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LES
MANUSCRITS FRANÇOIS
DE
LA BIBLIOTHÈQUE DU ROL
IMi-HIUK TAIl BÉTHIKE ET PLOM, A PAKIS.
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LES
MANUSCRITS FRANÇOIS
DR
LA BIBLIOTHÈQUE DU ROI,
LEUR HISTOIRE ET CELLE DES TEXTES ALLEMANDS,
ANGLOIS, HOLLANDOIS , ITALIENS, ESPAGNOLS
DE LA MEME COLLECTION.
PAR A. PAULIN PARIS,
de l'Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres; Conservateur-adjoint
de la Bibliolhtque du Koi (Section des Manuscrits).
VI.
PARIS.
TECHENER, PLACE OU œUVUE, 12.
111.204.4
Bien qu*il n'y ait pas de mauvais Catalogues, ou
que du moins les plus défectueux doivent encore
être préférés à l'absence de Catalogues, il faut
que tous les Inventaires de Manuscrits soient
accompagnés d'observations critiques et de re-
cherches littéraires. C'est la ce qu'on appelle
des Catalogues raisonnes. Le soin de les dres-
ser exige ordinairement de longues années ; la vie
entière d'un homme n'y suffit pas même toujours^
quand la collection est considérable : voilà com-
ment on hésite beaucoup avant de les entre-
prendre, et comment on tremble à la seule pen-
sée d'une tâche dont on ne sauroit mesurer l'é-
tendue ni prévoir le terme. De l'année 1744,
si glorieuse pour la Bibliothèque Royale , et qui
vit sortir de la presse le dernier volume in-folio
delà description des Manuscrits Orientaux, Grecs
et Latins , il faut passer à 18'27, pour trouver
la continuation de l'œuvre des Sallier et des
Melot, dans un précieux volume consacré par
M. le vicomte de San lare m à l'examen de nos
Manuscrits portugais. On commence à mieux
VI
senlir aujourd'hui l'intérêt des publications de
celte nature , et grâce aux encouragemens de
raulorilé, deux Savans étrangers sont derniè-
rement venus révélera l'Europe entière et même
à la France une nouvelle partie des trésors lit-
téraires conservés dans notre Cabinet des Ma-
nuscrits. J'ai déjà parlé souvent de l'auteur
des Manoscrilti llaliani, feu le docteur Antonio
Marsand ; l'exemple qu'il a donné vient d'être
suivi par un Espagnol de grande distinction ,
M. de Ochoa , aujourd'hui directeur de la Biblio-
thèque de Madrid. Avant la fin de son exil,
M. de Ochoa a vu notre Imprimerie Royale publier
le travail dont M. le Ministre de l'Instruction pu-
blique avoit cru devoir le charger, et, grâce à
ses veilles , nous possédons aujourd'hui le Cata-
logue raisonné de nos Manuscrits en langue es-
pagnole (1).
Voici le Tome sixième d'un autre ouvrage par-
faitement analogue à celui de MM. de Santarem ,
Marsand et Ochoa; entrepris avec non moins d'ar-
deur, poursuivi peut-être avec une sorte de
courage , puisque l'auteur croit en sentir mieux
(I) Catalogo razoïiado de los manuscritos espanoles existenles en la
Biblioteca real de Paris, etc., por Eugenio de Ochoa. Paris, en la Im-
prenta real, 18'i4. 1 vol. in-40 de plus de 700 pages.
On trouve dans ce précieux volume la description de 332 manuscrits
espagnols. — Dans les deux volumes italiens du docteur Marsand il
y en a >.96; dans les miens, 853. Ainsi, depuis 183G , voilà près de
2,10.0 Manuscrits du Roi suffisamment décrits. C'est quelque chose.
i
VII
que personne l'intérêt et l'opportunité. Mais si
pour le rédiger il n'aura jamais que son jugement
à suivre, il a besoin, pour en continuer l'impres-
sion, du concours bienveillantde ceux qui président
aux destinées de la Bibliothèque du Roi. Un des
premiers devoirs du Garde des Livres est, et nous
l'avouerons volontiers, d'achever et perfectionner
les Catalogues, mais non, j'imagine, de pu-
blier à ses dépens exclusifs les résultats d'un pareil
travail : ce seroit attacher la ruine des Employés à
l'accomplissement de leurs devoirs. Je ne rougi-
rai donc jamais d'avoir sollicité avec une ardeur
extrême l'honorable secours dont j'avois besoin;
avec une sorte d'empressement qu'on a bien
voulu l'accorder au cinquième volume et même
h celui qui paroît aujourd'hui ; j'ose espérer qu'il
ne manquera pas aux suivans. Mais enfin, si l'im-
pression subit désormais quelques retards, je
prie ceux qui veulent bien s'intéresser au Catalo-
gue raisonné des Manuscrits François , de ne pas
accuser le défaut de ma persévérance. Je n'ima-
gine rien, en effet, qui puisse m' empêcher de
poursuivre la tâche que je me suis imposée.
On trouvera dans le volume qui paroît aujour-
d'hui plusieurs notices assez étendues sur d'ancien-
nes compositions oubliées depuis long-temps et qui
m'ont semblé dignes d'être mieux connues. Tels
sont les anciens poèmes de Renaut de Monlauban
et de Girart de Roussillon; les Chansons de geste
VIII
d'Antioche et du Chevalier au Cigiie; les poésies
de Froissart et celles d'Eustache Deschamps, le
Ruleheuf du quatorzième siècle, comme Villon
et Rabelais furent les Deschamps du quinzième et
du seizième. La liste que je donne de toutes les
chansons légères des Trouverres offrira moins
d'omissions que d'inexactitudes ; mais le reproche
de celles-ci ne devra pas toujours m'être imputé.
Nous avons dû suivre, feu M. Mouchet et moi, les
textes que nous avions sous les yeux. Si d'autres
Manuscrits conservés en Angleterre, en Italie, en
Belgique nous autorisent à redresser quelques at-
tributions d'auteurs, nous en formerons la ma-
tière d'un prochain erratum. En attendant, à
l'aide de nos tables, il semble qu'on pourroit en-
treprendre la publication d'un Corpus de tous les
vieux Chansonniers François; et cette collection
offriroit peut-être les fondemens les plus assurés
de la langue des Sévigné, des La Fontaine et des
Jean-Baptiste Rousseau. Telle étoit du moins l'opi-
nion d'un excellent écrivain, notre Charles Nodier,
dont ï Académie Française ne sauroit aujourd'hui
trop regretter la perte irréparable.
Paris, 15 décembre 1844.
LES
MANUSCRITS FRANÇOIS
DE
LA BIBLIOTHEQUE DU ROL
N° 7170.
757. ROMANS DE JOSEPHE OU DU SAINT GRAALJ — DE
MERLIN.
Vol. in-fo mediocri vélin à 2 colonnes, 223 feuillets; dessins compo-
sés dans les initiales; xm^ siècle» Anciennement relié en veau sur bois,
aujourd'hui en veau racine, à l'aigle de France sur les plats et au chiffre
de Napoléon sur le dos.
Fontainebleau, n^ 898, anc. catal. n° G31.— Sainte Palaye, n° 527.
Les huit premiers feuillets sont écrits de la
main la plus légère et la plus ancienne, mais plu-
sieurs feuillets sont mutilés dans le corps du vo-
lume. La leçon est bonne et des plus complètes ;
les initiales sont jolies. Au f^ 77 commence le ro-
man de Merlin.
Yl.
2 FONDS
N° 7170 L
758. ROMANS DE JOSEPHE OU DU SAINT GRAAL ; — DE
MERLIN.
Vol. in-fo paivo. vélin à 2 col., 75 feuillets, dessins composés dans
les initiales; xiii« siècle. Relié en veau fauve.
Fonds de Cangé, n^ 4.
Volume fort précieux en ce qu'il contient le
même récit en prose que M. Francisque Michel a
publié en \ers d'après le manuscrit de Saint-Ger-
main, n° 1987 (1). Le texte en prose paraît uni-
que, comme le texte en vers. Le roman de Mer-
lin commence au f* 18 r°. Il diffère peu des leçons
ordinaires, et n'est continué que jusqu'au couron-
nement d'Artus.
Premiers mots du volume : « Be doivent savoir
» tuit li pechior que devant ce que nostres sires
» venist en terre, que il faisoit parler les prophè-
» tes...» Derniers mots : « Et lou sagré la veille de
» Pantecoste. Lou samedi devant vespres et par
» lou commun co.... »
(1) Le roman de Salnt-Graal, publié pour la première fois d'après un
manuscrit de la Bibliothèque royale , par Francisque Michel. Bordeaux,
1841.
ANCIF.NS.
N«717i,
759. ROMANS DE JOSEPHE OU DU SAINT dïlAAL; — DE
MERLIN.
Vol. in-fo mediocri vélin , de 330 feuillets à 2 colonnes, miniatures,
TÎgnettes et initiales; fin du xiii« siècle. Relié autrefois en velours rouge,
aujourd'hui en maroquin rouge aux armes de France sur les plats et aux
L couronnés de Louis XIV sur le dos.
Fontainebleau, no 733, anc. n<> 522. — Sainte-P^laye , n° 529.
Les armes delaGruthuyse, recouvertes de celles
de France sur la marge inférieure du premier
feuillet, prouvent que le volume étoit, sous le règne
de Louis XI, la propriété de Louis de Bruges , sei-
gneur de la Gruthuyse. {Foy. Yan Praet, n° LXV.)
Les ornemens sont assez curieux ; l'écriture et
le dialecte révèlent un scribe du Bourbonnois ou
du Berry. Le texte est d'ailleurs bon et contient
plusieurs épisodes du Merlin qui ne sont pas dans
tous les anciens manuscrits; mais les neuf dernières
laisses du Merlin sont à désirer (1). Le récit s'ar-
rête au milieu de l'aventure du diable ou chat de
Lausanne, mise à fin par Artus.
(1) J'appelle /«mes , sur la garantie de plusieurs anciens trouvèi es,
tes fractions du récit qui en général commencent ainsi : Or dîst i
contes, et finissent par : A tant laisse li contes et reparlera d'autre
chose.
4 FONDS
N° 7172.
760. ROMAN DE TRISTAN, INCOMPLET.
Volume in-f"» parvo véliu de 317 feuillets à 2 colonnes, minialiires
dans les initiales; xiii« siècle. Relié sur bois en veau fauve, à compar-
timens et labyrinthes sur les coins et sur le dos, aux armes de France
et aux C de Charles IX sur les plats.
Fontainebleau, no 724. Ane. cat. 342.— Sainte-Palaye, not. 529. .
Volume d'une excellente écriture , mais par
malheur dépareillé; les miniatures, d'un style as-
sez remarquable, ont presque toutes été maculées.
II contient les seconde et troisième parties du ro-
man et commence avec la 29' laisse, quand Lance-
lot parle de Tristan à Pinabel d'une façon mépri-
sante. Ce qui ajoute beaucoup de prix à ce manu-
scrit, c'est que nous y trouvons à la fin le nom
autographe du copiste et la date de son tra-
vail. « Anno Domini M. CC. septuagesimo octave
» scripsit Petrus de Tiergevilla istud Romanum.
» Benedictum sit nomen Domini. » Tiergeville est
en Normandie, dans la sous-préfecture et à cinq
lieues d'Ivetot. Les miniatures sont disposées de
manière à présenter deux ou trois sujets l'un au-
dessus de l'autre : les chevaux sont bien élancés ;
le ton des figures est rude et vif. Les couleurs ont
été mal appliquées; c'est pourquoi elles se sont
écaillées.
ANCIENS. *i
N*» 7173.
76i. ROMAN DE LVNCELOT DU LAC.
Volume in-fo parvo vélin de 486 feuillets à 2 colonnes , une petite
minialure; commencement du xiy« siècle. Relié autrefois en veau sur
bois, aujourd'hui en veau marbré à l'N couronné de l'empire sur le dos.
Riblioth. Mazarine, n° 28.— Sainte-Palaye, n» 530.
Exemplaire complet, mais d'une écriture lourde
et d'un dialecte qui sent le Berry.
N« 7173 '.
762. ROMAN DE LANCELOT; FRAGMEiNT DE LA PREMIÈRE
PARTIE.
Volume in-4» raediocri vélin de 236 feuillets à 2 colonnes; xm« siècle.
Relié en veau racine aux deux L de Louis XVIII sur le dos.
Excellente écriture. Le récit commence au mi-
lieu de la laisse dans laquelle on voit Lancelot
délivrer de prison le roi Artus et Galehaut. Les
premiers mots conservés sont : « Le poot tenir et
» il esgarde, si \oit devant la porte les .IL chrs
» qui gardoient nuit et jor que li rois Artus n'en
» fust menez. » Et à la fin: « Et celé l'appelé coie-
» ment et il demande que ce est, je sui fist-ele une
>» vostre amie qui me sui mise en a-.,. »
0 fONDS
763. ROMAN DE LANCELOT, COMMENCEMENT.
Vol. in-4'' mediocri, papier, lignes longues, 405 feuillets; xv« siècle.
Relié en veau fauve.
Fonds de Baluze, n» 535.
Cette leçon a fort peu de valeur, l'écriture en
est mauvaise et la transcription négligée. Le récit
s'arrête avec l'enterrement de Matalis, occis par
Guinas et vengé par Hestors des Mares.
N°7173^
764. ROMAN DE LANCELOT, COMMENCEMENT.
Volume in-fo parvo , vélin, 8S feuillets à 5 colounes, miniatures
dans les initiales; xni« siècle. Relié en veau marbré au chiffre de
Louis XVIII sur le dos.
Fonds d'Ant. Lancelot, n» 163.
Très-bonne leçon. Elle diffère de la plupart des
textes du Lancelot, dans le récit des enchante-
mens de Merlin, qui est ici conforme au roman
de Merlin lui-même. La partie conservée s'arrête
au milieu de la 28^ laisse, quand Lancelot se pré-
pare à délivrer messire Gauvain, Keuxet les autres,
de la prison du seigneur de la Douloureuse Garde.
Derniers mots : « Et quant vint à primes , si en-
» veia à la porte un chevalier por lou covant qui li
» avoit estez fais. Mais i\ ne fu qui l'osast ovrir de-
» vant que... »
ASi'AENS.
N° 7174,
765. ROMAN DE TRISTAN DU LÉONOIS, DEUXIÈME
PARTIE.
*
Vol. in-4» magno, vélin, de 160 feuillets à 2 colonnes, miniatures,
vignettes et initiales à chaque page ; xiv^ siècle. Relié autrefois en veau
sur bois, aujourd'hui en veau marbré , à l'N couronné de l'empire sur
le dos.
Pavie, 7.— Fontainebleau , no 1795.— Ancien catalogue , n» 330.
— Sainte-Palaye, not. 531.
Ce beau volume appartenoit à la collection ita-
lienne des Visconti. On lit à la fin du texte la men-
tion : Pavye au roy Loys XII" (1) , et sur le verso
du même dernier feuillet : Lihro Tristani in Gai-
lico.
Il a été exécuté en Italie, et les ornemens doi-
vent en être étudiés comme un témoignage de
l'état de la peinture et de la calligraphie en Italie,
dans le xvr siècle. Les couleurs des enluminu-
res sont vives, épaisses et chaudes. Les visages ont
de l'expression, de la délicatesse; les chevaux sont
bien lancés et assez bien dessinés; enfin, ce qui
ajoute encore du prix à tous ces ornemens, l'ar-
tiste a écrit en mauvais italien au-dessous et au-
dessus de chaque miniature l'indication des prin-
(1) Voyez les n<>=' 6769, 6822, 6830, 6834, G847 et 6800, qui pro-
viennent également de Pavie
8 FONDS
cipaux personnages et objets représentés. Ainsi, en
tête de la grande miniature du frontispice, on lit :
La roy. Ysoth. Trilan,] et H xnn chlr de la iabola
reonda, au-dessus du combat de Tristan contre ces
messieurs. Il est fâcheux que la plupart de ces or-
nemens soient écaillés; mais il en est de même de
l'écriture, et je crois que c'est plutôt le défaut
du vélin trop peu battu , que celui de l'artiste et
de ses couleurs, du calligraphe et de son encre.
Ces défauts, nous les retrouvons aussi rarement
dans les volumes exécutés en France, que fré-
quemment dans ceux que l'on doit à l'art de l'Ita-
lie, de l'Espagne et même de la Belgique.
J'ai remarqué surtout dans les ornemens , au
fo 47 v° : le convoi d'un chevalier. F' 22 r° et v" :
la reine Yseult dans son appartement. F° 25 v :
Yseult conversant avec Dinadan, sur une espèce
de divan. F° 26 v° : It'seult dans son lit et la ca-
méra 0 dorma Dinadan. F^ 63 v% 116 r% etc. :
costumes. F° 66 v° : banquet; les tables sont gar-
nies de nappes, un sénéchal de table sert à ge-
noux. F« 96 ro : pavillon. F** 106 r" : Tristan se dé-
barrasse de sa cotte d'armes. F** 110 : Yseult
descend de sa loge ou dais préparé pour voir les
outes. F° 114 : Yseult et les chevaliers lavent
après avoir mangé; fort curieux. F" 144 : Parce-
val chante auprès d'une fontaine.
Cette leçon est plutôt un arrangement de Rusti-
cien de Pise que l'ancien roman de Tristan. Le ré-
ANCIENS. 9
cit commence vers le milieu de la cent vingt-cin-
quième laisse de l'ouvrage le plus ancien. Les
premiers mots sont : « En ceste partie dist li contes
» qe qant M. S. Tristan fu venuz ou reaume de
» Logres , et il ot amené avec lui madame Yseut ,
» et il ot trové M. S. Lanc. en celé venue qu'il vint
» davant le roy A., et il amenoit avec lui madame
» Yseut, abati il des compagnons de la table reonde
» jusq'à xnii, M. S. Lanc. qui por venger celé
» honte qil leur avoit faite s'estoit meus des paveil-
» Ions por joster à M. S. Tristan, qant il recon-
» nut M. S. Tristan... »
N^ 7175 et 7177.
766. LE ROMAiN DE TRISTAN, COMPLET.
Deux volumes in-f» parvo et mediocri , vélin , deux colonnes , l'un et
l'autre volumes de 265 feuillets, belles initiales; fin du xm^ siècle.
Reliés, le premier autrefois sur bois en velours noir écliiqueté noir ,
blanc et rouge, aujourd'hui en veau racine; fe second relié autrefois en
veau sur bois, aujourd'liui en veau marbré; tous les deux à l'aigle et à
VS de l'empire sur les plats et sur le dos.
Ane. Bibliolh. Mazarine, n^» 30et 598.— Sainte-PalayC; not. 532
et 534.
Ces deux volumes exécutés par le même copiste
forment un exemplaire complet du roman de Tris-
tan. On peut reprocher à nos anciens bibliothé-
caires de n'avoir pas reconnu l'erreur précédente
(jui les avoit sq)arés ; mais nous sommes en droit
10 lO.NDS
d'attribuer l'erreur au sa\anl bibliothécaire de
Mazarin, Gabriel Naudé. Il est certain en tout cas
que l'amateur auquel ils appartenoient aupara-
vant ayoit parfaitement reconnu l'identité du même
exemplaire dçins les deux volumes, puisqu'il a mis
sa signature sur l'un et sur l'autre, précisément
ail même endroit, et sans doute le même jour. Cet
apuateur sq nommoit Hyeronymus de Monleux,
C'est ici l'occasion de revenir sur l'histoire de la
Bibliothèque Mazarine. Dans mon premier volume,
p. 4, j'ai dit comment le roi l'avoit acquise en 1668:
je vais raconter maintenant comment le cardinal
l'avoit réunie, ou du moins j'emprunterai au Mas-
curat de Naudé (4) tous les renseignemens qu'on
y trouve sur ce point intéressant.
Mazarin, en ne songeant qu'à sa collection, a
peut-être de justes droits au nom de Fondateur de
la Bibliothèque nationale. C'est lui qui le premier
eut en effet l'idée d'ouvrir à tout le monde et tous
les jours de la semaine l'entrée de ses galeries , et
de charger son bibliothécaire, G. Naudé, de satis-
faire à toutes les demandes de li\res qu'on vien-
droit à lui adresser. « Sans lui (dit son apolo-
» giste, p. 242), Paris ne seroit pas à la veille d'a-
» voiir une Bibliothèque publique, la plus belle qui
» soit au monde , puisqu'elle surpas&e assurément
(1) Jugement de tout ce qui a été imprimé contre le cardinal Mazarin,
depuis le 6 janvier jusqu'à la déclaration du 1«^ avril 1649. Édition en
718 pages.
ANCiEûlS. I l
» en quantité et en qualité de bons livres, l'Am-
» brosienne de Milan et la Bodléienne d'Oxfort, qui
» ont esté considérées jusqu'à ceste heure comme
» les plus grandes.
SAINT-ANGE.
» Est-ce que l'on prêtera des livres à tous ceux
» qui en auront à faire?
MASCURAT.
» La première loi sera de n'en prêter à per-
» sonne, au moins pour emporter hors de ladite
» bibliotèque (4). Quoi donc? elle sera ouverte
» pour tout le monde , sans excepter ame vivante,
» depuis les huit heures du matin jusqu'à onze,
{{) Ainsi, Mazaiin et Naudé prévoyoient le plus grand inconvénient
du service actuel dans la Bibliothèque du roi. Livres, manuscrits, es-
tampes, cartes et médailles, rien , sous aucun prétexte, ne devroit jamais
sortir du dépôt central ouvert constamment à toute la partie éclairée de
la nation. L'application de ce principe seroit sans doute fâcheuse pour
bien du monde, pour douze cents personnes peut-être, qui usent et
abusent par conséquent du droit qu'on n'ose leur refuser d'emporter de
la Bibliothèque, et souvent de la ville, les volumes les plus rares ou le
plus souvent demandés. Mais quelle gloire pour les administrateurs de
pouvoir répondre à toutes les questions, et satisfaire sur-le-champ à
toutes les demandes! Quel nouveau moyen de diminuer le nombre des
vols que la surveillance la plus active ne sauroit aujourd'hui prévenir? Si
jamais on ne devoit trouver un seul livre de la Bibliothèque royale en
dehors des murs de l'hôtel, qui oseroit en conserver à domicile privé?
Qui ne s'empresseroit de rapporter au dépôt central tout ce qu'on en
trouveroit de détaché? Espérons donc qu'on finira par supprimer abso-
lument ce malheureux prêt à domicile, (\\ï\ d'ailleurs ne fait pas au com-
merce de la librairie un moindre tort qu'à la Bibliothèque du Roi.
12 FONDS
» et depuis deux jusqu'à cinq du soir. Il y aura
» aussi des chaises pour ceux qui ne voudront que
» lire, et des tables garnies de plumes, eiicre et
» papier pour ceux qui voudront escrire; et le bi-
» bliothéquaire avec ses serviteurs seront obligez
» de donner aux estudians tous les livres qu'ils
» pourront demander, en telle langue ou science
» que ce soit, et de les reprendre et remettre à
» leurs places quand ils en auront fait, en leur
» baillant les autres dont ils auront besoin... Et à
» vray dire, cette institution sera la plus belle qui
» ait jamais esté en France, la plus advanlageuse
» pour le progrés des sciences et des lettres, et la
» mieux séante au cardinal... Il ne faut pas crain-
» dre que l'entrée du palais de son Éminence ne
» soit toujours ouverte à tous ceux qui voudront
» aller à la bibliothèque. Et qu'ainsy ne soit , je
» me souviens d'y avoir veu, quand on l'ouvroit
» tous les jeudis, plus de quatrevingts ou cent per-
» sonnes qui y estudioient toutes ensembles, et que
» les autres jours, elle estoit ordinairement fré-
» quentée de beaucoup de personnes de mérite,
» qui ne se plaignoient point qu'on leur refusât la
» porte ny du palais ny de la bibliothèque.... Et
» parce que des gens de lettres se rebutent facile-
» ment du moindre bruit et tracas, on a remédié
» à toutes les difficultés et appréhensions qu'ils
» pourroient avoir, par une entrée particulière qui
» sera dans la rue de la porte Richelieu, et la chose
ANCIENS. 1'^
» estoit dosjà si advancée, que lors de la sortie
» du roy, on gravoit en marbre noir et lettres
» d*or l'inscription qui devoit estre sur ladite
» porte, pour advertir tous les passans d'y en-
» trer. »
Je ne puis retenir ici quelques réflexions. Cette
porte particulière ouverte sur la rue Richelieu ,
ces vastes galeries qui se prolongeoient sur le
côté droit de la rue, sont aujourd'hui la grande
et belle porte de la bibliothèque , la grande et
belle galerie du département des livres impri-
més. Mais quand la Bibliothèque du roi fut éta-
blie dans le vaste palais du cardinal, tous les ap-
partenions du ministre furent ajoutés aux salles
de la bibliothèque, qui dès lors embrassa tout
l'édifice dont elle n'étoit qu'une dépendance.
