant : 

Celui  qu'amors  conduit  et  maine 
En  {jrant  destrece  et  en  grant  peine. 

176,  f"  255.  «  Le  dit  de  Peresce.  » 

177,  f"  256.  «Du  faucon  lanier,  »  commençant: 

Au  biau  faucon  lanier  mauves 
Resauble  maint  homme  de  fès.... 

178,  f°  256.  «  Salut  d'amors  ,  »  commençant  : 
Por  mon  cuer  resbaudir  et  pour  reconforter 
Et  por  moi  ensement  me  convient«il  trouver... 

179,  f°  256  v°.  «  L'arriereban  d'amors,  »  com- 
mençant : 

E  donc  cuers,  douce  amie  très -douce  créature, 
Je  vous  aim  de  bon  cuer  loial  outre  mesure, 

180,  f°  257  V»,  «Le  Mariage  des  .vu.  ars.» 

181,  f  259.  «  De  l'eschacier.  » 

182,  f"*  259  v°.  «  Les  geus  d'aventure.  i> 

183,  fo  260  V.  «  La  prière  du  sanc  Jhesu-Crist,« 
commençant  : 

Benéois  sanc ,  benéois  corps 
Qui  en  la  crois  espandi  fors... 

184,  f°  261  v°,  «La  bible  au  seignor  de  Berze, 
chastelain.  n 

185,  f°  265  v".  «  Des  deus  changeors.  » 

186,  f°  267.  «Complainte d'amors,  »  commen- 
çant : 

J'ai  apris  à  bien  amer 
Dex  m'en  laist  joïr.... 


Inédit  (76  vers). 

MM.   Francisque    Michel    et 

Moumcrqué,  Théâtre  frjinç. 

au  moyen  âge.  1839, 1,  p. 55. 
Méon,  I,  p.  53. 


Inédit  (90  vers). 


Inédit  (15  quatrains). 


Inédit  (32  vers). 

Chabaille,  Supplément  au  ro- 
man du  Renart.  Paris,  1835. 
p.  107. 


hiédit  (238  vers). 

Jub.,  Nouv.  Rec,  II,  p.  58. 

Inédit  (44  vers). 
Inédit  (11  quatrains). 


Inédit  (14  quatrains). 

Jub.,  «  La  bataille  et  le  ma- 
riage des  .VII.  arts.  »  Paris, 
1838,  p.  47. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv.,  p.  158. 

Jub.,Jongl.  et  trouv.,  p.  151. 


Inédit  (180  vers). 

Méon,  IV,  p.  394. 
Méon,  I,  p.  254. 


Inédit  (160  vers). 


ANCIENS. 


413 


187,  f^  2G8.  «  Du  tk'iiier  et  do  la  l>n-bis.  » 

188,  f«  ^269.  »  Salut  d'auiors.  » 

189,  f°  271.  «Salul  d'auiors  »  et  «  la  réponse  de 
la  damoiselle,  »  commencçant  : 

Amors  qui  m'a  en  sa  justise 
Et  mes  cuers  qui  s'entente  à  mise... 
Ce  sont  deux  chansons  avec  refrain,  dont  le 
dernier  mot  sert  de  début  au  couplet  suivant. 

190,  f"  272  V.  «  Prière  Nostre  -Dame,  »  com- 
mençant : 

Tant  ai  par  maintes  fois  parlé  de  vanité 

Et  tante  ouvraigne  faite  plaine  de  grant  viuté. 

191,  f°  273  v».  «Salut  d'amors,»  commençant  : 
Dame  plesant  et  sage  de  toz  biens  doctrinée 
Bien  pcrt  à  vo  semblant  que  soiez  moult  sence. 

192,  f°  274.  «  La  patenostre  farsie ,  »  commen- 
çant : 

Pater  noster  doit  cliascun  dire 
A  Dieu  et  crier  biaus  dons  sire.... 

193,  f°  274.  «  La  complainte  d'amors,  »  com- 
mençant : 

Or  mestuet  saluer  celé  que  je  désire 
Et  moi  esvertuer  por  sa  grant  bonté  dire.. 

194,  f°  275.  «  Li  confrère  d'amors,»  commen- 
çant : 

Li  confrère  d'amours  tuit  à  moi  entendez 
Cil   qui  dedenz  vos   cuers  les  maus  d'amors 
sentez.... 

195,  fo  275  V.  «Le  dit  du  buffet,  » 
19G,  fo  277.  «  Du  sot  chevalier.  « 

197,  f°  278  v°.  «  Des  Taboureurs.  » 

198,  f°  279 v°.  «Salut  d'amors,»  commençant: 

Douce  dame  salut  vous  mande 
Je  qui  sui  comme  la  limande.... 

199,  f*  280.  «  De  la  Larguece,»  par  Arcevesque. 

200,  fo  281  v°.  «  Le  credo  à  l'userier.  » 

201,  f"  282  v».  «  Le  dit  des  marchéans.  » 

202,  fo  283  v».  «  La  Vie  Saint  Elysabel.  » 

203,  f  294  V».  «Du  Soucretain   et  de  la  famé 
au  chevalier.  » 

204,  f°  298  v°.  «  Le  miracle  de  Théophile.  » 

205,  f°  302  v°.  «  La  complainte  d'Outremer.  » 

206,  f°  304  V».    «De  Mou  seignor    Giefroi  de 
Sargines.  » 

207,  f«  304  v°.   «  La  griesche  d'esté.  » 

208,  f«  305  V».  «La  çriesche  d'yver.  » 

209,  f»  305  V.   .  De  la  damoiselle  qui  fist  les 
B  .m.  tours  entour  le  moslier.  n 

210,  f°  30G   v°.  «  De   monseignor  Anseau  de 
.  Lille.  . 

2tl,f"309v°.  «  Des  Jacobins.  » 


Jub.,  Nouv.  Rec,  II,  p.  2(>4. 
Jub.,  Nouv.  Rec,  11,  p.  235, 


Inédit  (40  couplets). 

Inédit  (22  quatrains). 
Inédit  (11  quatrains). 

Inédit  (10  si.vains). 

Inédit  (15  quatrains). 


Inédit  (12  couplets  de  5  v.). 

Méon,  I,  p.  264. 

Méon,  II,  p.  255. 

Jub.,  Jongl.  et  trouv.,p.  165 


Inédit  (9  douzains). 
Jub.,  OEuv.deR.,11,  p. 471, 
iMéon,  11,  p.  106. 
Crapelet,  Proverbes  et  dic- 
tons populaires,  p.  159. 
Jub.,OEuv.deU.,  II,  p.  151. 

—  I,  p,  302. 

—  II,  p.  79. 

—  1,  p.  91. 

—  I,  p.  64. 

—  I,  p.  25. 

—  I,p.30. 

—  1,  p.  295. 

—  1,  p.  87. 

—  1,  p.  175. 


4M 


FONDS 


•JI2,  {"  .'307  v».  «  Uf  la  desioidc  cl.-  r.aiivtrsiK: 
et  tli's  Jacobins.» 

213,  f"  307  v°.  «Le  mariage  de  Rustebeiif.  » 

214,  f"  308  V.  «  La  complainte  Rutebeuf.  » 

215,  f' 309  V.    «  La  voie  de  Paradis.  » 

216,  f»  314.    «Du  Pbarisian.  » 

217,  f"  314  v«.  M  Des  ordres.  « 

218,  f"  315.  «  Le  pet  au  vilain.  • 

219,  f°  315  vo.  «  De  Brichemer.  » 

220,  f"  315  v».  «  De  mestrc  Guillaume  de  Saint 
Amor.  » 

221,  f»  316  v».   «  La  vie  Sainte  Marie  l'Egyp- 
tiene.  » 

222,  f°  323.   «  La  desputizou  de  Chariot  et  du 
barbier.  » 

223,  fo  323  v".  «  Les  plaies  du  monde.  » 

224,  f°  324.  «  De  mestre  Guillaume   de  Saint 
Amour.  » 

225,  fo  325.  «  Des  règles.  » 

226,  f°  325  V.   «  La  complainte  de  Constanli- 
noble.  r 

227,  f"  326  v».  «  La  bataille  des  vices  contre  les 
vertus. » 

228,  f°  328.  «  L'ave  Maria  Rutebeuf.  » 

229,  f»  328  v».  «  Renart  le  bestourné.» 

230,  f°  329  V.  «  De  Frère  Denise.  » 

231,  f»  331.  «  De  l'estat  dou  monde.  » 

232,  f°  332.  «  La  mort  Rustebeuf.  » 

233,  f"  332  v°.«Lefablel  de  la  crote,»  commen- 
çant : 

A  qui  que  il  soit,  lait  ne  bel 
Comencier  vous  vueil  .1.  fablel.-. 

234,  f°  333.  «  De  l'Escuiruel.  » 

235,  fo  334.  ■  Doctrinal  le  Sauvage.  » 

236,  P  335  v°.  «  La  Cantepleure.  » 


237,  f°  336  v°.  «  Du  triade  et  du  venin.  - 

238,  f"  338.  «  De  la  foie  et  de  la  sage.  » 

239,  f"  339  V,  ..  Des  .vi.  manières  de  fols. 

240,  f*»  340  V,  «  Les  Regres  au  roi  Loeys  •» 


2il,  f°  341  v"*.  «  De  la  Synagogue  ,  »  commen 

çant  : 
De  lor  mençonges  vuelenl  vivre  li  mençoogier. 
Plusor  par  lor  menconges  font  lor  vi*  alongier. 
243,  f°  342  vo.   «De  Renart  de  Dantmartjn,i 
commençant  : 

Oiez  une  tençefi  qui  fu  faite  pieça 
Mise  fu  en  escrit  du  lens  de  lors  en  ca 


.lub.,OKuv. 

aeR.,i,  p.  U;. 

— 

I.  p.  5. 

— 

I,  p.  13. 

_ 

II,  p.  24. 

— 

1,  p.  203. 

— 

I,  p.  170. 

— 

II,  p.  280. 

— 

I,  p.  208. 

— 

I,p.71. 

— 

H,  p.  106. 



ï,  p.  212. 

— 

I,  p.  226. 



I,  p.  78. 

— 

I,  p.  188. 

— 

I,  p.  100. 



II,  p.  .56. 

— 

",p.l. 

— 

I,  p.  196. 

_ 

1,  p.  260. 

— 

I,p.2l8. 

— 

I,  p.  35. 

lacdit  (62  vers). 

Mron,  II,  p.  187. 

.ïub.,  Nouv.  Rec,  II,  p.  150. 

Publiée  par  M.   Henri  Mon- 

nin.  Lyon,  in-S»,  1834;  el 

par  M.  Jubiual,  OKuvr.  de 

Rutebeuf,  1,  p.  399. 
Jub.,  Nouv.  Rec.,  l,  p.  360. 
Jub.,  Nouv.  Rec,  II ,  p.  73. 
Fr.  Michel..,. 
M'*  de    Villeneuve  -  Trans  , 

«Vie  de  saint-Louis.»  1839. 

Tome  III,  Notes. 


Jub.,  Mystères  inédits  du  xv« 
siècJ,  Paris,  1839,  II, p.  404. 


Inédit  (30  qualraisis). 


ANCIKNS. 


4iô 


243,  i^  343.    «  Ùu  dii   d'aveiiiiaes,  >•   ruinineH- 
çant  : 
Or  escoulés  seiynor  et  si  ne  vous  ciuioii' 

Se  por  moi  déporter  entre  vous  m'esbaiioic.    Inédit  (44  quatrains), 
24i,  f°3i4.  «  De  Gautier  d'Aiipais.  »  Francisque  Michel,  Homan*, 

Lais  et  fabliaut,  n'  III,  Pa^ 
ris,  1835. 

245,  (°  348.  «  Ou  Vair  Palefroi.  »  Méon,  IIÎ,  p.  164- 

246,  f"  355.  «Complainte  d'amors  ,  »  rommen- 
çant  : 

«  Il  est  resons  que  cil  se  laisi' 

««Qui  ne  set  dire  riens  qui  plaise...  Inédu  (1507  vers). 


Le  cahier  qui  suivoil  immédiatement  le  feuillet 
362,  aujourd'hui  dernier,  contenoit  les  pièces  sui- 
vantes indiquées  sur  la  marge  inférieure  de  ce 
même  feuillet  : 

«  D'Audigier. 

»  Des  Mesdisans. 

>'  Du  croisié  et  du  descroisié. 

»  La  patenostre  glosée. 

»  Salut  d'amours. 

»  Le  comencement  des  secrès  de  phisique.  » 

Ainsi,  ce  précieux  volume,  si  utilement  consulté 
depuis  Barbasan,  et  si  souvent  cité  par  tous  ceux 
qui  ont  étudié  l'histoire  littéraire  du  xin*  siècle, 
contient  dans  son  état  actuel  deux  cent  quarante- 
sept  morceaux  de  poésie,  pieux  ou  moraux ,  ou  sa- 
tiriques ou  erotiques,  ou  bien  enfin  obscènes.  Cette 
collection  forme  plus  de  70,000  vers.  H  reste  en- 
core à  publier  cinquante-cinq  de  ces  2i7  pièces,  sur 
lesquelles  ,  dix-neuf  dévotes  et  six  très-obscènes. 
Mais  elles  oflrent  peu  d'intérêt  sous  le  double  aspect 
de  l'histoire  et  de  la  littérature;  cependant  comme 


416  FONDS 

monumens  de  la  belle  langue  du  xiii*  siècle,  elles 
mériteroient  encore  d'être  publiées.  Elles  com- 
prennent 12114  vers.  Le  travail  que  j'offre  aujour- 
d'hui ne  sera  pas  inutile  à  ceux  qui  voudront  s'oc- 
cuper d'en  donner  une  édition. 

1N°7218*. 

8-47.  TRAGICOMÉDIE  EN  CINQ  ACTES  DE  LA  GAULE  OB- 
TENANT DU  JEUNE  ROI  CHARLES  IX  LA  FIN  DE  SES 
MISÈRES.  —  ÉGLOGUE  DE  LA  RÉCEPTION  DE  PAN 
(CHARLES  IX),  PAR  LES  DIVINITÉS  CHAMPÊTRES  d'a- 
NET. 

Volume  iii-fOpaivo  de  27  feuillets  papier  à  lignes  longues  ;  xvi*  siècle. 
Couvert  en  parchemin  blanc. 

Fonds  de  Mesraes,  n°  563. 

Très-bonne  écriture  contemporaine.  Ces  deux 
pièces  dramatiques  n'ont  pas  de  titre.  La  première 
commence  par  un  prologue  de  24  vers  adressé  au 
roi.  Les  douze  derniers  résument  le  sujet  de  l'œu- 
vre et  rappellent  assez  bien  les  affectations  poéti- 
ques de  notre  temps  ; 

Or  la  Gaule  plaignant  sa  fortune ,  l'Europe 
La  viendra  consoler ,  et  toutes  deux  en  trope 
Yi  ont  au  Temps  qui  forge  à  la  Gaule  des  cas 
Plus  estranges  encor  qu'au  premier  n'estoient  pas. 
Elle  fait  assembler  ses  estats;  lesquels  tâchent, 
Mais  en  vain ,  la  priver  des  ennuys  qui  la  fâchent. 
Lors  sortent  les  effets  que  le  temps  a  produits. 
Enfin  sera  la  Gaule  en  repos  et  sans  bruicts. 
De  quoy  louant  le  Roy  et  la  Royne  sa  mèr© 


ANCIENS.  417 

Avec  joye  et  triomphe  en  rendront  à  Diez  gloire  (1) , 
Le  priant  de  vouloir  maintenir  ceste  paix 
Et  de  rendre  le  Roy  immortel  à  jamais. 

Ce  prologue  est  suivi  d'un  argument  en  prose, 
puis  du  nom  des  personnages ,  savoir  :  «  La  Gaule, 
»  —  l'Europe,  —le  Chœur,  — le  Temps,  —  forge- 
»  ron,  —  r Estât  de  noblesse,  —  celui  de  l'église,  — 
»  le  Plebée,  —  premier  soldat,  —  second  soldat,  — 
»  troisiesme  soldat ,  —  un  jeune  Roy ,  fils  de  la 
»  Gaule.  » 

Les  premiers  vers  sont  : 

Dieux  marins  et  terrains ,  puissances  des  hanlts  cieulx , 
Mânes,  toy  gouverneur  du  fleuve  Stigieux.  .  . 

Ces  citations  n'empêchent  pas  que  la  pièce  ne 
soit  recommandable ,  surtout  comme  ouvrage 
poétique.  Les  vers  sont  en  général  moins  latins^ 
moins  obscurs  et  plus  harmonieux  que  ceux  de 
Ronsard  et  de  Jodelle.  J'ignore  à  qui  nous  devons 
en  accorder  l'honneur  ;  mais  il  est  certain  que 
cette  tragicomédie  fut  composée  et  sans  doute  jouée 
dans  les  premières  années  du  règne  de  Charles  IX. 

L'églogue  ou  pastorale  qui  suit  la  tragicomédie 
me  semble  encore  d'un  style  plus  élégant  et  meil- 
leur. Les  personnages  sont  :  Paies ,  —  Flore ,  — 
Bertin  le  berger,  —  la  nymphe  Bazoche,  —  Annet, 
pasteur  des  troupeaux  de  Pan,  —  et  Pan,  dieu  des 
pasteurs.  Premiers  sont  : 

Ave ,  Flore ,  tu  sois  la  mieux  que  bien  venue  I 

Mains  jours  se  sont  coulez  que  mez  yeulx  ne  t'ont  vue.  .  . 

(1)  On  prononçoit  alors  glaire. 

Vf.  27 


A \ 8  FONDS 

jNous  recommandons  ces  deux  pièces  a  ceu\  qui 
recherchent  les  origines  du  théâtre  moderne. 

N°  7218  \ 

848.  DISCOURS  DE  LA  SERVITUDE  VOLONTAIRE  PAR 
ETIENNE  DE  LA  BOÉTIE  *,  AVEC  DES  ESSAIS  DE  RÉ- 
FUTATION, PAR  HENRY  DE  MESMES. 

Volume  in-fo  mediocri  de  32  feuillets  écrits  sur  papier  à  lignes  longues  ; 
xvi«  siècle.  Couvert  en  parchenoin. 

Fonds  deMesmes  ,  n«  561. 

Ce  traité  n'a  pas  ici  de  titre;  comme  la  tran- 
scription est  ancienne,  et  peut-être  du  temps 
de  Fauteur,  il  pourroit  bien  fournir  de  bonnes  va- 
riantes aux  impressions  qu'on  en  a  faites  à  diffé- 
rentes époques.  Premiers  mots  : 

D'avoir  plusieurs  seigneurs  aucun  bien  je  n'y  voy  : 
Qu'un  sans  plus  soit  le  maître ,  et  qu'un  seul  soit  le  Roy. 

Ce  morceau,  d'une  excellente  écriture,  tient  les 
25  premiers  feuillets.  Il  est  suivi  d'un  «  Extrait  du 
«livre  de  la  Boitie  pour  y  respondre.  »  —  F*"  30. 
«  Contre  la  Boitie.  »  C'est  un  amalgame  d'autori- 
tés anciennes  contre  les  principes  de  La  Boétie  ; 
et  tous  ces  essais  sont  de  la  main  de  Henry  de 
Mesmes. 


ANCIENS.  4l9 

lN°72i9. 

849.     OEUVRES     COMPLÈTES    d'eUSTÂCHE    DESCHAMPS, 

DIT  MOREL. 

Volume  in-4<*  raaguo  vélin  de  12  feuillets  non  chiffrés  et  de  581  feuil- 
lets anciennement  numérotés,  à  deux  colonnes;  commencement  du  xv« 
siècle.  Relié  en  maroquin  rouge  aux  armes  de  France  sur  les  plats ,  au 
chiffre  de  Louis  XVIII  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n"  457.— Ane.  catal.,  n"  293.  — ■  Sainte-Palaye, 
uot.  579. 

Cet  énorme  volume  a  été  décrit  avec  beaucoup 
de  soin  par  feu  M.  Crapelet ,  en  tête  de  la  belle 
édition  qu'il  a  donnée  des  œuvres  choisies  d' Eus- 
tache  Deschamps  (1).  Nous  y  renvoyons  nos  lec- 
teurs ainsi  qu'à  la  brochure  supplémentaire  que 
l'illustre  imprimeur  a  publiée  sur  le  même  sujet 
en  4834.  Cependant  M.  Crapelet  nous  a  laissé  quel- 
que chose  à  faire  :  c'est  une  note  des  différons 
genres  d'ouvrages  renfermés  dans  le  m  se.  7219. 
Nous  allons  la  donner  sommairement ,  sans  nous 
arrêter  comme  on  le  pense  bien  à  chacune  des  di75 
ballades,  des  171  rondeaux,  etc.,  etc. 

Voici  d'abord  la  rubrique  placée  au-devant  de 
la  table  générale,  f°  1.  «  En  ces  présentes  rubiiches 
»  sont  les  refrains  de  toutes  les  balades  et  chan- 

(1)  Poésies  niorales  et  historiques  d'Ëustache  Deschamps,  écnyer , 
huissier  d'armes  des  rois  Charles  V  et  Cliarles  VI ,  châtelain  de  Fismes 
et  bailli  de  Sentis;  publiées  pour  la  première  fois  d'après  h;  manuscrit 
de  la  Bibliothèque  du  Roi,  avec  un  précis  historiqu*^  et  littéraire  sur 
raufeur.  Paris,  IH.'iî». 

27. 


420  FONDS 

»  çons  roiaulx,  et  les  premiers  vers  de  tous  les  ron- 
»  deaux  et  virelays  eslans  en  ce  présent  livre,  selon 
»  l'ordre  de  l'A,  B,  C.  Avecquespluseurs  laiz,  trait- 
»  liez, lettres missibleSjCommissionsetautres choses 
»  estans  en  ce  présent  voluniine,  comme  il  pourra 
*  apparoir  par  ces  présentes  rubriches ,  et  par  le 
»  procès  dudit  volume,  fait  par  Eustî^che  des  Champs 
»  dit  Morel,  escuier,  huissier  d'armes  du  roy  nostre 
»  sire,  chastellain  de  Fismcs  et  son  bailli  de  Senlis. 
»  Et  entre  les  autres  choses  y  a  deux  traicliez  ,  cellui 
»  de  la  fiction  du  lyon  et  l'autre  du  mi  rouer  du 
»  mariage,  non  complez  pour  la  mort  qui  trop  tost 
»  lui  survint.  Dieux  ait  pité  et  mercy  de  l'anie  de 
j»  lui  !  Amen.  » 

Suit  la  table  par  ordre  alphabétique  des  refrains 
de  1175  ballades,  dont  l'indication  finit  au  f»  9  v*"; 
puis  la  liste  alphabétique  de  171  rondeaux;  fo  11  r^ 
des  80  virelais;  f*'  11  v**  de  14  lais,  savoir  :  du 
désir  d'amours,  —  Amoureus,  —  de  Franchise, 

—  de  Vaillance,  —  des  .xn.  estas  du  monde,  — 
de  Fragilité  humaine,  —  de  Plour,  —  du  Roy , 

—  du  bon  connestable,  —  du  Département,  —  Pé- 
rilleux, —  de  la  fiction  de  l'aigle  romaine  au  gou- 
vernement des  Princes;  —-  contre  la  mort,  —et  de 
la  Nativité  de  Notre  Seigneur.— etc. 

On  trouve  dans  cette  table  l'indication  de  toutes 
les  principales  pièces  de  cet  énorme  recueil  ;  au  lieu 
de  la  transcrire,  je  vais  rappeler  les  morceaux  qui 
intéressent  l'Histoire  contemporaine,  et  que  M.  Gra- 


ANCIENS.  421 

pelet  n'a  pas  publiés.  Ainsi  :  fo  i.  Ballade  sur  la  mort 
du  bon  preudome  et  chevalier  Sampy.  Ce  guerrier 
est  fameux  dans  les  récits  de  Froissart,  mais  il  est 
oublié  dans  toutes  nos  biographies  dites  univer- 
selles ,  d'ailleurs  si  incomplètes  pour  ce  qui  touche 
aux  anciennes  gloires  littéraires  et  civiles  de  la 
France.  Voici  la  ballade  d'Eustache  Deschamps  : 

S'Argus  qui  ot  cent  yeux  pour  regarder, 
Et  Lins  qui  voit  sur  toute  beste  mue , 
Et  Alplieus  qui  ne  se  pot  garder 
D'Arethusa  qu'il  cliaça  toute  nue 
Ou  fleuve  où  elle  baignoit , 
Tant  que  tous  deux  en  plours  convertissoit , 
Ne  cessoient  tous  de  plourer  ainsi , 
A  fort  plourer  la  mort ,  ne  souffiroit 
Le  bon  prodomme  et  cbevalier  Sampy. 

Car  salges  fu,  à  ses  fais  regarder, 
La  frontière  a,  devers  Guines,  tenue, 
Pour  son  Seigneur  saigement,  sans  errer, 
Ne  qu'à  son  temps  forteresce  ait  perdue , 

Guines,  Calais  le  doubtoit. 
Car  saigement  tous  ses  faiz  emprenoit, 
Et  maintes  foys  les  Anglois  desconfy, 
Gravelingues  leur  basti  en  temps  froit, 
Le  bon  prodomme  et  cbevalier  Sampy. 

Et  le  cbasteau  de  L'Escluse  sur  mer 
Dreça  et  fist,  Ardre  a  bien  maintenue. 
Et  Andruicii  et  Leplanque  ordonner 
Sceut  bien  aussi  garder  la  gent  menue; 

Li  roys  amer  le  devoit, 
Picardie  bien  plaindre  le  devroit, 
Thérouenne ,  Saint-Omer  et  aussi 
Flandre  et  Artois  et  ebascun  qui  congnoit 
Le  bon  prodomme  et  chevalier  Sampy. 

Prince  en  honneur  voult  tousjours  labourer 
Et  loyaument  tout  son  temps  vous  serv 


4i2 


Sans  giaiit  Une  ne  Iresor  acqiiesler 
Le  bon  proilommc  et  chevalier  Sampy. 


Ce  bon  chevalier  de  Sempy  ou  Sampy,  dont  le  nom 
se  perdit  plus  tard  dans  la  maison  de  Groy ,  vivoit 
ehcore  en  1382 ,  puisqu'alors  il  contribua  au  bril- 
lant succès  de  la  campagne  de  Flandre  par  la  ma- 
nière dont  il  défendit  le  pont  de  Comines  dont  le 
connétable  de  Clisson  lui  avoit  confié  la   garde. 
L'année  suivante  Charles  VI  lui  fit  un  présent  ma- 
gnifique ainsi  motivé  dans  une  lettre  adressée  aux 
généraux  conseillers  sur  le  fait  des  aydes  ordonés 
pour  la  guerre  :  «  Pour  considération  des  bons  et 
»  notables  services  que  nous  a  fais  en  nos  guerres, 
»  et  par  especial  en  la  dernière  chevauchée...  faite 
»  en  Flandres,  et  en  la  prise,  fortification  et  empa- 
»  rement  de  Gravelingues ,  nostre  ami  cl  féal  che- 
»  valieret  conseiller  le  sire  de  Sempy. ..  Considerans 
»  aussi  les  grans  paineS  et  travaux,  frais  et  dépens 
»  qu'il  luy  a  convenu  supporter  en  ceste  année  pour 
»  le  fait  de  la  reformation  des  parties  de  Picardie... 

»  A  iceluinous avons  donné  et  donnons  la  somme 

»  de  deux  mille  francs  d'or..  Donné  à  Beauté  sur 
»  Marne  le  xv^  jour  de  janvier  l'an  de  grâce  1383  » 
(vieux  style).  En  1386,  Charles  VI  le  lit  encore 
rembourser  d'une  somme  de  quinze  cents  francs 
qu'il  avoit  prêtée  «  pour  faire  plusieurs  ouvrages  à 
«  Gravelingues  et  Andruit.  »  Lettre  du  19  mars  1335 
(V.  S.).  —  Cesdelix  pièces  et  plusieurs  autres  sont 
conservées  dans  le  cabinet  des  titres  de  la  B.  R. 


ANCIEiNS.  4'2t3 

Fo  11.  Ballade  sur  la  mort  de  Miles  de  Dormans, 
évêquede  Béarnais,  dont  l'auteur  nous  fait  mieux 
connoître  les  mœurs  que  tous  les  autres  historiens. 
Voici  les  deux  derniers  couplets  : 

Qui  à  son  temps  a  tenu  belle  salle. 
Chancelier  fu  de  la  court  souveraigne, 
Bons  clers  et  grans  et  sans  manière  maie, 
Doiilz  et  courtois,  sans  pensée  vilaine. 
A  Rosebech  fut  armez  sur  la  plaine, 
Contre  Flamens  où  li  conflis  fu  faiz, 
Cbascuns  rassoUbs  fu  de  coupe  et  de  paîiie  , 
Du  noble  Mile  evesque  de  Beauvais. 

Avec  le  roy  qui  leur  orgueil  ravale 
Fu  ce  prélat  Per  de  France  en  demaine, 
Devant  Bourbourc  et  Audain  en  Itale, 
Nobles  gens  ot  tondis  en  sa  compaigne, 
Chiens  et  oyseaulx;  larges  com  Charlemaigne, 
Kn  tous  estas  fu  puissans  et  parfais , 
Tant  qu'on  parloit  bien  loin  en  Alemagne 
Du  noble  Mile  evesque  de  Beaiivais. 

F«  '22  \«.  Ballade  violente  contre  la  ville  de  Gand, 
après  la  bataille  de  Rosbeck.  F^  24.  Autre  pour 
demander  «  Quatre  bernois  pour  la  tour  de  Fismes.  » 
Il  y  peint  fort  en  laid  les  ressources  et  les  agrémens 
de  cette  forteresse.  —  Autre  contre  le  parti  bour- 
guignon. —  F**  28.  Deux  ballades  sur  la  mort  de 
Guillaume  de  Machaut 


Vestez- vous  noir ,  pleurez  tous,  Champenois, 
La  mort  Macnaul  le  noble  rethorique. 

F**  29.  Autre  ballade  adressée  à  Macbaut  ;  il  lui  ap- 
prend qu'il  a  fait  accepter  un  de  ses  Dits  au  comte 
de  Flandres.  —  F°  32.  Sur  le  château  de  Goucy  : 


424  FOM)S 

Qui  vuel  terre  de  grand  déduit  savoir , 
Et  ou  droit  cuer  du  roiaume  de  France; 
Et  forteresce  de  merveilleux  povoir, 
Haultes  forests  et  estancs  de  plaisance, 
Aires  d'oiseaulx ,  pars  de  belle  ordenance 

Ou  pais  de  Vermandois, 
Devers  Coucy  acheminer  te  dois  ; 
Lors  des  terres  verras  la  nompareillc , 
Pour  ce  est  son  cri  :  Coucy  à  la  merveille  (1). 