Cet édifice , on ne sauroit trop le répéter ,
convient admirablement à la destination qu'il a
reçue. Les deux grandes divisions. Imprimés et
Manuscrits, ont tout le développement désirable,
et si les deux autres sections. Médailles et Gra-
vures , sont moins somptueusement, moins avan-
tageusement placées, un vaste terrain inoccupé
s'offre aux entrepreneurs de bâtimens, du coté
de la rue Yivienne, et répond à toutes les exigences
imaginables.
Mais une guerre acharnée a par malheur été
déclarée aux bâtimens de la Bibliothèque royale.
Les architectes, d'accord en cela avec plusieurs
des ministres qui se sont succédé, laissent dans
le plus honteux délabrement les toitures, les por-
tes et toute la partie extérieure de cet admirable
palais Mazarin. L'œil du citadin est attristé, sou-
vent même indigné, en voyant, dans le quartier le
plus élégant de Paris, un bâtiment noir, des fenê-
tres hideuses , des trottoirs indignes de la der-
nière bourgade du Limousin, des murs étançon-
nés, etc., etc. Il en résulte que de tous côtés
on crie à la destruction de l'hôtel, à la transla-
tion de la Bibliothèque. Il semble que l'honneur
national soit intéressé à l'anéantissement de cet
édifice (j'en demande bien pardon à M. Letronne),
l'un des plus beaux de la capitale. Où transpor-
tera-t-on nos admirables collections? On l'ignore,
on ne le cherche pas. Seront- elles mieux, ou
aussi bien? qu'importe! Une fois l'hôtel Mazarin
vendu , détruit , il faudra bien se contenter de
tout autre local. // n'est plus lemps , diront ceux
qui auront le plus pressé la destruction; et tout
sera dit.
Mais, puisqu'il est temps encore, n'est-il pas vrai
que la portion centrale de la rue de Richelieu satis-
fait à toutes les convenances? 1° C'est autour du
palais Mazarin que viennent loger tous les étran-
gers de distinction. 2** C'est le quartier le plus
riche et le plus peuplé; il n'a pas d'autre biblio-
thèque, et les autres quartiers, dans lesquels on
veut nous refouler, en regorgent. 3« Le palais Ma-
ANCIENS. 15
zfirin conserve encore un jardin ; en existe-t-il trop
dans la capitale, pour qu'on \euille à toute force
détruire celui-là? 4:^ La galerie Mazarine, dans la-
quelle sont les Manuscrits, rivalise avec ce que
les voyageurs admirent le plus à Rome. Rien dans
Paris ne peut donner une idée de la beauté des
fresques de Romanelli que viennent contempler les
Italiens eux-mêmes. Quelle nécessité de les anéan-
tir, au moment où l'on étançonne avec le plus
louable zèle les moindres vestiges d'art dans les
chapelles les plus vermoulues? Avons -nous en
France trop d'anciennes fresques? Mais, dit-on, à
la place on bâtira des boutiques? N'avons-nous
pas assez de boutiques et ne devroit-on pas, au
contraire, les inviter à se ranger un peu devant
des monumens aussi splendides , aussi respecta-
bles? Vous parlez de la crainte du feu : préten-
dez-vous mettre la Ribliothèque royale dans la ban-
lieue? et ne savez-vous pas que le palais Mazarin est
défendu du contact étranger par tous les côtés; que
la rue Richelieu, la rue Colbert, la rue Yivienne et
la rue Neuve-des-Petits-Champs la protègent contre
tous les inconvéniens que vous pourriez craindre?
Pendant cinquante ans elle fut en présence du plus
terrible, du plus dangereux des voisins , l'Opéra.
Mais aujourd'hui une magnifique fontaine remplace
l'Opéra, comme pour ajouter à la sécurité de la
Bibliothèque. D'ailleurs, pendant cinquante ans,
l'Opéra a brûlé, la Bibliothèque n'a pas été tou-
1(5 FONDS
choc; pendant cinquante ans, personne n'a songé
à cet énorme danger : et c'est aujourd'hui, quand
le danger n'existe plus , que vous vous prenez de
peur! Faites-nous grâce, s'il vous plaît, de votre iro-
nique sollicitude. Accordez au palais de Mazarin les
réparations qu'exigent tous les anciens bâtimens,
les plus solides même, au nombre desquels il mé-
rite d'être compté; nettoyez les murs extérieurs,
couvrez-les d'un peu de ce badigeon dont vous
êtes souvent trop prodigues; ouvrez quelques fe-
nêtres ; tracez quelques colonnes engagées, le long
de la rue Richelieu, vous aurez droit alors à la
reconnoissance de vos concitoyens, au lieu de re-
cueillir l'exécration de la postérité, quand vous
aurez rasé nos magnifiques galeries, brisé nos
grilles élégantes et nos escaliers somptueux, enlevé
nos admirables peintures et compromis l'avenir de
la plus belle collection du monde.
Je sais que je ne serai pas entendu, mais j'au-
rai du moins la consolation d'avoir crié; c'est mal-
heureusement tout ce que je puis faire. Je reviens
au bon Gabriel Naudé. Voici l'inscription qu'il
avoit faite pour être mise au-dessus de la grande
porte de la rue Richelieu :
LUDOVICO XIV
FELICITER IMPERANTE
ANNA AUSTRIAGA
CASTRORUM MAIRE AUGUSTISSÎMA
ANCIENS. 17
REGNUM SAPIENTER MODERANTE
JULIUS S. R. E. CARDÎNALIS MAZARINUS
UTRIQUE CONSILIORUM MINISTER ACGEPTISSiMUS
BIBLIOTHECAM HANG
OMNIUM LINGUARUM ARTIUM SGIENTIARUM;
LIBRIS INSTRUCTISSIMAM
URBIS SPLENDORI
GALLIARUM ORNAMENTO
DISGIPLINARUM INCREMENTO
LUBENS VOLENS
D. D. D.
PUBLICE PATERE VOLUIT
CENSU PERPETUO DOTAVIT
POSTERITATI COMMENDAVIT
M. DG. XLVIII.
Naudé raconte ensuite l'origine de la collection
de son maître. La bibliothèque de l'abbé de Cordes,
chanoine de Limoges, lui servit de base ; elle étoit
composée de six mille rares volumes. « Ce premier
«achat estant fait, on en continua d'autres chez
» tous les libraires de cette ville. » De 1645 à
1648, Naudé se rendit en Flandre, en Allemagne,
où il mit à contribution la célèbre bibliothèque
des archevêques de Trêves et évoques de Spire, à
Philisbourg; en passant à Lyon, le marquis de
Yilleroy lui donna sept ou huit balles de livres
provenant de la bibliothèque du cardinal de Tour-
non; puis en Italie, il acquit et ramena plus de
14,000 volumes.
Voilà tout ce (jue j'ai pu recueillir jusqu'à pré-
VI. 2
13 FOND*
sent sur celte fameuse bibliothèque. Qusintk Jérôme
de Monteux, je ne l'ai vu désigné jusqu'à présent
dans aucun livre.
La transcription de cet exemplaire du Tristan
est faite avec assez de négligence et paroît avoir
été exécutée en Italie. Dans un très-grand nom-
bre d'initiales, on remarque un écu bandé de
gueule el argent, au chef d'azur. Il doit apparte-
nir à une famille italienne.
Le Tristan finit avec le v° du f' 263. Dans les
deux derniers feuillets, on a transcrit une petite
pièce en prose que Ton devroit appeler les De-
mandes d'amour, mais qui, d'après l'explicit, sont
les VouUeurs d'amors. Ce sont des demandes et
des réponses faites alternativement par un cheva-
lier à une dame et par cette dame au chevalier.
L'objet du dialogue est en lui-même fort peu
intéressant. Dans les 46 questions dont la solu-
tion est désirée et obtenue, nulle ne m'a paru
plus digne d'attention que la première. La voici :
« Dame, je vous demande et prie par la force
» de gieu et du roiaume d'amors où nul ne nulle
» ne doit mentir, dites-moi vérité de ce que je
» vous demanderai. Ce les femmes sont aussi jau-
» losses (jalouses) comme li homme. — Biau sire
» croy que oil, et plus légiérement doivent estre
» les femmes que les hommes. — Dame por quoi?
» — Biau sire , por ce que li home vont es liex
» et voient tant d'unes et d'autres que à peine se
ANClExNS. 19
»poent lor cuer tenir qu'il ne varient et que ne
» prient aucunes d'amors. »
N° 7176.
768. COMPILATION DES ROMANS DE TRISTAN JET DE
LA QUÊTE DU SAINT GRAÂL.
Volume in-40 magno, vélin, de 447 feuillets à 2 colonnes, une mi-
niature, initiales; xiu« et xv» siècles. Relié en veau marbré à l'aigle et
à l'N de l'empire sur les plats et sur le dos.
Ane. biblloth. Mazarine, u« 163. — Sainte-Palaye , not. 533.
Les soixante douze premiers feuillets et les
soixante-trois derniers ont été ajoutés dans le xv«
siècle par un copiste hollandois, à la transcription
mutilée du xiii* siècle. Celle-ci se rapportoit au
roman de la Qiiéle du saint Graal; mais l'addition
du commencement a été faite d'après le roman de
Tristan.
NO 7176'.
769. ROMAN DE TRISTAN ABRÉGÉ ; PREMIÈRE PARTIE
Volume in-f» mediocri, vélin, 88 feuillets à 2 col., petites miniatures
dans les initiales; fin du xui« siècle. Relié eii veau racine, au chiffre
de Louis XVIli sur le dos.
Fonds de Baluze , n» 140.
Bonne transcription d'un texte abrégé, mais
dont le commencement a été enlevé ainsi que les
2.
20 FONDS
dernières feuilles du volume. La première laisse
conservée répond à la dix-neuvième du grand ro-
man, et raconte l'arrivée et les exploits de Tris-
tan devant le chastel de plor. Premiers mots :
« Voise avec Yseut. — Après ceste aventure ne de-
» moura mie gramment quant une tempête leva en
» mer qui les jeta à un chastel... »
N« 7478.
770. ROMAN DE TRISTAN, ABRÉGÉ.
Volume in-f<» parvo, vélin , de 127 feuillets à 2 col., miniatures au
bas des pages; fin du xiii« siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de
France sur les plats, au chiffre de Louis XIV sur le dos.
Ane. biblioth. Mazarine, n» 71. — Sainte-Palaye, not. 535.
Sur le haut du premier feuillet, comme dans
plusieurs autres volumes de la collection Mazarine,
on lit la signature : Arlent. Le récit commence
vers la 125' laisse, comme dans lebeaumsc. 7174.
Comme dans ce dernier encore , les ornemens
couvrent la plupart des marges inférieures; mais
bien que françoises, elles ont, même pour nous, un
moindre intérêt de curiosité. On pourra cepen-
dant remarquer au f 3 r° , une fontaine monu-
mentale; f^ 5 vo, joute vigoureusement dessinée;
f° 8 v°, 10 r°, costumes de chevaliers; f^ 16 et
46 r", vue de la joioze garde; f'* 27 r**, 28 r% vue
de vaisseaux.
ANCIENS. 21
Le récit abrégé comprend tout le reste des aven-
tures de Tristan. La forme des caractères et le
dialecte révèlent un travail picard ou flamand.
N° 7179.
771. LE LIVRE DE PERCEFOREST; DEUXIÈME PARTIE.
Volume in-fo parvo, papier, 423 feuillets à 2 colonnes, miniatures,
vignettes, initiales; fin du xv^ siècle. Relié en veau marbré au chiffre de
Louis XVIII sur le dos.
Fontainebleau, no 168.— Ane. catal., n. 29.— Sainte-Palaye , not. 536.
L'exemplaire dont ce volume faisoit partie étoit
destiné à être éparpillé dans les bibliothèques;
car à Fontainebleau il étoit inscrit sous les n°* 742,
168, 410 et 751. Depuis, quand on fit le premier
catalogue de la bibliothèque de Paris , on les in-
scrivit n"' 512, 29, 27 et 31i; dans le nouveau
catalogue de 1680 on rapprocha les trois volumes,
sous les n" 6966, 6967 et 6968. Mais on ne re-
connut pas celui-ci, n** 7179; on négligea alors de
le relier, et voilà pourquoi j'ai trompé mes lec-
teurs en affirmant (tom. II, p. 366) que la Bi-
bliothèque royale ne possédoit point la seconde
partie de cet exemplaire de Perceforest. Il eût fallu
donner à ce volume le n° 6966*. Comme les trois
autres, il provient de la bibliothèque de la Gru-
thuyse, dont les armes n'ont pas été recouvertes
au bas de la miniature frontispice.
22 FONDS
La dernière feuille de garde est remplie par une
complainte d*amour commençant :
Puselle sur toute bontet
Flumble securs aus amorus. . . .
Cette complainte en cinq couplets fort mal écrits
forme la première colonne et partie de la se-
conde. Au bas du v° on lit la mention de : Phe-
lippe de Luxenhorg, tout jours vostre humble seur.
Ce doit être Philippe de Luxembourg, troisième
fille et septième et dernier enfant de Louis de
Luxembourg, comte de Saint-Pol, qui eut la tête
tranchée sur la place de Grève, à Paris, le 19 dé-
cembre 1475. Philippe, cette année là, étoit ab-
besse de Moncel, près le Pont-Sainte-Maxence en
Picardie.
N° 7180.
772. ROMAN d'artus le restoré.
Volume in-f» mediocri, vélin, 143 feuillets à 3 colonnes, miniatures,
vignettes et initiales , xiv* siècle. Relié autrefois en bois couvert de ve-
lours noir, aujourd'hui en veau racine à l'aigle de France sur les plats,
au chiffre de Napoléon sur le dos.
Fontainebleau, n» 150. — Ane. catal., n» 202. — Sainte-Palaye, n» 537.
Msc. provenant de Tancienne bibliothèque de
Louis de Bruges, seigneur de la Gruthuyse, dont j
les armes ont été recouvertes de celles de France
au bas du premier feuillet. (Voy. M. Yan Prael,
AiNCIL.NS. 23
n° LXYÏI). Les miniatures sont nombreuses et du
style ordinaire de cette époque; l'écriture est bonne
et la copie paroît faite avec soin.
Le roman à'Artus le Restoré dont le but paroît
avoir été surtout d'offrir un récit flatteur aux an-
ciennes familles chevaleresques de Bretagne, doit
avoir été composé vers la fin du xnf siècle, au plus
tôt ; il est rempli d'épisodes agréables et a été im-
primé plusieurs fois. L'édition que j'ai sous les
yeux et qui appartient à la Bibliothèque royale a
pour titre : Sensuyt le rommant des merveilleux
faitz du vaillant et preux chevalier Ar/us de Bre-
taigne. On les vend à Paris en la rue Neufve-Nos-
tre-Dame, à l'enseigne Saint-Nicolas ^ in-4° p° go-
thique. Il fut imprimé pour le moins trois fois,
en 1493 in-f", en 1502 et en 1536 in-4^
L'abbé Rives a fait, en 1779, un travail sur ce
roman, ou plutôt, à l'occasion d'un manuscrit du
duc de La Yallière, une dissertation sur l'origine
des cartes à jouer (1). Avant lui, M. de Tressan
en avoit donné une analyse dans la Bibliothèque
des Romans, novembre 1776. C'est même pour
chercher chicane au comte de Tressan que l'abbé
Rives avoit fait sa notice.
(1) Notices liistor. et crit. de deux mss. de la biblioth. de M. le duc
de la Vallière, dont l'un a pour litre le Roman d'Artus, comte de Bre-
taigncy et Tautre le Rommant de Parthenay ou deLusignan.., Paris,
1779, in-4°.
24 . FONDS
N^ 7181.
773. LIVRE DE LA FONTAINE DE TOUTES SCIENCES,
ATTRIBUÉ AU JUIF SIDRAC.
Volume in-40 magno vélin, 265 feuillets à 2 colonnes, petites mi-
niatures et initiales; xiv« siècle. Relié autrefois en veau sur bois, au-
jourd'hui en veau marbré à l'aigle de l'empire sur les plats et au chiffre
de Napoléon sur le dos.
Fontainebleau, n» 1649.- Ane. catal. 472.— Sainte-Palaye, not. 538.
A la fin de la table des matières occupant les
feuillets 3 v° à 22 v"; on lit : « Ci fine les cha-
» pitres du livre au philosophe Sidras , l'an de
» grâce mil ccc xl , le mardi aprèz la saint
» Remy, etc. » Avant d'entrer dans la Bibliothèque
du roi, vers le commencement du xvi« siècle , le
volume appartenoit à Jehan Culdove rainné, autant
qu'il m'a été permis de déchiffrer la mention
placée à la fin du texte deSidrac; et il provenoit
de « feu madame Agnès de Bourgogne (1), en son
» vivant duchesse de Bourbonnois et d'Auvergne, »
(folio 265 r°).
Le livre de Sidrac ou Cydrac a été imprimé
par Yerard en 1586; c'est un des volumes le plus
correctement exécutés de sa librairie. L'ouvrage
n'en est pas moins demeuré à peu près inconnu ;
je n'ai trouvé sur lui d'autres renseignemens
(1) Voy. no 6766, 1. 1, p. 107.
ANCIENS. 25
qu'un mot de M. Van Praet dans sa Bibliothèque
du Louvre : « Il passe, dit-il, pour avoir été com-
» posé par un anonyme dans le xni^ siècle. » C'est
quelque chose, mais non pas tout. En quelle lan-
gue et dans quel pays fut-il composé? Quel inté-
rêt peut-il présenter aux philosophes, aux physi-
ciens, auxmoralistes?Nousallonsessayerd'apporter
quelques nouveaux moyens d'éclairer ces ques-
tions. Le cabinet des manuscrits possède onze à
douze anciennes leçons de Sidrac, je n'en connois
pas de texte latin, encore moins en trouveroit-on
un texte hébreu ou arabe. Commençons par je-
ter un co\ip d'œil sur le texte François que nous
avons sous les yeux. Le début a bien le caractère
de ces nombreuses compositions latines demi-phi-
losophiques et demi-astrologiques faites en Espa-
gne vers le douzième siècle, et attribuées par ceux
qui les fabriquoient à des Sages hébreux, arabes
ou syriens. Yoici les premiers mots : « La pour-
» veance de Dieu le père tout puissant a esté du
» commencement du monde et est et sera sans
» fin, de gouverner et de sauver toutes les créa-
» turcs spirituelles... » L'auteur fait fleurir son
Sidrach 8i7 ans après le déluge. « Cestui Sidrach
» monstra la forme de la sainte Trinité , par le
» commandement Dieu à un roy mescréant pour
»lui convertir, ...et si out la grâce de Dieu de
^> savoir comment les ix ordres des angles sont as-
> sis au ciel, et de quoi chascun sert, et de savoir
26 FONDS
» de l'astronomie, du firmament, des plantes, des
» signes , des estoilles , des heures et des poins
» et de toutes choses spirituelles et corporés... Li
» rois Boctus requist au philosophe Sydrac moult
j» de questions... quar il ne trouvoit homme qui
» dire li séust. Sydrach li respondi à droit... 11
» rois fist faire un livre de celés meismes ques-
» tions et li mist nom le livre de la Fontaine de
» toitles sciences, et ce est cis livres. »
Le livre parvint plus tard à un savant chaldéen,
qui voulut, par l'inspiration du mauvais esprit,
le brûler : mais Dieu ne le permit pas. Long-temps
après, un roi nommé Madian l'eut en sa posses-
sion ; puis , il passa à Aman le lépreux , prince
des chevaliers du roi de Syrie. Puis, un archevê-
que grec de la ville de Sebaste (ancienne Sama-
rie), nommé Ayonas Sylée, le découvrit et le con-
fia à son clerc Démètre, qu'il envoyoit prêcher
l'évangile en Espagne. Démètre souffrit le martyre
à Tolède, et long-temps après, les savans de Tolède
le traduisirent de grec en latin. Le roi d'Espagne
à son tour le fit tourner de latin en arabe et l'en-
voya dans cette dernière langue à Elmomenin, sei-
gneur de Tunis. Yoilà comment le sire de Tu-
nis, contemporain de l'empereur Frédéric P' ,
avoit, en le lisant, acquis un grand renom de sa-
gesse. Frédéric ayant su tout ce que le mécréant
devoit au livre de Sidrac , « li envoya un frère
» meneur de Palerme , liquex avoit non frère
ANCIENS.
n
» Rogier; celui le translata et le porta à l'empe-
»reur... En la court l'empereur ot un homme
» d'Antioche qui ot non Codre le philosophe ,
» qui moult fu amez de Temperiere ; quant il
» oy parler de ce livre , si se pena moult co-
» ment il le peust avoir, et tant donna et promist
» aus chambelans que il en ot exemplaire... Après
» ce un pou de temps , Codre le philosophe l'en-
» voia privéement au patriarche Obert d'Antioche,
»et le patriarche... avoit un clerc o lui qui ot
» non Jehan Pierre de Lyons, celui le contrescrist
» et l'aporta à l'escole à Tholete. Ainssi sont trans-
» laté de lui pluseurs bons livres, en autrui non...
» et de ci en avant ne savons en quel povoir il
» doit venir. »
Cette généalogie devra satisfaire les plus diffi-
ciles; on ne peut la comparer qu'à celle du ma-
nuscrit des voyages d'Anténor ou d'un roman po-
litique assez moderne, et déjà oublié du plus grand
nombre, intitulé le Visir (Paris, 1819). Et le rap-
prochement entre des ouvrages d'ailleurs si diffé-
rons prouve que les expédions littéraires étoient
aussi ingénieux, en l'an de ténèbres 1243, qu'ils
le sont en l'an de lumière 1843.
Un second prologue offre l'énumération curieuse
de tous les problèmes résolus par Sidrac : « Seur
» toutes choses trouveras de la puissance Dieu en
»ce livre, et des angeles, du maligne esprit, du
»ciel, de la terre, du firmament; de son tour,
28 FONDS
» de sa hautesse, de sa vertu. — Du soleil; — de
» la lune ; — des planètes et de leur vertu ; — de
» paradis; — d'enfer; — de vie, de mort; — del'ame,
» du corps; — de jour, de nuit; — d'orient, d'oc-
» cident; — des vents, des tonnerres; — des éclip-
» ses, des foudres, du feu, de l'iaue, de l'air, de
» la terre; — de sa rondesse, de sa espesseté, de
» sa grandesse; — de la mer, de saleure, de toutes
» manières d'y a ves; — debestes, d'oisiaus, depois-
» sons, d'arbres, de leur vertu et de leur manière ;
» — des pierres précieuses, et de leur manière et
» de leur vertu; — de loiauté, de traïson, d'amor,
» de hayne , de proesce , de coardise ; — de dor-
» mir , de veiller, de boirre, de mengier; — de
«large, d'eschars, de fol, de sage; —de homme,
» de famé; — de sourt, de muet; — de prendre ,
» de donner; — d'aler, de venir; — de guerre, de
» pais; — d'estuver, de alener, de toussir, de des-
» putemens, de jugemens; — de loy, de foy; — de
» songier; — de souspir; — d'ausmone, de pécliié,
» et des choses invisibles. »
Voilà un salmigondis digne du récit précédent.
Il est vrai que nous apprenons ensuite que les
maîtres de Tolède, qui rédigèrent cette double ex-
position , en l'an de Jésus-Christ 1243 , ne cru-
rent pas devoir mettre de l'ordre et de la suite
dans les diverses questions dont Sidrac avoit donné
la solution. De tout cela , nous devons conclure
que l'on ne peut faire remonter la composition de
ANCIENS. 29
tout le livre plus haut que cette année d243;
les règles de la vraisemblance nous décident même
à lui retirer encore une vingtaine d'années d'an-
cienneté, et à le classer parmi les compositions
de la fin du xni« siècle.
Les questions indiquées dans la lable sont dans
le manuscrit au nombre de mille et vingt-trois, et
dans l'édition de Yérard au nombre de mille
soixante-treize. Un assez petit nombre offre au-
jourd'hui de l'intérêt ou de l'originalité. Voici la
59« (1^ 48 v°) : « Le roy demande , doit-on juger
» les povres comme les riches? Sydrac responl :
» L'en doit plus forte justice faire au riche que
>^ au povre, et plus chastier. Car li povres... dist
» à soy meismes : la justice a esté au riche , à
» moy ne vendra - elle pas? Et pour ce doit l'en
» plus forte justice faire au riche... que li meffais
» est plus grans du riche que du povre; car il a
» plus grant povoir de bien faire... »
Chap. Ii5. Lequel vaut le mieux de chasteté sans
œuvre ou d'œuvre sans chasteté : « Œvre vaut
» miex sans chaste que chaste sans œvre. Se tu es
» chaste de ton corps et tes œvres sont mauve-
» ses , la chaste qui est en toy , tu ne le fais mie
» por Dieu , mais tu le fais por aucunes autres
«manières; ou por foiblece ou por vieillece, ou
» por froide nature... Cil qui ont bones œvres en
» culx et ne sont chastes, ci ne font nul mal à la
» gent, ains le font à culs meismes, et qui bones
30 vo^m
» œvres fait ne peut faire mal , ains fait bien et
»loiauté; et pitiés repaire en lui. Se il n'est chaste,
«son pécliic n'est que à luy seul... Ains peut es-
» tre que pour les bontés qui sont en luy et pour
» son pécliié racheter fera bien aus pauvres gens,
» ou il fera satisfaction de son corps. » Ce chapi-
tre nous semble renfermer une morale vraiment
et hardiment évangélique.
Le chapitre 147 n'admet que trois éclipses pro-
phétiques. L'une arrivée avant le déluge, la seconde
à cause de la mort de Jésus-Christ , la troisième
à l'approche de l'Antéchrist. Pour toutes les au-
tres , c'est un phénomène que l'auteur explique
aussi clairement que nous l'expliquons aujourd'hui.
Youlez-vous savoir si une femme est réellement
stérile? Prenez « une vaine qui est en la jambe
» destre de la feme qui est fourchie , et mettez
» yave en un vessel de terre, et gectez un pou de
» sanc de celle vaine en celé yave; se le sanc aloit
» au fons , elle ne seroit mie brehaine , et se il
» demouroit entre deux yaves, ele a foibles rains,
» et par ce même, doit ele craindre d'avoir en fan s,
» et se il y a flotant sur l'yave, ele est brehaigne. »
(Chap. 235, f' 100).
Chap. 690. Origine des langues : « Diex fist tou-
» tes choses et Adam les nomma en son langage
» et ce fu en ébrieu. Mais , après Noé cinc cens et
» Iv ans, ot un sage homme qui ot à non Ranaham
» qui trouva par son sens cest langage que nous
ANCIENS, 31
» parlons , en une contrée entre Ynde et Perse ,
» qui est appelée Monga. » Yoilà l'origine samscrite
de nos langues européennes bien établie, j'espère.
Avis aux indianistes.
N° 7181 ^
774. LE LIVRE DE BLAQUERNE , TRADUIT DE RAIMON
LULLE. VISION DE TONDALE. LES VERS DU
CORPS. HISTOIRE SAINTE EN VERS. LA PATE-
NOSTRE EN VERS. DES ESTAS DU MONDE.
Volume in-fo parvo , vélin , 288 feuillets à 2 colonnes; xiv« siècle.
Relié en veau racine au chiffre de Napoléon sur les plats.
Fonds Lancelot , anc. n» 1 30.
Exemplaire mutilé dans plusieurs endroits. Le
premier feuillet conservé , coupé en long par le
milieu, offre le commencement de la table : u Ce
» sunt li chapitre du premier livre de mariage. »
Le texte commence ainsi au r° du second feuillet,
1* colonne : « En senefiance des v plaies que nos-
» tre sire Deu Jésu-Grist reçut en la sainte vraie
» crois, por racheter son peuple dou pooir au dya-
» ble, soit devisé ciz livres en cinq parties esque-
» les est donée doctrine de la menière et de la
» règle par quoi sont senefié v. estaz d'omes es-
» quelx est profitable chose avoir cest livre; li pre-
9 miers estaz est de mariaige, li secons est de re-
• ligion, li tiers est de prelation, li quars est de
32 FONDS
» apostolique signorie, li quiuz est de vie heriné-
» tique. »
Ce roman moral est d'une grande importance,
il n'a jamais été imprimé en François à ma con-
noissance; et je n'ose même assurer qu'on l'ait con-
servé en latin, attendu que l'édition complète des
œuvres de Raimon Lulle, publiée à Mayence par
Zaltzinger en dix vol. in-f», est devenue fort rare
et ne se trouve pas à la Bibliothèque royale.
Ce qu'il y a de certain , c'est que l'édition don-
née , en 1505 , chez J. Petit par Jean Lefè-
vres d'Estaples, de la première partie des œuvres
de Raimon Lulle, 1 vol. in-f' p" gothique, ren-
fermant, entre les f°' 86 et 94, un traité latin
sous le titre de Libellas Blaquernœ de amico et
amato^ ne contient que la dernière des sixpart ies
du véritable livre de Blaqiierne. Cet extrait se rap-
porte aux conditions du véritable amour : et il ne
nous semble pas indigne de ce beau chapitre de
l'Imitation de Jésus-Christ dans lequel on lit :
« Yous ne savez pas ce que c'est que l'amour ?
» C'est un grand cri poussé vers le ciel. » L'auteur
de l'article Raimon Lulle dans la Biographie Uni-
verselle dit aussi que ce fragment publié par Jean
Lefêvre d'Étaples a été traduit en valencien par
Bonlabii; mais il se trompe: c'est le véritable et
complet livre de Blaquerne que Bonlabii a publié
en 1521, sous ce titre : « Blaquerne, qui traicta de
»sinch estamentsde persones : de matrimoni, de re-
ANCIENS. 33
» ligio, de prelatura, de apostolical seynoria, y del
» estât de vida hermilana contemplativa, liordenat
» por lo illuminât doctor y martyr, mestre Raimon
» Lull, traduit e corregidat a renovament del pri-
» mers originals, y estampât enllengua valeneiana
» por Joan Bonlabei. Dialogaciones entr el amich y
«l'amat. Art de contemplacion. Libre de oracio-
» nés y contemplaeions. . . En Yalencia, Jo. Joffre,
» 4521 ». In-^.
Le premier livre est de mariage; il se rapporte
principalement à Evax et Héloïse, père et mère de
Blaquerne. L'auteur se met ensuite à raconter la nais-
sance de son héros, et les détails qu'il donne sur
la nourrice, la nourriture et l'éducation des enfans
nous ont paru extrêmement remarquables. Il est
à regretter aujourd'hui, pour nous, que le vœu con-
stant de Raimon soit de ramener toutes nos actions
au grand but de la perfection religieuse : quelque
nombreux que soient les exemples ou récits, tous
tendent à nous mieux faire sentir le mépris du
monde et l'abandon des intérêts terrestres. Dans
les livres suivans, Blaquerne devient successive-
ment moine, sacristain, abbé, évêque, cardinal ,
souverain pontife, ermite, et nous présente un mo-
dèle parfait de conduite adapté à toutes ces vénéra-
bles professions. Plus d'une fois, Raimon Lulle se
met lui-même en scène sous le nom de Raimons
UFols: et c'est alors qu'il montre une haine pro-
fonde contre les religions juive et musulmane, ou
VI. 3
34 FONDS
plutôt une ardeur dévorante de prosélytisme et
d'argumentation théologique.
Puis l'auteur, après avoir rapidement exquisséles
devoirs de la vie hérémitique, expose, f* 15i, com-
ment SQU héros Blaquerne fut induit à composer
un ouvrage ascétique sous le titre de Idvre de l'ami
et de l'aimé. L'ami , c'est l'homme pieux ; l'aimé,
c'est pieu lui-même. Certes, on ne peut mécon-
noître un frappant rapport entre l'idée de cette
composition et celle de Vlmitalion de Jésus-Christ.
Les (deux ouvrages sont presque toujours en dialo-
gue; mais celui de Raimon Lulle, plus court et
moins étudié, doit avoir au moins le mérite de l'an-
tériorité.
Le livre de l'Ami et l'aimé finit au v** du f*» 175.
Il est suivi du Livre de Contemplation , que Raimon
Lulle attribue également à Blaquerne.
L'édition espagnole et l'un des trois manuscrits
que nous avons conservés du livre de Blaquerne,
finissent avec ce Livre de Contemplation. Il ne faut
donc pas y joindre l'ouvrage copié immédiatement
après, dans le volume 7181 '; bien que la rubrique
ne soit pas différente de celles qui désignent les
chapitres de Blaquerne. Tout au plus pourroit-on
en tirer l'induction que Raimon Lulle est l'auteur
de l'un et de l'autre.
ANCIENS. 3».")
II. LA VISION DE TONDALE. F** 195, R".
Cette vision est rapportée à l'an 1449, immédia-
tement après la mort de saint Malachie. Tondale
étoit un homme riche, sans doute originaire d'Ir-
lande, comme l'Owen du Purgatoire de saint Pa-
trice. Au moment de mourir, il voyage en imagi-
nation dans l'enfer et obtient de là miséricorde
divine la faveur de vivre assez pour faire péni-
tence dans ce monde. Voici les premiers mots :
« L'an mil c. xlix, quant Conrar estoit roys des
» Romains, li quars an de Eugène, pape de Rome, »
etc. Le récit de Tondale, antérieur à l'Enfer de
Dante, est un morceau littéraire fort digne d'atten-
tion. Mon honorable ami, M. Thomas Wright, vient
d'en donner la judicieuse et savante analyse dans
un livre intitulé : St Patrick' s Purgatory , an essay
on ihe legends on Purgatory ^ Hell and Paradise.
London,18M,p. 30 à 38.
III. LES VERS DU CORPS. F° 207 , V*.
Pièce qui ne semble pas terminée. C'est une
pieuse diatribe contre le corps et les dangers perpé-
tuels dans lesquels il place notre âme. Premiers vers:
Signors , doctrine dit au cors
Qu'il porchasse à l'âme sa mort.
Cors en toi n'a point de savoir ,
Car tu convoites trop avoir...
Les derniers vers conservés sont :
Cors bien le pues prover par tant
36 FONDS
Que havoir deusses-tu sur ti
Les mais qui viennent de par ti.
C'est tort quant Tâme i va partant.
lY. HISTOIRE SAINTE EN VERS. F^'SiO, R\
En voici les premiers vers :
Par ces quareles vont chantant
Et de RoUer et d'Olivant (1) ,
Et des desduis et des amors
Et des proesces de plusors ;
Et si vuellent que on lor done
Loier de dire lour mansonge...
Mais qui vodroit laissier folie ,
Et oïr ouvre de clergie
Et entendre à ma parole
Ce que j'ai apris à escole ,
Je diroie comp(t)e d'estoire
Que doivent havoir en mémoire
Tuit cil qui la loi Jhesu-Crist
Tienent, et croient ce qu'il dist.
Si com Dieu fit premier lou mont
Et les escritures qui sunt. . .
Les vies et les noves escriz
Puest-on comprendre en cels diz,
Ce est haute chose à reconter ,
Cil est qui la vuclle escouter.
Lfi mesure change à l'histoire de Noé, f" 2i7, v°.
D3 Noé vuel l'estoire commander;
Dieus nostre Pères m'en doinst si esploitier
Que je de l'arche puisse vérité dire. . .
C'est un des rares exemples anciens du vers de
dix syllabes à rimes changeantes. Avec l'histoire
(I) C'est-à-dire • Et d'Olivier et de Holant.
ANCIENS. 37
d'Isaac commencent les vers de douze syllabes. Au
Deutéronome reprennent les vers octosyllabiques.
L'auteur fait une pause après l'entrée de Jésus dans
la Terre-Sainte; nous voyons la preuve qu'il étoit
moine dans les vers suivans, f» 266, r"*.
Signor , se j'ai riens trespassé
Bien me doit estre pardoné ,
Quar par foi je n'avoie mie
La Bible de celé abaïe ,
Mas je ai trahit tout le meillor
Des estoiies et pris la flor.
L'ouvrage finit par la mention des miracles qui
s'opèrent fréquemment à Saint-Denis par les clous
et la couronne d'épines de la Passion. Et nous de-
vons en conclure que la composition de l'ouvrage
est antérieure à 1249, époque du dépôt de la
couronne d'épines de Gonstantinople dans laSainte-
Chapelle de Paris.
V. LE PATER NOSTER EN VERS. F'' 276, R«.
Premiers vers :
Au comancier de cest escript
Soit 0 moi li Sains Esperis...
Que je puisse bien tranlater
Dou latin en roman tourner
La Pâtre Nostre. . .
VL DES ESTATS DU MONDE, DE PARADIS, d'eNFER ET
d' ANTECHRIST. EN VERS. F^ 281.
Le début de cette longue pièce de vers a été dé-
38 FONDS
«liiré. Voici comnient le second alinéa commence
Monstrer vous vuel une parole
Que je oi jadis en escole. . .
La fin a été enlevée. Derniers yers conservés :
Josaphat dit est pleinement
La vallée dou jugement ,
Toute voies en la vallée
Joste la montaig. • .
M- 7182.
775. LA CIIANSOiN DE GESTE DES QUATRE FILS AIMON.
Volume in-(« mediocri, \élin. 218 feuillets à 2 col-, miniatures, vi-
gnettes et initiales ; xv« siècle. Relié autrefois en veau sur bois , au-
jourd'hui en veau marbré, à l'aigle de France sur les plats, au chiffre de
Napoli^on sur le dos.
Ane. Catal., n° 404.— Sainte-Palaye, not. 539.
Je crois que ce volume fut écrit dans les états du
duc Philippe-le-Bon. Les ornemens, qui souvent
révèlent un excellent maître, semblent appartenir
au style de la cour de Bourgogne. On remarquera
surtout la première miniature, festin. F** 49, arri-
vée des quatre frères chez le roi Yon de Gascogne ,
costume et dessins de femmes. F** 29, Régnant en-
levant la couronne de Charlemagne; curieux har-
nois des chevaux de course. F° 73, Regnaut de-
mandant l'aumône à un bourgeois d'Acre; fçstin ,
costumes. F** 96, combat de Régnant et du Sarrasin
Durandal.
Cet énorme poème n'a pas moiris de 28,000 vers
de douze syllabes. Voici les quatre premiers :
Seigneurs, or faites pais, chevalîerSet barons
Et rois et dus et contes et princes de renoms ,
Et prelas et bourgeois , gens de religions ,
Dames et damoiselles et petis enfansons. . . .
On peut déjà reconnoître ici le langage du x\*
siècle. Ce style n'offrant rien d'original, et M. Em-
manuel Bekker en ayant, d'ailleurs, transcrit 1045
vers en tète de son édition de Fierabras (1), nous
ne nous y arrêterons pas. Si le savant éditeur avoit
pu consulter d'autres leçons plus anciennes du
même poème, il auroit distingué de précieuses
différences, et sans doute il eût négligé le texte
qui a fait l'objet deson attention prolongée. Conten-
tons-nous de remarquer que la chanson commence
au récit de la réception de Charlemagne, pendant
laquelle Régnant, insulté par le neveu de l'empe-
reur, demande vainement vengeance de la huffe
qu'il a reçue, et finit par se faire lui-même justice
en assommant l'agresseur d'un coup d'échiquier.
Elle se termine, commef les autres, à la mort de
Régnant.
Voici les derniers vers, qui sont de la façon du
copiste :
(1) Der Roman von Fierabras, provenzalisch. Herausgegeben von Tm-
manuel Bekker. Berlin, 1820, in-4«>.
40 FONDS
Et cellui qui l'a escrit vueille Dieux donner eu don
Or et argent assez, car il en aroit bon beson
Pour donner aux fd Jettes et maint bon compagnon ,
Car c'est tout che qu'il ayme, que vous celeroit-oo?
N° 7182 ^
776. LA COMTESSE d' ANJOU, POEME D*ALARTPESCHOTTE.
CHANSONS DE CASSE BRÛLÉ ET AUTRES.
Volume in-fo mediocri, 45 feuillets en papier à 2 col., xv« siècle, et 16
feuillets vélin lignes longues, commencement du xiv« siècle. Relié en ma-
roquin rouge aux armes de France sur les plats et au chiffre de Louis XV
sur le dos.
Fonds de Colbeii, anc. n» 3075.
Ce roman poétique est inédit et mériteroit d'être
publié pour l'intérêt des détails et la grâce du
style. Il n'a guère moins de 8,000 vers de huit syl-
labes. L'auteur, dont j'ai cru pouvoir inscrire le nom
en tête de cet article, ne s'est pourtant fait con-
noître que par les vers suivans, placés dans la con-
clusion de l'ouvrage :
Je qui ad ce dit rimoier
Ai volu mon dit emploier,
Et long-temps y ai mis m'estude ,
Combien que mon engien soit rude,
Vuel-je que on puist en ce dit
Trouver mon nom sans contredit.
Qui avoir en veult congnoissance
Et mon surnom sans decevance ,
Je n'ay pas haute telle chose,
Ains pesche à l'art qui enclose
N'est pas en moi né la science.
ANCIENS. 41
Et dans l'alinéa suivant il ajoute :
Qui vouldra science esprouver
Et mon nom en ce dit trouver
Et mon surnom , prengne avisance
Puis le vers où est decevance
En deux verses qui après viengnent
Assés tost et sy s'entretiengnent ;
Car illecques les trouvera
Qui soustiment y gardera;
Si ifest pas la soubtilleté
Moût grant
Nous sommes ici parfaitement de Tavis du poète,
qui ne s'est jamais montré moins ingénieux que
dans ce tour d'esprit. Alart Peschotte nous ap-
prend, dans les trois derniers vers, qu'il achève
son poème
En l'an de l'Incarnacion
Mil .nie- et .m. fois quatre.
Sans rien adjouster ne rabattre.
La personne qui l'avoit, trois ans auparavant,
engagé à le composer, étoit morte avant qu'il eût
pu en demander la récompense; voici comme il
s'en explique ;
A la requeste, à la prière
Du preudom à la lie chiere,
Le seigneur de Wirmes jadis,
Dont i'ame soit en paradis!
Qui volentiers ooit retraire
Tous beaus dis et bon exemplaire,
Et d'armes ot la congnoissance
Autant que nul quj, fut en France,
Ce dit à rimoier empris. . .
12 JONbS
S'encor fust li iVreudOns eu vie,
M'entente estoit que quant furnie
Eusse m'empiise et outrée,
Je luy eusse présentée.
Pour ce a son fils héritage ,
Qui en Chambly tient seignourage,
Qui tous biaus dis scet bien entendre.
Cornent que je soye présent,
De mon ouvrage fay présent.
Ces deux protecteurs étoient Pierre de Chambly,
pèreet fils, seigneurs de Wiermes. Tous deux mar-
quèrent dans l'histoire du xi" siècle; le père Stur-
tout, l'un de ceux qui furent chargés de poser
les bases d'un traité de réconciliation entre les
rois de France et d'Angleterre en 1303. Cham-
bly et Viermes ou Wiermes sont sur les frontières
de la Picardie et de l'Ile-de-France, dans le dio-
cèse de Beauvais. On peut donc en tirer la consé-
quence que notre Alart Peschotte étoit de Tune de
ces deux provinces.
Nous devons nous défendre de citer les passages
curieux de ce joli poème; ils sont en grand nom-
bre. Le récit rappelle beaucoup les trois légendes
du Chevalier au Cigne, de Berthe aux Grans Pies
et de Geneviève de Brahant. L'héroïne, dont on ne
dit même pas le nom personnel, étoit fdle du comte
d'Anjou : une fois, en jouant avec elle aux échecs,
le père en devint amoureux. Pour éviter le dés-
honneur qui menaçoit sa famille, la jeune fille
quitta furtivement la maison paternelle, erra long-
temps comme une malheureuse; enfin, le comte de
Bourges, rendant hommage à sa beauté et à ses
aimables qualités, la choisit pour épouse. Pendant
un voyage que le comte fut contraint de faire, elle
devint mère d'un fils; mais la comtesse de Chartres,
furieuse de la mésalliance du comte de Bourges,
son neveu , donne ordre au châtelain de Lorris de
précipiter dans un puits la jeune et belle com-
tesse et son enfant. Le châtelain ne peut se ré-
soudre à obéir; il épargne les jours de la mère et
lui donne les moyens de s'éloigner. Le comte re-
vient, découvre la trahison , cherche en tous lieux
sa femme, la retrouve; et cependant, comme le
comte d'Anjou avoit expiré de honte après le départ
de sa fille et que son frère, héritier de la terre, ve-
noit lui-même de mourir, la comtesse de Bour-
ges avoue le secret de sa naissance à l'évêque
d'Orléans, et dote de la comté d'Anjou l'époux qui
avoit, en l'épousant, cru prendre une infortunée
sans naissance et sans fortune. La comtesse de
Chartres est brûlée vive en punition de son crime,
et lesdeux époux vivent enfin heureux, aimés de leurs
vassaux, entourés de nombreux enfans. Les lieux
le plus cités dans ce poème sont Lorris, Étampes,
Chartres et Bourges. Premiers vers :
Maint ont rais leur temps et leiiKcure
En fables, dis et adventures,
Si comme scevent conchevoir ;
Ly ung dit bourdes et l'autre voir.
Et l'un de Ga^ain nous raconte,
44 FONDS
L'autre deTritran fait son compte.
Ly ung d'Yaumont et d'Angoulant ,
L'autre d'Olivier, de Rolant,
De Percheval, de Lancelot,
De Robechon et d'Enimelot.
Ly aulcuns chantent pastourelles ,
Les autres dient en vieilles
Chansons, rondiaus et estampics
Danses, nottes et baleries ,
En leupz et en psalterion
Mais on doit choses proufitables. . .
Plus diligemment escouter. . .
Pour ce m'est-il volenlé prise
Que je vous compte et vous devise
Une aventure véritable, etc., etc.
II. CHANSONS DE GASSE BRÛLÉ ET DU CIIASTELAIN
DE COUCY.
C'est un morceau détaché de quelqu'autic vo-
lume réuni à celui-ci pour épargner une reliure.
Il vient du président Fauchet , qui l'a enrichi
de plusieurs notes autographes. Sur le nom-
bre total de cinquante-deux, quarante-quatre de
ces chansons sont le plus généralement attribuées à
Gasse Brûlé; les autres appartiennent plutôt au
Chastelain de Coucy.
La première chanson, qui est du Chastelain de
Coucy, a été publiée en entier par M. Francis-
que Michel (1). Pasquier en avoit auparavant re-
(1) Chansons du Chastelain de Coucy revues sur tous les manuscrits,
Paris, Ci-apelet, 1830. Notre volume 7182 ^ a pourtant échappé aux re-
cherches si infatigables de M. Francisque Michel. Il fournit souvent
la meilleure orthographe et quelquefois le meilleur sens.
1
ANCIENS. 45
produit deux couplets. Nous allons donner le pre-
mier avec les explications du savant antiquaire,
et nous mettrons en parallèle le texte de notre
manuscrit.
Pasquier, liu. VI, p. 850, éJ. in- i' dt 1617.
Au rinoui'iau de la doulsour d'esté
Qne reclarcist li doiz à la fontaine ,
Et que sont vers bois et verger et pré ,
Et li roziers en may florist et graine ,
Lors chanterai que trop m'ara grève,
Ire et esmay qui m'est au cuer prochaine ,
Et fins amis à tort atoisonnez ,
Et mult souvent de lejer effréez.
Ms. 71
5.
Au renouviau de la douçour d'esté
Que reclarcist li dois en la fontaine ,
Et que sont vert bois et vergier et pré.
Et li rosiers en mai flourist et graine,
Lors chanterai ; que trop m'aura grevé
Ire et esmay qui m'est au cuer prochaine ,
Et fins amis à tort acoisonnez ,
Est moult souvent de légier effréez.