Voy  Saint-Aubin  où  il  a  beau  manoir  (2), 
Aire  à  hérons  où  maint  faucon  se  lance . 
A  Foulembroy  (3)  puet  grant  sire  manoir, 
Dains  a  ou  parc ,  qui  moult  vault  de  finance, 
Ëaues  aussi  ;  et  que  vault  la  puissance 

De  la  tour  de  Coucioys, 
Et  du  chastel  qui  tant  est  lieux  adrois? 
De  Saint-Goubain  (4  durement  me  merveille, 
Pour  ce  est  son  cri  :  Coucy  à  la  merveille.  , 

Saint-Lambert  puet  tout  homme  recevoir; 
En  mi  Testanc  où  le  poisson  s'avance, 
Le  chastelain  puet  bien  la  chace  avoir. 
La  Fere  est  fort  pour  homme  de  vaillance, 
Oyse  l'enceint:  mais  mettre  en  oubliance 

Ne  vucil  Acy  ceste  fois , 
Ne  Gercies  (5) ,  pour  ce  dist  li  bon  rois  , 
Que  de  Coucy  ne  vit  euvre  pareille. 
Pour  ce  est  son  cry  :  Coucy  à  la  merveille. 

(1)  C'étoit  le  cri  de  guerre  des  seigneurs  de  Vervins.  Msc.  de  Jean 
le  Bouvier,  héraut  d'armes  de  Berry,  sous  Charles  VII. — Fonds  de 
Colbert,  n»  9653  5  5. 

(2)  Saint-Aubin  y  à  une  lieue  de  Coucy-le- Château.  Près  de  ce  village 
estl'endroit  encore  désigné  surlacartedeCassini^ou5lenomde^eowyoir. 

(3)  Folkmbray  ,  aujourd'hui  manufacture  de  bouteilles. 

(4)  Saint-Gobain  ,  autre  célèbre  manufacture  de  glaces,  dirigée  par 
mon  grand  ami  M.  Edouard  de  Nailly. 

(5)  Gersies,  s.  d.  Quiercy.  Carisiacum,  où  étoit  une  ancienne  et  cé- 
lèbre maison  royale. 


ANCIENS.  425 

—  F"  32  \°.  Quatre  ballades  contre  les  jurons.  La 
première  est  de  Dixm]) Mahieu^h  seconde  deCorbie, 
et  les  deux  dernières  d'Euslache  Deschamps ,  comme 
nous  l'apprend  le  rondeau ,  P  33  r«.  —  F**  34  v** 
contre  le  soulèvement  des  Bretons.  —  F°  36.  Deux 
ballades  sur  la  mort  de  Charles  V.  —  F°  37.  Trois 
ballades  sur  Paris,  dont  la  première  seule  a  été  pu- 
bliée par  M.  Crapelet.  —  Id.  Sur  Reims.  —  Fo  AA. 
Sur  la  mort  de  Bertrand  du  Guesclin ,  inédite. 

—  F°  53.  Pour  Philippe  duc  de  Bourgogne.  — 
F°  G2.  Ballade  au  célèbre  Geoffroi  Chancer  en  lui 
envoyant  ses  œuvres. 

F»  67.  «  Gy  s'ensuivent  pluseurs  lays,  et  pre- 
mièrement commence  le  noble  lay  de  vérité.  » 

Fo  81.  Traduction  en  vers  de  plusieurs  morceaux 
du  livre  d'Innocent  III  de  Miseria  hominis ,  avec 
le  texte  latin  en  regard  (voyez  notre  tome  IV, 
page  205;  et  tome  V,  additions  et  corrections). 

F^  102.  Gi  commencent  les  chançons  royaulx.  — 
«  F°  106.  Belle  ballade  sur  le  doux  pays  de  France.» 

—  F*"  110.  Sur  les  gens  de  guerre  qui  passoient  la 
Meuse  pour  aller  combattre  le  duc  de  Gueldres.  — 
Id.  Gontre  les  Anglois.  —  F°  114.  Sur  la  bataille 
de  Rosbeck,  avec  le  nom  des  principaux  capitaines 
qui  s'y  trouvèrent  (27  novembre  1382).  —  F°  116. 
Contre  le  carême.  —  F''  120.  Sur  du  Guesclin.  — 
F°  128.  Sur  la  sédition  des  Maillotins,  1^'  mars 
1382.  —  F°  134.  Nouvel  éloge  du  Vermandois,  à 
l'occasion  du  voyage  du  roi  à  Gouçy.  —  F°  158, 


4'2^  FOMbs 

Éloge  du  séjour  de  Cachant.  —  h\  159.  Adieux  à 
la  ville  de  Reims.  —  F"  161.  Sur  la  mort  de  Gui- 
ehart  d'Angle^  chevalier  anglois.  —  F«  162.  Sur  les 
jouîtes  du  16  février...  à  Paris.—  FM67.  Éloge  de 
INieppe  près  Casse!. 

F**  173.  «  Ci  commencent  Uondeaulx  et  virelays.» 
Yv  Adieux  â  Bruxelles.  —  F°  Î80  v".  Rondeau  sur 
Aricel  de  Lisle^  écuyter  du  Vexin.  — -  F°  181.  Sur 
le  diâteau  de  Clermont.  —  F°  182  v».  Sur  la  maisoh 
de  i\r  Jacques  à  Nourroy.  —  F»  183.  Trois  ron- 
deaux d'adieu  à  la  ville  de  ïroyes.  —  F**  189  v*.  Yi- 
relay  aux  Normands  pour  les  engager  à  être  fidèles 
au  roi.  —  F°  195.  SUr  les  piller ies  des  Bretons  en 
Champagne  qliand  ils  passoient,  avec  le  sire  de 
Coucy,  vers  l'Allemagne.  —  F"  203  v°.  Ballade  aux 
chevaliers  françois   croisés.  —  F"  204  v"  et  205- 

211.  Ballades  sur  les  coups  que  lui  ont  portés  des 
courtisans,  et  sur  sa  laideur.  Ces  plaintes  pittores- 
ques nousdonnent  Heu  de  croire  que  Deschamps  pas- 
soit  à  la  cour  pour  un  bouffon.  Toujours  raillé  pour  sa 
laideur  et  la  bizarrerie  de  son  esprit ,  il  en  avoit  pris 
gaîment  son  parti.  Ici,  il  donne  ses  malédictions â 
Hugues  d'Aï,  Prunelé,  Rosoy,  Garencières, Flori- 
gnjj  les  deux  Machaut,  Huet  d'Angenne,  Poitiers, 
Savoisy,  etc. ,  qui  le  battoient,  l'injurioient  et  ne 
cessoientdëlepoursuivre.  — F"206  \°,  221^*.  Sur  lés 
ennuis  de   la  campagne  de  Flandres.  —  F°  207- 

212.  Balladesiir  les  jurons  des  joueurs.  —  F°20B.  Il 
prie  le  roi  d'ordonner  à  Montagudelui  ^>àyèr  sfes  §a- 


ANCIENS.  4^7 

ges.  —Contre  le  pays  de  Brie.  —  F°  209.  Sur  sa  lai- 
deur. —  F"  240  \".  se  plaint  que  les  officiers  du  duc 
deTouraine  (dont  il  étoit  escuyer  d'escuyerie)  lui 
aient  rogné  20  jours  de  ses  gages  pendant  le  voyage 
d'Allemagne.  —  V^.  Sur  la  mort  de  la  fille  de 
Jean  de  Montagu  ,  à  l'âge  d'un  an  et  demi,  à  LoU- 
veciennes.  —  Il  demande  une  houppelande,  pour  se 
défendre  du  froid ,  pendant  qu'il  fera  le  guet  contre 
les  Gantois.  —  F°  244  \°.  Détails  de  chasse.  — 
F"  242.  Contre  M«  Mahieu  (sans  doute  le  poète). 
Supplique  au  nom  de  Jean  Tasle-Pln.  —  ïd.  et 
f**  382.  Contre  le  ..  de  Regnault  d'Angennes,  (il  y  a 
bien  loin  de  cette  ballade  aux  madrigaux  de  la  guir- 
lande de  Julie  d'Angennes).  —  F"  243.  Contre  les 
Flamands.  —  F°  244.  Sur  un  dîner  donné  par  les 
chevaliers  à  l'hôtel  d'Orléans;  (on  peut  conclure  du 
dernier  couplet  que  Deschamps  et  Mahieu  avoient 
dans  cet  hôtel  une  chambre  haute,  aU-dessus  des 
lieux  d'aisance  :  desus  la  chambre  aisie),  —  Contre 
les  mauvais  payeurs  de  Rethel.  —  F°  245.  Sur  les 
termes  de  marine.  —  Ballade  à  hou^.  —  F''  246. 
fl  se  plaint  de  sa  misère  et  se  prétend  digne  d'ê- 
tre nommé 

A  Reins  la  cité  '  110^^  Or> 

Cappitaine  de  la  foire  aux  chetifs. 

Fo  247.  Contre  le  mal  de  dens,  fort  bonne.  — 
Sur  le  pillage  de  Vertus  par  les  Anglois.  —  F  '  248; 
Contre  fingralitude  du  nouveau  roi,  à  l'égard  des 
servi leurb  de  son  péi^.  il  se  content(î  de  leur  pef* 


428  FONDS 

mettre  de  rester  à  sa  cour,  c'est-à-dire  il  leur  donne 

Boucltc  à  la  court  sans  rien  mettre  dedans. 

—  Des  façons  de  rire  et  de  manger  ridicules.  — 
F  219.  Plaintes  de  la  \ille  de  Vertus  sur  ses  désas- 
tres. —  F"  220-329.  Portrait  d'une  laide  femme. 

—  D'un  bon  et  d'un  méchant  varlet.  —  F°  223.  Sur 
l'élection  des  majeurs  du  Yexin ,  ballade  bouffonne. 

—  F°  224.  Requête  des  courtisans  chauves  au  roi, 
pour  avoir  des  bonnets.  —  Id.  et  f^  231.  Contre  les 
Anglois,  el  sur  leur  fameuse  queue.  —  F°  225. 
Adieux  à  Paris  en  partant  pour  le  Languedoc.  —  A 
un  pâtre  qu'il  nomme  gentis  roiSj  dus  de  Poligieres. 

—  F°226.  Conseils  aux  chauves.  —  F<'228.  Contre 
un  chevalier  qui  avoit  la  réputation  d'aimer  les 
dames  et  qui  avoit  épousé  une  femme  vielle  d'avoir, 
riche  de  cinquante  ans,  nommée  Elisabeth.  — 
F**  231.  De  la  supériorité  des  Champenois  sur  ceux 
de  Brie.  —  F**  233.  Sur  son  séjour  forcé  à  La  Saus- 
saye.  —  F'  234.  Il  demande  sa  délivrance  de  bois 
pour  son  château  de  Compiègne.  —  Avis  pour  se 
défendre  contre  le  froid.  — F**  235.  Deux  ballades 
sur  un  savetier  larron  que  l'on  pendoit.  —  F°  239. 
Vœux  des  habitans  de  Paris  pour  le  retour  du  roi 
de  son  voyage  en  Languedoc.  —  F<*  239,  240,  281 , 
293,  330,  332,  333,  334.  Ballades  obscènes.  — 
F«>241.  Ballade  à  boire  sur  l'ordre  de  la  baboiie, 
grand  nombre  de  courtisans  bons  vivans  y  sont 
nommés.  —  F°262.  Des  choses  que  doit  apprendre 
un  prince.  —  F''263.  Sur  les  ennuis  que  donne  l'é- 


ANCIENS.  429 

ducalion  des  enfans.  —  F** 265.  Ballade  sur  Paslours 
qui  estoient  entre  Damery  et  Espargnay  (  Épernay), 
c'est  à  l'occasion  du  passage  des  grandes  compa- 
gnies, allant  en  Allemagne.  Voici  les  deux  premiers 
couplets  : 

Entre  Espargnay  et  Damery 
Vi  pastoures  et  pastoureaux 
En  la  prairie  près  d'Ay 
Cardans  moutons,  vaches  et  veaulx. 
Dont  Lohiers  disoit  à  Tun  d'aulx 
Je  vueil  chevauchier  sur  les  champs, 
Car  bergiers  ne  sont  que  médians  (1). 
Tant  com  ils  gardent  les  moutons . 
Pain  bis,  prunelles  et  boutons, 
Fromage  et  lait  leur  est  déduit. 
Je  te  pri  que  nous  nous  armons, 
Qui  voit  gens  armés,  chascun  fuit. 

Ne  voiz  tu  pas  devers  Cheoilly 
Variez  armez  à  grans  tropiaulz 
Qui  sont  de  poulaille  garny 
Et  tuent  brebis  pour  les  piaulx  ; 
Qui  robent  et  font  leurs  aviaulx, 
Destellent  chevaus  et  jumaus. 
Et  dient  qu'ils  viennent  du  Mans 
Et  vont  logier  emprès  Chaalons. 
Laisse  tout  ;  après  eulx  alons, 
Tels  gens  sans  pain  ont  leur  pain  cuit. 
Nous  ferons  quanque  nous  voulrons , 
Qui  voit  gens  armez,  chascun  fuit. 

F°  269.  Des  qualités  du  larron.  —  273-294.  Sur 
les  ennuis  de  l'oifice  de  bailli.  —  F"  300.  Récit 
du  voyage  de  Saint-Omer.  —  Noms  des  chevaliers 
de  la  maison  du  duc  d'Orléans.  — F°  30i.  Noms 
des  écuyers  de  la  même  maison.  —  F°  303.  Sur  la 

(I)  Malheureux. 


naissance  du  dauphin  Charles.  —  F"  307.  Exhorta- 
tion à  ceux  qui  partent  pour  passer  en  Angleterre. 
~  F"  316.  Sur  la  mort  du  connétable  Louis  de 
Sancerre,  en  1402.— F«  317.  Fiction  d'oiseaux  gen- 
tils et  par  especial  de  l'aigle  sur  le  gouvernement 
des  princes.  —  F  '  323.  «  Du  noble  et  amoureux  lieu 
appelé  la  Table-Ronde ,  hors  Pontoise.  »  —  F^  324. 
Du  caresme  li02,  qui  fut  très  grevable  à  maintes 
gens.  —  Contre  un  certain  Loribaut,  gardien  des 
livres  du  prince.  —  Sur  la  mort  du  roi  Richart 
d'Angleterre.  —  F"  325.  Balade  du  déduit  et  es- 
trange  mélodie  des  oy seaux  demourans  en  la  tour 
de  Fismes,  où  Eustace  demeure  malade,  par  .m. 
mois.  —  F°  326.  «  Des  divers  plais  (jugemens)  qui 
sont  chascun  jour  es  cours  de  Compiegne.  »  — 
F°  327.  «  Sur  l'etrangeté  de  l'atour  et  de  chief  de 
pluseurs  dames.  »  (Ballade  inédite.)  —  F"  337. 
A  Christine  de  Pisan,  en  réponse  à  l'épître  que 
cette  femme  illustre  lui  avoit  adressée.  —  F*  339. 
Coment  Eustace  fut  mis  cautement  hors  de  son 
bailliage  de  Senlis.— F°  348.  Du  mariage  d'Antoine, 
lils  de  monseigneur  de  Bourgoigne.  —  F*"  349.  Ré- 
clamations d'un  clerc  qu'on  vouloit  pendre.  — 
F«353.  Contre  les  mendians  et  truans.  —354-358. 
Du  voyage  d'Allemagne.  —  Sur  les  ennuis  du  sé- 
jour de  ce  pays.  L'envoi  de  cette  dernière  ballade 
est  : 

Princes,  par  la  vierge  Marie, 
On  est  en  la  cossonerie. 


ANCIENS.  4$j( 

Aux  Cannelés  ou  aux  Trots  Rois 
Rlieulx  servis  en  l'hostellene, 
Car  ces  gens  que  je  vous  escrie, 
Jà  n'y  parleront  que  Thioys. 

F«  357.  Sur  les  désastres  de  Nicopolis  en  1396. 
— F''360.  «Commemoratio  historié  Senonum  Gallo- 
»  rum,  compilata  et  rithmata  per  Eustacium  de 
»  Campis  ultra  Yirtutum  in  Campania.  »  C'est  l'his- 
toire poétisée  des  invasions  gauloises  en  Italie  et 
en  Grèce.  — F°  362.  Contre  les  émeutes  de  Paris, 
en  latin.  —  F'  364.  Éloge  de  Vertus  et  des  envi- 
rons. La  voici  : 

Vertus  est  ville  vertueuse 
Où  Dieux  fist  vertueusement 
Mainte  fontaine  merveilleuse 
En  sec  lieu  naerveilleusement, 
Pour  arrouser  le  tenement. 
Bons  vins  a,  fromens,  seille,  avaine, 
Moulins,  jardins,  rivière  saine, 
Et  qui  court  contre  le  souleil. 
Sans  tarir  vient  de  vive  vaine. 
Chascun  le  puet  veoir  à  l'uell. 

Au  piet  du  mont  est  fructueuse, 

Fondée  très  devolement; 

De  mainte  église  précieuse, 

Deux  crosses,  collège  ensement. 

Notre  Dame  premièrement, 

Saint  Sauveur  et  sur  le  demalne 

Saint  Jehan,  l'autre  église  prochaine 

Est  Saint  Martin  de  doulx  acueil, 

Parroche  du  lieu  souveraine, 

Chascun  le  puet  veoir  à  Tuei). 

I 
Maison  Dieu  y  a  gracieuse, 

Maladerie  et  mesmenunt 


432  FONDS 

Conld,  sceaux,  justice  piteuse, 
Très  bon  aer,  bel  esbatement; 
Brie  au  dessus,  bois  largement, 
Carrières,  Moymer,  la  Champaigne , 
Et  Marne  de  près  l'accompaigne 
A  Espernay  et  à  Busseuil, 
Bons  fruiz  a,  bestiauls  et  montaigne, 
Cbascun  le  puet  veoir  à  l'ueil. 

ENVOY. 

Prince,  dès  le  temps  Cliarlemaine 
Qui  ficha  son  tref  sur  la  plaine 
Devant  Moymer  ,  est  en  estueil 
Vertus  qui  a  moult  soufrir  paine 
Des  Angles  par  feu  gaste  et  vaine, 
Chascun  le  puet  veoir  à  rueil. 

F"  365.  De  monsieur  d'Orléans  et  autres  buvant 
au  chastel  de  Boissy.  —  A  madame  d'Orléans  pour 
la  remercier  d'avoir  fait  dire  une  messe  pour  lui 
quand  on  répandit  le  faux  bruit  de  sa  mort.  — 
Epistola  ad  Radulphum  Vitardi,  en  douzains  latins. 
—  F°  376.  Un  beau  dit  des  quatre  offices  de  l'os- 
tel  du  roi,  «  c'est  assavoir  panneterie,  eschancon- 
»  nerie,  cuisine  et  sausserie;  à  jouer  par  person- 
»  naiges.  »  —  F  380.  Traité  en  prose  contre  les 
études  astrologiques.  —  F°  383.  Regrets  de  la  mort 
d'Enguerand  de  Coucy  mort  en  Turquie.  —  F"  387. 
Réponseduduc  d'Orléans  à  Eustaclie  pour  lui  accor- 
der la  faveur  de  faire  son  service  chaperon  en  tête,— 
F"  400.  «  La  dolente  et  piteuse  complainte  de  l'e- 
»  glise,  moult  désolée  aujourd'hui,  »  en  prose,  faite 
en  1393.  «  Celte  epitre  fist  cl  compila  Eustace  des 
»  Champs  dit  Morel  au  traictié  de  la  paix  des  deux 


ANCIENS.  433 

»  rois  de  France  et  cV Angleterre  pour  lors  à  Lolin- 
»  ghem ,  et  la  mist  de  latin  en  François  au  comman- 
»  dément  de  mons.  de  Bourgogne.  »  Dans  le  récit 
détaillé  que  le  moine  de  Saint-Denis  a  fait  de  cette 
entrevue,  (Liv.  XIV,  ch.  3.)  il  ne  parle  pas  de 
cette  harangue.  On  en  trouve  le  texte  latin  à  la  fin 
du  volume,   f®  579.  —  F"  404.  Lettres  patentes 
burlesques  sur  les  fumeurs  ou  mélancoliques,  en 
vers.   —  Fo  406.  Autres   lettres  de   commission 
d'Eustace  emperor  des  fumeus  contre  un  chien 
larron.  —  F°  406.  «  La  charte  des.  Bons  enfans 
de  Vertus  en  Champagne  » ,  en  vers.  —  F°  408. 
Sentence  donnée  contre  aucuns  de  Vitry  pour  un 
débat  de  buveurs.  —  F°  409.  «  Commission  des 
»  loups  d'Espargnay  (Epernay)  sur  la  rivière  de 
»  Marne.  »  Les  loups  se  plaignent  ici  sous  la  date 
du  4  novembre  1370  que  la  nouvelle  forteresse  que 
Ton  a  élevée  à  la  porte  d' Epernay  leur  ôte  le  pri- 
vilège qu'ils  avoient  jusqu'alors  d'entrer  dans  la 
ville  et  d'emporter  vaches,  porcs  et  moutons  dans 
la  campagne  de  Cuis  et  de  Vinay.  Eustache  faisant 
droit  à  cette  demande  leur  permet  à  l'avenir  de  s'é- 
tendre vers  Mardeuil  et  Saint-Ladre  (?)  et  de  saisir 
tout  ce  qui  ne  leur  fera  pas  résistance.  —  F"  412. 
«  D'un  beau  dit  de  ceux  qui  contreuvent  nouvelles 
»  bourdes  et  mençonges.  »  —  F»  417.  «  Lettres 
»  d'un  clerc  qui  se  maria ,  lequel  blasmoit  moult 
»  mariage  et,  au  derrenier,   il  prinst  une  povre 
»  femme  et  l'espousa.  »  —  F°  421,  «  Lettres  en- 
vi. .  28 


434  FONDS 

')  voyùcs  par  Eustace,  lui  estant  malade,  el  la 
»  manière  de  son  testament  par  esbatement.  »  — 
F<*  442.  «  Autres  lettres  envoyées  par  messire  Pierre 
»  de  Navarre  et  ledit  Eustace  au  comte  de  Valois  et 
»  autres.  Ledit  messire  Pierre  de  Navarre  estant 
»  malade.  »  •—  F"  423.  «  Autres  à  Guillaume  de 
»  Melun ,  le  jour  de  ses  noces ,  en  1390.  »  ~  F  '  425. 
«  Lettres  d'esbatement  à  trois  demoiselles ,  sur  le 
»  fait  de  Paviot  qui  couchiés  estoit  à  Beaulté  avec 
»  sa  femme.» —  F**  426.  «  Lettres  à  Regnault  d'Aey 
»  sur  la  prbmesse  d'un  pourpoint.  »  —  «  A  l'église 
»  deDandely.  »  —  F«  427.  «  Sur  Testât  d'avocation, 
»  à  messire  Jehan  des  Maires^  Jehan  d'Ay  et  Simoii 
»  de  la  Fontaine,  avocas  en  parlement.  »  —  F^  428. 
«  Lettres  du  pays  de  Brie  aux  compaignons  de 
»  Crespy.  o~«Autresà  messeign.de  la  Chambre  des 
»  comptes,  dinans  en  l'ostel  de  sire  Guillaume  Brii- 
»  nel,  trésorier  de  France.» — F"  429.  «Aiitre  envoyée 
»  par  Eustace  lui estaiit  malade  à  VillersCosterest.  » 
— -  «  Fo  430.  Autres  envoyées  à  Paris,  avecques  plit- 
»seurs  voy  rres  et  lampes  catervales  et  non  tufales.  »(?) 
F"  431.  «  Ci  commencent  pluseurs  balades  mo- 
»  raies,  lesquelles  ont  esté  trouvées  en  pluseurs  pa- 
»  Jjierset  escripsdepuis  les  precedensbaladesci-des- 
»  susescriptes.  »  —  F°  432.  «  Balade  pour  ceulx  de 
*  Fi^ancequantilsfurentenHongrie.» — F''434.«Let- 
»  tredesescoliersd'Orliens  et  comment  ils  mandent 
»  argent  et  salut  à  leurs  parens.  »  —  F"  437.  «  Plu- 
»  seurs  demandes  entre  It^s  dames  avecques  les  re- 


aMCÎÊNS.  i^D 

»  ponses  sur  ce.  »  —F"  448.  *  D'iiiie  femme  quî  tient 
»  estre  acoupie  de  soti  iiiari  et  du  réconfort  quelle 
»  en  a.  »  Acoupir  a  le  sens  de  diipeir.  —  F"  449.  «  Des 
»  meurs  et  conditions  des  Champenois.  »  Il  est  itiu- 
tile  de  dire  qu'Eustache  ne  rappielle  pas  le  ridicule 
et  assez  nouveau  proverbe  des  Quatre  vingt-dix-neut 
moutons.  Mais  alléguant  les  succès  des  Champenois 
dans  l'étude,  il  finit  ainsi  : 

Habiles  sont  à  l'escripture 
Les  pluseurs,  et  à  concepvoir. 
Dont  cinq  d'iceux  met  en  figure  : 
Le  Mangeur  qui  par  très  grant  cure 
Vbulut  scol.istiqiie  traicter; 
Saincte  More  Ovide  esclairér;     ' 
Vitry,  Machault  de  liaulte  emprise  > 

Poètes  que  musique  ot  chier. 
Toutes  gens  n'ont  pas  cfeste  giiise. 

ENVbt. 

Princes,  lë  cinq  fait  à  pHsier, 
Clamenges  et  auctorisier, 
Qui  rétorique  loe  et  prise; 
Et  tuit  li  poète  estrangier; 
Cils  est  de  Laugres  trésorier. 
Toutes  gens  n'ont  pas  cesle  gnise. 

11  s'agit  ici  évidemment  de  Pierre  que  nous  ap- 
pelons Comeslor  parce  qu'il  a  jugé  convenable  de 
traduire  lui-même  airisi  son  nom;  de  Hënoîl  de 
Sainte-More,  auteur  du  Siège  d'Athènes  et  du  i'o- 
man  de  Thèbes,  dont  il  avoit  pris  l'idée  dans  Ovide; 
de  Philippe  de  Vitry  ;  de  Guillaume  do  Machaut  et 
de  INicolas  de  Clemangis.  Jus(iu'à  présent  la  Nor- 
mandie et  la  Touraine  se  disputoient  la  naissance 

28 


436  FONDS 

de  Benoît  de  Sainte-More;  voici  ma  douce  Cham- 
pagne, comme  l'appelle  Gasse  Brûlés,  qui  met  les 
deux  plaideurs  d'accord.  —  F"  450.  Chanson  et 
ballades  burlesques  à  jouer  par  personnages.  — 
Balade  des  escoliers  d'Orléans.  —  F°453.  «  Balade 
»  que  on  ne  doit  mettre  es  églises  nuls  images  entail- 
»  lés  fors  le  Crucifix  et  la  Vierge  ;  par  doubte  d'idola- 
»  trie.  »  —  F°  456.  Jeu  poétique  d'Amphitrion  et  de 
Geta  par  personnages.  C'est  une  imitation  de  l'Am- 
phitryon de  Plante.  -— F°463.  «  Du  mauvais  gou- 
»  vernement  de  ce  royaume  selon  cette  fiction  que 
»  l'auteur  adresse  au  lyon  en  condescendant  aux 
»  autres  bestes ,  par  manière  morale.  »  —  F°  387. 
«  Le  miroir  de  mariage  »  dont  une  foible  partie  a  été 
publiée  par  M.  Crapelet. 

On  pourroit  surnommer  Eustache  Deschamps 
le  Rutebeuf  du  xiv«  siècle.  -—  Ses  Œuvres  compren- 
nent des  épîtres ,  des  discours  en  prose,  des  jeux 
dramatiques,  des  ouvrages  latins,  des  apologues, 
un  grand  poème  moral  et  une  infinité  de  ballades 
et  rondeaux  pieux,  bouffons,  satiriques  et  obscè- 
nes. La  plupart  de  ces  pièces  importent  beaucoup 
à  l'histoire  littéraire  et  politique  de  notre  pays. 
Deschamps  étoit  sans  contredit  un  homme  de  beau- 
coup d'esprit  et  d'originalité;  d'ailleurs  magistrat 
assez  peu  scrupuleux ,  courtisan  assez  avide,  com- 
pagnon assez  malveillant,  assez  gourmand,  assez 
égoïste;  mauvais  mari,  père  indifférent,  et  fort  laid 
de  sa  personne.  Ses  bonnes  qualités  pou  voient  être 


ANCIENS.  437 

l'absence  complète  d'orgueil  et  de  vanité ,  l'amour 
du  pays  et  la  haine  des  étrangers.  Il  reste  beau- 
coup d'actes  et  de  lettres  royaux  qui  le  concer- 
nent dans  notre  collection  du  Cabinet  des  Titres,  et 
l'on  pourroit,  à  l'aide  de  ces  documens  et  surtout 
de  ses  poésies,  reconstituer  toute  sa  vie  et  refaire 
même  une  partie  de  l'Histoire  de  la  bonne  so- 
ciété Françoise  sous  Charles  V  et  Charles  YI. 

M''  7220. 

850.  LE  CHAMPION  DES  DAMES,   PAR  MARÏIN  LEFRANC, 
PREVOST  DE  LAUSANNE;   EN   CINQ  LIVRES. 

Volume  in-fo  mediocri,  papier,  de  149  feuillets  à  deux  colonnes,  mi- 
niature à  l'flç'Ma  ^n^a;  initiales;  xv«  siècle.  Relié  en  veau  racine  au 
chiffre  de  Charles  X  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n*»  58é.  —  Ane.  cat.,  n»  460.—  Sainle-Palaye,  not.  580. 

Bien  que  l'abbé  Goujet  et  Massieu  n'aient  rendu 
qu'une  justice  incomplète  au  talent  littéraire  de 
Martin  Lefranc,  cependant  l'analyse  qu'ils  don- 
nent du  Champion  des  Dames  est  fort  précieuse  et 
l'on  peut  y  recourir.  Il  a  d'ailleurs  été  imprimé 
deux  fois  pour  le  moins;  mais  les  deux  éditions 
sont  extrêmement  rares,  et  le  poème  mérite  le  prix 
élevé  qu'on  peut  mettre  à  tous  les  exemplaires. 

Nous  possédons  deux  manuscrits  du  Champion 
des  Dames.  Le  n°  632  %  Supplément  françois , 
écrit  à  Arras  en  1451  ^  dix  ans  après  la  composition 


<^38  fond:» 

de  l'ouvrage,  est  l'un  des  plus  précieuxvolumesde 
la  Bibliothèque  royale.  Le  n°  7220  est  fort  bien  écrit 
et  n'est  guère  moins  ancien.  Les  ornemens  sont 
faits  avec  esprit  et  talent.  La  première  miniature 
est  de  présentation  au  duc  de  Bourgogne.  Dans  l'i- 
nitiale du  f''  3,  où  commence  le  poème ,  on  voit  un 
ecu  d'argent  aux  trois  lions  de  sable  armés  et  lam- 
passés  d'or,  et  posés  2  et  1,  avec  un  écusson  d'azur 
à  la  fasce  d'or  accompagnée  de  six  dezou  cubes  d'or. 
Les  pièces  d'artillerie  qui  sont  dans  la  miniature 
de  la  même  page  sont  curieuses.  Remarquez  encore 
dans  tous  les  autres  les  costumes  de  la  cour  de 
Bourgogne.  —  F""  6  v°.  Une  danse  conduite  par  un 
ménestrel  qui  joue  en  même  temps  de  la  flûte 
et  du  tambourin.  —  F°  31  v°.  Vue  d'un  Puy  d'a- 
mour. Le  prince  est  au  milieu  tenant  en  ses  mains 
upe couronne;  devant  sont  les  poètes  qui  récitent 
leurs  vers,  derrière  sont  les  auditeurs.  —  F°  79. 
Figure  d'un  jeune  homme  et  d'une  dame  jouant, 
celle-ci  de  la  harpe ,  l'autre  de  la  guitare. 