Pasquier attribue d'abord cette chanson au roi
de Navarre, et il y trouve de nouvelles preuves des
amours platoniques du roi Thibaut et de la reine
Blanche. Mais il suffit de remarquer que la chan-
son est citée dans le roman du Chastelain de Coucy
composé au xiv« siècle, et que tous les manuscrits
s'accordent à la donner au Chastelain, quand ils en
désignent l'auteur.
Le sens exact du mot doiz ou dois dans le se-
cond vers est assez difficile à reconnoître. Pas-
quier l'interprète source; je pense qu'il répond
au latin ductus, et qu'il signifie le fond de l'eau,
et par extension la bourbe qui garnit le fond de
l'eau. Dans Garin le Loherain, tom. 1, p. 264 :
Là Yéissiez le conte droiturier. . . .
Oestre et senestre guenchir et repairier ;
Ensement va cora loutre par vivier,
Quant les poissons fait en la dois mucler.
C'est ainsi que Du Cange l'avoit entendu : « Doga^
4^ FOiNDS
fosse. » Les Bénédictins auroient dû donner le
môme sens à doiluSy et non pas celui de canalis,
d'aqua stagnans el limpida, eic. Car tous les exem-
ples cités se trouvent mieux de l'interprétation de
Du Gange. Entraînés par une première erreur,
les Bénédictins ont ensuite attribué le sens de ca-
nalis midiebris au mot doy^ dans un passage où il ré-
pond sïm^\emenikdigilus, doigt.Yoy . aumot Doitus,
Pasquier n'est pas plus heureux dans l'explication
des deux derniers vers, que d'ailleurs il avoit mai
transcrits :
Et fins amis à tort atoisonnez
Et raoult souvent de léger effréez.
« Bons amis alediez. C'étoit que ses fidèles amis
» le conseilloient de ne mettre son cœur en une
» si grande dame, pour les inconvéniens qui en
» pouvoient survenir. » Cette explication est
insoutenable; il faut entendre ici toute autre
chose. Le Chastelain (non pas Thibaut) s'excite
à chanter, à vaincre ses dernières impressions de
crainte exagérée; car, ajoute-t-il, il est bien aisé
d'intimider un amant irréprochable en lui faisant
une mauvaise querelle.
Je ne pousserai pas plus loin mes critiques.
J'aime mieux, à l'occasion du premier manuscrit
dans lequel soient renfermées des chansons légères
des xir et xiii^ siècles, donner la liste complète de
toutes les pièces du même genre conservées dans la
Bibliothèque du roi. On trouvera le premier vers
ANCIENS. 47
de chacune d'elles , l'indication des manuscrits
qui la contiennent, celle des auteurs, et le nom-
bre des couplets dans chaque manuscrit. Ce grand
dépouillement avoit été commencé par feu Mouchet,
employé laborieux , savant et modeste, qui, après
avoir utilement concouru aux travaux de Sainte-
Pala}e, avoit été attaché par M. Dacier à la Biblio-
thèque du roi. Je n'ai fait que continuer et complé-
ter le travail de Mouchet, et j'avoue que sans lui
je n'aurois eu peut-être ni l'heureuse idée ni le ro-
buste courage de l'entreprendre. Cette liste pourra
faciliter plus tard de grandes et précieuses recher-
ches : les chansons du treizième siècle, d'un intérêt
historique rarement puissant, d'une monotonie
de sentiment fréquemment désespérante, sont néan-
moins de rares modèles de rhythme poétique et de
langage élégant et pur. Ce sont les plus sûres au-
torités de notre grammaire au xni« siècle, et quand
on voudra bien regarder l'histoire de la langue
françoise comme une partie des devoirs imposés
à l'Académie françoise , on consultera d'abord et
presque pour chaque difficulté le recueil de ces
vieux chansonniers.
Avant de commencer cette table, je dois remar-
quer que le msc. 7482^ étoit du nombre de ceux
dont Mouchet n'avoit pas eu connoissance. Jusqu'à
présent il avoit même échappé à l'investigation de
tous les critiques.
48 FONDS
TABLE ALPHABÉTIQUE DES CIIANSOiNS (1).
ANONYMES.
A commancier de ma novelle amoiv 1989—6 couplets.
A la ilouçor des oiseaux dont refraignent. 66 — 7 ; 67 — 5.
A la douçour kaiit voi la flour pallir. 1989 — 3.
A la fontenele qui sort soz la raime . 67 — 7.
A la mère Dieu servir doit chascuns. 59—5 ; 8 — 5.
A la saison dou tens qui s'aséure. 66 — 4.
Al entrant dou temps novel. 66 — 5.
Al entrée de pascor que voi ces arbres. 67 — 5.
Al partir del tens félon. 1989—7.
Al renoveler de la flor m'cstuet chanter. 1989 — 6.
Amis quelx est H mieux vaillans. 66 — 3; 8 — 8.
Araor a bêle maison. 198.
Amors à cui je me rant pris. 8 — 5.
Amors cui j'ai servit lonc tans. 1989 — 3.
Amours est et maie et bonne. 59 — 5.
Amors est trop fiers chastelains. 65 — 5.
Amors et désirs me destraint. 1989 — 4 ; 8 — 5.
Amours m'assaut doucement. 7613 — 6.
Amours me done achoison de chanter. 66—3.
Amours me fait joliment chanter. 7613 —6.
Amors me font sovent chanteir. 8 — 3.
Amors me semont et proie de chanter. 67 — 3; 1989—4.
Amors me semont que je chant. 66-— 2; 67 — 2.
Amors me tient en espérance de joie. 65 — 5 ; 67—5.
(1) Les divers manuscrits cités sont tirés des fonds ci-après indiqués
une fois pour toutes :
Copie d'un beau manuscrit de Berne, par Mouchet. 8.
Fonds de Cangé, 65; 66; 67.
Fonds de La Vallière, 59 ; 81.
Supplément françois, 184; 198.
Saint-Germain franc, 1989.
Ane. fonds, 7182* ; 7222; 7303; 7613
ANCIENS. 49
Amours me fel resh.uiJir contre la scson. 59 — 4.
Allions ont piis envers moi morleil guerre. 8 — 5.
Amours qui à son oès m'a pris. 66—7.
Amors qui m'a tolii à moi. 65 — 5; 1989 — 6; 7182 — 5.
Amors qui me semont et prie, 67 — 2.
Amors qui souprcnt quanque à li se prent. 65 — 5.
Amours rostre seignourage m'esteut recorder. 59 — 4.
Anci con li unicornes. 1989 — 5.
Ancor a si grant pousauce amors. 1989 — 4.
A novial tens et à novelle amour. 1989 — 6.
.\nui et dure pesance si font mes clianz. 59 — 5.
A poinnes puis trover de chanter. 1989 — 4.
Après ai qu'en chantant plor. 65 — 5 ; 66 — 5.
Après aoust que f'ueille de bosquet. 59 — 4.
Arras est escole de tous biens entenJre. 184 — 6.
Arras ki ja fus, dame sans refus, 184 — 10.
As amans fins et verais. 198.
A tens d'esteit ke rousée s'espant. 8 — 6.
A tort m'oties amours nul mal. 7613 — 4.
Au conmenchement du tam])S. 7613 — 5.
Au conmencier de la seson florie. 59 — 5.
Au comeucier de totes mes chauçons. 66 — 5.
Aucun dient que poins et liens. 7613 — 6.
Aucune gcnt vont disant. 7613 — 6.
Aucun qui weuleni leur vie. 7613 — 6; 59 — 5.
Aucun vuelent demander se j'ain, 66 — 3.
Au douz mois de mai joli. 66 — 5.
A un ajournant pour oïr les chans. 8 — 4.
A une fonteinne les un Lois ramé. 66—6 ; 67 — 3.
Au partir d'esté et de flors. 65—3 ; 67—3.
Au renouvel du tens que la florete. 65 — 4; 67 — 4.
Au repairier que je fis deProuvence. 7613—5 ; 65—5 j 67 5.
Aussi cou l'eschaufeurc du fu. 59 — 5.
Au tans d'aoust que fuille de boscliet. 66 — 5.
Au temps que m'aert la froidure. 7613—6.
Au lens que neif, pluie et gelée. 59 — 5.
Avant hier en un vert pré. 65 — 4 ; 67 — i.
Avantier me chevauchoie. 1989 — 4.
A vos servir eihonoreir. 1989—3.
Avuegles, muez et sourz ai esté. 59 — 5 ; 8—5.
VL /.
50 FONDS
lîeaii désire pensée jolie. 7G13 — 3.
Belle Aelis, une jonc pucelle. 8 — 5.
Belle Âmelot soiile an chaubre. 1989 — 12.
Bel avantage a déchanter. 66—3.
Bêle Doette as fenêtres se siet. 1989 — 9.
Belle done à l'aide de vos. 1989 — 1.
Bêle et blonde à qui je suis toz. 67 — 4.
Bêle Yolanz en chambre koies. 1989—5.
Bêle Yolanz en ses chambres séoit. 1989 — 6.
Bels m'est l'ans en may. 8 — 6.
Belle m'est la revenue del temps d'avril. 8 — 5.
Bel m'est li tens que la saisons renovele. 1989 — 8.
Biau maintien etcortoisie. 59—5,
Biaii m'est dou tans d'esté. 66 — 5.
Biaus m'est prins tens à partir de février. 8 — 5.
Biau m'est quant voi verdir les champs. 66 — 6.
Biaut Tierit je vos veul proicr. 8 — 6.
Bien cuidai garir amors per foir. 66 — 2 ; 67 — 2.
Bien cuidai vivre sans amours. 66— '6.
Bien doit chanteir et joie avoir. 8—3.
Bien doi chanter liés et baus. 7613 — 6.
Bien doi chanter quant dire le me doigne. 66 — 5.
Bien doit tout à amours obéir. 7613 — 6.
Bien est obliez chanter. 66 — 5.
Bien est raison puisque Dieu m'a donné. 59-r-5; 8 — 10,
Bien est raisons ke je die. 8 — 5.
Bien me de'usse ataisir de chanson. 1989 — 8.
Bien m'est avis ke joie soit faillie. 8 — 7.
Bien m'ont amors entrepris. 66 — 2.
Bien voi c'amors me veul mais maistroier. 8 — 4.
Boin fait servir dame ki en greit peut. 8 — 5.
Boin jor ait leu celle à cui suis amis. 8 — 2.
Bonne amour fet senz et valour doubler. 59 — 5.
Bone amor jolie forment mi maistrie. 8 — 5.
Bonne amour veut touz jorz c'on demaint joie. 59—^5.
Bonnement au conraencier pour la meillour. 59—4.
Bouchairt je vos pairt d'amors. 8 — 5.
Car me conseilliez Jehan. 65 — 5; 66 — 3; 67 — 5.
Ce qu'amours a si très grande poissance. 7613—6.
Ce que jesui de bonne amour. 7613 — 6.
Certes c'est laide cose et moult grans descors. 184 — 12.
ANCIENS. 51
Clianron ferai que talent m'en est pris, raïuoiirs le me. 59 — 5.
Chançonnette voie! fere cl conraencier. 59 — 5.
Chanl d'oisel ne pré flori. 59 — 5.
Clians d'oxiauls cl fuelle et flonr. 8 — 7.
Cbaiis d'ojxillons, ne boscaeges faillis. 8 — 5.
Chanterai par granl envie pain d'angoisse. 65 — 5i 67 — 5.
Chanter me convient plains d'ire. 65 — 6.
Chanteir me fait amors et resjoïr. 8 — 4.
Chanter me fait bons vins et resjouir. 7613 — 5.
Chanter m'estuet comment ke me. 1989 — 2.
Chanter m'estuet de la sainte pucelle. 59 — 5; 8 — 5.
Chanter m'estuet plains d'ire et de pesance. 67 — 5.
Chanter m'estuet que joie ai recouvrée. 59 — 4.
Chanteir ke me suelt agreeir. 8 — 6.
Chanter voil un novel son. 65 — 5.
Chanter vos woil de la Virge Marie. 65 — 5.
Chanter vuil d'amour certaine. 66 — 7 ; 67 — 5.
Chanter vuil un son plain de dolour. 66 — 1.
Chascun an voi le tans renoveler. 66 — 5.
Chevauchoie lez un bruel chantant. 59 — 3.
Chevachai, mon chief enclin. 8 — 5.
Coment c'aloigniés soie. 8 — 3.
Cornent qu'amors me destroigne et cravant. 66—6.
Comancemans sanble dou chant d'esteit. 1989 — 4.
Con cest amor me traveille et confont. 1989 — 3.
Confors me prie et semont. 66 — 3.
Consilliez moi signor d'un jeu partît. 1989 — 3 ; 8 — 5.
Contre le tens que je voi qui repère. 65 — 3 ; 67 — 3.
Costume et us de bien amer me prent. 66 — 3.
Cuers qui son entendement met en yrant. 59 — 5; 9 — 5.
Dame, j'atent en bon espoir. 1989 — 4 ; 8 — 4.
Dame, je verroie moût voleniiers. 66 — 2.
Dame por cui sospir et plour. 8 — 4.
Dame s'entiere entencions et dessierriers. 59 — 5.
D'amors dont sens espris. 8 — 4.
D'amour vous vcns la seignorie. 184.
De canter ne me puis tenir, s'est drois ke. 184 — 10.
De cuer dolant et ploin d'ire vuil chanter. 66 — 5,
Dedans mon cuer naist une ante. 66 — 1.
Dedens mon cuer m'est une amor saillie. 8 — 4.
u.
52 FONDS
Dedans mon cuer s'est n'a {paires firhiés. "(il3 — G.
De fin cuer et d'aigre "taleni vieil un scrvantois. 59 —5.
De jolie enlencion sui parmi le cuer. 59—6.
De la glonouse fenix more et fille. 59 — 5 ; 8 — 5.
De la mère Dieu chanterai et en chantant. 59—4; 8 — i.
De la mère Dieu doit chanter cliascuns. 59—5; 8 — 5.
De la procession au bon abbé Poinçon. 66 — 8.
De la très douce Marie voil chanter. 65 — 5 .
De l'estoile mère au soleil. 59 — 3.
De saint Quanlin à Cambrai. 8 — 3.
Des or mes ne me puis tere de chanter. 65 — 5.
Des pues ke je sou ameir. 8 — 5.
Destroiz de cuer et de mal entrepris. 67 — 5.
Devers Chastel Vilain me vient. 66 — 4.
De volenié dcsierre'e que mes cuers. 59 — 5.
De vos me complaing amors. 67 — 5.
Deux ! cora avint ke j'osai comencier. 8 — 5.
Dex corn m'ont mort nourrices et enfant. 66 — 3; 1989—1.
Deus dont me vient ke j'osa comancier. 1989— 3.
Diex! je n'os nommer amie. 7613 — 4; 67—5.
Dex saut ma dume et doint honor. 66 — 1; 1989 —3.
Dites dame likeils s'aquilait mueiz. 8 — 5.
Dites seignor que devroit-on jugier. 66 — 5.
Douce amours, je vous pri merci. 7613 — 5.
Douce dame de paradis, honors del monde. 8 — 7
Douce dame mi grant désir où je ne puis. 66—6.
Douce dame ne rai laissiés morir. 8 — 2.
Douce dame or soit an vo nomcr, 1989 — i ; 8 — 4.
Douce dame plaint de grant valor, 1989 — 2.
Douce dame cui j'ain en bone foi. 8 — 3.
Douce dame roïne de liaut pris. 8 — 6.
Douce scson d'esté que verdissent cil bois. 67 — 1.
Droiz est que la créature honneurc son crcalour. 59—5; 8 — 4.
Du plaissant mal savoureus. 7613 — 5.
E amans fins et vrais, 1989 — 3.
E amorouse, belle, de biaul semblant. 8 — 5.
E Arras vile de vos naist la ghile. 184 — 9.
Ensi com cil qui cuerre se pesance. 66 — 5.
Etais ! ke ne seil mon peinseir. 8 — 5.
El dous tcns kc voi venir, k'erb» naisr. 8 — 7.
El lens ke je v. i ronianoir noi et grezil. 8—5.
ANCIENS. 53
El lens k'esieit voi venir en sa verdour. 8 — 5.
Emplorant me convient chanter. 59 — 7; 8 — 7.
En aniors vient biens, «ens et cortoisie. 8 — 5.
An avril a tant pakour. 1989.
En avril au tens que florissent. 1989—6.
An chanbre ai or se plaint la belle Béatris. 1989—9.
En chantant plaing et souspir. 7613 — 6; 66—3; 59—5.
Encontre esté qui nos argue. 67— 5,
Ancontre lou dolz tens d'esté, 1989 — 4.
Encor ni'estiiet chanteir, en espérance, 8 — 5.
Encor veul chanteir de moy. 8 — 4.
En douce dolour avérai longuement esté. 66 — 5.
En esniai et en confort ne sai. 66—6.
An halle tour se siet belle Yzabel. 1989 — 6.
En joi raof mon vers encomenz, 1989 — 4.
En la douce saison d'estcy. 66—6. v
En la vostre maintenance rome. 59 — 3.
En loyal amour ai mis mon cuer. 7613—5 ; 59—5.
An mai la matinée a nouvel tens d'estcit. 8 — 5.
En mai la rosée que nest la flor. 65 — 5; 67—5.
En mai par la matinée quant voi renverdir. 66—2 ; 67—2 } 1989—5 ; 8—5.
En may quand florissent prex. 66 — 2.
En mon chant lo et graci. 7613 — 6.
En pascor un jor erroie joste un bois. 65 — 5.
An présent sui de joie avoir. 1989 — 4.
Enpris d'amors et de longue aiendence. 8—5.
En reprouvier ai souvent oï dire. 59—5. î
En lalani ai q a chanter me retraie. 1989 — 6.
En tous lans ma dame ai chiere. 1989 — 3.
En toute gent ne truis tant de savoir, 8—5.
Antre Arais et Dowai defors Gravaisle. 8—3.
Entre Godefroi et Robin gardoient bestes. 184 — 6.
Entre raixon et jolive pensée. 8 — 7,
En une praele lez un vergier. 65—5; 67 — 5.
En une praielle trovai l'autrier. 184 — 3; 1989 — 6
An un florit vergier jolit. 8—3.
En un vergier lez une fontenele. 1989—6.
Envie, orguels, malvesliés. 8 — 6.
Enz où cncr m'est entrée finement. 66 — 6.
Espris d'amor et de longue atandance. 1989 — 5.
Et je souhait que j'aie à motj talant. 198
54 FONDS
FtTuz sui 11*1111 (lait d'iimors. 198'J — i; 8 — i.
Fine amors nie fait chanter. 66 — 5.
Fine de ciier et d'aif^re talent. 8 — 5.
Floires revient sens de Montoire. 1989—4.
Flor ne verdor ne m'a pieu. 65 — 5 ; 66- 5.
Foille ne Hors ne valt riens. 1989—3.
Force d'amor me fet dire mon pensé. 65 — 5 ; 67 — 6.
Fort chose est cornant je puis chanteir. 8 — 5.
Fox est qui en folie son tens met. 65 — 5.
Gaite de la tor gardez entor. 1989-— 6.
Gautier je me plaing d'amors. 8 — 6.
Grans folie est de penseir. 8 — 6.
Granipieça que ne chantai mais et que de. 66 — 2; 8 — 3.
Grant pieça que ne chantai, or chanterai. 66 — 3.
Hareu! ne fin de proier ma dame. 8 — 5.
Hauls Deus! tant sont maix de vilaine gent. 8 — 3.
Haut oi chanteir per met lou gai. 8 — 8.
Haute ainor ke m'esprunt. 8 — 4.
Haute chose ai dedens mon cuer emprise. 8 — 4.
Hautement d'amors se plaint mes cuers. 8 — 5.
Haute rente m'ait anie. 8 — 4.
Hé! bonne amour si con vous ai servie. 7613 — 6.
Hé trike dondene. 1988—4.
Hoeu jor ait eu celle â cui sens. 1989 — 2.
Hui main par un ajornant chevauchai ma mule. 65 — 6; 67 — 8.
Humles d'amors dolens. 8 — 4.
Il convient qu'en la chandoile. 66 — 3.
Il me convient renvoisîer en cest estey. 66—3.
Jà de chanter ne me fust talenz pris, 59 — 5.
J'ai bon espoir d'avoir joie de celé. 67 — 3.
J'ai novel comandement. 66 — 3.
J'ai par maintes fois chanté c'onques n'en oi. 59 — 3.
J'ai par maintes fois chanté de cuer marri. 59 — 4.
J'ai por ceu se d'ameir me duel. 8 — 5.
J'ai por mal parliere gent. 8—5.
J*ai por uoif ne por gelée. 1989 — 5; 8 — 4.
J'ai tant d'amors apris et attendut. 8 — 5.
J'ai tous jors d'amors chanteit. 1989 — 4.
James chançon ne ferai ne autre jolivelé, 65—3; 67 — 3.
Jai ne vairai lou désir acomplir. 8 — 5.
Ja nun bons pris ne dira sa raison. 66—7; 67 — 6; 1989 — 6..
A.NCIENS.
Ja por ilal |)arlieie. 1989 — 5.
Jaquier amours pour la granl mérite. 59 — 5.
Je chantasse d'amoretles s'ene usse. 1989 — 4.
Je chans d'amers jolivement. 8 — 4.
Je chaulerai moins revoisiement. 1989 — 6; 8 — 6.
Ge chanterai ke mamie ai perdue. 8 — 5.
Je chant par droite reson si sui ceintes. 65 — 5; 67 — 5.
Je feré chançen nevele puis que amers. 65 — 5 .
Je me chevauchoie parmi un prael. 1989—4.
Je ne chant mais dou temps. 66 — 6.
Je ne chant pas sanz loial achoison, 59 — 6.
Je ne m'en puis si ioing fuir. 8—5.
Je ne me woil de bone amor retraire, 65 — 5.
Je ne tieng mie à sage. 66 — 5.
Je sent le doulz mal d'amour. 7613—5.
Je soloie estre envoisiez. 66 — 3.
Je sui espris doucement. 66 — 3.
Joie d'amers dont mes cuers ait aisseis. 8 — 7.
Joie d'amors que j'ai tant desirrée. 66 — 3.
Joie et juvant oner. 1989 — 4.
Joie et solaz mi fait chanter. 66 — 5.
Jeliementme demaine benne amour. 59 — 4.
Jehf plain de bone amor. 65 — 5 ; 67 — 5.
Joliz cuers et sevenance. 66 — 1.
J'osasse bien jurer n'a pas lonc temps. 66 — 6.
Kar eusse or mil mars de fin argent. 1989 — 3.
Kant amers vit ke je li aloignoie. 8 — 5 .
Kant fuelle et fleur vont palissant. 8 — 5,
Kant j'ei lou roisignol. 8 — 3.
Kant li très douls tens d'esteit. 8 — 3.
Kant vient ou mois de mai k'avris. 8 — 5.
Ki bone amor puet recovreir. 8 — 5,'
Ki ke de chanteir recreie. 8 — 6.
La bêle qui m'a soupris. 198.
La bone amer es cui seux atendans. 8 — 5.
La benne amour qui en mon cuer repère, 59 — 3; 1989 — 5; 8— 5.
La douçors del tens novel. 1989 — 6.
La fille dan Hue ranvoisie. 1989—6.
La freidor ne la jalée ne puet. 8 — 5.
L'amer ke m'ait del tout en sa baillie, 8 — 6.
L'an kaiU l'aluctc et la qualle criet, 1989 — 3.
55
56 FONDS
L'an qant li jor sonl lonc. 1989 — 4.
L'an que voi l'erbc resplandrc. 66 — 7.
Là oii la foille et la flor port sa color. 184 — 5.
La plus noble emprise qui soit. 7222 — 1,
Las! por qoi m'entremis d'amer. 65 — 5; 66 — 6; 67 — 6.
Lasse ! por qoi refu.«ai celui. 65 — 5 ; 67 — 5,
La.<ise verrai le désir acomplir. 59 — 5.
L'autre jor en un jardin m'en aloie esbanoianl. 59 — 5.
L'autrier a doulz mois de mai. 8 — 5.
L'autrier aloie pensant à un chant. 59 — 5.
L'autrier chevachai pensis, d'ire pris. 8—5.
L'autrier contre le tenz pascors dehors Pariz. 59 — 3,
L'autrier d'Ais à la Chapele repairoie. 67 — 4.
L'atrierde coste à Canbrai. 1989—5; 8—5.
L'autrier de fors Picarni. 8 — 4.
L'autrier estoie en un vergicr. 66 — 5.
L'autrier levai ainsjors. 8—9.
L'autrier me chevalchoie leis une sapinèrc. 8 — 8.
L'autrier me chevalchoie tous .sous d'Ares à Dowai. 8 — 4.
L'autrier me chevalchoie toute ma scnturelle. 8 — 6.
L'autrier me levai an jor. 1989 — 6.
L'autrier m'en aloie chevauchant par mi. 65—5 ; 67 — 5.
L'autrier m'iere levais, sor mon cheval. 8 — 6.
L'autrier m'iere rendormiz par un malin. 59 — 5; 8 — 5.
L'autrier par une ajornée. 198.
L'autrier quant chevauchoie lez une sapinoie. 1989 — 8.
La volentez dont mes cuers est raviz. 59 — 6; 8 — 5.
La volenté est isnele et ferme. 59—5,
Leals amors et desiriez de joie. 1989 — 4.
Lealz amors et fine et droituriere. 1989 — 1.
Leaus amors pues qu'en fin cuer s'est mise. 66 — 5; 1989—5.
Leaus désirs et pensée jolie. 66 — 3; 59 — 3; 1989 — 5.
Le brun temps voi resclaircir. 66—6.
Le cucr se vait de Ion pleignant. 65 — 6.
L'estoile qui tant est clere qu'adts resplent. 59 — 3.
Li amant ke vivent d'aise. 1989 — 6; 8 — 5.
Li chastelains de Couci ama tant. 65 — 5; 66 — 5; 67 — 5,
Li desirriers que j'ai d'achever. 7613 — 6 ; 9 — 59.
Li douz chanz de l'oiseillon. 66—1.
Li dous malz qui met en joie, 7613 — 5.
Liez et jolis et en amours niananz. 59 — i.
ANCl£NSi 57
l'iés Cl loiaus amoureus et jolis. 7613 — 6.
Li ijrans désir de deservir amie. 7613 — 5; 59 — 5,
Li hom qui veut honneur et joie, 7613 — 6.
l-i jo^iz temps d'estey que je voi. 66 — 5.
Li roisignors ke j'oi chanter. 1989 — 6.
Li tens d'esté rcuvoisiez et jolis. 67 — 5,
Li très douz maus que j'endure. 66 — 2.
Loée tant que loer ne vous porroit autrement. 59—5 ; 3 — 5.
Loiaulz amors et li tens ke repaire. 8 — 5.
Lonc tens ai amors servie. 1989 — 3.
Loue tens ai usé ma vie en pechié. 65 — 5.
L'on dit qu'amors est dolce chose. 1989 — 3.
Longuement ai à folor et à vauiteir. 8 — 5.
Loris désirs et longue atente. 66—5,
Lors quant l'aluetle et la quaille. 8 — 5.
Lors kant rose ne fuelle ne flor ne voi paroir. 1989 — 5.
Lors quant voi venir la dousor. 8 — 5.
Losangier par lor non savoir. 198.
Lou samedi à soir fat la semaine. 1989—6.
I oyal amours point celer no se vcult. 7613 — 5.
•S'a dame me fait chanter de joli corage. 66 — 3.
>ïri douce dame on ne me croit. 66 — 3.
Mains se fait d'amors pins fiers. 8 — 5.
Maix nos chanteir de fuelle. 8 — 6,
Ma/s tele est ma destinée. 7222 — 1.
M'amors je fui norris en vostre couvent. 65—5.
Ma mort ai quise quant je onques pensai. 59 — 5.
Ma volonteis et hone amor m'ensaigne. 8 — 3.
Mersit cil vos vient 't plaisir. 1989.
Merci où estes-vous manans. 7613 — 6.
Mère au roi puissant, bon loier. 65 — 3.
Mère au sauvéour. 7222; — coupée.
Mcrvilliés me sui formen. 7613 — 6.
Mescheans seux d'amors k'onkes ne fui. 8—6.
Mes cuers leals ne fine de bien amer. 1989—7; 8—6.
Mes sens solais, sens déport. 8 — 4.
Mon cor et mei et mes bones chançons. 1989 — 3.
Mors est li siècles briemant. 1989 — 4.
Moût a cilz plaisant déduit. 7613—6.
Moult douce souffrance a. 7613 — 6.
Monlt est ohlicz chanters. 198.
Si
lOxNDS
Moiit longuemeut aurai dolour ahuc. 6(i — 1.
Mont m'a demoré que j'aie chanté. 66 — 4 ; 67 — 4.
Moult me merveil conment on puet. 7613 — 6.
Molt me prie sovent li siècles. 1989—6 ; 8—6.
(Motets latins et françois avec le chant. 7222 (p. 77 et à la lin) ; 184. p. 179.)
Moût par est crueus li sire. 7222 — 4.
Moult scet amours tresavoureuseraent. 7613 — 5.
Moût sera cil bien norris. 65 — 5.
Ne finerai tant que j'aurai trouvée une chançon. 59 — 5.
Ne tairai que je ne die de mes maux. 66 — 2.
Ne rose ne flour de lis. 7613—5; 66 — 5.
Ne seivent ke je sent sil ki ont demandeit. 8 — 4.
Ne suî pas si esbabizpor yver. 66 — 3.
Nete, gloriouse, virge pure et monde. 8 — 19.
Ne tieng pais celui à saige, 8 — 5.
Novele amors dont granz peine m'est neie. 1989 — 7 ; 8 — 6.
Novele amors s'est dedanz mou ruer mise. 1989 — 5; 8 — 4.
Nuls hons ne doit les biens d'amors sentir. 8 — 5.
Nuls ne doit estre alentis. 7613 — 6.
Nuns ne poroit de mauvaise raison. 1989 — 5; 59.
Nus honski ait eu soi. 8 — 4,
Nus ne peut ami réconforter. 198.
Nus ne sent les maux s'il n'aime. 184 — 7.
On dist c'amors est douce chose. 8 — 3.
On dit que j'aing et pourquoi n'ameroie. 7613 — 5; 59 — 6.
On doit la mère Dieu honorer. 65 — 6.
On me reprent d'amours quime mestrie. 7613 — 6 ; 59 — 4.
Oukes jor de ma vie n'avoie eu amie. 8 — 7.
Onques mais jor de ma vie. 66 — 2.
Onques mais mains esbahis de chanter. 7613 — 6.
Onques mes ne vi amant tenir. 59 — 5.
Onques n'amai plus loyalement. 7613 — 6.
Onques mais si doucement les malz. 7613 — 5.
Oukes n'amai tant cou je fus amée. 1989 —4 ; 18 4.
Onque ne me poi parcevoir. 66 — 5.
Or ai amors servit tout mon vivant. 8 — 'd.
Or ai bien d'amors aperçu. 8 — 4.
Or cuidai vivre sens amor. 8 — 6.
Orendroit plus que onques mais. 7613 — 6.
Or lolant en haut solier sospirant. 1989 — 9.
Or m'a mandé ma dame que je chant. 59 — 5.
I
ANCIENS.
Or me respondez, amours, puisqu'à vous. 59 — 5.
Or ne puis-je plus celer le mal, 66 — 7.
Or seux liés del Jous termine. 8 — 3.
Or veul chanson et faire et comencier. 8 — 5.
Or voi je bien k'il n'est riens en cest moût. 8 — 5.
Or voi yver defenir et ces airbres bouteneir. 8 — 5.
Ou mois d'avril que l'on dist au pascor. 1989 — 6.
Où mois de mai ke l'erbe. 1989—4.
OiJ nouviaus temps que iver se debrise. 7613 — 5.
Où pertir de la froidure, k'esteis renouvelle. 8 — 5,
Où tens ke voi flors venir, 8 — 7.
Ou tens ke voi noix remise. 8 — 6.
Paene d'amours et li viaire. 7613 — 5.
Panser mi font et voilier granz aniors. 66 — 6.
Parle tens bel d'un main nouvel. 65 — 5; 67 — 7.
Par mainte foiz ai chanté. 67 — 5.
Par mainte foiz m'ont médisant grevé. 65 — 5.
Partiz d'amor et de mon chant. 1989 — 6,
Par un sentier l'autre jor. 198.
Par vous m'csjan donc dis firenanlet. 59 — 5.
Pastorelle viz séant Ions un bon soir. 1989 — 3.
Pechiet ferat s'elle ocist son amies. 1989 — 4.
Pensis d'amors et mas veul faire. 8—3.
Pensis, laing de ceu ke je veul. 8 — 5.
Pieça que je rien amoi. 1989 — 6.
Pieça que savoie que por ce la perdroie. 1989 — 3.
Plaine d'ire et de desconfort. 1989—3; 8—3.
Plains de tristouret de désespérance. 67.
Plus amoureusement pris ne fu. 7613 — 6.
Pluseurs amans ont souvent desirié. 7613 — 5.
Pluseurs genz ont chanté, car c'est bien droiz. 59 — 5.
Plus ne me voeil abaubir de chanter. 7613 — 6.
Pluxors fois ont blaimeis mainte gent. 8 — 4.
Plus pensis et en esmai sui d'amours. 59—5.
Por celé où m'entente ai mise. 67 — 5.
Por ceu ke mes cuers souffre. 8 — 5.
Pour faire l' autrui volenté. 66 — 3.
Pour folie me vois esbaïssant. 59 — 5,
Por joie avoir perfete en paradis. 1989 — 10.
Por joiecliaut et por merci. 1989 — 6; 8 — 6.
Por la belle ke m'ait s'amor donc. 8 — 5.
59
60 FONDS
Pour longue atcnic de merci. 66 — 1.
Porlou douls chant des oscls. 8—7.
Pour mal temps ne por {jclcc ne lairai. 66 —7 .
Pour moi déduire voel d'amours commencier. 59 — 4.
Por moi renvoisier ferai cliançon. 65 — 3; 67 — 3; 8 — 3.
Por mon ciier à joie atrere. 65 — 5 ; 67 — 6,
Por tant se mes cuers soffrcs. 1989 — 3,
Pourtant sui jou en agait. 7222 — 1.
Povre veillece m'asaut si m'estroint. 66 — 3.
Premiers baisiers est plaie d'amors. 1989 — 3 (double).
Prise est Namurs, cuens Henris est dedans. 1989 — 3.
Prion en chantant la mère Jhesu. 65 — 5.
Pris fui amoureusement. 6713—5.
Puis qu'amours m'a donné le beau savoir, 7613—3.
Puis qu'amours me fer amer. 59 — 3.
Puisque li maux qu'amours me fait sentir. 66 — 2 ; 8 — 4-
Puisqu'en chantant covient que me déporte. 66 — 8.
Puisqu'on moi a recovrée seignorie. 66 — 7; 8—6.
Puisqu'il m'cstuet de ma dame partir, 7613 — 5.
Quant à son vol a failli li oisiaus. 7613 — 5.
Quant avril et li biaulx esté fel la violete. 59 — 5.
Quant Dicx ot formé l'omme à sa semblance. 59 — 5; 8 — 5.
Quant esté faut encontre la saison. 7613 — 5.
Quant estez repaire que départ li gîals. 1989 — 3.
Quant fine yvers que cil arbre sont nu. 67—5.
Quant florist la prée, que li duez tens. 65 — 5 ; 66 — 6; 67—5.
Quant flour de l'espinete voi blanchoier. 7613 — 5.
Quant froidure trait à fin contre la saison. 59 — 5; 8—5.
Quant fuelle chiet et flor fault. 8 — 5.
Quant glace et nois et froidure s'csloigne. 59 — 3,
Quant je chevauchoie tout seul l'autrier. 67 — 4.
Quant je voi esté adonc sui jolis. 67 — 5.
Quant je voi esté venir et l'aube espine. 65 — 5.
Quant je voi frémir la brueille et le tens. 67 — 5; 1989 — 4.
Quant je voi honor faillir. 1989—3 ; 8—3.
Quant je voi le douz temps venir. 66 — 3 ; 1989 — 6 ; 8 — 4.
Quant je voi le dou tens venir. 198.
Quant je voi lou tans refroidier. 1989 — 5.
Quant je voi y ver retorner. 66 — 2.
Quant la douce saisons fine. 1989 — 3.
Quant la flor de l'espine reverdi- 66-'5.
1
ANCIENS. 61
Quant la froidor rencoinencc. 8 — 5 .
Quant la fioiJor c'est démise. 8—6.
Quant la rosée el mois de mai. 65 — 5.
Quant la saisons dcsirre'e est entrée. 66 — 2; 59 — 5; 1989 — 3,
Quant li buisson cl li pré sont couvert. 59 — 5.
Quant li do!z estez décline qui fait pallir erbe. 1989 — 6.
Quant li douz tens rasouage. 1989 — 6.
Quant li dous tens renouvelle en esté. 65 — 5 ; 1989—4.
Qant li dolz tens s'en rêva, q'oiselez. 1889 — 5,
Qani li malos brut sor la flor. 1989—6.
Quant li noviaus tens repaire. 198.
Quant li nouviau tens define. 7613—5; 67—4.
Quant li oiseillon menu chantent. 65 — 5; 67 — 5.
Quant li rossignols jolis chante. 1989—4.
Qant li rosignols s'escric qui nos desduit. 1989 — 3.
Quant li rus de la fontaine. 1989 — 1 ; 8 — 5. •
Quant mars commence et février faut. 65 — 5; 67—5.
Quant naist flors blanche et vermoille. 65 — 5 ; 67 — 5 ; 8 — 5.
Quant nois et glaisse et froidure s'aloigne. 8 — 2.
Quant par douçour dou temps novel. 66 — 5.
Qant part la froidure et revient l'ardure, 1989 — 5.
Quant plus me voi por bonne amour grever. 59 — 5 .
Quant pré reverdoient, que chantent cil oisel. 198.
Quant se resjoissent oisel. 1989 — ^7; 8 — 7.
Quant se vient en mai ke rose. 8 — 5.
Quant vient en mai que l'on dit. 1989—6.
Quant voi blancheoier la fleur. 65 — 5; 66 — 5; 67 — 5.
Quant voi ces prcz florir et verdure. 1989 — 5.
Quant voi fuille et Hor d'esté. 66 — 5.
Quant voi yvers et froidure aparoir. 1989 — 5.
Quant voi la douce saison qui vient. 7613 — 5.
Quant voi la fleur nouvele paroir. 65—5; — 67 — 7.
Qaut voi l'aluete montaie. 1989 — 2.
Quant voi la prime floretc. 65—5; 67 — 5; 1989—6.
Quant voi le douz tens bel et cler, 65 — 5 ; 67 — 5 .
Cant voi le douls tens comencier. 8 — 5.
Quant voi le douz tens revenir, que li. 65 — 3; 67 — 3.
Quant voi le novel tens venir. 66 — 1.
Quant voi le tens en froidure changier. 66 — 2.
Quant voi l'iver départir qui tant m'a fct. 59 — 4.
Quant voi lo douz tens repairier. 1989.
&2 roNDs
Qiiaiil voi née la flor en la prôe, G" — 5; 8 — i.
Qiianl voi renverdir arhroie. 66 — G.
Qiianl voi renverdir verriers, 66 — 3; 67 — 3.
Quant voi venir le très douz lenz d'cslc. 59 — 5.
Quant yvers trait à fin. 7613—5; 65—5; 67—5.
Quar eusse je cent mile mars. 66 — 3; 98.
Qui à chanter veut entendre. 65—5 ; 67—5.
Qui bien aime à tart oublie. 65 — 3.
Qui bien aime, drois est ke l'uevre paire. 8 — 4.
Qui bien aime, plus endure. 8 — 5.
Qui or voudroit lëal amant trover. 66 — 2.
Qui plus a ferme corage d'amours. 59 — 5.
Qui porroit un guierredon avoir. 66 — l.
Qui quide chanter recroist. 59 — 6.
Qui set por quoi amors a non amours. 198.
Qui trop haut monte et qui se desmesure. 59 — 5.
Raige d'amors, malz talens et meschiés. 8—4.
Renbadir et moneir joie. 8 — 6
Renovellemens d'esteit me semont. 8 — 5.
Renoveleir veul la belle en chantant. 8 — 6.
Renvoixiés seux quant voi verdir. 8 — 6
Rire veul et esjoir. 8 — 7.
Roisignor cuij'o chanteir. 8 — 5.
Rose cui nois ne gelée ne fraint. 59 — 5 ; 8 — 5.
Rose ne lis ne doulx mais. 8 — 3.
Sages est cil qui d'amours est norriz. 59—5.
Sainte Marie. 7222 — manq.
Sainte d'entière entension et desirier. 8 — 5.
S'amours m'eust jugié -à droit. 59 — 4.
Sanz guerredon ne puet araanz amer. 59 — 5.
Se j'ai chanté encore chanterai. 7613 — 5.
Se j'ai chanté ne m'a gaires valu. 66 — l.
Se j'ai du monde la flor. 65 — 5.
Se ma dame ne refraint son courage. 59—5.
Sens espérance et sens confort. 8 — 3.
Sera du monde la flor bien servie. 67 — 5.
Se valors. vient de mener bone vie. 66 — 6.
Si con li ague soffret la soif. 1989 — 1.
Si me fait très doucement amours. 7613 — 6.
Si me tient amours joli. 7613 — 5.
Siertes ne chant mie por l'cstcit. 8 — 4.
ANCIENS. 63
Sire Dex en tante guise m'aura. GG— 2; G7— 2 ; 184—3 ; 1989—3.
S'onc ire d'aniors enseigna. 6G — 3; 67 — 3.
S'onkes nulz lions se clamoit. 8 — 5.
Sor toutes riens soit araors honorée. 66 — 1. " •
Souvent souspire mon cuer plain d'ire, 65 — 5; 67 — 3.
Sovent m'ont demandé la gent. 66 — 1.
Sovignet vos dame d'un dous amies. 1989—3.
Talent ai que je vos die. 1989 — 4.
Talent me r est pris de cbanter de la flour. 59 — 5 ; 8 — 5,
Talens m'est pris ke je chainge mon coraige. 8 — 5.
Tant ai d'amors apris et antauduit. 1989 — 4.
Tant atendrai le secors de ma dame. 59 — 4.
Tant me plaist toute physophye. 59 — 5.
Teils dist d'amors ke n'en seit pais demie. 8 — 2.
Tel m'iest qui ne puet aidier. 65 — 5; 66—5.
Tous iriés m'estuet chanteir. 8 — 3.
Tout ausi com li olifans. 8 — 4.
Tout autresi con desccnt la rousée. 59 — 5,
Tout autresi con dou soloil li rai. 66—5.
Tout ensement com retraient à l'aire. 59 — 5; 8 — 5.
Toute riens ont conmencement forsDiex. 9 — 7,
Très fine amors je vos requiez merci. 66 — 2.
Tresmontaine ke tout ais sormonteit. 8 — 5.
Trois choses sont, une flor, olors et cors. 8— 3.
Trop ai longuement faitgrantconsieurance. 65 — 3.
Trop est mes maris jalos sorcuidiez. 65 — 5.
Trop m'abelil quant j'oi au point. 65 — 5. ^
Trop m'ait greveit force de signorage. 1989 — 2.
Trop me plaist à estre amis. 8 — 3.
Trop m'est sovant fine amor anémie. 8—5.
Trop par est cist mondes cruaus. 65 — 5; 67 — 5.
Trop sui d'amor enganez. 65—5.
Un chant d'amors volentiers comansaixe. 8 — 5.
Un main me chevauchpie lés une sapinoie. 184—2.
Unques jor de ma vie. 1989—7.
Vers lou douls tens d'esteit ke se rose. 8 — 4. ^
Vers lou novel de la flor m'estoet chanteir. 8 — 5.
Vers lou partir dou tens félon. 8 — 7.
Virgene pucele roianz. 7222 — 6,
Vivre touz temps et chascun« jour morir. 59—8; 8 — 8.
Volez vos que je vos citant un son. G7 — 7.
64 FONDS
Vous ki anicis de vraie amor. 1989 — 5 ; 8—5
Vos qui robeis les crcusiës. 1989 — 6.
Vuizdejoie plains d'eiinoi. 66 — 2,
ADAN DE LA HALLE (4).
Adan amis, je vous dis une fois. 81 — 7.
Adan amis moul savés bien vo voi. 7363 — 20; 81 — 20.
Adan d'amour vous demant que me dites. 81 — 8; 7363— 8.
Adans duquel cuidiés yous que vive. 7363 — 7.
Adans liqucs doit mix trouver merchi. 84 — 8; 7363 — 8.
Adan moût fu Aristotes boins clers. 81 — 8; 7363 — 8.
Adan qui aroit anu'e une danie> 81 — 8; 7363 — 8.
Adan se vous amies bien loiaunient. 81 — 7; 7363 — 8
Adan s'il estoit ensi que joie. 81—8; 7363 — 8.
Adan s'il soit que me feme. 81 — 8; 7363—8.
Adan vaurriés vous manoir à Arras. 81 — 8; 7363 — 7.
Adans vous devés savoir quan k'd eskiet. 81 — 6; 7363—8.
Amor se sunt acompaignié. 7222 — coupée.
Amours m'ont si doucement navré. 65 — 3 ; 81 — 3.
Amours ne me veult oïr. 7613— 5 (*); 65— 5; 7363— 5; 81—5; 184—6.
Assene's chi Grievilier jugement. 65 — 8; 81 — 8.
Au repaîrier en la douce contrée. 7613—6 (*); 65—6; 7363—6; 59—6 (*);
81— 5; 364—6.
Avoir cuidai engané le raarkië. 7363—5 ; 81 — 7.
Compains Jehan un gieu vos vueill. 7222— 5; 7363— 5; 81— 5 ; iSi— 5 (*).
Dame vos lions vous esirainne. 7613—5 (*); 65— 6; 81-6; 184— 6.
D'amourons cuer voel canter. 65— 6; 7363— 6; 59— 6 (*); 81— 6; 184— 6.
De canter ai volenté curieuse. 65 — 5; 7363 — 6; 81 — 5; 184 — 6.
De cuerpensis et désirant. 65—6; 7363—4; 81—5; 184—6.
De tant com plus aproime mon païs. 81 — 2.
Dous est H maus qui met la geni en voie. 76 13 — 5 (*); 65 — 6; 66 — 5 (*); 59 —
5; 81—5; 184—6.
Glorieuse virgene, puisque vos services. 7222 — (coupée); 65 — 5; 736.3 — 5;
81— 5; 184—5.
(1) Plusieurs de ces chansons sont attribuées à Adan et peuvent ap-
partenir à Adam de Givenci, quand on ne les retrouve pas dans le ma-
nuscrit de La Valiière 81 .
Les (*) indiquent les manuscrits dans lesquels la chanson est attri-
buée h d'autres auteurs.
ANClExNS. 65
Grant déduit a ei savourcnsc. 7G13 — 5 (') ; l8i — 5.
Hélas il n'est mais nus qui aint. 7613—5 (*}; 65—6; 66—3; 7363—6
81-6.
Helas il n'est mes nuls qui n'aint plus. 7612—5 (*); 65—4; 7363—4; 81—6
184—6.
Il ne muet pas de sens celui qui. 7613—5 f); 60--6; 7363—6; 81—6
184—6.
Je n'ai autre retenance en amour. 7613—5 (*); 65—6; 66—2 (*) ; 7363—6
81—6; 184—6.
Je ne chant paz reveleus de merci. 7613 — 5 (*) ; 65 — 6 ; 81 — 5; 184 — 6.
Je sent en moi l'amour renouveler.. 7613 — 5 (*); 65 — 5; 7363 — 5; 81 — 5;
184—5.
Li dous raausmi renouvelle avec le priulaus. 7613 — 4 (*); 65 — 4; 7363 — 4;
184—4.
Li jolis maus que je sent. 7613—6 (*); 65—5 ; 66—2 (*) ; 7363—5 ; 59-4 (*);
81—5; 184—5; 1989—4.
Li maus d'amor me plaist mix à sentir. 65 — 6; 7363 — 6; 81 — 6; 184 — 6.
Ma douce dame et amours. 7613— 5 (*) ; 65— 6; 66— 5(*); 7363—5; 81—5;
184—6.
Merci amours de la douce dolour. 7613—5 (*) ; 65 — 5; 7363 — 5; 81 — 5;
184—5 (•),
Mer\'eille est quel talent j'ai de chanter. 7613—5 (*); 65—5; 7363 — 5;
81—5; 184—5.