ANCIENS.  439 


N"  7220. '•'• 

851.  POÉSIES  MÊLÉES  DE  REMY  BELLEAU,  DE  MELLIN 
DE  SAINT  GELAIS,  CHAPUIS  ET  AUTRES  AUTEURS  DU 
XVI®  SIÈCLE. 

Volume  in-fo  inediocri,  papier,  de  147  feuillets  à  lignes  longues  ; 
xvi?  siècle.  Relié  en  «ïaroquin  rouge  aux  armes  de  France  sur  les  plats; 
au  chiffre  de  Louis  XV  sur  le  dos. 

Fonds  Colbert,  anc.  n«  2311. 

Ce  volume  étoit  l'un  des  soixante-dix  manuscrits 
donnés  à  Colbert  en  mai  1679  par  la  duchesse  de 
Vivonne  (Antoinette-Louise  de  Mesmes,  fille  uni- 
que et  héritière  de  Henry  de  Mesmes ,  seigneur  de 
Roissy  ).  On  peut  donc  supposer  qu'il  provenoit  de 
l'ancienne  bibliothèque  de  Mesmes.  Nous  donnerons 
l'indication  de  toutes  les  pièces  qu'il  renferme, 
bien  que  la  plus  grande  partie  ait  été  imprimée. 
On  pourroit  en  effet  y  trouver  d'excellentes  varian- 
tes. Il  commence  par  la  célèbre  et  jolie  pièce  de 
Remy  Rellcau  sur  le  mois  d'avril. 

Avril  l'honneur  et  des  boys, 

£t  des  mois, 
Avril  la  douce  espérance.... 

F°  2  v^  Une  pièce  de  cinq  sizains  sur  may,  qui 
diffère  de  celle  de  Remy  Belleau.  Elle  commence  : 

Mère  d'amour ,  Vénus  la  belle , 
Que  n'as-tu  pris  en  ta  tntèle 
Du  beau  may  le  mois  vigoureux.^ 


440  FONDS 

V  3.  «  Discours  sur  une  des  hisloires  tragiques 
du  Bandel.  »  Amours  de  Didaco  et  de  Violante, 
précédé  de  quatre  quatrains  à  Madame,  Ce  dis- 
cours, d'une  très-belle  poésie,  commence  : 

Si  vous  avez  jamais  fait  preuve  de  la  flamme 

Que  le  dieu  des  Amours  nous  verse  dedans  Tame... 

F**  17  v°.  «  La  mort  de  Rodemont  et  sa  descente. 
A  Mgr  de  Carnavalet.  »  Pièce  imitée  de  VOrlando 
furioso ,  commençant  : 

Je  sens  d'un  feu  divin  ma  poitrine  enflammée... 

F"  30  y\  «  Imitation  de  la  complainte  de  Brada- 
mante,  33«  chant,  st.  18  jusques  à  24.  »  Commen- 
çant : 

Donques  sera-il  vray  qu'il  faille  que  je  suive... 

F"  31  v".  Quatre  Elégies,  la  première  de  Diane. 
Imitation  d'Arioste,  au  45^ chant: 

Las!  fault-il  que  jamais  je  ne  face  que  plaindre... 

F**  41.  Cinq  Sonnets.  Le  quatrième  à  la  Royne, 
le  cinquième  à  Monsieur.  Le  premier  commence 

Des  le  jour  que  mon  ame  auparavant  rebelle... 

Fo  42  v\  Sept  sizains.  Le  premier  à  Madame , 
commençant  : 

Amour,  je  te  suppli,  par  ta  mère  Cypris  .. 

F°  43  v^.  Quatre  Sonnets.  Le  premier  commen 
çant  : 

Je  me  travaille  assés  pour  ne  faire  apparoir... 

F**  45.  «  Combat  de  l'Amour.  »  Sept  sizains. 

C'est  moy  qui  suis  amour,  le  grand  Dieu  qui  commande... 

F°  47.  Quatrains,  ou  distiques  au  nombre  de 


ANCIENS.  441 

cent  dix ,  et  formant  autant  de  préceptes  galans , 
qui  semblent  avoir  été  destinés  à  accompagner  des 
friandises,  comme  nos  devises  de  la  rue  des  Lom- 
bards. La  plupart,  sinon  tous,  sont  de  Mellin  de 
Saint-Gelais.  Ils  sont  adressés  alternativement  à  des 
hommes  et  à  des  femmes.  Le  premier  : 

FEMME. 

Pourvoyez -VOUS  tant  seullement 
Des  beautés  de  l'entendement. 
Car  vous  estes  assez  pourveue 
De  ce  qui  contente  la  veue. 

F°  63.  Trente-trois  sonnets ,  dont  le  premier 
commence  : 

Ore  de  mal  en  bien  se  veut  tourner  la  chance  .. 

F"  71  v^  «  De  l'Arioste.  Sur  le  discours  de  Ro- 
land furieux.  »  Commençant  : 

Je  veulx  chanter  Roland,  sa  fureur  et  sa  rage, 
Je  veulx  chanter  d'Amour  la  tempeste  et  l'orage... 

F**  80  \\  Ode  amoureuse  composée  de  sept  stan- 
ces de  quatorze  vers.  Commençant  : 

Sortez,  amoureuses  délices, 
Soupirs,  baisers ,  douces  malices... 

F"  82  \\  Autre  de  huit  octaves  : 

Quand  premier  vous  me  fistes  veoir... 

F"  83  V".  Autre  ode  en  quatorze  distiques.  Les 
deux  premiers  : 

Quand  je  vais  recueillant  dessus  tes  lèvres  douces 

Un  baiser  moite  et  glout, 
Quand  ta  langue  et  la  mienne  à  petites  secousses 

Frayent  bout  contre  bout... 

F°84.  «  Invocation  de  Prométhéeà  la  Terre»: 

Noble  race  des  djeux,  semence  titannine... 


442  FONDS 

p  88.  Sur  le  Irospas  de  Beaumont,  chien  du 
Roi  : 

Lpiâque  l^eauiiiont  entra  dans  les  enfers  . . 

F"  90  v°.  «  Elégies.  »  La  première  : 

Le  fort  cheval  et  l'aigle  généreux... 

La  seconde  : 

Comme  un  guerrier  animé  de  prouesse... 

La  troisième  : 

Si  ce  n'estoit  qu'après  ceste  mortelle... 

F^  99  v".  Dispute  de  huit  chevaliers  anglois 
cpntre  huit  Irlandois ,  ceux-ci  plaidant  la  cause  de 
l'Amour  contre  les  premiers.  En  dix-huit  sextains. 

Huit  chevaliers  de  Bretagne  la  grande 
Ont  résolu  au  combat  s'esprouver. 

F°  101.  «  Discours  d'un  amoureux  désespéré...» 

Dure  beauté,  ingrate  et  malheureuse... 

F°  112.  «  Stances  pour  jouer  sur  la  lyre.  Un 
jqvieiir  respondant  à  l'autre.  » 

Autant  qu'au  ciel  on  void  de  flammes... 

F"  114.  Epitaphe  de  Budé  en  huit  vers  :  elle  est 
de  Mellin  de  Saint-Gelais. 

Qui  est  ce  corps  que  si  grand  peuple  suit... 

—  Sonnet  : 

Asseuré  suis  d'estre  pris  et  lié... 

—  Rondeau  : 

Cuer  prisonnier,  vous  me  le  disiez  bien... 

—  Sizain  : 

Heureuse  foi,  ne  vous  veuillez  chaloir... 

F"  115.  Dizain  : 

Si  vous  m'eussiez  moi-mesme  demande... 


ANCILNS.  443 

—  Huictain  : 

Las!  je  scay  bien  que  c'est  prescriplion... 

—  Pour  un  livre  d'histoires  amoureuses ,  donné 
à  une  damoiselle  (par  Mellin  ). 

Puisque  de  moy  je  vous  ay  faict  présent... 

—  Le  roi  François  trouvant  ce  huictain  audit 
livre  meit  de  sa  main  ce  qui  s'ensuyt  (quatrain)  : 

Le  non  receu  ne  se  peult  nommer  don... 

—  Dizain  : 

Ce  livre  et  moy  congnoissons  seullement... 

F"  116.  Rondeau  : 

Contre  mon  vepil  j'ai  tasché  à  laisser  .. 

—  Sur  un  petit  luth,  sizain  de  Mellin  : 

Pour  un  leuth  bien  petit  je  suis... 

—  De  M«  Jean  Tibault,  astrologue,  deux  dizains  : 

Jehan  Tibault  entre  ses  amys. — 
Vous  (aictes  bien  maistre  Thibaulf. 

F"  117.  Dizain  : 

En  bonne  foy  c'est  grant  péché... 

—  Sonnet  à  Clément  Marot  : 

D'un  seul  malheur  se  peult  lamenter  celle... 

—  Deux  dizains  : 

L'arcber  qui  tire  aux  dieux  et  aux  humains.  — 
Heures  que  j'ay  soigneusement  gardées. 

F''  118.  Douzain  du  connestable  au  roi  : 

Ce  grand  climat,  sire,  qui  obtempère... 

—  Épigrammes  en  dizains,  septains,  trezains, 
quintains,  douzains  : 

Roger  rongeoit  un  (luarlier  de  pain  bis.  — 
Un  wiary  se  voulant  coucher.  — 


444  FONDS 

si  Charles  n'estoit  grand  menteur.  — 

Si  Cardelain  me  veuit  du  bien.  — 
Le  peur  que  j'ay ,  6  ma  seule  pensée.  — 
Je  te  salue,  ô  heureuse  pucelle.  — 
Au  bon  vieulx  temps  que  vertu  fut  en  pris.  — 
S'amour  vous  a  donné  mon  cœur  en  gage.  — 
Sans  me  nommer  vous  savez  qui  je  suis.  — 
Sans  rien  nommer  je  sçay  bien  qui  vous  estes,  — 
De  tant  de  maul\  qu'en  amour  on  endure.  — 
Anne  sentant  au  ventre  une  tranchée.  — 
Je  sçay  trop  bien  qu'elle  m'accusera.  — 
Je  dis  assez  qui  me  vouldroit  entendre.  — 
Muette,  aveugle  et  sourde  vous  me  faictes. — 
Ne  faictes  point  de  tombeau  somplueux.  — 
J'ay  tant  de  mal  et  vous  de  cruaulté.  — 
Celluy  qui  vielle  appeler  vous  pourra.  — 

F°  122.  «  Épitaphe  de  M.  de  Polisy  :  » 

L'appui  des  bons.  Gauche  de  Dinteville... 

—  De  Challuau  qui  voulut  faire  assassiner 
Saint-Gelais  : 

Quand  Ciialluau  veid  qu'un  de  ses  vallets... 

—  Épitaphe  de  M.  le  président  de  Sel  va  : 

Si  tost  que  mort  Jean  de  Selve  eust  vaincu... 

F**  123.  Dizain  : 

Amour  se  voyant  trop  congneu... 

—  A  la  guérison  de  Madame  : 

0  heureuse  nouvelle,  ô  déziré  rapport... 

—  Inscription  des  trois  cloches  nommées  Marie, 
Denis  et  Jean  ;  mises  en  une  église  de  Saint-Denis, 
à  la  requeste  du  vicomte  d'Orhec  : 

Oyant  le  son  de  ma  voix  clere  et  forte... 

F°  124.  A  la  naissance  du  duc  de  Bretagne  en 
1544  : 


ANCIENS.  445 

Qui  fait  partout  tant  de  feux  allumer... 

—  Grâces  à  Dieu  : 

Je  te  rends  grâce,  ô  clémence  divine... 

—  Douzain  et  trezain  : 

L'aspre  fortune  et  indigne  accident.  — 
Ne  craignez  plus,  oiseaux,  Tagle  romaine... 

F"  425.  «  De  Noslre  Dame  : 

La  seule  mère  et  féconde  pucelle... 

—  Épitaphe  de  Marie  Compans,  femme  de  Ni- 
colas de  Herberay  ; 

Ci  gist  le  corps  de  la  plus  heureuse  ame... 

—  Sonnet,  onzains,  douzains  et  quatorzains  : 

Che\eulx  d'argent  refrangé  et  retort.  — 
Dame  qui  Cypre  et  Paphos  habitez.  — 
Estimez-vous  que  les  plus  belles.  — 
Elle  est  à  moy  si  entièrement  toute.  — 

F°  i27.  Traduction  d'Anacréon  : 

Des  femmes  suis  appelle. .. 

—  A  P.  de  Ronsart  sur  son  livre  des  Boccages  : 

Entrant  le  peuple  en  tes  sacrez  boccages... 

—  En  des  Heures  sur  l'image  de  David  menacé 
de  Fange  : 

Mon  Dieu,  si  mes  maulx  infinis... 

—  A  Saint-Legier,  Tune  des  fdlesde  lu  Royne, 
sur  son  nom  de  Bonaventure  : 

Amour  par  sa  mobilité... 

F**  128.  «  Sur  la  guitarre  de  madamç  de  Grant- 
mont,  estant  mademoiselle  de  Traves  »  : 

Traves,  si  tous  vos  serviteurs... 


—  Deux  dizains  : 

Tu  m'importunes  et  me  pressés...  -^ 
Dis-tu  que  tu  n'as  sceu  comprendre... 

—  A  madame  la  duchesse  de  Valentinois  : 

Les  deux  beaultés  dont  Venus  est  déesse... 

F'*  129.  A  madame  d'Aumale  : 

Amour  a  sceu  sur  la  fin  de  ce  jour... 

—  De  la  defaicte  des  Bourguignons  devant  Beau- 
caire,  par  le  maréchal  de  Saint-André  : 

Tost  s'apperçut  le  regnateur  d'Asie... 

—  Lamentations  de  Vénus  en  la  mort  d'Adonis  : 

Laissez  la  verte  couleur... 

F**  433.  Épitaphes  : 

Ci  gist  un  corps  iqui  ne  feist  en  sa  vie.  — 
Passe  sans  lire  et  ne  fais  nul  séjour.  — 
En  ce  coing  cl  ténébreux  et  secret.  — 

—  Épigramme  : 

Quand  le  printemps  commence  à  rèTenIr... 

F"  13i.  Épitaphe  de  madame  Loyse  de  Savoye  : 

Quand  madame  eust  remis  la  paix  en  terre... 

—  Chansons  : 

O  combien  est  heureuse.  — 

Je  consens. — 

Si  celle  de  qui  je  me  deulx.  — 

Dieu  inconstant,  pourquoy  as-tu  laissé.  — 

Les  yeulx  qui  me  sceurent  prendre.  — 

F°  135.  Épistre  de  mons.  le  dauphin  Françoys 
en  l'âge  de  cinq  ans,  au  roi  Henry  : 

Monsieur,  depuis  un  mois  en  ça.  — 

F"  142.  Épistre  du  roi  estant  à  Annet,  à  la  reine, 


ANCtENS.  44? 

tlenieiirée  à  Snint-Gerinain  eii  couche  de  iiiohséi- 
gneur  d'Orléans,  eh  1548.  Faict  promJ3tement  pat» 
ordre  dudit  seiglieiU*  : 

S'il  Vous  souvient,  irtadàiliie,  d'avoir  lèu;.. 

F°  i44:  v"i  Chant  généthliatfUë  de  la  naissance 
dfe  N.  S. 

D'où  vient  l'iesjouissance... 

F°  145  v°.  «  De  la  même  nuict  »  : 

O  sainte  nuit  du  soleil  esclaircie... 

F"  146.  Onzain  : 

J'avois  conclu  de  brusler  tous  mes  vers... 

—  La  fable  de  Psyché ,  par  Claude  Chapuys  :  — 

rcy  recite  Apulée  une  fable... 

F°  147  v°.  Suite  du  récit,  par  La  Maison-Neuve  : 

En  ce  palais,  les  seurs  pleiiies  d'envie... 

La  fin  manque.  --  En  résumé  ce  Volume  est 
rempli  d'excellens  \ers,  tels  que  les  bons  poètes 
François  de  la  Pleïade  les  faisoient  quand  ils  n'a- 
\oient  pas  la  tête  trop  obscurcie  des  vapeurs  hel- 
léniques. 

No  7221. 

852.    POÉSIES    DE    GUILLAUME    DE   MÀCHAUT. 

Volume  in-fo  parvo  vélin  de  252  feuillets  à  deux  colonnes;  xv«  siè- 
cle. Reliure  en  veau  fauve  grené,  à  l'aigle  de  l'empire  sur  les  plats,  au 
chiffre  de  Napoléon  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n*  431.--  Ane.  Cat. ,  n«  751 .— Sainte-Palaye,  not.  581. 

Sur  Guillaume  de  Mâchant ,  poète  champenois, 


448  FONDS 

on  peut  voir  les  dissertations  de  l'abbé  Lebeuf  et  du 
comte  de  Caylus  dans  les  Mémoires  de  l'Académie 
des  Inscriptions ,  tome  XX.  Onpourroit  mieux  ap 
profondir  l'histoire  littéraire  de  ce  poète  autre- 
fois si  célèbre,  et  qui  ne  nous  paroît  plus  aussi 
digne  de  sa  grande  renommée  que  les  Froissart, 
les  Deschamps  et  les  Christine  de  Pisan  ses  con- 
temporains. Nous  nous  contenterons  de  citer  les 
vers  des  pièces  renfermées  dans  ce  volume  : 

1°  Ci  commence  le  dit  du  Vergier. 

Quand  la  douce  saison  repaire 

D'esté  qui  maint  amant  esclaire...  F°  1. 

2°  «  Le  jugement  du  bon  roy  de  Boghaingne 
»  (  Bohème) ,  dont  Dieu  ai  l'ame  : 

Au  temps  pascour  que  toute  rien  s'esgaie...  F«  9. 

3**  Le  jugement  du  roy  de  Navarre  : 

Au  départir  du  bel  esté...  F"  21. 

L'un  des  premiers  vers  fixe  l'année  1349,  pour 
la  date  de  la  composition. 

A"  «  Le  lay  de  Plour  »  : 

Qui  bien  aime  a  tart  oublié...  F»  48. 

5°  «  Remède  de  fortune  : 

Cilz  qui  wet  aucun  art  aprendre...  F»  50. 
6°  »  Le  dit  du  Lion: 

Quant  la  saison  d'iver  décline...  F"  77. 

Composé  en  1342.  Dans  le  pénultième  vers,  le 
poète  dit  qu'en  décomposant  les  lettres  on  trouvera 
son  nom  ;  mais  cet  exercice  donne  pour  résultat  le 
nom  de  Jeanne  de  GlurvosL 


ANCIENS.  449 

7°  «  Le  dit  de  l'Alerion.  » 

En  tout  le  mont  entièrement...  F"  91. 

8"  «  Confort  d'amy.  » 

Amis  à  toy  donner  confort...  F»  121. 

Le  poète  cite  encore  ici  Jeanne  de  Glurvost 
comme  celle  qui  lui  a  inspiré  cet  ouvrage. 

9°  «  Le  dit  de  la  Fontaine  amoureuse,  que  Ton 
appelle  Morpheus.  » 

Pour  moi  déduire  et  solacier...  F»  146. 

10"  «  Le  dit  de  la  Harpe.  » 

Je  puis  trop  bien  ma  dame  comparer...  F«  164. 

iV  «  Le  dit  de  la  Margheritc   » 

J'aime  une  fleur  qui  s'uevre  et  qui  s'encline...  F"^  166. 

12°  «  Les  balades  et  les  rondiaus  où  il  n'y  a  point 
de  chant.  »  La  première  ballade  commence  : 

En  haut  penser  plain  d'amoureus  désir...  F»  168. 

J'ai  compté  270  ballades,  rondeaux,  complaintes 
ou  chants  royaux. 

13°  «  Li  lays.  »  Le  premier  : 

Loyauté  que  point  ne  delay...  F°  207  v». 

Il  y  en  a  six ,  sans  titre  particulier. 
14°  «  Lay  dou  Paradis  d'amours.  » 

Amours  se  plus  ne  demandoye...  F»  218  v». 

Suivi  du  lay  mortel  —  du  lay  de  Plour  (  seconde 
transcription  ).  —  Quatre  autres  lays  —  lays  de  La 
Fontaine  —  du  Confort  —  de  Nostre  Dame  —  de 
Bonne-Espérance  —  et  de  Plour. 

15°  «  Les  ballades  où  il  y  a  chant.  »  Au  nombre 
de  42.  La  première  : 

Amours  ir.e  fait  par  sa  grâce  adoucir...  F»  237. 
Vi.  29 


450  FONDS 

16*  «  Les  rondiaus  où  il  y  a  chant.  »  Au  nombre 
de  20.  Le  premier  : 

Doulx  viaire  gracieus...  F<*  244. 

17"  «  Les  chansons  baladées.  »  Au  nombre  de  37. 
La  première  : 

Le  dame  de  vaillance...  F»  245  v. 
]N°  7222. 

853.    CHANSONS   NOTÉES    DU    XII"   SIÈCLE    ET   DU  XIll*'. 

Volume  in-4»  vélin  de  219  feuillets  à  deux  colonnes,  initiales  et  vi- 
gnettes, xiii«  et  xiv«  siècles.  Relié  en  veau  racine,  au  chiffre  de  Napo- 
léon sur  le  dos. 

Ancienne  bibliothèque  Mazarine,  n«  96. 

Aux  déplorables  mutilations  dont  ce  précieux 
manuscrit  a  été  \ictime,  il  est  aisé  de  reconnoître 
qu'il  ne  provient  pas  originairement  du  fonds  de 
nos  rois.  Un  grand  nombre  d'initiales,  dans  les- 
quelles étoient  tracées  les  anciennes  armoiries 
de  plusieurs  grandes  maisons,  a  été  enlevé  soit 
par  des  fripons  pour  être  vendu  aux  descendans 
de  ces  nobles  poètes  du  xiii^  siècle,  soit  pour  être 
détruit  comme  ne  justifiant  pas  les  prétentions 
niodernes  de  ceux  qui  se  paroient  des  mêmes  noms. 
Nous  renvoyons  à  la  table  que  nous  avons  donnée 
des  Chansons  françoises  du  xiii''  siècle  (  page  48  de 
ce  volume),  et  à  celle  que  nous  donnerons  dans  le 
tome  VII  des  Chansons  provençales  de  la  mêm^ 
époque,  l'indication  des  pièces  renfermées  dans  le 


ANCIENS.  451 

manuscrit  7222.  Nous  dirons  seulement  ici  quelles 
miniatures  ont  étér  conservées ,  et  quelles  ont  été 
enlevées. 

Les  quatre  premiers  feuillets  renferment  la  table 
générale,  dont  on  n'a  pas  tenu  compte  dans  la  pa- 
gination exécutée  assez  nouvellement. 

Le  feuillet  frontispice  des  chansons  a  été  enlevé. 
La  première  page  conservée  présente  la  fm  de  la 
troisième  chanson  pieuse.  Sur  le  v°  de  ce  feuillet  et 
des  feuillets  2,  3,  4,  M,  on  a  transcrit  dans  le 
XV''  siècle  des  chansons  ou  fragmens  de  chansons. 

Au  f*"  2,  la  figure  et  les  armes  du  prince  de  la 
Morée  (Geoffroi  ou  Guillaume  de  Yillehardoin), 
ont  été  enlevées.  M.  Buchon  a  dernièrement  publié 
le  fragment  des  chansons  de  ce  prince,  tel  qu'il 
est  ici. 

Le  f^  4  nous  offre  la  représentation  du  scel  de 
Charles  de  France,  comte  d'Anjou  ,  avant  qu'il  ne 
fût  roi  de  Sicile.  F°  5.  Scel  figuré  du  comte  de  Bar, 
écu  d'azur  semé  de  croix  d'or  (non  recroisettées  ni 
au  pied  fiché)  chargé  de  deux  bars  d'or  adossés. 
—  F«  6.  Scel  figuré  du  duc  de  Brabant,  de  sable 
au  lion  d'or.  —  F°  7.  Scel  du  vidame  de  Chartres, 
d'or  a  deux  fasces  de  sable  accompagnées  de  dix 
merlettes  en  or  le.  —  F°"  8,  9  et  10.  Mutilés. 

Le  P  13  devroit  être  immédiatement  suivi  du 
f*  59 ,  transposé.  A  partir  de  la  seconde  colonnlî 
du  recto,  on  reconnoît  une  main  moins  ancienne, 
c'est-à-dire  du  xiv*  siècle.  Ces  f  "'  13  et  59-79  sont 

29. 


452  FONDS 

principalement  consacrés  aux  vers  du  roi  de  Na- 
varre ,  excepté  les  deux  derniers  qui  renfer- 
ment des  motets  latins  et  trois  couplets  en  pro- 
vençal. 

Le  scel  figuré  d'Alart  de  Caus  a  été  enlevé,  au 
f"  iOj  celui  de  Gasse  Brûlé,  au  f°  23;  celui  d'An- 
drieus  Contredit,  au  f"  39;  celui  de  Quenes  de 
Béthune ,  au  f  45  ;  celui  de  Jolîroi  de  Barales , 
au  f*  48. 

F°  49.  Scel  figuré  de  Morisse  de  Craon,  losange 
d'or  et  de  gueules,  avec  un  cimier  de  deux  athlètes 
armés  du  ceste.  Au  \\  Le  scel  figuré  de  Giles  de 
Beaumont ,  gironné  d'azur  et  de  gueules.  — 
F**  51.  Scel  figuré  de  Jehan  de  Louvois,  d'azur 
aux  trois  chevrons  d'or  (  la  maison  de  Clermont- 
Galerande  portoit  les  mêmes  armes).  —  F°52.  Le 
scel  du  Châtelain  de  Coucy  a  été  enlevé. — F"  57 .  Scel 
figuré  de  Boucars  de  Mailli,  d'or  aux  quatre  alé- 
rions  d'azur  séparés  par  une  croix  de  gueules, 
c'est  l'ancien  écu  de  Montmorency.  —  F°  79.  Le 
scel  de  Jean  de  Brienne  a  été  enlevé. —  F"  80.  Scel 
figuré  de  Giles  de  Vies-Maisons^  d'azur  au  chevron 
d'or.  —  F**  82.  Le  scel  de  Hues  de  Saint-Quentin  en- 
levé comme,  au  f  85,  celui  de  Raoul  de  Soissons. — 
F»  86.  Scel  de  Pierre  de  Craon  (  comme  celui  de  Mo- 
risse signalé  plus  haut).  —  F"  87.  Scel  figuré  de  mes 
sire  Gautier  d'Argy,  d'or  aux  huit  merlettes  de  gueu- 
les en  orle.—  F"*  97  et  98.  On  a  enlevé  les  sceaux 
ligures  de  Hues  de  la  Ferté  et  de  Jean  de  Trie. 


ANCIENS.  463 

F°  105.  Figure  de  maître  Willaunie  le  Yinier;  — 
F«  126,  de  Colart  le  Bouteiller;  —  F°  160,  de  Ro- 
bert de  la  Pierre  ;  —  F°  i63,  de  Pierekin  de  la  Cou- 
pele.  Ce  dernier  joue  du  \iolon ,  et  porte  la  cou- 
ronne du  Roi  des  ménestrels. 

Je  ne  rappelle  pas  la  mutilation  d'une  foule 
d'autres  initiales ,  parce  je  ne  pense  pas  qu'elles 
aient  pu  présenter  de  l'intérêt. 

N''  7223. 

854.   CHRISTINE    DE    PISAN,   ÉPITRE    d'oTHE   A   HECTOR 


Volume  in-fo  raediocri  vélin,  lignes  longues  avec  notes  marginales, 
quatre  dessins  à  l'estompe,  vignettes  et  initiales;  fin  du  \iy  siècle. 
Relié  en  maroquin  citron ,  aux  armes  de  France  sur  le  dos. 

Fontainebleau ,  n"  449.— Ane.  Cat. ,  n"  832.  (Sainte  Pal.  not.  583). 


Manuscrit  provenant  de  la  collection  d'Agnès  de 
Bourgogne,  duchesse  de  Bourbon  et  d'Auvergne , 
comme  l'indique  une  note  écrite  après  sa  mort, 
à  la  fin  du  texte  d'Othea.  On  sait  que  Christine 
offrit  cet  ouvrage  en  estrenne  à  un  certain  renou- 
vellement d'année.  Dans  le  premier  dessin,  dont  le 
travail  est  extrêmement  fin  ,  Christine,  à  genoux 
devant  le  prince,  lui  présente  son  livre.  Dans  le 
second  dessin,  1^2,  on  remçirquera  entre  autres 
choses  une  très-curieuse  horloge  qui  sert  d'attribut 


454  FONDS 

à  Valirempance.  Le  quatrième  et  dernier,  au  f"3, 
représente  Persée  délivrant  Andromède. 

Comparez  cet  exemplaire  avec  le  n*  7089,  et 
voyez  ce  (jue  j'ai  dit  de  l'épître  d'Othea  ,  tome  Y , 
page  172. 


N"  7224. 

855.  UNG  PETIT  TRECTIÉ  SUR  LE  DÉCOURS  RUINEUX 
DE  ASSIRIE  ,  DE  GRECE,  DE  ROME,  ET  TRIUMPHE  DE 
FRANCE. 

Volume  in-f*»  mediocri  vélin,  lignes  longue-s  cinq  miniature  ,  1 1  feuil- 
lets; commencement  du  xvi^  siècle.  Relié  en  veau  racine,  au  chiffre  de 
Napoléon  sur  le  dos. 

Fontainebleau,  n«»  443.  — Ane.  Cat.,  n«*  795.  (Sainte  Pal.,  not    584.) 

Sur  le  premier  feuillet,  une  main  contemporaine 
a  écrit  :  «  Appartenant  au  roi  Loys  XIÏ'"*  .  »  C'est 
à  ce  prince  en  effet  que  les  vers  ont  été  présentés. 
L'auteur,  qui  du  moins  eut  l'esprit  de  garder  l'a- 
nonyme ,  s'étend  vers  la  fin  sur  les  louanges  du 
roi.  Son  but  étoit  d'obtenir  quelque  aumône,  ce  qu'il 
témoigne  assez  clairement  dans  les  derniers  vers, 
leg  moins  mauvais  de  l'opuscule  : 

Se  Trop-cuider  m'a  faict  toucher  à  Tœuvre 
Où  ne  devoit  approcher  mon  savoir , 
Sire,  excusez,  s'il  vous  plaist,  le  manœuvre 
Qui  vous  oze  demonstrer  son  pouvoir. 
Car  l'appétit  que  j'ay  de  mieulx  avoir 
A  ce  faire  m'a  fait  enhardier. 