Meut plus se paine amors de moi. 65 — 5; 7363 — 5; 81 — 5; 184 — 5.
On demande moult souvent. 7613—5 (*) ; 65—5 ; 7363—6; 59—5 (*) ; 81—6 ;
184—5.
On me defFent que mon cuer pas ne croie. 7613 — 5 ('); 65 — 5; 7363 — 6;
81—5; 184—5.
Cokes nus hom ne fu pris d'amours. 65—4.
Orvoi je bien qui souvient. 7613—6 ('); 65—3; 66—4 0 59—5; 81—6;
184—6.
Pour ce se je n'ai esté chantaus. 7613—3 (*); 65—3; 81—3; 184—5.
Pourquoi se plaint d'amours nuls. 7613— 4 f); 65— 6; 66— 3 ('); 7363— 6;
59— 5(*); 81— 6; 184— 6.
Puis que je sui en l'amoureuse loi. 7613 — 5(*)'( double) ; 65 — 6; 66 — 5 (');
7363-5; 59-5 (*); 81—5; 184—6, 1989—3; 8—5.
Qui à droit veult amours 8ervir..7613— 6(*); 65—5; 7363— 6; 8 1—6; 184—6.
Qui a pucele u dame amée u n'a fors decevance. 7363—6; 65 — 4; 81 — 6;
184—5.
.Sans espoir d'avoir secours. 7613 — 5 (*); 65—5 ; 7363—5 ; 81—5 ; 184—5.
Vi. 5
66 FONDS
Se li maus k'iunor envoie. 65 — 6 ; 81 — G; I8i— 6.
Siic asscs sage vous vtii pour moi cousillier. 73G3— 8.
Sire Jehau aine ne fuslcs partis. 7363—8; 81 — 8.
Sire Jehan cil qui a assaiié des biens. 7363 — 2.
Tant uie plest vivre en amoiirens ilangier. 7613 — 5 (*} ; 81 — 5 ; 184—5.
ADAN DE GIVENCI (1).
Amis Guillaume aine si sage ne vi. 7222—8 ; 184 — 8.
Assez plus que d'estre amez, 7222—5; 184 — 5 (').
La douce acordance d'amors sans descort. 7222 — 4; 184 — 3.
Por li servir en bone foi, 7222 —6; — 184 — 6.
Si com fortune d'amors. 7222 — 6; 184 — 6.
Trop est coustumiere amors desloiauz. 7222 — 6; 184 — 6
ALART DE CAUS.
A touz amans pri qu'il dient. 7222 — 1.
Hé! serventois arrière t'en rêvas. 7222 — 4 (coupée); 65 — 4 (*); 67 — 4(*).-
AMAURI DE CRAON.
Quant je plus voi félon rire. 1989 — 3; 8 — 5.
AN DRIEU CONTREDIS.
Amours m'a si del tout à son voloir. 7222 — 6; 184 — 7.
Au tans que j.e voi averdir. 7222 — 6 ; 184 — 5.
Bonne, belle et avenant. 7613 — 5.
Dame pour vous m'esjoïs. 7222 — I; 184 — l.
El mois d'avril. 7222 — (coupée) ; 184—7 ; 8—5.
Guillauraes li Vignieres amis. 8 — 6.
Griez pensis çbanlerai. 7222 — 6 ; 184 — 6.
Ja pour nul mal. 7222 ; 7613—6 ; 184 — 6.
Je ne me doi d'amors. 7222 — (coupée) ; l84 — 6.
L'autrier quant je clievalchoie. 67 — 5; 1989 — 5.
Moût m'est bel quant voi repairier. 7222 ; 184 — 6.
Pré ne vert bois, rose ne flour. 7222 — 6; 184 —6.
Quant voi i»artir foille et flour. 7222—6; 164—6.
Quant, vui venir lou dous tcns et la flor. 8— 4.
(1) Pour êlre plus concis, nous avons indiqué pai un astérisque les
manuscrits (jui ne (lésignoieiit pas l'auteur, ou qui le désigiioient sou.<4
nu autre nom.
ANCIENS. ^ 67
Tout lans t'sl mes ciicrs en joie. 7G13 — 5.
Très haute amours me semont que je chant. 7222 — G ; I8i — 0.
Vivre m'eslnet en. 7222— (coupée) ; 184 — G.
ANDRIEU DOUCHE.
Jehan amis par amours je vous pri. 7613 — 6.
Quant je voi la saison venir. 7613 — G.
ANEUSE DE MONVERON.
Hidousement vait li mont empirant. 8 — 4.
ARNOUT LE YIEL. (Voy. Ernoul.)
Pensis chief enclin. 7222 — (coupée).
Por conforter mon corage qui d'amors s'effrole. 7222 — 3.
LE CHASÏELAIN D'ARRAS.
Bêle et bone est celé por qui je chant. 65 — 5; 1989 — 4 i^*) ; 8 — 4 (*).
AUBERTIN D'AYENOI.
Fois , léaulteis, solais et cortoisie. 8 — 6.
Remembrance que m'est où cuer eatéecie. 8 — 5.
AUBUIN DE SÉZANES.
Bien cuidai tote ma vie, 7222—3; 184—3; 1989—6.
Fior ne verdure de pré ne chant d'oisiaux. 67 — 5; 1989 — 1 ; 8 — 5 (*).
Loue temps ai esté eniré et sanz joie. 7613 — 5 ('}; 6G— 5 (*) ; 67 — 5,
1989— 2(*),8— 7 0.
Quant voi le tans félon et l'erbe vcrd.e. 184 — G.
AUDEFROI LE BASTART.
Amours de qui j'esmuef mon chant. 7222 — 6; 184 — 6.
Au novel taus pascour que florist. 7222 — 17; 1989 — 9 (*).
Bele Emmelos ez prés dcsous l'arbroie. 7222 — 9.
Bêle Ydoine se siet desous la verde olive. 7222 — 25 ; 184 — 25.
Bele Ysabiauz pucelc bien aprise. 7222—13; 184—13; 8—12.
Bien doi faire mes chanz oir. 7222 — G ; 7613 — 5; 184 — 6.
Com esbahiz m'estucl chanter. 7222 — G; 184 — G.
I)e^trois, pensis, en csmai chant. 7222 — 3j 184 — 3.
In chambre ;i or se siei la bele l'eatris. 7222 — G; lUi - G; 8—16.
08 FONDS
En l'ombre (run vcrgicr. 72^22 — 11.
En iiovel tetis pascour kc florist. 8 — 9.
Fine amours en espérance m'a nii«, 7222 — 5; 66 — 5 (*); 184 — 5; 8 — 6.
Ne sal mais en quel guise. 7222 — 2 ; 184— -2.
Onques ne seu tant chanter. 7222—6; 7364—6.
Pour travail ne pour painne. 7222 — 6 ; 184 — 6.
Qu.-int voi le tans verdir et hlanchoier. 184 — 6.
Se par mon chant me povoie aligier. 7613 — 5; 8 — 4(*);65 et 67 (*) ; 184— G(').
Tant ai esté pcnsis irëement. 7222 — 5 ; 184 — 6.
BAUDE DE LA KAKERIE.
1er mains pensis chevauchai. 7222 — 14; 184 — 8 (*).
Main se leva la bien faite Aeslis. 184 — 5.
BAUDE DE LA QUEIU\IERE.
Chanter m'estuet et si n'i sai reson. 65 — 5; 67 — 5.
Coros d'amors, mautalens. 65 — 4; 67 — 4.
BAUDOIN DES AUTEUS.
Avriex ne mais froidure, 184—6.
DESrORNÉ.
An mon chant di ke je suis tous semblans. 8 — 5.
Novels voloirs me revient. 1989 (*); 8 — 5.
Or seroit merciz de saison dame. 66 — 6(*) ; 184 — 5 ; 8 — 4.
Qant je voi mon cuer revenir. 1989 ('); 8 — 7.
BLONDIAU.
Ains que la fueille descende. 7222—5*; 184 — 5.
Al entrant d'esté que li taus coumetice. 7222 — 7; 66 — 6 (*J; 67 — 5 ; 59 — 5 (*) ;
184—7, 1989-2 (•); 7613— 6 (*).
Al entrant d'esteit ke li tens s'agence. 67 —5 ; 8 — 4 (*).
Al entrée delà saison. 7222 — 5 ; 184 — 5.
Amors dont sui espris m'efforce. 65—5; 67 — 5; 59 — 4 (*).
Bien doit chanter qui fine amours. 7222—6; 7613— -3 {") ; 65—5; 67—5
59—4 (•); (double— 5); 184—6; 1989— 6 (*); (double— 3); 8— 6.
Chauler m'estuet car joie ai recovrée. 65 — 3, 67 — 3.
Conment que d'amours mo dueille. 7222 — 7; 7613 — 6; 65—5; 66—2 (*)
67—5; 59-7 {'); 184—7.
Cuer desirrous apaie douçours. 7222 — 6; 184—5; 8 — 6 (*).
De la iiiuz douce an»our. 7222 — 6; 184 — 6.
ANCIENS. 60
De mon tlesir ne sai mon mclz eslire. 65—5 (*); G7 — 3; 59 — 5(*).
En tous tans que vente bise. 7222 — 4; 184 — 4.
J'aim par coustume et par us. 7222—7; 7613— 6 (") ; 65— 3 ; 67— 3 ; 59— 3(*);
)84— 6; 8—7.
L'amour dont sui espris. 7222—5: 66—5 (*) ; 184—5.
L'aniors veut que mes cîians reinaigne. 65 — 5.
Li p!uz se plaint d'amours. 7222—6; 7613-6; 65—4; 67—3; .59—3 (*) ;
184—6; 1989—6; 8—6.
Ma joie me semont de chanter. 65 — 2; 67 — 2; 59 — 2 (*).
Mes cuers me fait conmencier. 7222—4; 184 — 4; 8 — 4 (^*) ; 65— 4 (*).
Molt se fesist boin tenir de chanter. 1989—5 ; 8—6.
Onquesmaiz nus bons ne chanta. 7222 — 3; 184 — 3; 8 — 4 {*).
Puis q'amors dont m'otrie de chanter. 65 — 2; 67 — 2 ; 59 — 2 {*).
Quant je pluz sui on paour. 7222—7 ; 7613—5 (*) ; 66—5 (*) ; 67—5; 59—
5 {') ; 184—7 ; 1989—9 {') ; 8—8.
Qui quel soit de joie partis. 7222 — 6 ; I8i — 6.
Piemanbrance d'amor me fait chanteir. 1989 — 5 (*); 8 — 5.
Rose ne lis ne mi donne talent. 7222—4; 65—4 ['); 61— i {*) ; 184—4 (') ;
1989—4 (•) ; 8—5 f).
S'amours veut que mes chans. 7222—6; 7613—7; 184-6; 1989— 5 (*) ;
8—5.
Se savoient mon tourment. 7222 — 4; 65—4; 67 — 4; 59 — 4 (') ; 184—4;
1989—4 (').
Tant ai eu chantant proie. 7222—7; 7613—6; 65—5; 66—5 (*) ; 67—5;
59—5 (*) ; 184- 7 ; 1989—4 (*) ; 8—6.
Tant aim et vueill et désir. 7222—5; 184—6; 8-6.
Tant de soulaz com je ai pour chanter. 7222 — 4; 8 — 5; 7182 — 5.
BOUGHART DE MALLI.
Trop me puis de chanter taire. 7222 — 5; 184 — 6.
BURNUU DE TOBS.
Ha ! quant souspirs me viennent. 65 — 5; 67 — 5.
Quant voi chair la froidure. 65 — 5 ; 67 — 5.
CARASAUS.
Com amans en désespérance. 7222 — 6.
Fine amors m'envoie udent de chanter. 7222 — 7 ; 67 — 6.
N'est pas saiges qui me tourne à folie. 7613—6; 184 — 6 (').
Pour ce me sui de chanter entremis. 7613 — 5.
Puisque j'ai chançon mcuc. 66—5; 67—6,
70 FONDS
CARDON DE RAINS.
Li departirs de la douce contrée. 65 — 6; 67 — 6; 184 — 4 (*).
CARDON DES CROISILLES.
Mar vit raison qui convoite trop haut. 7222 —4; 6.5 — 5 (*); 67—5 (*) ; 184 — 4;
1989—6 (•) (double); 8—4.
Près suix d'amors, mais Ions suix. 1989 — 1; 8 — 5.
CHANOINE DE SAINT-QUENTIN.
Rose ne flor chant d'oiseaus. 65 — 4; 66 — 4; 8 — 4 (*).
CHAPELAIN DE LAON.
Vu petit devant le jor me levai l'autrier. 65 -4(*) ;67— 5 (*); 184—6; 1989—
6 0; 8-6 0.
LE CHASTELAIN DE COUCI.
A la doiiçour dou tans. 7222—3; 65—6 (*) ; 66—7 ('); 67—5 ; 59—6 (*);
184—3;' 1989—4 ('); 8—5 (*); 198.
A vous amant plus qu'à nule autre. 7222—6; 7613—5 (•);65— 5; 66— 6(*);
59—5 (•) ; 184—6 ; 1989—7 {*) ; 8 -6 .
Belle dame bien aprisse. 7613—6.
Bêle dame me prie de chanter. 65—5 (*) ; 66—5 ; 59—5 (*); 7182—5.
Bien cuidai vivre sans amor. 66 — 6.
Combien que longe demeure. 7613. — 4; 59 — 3 (*).
Conment que lonfjue demeure. 7222 — 4 (la fin manq. ) ; 66 — 6 (*) ; 67 —
4 0; 184—5; 1989-7 0-
En aventure conmens ma daerraine chançon. 7222 — 3; 66 — 3; 184 — 3;
1989—3 0 ; 8-4 (*) .
Je chantaissc volentiers lieraent. 7222 — 6 ; 65 — 5 ; 66 — 6 (*) ; 184 — 6 ;
59—4.
La douce voiz du louseignol. 7222—5 ; 65—2; 66—3 0 J ^^^—^ 0 y 184—6;
8—5.
L'an kant rose ne fuelle ne flor. 8 — 5.
L'an que rose ne fueille. 7222—5; 65—5; 66—5 0 (double— 4) ; 59 —
3 0; 184—5.
Li nouviauz tanz et mais et violete. 7222 — 6; 7613 — 6 (*) ; 65 — 5; 66 — 6 (*) ;
59- 5(*); 184—6; 7182—5.
Ma volentez me requiert et semont. 1989 — 4; 8 — 6 (*).
Merci clamant de mon fol errement. 7222 — 4; 7613 — 5 (*) ; 65 — 5; 66 —
5 (*); 59—5 (*); 184—4; 1989—6 (*) ; 8—7.
Moût m'est bêle la douce conmençanc. 7222 — 6; 65 — 5; 66 — 6 (*) ; 59 —
50; 184—6, 1989—6 ('); 7182—5; 7613-6 (*).
ANCIENS. 7 ï
Nouvcle amor où j'ni mis mon penser. 65—5; 59 — 3 (*); 184 — 6 (*);8— 4 (*);
718-2—5.
Quant li estez et la douce saisons. 7222.-5 ; 7613 ~ 5 ; 66—5 ; 1 84—5 ; 1989 —
4r);8-4(*).
Quant li rosignos jolis. 7222—4 (*): 65—5; 66—5; 1989—5.
Quant voi esté et le lens revenir. 66—2; 67 — 2 ; 1989—4; 8—4.
Quant voi venir le bel tans. 7222—5; 7613— 5; 66—4 (*); 184—5; 1989—
4 0-
Se j'ai esté lonc temps hors du pais, où j'ai laissié. 7613 — 4 ; 8 — 4 ; 7182 — 5;
184-4 (•).
Tant ne me sai démenter ne complaindre. 65 — 5 ; 66 — 5 ; 59 — 4 (*); 8 — 5 (*).
CHEVALIER D'AIPINOY.
Se j'ai Ions tans amor servit. 1989 — 6; 8 — 5.
CHIERTAIN.
Sandrart s'il estoit ainsi qu'en religion. 7613 — 6.
LA CHIEYRE DE RAINS.
Jamais por tant comme l'ame el cors. 7222 — 4; 184 — 4; 1989 — 2 (*).
Plaindre m'estuet de la bêle. 65 — 6; 67 — 5(').
Qui bien veut amors descrivre. 7222 — 5; 65 — 5; 66 — 5 ; 67 — 5; 184 — 6;
7613—6 0 ; 1989—4 (*) ; 8—4.
COLAHT LE BOUTELLIER.
Amors et bone espérance. 7222 — 5 ; 7364 - 5; 8 — 5.
Aucunes gens m'ont moût repris. 7222— *6.
Ce c'on aprent en enfance. 7222 — 6; 184 — 6.
Giiillaumes trop est perduz, 7222 — 2 ; 184 — 2.
J'avoie lessié le chanter et forjuré. 66 — 5 (*) ; 67 — 6.
Je n'ai pas droite ochoison. 7222—6; 65—6; 67—6; 184—6.
Je ne sai tant merci crier. 7222 — 6; 184 — 6.
L'aiiirier par un matinet en nostre aler. 65—7; 67 — 7.
Li biaus tans d'esté. 7222 — 4.
Loiauz amors et desirriers de joie. 7222 — 5 ; 184 — 5; 8 — 5.
Mahieu , je vous part compains. 7613 — 6.
Merveill moi que de chanter. 7222 — 6; 184 — 6.
Ne puis laissier ijue je ne chant. 7222—6; 1989—7 (*).
Onques mais en mon vivant. 7222 — 5.
Quant voi le tans del tôt renovcler. 7222—5; 184—5.
H obéra c'est vous c'amours. 7613 — 6.
Sou c'om aprant en enfance. 8—6.
72 FONDS
COLIN !\mSET.
Aucontre le Icns novel. 8 — 5.
En ceste dirai d'une amorete. 67 — 5.
En mai quant li rossigiioz chante. 66 — 6,
Moult m'anue d'iver. 8—5.
Or veul chanteir et soulaicier. 8 — 4.
Or voi douls lens repairier. 8 — 10.
Sire quens j'ai viélé devant vos. 6.5—7 ; 67 —5.
Sospris sui d'une amorete. 1989 — 7 ; 8 — 11.
Trop volentiers chanteroie. 1989 — 7 ; 8 — 6.
Vue no vêle amorete que j'ai. 1989 — 6; 8 — 6.
Voulez oïr la musc Muset. 67 — 4.
COLIN PAUSAIE DE CAMBRA L
L'aufricr par une sentele. 8 — -i.
LE CONTE D'ANJOU.
Li granz désirs et la douce pensée. 7*222 — 6.
Trop est dcslioiz qui est desconforlés. 65 — 5; 60 — 5; 67 — 5 ; 59 — 5 (*).
LE CONTE DE BRETAIGNE.
Bernart à vous weil demander. 65 — 8; 66—5 (*) ; 67—8.
Chanter me fet ma danie. 65 — 5.
Haute chançon de haute cstoire di. 65 — 4.
Longuement ai esté pensis. 65—5.
Nouviament m'est pris envie. 65 — 6.
LE CONTE HENRI DE BAR.
Chardon de vos le veul oïr. 8 — 5.
De nos seigneur que vos est-il avis. 7222 — 5; 1989 — 4.
Galiers ke de France veneis. 1989 — 5; 8 — 6.
LE CONTE DE CHALLON.
Loiaul amor k'est dedens fin cuer mise. 8 — 6.
LE CONTE JEHAN DE BRAINE.
Je n'ai chanté trop tart. 7222 — 3.
Par (lésons l'ombre d'un bois. 7222—2; 184—8 (*)
Pensis d'amours dolenz. 7222—2; 67— 3 (*) ; 184-2; G6— 3 (').
LE CONTE DE LA MARCHE.
L'aulricr chevauchoie seus par une contrée. 66 — 7 ; 67 — 7.
ANCIENS. 73
Puifrnjc d'amors m'cstiicl les maus sourfrii*. 67 — 5.
Tout autrcsi com li rnJ)is est de touies pierres, 67 — 6.
CRESTIEN DE TIIOIES.
Amors, tençon et bataille 1989 — " ; 8 — 6.
D'amours qui m'a tolu à moi. 7613 — 6 ; 59 — 6 (*); 184 — 6; 8— 6; 65 — 5 (*);
66 0; 67—5 f).
De jolit cuer chanterai. 8 — 3.
LA DAME DOU FAEL.
Chanterai por mon coraige. 7222 — 4 (*); 66 — 4 (*); 8 — 5.
LE DUC DE BRADANT.
Amors m'est cl cuer entrée. 7222 — 6.
He! GiUeberi dites s'il vos agrée. 65— 7; 66— 7; 67—7; 8— 8; 7222-3;
1989—3.
L'autrier estoie monté «eur mon palefroi. 65 — 5; 66 — 5; 67 — 5; 59 — 5 (*).
LA DUCHESSE DE LORRALNE.
Par maintes fois aurai esleit requise. 1989 — 4; 8 — 4.
ERNOUT CAUSPAINS.
De l'amor celi sui espris. 7222—2; 184—2.
Quant j'oi chanter ces oiscillons. 7222—3; 184 — 3.
ERNOUL LE VIEL DE GASTllNOIS.
Coraigeus sui des gens k'amors vient. 184.
De belle Yzabcl ferai un lai. 184.
En entente curieuse de querre ma vie. 184.
En sospirant de parfont trop atendrai. 184.
Finament et iovent vos comens. 184.
Flors ne glais n'oisieaus lais. 7364.
Gent menais kantde kais eu relais. 184.
Ichi comens tôt en romans le gentil lai. 184.
Par cortoisie despuel vilônie. 184; 8 — 12.
Pot s'onques mais nus hom vanter. 184.
S'onques hom en^ lui séust. 184.
EUS i ACE LE PAINTRE.
Amors conmcnt porroie chançon. 67 — 6; 59 — 5 (*).
Chauler m'i fait pour mez mais aliyier. 7613—5 (*) ; 67 — 6; 59 — 5 (*).
74 FONDS
Cil qui chantent de fleur ne de verdure. 7613 — 5 ('); 65 — 5 (*) ; 67 — 5;
59-5 (*).
Férus et entier sanz fausser. 67 — 6; 59 — 6 (*).
Force d'amors me destraint et mcstroie. 67 — 5; 59 — 5(');8 — 5 (*) ; 198 — 5.
Nien plus que dit peut estre. 7613—6 (') ; 66—5 (*) ; 67—6.
Tant est amors puissans que que nus die. 67 — 6; 59 — 6.
FORKE DE MARSEILLE.
Tuil demandent k'est devengut. 1989 — 4 ; 8 — 4.
GUADIFER D'A^NJOU.
Tant ai d'amors apris et entendu. 66—5 ; 59 — 10; 1989 — 4; 8—4.
GARNIER D'ARCHES.
Pièce ne sait ke je n'en ai mie, 8—5.
GASS BRÛLÉ.
A grant tort me fait languir amors. 1989 — 5 ; 8 — 4.
A la douçor de la bêle seson. 65—6 ; 66—5 f) ; 67—5 ; 59—5 (') ; 8-2 (*) ;
7182—5.
A la joie que désir tant. 7222 — 7 ; 65 — 5; 184 — 7.
Al entrant du douz termine dou tcns. 65 — 4 (*); 66 — 6 (*); 67 — 4 ; 59 — 4 (*) ;
1989-2 (*); 7182—5; 7222—5 0; 184-5.
A malaise est qui sert en espérance. 7222 — 2; 66 — 2; 184 — 2.
Au renouvel de la douçour d'esté. 7222—6; 7613—5 (*) ; 65—5 ; 66—6 f) ;
67—5; 59—5 (*) ; 1989—6 (* ) ; 8-5; 7182—5.
Avril ne mai, froidure ne lai lens. 65 — 5; 66 — 5; 67 — 5; 59 — 5 0; 8— 6(*);
7182—5.
Beaus m'est estes ke releutist la broelle. 184 — 5.
Bel mVstqiiaut je voi repairier. 7222 — 7.
Biaus m'est estez que relentist. 7222 — 5 ; 65 — 6; 66 — 7.
Bien ait l'amor dont l'on cuidc avoir joie. 65 — 5 (*) ; 66 — 5 ; 67 — 5 ; 59 — 5 (*);
7182—5.
Bone (lame me proie. 7222—6 ; 184—6 (*).
Cliançon de plain et de souspir. 7613 — -4; 66—4 (*).
Chanter m'estuet iriéeraent. 65 — 5 ; 66—5; é7 — 5, 59 — 5 (*) ; 7182- 5.
Chanters me plaisl qui de joie est norriz. 7222— 3; 65—6; 66—6 (*) ; 67 — 5;
59—4 (*); 1989—3 (*) ; 8—3 (*); 7182— 4.
Cil qui aime de bone vulonlé. 1989—6; 8-5 (').
Cil qui d'amour me conseille. 7222— 5 ; 7613— 6 (*) ; 65—5; 66—7 (*) ;
67—5 ; 59—5 (*); 1989—6 (') ; 8—7 ; 7182— 5— 5.
I
ANCIENS. 75
Cil qui toiiz les mauz assaie. 7222—3 ;66— 3 ; 59—2 (*) ; 184-3; 65—2; (*)
67-2 (').
Compaignonje sai tele chose (l). 7222— 1; 66—3; 184—3; 1989—4; 8-3 f).
Contre le froil tans d'yver. 7222 ; 66 — 4 (*).
Dame merci se j'aim trop hautement. 7222 — 5 ; 7613 — 5 (*).
Dame sis voslres fins amis. 8 — 5.
De bien amer grant joie aient. 7222— 7; 65— 5 ; 66—8 (*) ; 67—5 ; 59-6 (');
184—7:. 1989—5 (*); 8—5; 7185—2.
De bon amour et de loial amie. 7222—4; 7613—4 (*); 66—8 (*) ; 67—4;
59—5 (•) ; 184—3 ; 1989—7 C) i 8—6 ; 7182—5.
De la joie que désir tant d'amors. 66 — 7.
Desconfortez plains de doleur. 7222—6 ; 66—8 (*) ; 67—6 ; 59—4 (*) ;
184— 5; 8— 3.
Desconfortez plains d'ire et de pesance. 7222—3 ; 67—5 (*) ; 184—4 (*) ;
1989—4 0; 8—4.
Dès or me vueill esjoïr. 7222—7 ; 66—8.
Deus gairt ma dame. 8 — 3.
Douce dame grez et grasses vous rent. 7222 — 6; 66 — 7 ('); 67 — 5; 59 — 5;
1989—5 (*) ; 8—5; 7182—5.
En col tanz que voi fremer. 7222 — 8; 184 — 8.
Kn chantant me vuil complaindre. 66 — 7 (*) ; 67 — 5 ; 59 — 4 (*) ; 1989 — 7 (*) ;
8-5 0.
En dous tans et en boue eure. 7222 — 7; 65 — 5; 66 — 7; 67 — 4; 59—5;
184—7; 7182—5.
Foille ne flours ne rousée . 7222 — 2.
Grant pechié fait qui de chanter me prie. 7222 — 5; 65 — 4; 66 — i; 67 — 4;
59—4; 184—5; 1989—3; 8—3; 7182—5; 198.
Ire d'amors, anuis et mehchcance. 8 — ";.
Ire d'amors qui en mon cuer repère. 65 — 6; 6u — 6; 67 — 5; 59 — 5; 8 — 5;
7182—5.
Iriez et destrois etpensis chanterai. 7613 — 5 ; 65 — 5; 66 — 6 ; 67 — 5 ; 59 — 5 ;
8— 4; 7182— 5.
Jade chanter en ma vie. 7222—6; 65—5; 66—7 (*) ; 67—5; 8—7.
J'ai esté lonc tens fors du pais. 65 — 4; 66—4; 67—4; 59 — 4; 7182 — 5.
Je ne puis pas si loinz fuir. 7222—7; 66—7; 67—5; 59-5; 184—7;
7182—5.
Je n'oi picça nul talent de clianter. 7222—6 ; 65—6; 66—6; 8—6.
(1) Le msc de Berne l'attribue à Moinée d'Aure ou Menaud d'Aiire,
d'une maison alors tiès-illiistre du comté de Foix , de laquelle vient
en ligne directe celle de GicTinont.
76 FONDS
Jonc dame me prie de chantier. 8 — 4.
L'an que fine fiicille el flor. 7222—7; G6— 7 ; G7— 5; 184— 7; 8— 7.
Les oiseillons de mon pais. 7222—3; 7613—4; 05—2; 66—2; 67—2;
59—2; 184—4; 8-5(*); 7182—5.
Li biauz estez se reclairc. 7222 — 5; 184 — 5 (').
Li consirrers de mon pais. 7222 — 5.
Li pluseur ont d'amours chanté. 7222—6; 65 — 5; 66—6; 67—5; 59 — 5;
184-6; 7613—5 (*); 1989— 4; 8— 4; 7182—5.
Mains ai joie que je ne sneil, 65 — 3; 66 — 4; 67 — 4; 59—4; 184— 5 (*) ;
8— 6(*); 7182—5.
Mel m'est qnant voi. 7222 — ^enlevée).
Merci amours quiert-il. 7222—3 ; 66—3 ; 184—3.
Mont ait esté longement esbahiz. 7222 — 3; 65 — 5('); 66 — 5; 59 — 3;
1989—6; 8-50; 7182—5.
Ne mi sont pas acheison de ch.mter. 65 — 5; 66 — 6; 67 — 5; 59 — 5; 1989—
4; 8—5; 7182—5.
Ne puis iaillir à bone chançon. 65—4; 66—4; 59—4; 8—4; 7182—4.
Ocz por qoi plaig et sopir. 65—5 ; 66—6 (*) ; 67—5 ; 59—4 ; 8—6 ; 7 182— 5 ; 5.
Où douls tens et en bone houre. 8 — 7.
Pensis d'amours vueill retraire. 7222—7; 65—5; 66—7; 67—5; 59-5;
184—7; 1989—3; 8—3; 7182-5.
Pour verdure, ne pour prée^ 7222 — 6; 65 — 5; 66—6; 67 — 6.
Quant bone dame et fine amours prie. 7222 — 5; 65 — 5; 66 — 6; 67 -5;
59—5; 184—5; 7182-5.
Quant define fneiUe et flor. 65—6; 66-5; 67— 5; 59— 5 ; 7182 -5.
Quant fine amours me proie. 7222—7; 65—6; 66—7; 67— 5C); 59—5;
1989—6; 8-60.
Quant flours et glais et verJme. 7222—4; 7613— 4; 65— 5 ; 66—7; 67—5;
59—5 ; 1989—5; 8—5 ; 7182—5.
Quant je voi la noif remise. 7222—6; 65—6; 66—7; 67—5; 59—5; 7 182— 5; 5.
Quant je voi l'erbe reprendre. 65—5; 66—5; 67—5; 59—5; 1989—4; 8 —
5; 7182-5.
Quant la saison dou tens se rascure. 8 — 4.
Quant i'trbe muert. 7222—6; 7613—5; 65—5; 66—6', 67—5; 59—6;
184-6; 1989—4; 8-4; 7182—5.
Quant li tanz raverdoie. 7222—5; 66—6; 184—5.
Quant nois et giaus et froidure remains. 7222—7; 65 — 5; 66 — 7; 67 — 5;
59—5; 184—7; 1989—4; 8—5, 7182—5.
Quant voi la flour botoner. 7222-7; 65— 6; 66—7; 67—5; 8-6; 7l82—
5; 59—5; 184—7.
Quant voi la noif remise ki les oiscllons. 184—6.
I
ANCIENS. / /
Canl Yoi Vauhe don jor venir. 8—5.
Quant voi le tans bel et cler. 722-2--7; 65-3 ; 66— 7; 07— 5; 18i -7;
1989—3; 7182—5.
Qui sert de fause proiere. 65 — 5; 66 — 1; 67 — 5; 59 — 5; 7182 — 5.
Sanz atenie de guerredon. 7222—7 ; 66—7 ; 67—5 ; 59—3 ; 184—7 ; 8—4 ;*) ;
7182—5.
Savez pour coi plaig et souspir. 7222 — 4; 184 — 4.
Sospris d'amors, et plains d'ire. 8 — 4 ; 7182 — 5.
Soupris d'amours et plains d'ire. 7222 — 7; 65 — 5; 66 — 7 ; 67 — 5; 59 — 5.
Tant de soûlas que je ai pour chanter. 7222 — 6," 65 — 5; 66 — 6; 67 — 5;
59—4; 1989—5; 7182—5.
Très grans amors me travaille. 8 — 3.
Tant m'a mené force de seignorage. 7222—7 ; 66—7 ; 67—5 ; 59—6 ; 184—
7; 8— 7; 7182—5.
Tant que fine fiieille et flour. 7613 — 6.
GASÏEBLÉ.
Pour mieus valoir. 7613 — 6.
GAUTIER D'AHGIES.
Aine mais ne fis chançon. 7222—6; 184—6; 8—6.
Au conmencier du douz tens qui repère. 65 — 3.
Au tens gent que raverdoie tote riens. 65 — 4; 67 — 4(').
Autres que je ne sueillfas. 7222—5; 65—5; 67—5; 184—5; 7613—5*.
Bien me quidai de chanter touz jours tenir. 7222 — 6; 184 — 6.
Chançon ferai moût maris. 7222—6; 65—3; 67—4; 184—6.
Contre le tens que voi frémir ces arbres. 65 — 4 (double — 5) ; 66 — 8 ; 67 —
5 0; 59— 50; 7182—5.
De celé me plaig qui me fait languir. 7222—9; 184; 1989—5.
Dusques ci ai touz jours chanté. 7222 — 6; 184 — 665 — 5; 66 — 5.
En grant aventure ai mise. 7222 — 5.
En icel tanz que je voi la fredour. 7222—5 ; 184—5 ; 1989—5.
Hé! Diex tant sunt maiz de vilainnes gens. 7222 — 4; 65—3; 67—3.
Humiliiez et franchise 7222—6; 184—6; 8—5.
J'ai maintes foiz chanté de joie. 7222 — 13; 184.
Je ne me doi plus taire. 7222 — 3.
Jusqu'ici ai toz jors chanté. 1989 — 6; 8 — G.
La douce pensée qui me vieul d'amours. 7222 — 7 ; 184; 8 — 2.
La gent dient pour coi je ne falz chantz. 7222 — 5; 184—6 ; 1989—3; 8—5.
Mainlr-s foiz m'a l'en demandé. 7222—6; 184—6; 1989—4.
78 PONDS
N'est pas :\ soi qui ciinnic. 72'-22— 6; ()5— 5('); 66—6; 6*7— 5(*); 59—5;
1980— 5 ; 8 " 5 (') ; 7 182—5.
Or chant nouvel car longuement nj'a tenu. 65 — 5; 67 — 5.
Quant je voi l'erbe et la facile. 8 — i.
Quant la saison est démise du tens d'esté 67 — 3; 184 — 3.
Quant la saison s'est démise. 7222 — 3 ; 65 — 3; 7364—3.
Quant li tans pcrt sa chaleur. 7222—7; 7613—4; 59—4; 184—7; 1989—
2; 8—5; 65— i(*J; 67—4 (*).
Se j'ai esté lonc tanz hors du pais et tout adès. 7222 — 5.
Une chose ai deJenz mon cuer emprise. 7222 — 4; 184 — 4.
Gx\UTIER DE BREGI.
Quant voi la flor el l'erbe vert. 1989 — 6; 8 — 5.
GAUTIER D'ESPINADS.
A droit se plaint et à droit se garmente. 1989 — 4; 8 — 4.
Amors à qui toz jors serai. 7222 — 1.
Amors et bone volentez. 1989 — 6; 8 — 5.
Aymansfins et vrais. 7222—3; 7613—5; 65—5; 66—5; 67—5; 59—5;
8-5 (*).
Conmcncemeus de douce saison. 7222 — 2; 65 — 4; 66 — 7 (*) ; 67 ; 59 — 4;
1989— 6; 8—5; 7182—5.
Desconforté et de joie parti. 7222 — 3j 7613 — 5; 65 — 5; 66 — 5; 67 — 5;
59—5; 184—1 ; 1989—4; 8—4.
En tôt le mont ne truis point de savoir. 7222 — 3,
J'ai por longue demorée. 1989 — 3 ; 8 — 5.
Jherusalem grant damage me fais. 7222 — 3.
Ne puet lassier fins cuers c'adès ne plaigne, 1989 — 5; 8 — 5.
Oulrecuidiers et ma foie pensée. 7222 — 1 ; 66 — 1 ; 8 — 2.
Parus de dolor, en joie tornées. 8 — 4.
Puisqu'il m'estuet de ma dolor complaindre. 67 — 5.
Qant je voi l'erbe menue poindre. 1989 — 5; 8 — 5.
Quant je voi parla contrée l'erbe, 7222 — 3.
Quant voi fenir yver, 7222 — 3.
Quant voi yver el froidure aparoir. 65 — 5; 66 — 7; 67 — 5; 1989 — 5; 8 — 5.
Se par force de merci ne descent. 66 — 4; 1989 — 4; 8 — 4.
Tôt aulresi con l'aeniant. 65 — 6: (îd — 4; 67 — 6; 1989 — 7; 8 — 5,
Toi.z efforciez aurai chanté. 7222—2; 6 —3; 1989— 5; 8— 4.
ANCIENS. /Vf
GaVARNI GRATELLE
L'autrier, lou premier jor de mai. 8 — G.
GERART DE VALAISIENNE ou YALENCIENNES.
Sire Michiel respondës, un jeu parti vos. 184 — 8 ; 8 — 7.
GERARDIN DE BOULOGNE.
Bone amour m'a à son service mis. 7613 — 6; 66 — 1; 1989 — 5.
GILLES DE BEAUMONT.
Cil cui d'amers a droite remerabrance. 7222 — 5.
GILLES DE VIÉS-MAISONS.
Al entrant del lanz sauvage. 7222 — 4; 184 — 6(*).
Amois m'a si ensengnie. 1989 — 5; 8 — 4.
Chanter m'estuet quar pris m'en est corages. 7222 — 3; 184 — 3 ; 1989 — 5 (*);
7613—5 (•) ; 65—5 (*) ; 67—6 (*) .
Je chant, mes c'est mauves sines, 65 — 5; 67 — 5.
J'oi tôt avant blasme. 65 — 5; 67 — 5.
Ki d'amors ait remenbrence. 8 — 4.
Pluie ne vens, gelée, ne froidure. 7222—4 ; 66—4 f); 67— 4(*) ; 184—4.
Se par chanter me pooie alegier. 7222 — 6.
GILLES LE VINIER.
A ce m'acort que mon chant claim descort. 7222; 184 — 9.
Aler m'estuet là où je trerai painc. 65 — 6 ; 67 — 6; 184 — 6 (*).
Amors ki le me comande, mande. 184 — 5.
Au partir de la froidure dure. 184 — 5.
Beaus m'est prins tans au partir de février, 184 — 6.
Dalés un pré verdoiant trovai deux dames. 184 — 5.
GILLEBERT DE BERNEVILE.
Adès ai esté jolis, bien m'en vaut. 7222 — 5.
Amors je vos requier et pris. 8 — 7,
Amours pour ce que mes chans. 7613 — 4; 65 — 5; 67 — 6; 1989 — 6 (*) ; 8—5.
Amors vostre seignorie. 7222 — 5; 184 — 5 (*).
Au besoii.g voii-on l'ami. 7613—4 ('); 66—4 (*); 67—4; 59—4 ('); 1989— 4(*).
Aiigunes gens iii'oul euquis se j'aini. 7222 — 6; 184—5 (*); 8 — 3 (*).
\n iioviau temps (pic yvers se debrise. GG— 5 (*); 67—^^); 59 — 5 (*) ; 1989 —
4r);8-.".0.
80 FONDS
Comniout qii'amors me ciemaine. 7222—5.
Ciiidoient H loscngicr. 65 — 5; 67 — 5; 1989— -5 (*).
D'aniors me vient li sens. 7222 — 5; 184 — 6.
El besoing voit-on l'aniin. 8 — 6.
Fois et amors et loiauiez. 7222—6; 7613—3 (*); 66—3 (*); 8— 3(*).
Haute chose a en amour. 7613 — 5 (*); 65—5; 66—5 (*); 67— 5 j 8— 3(*).
He las, je sui refusez. 7222—5; 67—5; 59—5 {*) ; 184—5; 8—5.
J'ai fct maint vers de chançon. 65 — 5 (double); 67 — 4; 1989 — 5 (*).
J'ai sovent damois chantcx. 66 — 4 (*) ; 67 — 5; 59 — 5 (') ; 8 — 6.
Jamais ne perdroie ni;iuiere. 7222 — 5.
Je féisse chançons et clians. 7222 — 6; 184 — 6.
Je n'eusse jà chante nul jor. 7222 — 6; 184 — 6.
Joliement me doi ch mter puisque fine amours. 184 — 5.
Jolivetez de cuer et remembrance. 7222—5.
Li joli ])ensé que j'ai. 7222 — 6.
Merci, amors, car j'ai vers vos mespris. 67' — 6.
Ouques d'amours n'oi nulle si grief painne. 7613 — 5 (*); 66 — 5 (*); 67 — 6;
59—5 (*).
Onques mais si esbabiz ne chantai. 7222 — 6; 184 — 6.
Peîxsis désirant d'amours. 7613 — 4.
Puis qu'amors se veut en moi herbergîer. 7222 — 5; 184 — 6.
Tant me plaît à e.slre amis ma dame. 66 — 5 (*) ; 67 — 6 ; 59 — 4 (').
Thumas Herier partie aitrovée. 184 — 8; 7363 (*).
GOBIN DE RAINS.
Ou soloit ça en arrière amer. 67 — 5.
Por le tens qui verdoie. 65 — 5; 66 — 5; 67 — 5; 1989 — 5.
GODEFROI OE CHASTELON.
MoU ai esté Ioniens en espérance. 1989 — 5; 8 — 5.
GONTIER DE SOIGNIES.
A la joie des oiseaus ke refraignent. 184 — 7.
Bel m'est quant voi naistre le fruit. 184 — 7.
Chanter m'estuet de recomens. 184 — 6.
Conbien que j'aie dcmoré fors de ma douce. 65 — 5; 67' — 5; 7222 — 1 (*);
7364—4 (*).
Dolereusement commence qui chanter veut. 7222 — 6; 184 — 6.
Douce amors ki m'aialeute. 184 — 4.
El mois d'esté que li lens ra.soage, 67 — 5.
ANCIENS. 81
Je n'empiiis mon cuer blasmer. 184 — 7.
I^ flors novelle ki resplaut. 184 — 8.
L'an quant voi esclaircir le tans. 18 i — 6.
L'an ke la froidors s'eslonge, 184 — 6.
L'an ke la saisons s'agense. 184 — 6.
L'an ke li buisson sèchent ens la haie. 184 — 7.
L'an que li dous chans retentist. 184 — 6.
Li tans noveaus et la douçors. 184 — 6.
Li tans qui foille et flor destruit. 184 — 6.
Li xours comence xourdemcnt. 8 — 5.
Merci amors or ai mestiers. 65 — 2 ; 67 — 2.
Quant j'oi el bruei desous le fuell. 184 — 7.
Quant j'oi tentir et bas et haut. 7222—6; 184—6.
Quant li beaus tans à nous repaire. 184 — 5.
Quant li tans tome à verdure. 66 — 8; 8- — 5.
Quant oi tentir et bas et haut. 66 — 8î 67 — 5.
Se li oisiel baisent lor chant. 184 — 7.
Soffers me sui de chanter. 184 — 8.
Tant ai mon chant entre laissié. 7222 — 6; 184 — 6; 8 — 7.
Uns maus k'ainc mais ne senti. 184 — 3.
GUILLAUME LE VINIER.
Amours grassi si me le del outrage. 7222 — 6; 184 — 6.
Amours vostre serf et voslre hom. 7222 — 6; 184 — 6.
Bien doit chanter la gai chançon. 7222—6; 7613 — 5; 184 — 3.
Bone amour, cruel manaie. 7222 — 6; 184 — 6.
Chanson renvoisie ne puet nus trover. 7222 — 5; 66 — 1 ; 184 — 5.
Dame des cius, moût est vos douz. 7222 — 5 ; 184 — 5.
De bien amer croist sens et courtoisie. 7222 — 7 ; 184 — 7
Encor n'est raison que ma joie. 7222 — 5; 66 — 2; 184 — 5.
En mi mai quant s'est la saison partie. 7222 — 5.
En tous tans se doit fins cuers. 7222 — 6 ; 184 — 6.
Espris d'ire et d'amour. 7222 — 6; 184 — 4.
Flours ne glas ne vois. 7222—6; 184—5 ; 8—6.
Frère qui fait mieaz à proisier. 7222—8; 184—8; 8—5 ; 7613—5 (*).
Glorieuse virge pucele ki Dieu fustes mère. 184—7.
Ire d'amours et doutance. 7222—4; 184—4.
Je me chevauchai pensis. 7222 — 7.
La fiour dyver seur la blanche. 7222—6; 181—6; 1989—4.
Le premier jour de mai. 7222—6; 184—6; 1989—4.
vj. 6
82 roNDS
I,i louseifïnoles avrilloiiz. 7222 — 3; 7364 — 3,
Merveilles est que toz jors woil chanter. 65—4 ; 07 — 5
Moiues ne vous anuit pas. 7222 — 5.
Moût a mon cuer esjoï li louseignolz. 7222 — 3; 184 — 3.
Quant ces moissons sont cueilliées. 67 — 5.
Qui merci crie, merci doit avoir. 7222 — 4; 7613 «4; 184 — 4.
Qui que voie eu amor fauidre. 7222 — 7 ; 184 — 7.
Se chans ne descors. 7222—5; 184 — 4.
Sire frère faites mun jugement. 7222—5; 7613—5; 184—5.
S'onques chanters m'eusl aidié. 7222 — 4; 184 — 4.
Tel fois chante li jougleres. 7222—0 ; 184—6 ; 8—6.
Thomas je vous vueiU demander. 7222—3; 7613—3; Ï84— 3 ; 8—3.
Voloirs de faire chançon. 7222—5 ; 184—5; 8—3 (*).
GUILLAUME VEAU.
J'ai aimé tresloiit mon vivant. 67 — 6.
GUI DE PONCIAUS.
Or vient esteis ke retenlist la brueîle, 8 — 7.
GUIOT DE BRUNO!.
Quant li noveaux ten» d'esté se part. 6G — 2; 8—3.
GUIOT DÉ DIJON.
A mors m'ont si enseigné. 7222 — 5.
Bien doi chanter quant fine amors m'ensaigne. 8 — 6.
Chanteir me fait cornant ke me destraingne. 8 — 5.
Chanteir m'estuet por la plus belle, 8 — 3.
De moi dolereus vos chant. 7222 — 4; 184 — 4 {').
Desoremai» est raison. 7222—2; 7613—3; 66— 2('); 59—3; 1989—4;
8-5 C).
Helas ! qu'ai forfait à la gent. 7222—4; 184—4; 8—7.
Joie ne guerredons d'amors. 7222 — 5; 184 — 5 (*) ; 65 — 5 (*); 67 — 5 (*).
Li dour tans uoviaus qui revient. 7222 — 4 ; 184 — 4.
Penser ne doit vilenie cuers. 7222—3 ; 65—4 (*) ; 67—4 (') ; 184—3 (').
Quant je voi pluz félons rire. 7222 — 5; 184 — 5.
Quant li dous estez décline, que voi. 7222 — 6; 184 — 0 ('); 8^=-5(*).
GUIO'I' DE PROVINS.
Contre le novcl tens que florissenî. 19S0 — 7 ; 8 — 0 (*).
ANCIENS. 83
Ma joie prcmeraine. 1989 — G; 8 — .">.
Molt aurai loue tans deiuoré, 1989 — 5 ; 8 — 5.
Molt me niervoil de ma dame et de moi. 1989 — 5; 8 — 5.
Très boue amer ki en joie me tient. 8 — 5.
HUBERT CHàUCESEL.
Chanter voudrai d'amours. 7613 — 5.
Fins cuers en amours vivans, 184 — 6.
Quant voi le dous temps aparoir. 7613 — 5.
Vu chaut uovel vaurai faire chanter. 184 — 5.
HUE DE LA FERTÉ.
Or somes à ce venu, 7222 — 5 ; 184 — 6.