ANCIENS.  455 

('omine  à  parler  enseigna   estudier 
Corbeaux  et  pies  le  maistres  de  tous  ais, 
Fain  me  contrainct  souvent  comedier; 
Nécessité  treuve  maintes  hazars. 

Le  prologue  commençant  par  ces  vers  : 

Le  doulx  stilbons  triumphant  en  son  règne 
Voyant  Pheton  lascher  la  large  reine... 

est  fort  inintelligible.  Chaque  empire  obtient  un 
chant  royal  ;  au  frontispice  de  ces  chants,  quatre 
dessins  à  la  détrempe  représentent  l'Assyrie,  la 
Grèce,  Rome  et  la  France,  toutes  très-bien  dra- 
pées. Dans  la  miniature  de  présentation  l'auteur 
porte  une  robe  de  moine;  il  est  au  pied  du  trône 
de  Louis  XIÏ.  La  figure  du  prince  me  semble  cu- 
rieuse et  doit  être  exacte. 


FIN    DU    SIXIEME    VOLUME. 


TABLE 

DES  OUVRAGES  DÉCHITS  DANS  LE  VI" VOLUME 


Bataille  des  Sept  Arts(la).  N''  7218. 

Bataille  des  Vices  et  des  Vertus,  en  vers.  N°  7218. 

Bestiaire  (le),  traduction  de  Pierre.  N**  7215  ^. 

Bible  au  seigneur  de  Berzé,  châtelain.  N"  7218. 

Calendrier.  N"  7190. 

Cantiques  de  sainte  Léocadie,   en  vers,    par   Gautier  de 

Coinsy.  N^  7207. 
Caton  en  vers.  N°  7218. 

Chanson  de  geste  de  Berte  aux  grands  pies.  N^^  7188. 
Chanipion  des  Dames  (le),  par  Martin  Le  Franc.  N°  7220. 
Chanson  de  geste  d'Alexandre.  N°*  7190.  —  7190  ^  — 

7190  \  —7190^  —  7190^^. 
Chanson  de  geste  d'Anséis  de  Cartage,  par  Pierre  du  Ryer. 

N"7191. 
Chanson  de  geste  de  Beuve  d'Aigremont.  N<»  7183  ^  — 

7186^ ^ 
Chanson  de  geste  de  Charlemagne,  par  Girart  d'Amiens. 

N"7188. 
Chanson  de  geste  de  Foulques  de  Candie,  par  Hue  de  Dam- 

martin.  N''*7186\  —  7188. 


458  TABLE    DES    OUVRAGES 

Chanson  degeste  de  Gautier  d'Aupais.  N**  7218. 
Chansons  de  geste  de  Guillaume  au  court-nez.  N^'Tlse  ^. 
Chanson  de  geste  de  Maugis  d'Aigremont.  N"  7183. 
Chanson  de  geste  des  quatre  fils  Aimon.   N"*  7182.  — 

7183.  —  7186^'-. 
Chanson  de  geste  du  Chevalier  au  Cigne.  N***  7190  — 

7192. 
Chansons  de  Gasse  Brûlé, — du  Châtelain  de  Coucy , — de  Thi- 
baut, roi  de  Navarre, — d'Audefroi  le  bâtard, — deQuenes 
de  Béthune,  —  de  Blondeau  de  Nesle,  —  d'Adam  de  le 
Halle,  —  de  Jean  Bodel,  —  de  Gilebert  de  Berneville  et 
autres  trouvères  du  XIIP  siècle.  N*''7182  K  —  7222. 
ChastelainedeVergi(la),  en  vers.  N"«  7188^  —  7218. 
Chastoiement  des  Dames  (le).  N"  7218. 
Chronique  de   la  conquête  de   Jérusalem,    par   Saladin. 

N"'7185^-«-.  —  7188^ 
Cité  des  Dames  (la),  par  Christine  de  Pisan.  N''  7211  ^ 
Codicille  de  Jean  de  Meun.  N««  7201 .  —  7205. 
Compaignie  Renart  (la).  N"  7218. 
Complaintes  d'amours  (six).  N'  7218. 
Complaintes  d'Outremer.  N*'7218. 
Comtesse  d'Anjou  (la),  poème  d'Alard  Pescholle.  N*'7i82^ 
Conception  de   Notre-Dame   (la),   en   vers ,    par    Wace. 

N''7208. 
Concile  d'Apostoiles,  en  vers.  N"  7218. 
Congié  Jehan  Bodel.  N**  7218. 
Confession  Renart  (la).  N**7218. 
A.  B.  C.  Plantefolie  (P).  "S'  7218. 
Apparition  maître  Jean  de  Meun,  par  Honoré  Bonnet. 
N"7202.-.  7203. 


DÉCRITS    DANS    LE    SIXIEME    VOLUME.  -159 

Conquête  de  la  Terre-Sainte  et  d'Espagne ,  par  Charle- 
magne.  Traduction  de  Turpin.  IS"" 72i6  ^ 

Consolation  de    la    Philosophie  ;   Traduction    anonyme. 
N«»  7204.  —  7204  ^ 

Consolation  de  la  Philosophie,  traduite  en  prose.  N**  7209. 

Consolation  de  la  Philosophie,  traduite  par  Jean  de  Meun. 
N**7201  \ 

Consolation  de  la  Philosophie,  traduite  en  vers  par  Regnaud 
deLouens.  N''7209^ 

Continuation  de  Guillaume  de  Tyr.  N«  7188  -.  —  7188  \ 

Cour  de  Paradis  (la),  en  vers.  N"  7218. 

Cruciflemenl  de  Noire-Seigneur,  en  vers,  par  Hermant. 
N**  7208. 

Dicis  du  corps  et  de  l'ame,  par  Pierre.  N**  7215  ^ 

Discours  de  la  servitude  volontaire,  par  E.  de  la  Boetie. 
N''7218  \ 

Distiques  de  Caton,  traduits  en  vers,  par  Macé  de  Troyes. 
N''  7209. 

Dits  de  rUnicorne  et  du  Serpent,  —  de  dam  Denier,  —  de 
Cocaigne,  —  des  Boulengiers,  —  de  la  Maaille,  —  de  la 
Patenoslre  du  Vin,  —  des  Ordres  de  Paris,  —  des  sept 
Vices  et  des  sept  Vertus,  —  du  Privilège  aux  Bretons,  — 
du  Blasme  des  femes,  —  du  Bien  des  Femes,  —  de  l'Es- 
comeniement  aux  Jalons,  —  du  Cors  et  de  TAme,  —  de 
la  Dent,  — deNiccroles,  —  de  TÉvangile  aux  Femes,  — 
de  la  Rose,  —  du  Département  des  livres,  —  de  la  Geu- 
gle  aux ribaus,  —  de  la  Contragengle,  —  delà  Nouvelle 
requeste  d^amour,  —  des  Vins  d'Ouan,  —  du  Sort  des 
Dames,  —  de  la  Patenostre  à  TUserier,  —  de  la  Roe  de 
Fortune,  —  de  la  Pais  aux  Anglois,  —  d'une  Branche 
d'armes,  —  d'un  Enseignement  à  prudommes,  —  du 


460  TABLE    DKS    OUVRAGES 

Credo  aux  Ribaus,  —  du  Département  des  livres,  —  du 
Sort  des  Dames,  —  de  la  Roe  de  Fortune,  —  d'une 
Rranche  d'Armes,  —  d'un  Enseignement  à  prudomme, 

—  de  la  Chincheface,  —  de  dame  Guile,  —  de  la  Rataille 
des  Vins,  —  des  Moustiers  de  Paris,  —  de  la  Blastange 
des  Femes ,  —  du  Salut  d'Enfer,  —  de  Genlillesce,  — 
des  Grieries  de  Paris,  —  de  Fortune -Moniot,  —  du 
Chastiment  des  Clers,  —  de  Peresce,  —  du  Mariage  des 
Sept  Ars,  —  de  l'Eschacier,  —  du  Jeu  d'aventure,  — 
du  Denier  et  de  la  Brebis,  —  du  Buffet,  —  du  Sot  che- 
valier, —  des  Tabourours,  —  de  Largesce,  —  des  Mar- 
chéans,  —  de  mons.  Anseau  de  Lille,  —  des  Jacobins,  — 
de  la  Discorde  des  Jacobins  et  de  l'Université,  —  du  Ma- 
riage Rutebeuf ,  —  de  la  Complainte  Rutebeuf ,  — 
du  Pharisian,  —  des  Ordres,  —  de  Brichemer,  — 
de  M*'  Guillaume  de  Saint-Amour ,  —  de  la  Disputi- 
son  de  Chariot  et  du  Barbier,  —  des  Plaies  du  monde, 

—  des  Règles,  —  Complainte  de  Constantinople,  — 
de  Frère  Denise  ,   —  de  l'Estat  dou  monde,  —  de  la 

—  mort  Rutebeuf,  —  de  l'Escuiruel,  —  de  la  Cante- 
pleurs,  •—  du  triade  et  du  venin,  —  de  la  Foie  et  de  la 
Saige,  —  de  la  Synagogue,  —  d'Aventure.  N"  7218. 

Dits  notables,  en  vers.  N"  7204. 

Division  de  la  Nef  du  Monde  (la),  en  vers.  N'*7215\ 

Doctrinal  Sauvage.  N*^*  2715^  —  7218. 

Droits  au  clerc  de  Youdai(les).  N''  7218. 

Églogue  de  la  Réception  de  Pan ,  par  les  divinités  d'Anet. 

N*'7218. 
Eles  de  courtoisie  (les),  par  Raoul  de  Houdan.  N^  7218. 
Enseignements  à  Alexandre,  en  prose.  N"  7209. 
Enseignemens  de  Christine  de  Pisan.  N**  7211. 


DÉCRITS    DANS    LE    SIXIEME    VOLUME.  461 

Épitre  d'Othéa  à  Hector,  par  Christine  de  Pisan.  N"  7223. 

Extrait  de  chroniques.  N"7188  \ 

Fabliaux  d'Estormi,  —  de  Constant  du  Hamel ,  —  de 
saint  Pierre  et  du  Jongleur,  —  de  Quaresme  et  Char- 
nage  ,  —  d' Aubrée  do  Compiègne ,  —  de  sire  Hain  et 
dame  Anieuse ,  —  de  Barat  et  Haimet ,  —  de  Courlois, 

—  de  Boivin ,  —  de  Pline  Borse  de  Sens,  —  des  Trois 
aveugles  de  Compiègne  ,  —  de  Piram  et  Tisbé  ,  —  de 
Narcissus,  —  de  la  Chastelaine  de  Saint  Giles,  —  de  Jon- 
glet,  —  des  trois  dames  qui  trouvèrent  TAnel ,  —  du 
chevalier  à  la  Robe  vermeille,  —  du  Vilain  mire,  — 
d'Aloul, —  du  Chevalier  qui  faisoit  les ...  palier, —  de  la 
Houce  partie,  —  des  braies  au  Cordelicr,  -  du  Bouchier 
d'Abbeville ,  —  de  la  Borgoise  d'Orliens,  —  de  la  Do- 
lente, —  du  Chien  et  de  l'Asne,  —  des  Periris,  —  du  ... 
qui  fu  fait  à  la  besche,  —  du  Jugement  des  ...,  —  du 
Pardon  de  ...,  —  du  Provost  à  l'Aumuche,  —  de  la 
Damoiselle  qui  sonjoit,  —  de  la  Damoiselle  qui  ne  pooit 
oJr  parler  de ... ,  — du  Prestre  crucifié, — du  ...  etdu  ..., 

—  du  Peschieur  de  Pont-sur-Seine, —  du  Vallet  aux  xii 
femes,  -^  de  la  Grue,  — des  quatre  souhais  saint  Mar- 
tin,— dès  trois  Meschines, — du  Chevalier  qui  fist  sa  feme 
confesse, — de  Berangier  au  lonc  cul, — de  Gombert  et  des 
deux  Clers,  —  de  la  Saineresse,  —  de  la  Vielle  truande, 
— du  ...  et  de  la  ...,  — d'Estula,  —  du  Vilain  qui  gagna 
Paradis  par  pies,  —  de  Bruneau ,  la  Vache  au  prêtre, 

—  du  Prêtre  qui  eut  mère  à  force,  —  du  Fevre  de  Creil, 

—  de  la  Maie  honte,  —  du  Cuvier,  —  du  Prestre  et  des 
deux  Vilains,  —  de  la  ...  noire,  —  de  Guiersay,  —  des 
Irois  bons  ménestrels,  —  des  ... ,  —  de  l'Enfant  qui  fut 
remis  au  soleil,  —  du  Vilain  de  Bailleul,  —  des  deux 


462  TABLE    DES   OUVRAGES 

Chevaus,  —  des  Chevaliers,  des  CJers  et  des  Vilains,  — 
du  Leu  et  de  l'oue, —  de  Honte  et  de  puterie,  —  des  deux 
Changeurs ,  —  du  sot  Chevalier ,  —  de  la  Damoiselle 
qui  fist  les  trois  tours  entour  le  moustier,  —  de  Frère 
Denise,  —  de  la  Crote,  —  du  vair  Palefroi,  —  du  Pet  au 
vilain.  N°  7218. 

Fragnïens  des  chroniques  d'outremer.  N°  7188  *•. 

Fragmens  en  vers  François  et  provençaux.  N**  7192. 

Fragment  d'histoire  ancienne.  N°  7209. 

Genealogia  di  Meëici.  N«  7188  =^-. 

Généalogie  de  plusieurs  maisons  de  Lorraine.  N"  7188  ^•. 

Généalogie  de  quelques  maisons  de  Flandres.  N®  7188  '•. 

Harangue  faite  au  duc  de  Pasterana,  en  1612,  par  Charles 
de  la  Saussaye  d'Orléans.  N*>  7188  ^•. 

Histoire  sainte,  en  vers.  N**  7181  ^•. 

Histoire  de  la  guerre  sainte,  traduite  de  Guillaume  de  Tyr, 
avec  la  continuation.  N°  7 188  ^•. 

Histoire  de  Noire-Seigneur,  en  vers.  N**  7209. 

Histoire  de  Philippe  et  d'Alexandre-le-Grand.  N**  7209. 

Histoire  de  Rome,  jusqu'à  Numa.  N*"  7209. 

Jeu  d'Adam,  en  vers.  N"  7218. 

Jugement  d'Amors.  N°  7218. 

Lais  du  Conseil ,  —  de  l'Ombre,  —  de  FOiselet ,  —  d'A- 
ristote.  N*»  7218. 

Légendes  diverses,  en  vers.  N°  7208. 

Lettre  du  Prestre  Jean  à  Tempereur  Frédéric.  N*'  7215  ^•. 

L'Heure  du  jour,  en  vers.  N**  7215  ^\ 

Livre  de  Charité,  en  vers.  N°  7215  ^•. 

Livre  de  l'Espérance,  par  Alain  Chartier.  N"  7215  ^•. 

Livre  de  Melibée  et  Prudence.  N"  7204^*. 

Livre  de  Pauvreté  et  Richesse,  par  J.  Bruant.  N**  7201. 


DÉCRITS    DANS    LE    SIXIEME   VOLUME.  463 

Livre  des  Cent  Ballades,  par  Jean  de  Werchin,  Philippe 
d'Orléans,  Jean  Bouciquaut,  et  Jean  de  Creseques. 
N"  72115.. 

Livre  des   Philosophes ,   par  Guillaume  de  Tignonville. 

N**  7204. 
Lunaire  de  Salomon,  en  vers.  N**  7218. 
LeMantel  maltaillé,  poème.  N**  7218. 
Marcoul  et  Salomon,  en  vers.  N*'  7218. 
Mélange  de  vers  et  de  prose  des  XIIP  et  XIV*  siècles. 
•  N^7215^-. 

Miracle  de  Théophile,  en  vers.  N°  7218. 
Miroir  de  la  vie  et  de  la  mort ,  par  Robert  de  Lorme. 

N^7215^-. 
Miracles  de  la  Vierge  (les),  par  Gautier  de  Coinsy.  N*  7107. 

— -7208. 
Miracles  de   Notre  Dame  ,  par  personnages.  N***   7208 

4.  i.  et  4,  B. 

Moralité  des  nobles  hommes ,  sur  le  jeu  des  échecs ,  par 

Jean  de  Vignay.  N*»  7204. 
Moralités  de  Philosophie.  N"  7215  ^•. 
La  Mort  d'Hercules,  en  vers.  N"  7209. 
Mystère  de  la  Passion,  par  personnages,  et  en  vers,  par 

Arnoul  Greban.  N*'*  7206.— 7206  ^\ 
OEuvres  complètes  d'Eustache  Deschamps.  N"  7219. 
OEuvres  d'Alain  Charlier.  N«  7215  ^^  ^\ 
Ordène  de  Chevalerie,  en  vers.  N**  7188  ^\ 
Ordres  de  Chevalerie(les).  N*»  7218. 
Oustilement  aus  Vilains  (!'),  en  vers.  N**  7218. 
Patenostre  (la),  en  vers.  N**  7181  ^•. 
Pèlerinage    de    l'âme,    par    Guillaume  de  Deguilleville. 

N"^  7210.— 7-2 10=^-. —  721 2. —721 3. 


40'!  TABLE    DES    OUVRAGES 

Pèlerinage  de  Jésus-Christ,  par  Guillaume  de  Deguilleville. 
N"  7212. 

Pèlerinage  de  la  vie  humaine,  par  Guillaume  de  Deguille- 
ville. N*"  7210.  —  7210^  —  7211.  —  7211  ^K  — 
7212.  — 7213. 

Pierre  de  la  Broce  (de).N"  7218. 

Pierre  de  la  Broche  (de),  qui  dispute  à  raison  contre  For- 
tune. N''7218. 

Poésies  de  Christine  de  Pisan.  N"'  721G.  —  7217. 

Poésies  de  Guillaume  de  Machaut.  N°  7221. 

Poésies  de  Jean  Froissa rt.  N***  7214.  —  7215. 

Poésies  mêlées  de  Remy  Belleau  ,  Mellin  de  Sainl-Gelais, 
Chapuis  et  autres  auteurs  du  XYl^siècle.  N"7220  ^'  ^ 

Proverbes  au  vilain,  en  vers.  N**  7218. 

Quinze  signes  de  la  fin  du  monde  (des),  en  vers.  N"  7215  ^. 

Reclus  de  Moliens  (le),  en  vers.  N"  721  ô  ^ 

Recueil  de  fabliaux  et  autres ,  poèmes  du  XllP  siècle. 
N"7218. 

Réfutation  du  livre  de  la  Servitude  volontaire  ;  par  Henry 
deMesmes.  N**7218^ 

Regrès  au  roiLoys  (les),  en  vers.  N"  7218. 

Regrès  Notre-Dame,  en  vers.  N*'7218. 

Remontrances  au  peuple  François ,  par  Thomas  Beaulxa- 
mis.  N°7188^ 

Renart  de  Dampmartin  (de)  ,  en  vers.  N°  7218. 

Renart  et  de  Piaud'owe  (de).  N"  72 1 8. 

Renarl  le  bestourné.  N"  7218. 

Résumé  d'histoire  ancienne.  N''  7209. 

Resveries,  en  vers.  N°  7218. 

Roman  d'Aimery  de  Narbonne  et  de  Guillaume  au  court- 
ny,  en  prose.  N*'7192\ 


DÉCRITS    DANS    LE    SIXIEME    VOLUME,  465 

Roman  d'Alexandre,  en  prose.  N**  7199  ^. 

Roman  d'amors  en  vers.  N"  7218. 

Roman  d'Artus  le  restoré.  N*'  7180. 

Roman  d'Athis  et  Porfilias,   par    Alexandre  de  Bernai. 

N'^7191. 
Roman  de  Berinus  et  de  son  fils  Aigre.  N**  71 87  ^. 
Roman  de  Blaquere,  par  Raimond  Lulle.  N''7l81  ^. 
Roman  d'Eneas,  en  vers.  N''  7189  \ 
Roman  de  Florimont,  en  vers;  par  Aimé  de  Varennes, 

N''  7190' ^ 
Roman  de  Josephe  ou  du  Saint-Graal,  N*''  7170.— 7170\ 

—.7171.— 7185^-^7185  ^-^ 
Romande  Judas  Machabée,  en  vers.  N**  7190  . 
Roman  de  Lancelot  du  lac.  N"«  7l73.— 7l73  2.— 7173^ 

--7173^— .7185.— 7185^—7 186.— 
Roman  de  Landomata,  fds  d'Hector.  N''  7209. 
Roman  de  la  Rose,  en  vers.  N"«  7193.— 7193 ^— 7194. 

— 7195.— 7196.— 7197.— 7198.  — 7199.— 7200. — 

7200^— 7200^-^-7204.-7205. 
RomandeMerlin.  N"*  7170.— 7170^—7171.— 7185.^-^ 
Roman  de  Perceforest.  N°  7279. 
Roman  de  Tristan.  N«  7172.  —  7174  ,  7175  et  7176.  — 

7177*.^7178.— -7185^-7187. 
Roman  de  Tristan  et  de  la  Quête  du  Saint-Graal.  N"  7176. 
Roman  de  Troies,  en  prose.  N"  7189  ^•^ 
Roman  de  Troies,  en  vers;  par  Benoît  de  Sainte-More. 

No«  7189.— 7189  .— 7189\— 7209. 
Roman  du  Chevalier  au  Cigne,  et  de  Godefroi  de  Bouillon, 

en  prose.  N"7188^ 
Salus  d'amours  (huit).  N"  7218. 
Sénéfiance  de  TA.  B.  G.  (la),  en  vers.  N«  7218. 
VI.  30 


466  tABLE    DES    OUVRAGES 

Sept  articles  de  la  Foi  (les),  en  vers.  N"  7201. 

Sidrac,  de  la  Fontaine  do  toutes  sciences.  N*^  7181. 

Songe  d'Fnfer,  en  vers.  N^7218. 

Testament  de  Jean  de  Meun.  N^  7201  .—7201  ».— 7^04  *. 

—  7209^—7215^  — 

Tournoiement  aux  dames  (le),  en  vers.  N**  7208. 

Tragicomédie  de  la  Gaule,  obtenant  de  Charles  IX  la  fin 
de  ses  misères.  N**  7218  *. 

Traité  sur  le  Decours  d'Assyrie,  Grèce  et  Rome,  et  sur  h; 
Triomphe  de  France.  N"  7224. 

Translation  de  saint  Jacques,  en  prose.  N''  7215.  ^ 

Vair  palefroi  (du),  en  vers.  N**  721 8. 

Vergier  de  Paradis  (le).  N*'  7218. 

Vers —  deDieu  et  de  Notre-Dame, — des  Quinze  signes, — 
de  la  Trinité,— de  l'A.  B.  C.  Notre-Dame,— de  la  Pate- 
nostre  glosée. — de  la  Prière  Notre-Dame, — sur  TO  Inte- 
merata, — autre  A.  B.  G.  Noire-Dame, — de  la  Requesle 
d'amour,  —  des  neufs  Joies  Notre-Dame. — de  l'Ave  Ma- 
ria en  françois, — de  la  prière  Théophiius,  —  de  la  Puis- 
sance d'amors ,  — du  Vergier  de  Paradis,  — d'Ézéchiel , 

—  du  Monde,  —  autre  de  l'Ave  Maria  en  françois,  —  de 
la  Létanie  en  françois,  — de  l'Oraison  de  la  létanie  ,  — 
autre Patenoslre, — de  la  Patenoslre d'amour, — Request^î 
complainte  et  regrès. — de  l'Arriereban  d'amors, — de  la 
Prière  du  sanç  Jesus-Christ,— de  la  Prière  Notre-Dame, 

—  de  la  Patenostre  farcie,  —  11  Confrère  d'amors,  —  de 
l'Ave  Maria  Rulebeuf.— N"  7218. 

Vers  de  la  mort.  N«  7218. 
Vers  du  corps.  N"  7181  ^ 
Vers  sur  les  estas  da  monde.  N"  7181  ^ 


DÉCRITS    DANS    LE    SIXIEME    VOLUME.  /jG/ 

Vie  de  Sainte  Christine,  en  vers  ;  par  Gautier  de  Coinsy. 

N**  7207. 
Vie  de  Sainte  Élizabel,  par  Rutebœuf.  N"  7218. 
Vie  de  Sainte-Marie  TÉgyptienne,  en  vers.  N''7218. 
Vingt- trois  manières  de  Vilains.  N'*  7218. 
Vision  de  Tondale.  N"  7181  ^ 
Voie  de  Paradis,  en  vers^  par  Raoul  de  Houdan.  N**  7218, 


30, 


TABLE 


NOMS   DE    LIEUX    ET    DE    PERSONNES. 


NOTA.  Les  noms  de  lieux  sont  eu  lettres  italiques. 


Abhcville.  Puis.  381.   Fabliau  du 

Boucher.  408. 
A BEL.  293. 
Abelard.  288,  301. 
Àbladane ,  nom  romanesque  de  la 

ville  d'Amiens.  171. 
Abraham  (saint).  226. 
Achille.  161. 
Acre.    38,  191.    Templiers.  160. 

Prise.  200. 
AcY  (Regnault  d').  424,  434. 
Adam,  patriarche.  30,  282,  293, 

295,  406. 
Adam  de  Givenci.  64.  Ses  chan- 
sons. 66. 
Adam  de  la  Halle  ,   trouverre. 

Ses  chansons.  64,  65,  66.  Son 

Jeu.  412. 
Adenez  (le  roi),  auteur  de  Berte 

mis  grans  pies.    102,  146^  148, 

149,  338. 
Adrien  (saint).  329. 
Aelis.  Bergère  de  chansons.  50, 

68. 
Agathe  (sainte).  330. 
Agoulant  ou  Angoulant.  44. 
Agravain,  personnage  de  roman. 

1^7,  128. 
Aïe  ,  mère  des  quatre  fils  Aimon. 

118. 
Aigbe,  héros  de  roman.  147. 


Aigremoni  ,  villages  de  ce  nom. 
110,  111,  113,114. 

Atmery  de  Narbonne  ,  héros 
d'une  chanson  de  geste.  228, 
229. 

AiMON  DE  Dordon,  frère  de  Gi- 
rart  de  Roussillon.  110,  113, 
114,  115,  116,  117,  118. 

Aïs  (Hugues  d').  426. 

Aisne  y  rivière.  314,  315,  316, 

Aix-la-Chapelle.  56,  150,  220. 

Akin,  personnage  des  romans  d'A- 
lexandre. 166. 

Alart,  un  des  quatre  fils  Aimon. 
115. 

Alart  de  Caus.  Ses  chansons. 
m,  452. 

Albigeois,  hérétiques.  180,  181. 

Albigeois  y  province.  156. 

Alegre  (Yves  d')  ,  conseiller  du 
duc  d'Anjou.  388. 

Allemant  (Jean  d'),  261. 

Alechans  ou  Aleschans,  champ  de 
bataille  romanesque.  139. 

Alexandre  de  Bernai  ou  de 
Paris,  poète,  auteur  de  la  chan- 
son de  geste  d'Alexandre.  166, 
202,  210.—  Du  poème  d'Athiset 
Porphilias.  218,  221. 

Alexandre-le-Gband,  héros  de 
chansons  de  geste.|65, 1Q6, 1Ç7, 


470 


TABLE    DES    NOMS 


1G8,  ^9^i,  200  à  205,  209  à  218. 
Ses  Eiiscignerneus.  3i0  ,  ^47. 
Son  histoire   341,* 549. 

Alexandrie.  335. 

Alexis  (saint).  340. 

Alis  (  Jehan  d'  )  emporté  par  un 
serpent.  199. 

Allemagne.  17,  160,  235,  311  , 
423,426,  427,  429,  430. 

Aloul.  Son  fabliau.  408. 

Alphée.  421. 

Amadis  de  Gaule,  héros  de  ro- 
man. 147 

Aman  le  lépreux.  26. 

Amauby  I*»^,  roi  de  Jérusalem. 
160. 

Amelot,  bergère  de  chanson.  50. 

Amiens  (Jacques  d*).  Ses  chan- 
sons. 84. 

Amis  etAmille,  personnages  d'un 
jeu  dramatique.  336. 

Amphitryon,  héros  d'un  jeu  dra- 
matique. 436. 

Anacréon.  445. 

Ancreteville.  385. 

Andelis  (Roger  d').  Ses  chansons. 
94. 

André  ou  Adrien  (saint).  329. 

'Andrieu  Contredit.  Ses  chan- 
sons. 66,  4-.2. 

Andrieu  Douche.  Ses  chansons. 

67. 

Andromaque.  161,548. 

Andromède.  453. 

Andruich,  fortifiée  par  Sampy.  421 , 
422. 

Ajiet.  Bibliothèque  conservée  dans 
le  château.  200,  210.  Vers  sur 
le  séjour  de  Charles  IX.  416, 
417.  Sur  celui  de  Henry  II.  446. 

Aneuse  de  Monverron.  Sa  chan- 
son. 66. 

Anfelise  de  Candie.  140. 

Angecourt  (  Perrin  d*  ),  Ses 
chansons.  90,  91. 

Angenne  (Huet  d').  426,  427. 

Angennes  (Julie  d'),  duchesse  de 
Montausier.  427. 

Angers.  360,  389.  Représenta- 
tion du  Mystère  dr.  la  Passion. 
284,  286,  29i,  293,  296.  Évê- 
ché.  284.  285,  286,  287.  Ses 
écrivains.  287. 


Angevins.  151. 

Angle  (Guichart  d') ,  chevalier 
anglois.  Ballade  sur  sa  mort. 
426. 

Angleterre.  225,  266,  275,  511  , 
583,  450.  Ses  rois.  42,  380, 
433.  Ses  lutteurs.  138.  Sa  no- 
blesse. 257. 

Angleterre  (Lion  d'),  fils  d'E- 
douard III.   579. 

Angleterre  (Marie  d').  Ses  an- 
cêtres. Abbesse  deRamscy,  puis 
épouse  de  Mathieu  de  Flandres. 
195,  194. 

Angleterre  (Richard,  roi  d')  Ses 
chansons.  98. 

Anglois.  270,  275,  511,585,  587, 
424,  425,  442.  Vers  sur  leurs 
guerres  et  sur  leur  charte.  410, 
452.  Sur  leur  queue.  428. 

Anjou  (Charles,  comte  d').  Ses 
chansons.  72.  Figuré.  451. 

Anjou  (Charles  d') ,  roi  titulaire 
de  Naples.  588. 

Anjou.  Ses  comtes.  40,  42,  45, 
125. 

Anne  ,  mère  de  la  vierge  Marie. 
296. 

Anne  d'Autriche.  Inscription 
en  son  honneur.  16. 

Anséis  ,  personnage  d  une  chan- 
son de  geste.  141,  142. 

Anseys  de  Cartage,  héros  d'une 
chanson  de  j;este.  218,  219, 
221. 

Anselme  (le  père),  auteur  de 
l'Histoire  des  grands  officiers  de 
la  couronne.  130,  245,  .ï65,  566, 
567. 

Antecrist.  Sa  légende.  50,  57, 
160. 

Antenor  ,  héros  de  roman,  27. 

Anthenor.  334. 

Anthure,  mt^re  de  saint  Chryso- 
stome.  353. 

Antonine-Nero  ou  Caracalla. 
550. 

Antioche.  27,  172,  176,  179,  180. 
181,  182,  185,  185,  186,  187. 
190,  194,   195,  196,   197,  227. 

Antiochus,  per.sonnage  du  roman 
de  Judas  Machabée.  206. 

Antipater,  personnage  de  la  Ven- 


i)i:  LiE(jx  i:t  de  i'ehsonxNES. 


471 


geance  de  la  mort  Alexanlre. 
217. 

Apollon,  personnage  des  Chan- 
sons d'Alexandre.  204. 

Aquitaine,  duché.  102,  103,  110, 
121. 

Arabes.  25. 

Archevêque  (Hue)  ,  auteur  de  la 
Puissance  d' amour .  410;  de  Lar- 
gesse. 413. 

Ardennes.  Forêt  où  se  retirent  les 
quatre  fils  Aimon.  115,  117, 
12o. 

Ardres,  défendue  par  Sanipy.  4:21. 

Arethuse.  421. 

Argus.  421. 

Argies  (Gautier  d).  Ses  chan- 
sons. 77.  Figuré.  452. 

Ariosto  (Lodovico).  126  ,  loo, 
173,  347,  440,  441. 

Aristote.  64,  167  ,  204,  211, 
216,  352.  Héros  d'un  Lai.  406. 

Arlens.  Sa  signature  dans  les  ma- 
nuscrits de  Ma/.arin.  20. 

Armagnac  (Bernard  d').  209. 

Avîw.  155. 

Arnoullet  (Olivier),  imprimeur 
de  Lyon.  102. 

Arnout  le  ViEL.Ses  chansons. 67. 

Arragon  (le  roi  d').  Sa  chanson. 
1)5. 

Arras.  52,  .53,  56,  64,  181,  318, 
302,  437. 

Arsonval  (Jean  d').  Inventaire 
des  livres  remis  par  lui  à  la  col- 
lection du  Louvre.  2U. 

Artaxercès.  349. 

Artois.  181,  378,  454. 

Artois  (Jean  d),  e  mte  d'Eu. 
36-i. 

Artois  (Philippe  d'),  comte  d  Eu, 
un  des  auteurs  du  Livre  des 
cent  Ballades.  559,  304,  365, 
367,  369,  370. 

Artus,  héros  de  roman.  P.  2,  3, 
5.  9,  128,  129,  134.  Les  Bornes 
Artu.  203. 

Artus-LE-Restoré,  héros  de  ro- 
man. 22,  23. 

Ascalon.  191. 

AscANius  ,  personnage  de  i%s- 
tères.  309. 


Asie- Mineure.  176,  178. 
A  s  nier  es.  271. 
AssuÉRUS.  349. 
Assyrie.  454,  455. 
Assvriens.  Leur  empire.  348. 
Astaroth  ,   diable  du  Mystère  de 

la  Passion.  297. 
Athènes.  221,  308,  395,   435. 
Athis  et  Porphiltas,  héros  d'un 

poème  d'Alexandre  de  Bernai. 

218,  219,221. 
Avherchicourt.   381. 
AuBERTiN    d'Avenoi.  Scs  chau- 

sons.  67. 
AuBiscouRT  (François  d'),  auteur 

de  ballades.  362,  367. 
AuBRÉE  de  CoMPiEGNE,  héroïne 

de  fabliau.  405. 
Aubin  de  Sezannes.   Ses  chan- 
sons. 67. 
AucHiER  ou  Augier  ,  cité  dans  la 

chanson  de  geste  d'Alexandre. 

166. 
Anilain.  ville  d'Italie.  423. 
AuDEFROi  LE  Bastart.  Sss  cliau- 
soiis.  67. 
Audigier,  héros  d'un  conte.  415. 
Augustin  (  saint  ).     Sa    ligure. 

352. 
Aumale  (madame  d').  446. 
Aumont  ou  Laumont,  héros  de 

roman.  44. 
AuTiE  (Simon  d').  Ses  chansons. 

98,  99. 
Auvergne,  Duché.  24,  141,  455. 
AHviller<t,  seigneurie.  oGG. 
AuxERRË  (Jehan  d').  Sa  chanson. 

Anocerre.  111,  143. 

Avenir.  336. 

Aveugle  (Lambert  1').  Sa  chan- 
son. 88. 

AvEZAC  (M.  d') ,  éditeur  de  Plan 
du  Car  pin.  398. 

Avignon.  Pairie  de  JoCfroi ,  père 
d'Ogier -le  -  Danois.  122.  Ses 
papes.  264. 

Ag.    429. 

Ay  (Jean  d').   43  i. 

Aynaos-Sylée,  archevêque  di'  Sc- 
baste.  26. 

Aiincourt.  276. 


472 


TABIJ::    DES    NOMS 


B. 


Babel  (tour  de).  204. 

Bagdad    ou    Bandas.    191,   202, 

204,  211,  215. 
Bailleul.  Fabliau  de  son   Vilain. 

Baluze.  Livres  du  fonds  de  ses 
manuscrits,  5,  6,  19,  152,  153, 
155,  200,  201,  202,  239. 

Ban  (le  roi) ,  personnage  de  ro- 
man. 127. 

Bandel.  Ses  H'isloves  tragiques. 
440. 

Bar  (Henry,  comte  de).  72,  451. 

Bar-sur-Scine.  Comté.   106  ,   153. 

Barales  (JolTioi  de).  Ses  chan- 
sons. 87,  88,  452. 

Barat  et  Haimet,  héros  d'un 
conte  en  vers.  406. 

Barans,  personnage  romanesque. 
134. 

Bardasan,  éditeur  de  fabliaux. 
160,  225. 

Barbier  ,  auteur  du  Dictionnaire 
des  Au'inijmes.  153. 

Barlaam.  556 

Barraquin  ,  personnage  de  Mys- 
tères. 302. 

Barrois  (M.),  auteur  de  la  Librai- 
rie protijpographique.  373. 

Barthélémy  (saint).  329. 

Basfle  (saint).  ,318,  327,  334. 

Bathilde  ou  Bautheuth  (sainte), 
femme  de  Clovis  II,  338. 

Baude  de  la  Kakebie.  Ses  chan- 
sons. 68. 

Baude  de  la  Querrière.  Ses 
chansons.  68. 

Baudouin,  frère  de  Godcfroi  de 
Bouillon.  188,  198,  199. 

Baudouin  ,  comte  de  Flandres , 
empereur  de  Constanlinople 
162. 

Baudouin.  151. 

Baudouin  des  Auteus.  Ses  chan- 
sons. 68. 

Baudry,  abbé  de  Bourgueil,  his- 
torien des  croisades.  177,  190. 

Bavarois.  123. 

Bavière  (Anne  de) ,  duchesse  de 
Bourbon.  210. 


Bavière  (Isabeau  de) ,  reine  de 
France.  301. 

Bavière  (  Jacques  de  ).  Auto- 
graphe. 384. 

Bayart,  cheval  de  Renaud  de 
Montauban.  115,  119,  120,  124, 
125,  126. 

Bazoche,  nymphe.  417. 

Beatrix,  personnage  de  chanson. 
53,  67. 

Beatrix,  femme  du  roi  Orians. 
158,  187,  189,  224. 

Beaucairc.   446. 

Beauté-sur-Marne.  422,  434. 

Beauchamp,  auteur  de  Recherches 
sur  les  Théâtres  de  France.  331 . 

Beaiijeu.  208. 

Beaulande  (Aimcry  de) ,  héros 
d'une  chanson  de  geste  ;  le 
même  qu'Aimery  de  Narbon- 
NE.  229. 

Beaulxamis  (Thomas).  152, 
154. 

Beaumont  (Giles  de).  Sa  chan- 
son. 79,  452. 

Beauvais.  Diocèse.  42 ,  593,  423. 

Beauvais  (Raoul  de).  Ses  chan- 
sons, 92. 

Beauvais.  424. 

Bechade  (Grégoire).  177,  178, 
179,  181. 

Béguin  (Martin  îe).  Ses  chansons. 
88. 

Bekkfr  (Emmanuel),  éditeur  du 
roman  de  Fierabras.  39. 

Belgique.  Manuscrits  exécutés  ou 
conserves  dans  cotte  contrée.  8, 
275.  Familles  illustres.  153. 

Belle  AU  (Remy).  Ses  poésies. 
439. 

Belleperche  (Gautier  de) ,  au- 
teur du  Roman  de  Judas  Ma- 
chabée.  202,  205  ,  206  ,  207  , 
208. 

Belmarcats  (  Pierre  de  ).  ^  Sa 
chanson.  91. 

Belzebuth  ,  diable  du  Mystère 
de  la  Passion.  297. 

Brnci  (  Antoine  )  ,  rédacteur  de 
VAntologia.  344. 


DE    LIEUX    ET    DE    PERSONNES. 


473 


BENEDICTINS.  46. 

Benoit  (saint).  Sa  flgure.  352. 

Benoit  DE  Sainte-Maure,  poète, 
auteur  du  Roman  de  Troi/es. 
161,  162,  163,  164.  163,  540, 
548.  Originaire  de  Champagne. 
435,  436. 

Beranger  au  long  c Son  fa- 
bliau. 410. 

Berengier.  337. 

Berich,  diable  du  Mystère  de  la 
Passion.  297,  307. 

Berinus  ,  héros  de  roman.  147. 

Berlin.  Ses  éditions.  39. 

Bernabo,  duc  de  Milan.  248. 

Bernard  (saint).  Son  épître  De 
bono  modo  vivendi,  343. 

Bernart,  auteur  de  jeui  partis. 
72. 

Berne.  Copie  d'un  de  ses  manu- 
scrits. 48  à  100. 

Berneyille  (  Gilebert  de  ).  Ses 
chansons.  79,  80. 

Berrij.  Son  ancien  dialecte.  3,  5. 
Duché.  265,  424. 

Berry  (Jean ,  duc  de) ,  gouver- 
neur de  Languedoc.  249.  Au- 
teur de  ballades,  561,  5()3,  364, 
366.  Ses  anciens  manu  crits. 
373. 

Berthe,  femme  de  Pépin.  338. 

Berthe  ,  femme  de  Girart  de 
Roussillon.  Son  tombeau.  104, 
1(J5,  106,  107. 

Berthe  aux  grans  pies,  hé- 
roïne d'une  chanson  de  geste. 
42.  102,  148. 

Bertin,  nom  de  berger.  417. 

Bertollet,  neveu  de  Charlema- 
gne.  114. 

Berzé  Voy.  Bregi. 

Besançon.  209. 

Bestorné.  Ses  chansons.  67. 

Bethune  (Philippe,  comte  de). 
Son  cabinet  de  manuscrits  et 
les  reliures  à  son  chiffre.  127, 
372. 

Bethune  (Quenes  de).  Sor.  chan- 
sons. 92,  45-i. 

Bethune  (Sauvage  de).  Ses  chan- 
sons. 98. 

Beuves  d'Aigremont  ,  héros 
d'une  chanson  de  geste.  101  , 


110,  111,  112,  113,  114,  115, 

122,  144. 
Bigot  (Emery).   Ses  manuscrits 

et  ses  armes.  278,  385,  388. 
Billebaut  (Jehan).   Sa  chanson. 

85. 
Bisseuil  ou  Bnsseuil.  432. 
Blaise  (saint).  329. 
Blanghet  (Jean) ,   bibliothécaire 

de  Charles  VI.  218. 
Blandie.     Royaume     imaginaire. 

147. 
Blaquerne,  héros  de  roman.  31, 

52,  33,  34. 
Blanche  de  Castille,  reine  de 

France.  45, 188. 
Blazon  (TJiibaut  de).  Ses  chan- 
sons. 99. 
Blequin,  seigneurie.  145. 
Biais,  comté.  153,  179.  Sa  biblio- 

thèque  royale.  219,  274. 
Blois  (Marie  de),  reine  de  Naples. 

250. 
Blois  (Robert  de).  Ses  chansons. 

94. 
Blondeau.  Ses  chansons.  68. 
BocTUS,  roi  fabuleux.  26. 
Bodel  (Jehan).  Ses  chansons.  85, 

Son  Congié.  406. 
BoECE.  Traductions  de  son  livre 

de   la    Consolation.   242,   274, 

275.   276,  277,  543,  544,  545, 

546,  349. 
Bohême.  377,  448. 
BoiviN,  héros  d'un  conte  en  vers. 

400. 
BoiviN  ,  auteur  du  Catalogue  des 

tnaimscrits    grecs.    102.    (Voy. 

les  Additions.) 
ijONcoRT  (Simon  de).  Ses  chan- 
sons. 98. 
Bon  ET  (saint).  326. 
BoNiFACE  IX.  260,  261. 
BoNLABii,  traducteur  espagnol  du 

livre  de  Blaquerne.  32,  33. 
Bonnet  (Honoré).  Son  Apparition 

de  Jean  de  Meun.  243  à  274. 
BoNVALET,  copiste.  230. 
BooR  (le  loi),  personnage  de  ro- 
man.  127. 
Bordeaux.  Livres  imprimés  dans 

cette  ville.  2. 
Borgne  (Pierre  le).  92. 


474 


TABLE    DES    NOMS 


Boucher  (Jpan).  28?;. 

BoucicAUT  (Je;m) ,  maréch.il  de 
France,  un  dos  auteurs  du  Li- 
vre lies  ce)it  Bnïlades.  5^)9,  3H5, 
367,  568.  569,  370. 

Bouillon  (Godefroi  de).  Ses  ges- 
tes en  prose.  152,  155,  157, 
158,  17^2,  175,  185,  184,  185, 
186.  187,  188,  189,  190,  193, 
224,  225,  226. 

Bouillon,  duché.  186,  187,  188, 
189,    190.  Ville.  22i. 

Bonlof/iie,  comté.  193.  Vil'e.  201. 

Boulogne  (Euslache,  comte  de). 
172,  188,  189,  195,  22.5,  226. 

Boulogne  (  Ida  de  ) ,  épouse  de 
Renaud  de  Dammartin.  105, 
194. 

Boulogne  (  Mahaut  de  ) ,  reine 
d'Angleterre ,  mère  de  Marie 
d'Angleterre.  193. 

BoRDELOT,  annotateur  et  posses- 
seur d'un  roman  de  Judas  Ma- 
chobée.  202. 

Bouquet  (doni),  éditeur  des  His- 
toriens de  France.  107. 

Bourbon.  Maison.  281. 

Bourbon  (le  duc  de).  567. 

Bourbon  (Eleonor  de)  ,  femme 
de  Bernard  d'Armagnac.  209. 

Bourbon  (Jacques  de),  roi  de 
Hongrie,  comte  de  la  Marche 
et  de  Castres.  Ses  manuscrits. 
165,  16-1,  209. 

Bourbon  -  CoNDÉ  (maison  de). 
210. 

Bourbon  -  Condé  (Marie  -  Anne 
de),  duchesse  de  Vendôme.  210. 

Bourbon -V^EN DÔME  (maison  de). 
210. 

Bombonrtois.  Dialecle  de  celle 
province.  5.  Duché.  2i,  i55. 

Uonrbourg.  425. 

BouRDiGNÉ  (Jean  de),  historien 
de  l'Anjou.  503. 

Bourgghier  (Le).  275. 

Bourges,  comté.  45,  172,  179, 
512. 

Bourgogne.  Artistes  et  écrivains 
de  cette  province.  38,  207.  Du- 
ché. 102,  107,  108,  186,  265, 
271.  Comté.  105,  109,  110,  521 , 
330. 


Bourgogne  (Agnès  de),  duchesse 
de  Bourbonnois  et  d'Auvergne. 
Manuscrits  qui  lui  avoient  ap- 
partenu. 2i,  455. 

Bourgogne  (Antoine  de),  fils  du 
duc  Philippe -le -Bon.  Ballade 
sur  son  mariage.  450. 

Bourgogne  (Jean  sans-Peur,  duc 
de).  219,  272.    Sa  figure.  277. 

Bourgogne  (Philippe,  duc  de). 
438.  Ballades  en  son  honneur. 
425,  455. 

Bourgueil,  abbaye.  177. 

BouRGUiGNONS.  105,  205.  Vers 
sur  leur  défaite  devant  Beau- 
caire  446. 

Bourré  (  Jean  ).  Sa  signature. 
350. 

Bouvines,  champ  de  bataille.  158. 

Brabanï  (Henry,  duc  de).  Ses 
chansons.  73,  451. 

Brabant,  duché.  131,  189. 

Brabant  (Venceslas,  duc  de), 
auteur  du  Meliador.  380. 

Bradamante.  Sa  complainte. 
440. 

Rraine  ou  Brienne  (Jean,  comte 
de).  72,452.  (Voy.  Jean.) 

Hran VILLE  (GeotTroi  Nivelle  de). 
131. 

Brayart,  pcr  (  nnage  d'un  mys- 
tère. 502. 

Bregi  (Gautier  de).  Sa  chanson. 
78. 

Bregf  (Hugues  de).  Ses  chansons. 
83.  Sa  Bible.  412. 

Bretagne  (Pierre,  comte  de).  Ses 
chansons.  72. 

Bretagne  ,  comté.  23.  Fief.  123. 
Ses  lutteurs.  138. 

l'-RETAGNE  (Hcnry,  duc  de),  fils 
de  François  I«^  444, 

Bretons.  Fabliau  de  leur  Privi- 
lège. 409.  Ballade  contre  leur 
soulèvement.  425.  Contre  leurs 
ravages  en  Champagne.  426. 

BRiCHEMEn.Vers  de  Rutebeuf  con- 
tre lui.  414 

Brie.  432.  Ballades  contre  ce  pays . 
427,  428,  454. 

Brinon  (Joseph)  ,  seigneur  de 
Villeunes,  possesseur  de  manu- 
scrits. 232, 


DE    LIBOX    ET   DE    PERSONNES. 


475 


Briseida..  161. 

Brohados,  tué  par  Godefroi  de 
Bojillori.  198. 

Bruant  (Jacques),  auteur  du  Li 
vre  de  Pauvreté  et  de  Richesse. 
240,  241. 

Bruges.  378. 

Bruges  (Josselin  de).  Ses  chan- 
sons. 88. 

Brûlé  (Gasse),  auleur  de  chan- 
sons 40,  4i,  74,  75,  76,  436, 
432. 

Brunel  (Guillaume),  trésorier 
de  France.  Son  hôtel.  434. 

Brunet  (M.),  auteur  du  Manuel 


du  Libraire.  147. 

Brunoi.  Sa  chanson.  82. 

Bruxelles.  Adieux  en  vers  à  cette 
ville.  426. 

BucHON  (M.1  ,  éditeur  du  Pan- 
théon littéraire.  Découyerte 
qu'on  lui  doit.  276.  Éditeur  de 
Froissart.  375,  376,  582.  De 
Villehardouin.  4.31. 

BucY  ( ),  auteur  de  ballades. 

362. 

BuDÉ  (Guillaume).  Son  épitaphe. 
442. 

BuRNiAU  DE  Tors.  Ses  chansons. 
69. 


C. 


Cachant,  éloge  de  ce  séjour.  426. 

Cadix.  140. 

Cnlabre,  duché.  2t7. 

Calais,  menacé  par  Sampy.  424, 

Calchas.  161. 

Calixte  II,  pape,  auteur  de  la 
Translation  de  saint  Jacques. 
393  ,  394. 

Calmet  (dom), auteur  deV Histoire 
de  Lorraine.  171. 

Camahelot.  122. 

Cambrai   52,  56. 

Cambray  (Adam  de),  T""^  président 
au  parlement  de  Paris.  556. 

Cambray  (Jacques  de).  Ses  chan- 
sons. 84. 

Cambray  (Jeanne  de),  proprié- 
taire d'un  manuscrit.  336. 

Cambray  (Roger  de;.  Sa  chanson. 
94. 

Cana.  301,  353. 

Cananéenne  (la).  301. 

(:am)\ce,  maîtresse  d'Alexandre- 
le-Grand.212. 

Candie.  Souveraineté.  140. 

Cange  (du).  Cité.  45,  46. 

Cancé  (Châtre,  baron  de).  Manu- 
scrits de  son  ancien  cabinet.  2, 
48  ,  100,  120,  130,  131  ,  1  i5  , 
158,  160,  163,  209,  210,  228, 
331. 

Cannes.  108. 

Cantius,  personnage  de  la  Yen- 


qeatice  de  la  mort  d'Alexandre. 
217. 
CaNTORBÉRY  ou  CANTORBrRE,  af- 

chevêché.  323. 

Carasaus.  Ses  chansons.  69. 

Cardelain.  444, 

Cardenal  (Pierre),  troubadour. 
22 -i. 

Cardon  des  Croisilles.  Ses  chan- 
sons. 70. 

Cardon  DE  Rains,  Sa  chanson.  70. 

Corinbnnt.  406. 

Carlier  (dom).  Son  Histoire  du 
duché  de  Valois.  316. 

Carlo  vingiens.  Commentdépouil- 
lés  de  leur  autorité.  111. 

Carnavalet  (M.  de).  440. 

Carrière  près  Vertus.  452. 

Carvanay  (Oudin  de),  artiste  ex- 
cellent du  XI V  siècle.  354,  335. 

Cassaneus  du  Larris  ,  person- 
nage de  la  Chanson  d'Alexandre. 
211. 

Cassinel  (Ferry-),  archevêque  de 
Reims.  249,  250. 

Cassini.  Sa  carie  de  France.  424. 

Castel  (Jean  de),  (ils  de  Chris- 
tine de  risan.  400,  401. 

Castra,  comté.  163,  164.  Ancienne 
collection  de  livres,  dans  le  châ- 
teau. 209. 

Catherine  de  Médigis,  reine  de 
France,  154,  153. 


476 


XABLE    DKS   NOMS 


Catheu,  seigneurie.  566. 

Catilina.  548. 

Caton.  Ses  distiques.  5^i0,  'ôA'2, 
3 45- i 07. 

Cauderon  (Baudouin).  182. 

Caumont  (Pierre  de).  172. 

Caumont  (Richard  de).  Son  com- 
bat contre  Sorgol.  198,  199. 

Caylus  (le  comte  de).  Ses  disser- 
tationsi  448. 

Cenquoins.  343. 

Cerberus,  diable  du  Mystère  de 
la  Passion.  297, 

Cerisiers  (l'abbé  de),  traducteur 
de  Boëce.  545. 

Ciesarée.  191. 

Cesoles  (Jacques  de),  auteur  de  la 
Moralité  sur  le  jeu  des  échecs. 'il  ^. 

Chaalis,  abbaye.  358,  371. 

Chabaille  (M.),  éditeur  du  Sup- 
plément à  V édition  de  Renart. 
406,  412. 

ChaUlée.  204.  Voy.  Cadres. 

Chaldéens.  26. 

Challon  (le  comte  de).  72. 

Challuau.  444. 

Chàlons.  429. 

Chambly ,  seigneurie.  42. 

Chambrillac  (Jean  de)  ,  auteur 
d'une  ballade.  3G1,  363. 

Champagne.  103,  107,  108,  206, 
321 ,  Ballade  sur  les  pilleiies  des 
Bretons  dans  cette  province.  426 . 

Champagne  (Henry  I"  le  Libéral, 
comte  de),  patron  de  Jean-le- 
INevelais.  212,  213. 

Champagne  (Henry  II,  comte  de). 
154,  213. 

Champagne  (Henry ni,  comte  de). 
214. 

Champenois,  écrivains  de  cette 
province.  213,  423,  428,  454, 
43^),  447. 

Champollion  (M.  Aimé).  Son  édi- 
tion des  Poésies  de  Charles  d'Or- 
léans. 363,  564. 

Chandenier,  seigneurie.  131. 

Changeur  (Colart  le).  Sa  chanson. 
8o. 

Chanoine  de  Saint-Quentin  (le). 
Sa  chanson.  70. 

Chapelain  de  L.\on  (le).  Sa  chan- 
son  70. 


Chapufs  (Claude).  Ses  poésies. 
459,  447. 

Chapuis  (Jean),  auteur  présumé 
des  Sept  articles  de  la  Foi.  236, 
257,  24),  241. 

Charles.  444. 

Charlemagne.  316,  423,  452.  Per- 
sonnage de  chansons  de  gestes  et 
de  roman.  58,  59,  112,  113, 
114,  115,  118,  119,  120,  122, 
125,  124,  125,  138,  148,  149, 
150,  151,  170,  392  ,  393,  394. 

Charles  II,  ou  le  Chauve.  102, 
105, 107, 112. 

Charles  V,  roi  de  France.  247, 
373,  419,  425,  457.  Sa  biblio- 
thèque. 218,  244.  Style  des  ar- 
tistes de  son  temps.  351. 

Charles  VI ,  roi  de  France.  156, 
249,  250,  2.53,  271,272,  419, 
422,  427.  Sa  bibliothèque.  218, 
219,  244.  Style  des  artistes  de 
son  temps.  351,  400. 

Charles  VII,  roi  de  France.  156, 
276,  424.  Ballade  sur  sa  nais- 
sance. 430. 

Charles  VIII,  roi  de  France.  284, 
588.  Sa  devise.  551. 

Charles  IX.  Son  chiffre.  4 — 154, 
230,  251,  232.  Poèmes  sur  son 
règne.  416,  417. 

Charles  X,  roi  de  France.  Son 
chiffre.  280,  437. 

Charles  V Aveugle,  roi  de  Bohême. 
377. 

Chables-le-Bon  ,  comte  de  Flan- 
dres. 153. 

Charles  le-Mauvats,  roi  de  Na- 
varre. 248,  4  48. 

Charles  Martel.  Ses  querelles 
avtc  Girart  de  Roussillon.  101, 
102,  105,  104,  107,  149. 

Charlot,  jongleur.  414. 

Charpentier  (Jean  Le).  Sa  chan- 
son. 87. 

Chartie.'^  (Alain).  270,  376.  Ma- 
nuscrils  de  son  livre  de  l'Espé- 
rance. 585.  De  ses  OEiivres.  386, 
587. 

Chartres,  comté.  43.  Évêché.  106, 
524. 

Chartres  (le  vidame  de).  Ses 
chansons.  100.  Figuré.  451. 


DE    LIEDX    ET    DE    PERSONNES. 


477 


Cfiartroiise,  abbaye.  318. 

Chasteau-sur-Loire.  271. 

Chastel  (Robert  du).  Ses  chan- 
sons. 94. 

Chastelain  D'iVRRAS  (le).  Sa 
chanson.  67. 

CUASTELAIN    DE    COUCY  ,    aulCUr 

de  chansons.  44,  45,  46,56,  70, 
71,  452. 

CHASTELON(Godefroi  (le). Sa  chan- 
son. 80. 

Cfmteaiuhm ,  patrie  do  Lambert 
le  Corl.  216. 

Chûtcauroux,  seigneurie.  281, 

Château- fhierrij.  206. 

CuATiLLON,  maison  illustre.  153. 

Chatillonsur- Seine.  103,  108 

Château-Vilain.  52. 

Chaucesel  (Hubert).  83. 

Chaucer  (Geoffroi),   poète   an 
glois.  425. 

Chauvigny  (André  de),  seigneur 
de  Châleauroux.  281. 

Chauvigny  (Marguerite  de),  co 
piste  d'un  manucrit.  512. 

Chevalier  AU  Cigne,  héros  de 
roman  el  de  chansons  de  geste. 
42,  157,  l'iS,  105,  168  à  200, 
221,  222,  224,  225,  226,  227. 

Chevalier  d'Aipinoi.  Sa  chanson. 
71. 

Chevreuse  (Pierre  de).  247,  266. 

Chiertain.  Sa  chanson.  71. 

Chievre  de  Rains  (la).  Ses  chan- 
sons. 71. 

Chimay  ou  Cimai,  canonicat.  374^ 
383. 

Chiîie.  Ses  dessins.  245. 

Chison  (Jacques  de).  Ses  chan- 
sons. 84. 

Chotiilly,  ou  Cheoilly.  429. 

Christine  (sainte).  Sa  vie,  en 
vers.  311,312,  319.  En  prose. 
330. 

Chrystophe  (saint).  329. 

Citeaiix,  abbaye.  371  ,  372. 

Claquedent,  personnage  de  Mys- 
tères. 302. 

Clamenges  (Nicolas  de),  trésorier 
de  Langres.  435. 

Clariaus,  personnage  de  roman. 
137. 

Clarot.  243. 


Clément  (saint),  pape.  330. 
Clément  VII,  pape.  250,  265. 
Cleophas,  2«  époux  d'Anne,  290. 
Clermont.  313.  Son  concile.  185, 
Clermonl,  comté.    194.  Château. 

426. 
Clermont- Galerande  ,  maison 

illustre.  452. 
Cleves  (Philippe  de),  possesseur 

de  manuscrits.  280. 
Clitas  ou  Clitus  j,  ou  Clycon  , 

personnage    des    romans   d'A- 
lexandre. 167,  201. 
Clisson  fie  connétable  de).  422. 
Clives' (Robert  de) ,    prieur   de 

Saint-Blaisc,    ami  de  Gautier 

de  Coinsy,  319. 
Clotilde,  femme  de  Clovis.  339 . 
Clouzier  (Gervais),  libraire  de 

Paris.  132. 
Clovis  I".  339. 
Clovis  II.  358. 
Clugmj,  abbaye.  325,  328. 
Cocaingne  (de).  Fabliau.  408. 
CODRE,  le  philosophe.  27. 
CoiNSY  (Gautier  de),  Examen  de 

ses  Miracles  de   la   Vierge ,  de 

ses  Cantiques  de  sainte  Léocadiey 

el  de  sa  Vie  de  sainte  Christine. 

311  à  330,  351. 
CoiSMES  (Lyonet  de),  auteur  d'une 

ballade.  361,  363. 
Col  (Gonticr).  403. 
Col  (Pierre).  403. 
Colart-le-  Boutellier.  Ses  chan  - 

sons.  71.  Figuré.  455. 
Colbert    (J.-B.).  Fonds  de  ses 

manuscrits.  40,  128,  136,  164, 

216,  230,  240,  349,   355,  359, 

371,  386,  424,439. 
Colin  Muset.  Ses  chansons.  72, 

84. 
Colin  Pausaie,  de  Cambrai.  Sa 

chanson.  72. 
Cologne.  Sa  cathédrale,  bâtie  avec 

l'aide  de  Renaud  de  Montauban. 

125.  Son  eau.  399. 
Cornines.  Son  pont   défendu  par 

Sarapy.  422. 
CoMPANS  (Marie),  femme  de  N. 

de    Herberay.    Son    épiiaphe. 

4i5. 
Cnmpiègne.  Le  conte  de  se<  Trois 


478 


TABr.E    DES    NOMS 


aveugles.     400.    Son    châlcau. 

428.  Ses  plaids.  450. 
Conrad,  roi  des  Romains.  3"). 
CoNSORTE  (sainte).  330. 
l>ONSTANTiN,  empereur.  336. 

CONSTANTlNOrLK.  37,  1G2,  170, 
MGj,  iOl,  318,  324,  327,  328, 
339,  378,  398.  Sa  Complainte. 
414. 

CORBARAN  OU   CORBADAN,  SnUaH 

deMossoul.  1  PO,  191,  193,  197, 

198,  199,  226. 
CoRBiE  (Pierre  de).  Ses  chansons. 

91. 
CoRBiE,  poète  du  XTV»  siècle.  425. 
CORBiE  (Roufin  de).  98. 
CoRBiE  (Vielart  de).  Ses  chansons. 

100. 
Corde   (l'abbé   de).    Ses    livres 

achetés  par  Mazarin.  17. 
CORDIER  (Mathurin).  Cité.  308. 
Corneille.  307. 
Cornouaille.  130. 
Cornumaran,  personnage  de  la 

chanson  du  Chevalier-au-Cigne. 

159,  197,  226. 
CoRROiERiE(0ede  de  La). Ses  chan  - 

sons.  90. 
Cosse  (Sauvale)  d' Arrys.  Sa  chan- 
son. 98. 
Coucy.    Château  vanté  dans   une 

ballade.  423,  424,  423. 
Coucy,  maison  illustre.  133. 
Coucy  (le  bâtard  de),  auteur  de 

ballades.  362. 
Coucy  (le  sire  de).  42fî.   Ballade 

sur  sa  mort.  452. 


CouPELE  (  Plerrequin  de  la  ).  S(5s 

chansons.  91. 
Courtois,  héros  d'un   conte  en 

vers.  406. 
Craon  {Amami  ou  Mûrisse   de). 

Sa  chanson.  UQ.  Figuré.  452. 
Craon  (Pierre  de).  Sa  chanson. 

91.  Figuré.  432. 
Crapelet  (M.).  Ses  publications. 

44,  406,   411,  413,   419,  420^ 

425,  436. 
Crecy,  champ    de   bataille.    131, 

377,  378. 
Creil.  Fabliau  de  son  Fevre.  410. 
Crequy  (GiautJe  de),  propriétaire 

d'un  manuscrit.  14^. 
Creseques  (Jean  de),  un  des  au- 

leuPît  du  Livre  des  Cent  Ballades. 

359,  365,  367,  369. 
Crespy.  Ses  Compagnons.  434. 
Crestien  de  Troyes.  Ses  chan- 
sons. 73. 
Creton  (Raimbaul).  182. 
Croy.  Maison  illustre.  422. 
Croy  l'Antoine  de).  Sestarmes. 

129.^ 
Croy  (Jean  de).  129. 
Cuis.  433. 
CuLDovE  (Jean)  l'atné,  possesseur 

de  la  Fontaine  de  toutes  sciences. 

24. 
Cunelier  (Jehan  Le).  Ses  chan- 
sons. 87. 
Cure,   rivière.   Son    ancien    nom 

(ï'Arsis.  105,  109. 
Cymbeline,  héroïne  d'une  pièce 

de  Shakspeate.  337. 


Dacien,  emjicreur.  339. 

Dacier  (M.),  con-ervale  r  admi- 
nistrateur de  la  È.  R.  47. 

Dngobert,  giand-père  de  Girarl 
de  Roussillon.  105. 

Daire  ou  Darius,  roi  de  Perse. 
167,  200,  201,  203,  216. 

Damas.  323. 

Damer }j.  429. 

Damiette.  313. 

Dammarlin.  131 . 

Dammartin  (i'.enaut  de)  ,  comte 


de  Boulogne.  Son  influence  sur 
la  rédaction  d'une  branche  du 
Chevalier-miCigne.  193,  194. 

Dampierre  (  Jacques  de  ).  Seg 
Chansons.  84. 

Dandely.  Son  église.  434. 

Danois.  122,  123. 

Dan  lE  ALiGHfERi.  Son  Enfer.  3"i, 
307,  347.  Son  portrait.  54 r. 

Dnnpiniic.  232. 

Daurfs,  personnages  des  romans 
d'Alexandre.    168. 


DE    LIEUX    FT    DE   PERSONNES. 


m 


David,  roi  des  Juifs.  o9i,  44". 
Deguilleville   (Guillaume  de) , 

auteur    des    trois    Pèlerinayes. 

350,  7>M,  355,  356,  357,  571, 

372,  373. 
Demétre,  clerc  d'Ayonas-Sylée. 

26. 
Demetrius  T",    personnage  du 

roman  de  Judas  Machabée.  206. 
Denis  (saint).  2-21. 
Denis  (saint)  d'Athènes.  308. 
Denis  (M.  Ferdinand),  auteur  du 

Monde  enchanté.  398,  399, 
Denise  (frère).   Fabliau  de  son 

histoire.  414. 
Dentart,  personnage    de  mtjs- 

tère.  303,  304.  305. 
Deschamps  (Eustache).  376,  448. 

Kxamcn  de  ses  ouvrages.  419  à 

427. 
Diane.  440. 
DiDAco    ET    Violante.    Leurs 

amours.  440. 
Dijon  (Jo^selin  de).  Ses  chansons. 

88. 
DiNADAN,  personnage  du  roman 

de  Tri.^tan.  8. 
Dînas  -  l'Orgueilleux  ,   person- 
nage   des     romans    d'Alexan- 
dre. 167. 
DoETTE,  héroï.ie  de  cban?on.  50. 
Dominicains.  260. 


Dominique  oii  Domenge  (saint). 

2G1. 
DooN     DE    NanteUil  ,     pcr  (-n- 

nage  de  chanson  de  geste.  110, 

m,   112,  122. 
Dordogne,  rivière,  MO. 
Dormam.  207 . 
DoRMANS  (Miles  de),  évê^iie  de 

Beauvais.  BallaJe  sur  sa  mort. 

423. 
Dorthmimdt  le  Tremoigrie  des  poè* 

tes.  124,  125. 
Douai.  53,  56,  381. 
Douloureuse  garde  (la) ,  château  du 

roman  de  Lancelot.  6. 
Donrdan.  ou  D  or  don  ou  Dour  don , 

ville  de  l'Ile-de-France.   110, 

118. 
DREGNAU(Marvie  de). Chanson. 88. 
Dreux  (Philippe  de),  évêque  de 

Beauvais.  398. 
Drogon,  père  de  Girartde  Rous- 

sillon.  105,  108,  110. 
DucHESNE  (André).  Cité.  122. 
Du  GuESCLiN  (Bertrand).  Ballade 

en  son  honneur.  425. 
DuLAURE. Historien  de  Paris.  298. 
DuRANDAL,  héros  de  roman.  39. 
Dusse  AU  (Jean)  de  Beaujeu.  208, 
DuvAL  (Amaury),  collaborateur 

de  V Histoire  Littéraire.  220. 
I  Duverdier  (Antoine).  154,  214. 


E 


Eginhart.  150. 

Egypte.  190,  202,  288,  349. 

Elias,  aïeule  de  Godefroi  de 
Bouillon.  172,  185,  196,  224. 

Elied  ou  Aelied.  243. 

Elizabeth  (  sainte  ).  322  ,  323 , 
413. 

Elizabeth.  428. 

Ellyot,  personnage  du /îe5(or  du 
Paon.  215. 

Elmomenin,  seigneur  deTuni)5.26. 

Emmaûs.  288. 

Emmelot,  personnage  de  chan- 
sons. 44,  67. 

Emi'EDOCles.  308. 

Énéc.  348. 


Epernaij.  206.  Ballades  sur  cette 
ville."  429,  432,  433. 

Erard  (Jehan).  Ses  chansons.  86, 
87. 

ErnousCauspains.  Ses  chansons. 
73. 

Ernovs-le-Viel  ,  de  Gastinois. 
Ses  chansons.  73. 

Espagne.  Manuscrits  exécutés 
dans  cette  contrée.  8,  25,  26. 
Ses  rois.  337.  Croisades  en  cette 
contrée.  105,  108,  119,  149, 
150.  593.  Proverbe  de  ses  châ- 
teaux. 145. 

Espinaus  (Gaiilicr  d').  Ses  chan- 
sons. 78. 


480 


TABLE    DES    NOMS 


EsQUiRY  (Jeban  d').  Sa  chanson. 
86. 

EssARS  (  Pierre  des  ).  Ses  ma- 
nuscrits. lôO.TuéàCrécy.  i."l. 

EsTOR,  personnage  de  roman.  154. 

EsTORMi,  héros  de  fabliau.  405. 

EsTOUTEViLLE  (Jean  d').  249. 

EsTRÉEs  (Gabrielle  d').  Ses  en- 
fans.  210. 

ESTULA.,  héros  d'un  conle  en 
vers.  411. 

Êlampes.  43,  143. 

Etienne  ,  comte  de  Blois.  179. 

Eu,  comté.  36-2,  569. 

Eugène  (sainte),  vierge.  330. 

Eugène,  pape.  35. 


EuLALiE  (sainte).  329. 

Eumenides,  personnage  des  ro- 
mans d'Alexandre.  167,  211  , 
21.^. 

Euphémie  (sainte).  330. 

Eurydice.  346. 

Eustace-le-Paintre.  Ses  chan- 
sons. 73. 

EusTACHE  («aint).  330. 

Eustorge,  évêque  de  Limoges. 
178. 

Evax,  père  de  Blaqueme.  33. 

ÉvreuXy  diocèse.  372. 

ExPiLLY  (l'abbé),  auteur  du  Dic- 
tionnaire des  Grades.  156. 
i  EzÉCHiEL,  295,  410. 


Fauchet  (le  président).  Manu- 
scrits de  sa  collection.  44,  145. 
Se>  ouvrages  cités.  205 ,  206  , 
214,  592. 

Faure.  Sa  collection  de  manu- 
scrits. 147. 

Fauriel  (M.).  Son  analyse  du  ro- 
man de  Girart  de  Roussillon. 
108.  Son  édition  de  la  chanson 
'  de  gesle  des  Albigeois.  180. 

Favel  ou  Fael  (la  dame  du).  Sa 
chansun.  73. 

Ferrières  (Raoul  de).  Ses  chan- 
sons. 92,  93. 

Ferris  (Lambert).  Ses  chansons. 
88. 

Ferté  (Hue  de  La).  83,  452. 

Flschel  (Marguerite  de).  Sa  si- 
gnature. 550. 

Fieiîabras,  héros  de  roman.  39. 

Fismes,  châlellenie.  Ballades.  419^ 
420.  Sa  tour.  425,  450. 

Fix-AcAB,  astrologue.  160. 

Flamands.  423,  457. 

Flandre.  17,  122.  Ses  grandes  fa- 
milles. 153,  181,  524,  424,  425. 
Ballades  sur  les  ennuis  de  la 
guerre  de  Flandre.  426. 

Flandres  (Mathieu  de).  195.    ^ 

Flore.  417. 

Flore,  pcr.-onnagede  chanson.  54. 

Florence.  344. 

Florence     et    RL\NcnEFLEi  r  , 


héroïnes  de  deux  fabliaux.  223, 
406: 

Florentius.  344. 

Floreville  (Hues  de),  personna- 
ge de  Foulques  de  Candie.  139. 

Floridos,  personnage  des  romans 
d'Aexandre.  168. 

Florigny.  426. 

Florimont,  héros  d'un  poème. 
216,  218. 

Flotte  (Jeanne),  dame  d'Au- 
biscourt.  567. 

Foix  (Comiéde).  75. 

Folembray.  424. 

Fontainebleau.  Manuscrits  inscrits 
dans  le  catalogue  de  ^a  librairie. 
1,  5,  4,  7,  2J,  22,  24,  101,  127, 
154,  148,  161,  218,  219,  250, 
231,  252,  234,  243,  272,  274, 
320,  341,  35f),  356,  575,  374, 
583,  402,  404,  419,  447,  453, 
454. 

Fontaines  (Hugues  de).  Sa  chan- 
son. 83. 

Fontenaij,  villaîie  près  de  Vezelay. 
105,  112,  120. 

Fossés  (Bernartdcs),  bourgeois 
de  Paris.  145,  144. 

Fongières.  Sa  prise  par  les  An- 
gloi».  387. 

Foulques  de  Candie,  héros  de 
rornan.  159,  140,  144,  148, 
151. 


DE    LIEUX    ET  DE   PERSONNES. 


481 


Foulques 011  FoRRE  de  Marseille. 
Sa  chanson.  74. 

FoURNivAL  (Richard  de).  Ses 
chansons.  93. 

France.  41,  72,  108,  110,  126, 
138,  178,  179,  190,  192,  206, 
222,  2o4,  25:),  270,  292,  347, 
587,4r,4,455.  Son  aigle.  1,5,7, 
9,19,22,24,38,  148,  232,  234, 
520,356,447,423.  Sesancieiiries 
arme?.  3,  4,  20,  40,  134,  140, 
165,  218,  219,  221,  231,  240, 
244,  273,  274,  278,  279,  351, 
555,371,373,402,404,419,439, 
453.  Manuj^crits  exécutés  dans 
cette  contrée.  8.  Son  Histoire 
littéraire.  169,  208,  25 1,  261, 
389,  395,  39&,  397,  406,  421. 
Sa  Bibliothèque  royale.  12,  17, 
468.  Ses  rois.  42,  107,  109, 
131,  150,  151,  154,  191,  193, 
265,  268,  364,  394,  433.  Ses 
Grands  Officiers.  129,  138.  Sa 
i:oblesse.  153,  185,  186,  257, 
264,  423,  434. 

France  (Gaston  de),  duc  d'Or- 
léans. Ses  livre>.236,  280,  311. 

France  (Louis  de) ,  (ils  de  Jean, 
duc  de  Normandie.  130. 


France  (Philippe  de) ,  comte  de 
Clermont.  194. 

France  (Robert  de),  Comte  de 
Valois  ;  patroq  de  Girart  d'A- 
mien>j.  150,  151. 

François.  108,  119,  120,  142, 
150,  152,  182,  190,  191,  193, 
199,  254,  255,  324. 

François  I",  roi  de  France.  443. 

François  II.  ÉpUre  en  son  nom. 
446. 

Frédéric  I"  ,  empereur,  reçoit  le 
livre  de  Sîdrac.  26. 

Frédéric  II,  empereur.  102. 

Frédéric,  empereur  de  Conslan- 
tinople.  398. 

FreJHS  ou  Floveville.  139. 

Frère  (\'.  Edouard),  éditeur  du 
poème  de  Robert-le-Diable.  338. 
De  celui  des  Énervés  de  Jumie- 
ges.  339. 

Frioul.  Sa  chronique.  288. 

Froissart  (Jean),  421,  448.  Exa- 
men des  deux  manuscrits  de  ses 
poésies.  374  à  385.  Sa  repré- 
sentation. 385. 

Frumeau  (Jehan).  Ses  chansons. 
87. 


Gabriel  (saint),  archange.  323. 
Gadifër,  personnage  des  romans 

d'yl/exoHrfrfi.  167,203,  211,215. 

Du  Mystère  de  la  Passion.  303, 

304,  305. 
Cadres  ou  Chaldée.  166,  203,  210. 
Galeas,  duc  de  Milan.  248. 
Galeas  (Jean),  duc  de  Milan  248. 
Galehaut,  personnage  du  roman 

de  Lanc<  lot.  5. 
Galeranï  ,     personnage     d'une 

chanson  de  gesle.  142. 
Galiot  du  Pré,  imprimeur.  383, 

387. 
Gamba  di  Bassano  (le  comte), 

auteur  des  Série  di  testi  di  Lin- 

giia  Toscana.  344. 
Gand.  Ballade  contre  celte  ville. 

423. 
Gandouin,  libraire,   auteu»*  du 

Vi. 


Catalogue    de    la    bibliothèque 

d'Anet.  210. 
Ganelon.  Calomnié.  114. 
Gant  (Mahieu  de).  Ses  chansons. 

88. 
Gant  (Pierre  de).    Sa  chanson. 

91. 
Gantois.  427. 
Gargantua.  308. 
GarenciÈres.  426. 
Garin  le  Loherain,  héros  d'une 

chanson  de  geste.  45,  171. 
Garnier  d'Archies.  Sa  chanson. 

74. 
Gascogncy  royaume.  381.  Duché. 

18,  123. 
Gascons.  150,  151. 
Gasteblé.  Sa  chanson.  77. 
Gatinoîs.  110,  118. 
Gaubert-le-Normand,  178. 

31 


4ȏ 


TAfttR   DlïS  NOMS 


Gaudïne  (la  niarqul>c  de  La).  Sa 
légende,  331. 

Gfw/<?5  (les).  386,416,  417. 

Gautieb,  personnage  de  chanson. 
54,  72. 

Gautier  III ,  abbé  de  Sainl-Mavc 
de  Soissoiis.  317. 

Gautier  d'AuPAis,  héros  d'une 
chanson  de  gesie.  415. 

Gauvain,  personnage  du  roman 
de  Lancelot.  6,  43,  129,  130, 
134. 

Gavarni-gratelle.  Sa  chanson. 
79. 

Gelloyie,  hermitnge  de  Guillaumc- 
au-C'Urt-Nez.  141. 

Gênes.  370. 

Genève.  Son  lac.  123. 

Geneviève-de-Brabant,  héroïne 
de  roman.  42. 

Genièvre  (la  reine).  134. 

Geoffroi,  prieur  de  Vigeois.  Sa 
chronique  citée.  177. 

Georges  (saint),  329. 

Gerald,  personnage  de>  Miracles 
de  N.'D.  313. 

Gerardîn  de  Boulogne.  Sa  chan- 
son. 79. 

Gerart  de  Valais!,  ntes,  ou  de 
Valencieniies.  Sa  chanson.   79. 

Gerson  (Jean\  270. 

Gervaise  (Pierre).  Son  épîire  à 
Jean  Couiher.  285,  286. 

Geta.  Sujet  d'un  jeu  dramatiqne. 
436. 

Gilebert  -  DE  >•  Berneville.  Ses 
chansons.  73. 

GiLES  (Nicolas).  Son  autographe, 
208. 

GiNGUENÉ,  coll.iboraleur  de  V His- 
toire  liitérai'e,  cilé.  214,  397. 

GiNOHOCEL,  per.scnnage  des  ro- 
mans d  Alexandre,  167. 

Girart-d'Amiens  ,  potHo,  auteur 
<4c  la  chanson  de  gc-ste  de  Char- 
lemagne.  148,  149,  150,  151. 

GiRART  DT'-RoussiLLON,  hôros  de 
la  plus  ancienne  chanson  de 
pestt\  îOl,  102,  103.  Son  tom- 
be au.  104,  105,  106,  107,  108, 
ion,   110,  111,  I!2,  113,  122. 

Gii'.avs-de-Cabreira,  troubad  ,ur 
(ité,  180. 


Gloucester.  S3/i. 
GLURVOST(Jchaniiede).  448,449. 
Godefroi,  berger  de  clianson.  53. 
Goigner,  380. 
Gombert  ,  héros  d'un  conte  en 

vers.  410. 
Gos  ET  Magos,  peuples  fabuleux. 

204. 
GoujET  (l'abbé).  437. 
Graindor-de-Douai,  auteur   ou 

restaurateur    de     la     Chanson 

d'Antioche.  227,  228. 
Gramont  (maison  do).  75. 
Gramont  (madame  de).  445. 
Granson.  387. 
Granville  ,  dessinateur  moderne. 

243. 
Graveles.  53. 
Grnvelines,  bâti  par  Snmpy.  421  , 

422. 
Grèce.  348,  431,  454,  4.55. 
Grecs  ou  Grtu.  26,  108,    162, 

166,  173,  254. 
Grégoire  (saint).  328. 
Grégoire  XI,  pape.  250,  262. 
Grenier  (dom),  c  mpilalfur   <lo 

1  Histoire  de  Picardie.  171. 
Gresban    (Arnoul),   auleir    du 

Mystère   de    la    Passion.    280. 

Examin  de  son  ouvrag;'.  281  a 

31 1 . 
Grievilier,  auteur  de  je  \  partis. 

64. 
Griffon,  personnage  de  mys'ère. 

302. 
Grim  (les  frères),  cités.  184. 
Grognart,  personna-ge  de  Mys 

tire.  302. 
Groslier  ,     célèbre    antiquaire. 

236. 
Guadifer-d' Anjou.  Sa  chansoii. 

74. 
Gueldres  (le  duc  de).  425. 
Guette  (Citry  de  La),  éditeur  de 

l'Histoire  de  la  conquête  de  Jé- 
rusalem. 132,  133. 
Gui,  personnage  du  Ckevalier-au- 
j      Cigne.  197. 
I  Guibert-de-Nogent,   hi.siorit'ii 

des  croisades.  190. 
,  Guichart,  un  des  (jualre  fils  Ai- 
j      mon.  115,  116. 
I  GuiCHARD  (M.),  édiieur  des /»o<'> 


DE    LIEUX    ET    bfe    t>ERSONNES. 


483 


.vjV.ç  (te  Charles  (C Orléans.  570. 
Guidon,    moine  jacobin,  auteur 

de  la  Tripartite.  261. 
GuiERSAY ,  héros   d'un  conte  en 

vers.  411. 
GuiLE  (dame),  héroïne  d'un  conte 

en  vers.  4H. 
Guillaume,  personnage  de  dian- 

son.  66. 
Guillaume    au  Court-Nez   ou 

d'ORANGE,   héros  de  chansons 

de  geste.  13">,   136;  138,  139, 

140,   141,  142,  143,  144,  17o, 

222,  228.  Saint.  333. 
Guillaume  Bras-de-Fer.  175, 176. 
Guillaume  de  Lorris  ,    auteur 

du  Romcm  de  la  Rose.  230,  238, 

239,  279. 
Guillaume  de  T\r.  151,152, 157, 

159,  160. 


GufLLAUME-LE-ViNiER  ,  chanson- 
nier. 66,  71.  Figuré.  453. 

Guillaume  VII,  comte  de  Poi- 
tiers. 178,  179. 

GuiNAS,  personnage  du  roman  de 
Lancelot.  6. 

Guines  menacé  par   Sampy.  421. 

GuiOT  de  Dijon.  Ses  chansons. 
82. 

GuiOT  de  Provins.  Ses  chansons. 
82,  83. 

tîuiSË  (le  duc  de),  assassiné  par 
Pollrot.  157. 

Guy  de  Lorris,  au  lieu  de  Guil- 
laume de  Lorris.  238,  239. 

Guyenne,  gouvernement.  268. 

Guyenne  (Louis  de  Fiance,  dui^ 
de).  Ses  manuscrits  réunis  à 
ceux  du  Louvre.  244. 


H. 


Hacheim,  près  de  Mayencc.  235. 

Hachette  (M.),  libraire.  295. 

Hachon  (M.),  possesseur  de  ma- 
nuscrits. 360,  562. 

Hain  et  dame  Anieuse  (sire), 
héros  d'un  conte  en  vers.  406. 

lluinnut.  130,  189.  Sa  chronique. 
153.  Sénéchaussée.  107.  Comté. 
275. 

Hainaut  (  Baudoin,  comte  de  ). 
593. 

Hainaut  (Philippe  de),  reine 
d'Angleterre.  Plaintes  de Frois- 
sart  sar  sa  mort.  380. 

Halliwell  (IVL),  un  des  édi- 
teurs des  Reliquiae  antiqnae. 
396. 

Hamel  (Constant  du),  héros  de 
fabliau.  405. 

Il nr amont.    517. 

Harpin,  comte  de  Bourges.  172, 
178,   1-99,  200*. 

Hébreux.  25. 

Hector    541,  348,  349,  453. 

Hkctor  des-Mares,  personnage 
du  roman  de  Lancelot.  6. 

HÉLÈNE  de  Troie.  161. 

HiÎLOisE,  mère  de  Blnquerne.  33. 

Henry  (le  comte),  60. 


Henry  I*',  roi  de  France.  154. 
Henry   II,   roi  de  France.   446. 

Construit    le  château    d'Anet. 

210. 
Henry  IV.  317. 

Herberay  (Nicolas  de),  traduc- 
teur d'Ainadis.  445. 
Herbert-de-Dampmartin,  poète, 

auteur  de  Foulques  de  Candie. 

148,  151. 
Hercule.  Roman  de  sa  mort.  340, 

341,  342. 
Heriers  (Thomas).  Ses  chansons. 

99. 
Herlant,  copiste.  371. 
Hermant,  comte  de  Mons,  époux 

de  Richilde.  153. 
Hermant.  Son  Crucifiement  N.  S. 

320,  323,  531., 
Hermenie,  patrie  de  Pierre  l'Er- 
mite {^OMX  Amienois). 
Hermolaus.  336. 
HÉRODE,  roi  des  Juifs.  296,  501. 
Heiiviz    de    Metz ,  héros    d'une 

chanson  de  geste.  171 . 
Hesdin  (Jacques  de).  Sa  chanson. 

85. 
HiLAiRE,  disciple   d'Abelard.  Sa 

Sw-'Haiio  Lazari.  288,  301. 

31. 


484 


TABLE    DES   NOMS 


HlPPOCKATR.   28ri. 

HoHENSTEiN  (Guillaumc  de),  évo- 
que (le  Strasbourg,  possesseur 
de  manuscrits.  255. 

HOLLANDOIS.  19. 

Hongrie ,  royaume.  209,  337, 
434. 

lIouDAN  (Raoul  de),  auteur  des 
Ailes  de  courtoisie.  406. 


Hue  (dom),  personnage  de  chan- 

Fon.  rytt. 
IIuK  de  Saint- Quentin.  Sa  chan- 

soLi.  85,  4:12. 
Hugues  Cai'et  ,  roi  de  France  , 

héros  d'une  chanson  de  geste. 

il  5. 
HuoN  -  de  •  Villeneuve  ,    poète. 

ur;. 


I. 


Ida,  fdlc  du  Chevalicr-au-Cigne. 

172,    187,   189,    197.   Épouse 

d'Eustache-de-BouIogne.    225. 
Idoine,  héroïne  de  chanson.  07. 
Ignace  (saint).  336. 
Ildefons  (saint),  archevêque  de 

Tolède.  312. 
Ile-de-France.  42,  110^  206,  321. 
Inde,  royaume.  203,  204,  211. 
Indiens  ou  Yndois.  21,5. 
Innocent,  pape.  325. 
Innocent  IH,  auteur  du  Liber  de 

Miserin  hominîs.  425. 
Irenée  (  saint  ) ,  archevêque  de 

Lyon.  530. 
Irlande.  35,  399. 
Irlandois.  442. 
ISAAC.  37.295, 


IsAHEL,  héroïne  de  chanson.  53, 
67,  73. 

IsEUL  OU  IsoTH,  personnage  du 
rOMian  de  Tristan.  8,  9,  20. 

IsouÉ,  géant  sarrasin,  assiège  Pa- 
ris. 141.    Tué.    145,  144. 

Italie.  112,  175,  270,  388,  4-23, 
451.  Manuscrits  exécutés  dans 
cette  contrée.  7,  8,  18,  155. 
161,  541.  Livres  achetés  pour 
Ma/arin.  17. 

Italiens,  copistes.  135.  Écrivains 
français.  344,  345,  346,  347. 

Ivetot.  4. 

Ivot'ie,  ville  de  Piémont.  125. 

IvRY  (Charles  d'),  auteur  de  bal- 
lades. 361.  365,  366. 


Jacob  (le  Père).  Son  Traité  des 

Bibliothèques.  232. 
Jacobins,  moines.  260,  261,  264. 
Jacques  (saint) ,   l'apôtre.    329. 

Le  roman  de  sa  Translation. 

592,  393,  394. 
Jacques  (M*).   Ballade   sur  sa 

maison  de  JSourroy.  426. 
Jacques   de  Guise,    historien. 

135. 
Jean  (saint),  herraite.  338. 
Jean,  marié  des  noces  de  Cana. 

301. 
Jean  (saint),  l'évangéliste.  323^ 

329. 
Jean-Baptiste    (saint),  person- 
nage du  MijslCre  de  la  Passion. 

300,  501. 


j  Jean-Chrysostome  (saint).  555. 

Son  Physiologns.  o95,  596. 

Jean,  roi  de  France,  liuc  de  Nor- 

I      mandie.  150,  151 . 

i  Jean  de  Brienne,  roi  de  Jérusa- 

I      lem.  154,  160,  192. 

Jehan,  compagnon  d'Adam  de  La 

Halle.  64,  66. 
Jehan.  Ses  chansons.  85. 
Jehan,  personnage   d'une  chan- 
son. 50. 
Jean-deMeun,  continuateur  du 
Roman  de  la  Rose.   250,  258, 
259,  274,  277,  279.  Auteur  des 
Sept   articles   de  la   Foi   et  du 
Codicile.   256,  257,  2  41,  279; 
du  Teslwnent.   250,    240^  242, 
278,    5'i9,    596.  Livre  do   sou 


DE    LIEUX    ET   DE    PERSONNES. 


485 


Apparition,  243,  247,  248,  2a1, 
2a-2,  259,  260,  -261,  264,  270, 
27i,  272,  274.  Sa  traduction 
de  Boëcc.  277. 

Jeh  VNNE  (  la  belle) .  héroïne  d'un 
ancien  roman.  357. 

Jeanne  II,  reine  de  Naples.  163. 

JÉRÉMTE.  293. 

Jérusalem.  Conquise  par  Saladin. 
130,  132.  157.  Royaume  franc. 
133,  159,  160,  176,  177,  178, 
179,  184,  191,  196,  198,  199, 
200,  203,  209,  393,  594. 

Jésus-Christ.  36,  201.  Son  ère. 
28,  30,  320,  397,  398.  Sa  lé- 
gende. 31  ,  37,  60,  346,  547  , 
399,  401 .  Son  Imitniion.  32,  34. 
420.  Sa  figure.  132,  353.  Le 
Mystère  de  sa  Passion.  280  à 
311.  Son  Pèlerinage.  330,  353, 
554,  355.  Oraisons  à  lui  adres- 
sées. 408,  412. 

JoACHiM,  p;  re  de  la  vierge  Marie. 
206. 

JODELLE      417. 

JoFFRE  (Jo.),  libraire  de  Valence. 

33. 
JoFFROi,  père  d'Ogier-le-Danois, 

beau-frère   de  Gerart-de-Rous- 

sillon.  110,  122. 
JOHANNES  (Jean),  prévôt  de  Lille. 

403. 


JoiN VILLE  (Jean  sire  de).  213. 

JoMARD  (M.),  conservateur  du 
Cabinet  des  Cartes  et  PlansAO^i. 

Jongler  ,  héros  d'un  conte  en 
vers.  406. , 

Jongleur  (Etienne),  possesseur 
de  manuscrits.  278. 

JOSAPHAT.  336. 

Josaphat  (vallée  de).  38. 

Joseph  ,  époux  de  la  vierge  Ma- 
rie. 296. 

JosÈPHE,  héros  de  roman  ,  1  , 
128. 

JuBiNAL  (M.j.  331.  Éditeur  de 
Rutebeiif.ù'2S,  398,  407,414.Des 
Ml/stères  inédits.  288,  332,  406. 
Du  Doctrinal  sauvage.  389.  Du 
Nouveau  Recueil  de  fabliaux. 
405,  412.  Des  Jongleurs  et  Trou- 
vères. AOS,  409,  410,  411,  413. 

Judas  Machabée.  168.  Son  ro- 
man en  vers.  202,  205,  206, 
207,  208. 

Judas.  300,  30i,  503,  306,  307. 
Sa  figure.  353. 

Juif-Errant  (le).  511. 

Juifs.  500,  302,  503,  312,  318, 
327,  328,  339. 

Jules-César.  386. 

Julien   l'apostat.  327,  334. 

Jumieges.  Ses  Énervés.  339. 

JuST  (saint).  330. 


K. 


Kerhogath.  190. 


I  Keux,  personnage  du  roman  de 
I     Lancelot.  6. 


LABBE(leP.),  auteur  de  Tableaux 
généalogiques  de  la  maison  de 
Bourbon.  281. 

La  Boetie  (Etienne  de).  Sa  Ser- 

■    vilude  volotituire.  418. 

La  Rrocue  (Pierre  de).  Vers  sur 
sa  destinée.  407,  411. 

Lacheni  (Oudart  de).  Ses  chan- 
sons. 90. 

La  Chesnaye  des  Bois,  généalo- 
giste. 232. 


La  Croix-du- Maine  .  cité.  154, 
1 56  ,  205 ,  214 ,  284 ,  286.  Ses 
annotateurs.  298. 

Lacroix  (M.  Paul).  Son  opinion 
sur  les  auteurs  du  Mystère  de 
la  Paftsion.  284. 

La  Fêre.  424. 

La  Fontaine  (Simon  de).  ^'34. 

La  Gruthuyse  (Louis  de  Bruges, 
seigneur  de).  Sa  collection  de 
livres  et  ses  armes.  3,  21,  22, 


m 


210,  2i5,  244,  275. 

La  Maisonneuve,  poète,  conti- 
nuateur d'un  poème  de  Psyché. 
447. 

La  Marche,  comlé.  163,  164,209. 

Lambert  (saint).   -263. 

La  SIecque,  190. 

La  Monnoye  (Ilernard  de),  cité. 
214. 

Lancelot  (Antoine).  Manuscrits 
de  son  l'o/ids.  G,  31. 

Lancelot  du  Lac,  héros  de  ro- 
man. 4,  5,  9,  44,  127,  128, 
134. 

Landomata,  liéros  d'un  roman. 
3 'il,  348. 

Landri,  personnage  de  chansons 
de  geste.  WO.  141,  166,  210. 

^JANGLOls  (M.  Hyacinthe),  éditeur 
d'un  Essai  sur  les  Emrvés  de  Ju- 
mièges.  339. 

Langres.  Évêché.  106.  Son  dia- 
lecte. 321,  324.  Ses  écrivains. 
435. 

Languedoc j  province.  119,  249, 
2G6,  428. 

Laomedon. 341 . 

taon.  220.  Duché.  124.  Son  cha- 
pitre. 228.  Son  diocèse.  318. 

La  Planque,  fortifiée  par  Sampy. 
421. 

La  Rochelle,  mairie.  357. 

La  Rue  (l'abbé  de),  cité.  205, 
220,  322. 

La  Sanssaye.  Ballade  sur  le  séjour 
de  Desciiamps  dans  ce  lieu.  428. 

La  Saussaye  (Charles  de).  Sa 
harangue  au  duc  de  Pasterana. 
152,  1.57. 

Lascous,  montagne.  103,  404. 

Las  Tours,  seigneurie.  177,  178. 

La Trfmouillé  (monseigneur  de), 
auteur  de  ballades. 

Laurent  (saint).  330,  359. 

Laurent  (frère),  moine  jacobin, 
auteur  de  la  Somme  -  le  -  Roi. 

Lausanne.  Légende  de  son  chat. 
3.  Prévôté,  437. 

La  Vallière  (le  duc  de).  Ses  ma- 
nuscrits. 25,  48  à  100,  136, 
13,8,  311,  312,  314,  318,  319. 

La  Vigne  (André  de).  Son  //is- 


TAÇLE    DES    NOMS 


toire  de  la  Conquesle  de  Napics. 
287. 

Lazare.  Le  récit  dra»naliquc  de 
.sa  résurrection.  288,  301.  Pein- 
ture. 353. 

Lebeuf  (l'abbé).  Ses  dissertations. 
448. 

Le  Bouvier  (Jean),  héraut  d'ar- 
mes de  Berry.  424. 

Le  Changeur  (Pierre).  Sa  légen- 
de. 339. 

Leclerc  (M.  Victor).  309.  Colla- 
borateur de  l'Histoire  littéraire 
de  la  France.  395. 

Le  Cor  ou  Le  Tor  ou  Lecourt 
(Lambert),  un  des  auteurs  de 
la  Chanson  d'Alexandre.  2'  3  , 
204,  210,  213,  216,  349. 

Leduc  (Herbert) ,  autour  de  la 
chanson  de  Foulques  de  Candie. 
1.59. 

Lefèvre-d'Estaples  (Jean) ,  édi- 
teur de  Raimond  Lulle.  32. 

Lefranc  (Martin)  ,  auteur  du 
Champion  des  Dames.  437. 

Leglay  (M.  Ed.),  éditeur  de  la 
chanson  de  geste  de  Raoul  de 
Cambial    170. 

Legrand  d'Aussy  ,  éditeur  des 
Fabliaux.  405. 

Lelièvre  (  Gautier  )  ,  écrivain. 
3"5. 

Lelong  (le  père).  Sa  Bibliothèque 
de  la  France.  135,  156. 

Le  Maire  (Jean).  286. 

Le  Mangeur  ou  Comestor. 
435 . 

Le  Normant  (M.).  174. 

Leocade  ou  Leocadie  (sainte). 
Ses  cantiques.  311,  314,  315, 
316,317. 

Leodegan,  personnage  romanes- 
que. 154. 

Léon  (Pierre).  32". 

Leroux  de  Lincy  (M.)  propose 
de  publier  la  chanson  de  geste 
du  Clievalier-uu  Cigne.  174.  Son 
Analyse  d'Anseys  de  Ca^tage. 
220. 

Le  Roi  (M.  Onésime),  auteur  des 
Études  sur  les  Mystères.  284  , 
291,  295,  331,  333,  334,  335, 
540. 


DE    LIEUX    ET    PE    PJiaSOJNNJiS. 


Lcsdnse ,  chàlcau    cons'çuit   par 

Sampy.  4^21.  I 

Lestang  (de).  Sa  sigiialurc.  5">I . 
Le  Tellier  (Charles  -  Maurice) , 

archevêque  de  Reims.  Ses  ma- 
nuscrits, l.*)!. 
Letronne    (M.)  ,  favorable  à  la 
translation  de  la  Bibliothèque 

du  roi.  14.  i 

Le  Vannier  (Nicolas),  seigneur 

d'Ancreteville  ,    possesseur    de 

manuscrits.  38"). 
LiBANius  ,  sénéchal  de  Julien  l'a- 
postat. 334. 
Liège,  évêché.  172,  189. 
Lièges  (Lambert  de).  18^.  < 

Ligne   (Isabelle  de),   dame   de 

Mailly.  366. 
Ligny,  comté.  280.  ^ 

Lille,  châtellenle.  153.  Son  Puis. 

381.  Prévôté.  403. 
îMle-en-Hrrbef;,  canonicat.  374. 
Limoges.  17.  178.  Son  abbaye  de 

S.- Maniai.  288.  I 

Limousin.  14.  ! 

L'IsLE  (Antoine  de).  Vers  à  sî 

louange.  413. 
LisLE   (  Ancel  de),    écuyer    du 

Vexin.  Ballade  en  son  honneur. 

426. 
Loches.  208. 

Logres,  royaume  cité  dqns  les  ro- 
mans. 9. 
Lohier  ou  Lothaire,  personnage 

de  chan.«on  de  gesle,  112,  113,  | 

114,121. 
LoHiERs,  nom  de  berger.  429. 
Lnlingltem.   433. 
Lombnrdie    150,  263. 
Londres.   Ses  cdiiiotis.    35,    59{î. 

Ses  collections.  107. 
LoNGCHAMPS   (l'abbé    de),   cité. 

205. 
Lomjpré,  abbaye.  317. 
LoNGUS,    auteur  de  Daplmis   et 

Chloé.  579. 
LoRME    (Robert  de)  ,    auteur   du 

Miroir  de  la  vie  et  de  mort. 
Lorraine.    Nom  formé    de    Lohitr 

et  non  de  Lothaire.  113,   152. 

Duché.  153.  171,  189. 
Lorraine    (la  duchesse  de).    Sa 

chanson.  73. 


4&7 


Lorrains.  Lenç  chanson  de  ges- 
te   101,  171. 
LoRRiBAUT .  gardé  des  livres  du 

duc  d'Orléins.  430. 
Lorris,  châtellenle.  43. 
Lothaire  ,    fils   de   Louis  le-Dé- 

bonnaire.  112,  113,  143. 
Lotrian    (Alain),    imprimeoç. 

296. 
Louens  (Regnaud  de),  traducteur 

de  Boece.  349. 
Louis  I*',  Le  Débonnaire.  121. 

Personnage    de    roman.    138,, 

141,  143. 
Louis  II ,  roi  de  Naples.   250 , 

265. 
Louis  VI,  le  Gros.  593. 
Louis  VIT,  roi  de  France.  213. 
Louis  IX  (saint).  165,  188,  270. 

358,  386,  Regrets  de  sa  mort. 

414. 
Louis  XI.  3,  156,  293. 
Louis  XII.   388.  Manuscrits  re- 
cueillis   par   lui    en  Italie.    7. 

Avec  son  autographe.  350,  454, 

455. 
Louis  XIV.  221 ,  270.  Son  chif- 
fre. 3,    148,    165,   274,  278, 

279 ,   350.   Inscription  en   son 

honneur.  16,  20. 
Louis  XV.  Son  chiffre.  40,  210, 

439. 
Louis  XVIII.  Son  chiffre.  5,  6, 

19,  21 ,  1 27,  1 28,  242,  280,  374, 

383,  388,  599. 
Loiiveciennes.  A'^1 . 
Louvois  (Jehan  de).  Sa  chansoii, 

85,  452. 
Luge  (sainte).  330. 
Lucifer.  Son  rôle  dans  le  Mgstrre 

de  la  Passion.  296,   297,'  298, 

30p,  307. 
LuLLE  (R.aiinot)d),  auteur  du  livre 

de  Blaqnerne.  31  ,  32,    33,  34. 
Lus(GNAN,  héros  de  roman.  23. 
Luther.  263. 
Luxembourg.    Armes    de    celle 

maison.  280. 
Luxembourg  (Louis  (!e)  ,  comic 

de  Saint-Pol.  22. 
Luxembourg   (Philippe  de).   Sa 

signature..  -i2. 
Luzancy,  seigneurie.  356. 


488 


TABLE    DES    NOMS 


Lt/nu.  17.  Ses  éditions.  102,  2G0. 
"Comlé.  109.  Archevêché.  550. 


Lyon  ou  Léon  (saint).  150. 
Lyoks  (Jean-Pierre  de).  27. 


M. 


Mabillon  (dom).  102. 

Macé  de  LaCharité-sur-Loire. 
345. 

Macé  de  Troyes,  traducteur  des 
Distiques  de  Caton.  540,  542. 

Macédoine,  royaume.  205. 

Machaut  (Guillaume  de).  Bal- 
lade sur  sa  mort.  425.  Origi- 
naire de  Champagne.  435.  Ses 
poésies.  447,  448,  449. 

Machaut  (les  deux).  42G. 

Madelaine  (la).  501,  302.  Figu- 
ée.  353. 

Madian,  roi  fabuleux.  26. 

Magnin  (M.),  auteur  des  Origines 
du  théâtre  moderne.  551.  D'un 
Cours  de  littérature  dramatique. 
340. 

Mahieu,  auteur  de  Jeux  partis. 
71. 

Mahieu  (Damp),  poète  du  xiv«  s. 
42.-;,  4-27. 

Mahomet.  Son  lonibeau.  lî)4. 
Objet  d'adoration.    191  ,   192, 
198,  258. 

Maillotins.  Ballade  sur  leur  sé- 
dition. 425. 

Mailly  ou  Mally  (Bouchart  de). 
Sa  chanson.  69,  4^2. 

Maires  (Jean  des).  434. 

Malachie  (saint).  5">. 

Mailly  (Jean  de) ,  auteur  de  bal- 
lades. 561 ,  363,  366. 

Mnis'ières,  seigneurie.  505. 

IMalandrins,  mentionnés.  2.j3. 

Malchus.  Sa  (igurc.  555. 

Malet  (  Giles  ).  Son  inventaire 
des  livres  de  Charles  V.  218. 

Malingre  (Marie  de)  fait  écrire 
un  manuscrit  du  Mystère  de  la 
Passion.  280. 

Mali  te.  217. 

Mamert  (saint).  321. 

Matis.  429. 

Marq-en-Ostrevant,  381. 

Map  (Gautier) ,  un  des  auteurs 


des  livres  de  la  Table- Ronde. 

129. 
Marbrtn.  Son  combat  avec  Gode- 

froi  de  Bouillon.  200. 
Marc  (le  roi)  ,  oncle  de  Tristan. 

150. 
Marcel  (saint).  329. 
Marche  (le  comte  de  la).  Sa  chan- 
son. 72. 
Mar chiennes.  Son  abbaye.  355. 
Marcoul  et  Salemon  (de).  Fa- 
bliau. 408. 
0ar deuil.  455. 
Marguerite,  maîtresse  de  Frois- 

sart.  579. 
Marie  (sainte) ,   mère  de  Dieu. 

51,  52,  62,  547,  572,  450.    Sa 

figure.  152,  220,296,  555,  572, 

575.    Ses  Miracles.  511,   512, 

515,  514,  317,  518.  519  à  538. 

Ses  oraisons.  555,  401.   408, 

410,    415,   445.    Ses    Regrets. 

406.  Ses  Joies.  407,  40'). 
Marie  l'égyptienne.  Sa  vie  en 

vers.  414. 
Marie-  Magdeleine    (  sainte  ). 

529. 
Marie  de  France.  Met  en  vers 

le  Pèlerinage  de  s.  Patrice.  309, 
Marigny  (Jean  de).  389. 
Marle  (Henry  de),  seigneur  de 

Luzancy.  556. 
Marle  (Thonias  de),  per.sonnage 

de  la  ChaJison  d'Antioche.  181, 

200. 
Marly  (Thibaut  de),  auieur  des 

Vers  de  lu  mer  t.   406. 
Marot  (Clément).   286,  443. 
Marsand  (le  docteur).  156. 
Martel   Armes  de  cette  famille. 

252. 
Martene  (dom),  éditeur  de  VAm- 

plissima  Collectio.  159. 
Martene   et    Durand    (doms). 

Leur    Voyage    littéraire.    103  , 

104,  106,  107. 


DE    LIEUX    ET    DE    PERSONNES. 


489 


Marthe,  sœur  de  Lazare.  302. 
Martin  (saint), évêque  de  Tours. 

330. 
Martin    (saint).   Fabliau  de  ses 

Quatre  Souhaits.  409. 
Mascurat  ,    interlocuteur    d'un 

livre  de  G.  Naudé.  10,  11. 
Mathieu.  457. 

Matabrune  ,  mère  du  Chevalier- 
au-Cigne.  183,  184,  196. 

Matalis,  personnage  du  romande 
Lancelot.  6. 

Matan-le-Brun  ,  personnage  de 
roman.  147. 

Mathieu  (saint).  329. 

Maucourant,  nom  de  messager. 
302. 

Maugis  d'Aigremont  ,  héros 
d'une  chnnson  de  geste.  101„ 
112,  115,  119,  122,  124,  125, 
126,  145. 

Mauquarrés,  personnage  du  C/ic- 
valier-aii-Cigiie.  196. 

Maur  (saint).  330. 

Mauvoisin  (Robert).  Ses  chan- 
sons. 94. 

Mayence.  235.  Ses  éditions  32. 
Fief.  125. 

Mazarin.  Son  ancien  cabinet  de 
manuscrits.  5,  9,  10,  19,  20, 
235,  450,  Nommé  dans  une  in- 
scription. 17. 

Meaux.  Son  abbaye  de  Saint-Fa- 
ron.  123. 

Mecque  (La).  Ses  chandeliers 
merveilleux.  194. 

Medée,  représentée  au  lit.  161. 

Medicis.  Généalogie  de  cette  fa- 
mille. 152,  155. 

Medici  (Como  de).  155. 

Medici  (  Francesco  Maria  de). 
155. 

Medici  (Giovanni  de).  155. 

Meliador.  380. 

Melibée  et  Prudence  ;,  héros 
d'un  ouvrage  moral.  277,  278. 

Mellou  (  maître  Martin  de  ). 
131. 

Melun  (Guillaume  de).  Lettres 
sur  son  mariage.  434. 

Menaud  d'Aure.  75. 

MÉON  ,  éditeur  des  FaUlUiux  et 
Contes.    132,  155,    160,  223, 


237,  238,  405.  Du  Romande 
la  Rose.  251 . 

Mercure  (saint).  334. 

Merlin,  héros  de  roman.  1,6, 
130,  131. 

Mh:sMER  (Henry  de).  Manuscrits 
de  sa  bibliothèque.  416,  417, 
439.  Sa  réfutation  du  livre  De  la 
Servitude  volontaire.  4i7. 

Metz.  121. 

Meuse.  125,  425. 

Mezières  (Philippe  de).  270. 

Mezons  (Jehan  de).  Sa  chanson. 
85. 

Michaud  et  PoujouLAT.auleuts 
de  VHistoire  des  Croisades.  159, 
173.  Éditetîrs  de  la  Nouvelle 
collection  de  Mémoires.  369  , 
370. 

Michel  (saint).  323. 

Michel  (M.  Francisque).  538. 
Éditeur  d'un  poème  de  Saint- 
Graal.  2.  Des  Chansons  du  chas- 
telain  de  Coucij.  44.  Du  Théâtre 
français  au  moyen  âge.  331,  412, 
436.  Des  romans  de  la  Belle 
Jehanne,  de  la  Violette  et  de  la 
Manekine.  337.  De  Lais  inédits. 
405,  406,  409. 

Michel  (Jean),  médecin  de  Char- 
les Vin.  Est -il  auteur  ou 
correcteur  du  Mystère  de  la 
Passion  ?  283,  284,  286,  287, 
291,  292,  295,  298,  300,  301, 
303,  3J0. 

MiCHFL  (Jvan),  évêque  d'Angers. 
Est-il  auteur  du  Mystère  de  la 
Passions  284,  285,  286. 

MiGAiLLOT  (Robert),  propriétaire 
d'un  manuscrit.  218. 

Milan.  Sa  bibliothèque  Ambrosien- 
ne.  11.  Duché.  248,  271,  273. 
Gouvernement.  388. 
Milan  (Valentine  de),  duchesse 
d'Orléans.  248,  270,  271,  272, 
273 ,  363 ,  Ballade  sur  elle. 
432. 

Miles,    abbé    de    Saint-Mard  de 

Soissons.  313. 
MiLTON.  307. 

MiRABFAUS,  personnage  du  Che- 

valier-au-Cigne.  196. 
MOGOLS.  398. 


490 


TABLE    DES    NOMS 


WoiNiî  DE  Saint- Denis  (!e).  Ses 
chinsons.  88. 

MoLiENS  (le  reclus  de).  397, 

MoLTNS  (Pierre  de).  Ses  chansons. 
91. 

Monal.  Abbaye.  22. 

MoNDiN  (Claude) .  {)0ssesscur  de 
nuinuscrsls.  250. 

MoNioTD'ARRAs.Seschansons.89. 

MoNJOT  DE  Paris.  Ses  chansons. 
89,  /lU. 

MoNMERQiîÉ  (M.).  288.  Éditeur 
du  Théâtre  français  au  moyen 
âge.  412. 

MoNNiN  (M.  Henry) ,  éditeur  des 
vers  Delà  Cantepleure.  414. 

Mons,  corn  lé.  1.")5. 

MoNsoN  ou  MouçON  (Je.in  de). 
Sa  (hèse  sur  la  conception  de  la 
Vierge.  260,  2o1. 

MONTAiGU  (Jean  de)  ,  grand- 
maître  de  l'hôtel  du  roi  Char- 
les VI.  24,^,  246.  Ballade  sur 
la  mort  de  sa  fille.  427. 

Moniûuban  ,  château ,  plus  tard 
baronnic  de  Gascogne,  bâti  p.ir 
les  quatre  flIsAiinon.  119, 122, 
124. 

MoNTEUx  (Jérôme  de) ,  posses- 
seur "d'un  roman   de  Trislain. 


10,  17. 
Moruferrat.  123. 
Mont  fort,  nom  inexact  du  château 

fondé  l'ar  les  quatre  fils  Aimon. 

113. 
Montmorency,  maison  illustre, 

452. 
Monloirt».  .*i4. 

Montoisor,  château.   Sa   descrip- 
tion. 115,  116,  117. 
Montpellier.  136. 
MoNTPENsiER  (Gilbert  de  Bour- 
bon, comte  de).  280. 
^onlrenil.  225. 
MoRÉE    (le   prince   de    la).    Ses 

chansons.  92. 
MORPHEUS.  449. 
MossouL  190. 
MoucHET.    Son    travail    sur    les 

chansonniers  du  xiii*  siècle.  46. 

Sa  copie  du  msc.  de  Berne.  48 

à  100. 
MousKES  (Philippe),  historien. 

103. 
Moijmer  près  Vertus.  432. 
MuDDA  (  Jean   de  )  ,   possesseur 

d'un  manuscrit.  341. 
Muratori.  288. 
MusE-EN-BoRSE.   Scs    chmsonîj. 

89. 


IV. 


Nabilley  (Watiers  de).  Sa  chan- 

.     son.  100. 

Nailly  (M.  Edouarcl  de).  424. 

Naimes  de  Bavière,  pair  de  Char- 
le:!iagne.  ll.'i,  130,  220. 

Naisil  (Bernart  de) ,  personnage 
de  la  chanson  de  geste  des  Lor- 
r.iins.  101. 

Namur.  GO. 

N,vjvr.is  (,Giiillaur\ie  de).  lOl. 

Nangi.s  (Thibaut  de).  Sa  chan- 
son. 9D. 

NanteuiJ ,  village  d'A/jUilainc  et 
de  Bourgogne  ,  de  Picardie  et 
de  ri!c-(ie- France.  110. 

Nanienil-l' Iluu'Iouin.  Origine  de 
ce  nom.  liO,  111,  112. 

Nai'les,  royaume.  163,  230,  388. 


Napoléon.  Son  chiffre.  1 ,  3,7, 
9,  19,  22,  24,  31,  38,  101,  147, 
148,  131,  161,  200,  20f,  20^, 
232,  234,  235,  243,  27^V  .^Ô, 
341,  437,  430. 

Narbonne   (Aimery    de)  ,    héros 
d'une  chanson  dé  geste.    133, 
j      136.  Ses  enfans.  138. 
I  Narbonne.  136,  138,  229. 

Narcksse  ,  héros  d'un  conte  en 
vers.  406. 

Naudé  (Gabriel),  bibliothécaire 
du  cardinal  Mazarin,  cité.  10, 
U,  12,    15,  16,  17. 

Navarre,  royaume.  214,  24S. 

Navarre  (Beairix  de),  reine  de 
Hongrie.  209. 

Navarre  (Pierre  de).  Ses  lettres, 


DE    LIEUX    ET    DE    PïiRSOINNES. 


491 


454. 

Navarre  (Thibaut,  comlc  de 
Champagne  et  roi  de  ).  Ses 
ch.insons.  45,  4G,  95,  90,  97,98. 
Figuré.  452. 

Nectanebus  ou  Neptalibus,  roi 
d'É'iypte ,  père  suppose  d'A- 
lexanlre-le-Grand.  202,  349. 

Nemours  (Jacques  de)  ,  exécuté 
aux  Halles  de  Paris.  209. 

Neuville  (Jelian  de».  Ses  chan- 
sons. 85. 

Nevelals  (Jean-le-),  l'un  des  au- 
teurs de  la  Chanson  d' Alexandre . 
212^  213,  214. 

Nevelet  ,  famille  de  Troyes  en 
Champagne.  214. 

Nerers,  comté,  179. 

Nevers  (Gérard  de).  339. 

Nevers  (Philippe,  comte  de). 
256,  271. 

NicEROLES  (de) ,  poème  du  clerc 
de  Vouday.  409. 

Nicholas  ,  roi  dans  les   romans 


d'Alexandre.  166. 
Nicée  ou  Nique.  190,  198. 
NrcÉRON  (le  père),  cité.  283,  284. 

298. 
NicoDÈME,  personnage  de  Mystî- 

res.  302. 
Nicopolis.  238.  Ballade  sur  la  ba- 
taille perdue  par  les  chrétiens. 

431 . 
Nieppe  près  Cassel.  426. 
Nimegue.  186,  187. 
Nisme.%.  139. 
NiTARD,  cité.  120,  121. 
NivELON  (Jean),  nom  corrompu 

de  Jean  le-NEVELAi,s. 
Noa,  abbave.  372. 
Nodier  (Charles).  309. 
NoÉ.  30,  56. 
Normandie.  4.  Duché.  150,  20T^ 

220,  338.  Ses  écrivains.  433. 
Normands.  175,  203,  344,  426. 
Nourroij.  426. 
NUMA.  541.  548. 


Obert  ,    palriarche    d'Antiochc. 

27. 
Odillon  (saint),  abbé  de  Clugny. 

326. 
Ogier-le-Danois  ,  neveu  de  Gi- 

rart  de  Roussillon.  110,  115, 

122,   123,   124,  150,  210. 
Oiserie,  seigneurie.  560. 
OiSY  (Hues  d').  Ses  chansons.  83. 
Olivier,    héros   de   roman.    30, 

43. 
Orarle,  maîtresse  de  Guillaume- 

au-Court-Nez.  136.  Ses  noces. 

157,  J38. 
Orange.  Son  arc  de  triomphe.  157, 

140. 
Orbec  (le  vicomte  de).  444. 
Ordfrig  Vital,  historien.  178, 

!79. 
Ore.>me  (Nicole).  270. 
Orgukneur  (Jehan  1).  Sa  chan- 
son. 87. 
Oriande,  fée.  126. 
Orians,  père  du  Cheval ier-aa-Ci- 

gne.  158. 


Orléans.  Evéclié.  45,  llO,  145  , 
152.  157.  Fabliaux  de  la  Bour- 
geoise. 408.  Ses  écoliers.  454, 
456. 

Orléans  (Charles,  duc  d').  Son 
autographe.  274.  Éditions  de 
SCS  poésies.  275,  565,  364,  570, 
571.  Traducteur  deBoece.  276, 
278,  299,  576. 

Orléans  (Jaquetd'),  auteur  d'une 
ballade.  561. 

Orléans  (Louis  de  France,  duc 
d').  301,402.  Reçoit  la  dédicace 
de  V Apparition  de  J ean  deMeun. 
246,  247,  248,  251,  265,  265, 
271.  Ses  armes.  275,  274.  Aur 
teur  d'une  ballade.  261  ,  563, 
364.  Son  hôtel  à  Paris.  427. 
Chevaliers  de  sçi  maison.  429. 
Ballade  sur  lui.  453. 

Orléans  (Louis  de  France,  duc 
d').  447. 

Orphée,  l'.écit  de  son  aventure. 
5i0,  547. 

Orphenin  (Foulques  1).  182. 


492 


TABLE    DES    NOMS 


OsANNE,  femme  du  roi  Thierry.  !  Ovide.  346,   455. 

Ô38.  1  Oxford.    Sa     bibliothèque     Dod- 

OsTK,  roi  (l'Espaigne.  337.  }      leienne.  11. 

OsTUN  (Jacques  d'j.  Sa  chanson,  i  Owen,  héros  du  Purgatoire  de  S. 

an  j      Patrice.  35. 

Othon,  empereur.  188,  196,  197.  ! 


P. 


Palatine  (duc  de) ,   pcrscnnase 
des  C/imisons  d  Alexandre.  203. 
Palcrme.  26,  140. 
Pi^LÈs.  417. 

Palestine.  132,  173,  22G. 
Palliot,  généalogiste.  232. 
Pan.  417. 
Panigarola  (Fra).  Son  apologie. 

Ia2,  1f)6. 

Pantaléon  (saint).  336. 

Paon  (Jehannot).  Sa  chanson.  87. 

Parfait  (les  frères),  auteurs  de 
VHistoire  du  Théûtre-Fj-ançois. 
283,  284,  298,  301. 

Paris.  103,  141,  219,  250,  253, 
281,  282,  287,  306,  357,  365, 
387,  434.  Ses  bibliothèques.  10, 
21^  23,  46,  47,  174,  175,  183, 
373.  Palais  Mazarin.  12,  14, 
15,  16.  Ses  murs.  141.  Ses  rues 
et  places.  12.  13,  14,  15,  16, 
22,  23,  143,  251  ,  252,  280, 
430,  431.  Ses  théâtres.  15,  280, 
Son  université.  260,264,  292. 
Ses  églises  et  abbajes.  17,  110, 
356,  409.  Ses  académies.  47, 
113.  Ses  éditions.  44,  132,  283, 
2S4,  295,  309,  382,  389,  406, 
407,  408,  4M,  412,  414,  419. 
Ses  fêtes.  119,  122.  Ses  cris. 
411.  Ses  histoires.  298.  Balla- 
des sur  cette  ville.  42  >,  428. 

Paris  de  Troie.  161. 

Paris  (Louis) ,  bibliothécaire  de 
Reims,  auteur  des  Toiles  peintes 
et  tapisseries  de  Reims.  284  , 
285,   300,  .301 .  503. 

Paris  (Mathieu).  311. 

Parisiens.  241.  286,  292,  306. 

Parny.  382. 

Partenopeus  de  Blois,  héros 
d'un  poème.  216. 

Panhenay.  25. 


Pasquier  (Etienne),  cité.  44,  45, 
46,  286.' 

Pasterana  (le  duc  de),  ambas- 
sadeur d'Espagne.  152,  157. 

PastourelIc  Bestourné.  Sa  chan- 
son. 90. 

Patrice  (saint).  Son  Purgatoire. 
351,  399. 

Pavie.  71,  123. 

Paul  ou  Pol  (Saint-).  329. 

Paviot.  454. 

Pégase.  400. 

Pelleus  ou  Pelke  (le  roi).  161. 

Pépin,  roi  de  France.  101  ,  149, 
338. 

Perceforest,  héros  d'un  roman. 
21. 

Perceval,  héros  de  roman.  8. 
4i. 

Perdiccas  ,  personnage  des  ro- 
mans d'Alexandre.  166. 

Pcri.jord,  sénéchaussée.  363. 

Persans.  216. 

Perse  ou   Persic.   173,  201,  349. 

Peschottè  (Alart)  ,  auteur  du 
poème  de  la  Comtesse  d'Anjou. 
Examen  de  cet  ouvrage.  40 , 
41,  42. 

Petit  (Jean),  libraire.  32. 

Philippe  (saint).  329. 

Philippe,  empereur.  339. 

Phil'ppe.  roi  de  Macédoine.  341, 
549. 

Philippe  I«',  roi  de  France.  175. 

Philippe  II  (Auguste) ,  roi  de 
France.  132,   181.  192,  193. 

Philippe  III  ,  le  Hardi ,  roi  de 
France.  1.50    1.56.  261. 

Philippe  IV,  le  Bel,  243. 

PmLiPPE  VI,  de  Valois,  roi  de 
France.  131. 

PniLiPPE-le-Bon ,  duc  de  Bour- 
gogne. 38. 


DE    LIEUX    ET    DE    PERSONNES. 


493 


Phiimbourg.   17. 

Phisiologes  ,  nom  erroné.  ô9". 

PiAGENTiiVA  (  Messcr  Alberto 
ilella),  traducteur  italien  de 
Bopce.  ôH. 

Picardie. '22,  42,  110,  171,  181, 
207,  521.  421,   422. 

Picards.  20j. 

Picurni.    56. 

PiKRRE  (saint).  502.  529,  555, 
40").  Sa  figure.  555. 

Pierre,  auteur  de  la  Diete  du  cors 
et  de  t'ame ,  et  de  Iraduclion.s 
diverses.  592,  595,  594. 

Pierre  (Robert  de  la).  Ses  chan- 
sons. 94. 

Pierre-l'Ermitè.  172,  186,  197, 
198,   227,  228. 

Pierre  (saint).  261. 

Pierre  Perthu'is.  lO.'J,  109. 

PiLATE,  500,  501,  506. 

PiNABEL ,  personnage  du  roman 
de  Tristan.  4. 

PiRAME  ET  TiSBÉ  ,  liéros  d'un 
conte  en  vers    406,  407. 

PiRRHUS.  161. 

PiSAN  (Christine  de).  270^  568, 
448.  Ses  enseigncmens.  556, 
559.  Ses  Poésies.  599,  400,401, 
402,  405.  Son  portrait.  402. 
Descliamps  lui  adresse  une  bal- 
lade. 450. 

Plaisance.  125,   596. 

Plan  du  Caspin  (Jean  d(î) ,  au- 
teur d'une  Relation  des  Mogols 
ou  Tartares.  598. 

Plantefolie,  auteur  de  VABC. 
409. 

Plaute    456. 

Plectrude.  149. 

Poinçon,  abbé.  52. 

Poissij.  405. 

Poitiers.  426.  Comté.  172,  178, 
179. 

Poitiers  (Diane.de).  446.  Sa  bi- 
bliothèque d'Anet.  210. 


Policières.  428. 

PoLiSY(AT.  de).  444. 

PoLTROT.  Sa  condamnation.  152, 
157. 

Fontoise.  Ballade  sur  l'endroit 
nommé  la  Table-Ronde,  près  de 
cette  ville,  450. 

PoNCiAus  (Gui  de).  Sa  chanson. 
82. 

Pont  de  Ce.  560. 

Pont  de  C Arche.  559. 

Pont-Sainte-Maxence.  22. 

Pont-sur-Seine.  Fabliau  de  son 
Pescheur.  409. 

PoNTHiEU  (le  comte  de).  Son  his- 
toire romanesque.  122. 

PoRQuÉT  (Renaud).  182. 

Portugal.  257.  522. 

PoRUS,  roi  des  Indes.  167,  205, 
204,  211,  215. 

Pouille.  112. 

Poutliières ,  abbaye.  105,  104, 
105.  106,    107.  103. 

Pre.sles  (Raoul  de).  Son  commen- 
taire sur  la  Cité  de  Dieu.  145, 
270. 

Prestre-Jean.  Sa  Lettre  à  Fré- 
déric >  598. 

Priam.   542,  548. 

Prist  (saint).  555. 

Procet  ou  Processe  (Renaud) , 
personnage  de  la  Chanson  d'An- 
tiorlie.  198. 

Promethée.  441. 

Protesilaus  ,  héros  de  roman. 
155. 

Provence.  49,  250,  265.  Comté. 
105,  186.  Ses  écrivains.  109, 
180,  246. 

Prnsse.  578. 

Prunelay.   426. 
Psyché.  447. 

PuY  (les  frères  Du).  Leur  biblio- 
thèque. 258,  240. 

'  Pui-en-Velay  (le).  Ses  Palinods. 
541. 


QuARiGNON    (Picgnier   de).    Ses 

chansons.  95. 
Quatre fjARBES  (M.  le  coralc  de), 


éditeur  de  Bour digne.  303. 
Quatre  fils  Aimon  (les),  héros 
d'une  chan-on   de    geste.  3S, 


A9\ 


TABLE    DES    NOMS 


101,  110,  H2,  !U.  115, 
12-2,  124,  126.  iAA. 


119,  1  <??«>;•,<?.  287. 
1  Qidercij.  42  i. 


Rabelais.  308. 

Raimond,  comte  de  Poitiers.  172. 

Ralmond,  duc  de  Nevers  179. 

Rainfroi  et  Heudri,  bûlar<:s  de 
Pépin.  149. 

Rainouart,  héros  d'une  chanson 
de  geste.  140. 

Rains  (Gobin  de).  Ses  cliansons. 
80. 

Rainsniaus,  auteur  des  Enfances 
Godefroi  de  Donillon.  226. 

Ramsey,  abbaye-  195. 

Ranahaiv,  inventeur  du  langage 
françois  dans  l'Inde.  31 . 

Ranconnet  (le  président  dé). 
Destinée  de  sa  bibliotlièque. 
232. 

Raoul  de  Cambrât,  héros  d'une 
clianson  de  geste.  171. 

Rnvennes,  bataille.  388. 

Realmont.  Ses  franchises.  Ia2, 
156. 

Régnier,  duc  de  Saxe.  187. 

Reiffenberg  (M.  le  baron  de). 
Son  analyse  d'.4nvey.s  dcCartage. 
220. 

RE1M.S,  archevêché,  loi,  170, 
230,  284,  299,  300.  Son  ab- 
baye de  Saint-Remy.  313.  Bal- 
lades sur  cette  ville.  42^; ,  426. 
Sa  foire  aux  Chétifs.  427. 

Renart  de  Dampmartijv.  Vers 
sur  lui.  414. 

Renart  et  Piaudowe.  Sujet  d'un 
conte  en  vers.  4u6. 

Renas  (maître).  Sa  chanson.  93. 

Renaud  de  Montauban  ,  héros 
d'une  chanson  de  geste.  38,  39, 
114,  115,  116,  117,  118,  119, 
120,  121,  124,  125,  126,  144, 
143. 

Renaud  ,  évêque  de  Langres. 
106. 

Renaud  de  Sainlron  ,  auteur 
d'une  chanson  de  geste.  192, 
226. 


Reniaumes  ,  châtelain  de  Mon- 
treuil.  225,  226. 

Renty  (Isabeau  de).  129. 

Renty  (^Jehan  de).  Ses  chansons. 
86. 

Ret/tcl.  Ballade  contre  ses  mauvais 
payeurs.  427. 

Rhin.   124,   125. 

Rhône,  fleuve.  269. 

Richart,  un  des  quatre  fils  Ai- 
mon.  115,  123,  124. 

Richard  ,  roi  d'Angleterre.  192. 

Richard  II,  roi  d'Angleterre.  Bal- 
lade sur  sa  mort.  430. 

Riche  (Jacques),  copiste  du  xv  s. 
280. 

RiCHiLDE  ou  Richaut,  comtcssc 
de  Flafidres.  153. 

Rives  (l'abbé).  Son  travail  sur  le 
roman  A'Ariiis-le-Reftioré,  et  sir 
les  caries  à  jouer.  23. 

RivrERE(Jean  de  La),  propriétaire 
•l'un  manuscrit.  131. 

RoBECHON,  personnage  de  Pastou- 
relles. 44. 

Robert,  roi  de  France.  175. 

Robert,  roi  de  Sicile.  247. 

Robert,  auteur  de  chansons,  71. 

Robert,  CDmte  de  Flandres.  181. 

RoBERT-LE-DfABLE,  duc  de  Nor- 
mandie. 338. 

RoBERT-LE-MoiNE ,  hîstoricn  des 
croisades.  190. 

Robin,  berger  de  chanson.  53. 

Roce-Ague  (Garin  de) ,  tué  par 
le  Chevalier-aii-Cigne.  196. 

Roche  sur-Yon  (Louise  de  Bour- 
bon, princesse  de  La). 

RocHE-suR-Y'jN  (Louis  de  Bour- 
bon, prince  de  La).  281. 

rodomont.  440. 

Roger.  443. 

RoGiER,  frère  mineur  de  Palcrmc. 
27. 

Roland,  héros  de  chan  ons  de 
geste.  36,  44,  119,  150,  441. 


DE    LIEUX    ET    DE    PERSONNES. 


m^ 


RoLL,  premier  duc  de  Normandie. 

."24. 
Romains.    35,   108,    147,  312, 

548. 
RoMANELLT,  peintre  des  fresques 

de  la  Bibliothèque  du  roi.  15. 
Rome.    15,   197,  259,  261,  408. 

Ses  papes.  35,  263,  26 1,  324, 

.~)9i.    Ses  cardinaux.  262.   Ses 

empereurs.  147,  148;,  337.  Son 

histohe.-^ôUy  342,  348. 
Roncevaux.  1 14. 
Ronsard.  381,  417,  445.     . 
Roquefort,  auteur  de  VÉtat  de 

la  poésie  française  aux  xii"  et 

xiii"  siècles  410. 
Rose,  correspondant  poétique  de 

Froissart.  379,  38*». 
Rosebech,  champ  de  bataille.  423, 

425. 
RosEL  (Thierry  de),   copiste  du 


xve  siècle.  202 
RossoY,  426. 
Rouen.  338. 

RouLLART,  personnage  de  mystè- 
re. 303,  305. 
RouasUton,  comté.  103. 
Roussillon,  forteresse  près  de  Cha- 

tillon-sur  Seine.  103,  104,  107, 

108,  109. 
RUBiON,  personnage  des  Mystères, 

309. 
RuMiGNY,  maison  illustre.  153. 
RusTiciEN  DE  PisE,  arrangeur  du 

roman  de  Tristan.  8. 
RUTEBEUF.   32^,  331,  398,  406, 

407,   409,  411,  415,  414,  416. 
Ryer  (Pierre  du)  ,  continuateur 

du  roman  de  Judas  Machabée. 

202,   206,  207.    Auteur  de  la 

chanson   (yAnseijs   de   Cartage. 

182,  220,  221. 


S. 


Saint-Ange,  interlocuteur  d'un 
livre  (le  G.  Naudé.  11. 

Saint-Amor  (Guillaumede).  Vers 
à  sa  1  -uange.  414. 

Saint-André  (le  maréchal  de). 
446. 

Suint- Aubin,  424. 

Saint-Rlaive,  prieuré.  319. 

Saint-Denis,  ville.  37.  Abbaye. 
153,  164.  Ses  Chroniques.  394, 
433,  444. 

Saint  Gelais (Melin  de).  Ses  Poé- 
sies- 439,  441,  442,  443,  4U. 

S f tint- Germain  (  abbaye  de  ).  Sa 
Collectit  n  de  manuscrits.  48  à 
100. 

Saint-Germain.  447. 

Saint-Gille  (la  chastelaine  de). 
Sa  légende  en  vers.  406. 

Saint-Giles  (Raimond  de),  per- 
sonnage de  la  Chanson  d'Atuio- 
che.  199. 

Saint-Gobin.  424. 

Saint- Jacques  -  de  -  Conipostelle  , 
pèlerinage.  119. 

Saint  Ladre.  433. 

Saint-Lambert.  424. 

Saint-Legier  (Bonaventure  de). 


Vers  à  elle  adressés.  445. 

Saint-Màur-des-Fossés.  Ses  Con- 
frères de  la  Passion.  290. 

Saint  Michel,  empreinte  du  cor- 
(îon  fie  l'ordre  de  chevalerie  de 
ce  nom.  230. 

Saint-Omer.  122.  Châtellenie.  153, 
42  i,  429. 

Saint-Paul,  comté.  22,  393. 

Sunt-Paul  (Hue  rie).  181. 

Saint-Paul  (  Louis  de  Luxem- 
bourg, comte  de),  possesseur  de 
manuscrits.  280. 

Saint-Paul  (Yolande,  comtesse 
de),  fait  traduire  la  Translation 
de  saint  Jacques.  393. 

Saint-Quentin    52. 

Saint-Trou  ou  Saîniron  ou  Sainte- 
ron,  abbaye.  172, 189,190, 193, 
225. 

Sainte  Palaye  (  .\L  de).  Indica- 
tion de  ses  notices  sur  les  ma- 
nuscrits du  Roi.  1,  3.  4,  5,  7, 
19,  20,  2i,  22,  24,  38,  101, 
127,  134,  146,  147,  148,  151, 
165,  171,  218,  230,  251,  232, 
234,  235,  256,  2.38,  240,  243, 
272,  274,  278,  279,  280,  311, 


496 


TABLE    DES   NOMS 


3-20.  Ô41,  ^."O,  3r;6, 


575, 

Ses 


38o,  388.  399,  UYl ,   iO/i 

travaux.  47,  37",  383. 
Saladin,  conquérant  »le  la  Syrie. 

130,  132,   133,  137,  139,   IGO, 

191. 
Salaminc.  108. 
Saluer  (l'a'obc).  2i9. 
Salhm,   prieuré.  2W,  24G ,  240, 

250,  263,  264,  271. 
Salomé,  3*  époux  irAnnc.  296  , 

532. 
Salomon,  roi  des  Juifs.  320.  Son 

eau.  399.  Son  Lunaire.  406,  407. 

Son  Jugement.  411. 
Salomon,  sire  <ic  Bretagne.  123. 
Sampii  (le  chevalier).  Bal  ade  en 

son  honneur.  421,  422. 
Sanckrre  (Louis  de),  connétable 

de  France.  Bal  aie  sur  sa  mort- 

430. 
Sandras.  Sa  chanson.  98, 
Saône,  rivière.  2u9. 
Sardaigne.  318. 
Sargines  (GeoflYoi  de)  Vers  à  sa 

lonange.  413. 
Sarrasins.    39,    lOM,    108,  126, 

1.">6,  141,  172,   173,  191,   193, 

194,  lî)7,  198,  201,  231,  234, 

253,  2."6,  257,  2.39,  261,  263, 

520,  330,  370. 
Sart  (le),  seigneurie.  143. 
Saialie.  191. 
Satan.  303. 
Sauvage,  auteur  dun  Doctrinal. 

38S,  389,  391,  392,  414. 
Savoie,  comté.  579. 
Savoie  (Amédée,  ointe  de).  379. 
Savoie  (Louis,  duc  de).  280. 
Savoye  (Louis  de).  Sonépilaphe- 

446. 
Savoie  (Marie  de),   coinlcssc  de 

Saiut-Paul.  280. 
Savoisy.  426. 

Saxe,  on  Saxoigjie.  150,  187,  323. 
Saxons.  170. 
Sconans,  en  Sa<e.  323. 
Scbaste  ou  Samarie,  archcYÔIié. 

26. 
Sebastien  (saint).  359. 


Sedille,  femme  du  comte  Thier- 
ry. 134. 

Seine,  fleuve.  103,  104,   143. 

Selve  (Jean  de).  Son  épitaplie. 
444. 

Semilly  (Richard  de).  Ses  chan- 
sons. 94. 

Sentis,  bailliage.  419,  420,  430. 

SENONOFS-GAULors.Leur  histoire 
composée  par  Hcschamps.  431. 

Shakspeare.  337. 

Sicile.  175.  Royaume.  209,  247, 
263,  388. 

SiDRAC  ,  auteur  supposé  de  la 
Fontaine  de  toutes  sciences.  24, 
23,  2(5,  27,   28,   29. 

SiGEBERT,  historien.   103. 

SiLVESTRE  (^int).  330. 

Slméon  et  jude  (saints).  Leur 
passion.  529. 

SiMEONi  (Gabriel),  poète  et  généa- 
logiste. 153,  136. 

Simon-le-Lepreux.  501. 

SiNAGO.>,  personnage  de  ciianson 
de  geste.  140,  141. 

SoiGNiES  (Gontier  de).  80,  81. 

Soissons.  Son  abbaye  de  Saint- 
Marc.  313,  316,  317,  320.  Sa 
Vierge.  318. 

Soissons  (comte  de).  377. 

Soissons  (Raoul  du).  Ses  chan- 
sons. 93. 

Soissons  (Thierry  de).  Ses  chan- 
sons. 99. 

Soleinne  (M.  de).  Manuscrit  de 
sa  bibliothèque.  291. 

Soliman,  sultan  de  Nicée.  190, 
198. 

SoRGALE,  combat  RicharddeCau- 
rnoiit.  198. 

SoRiN  (le  toi),  personnage  des 
romans  d'Alexandre.  167. 

Spire,  Bibliotlièque  de  ses  évo- 
ques. 17. 

Slrasbonrcj,  évéclié.  233. 

Suzanne  da  chaste).  270. 

Si/ric  on  Suite,  royaume.  26,  160, 
190,   101,  200,  362. 

Syriens.  23. 


LE    LIEUX    ET    DE    PERSONNES. 


497 


T. 


Tabarie,  prise.  200. 

Tabarie  (Hue  de).  360. 

Taboureur  (Jehan  le).  Sa  cîun- 
son.  87. 

Tainturier  (Jehan  !c).  Sa  chan- 
son. 87. 

Tatsy  (Cocquebert  de) ,  biogra- 
phe. 1Ô3. 

Tartares.  398. 

Taste-Vin  (Jean).  Cité  par  Des- 
champs. 427. 

Tastu  (madame).  360. 

Taylor  (M.  le  baron).  291. 

TechenEr  (M.) ,  hbraire.  302. 

Templiers.  160. 

Terre-Soinie.  57,  l.no,   192,    393. 

Testut,  prêtre.  312. 

Thaun  (Philippe  de),  traducteur 
du  Physiologjis.  396. 

Thf'bes.  342,  455. 

Théodore,  pén  tente.  355. 

Théophile.  Sa  pénitence.  312, 
521,  327,  354,  413.  Sa  Prière. 
409. 

Therouenne.  42 ï . 

Thésée.  342. 

TiiiBAUD,  auteur  d'un  Phi/s'olo- 
gus.  395,  396. 

Thibaut  l'Esclavon  ,  personnage 
d'une  chanson  de  geste.  156, 
157,  158. 

Thierry,  roi.  338. 

Thierry-l' Allemand, personnage 
de  chanson  du  geste.  197. 

Thierry  (le  comte).  154. 

Thierry,  nom  formé  de  T/ieodo- 
riai'i.  118. 

Thierry,  fils  de  Girart  de  Rous- 
sillon.  Son  tombeau.  104,  Î07. 

Thomas  (saint),  apôtre.  329. 

Thomas-d'Aquin  (saint).  261. 

Thory  (Geoffroi).  Son  Champ- 
Fleury  cité.  214,  286. 

Tibault  (M*  Jean).  Vers  sur  lui. 
443, 

Tiergeville^  Village  de  Norman- 
die. 4. 

TiERGEviLLE  (Pierrc  de),  copiste 
du  xïii*  siècle.  4. 

VI. 


TiERi,  personnage  d'une  chanson. 
50. 

TiERRi,  personnage  de  la  chanson 
A'Ariseys  de  Cartage.  220. 

TiGNONViLLE  (Guillaume  de),  tra- 
ducteur du  Livre  des  Philoso- 
phes. 274,  277.  Auteur  d'une 
ballade.  361,  565,  566. 

TiREY  (Roitas  de).  Sa  chanson. 
98. 

Tolède.  26,  27,  28.  Archevêché. 
312. 

Tondal.  Sa  vision.  51 ,  35. 

Tornicant.  Son  combat  avec 
Thon  as  de  Marie.  200. 

TORNICH.  381. 

Toscane,  201. 

Toulouse^  comté.  109.  ParJemeHt. 
557. 

Touraine.  Ses  écrivains.  435. 

TouRAiNE  (Charles,  duc  de).  427. 

Tournay.  Ses  abbayes.  313. 

TouRNAY  (Jehan  de).  Sa  chanson. 
86. 

Tournes  (Jean  de),  libraire.  269. 

TouRNON  (le  cardinal  de).  Ses 
livres  donnés  à  Ma/arin.  17. 

Tours.  208. 

TouRZEL,  maison  illustre.  388. 

Traves  (mademoiselle  de),  com- 
tesse de  Gramont.  Vers  sur  sa 
guitare.  445. 

Tremoigue.  L'anc.  Dorihmund  en 
Westphalie.  124,  125. 

Trésorier  de  Lille  (le).  Sa  chan- 
son. 100. 

Tressan  (M.  de),  collaborateur 
de  la  Bibliothèque  dts  Romans. 
25. 

Trêves.  Bibliothèque  de  ses  arche- 
vêques. 17. 

Trévoux.  Son  péage.  269. 

Trévoux  (Henry  de),  excellent 
artiste  du  xiv  siècle.  5*)5. 

Trie  (Jehan  de).  Sa  chanson. 
80. 

Trie  (Regnault  de;.  560,  361 ,  565, 
565,  367,  569. 

Trlstan,  héros  de  r.man.  4,  7, 

32 


^98 


TA  RLE    DKS    ?sOMS 


8.   9,   18,   19,  20,  21,  44,  1^29, 

lôO,   146. 
Troïixs.  161. 
Trottemenu,  nom  dc'nicss&ger. 

302. 
Troijcs,    l'ancienne.    Poëme    sur 

sa  ruine.    161,   163,  164. 

Son  histoire.  340,  348. 
Troycs  en  Clianipa.:ne.  ,'14,  iW. 

S'  n  église  de  Saint-Éliennc  et 

son  Hôlcl-Dieu.  213.  Ses  écri 

vains.  2i4.   Son   théjUre.  28t, 


291  ,  298,  299.  Rondeaux  en 
son    iionneur.  426. 

TuDEBODE,  h  storien.  190. 

Tulle  (Ciceron).  410. 

Tunis,  26. 

Turcs.  178,  200,  258. 

TuRENNE  (Raimont-Roser  ,  vi- 
comte de)    2oO,  263,  267. 

TuRPiN,  arcltevêqut;  de  Reims. 
123,  1M»,  393. 

Turquie,  4i2. 

Tyr  ou  Sur.   166,  200,   203,  210. 


Valbeion,  cliamp  de  bataille  célè- 
bre dans  les  chansons  de  geste. 
101,  ion,  108. 

Valence.  Ses  éditions.  33. 

Valenciennes .  375.  Sa  Bibliothè- 
que. 291.  Ses  Puis.  381. 

Valentin  (sa-nt).  336,  337. 

Valois,  comté.  150. 

Valois  (  le  comte  de).  Lettres 
qu'on  lui  envoie.  434. 

Van-Praet  (M.). Ses  travaux  sur 
la  Bibliothèque  de  La  Gruthmise. 
3,  22,  219,  243,  245,  275.  Sur 
la  Ribliothèque  du  Louvre.  225, 
248. 

Varennes  (Aimé  de),  auteur  du 
poëme  de  F/onmoJU.  216. 

Vartnplenus  (Galfridus).  275. 

Vau-Cresson  (Guyot  de),  auteur 
du  fabliau  des  Vins  d'Oucm. 
410. 

Vauzelles  (Mathieu  de),  auteur 
du  Traité  des  péages.  269. 

Veau  (Guillaume).  Sa  chanson. 
82. 

Vegëce.  i57. 

Veinant  (.M.),  éditeur  du  Pur- 
gatoire de  saint  Patrice.  399. 

Vendôme  (Jean  de  Bourbon  , 
con.te  de).  281. 

Venise.  344. 

Vente  (Jacques  de  La).  Sa  chan- 
.-^on.  83. 

Venus.  459. 

Verard  (Ar(t<  inc).  Livres  qu'il 
a  imprimés.  24,  26. 


[  Verceit.   123. 

Vercigny,  seigneurie.  356. 

Vergi  (la  chastclaine  de).  132, 
155,  405. 

Vermandnis.  424,  Son  éîoge  en 
vers.  425. 

Vermeilles  (  Hutin  de  ),  nommé 
dans  le  Livre  des  Cent  ballades. 
36S. 

Véronique  (la).  306. 

Vertus.  Ballades  sur  celte  ville. 
427,  428,  431,  432,    433. 

Vervins.  Se-J  seignciirs.  424. 

Vexîn.  426,  428. 

Vezelay  ou  Verzelay.  105,  106 
107,  ion. 

Vie-sur  Aisne,  prieuré.  314.  Châ- 
teau. 315,  316,  317. 

ViDOUE  (Pierre),  libraire.  277. 

Viés-Maison  (Gi  es  de).  Ses  chan- 
son.*;. 79. 

Vigenis,  abbajc.  177,  178. 

ViGNAY  (Jean  de),  traducteur  de 
la  Morniiié  sur  le  jeu  des  échecs. 
274,   276. 

ViL.AiN  d'Arras.  Sa  chansons. 
100, 

Villeneuve  Tr ANS  (M.  le  mar- 
quis de),  auteur  de  la  Vie  de 
saint  Louis.  414. 

Vi tiennes,  seigneurie.  232. 

Villeoiseau,  seigneurie.  367. 

ViLLERMONT  (  M.  Cabafd  de  )  , 
possesseur  d'un  manuscrit  pré- 
cieux. 132,  133,  134. 

ViLLEROï  (marquis  de)  donne  un© 


DE    LIEUX    ET    DE    PERSONNES. 


499 


collection  de  livres  au  cardinal 
I\Iazarin.  17. 

Villers-Cotcrets.  317,  434. 

Vin  nj.  43 ?i. 

Vincent  (saint).  131. 

Vincent  de  Beau  vais.  261. 

ViMER  (Giles  Le).  Ses  chansons. 
79. 

VîNiER  (Jacques  Le.)  Ses  chan- 
sons. 85. 

Virgile.  346. 

ViRiviLLE  (M.  de).  282,  291,  292, 
298. 


ViscoNTi(les),mannscrifs  de  leur 

ancienne  bibliothèque.  7. 
ViTARD  (Kaoul),  43-2. 
Vitry.  433. 
ViTRY  (  Philippe  de)  ,  originaire 

de  Champagne.  433. 
Vivien,  héros dechanson  degesle. 

139.  140. 
VivoNNE    (Antoinette-Louise  de 

Mesmes,  duchesse  de).  439. 
Voltaire.  147. 
VouDAT  (le  clerc  de).  403.   409. 


W. 


Wace.  Son  poëme  de  la  Concep- 
tion N.  D.  520,  322,  323. 

Wandres,  peuples  barbares.  102, 
104. 

Warigny  (A.).  384. 

WARREwicK(Richarl,  comte  de). 
Autographe.  384. 

Waterloo.  Ba'a  l!e  comparée  à 
celle  oe  Crecy.  379. 

Werchtn  (Jean  de),  sénéchal  de 
Hainaui ,    un   des  auteurs    du 


Livre  des  Cent  ballades.  3*)9  , 
365,  368,  369,  370. 

WestphaUe.  124. 

WiDELON  DE  Bavière.  123. 

Wiermes  (Pierre  de  Chambly, 
Fei?nenrs  de),  père  et  fils,  pa- 
trons d  Alard  Peschotte.  41, 
4^2. 

Wright  (M.  Thomas),  cité.  35, 
396. 


Y. 


YoLANS,  héroïne  de  chanson.  50, 

.^)8. 
YoN,  rui  de  Gascogne,  dans  les 


r<  mans.  38a.  PeJt-étre  le  même 
qiiÉric.  118. 


Zaltzinger,  imprimeur  de  Maycnce.  32. 


ERRATA. 


page   56,  ligne  19  :  D'Aras  à  Dowai,  lisez  D'Arras  à  Dowai. 

—  121,    —    16  :  Quae  exuuerat, /i5^z  Quae  exueral. 

—  148,    —    10  :  Hue,  lisez  Herbert. 

—  169,    —     5 -des  anciennes  chansons, /fsez  des  chansons. 

—  178,    —      8  :  pages  179  ligne  23  et  181  ligne  7  :  Guillaume  Bechade,  lisez 

Grégoire  Bechade. 
•—    194,    —    19  :  Voilà  donc  une  date  assez  précise.  Ida,  Usez  voilà  donc 
une  date  assez  précise,  Ida  ... 

—  208,    —     7  :  Avant  d'appartenir  à  Julien  Brodeau.  lisez  Avant  d'appar- 

tenir à  Bourdelot,  comme  semblent  l'indiquer  plusieurs 
lignes  écrites  par  cet  antiquaire... 

—  27 1 ,    —    avant-dernière  :  Ajoutez  que  cette  charmante  fable  n'avoit  pas 

échappé  à  tous  les  yeux.  Boivin  avant  moi,  en  avoit  senti 
le  mérite;  il  l'avoit  même  transcrite  à  la  fin  de  son  Apo- 
logie d'Homère.  •  Pour  bien  comprendre,  avoit-il  dit,  le 
»  mérite  du  style  simple  et  naïf,  que  l'on  compare  la  plus 
»  belle  fable  de  M.  de  Lamolte,  celle  du  Cygne  par  exem- 
»  pie  ou  celle  de  VEcrevisse ,  avec  l'apologue  suivant , 
»  tiré  d'un  manuscrit  de  la  Bibliothèque  reyale intitulé: 
»  L'apparition  de  maître  Jehan  de  31eung...y) 

Quelques  années  plus  tard,  l'auteur  d'un  livre  piquant, 
comme  on  en  faisoit  tant  au  dix-huitième  siècle,  et 
comme  on  en  fait  aujourd'hui  trop  peu,  le  Voyage  au  Par- 
nasse ,  aflirmoit  que  dans  tout  le  livre  de  Boivin  il  n'y 
avait  de  bon  que  la  fable  de  la  Courge  et  le  Datiillier. 
Je  souhaite  bien  qu'on  ne  dise  pas  aujourd'hui  la  même 
chose  de  mes  Maîiuscrits  françois. 

—  291,    —     8  :  la  division  en  quatre  journées  ne  s'y  trouve  plus  conservée, 

lisez  n'y  est  pas  établie. 

—  292,    —     8:  et  d'en  composer  le  livret,  de  l'écrire,  de  le  mettre,  etc., 

lisez  d'en  composer  le  livret,  de  l'écrire  et  de  le  met- 
tre, etc. 

—  313,    —    i3:Quadam, /isezQuodam- 

—  380,    —     3  :  D'un  lai  faire  c'est  mes  grans  fais,  lisez  D'un  lai  faire  c'est 

uns  grans  fais. 

—  404,    —     9  :  été  le  plus  feuilleté,  lisez  ont  été  le  plus  feuilletés. 

—  414,    —    46  :  Le  Plait  Renard  de  Dammartin.  —  iw^rfjï.  —  Lisez  Le  Plait 

RenartdeDammartin.— A.  Jub.  Contes  ei  Fabl., tom.  il. 

—  415,    —    30  :  cinquante-cinq,  lisez  cinquante-quatre. 

—  416,    —      3:12,114  vers, /tsez  11,994  vers. 


F-L-   ~2.^.  C. 


Ly 


Z  Paris.  Bibliothèque 

6621       nationale.  Département  des 
P22F84-     manuscrits 
t. 6  Les  manuscrits  françois 

de  la  Bibliothèque  du  roi 


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