Je chaniaissc voleniiers liement. 7222 — 6; 184—6.
En talent ai que je die. 7222 — 4; 184 — 5.
HUE DE SAINT-QUENTIN.
Jérusalem se plaint et li pais. 184 — 4; 8 — 4.
HUE D'OISY.
En l'an que clievalier sont abaubi. 7222 — 8; 184—8.
Maugré tous sainz. 7222—3 ; 184 — 3.
Robert, or me conseilliez. 7613 — 6.
HUGUES DE BREGI.
Aussi corn cil qui cuevre. 7222—6; 184—6; 1989—7; 8—7.
Encor ferai une chanson perdue, 7222 — 5; 7613 — 5; 65 — 4;66— 6;'67 —
5; 184—5; 1989—6 (double) ; 8—6.
Lonc tans ai servi. 7222—3; 184—3; 1989—1; 8—51*).
Nus hom ne set d'araor, 7222; 7613—6; 65—5; 66—6; 67—5; 59—4;
184— 7; 8— 60; 198.
Quant voi le tens félon rasougier. 66 — 5; 67 — 5; 8—5.
S'onques nus hom pour dure départie. 7222; 7613 — 5; 65^5 [*}; 66 — 5;
59—5 ; 184 -6 ; 1989—4 ; 8—4 (*) .
HUITACE DE FONTAINES.
Hier main quant je chevauchoie. 65 — 5.
JACQUEMES DE LA VENTE.
Ma chanson n'est pas jolie. 8 — 6.
0.
84 . FONDS
CliaiUcir vciil por Gi»ç anior. 8 — (J.
JACQUES D'AMIENS.
Biaus Colins Muses je me plainj;. 8 — 7.
Chantcir ni'esluet quant contesse m'en prie. 8 — G.
Hareu! d'à mors plaindre en chantant. 8 — 5.
Ge m'en aloic ier matin. 8 — 7.
Per maintes fois m'est venu en talent. 8 — G.
Sospris d'amors fins cuers ne se puet taire. 8 — 5.
JACQUES DE CAMBRAY.
Amors etjolieleis. 8 — 2.
Eier niatinet deleis un vert boisson. 8 — 5.
Grant talent ai k'à chanteir me retraie. 8 — 3.
Haute Dame com rose et lis. 8 — 5.
Kant je plus pens à comencier chanson. 8 — 3.
Loeir m'estuet la roïne Marie. 8 — 3.
Meire douce créature où li fils Deu. 8 — 3.
N'est pais cortois, ains est fols, 8 — 2.
O dame ke Deu portais. 8 — 2.
Or m'est bel dou tens d'avri. 8 — 5.
Heirowange novelle dirai. 8 — 3.
JACQUES DE CHISON.
Contre la froidor m'est talent repris. 7222 — 3 ; 65—3; 67 — 3 (*) ; 59—3.
Li tans d'esté ne la bêle saisons. 7222 — 2.
Nouvele amours qui m'est el cuer entrée. 7222 — (coupée) ; 7613 — 5 ; 65 — 5 ;
66—5; 67—5; 184—5 (*); 1989—3; 8—5.
Quant foille vers et flors naist. 7222 — 5.
Quant la saison del douz tans se repaire. 7222 — 4.
Quant la sesons est passée d'esté. 65 — 5; 6J — 5; 67—5; 184—5; 1989—2.
Quant la saisons est près. 7222 — 6.
Quant l'aube espine florist. 7222 — (coupée) ; 65 — 5; 67 — 5; 59 — 4; 184 — 3;
1989—2.
Quant recommence et revient. 7222 — 2.
Qant li rosignor c'escrieke mais. 1989 — A; 8 — 5.
JACQUES DE DAMPIERE.
Cors de si gentil faiture. 7613 — 4.
D'amours naist fruis vertnens. 7613 — 6.
ANCIENS. 8Ô
JACQUES DE HESDIN.
Je cbîiate comme dcsvcz. 65 — 4; 67 — 4.
JACQUES D'OSTUN.
Bcle et sage et simple. 65 — 5; 67 — 5.
JACQUES LE VINIER.
Loîaus amors qui en moi maint. 7222 — 6; 184 — 6.
De loial amor jolie. 7222 — 6; 184 — 6.
Je sui chil qui tos jor foloie. 184 — 6.
JEHAN ....
Oncques ne fui sans amours. 7613 — -5; 67 — 5 (*) ; 59 — 5.
Respondez , Colart li Changierres. 7613 — 6.
Robert j'ains dame jolie. 7613 — 6.
Sandras pour ce que vous voi, 7613 — 6.
JEHAN BILLEBAULT.
La bêle que tant désir. 67 — 5.
JEHAN BODEL.
Contre le dons tans novel. 7222 — 4; 184 — 4 (*),
Entre le bois et le plaine trovai. 7222 — 2 ; 184 — 2.
Hui main me chevaucbai. 7222 — 5.
L'autre jor lez un boschel. 7222— (coupe'e); 184 — 3.
Lés un pin verdoiant. 7222 — 6> 184 — 5.
JEAN D'AUXERRE.
Por Ion lens ki verdoie. 8—5.
JEHAN DE LOUVOIS.
Ghanz ne me vient de verdure. 7222—4; 1989 — 5.
JEHAN DE MEZONS.
Je ne cuit pas qu'en amors traïson. 67—5.
JEHAN DE NEUVILLE.
D'amors me plaig ne sai à cui. 7222 — 4; 1989—5; 8 — 5 (*).
Gautier de Forracseles. 7222 — 5.
La douçor d'esté est bêle. 7222 — 2.
86 FONDS
L*an que la froidure faut. 7222—3.
L'aulrier par un matinet devaic aler à Cinon. 184 — 5.
L'auirier par un mafinet erroie en l'ost, 7222 — 6.
Li douz tans de pascor m'a guéri. 7222 — 4.
Moût ai este longemant que sanz ochoison. 7222 — 5.
Moul m'abelist li chanz des oiseillons. 66 — 6.
Puis qu'ensi l'ai entrepris. 7222 — 7.
Quant li boschages retentist del chant. 7222—4; 65 — 5; 67 — 5; 1989 — 3;
8-50.
JEHAN DE RENTY.
Amers par sa cortoisie m'a un mignot. 184—3.
J'ai grant piecha délaie le chanter. 184 — 6.
Jehan Bcrtel un chevalier sai. 184 — 3.
Je m'esmerveille forment quel talent. 184 — 5.
Ki n'averoil bone amour fait. 184 — 6.
L'autrier errai m'ambléure. 184 — 7.
Li rousignolés jolis kej'oil chanter. 184— (5.
N'est pas sages qui emprent à amer. 184—5.
Onkes ne seuc chançon furnir. 184 — 6.
Plus ke onkes mais ne suel. 184— 5.
Se che n'estoit pour ma dame honerer. 184 — 5.
Se loiautés a en amour pooir. 184 — 5.
JEHAN D'ESQUIRY.
Jolivelé et bone amer m'ensaigne. 65 — 4; 67 — 5; 184 — G.
JEHAN DE TOURNAT.
Colart respondez mie sanz larejier. 7613 — 5.
JEHAN DE TRIE.
Li Ions cotisirs et la granz volentez. 7222 — 4; 184 — 4.
JEHAN ERARD.
Al tans novel que cest oisel. 7222 — 6.
Amorsdontje me cuidoie. 7222 — 2; 184 — 5.
Au len pascor l'autrier un jor. 65—5 ; 67 — 5; 184 — 6.
Bone amors qui son repaire fait. 66 — 5; 67 — 5.
Delez un bois vcrdoiant trouvai. 67 — 5.
Dehors Lonc pré el bosquet. 65 — 5; 67 — 5
De legier l'entrepris amor. 7222 — 6; 184—6.
ANCIEN^. S7
De pascoiir iiii jor crroic. 18 i — 4.
Kl mois de mai par tin matin. 65 — 5; 07 — 5. *
Kncoir sni cil kl à merchi s'aient, 18 i — 6.
Hardis sni en l'acointance. 7222 — 5; 184—4.
Je ne cuidai mes chanter. 66 — 5 ; 67 — 6.
Je ne me sai mes en quel guise. 67 — 5.
L'autre ier chevauchai mon chemin. 7222 — 3.
L'autrier par une valée. 7222 — 1; 184 — 1.
L'aulrier une paslorele trovai. 7222 — 4.
Les le brneill d'un vert fueill. 7222—3.
Mes cuers n'est mie à moi. 184 — 1.
Nus chaniers mais le mien cuer. 184 — 6.
Pastorel les un hoschel. 7222 — 5.
Piecha c'en disl par mauvais oir. 184—1.
Pré ne vergié ne boschage. 7222 — 7 ; 184 — 7,
JEHAN FRUMEAU.
De loiel amor vueill chanter. 7222 — 5.
Ma hone fois et ma loiaus pensée. 7222 — 6 ; 67—6.
Onrjues ne chantai faintement. 7222 — 6.
JEAN LE CHARPENTIER, D'AïlBAS.
Amours est une merveille. 7613 — 5; 66 — 2; 8 — 3.
JEHAN LE CUNELIER.
Anuis et désespérance m'ont fait, 7613 — 5 ; 66 — 2; 59 — 5
Pour la meillor c'onques formast nature. 66 — 5; 67 — 6.
JEHAN LE TABOUREUR, DE METZ.
Chans ne chansons ne riens ke soit. 1989 — 3 ; 8 — 5.
JEHAN LE TAINTURIER.
Ma dame en oui Deus aet mes. 8 — 6.
JEHAN L'ORGUENEUR.
Au tens que voi la froidure et gelée. 65 — 5 ; 67 — 6.
JEHANNOT PAON, DE PARIS.
Se félon etlosengicr ont parlé seur mi, 7613 — 3 ; 65 — 5 ; 67 — 5.
JOFFllOI DE BARALES.
A nul home n*avient. 7222 — 7.
88 FONDS
Cliaiironctc pour proier va là. 7222—3.
Sire Aimeris preindeis un jeu partis. 8 — 6.
JOSCELIN DE BRUGES.
li'autrier pastoure séoit lonc un bouxon. 8 — 7,
Or chanterai com hom desespereis. 8 — 2.
Quant j'o chanteir l'aluete. 8 — 8.
JOSCELIN DE DIJON.
Al entréedoudouzconmenccmenl. 7222— 6; 184— 6; 1989— 6; 8—6.
Par une matinée en mai. 7222—5; 184—5; 1989—6; 8—6.
LAMBERT FERRIS.
Amours qui m'a du tout en sa baillie. 66 — 6; 67 — 6.
Li très douz tans ne la saisons novele. 66 — 5 ; 67 — 6.
LAMBERT LWVEUGLE.
Lautrier quant jors fu esclarcis. 7222 — 5.
MAHIEU DE GANT, le Juif ou le Clerc.
De faire chançon envoisie. 7222 — 6; 184 — 6.
Je serf amors à mon pooir. 7222 — 6,* 184—6.
Mahieu de Gant respondés. 66 — 4; 67 — 4; 8 — 8.
Mahieu jupiés se une dame amoie. 66 — 6; 67 — 7.
Onques de chant en ma vie. 67 — 6.
Par grant franchise me convient chanter. 7222 — 6; 66 — 9; 67 — 5; 184 — 7;
1989— 5; 8—7.
Por autrui movrai mou chant. 7222 — 4; 184 — 4.
MAROIE DE DREGNAN, de Lille.
Moût m'abelist quant je voi revenir. 7222 — 1; 184 — 1,
MARTIN LE BEGUIN, de Cambray.
J'ai trouvé et prouvé mon cuer. 67 — .
Loiauls désirs et pensée jolie. 8 — 5.
Pour demeurer en amours. 7613 — 6; GG — 1 ; 59 — 5; 8 — 3.
LE MOINE DE SAINT DENIS.
Amors m'a asise rente, 7222—4; 184—4.
D'amors me doi sovenir. 7222—3 ; 184 — 1.
En «on Dieu c'est U la^e. 7222—1 ; 184—1.
ANCIENS. 89
MONIOT D'ARRÂS.
Al entrant de la saison que flourissent. 7222—2 ; 184 — 2.
A ma dame ai pris congié. 7222—4 ; 7613— 4; 65— 3; 66— 4; 67— 3; 184—4.
Aniors mi fait rcnvoisier et chanter. 184 — 6.
Amours n'est pas que con die. 7222—5; 67—5, .59—4; 184—5; 8—5.
Amors s'onques en ma vie fis riens. 65 — 4î 67 — 4; 59 — 4,
Bone amour sanz trecherie. 7222 — 5; 65 — 5; 67 — 5; 59 — 5; 184 — 5;
1989—6; 8—5.
Ce fu en mai au douz lens gai. 65 — 5; 67 — 5; 59 — 5.
Chanronete a un chant legier. 7222 — 3; 184 — 3,
Dame ainz que je voise en ma contrée. 7222 — 4; 184 — 5.
De jolis cuer en amoreuse chançoneie. 65 — 5; 67 — 5; 59 — 5; 184—4 ( );
1989—7; 8-4 (*).
Encore a si grant poissance. 7222—6; 66—4; 59—4; 184r— 6; 8—4;
7 182—4 ; 65—4 (*) ; 67—4 (')• .
Li dous termines m'agrée. 7222—6; 7613—6; 67—5; 65—5; 184—6;
1989—4.
Mi dous penser et mi dous souvenir. 7613 — 5.
Ne me donne pas talent de chanter. 7613—3; 66—3; 184—8; 1989—4;
8—4.
Nus n'a joie ne soulaz. 7222—5; 7613—3; 65—5; 67—5; 59—4, 184—3;
8—5.
Phisaimquejenesoloie. 7222—6; 184— 6; 8— 6 (').
Quant voi les prés flourjr. 7222 — 4; 184—5.
S'amours n'est pas que c'om die. 7613 — 5.
MONIOT DE PARIS.
A une ajornée chevauchai l'autrier. 65 — 5; 67 — 5.
Au nouviau tens que nesl la violcte. 65—3; 67 — 3; 1989 — 3.
Je chevauchoie l'aulrier sor la rive. 65 — 5; 67 — 5.
L'autrier par un malinet un jor de l'autre. 67 — 4.
Li tens «|iji raverdoie. 65 — 5 ; 67 — 5.
Loue tens ai mon tens usé. 65 — 5 ; 66 — 5 ; 67 — 5.
Por mon cuer reléecier vneil. 67 — 4.
Quani je oi chanier l'aloete. 65 — 5; 67 — 3.
Qui veult amours maintenir. 7613 — 3; 65 — 5; 67—5.
MUSE EN BORSE.
Fine amors m'aprcnt à chanter. 1989 — 3; 8 — 5.
Le tens d'esté et mais et violette. 1989—5; 8 — 4.
90 FONliS
OEDE DE LA CORROIERIE.
(.Ihançnn ferai par grant désespérance. 67—5.
Uesconforlez corn cil qui est sanz joie. 67 — .
Ma derrenicre vueel fere en chantant. 67 — 5.
Monlt a longuement fet grant consievrance. 67 — 3.
Tôt soit mes cuers en grant désespérance. 63 — 4; 67 — 5.
OUDART DE LACHENI.
Amers et déduis et joie. 7222—6; 184-6 (*).
Flors qui s'espent et foille qui verdoie. 7222—6; 67—5; 184—7; 8—7.
Moult m'ennuie et doit desplere. 65 — 5.
PASTOUREL LE BESTOURNÉ.
An mai a douls tens novel. 8 — 7.
PERRIN D'ANGEGOURT.
Amours dous senz et cortoisie. 66 — 5 ; 67 — 5; 59 — 5.
Au tens nouvel que cil oisel. 67 — 5; 59 — 5.
Biau m'est du tamps de gain. 7613 — 5; 67 — 5; 59 — 5.
Bonc amor conseillie35 moi par reson. 65 — 6; 67 — 5; 59 — 5.
Chançon vueil fere de moi et de ma manière. 65 — 5; 67 — 5; 59 — 5; 8 — 5 (*).
Haute espérance garnie d'anior. 67 — 5; 59 — 4.
Hélas ! or ai-ge trop dure vivre. 67 — 6; 59 — 5.
Honcur et bone aventure ait celé. 65 — 6; 67 — 5; 59—5.
llferoit trop bon mourir 7613—5; 65-5; 66-5; 67—6; 59—5; 1989 —
3; 8—5.
Il ne me chaut d'esté ne de rousée. 7613 — 5; 67 — 5; 59 — 5; 1989 — 4; 8 — 5;
198.
J'ai un joli souvenir qui en moi maint, 7613 — 5; 66— 6; 67 — 6; 59 — 5;
8—6; 198.
James ne cuidai avoir talant. 7613 — 5; 65—5 ; 67 — 5; 59 — 4.
Je ne chant pas pour verdour. 7613 — 5; 67 — 5; 59 — 5; 198.
Je ne sui pas esbaliis pour iver. 7613—5; 59 — 5; 8 — 5.
Li jolis mais ne la flor. 7613—5; 66— 5; 67— 5; 1989—2; 8—5; 198.
Lors quant je voi le buisson en verdure. 7613 — 5; 66 — 1; 67 — 5 ; 59 — 4.
Mais ne avris ne prins tens. 8 — 6.
Onques por esloingnement ne mis. 66 — 5 ; 67 — 5; 59 — 5.
On voit souvent en chantant. 7613 — 5; 66 — 5; 67' — 5; 59 — 5.
Quaut je voi l'erbe amatir. 66 — 4; 67 — 4; 59 — 3.
Quant li beax estez repaire. 66—5 ; 67—5.
ANCIENS. 91
Quaut libiax estez revient, d'erbe. 67 — 5; 59 — 4.
Quant li centenis s'escric que février. 7613 — 5; 65—5; 67—5; 59 -5.
Quant partis sui de Proiivence. 7G13— 6; 67 — 6; 59 — 5«
Quant voi en la fin d'estey. 66 — 5; 67 — 5; 59—5.
Quant voi le félon tens finey. 66—6; 76]3— 5; 67—6; 59—5.
Quens d'Ànjo prenez de ce jeu partie. 59—5.
PIERRE DE BELMARCAIS.
Douce dame ce soit sanz nul nomer. 7222—4;; 184-4.
PIERRE DE CORBÎE.
Dame ne vous doit desplaire. 7222 — 3; 184 — 3.
En aventure ai chanté. 7222—6 ; 66-6; 184—6 ; 1989-3 ; 8—5 (*)•
Eshaliiz en lonc voiage. 7222—6; 184—6.
Li mounier du mariage. 7222 — ; 184 — 3.
Par un ajournant trouvai. 7222 — 3 ; 184 — 3.
Pensis con fins amourous. 7222 — 14; 184 — 8.
PIERRE DE CRAON.
Fine amonrs claimme en moi par hiretage. 7222—5; 7613 — 3; 65 — 6;
66—3 ; 67—5 (*) ; 1989 -5 (*) ; 8-6 ('),
PIERRE DE GANT.
Ausi com l'unicorne. 8 — 5.
PIERREQUIN DE LA GOUPELE.
A mon pooirai .serv! ma dame. 7222 — 6; 184 — 6.
Ghauçon fas non \t»s vilainne. 7222 — 5 ; 184 — 6.
J'aim la niillor ke soit en vie. 8 — 5.
Je chant en aventure. 7222—6; 184—6; 8—6.
Quant li tans jolis revient. 7222 — 6; 184 — 6.
Quant yvers et frois départ. 7222 — 6; 184 — 6.
PIERRE DE MOLTNS.
Chanter me fait ce dont je criens morir. 7222 — 7; 66—6 (*); 67 — 5(*);
.59— i; 184—7; 1989-6; 8—5.
Fine amours et bone espérance. 7222 — 5; 7613 — 5; 65—5 (*) ; 66—5; 67 —
5 (•); 59-5; 1989—5; 8—5 (*); 7182—5.
Quant foillissent li boscagcs. 7222— (coupée) ; 66—6; 184—7; 8— 5 (*) ;
65-5 (*).
Tant sai d'amours que cil qui pluz l'emprant. 7222 — 7; 7613 — 6; 66 — 7;
184—7: 8—7 ; 65—2 (*) ; 67—2 (*).
92 FO.NDS
LE PRINCE DE LA MORÉE.
Au novel tans quant je vois l'anuiance, 7222 — 1.
Loiaux araours qui m'alume. 7222 — (coupée),
PIERRE LE BORGNE, de Lille.
Li louseignolz que j'oi chanter. 7222—5; 65—5; 67—5 ; 184—6; 1989—6. j
QUESNE DE BETHUNE. j
Ain ! amours cora dure départie. 7222—6 ; 66—6 ; 184—6 ; 8—7. j
Amis Bertrans, dites-moy le millor. 8 — 6.
Au coniancier de ma nouvelle amour. 7613 — 6; 65 — 5; 66—5 (*) ; 67 — 5 (*) ;
184— 6(*); 1989—6.
Au point d'y ver. 7222 — (coupée).
Bêle douce dame chiere. 7222—2; 184—2.
Bien me déusse targier. 7222—5 ; 66—6 ; 67 — 5; 184 — 5.
C'est raige et derverie et destrese. 184 — 5.
Chançon legiere à entendre ferai. 7613 — 7; 184 — 7.
Dex est assis en son. 7222 — (coupée).
Hé! amours con dure départie. 7613 — 5; 59 — 5.
L'autre ier avint en cel autre pais. 7222—6; 66—5; 184—6; 1989—5;
8—6.
L'autrier un jour après la SaintDenise. 7222—3; 184—3; 1989—4; 8—4.
Moût me semont amours. 7222 — 3; 184—3.
Se rage et derverie. 7222 — 5. .
Si voiremanl con celé don je chant. 1989 — 5 ; 8 — 5.
Tant ai amé c'or me convient. 7222—3; 184—3; 8—4.
RAOUL DE BEAUVAIS.
Au dieu d'amours ai requis un don. 7613 — 5; 65 — 5,
Delez un pré verdoiant. 65 — 5; 67 — 5 (*).
Puisque d'amors m'estuet chanter. 65 — 3; 67 — 3 (*).
Quant la seson renouvelé d'aoust. 67 — 5.
Quant li douz tens renouvelé d'avril. 65 — 3.
Remenbrance de boue amor. 65-^5; 67 — 5,
RAOUL DE FERRIERES.
Encor m'estuet-il chanter. 7222—5; 184 — 5; 8 — 5.
J'ai oublié painnes travauz. 7222—6; 66— i; 59—6; 8—5 (*) ; 7182—5
Je sui du tout à tinc amor. 67 — 5.
L'eu ne puot pas à dui seigneurs servir. 65 — 3; 67 — 3.
ANCIF.NS. 9)
Par force rliant com c^hahi/. 7222 — G; ()5 — 4; 67 — 5 ; 184 — 6.
Quanti! ne pert fueille ne flou r s. 7222 — 6; 8 — 5.
Quant je voi les vergiers florir. 7222 — 6.
Quant liloiiseienolz jolis. 7222—4; 66—4; 59—5; 184—5; 1989-4; 8—
5 0; 65-5 0.
Quant yvers a tel poissance. 7222 — 6.
Se j'ai citante, ce poise moi. 7222 — 4 ; 8 — 4.
Si sui du tout à fine anaour. 7222 — 5; 65 — 6; 184 — 6; 8 — 6.
Une haute amor qui m'esprent. 65 — 4; 67 — 4.
RAOUL DE SOISSONS.
Chançon m'estuet et fere. 7222— 4 (coupée) ; 7613— 4; 65—5; 67^ — 5;
184—5; 1989—6.
E coens d'Anjo on dist" par felonnie. 8 — 6.
Quant je voi et fueille et flor color muer. 65 — 5 ; 67 — 5 (*)• 59 — 4 ; 1989 —
3; 8—5 0.
Quant voi la glaje meure. 7613—5; 65— 5; 67— 5 (*); 59—6 ; 1989—6;
8—5 0; 198—5.
Rois de Navare, sires de Vertu. 7222— 7; 65— 6; 67—60 ; 59—5; 184—7;
7613—6 O ; 1989—1 ; 8—4.
REGNIER DE QUARIGNON.
Ândrius Douche dui compaignons. 7613 — 6.
Jehan liquiex a mendre vie. 7613 — 6.
M« RENAS.
Pour lou pueple resconforteis. 8 — 8.
RICHARD DE FOURNIYAL.
Aius ne vi grand hardement. 7222 — 5 ; 184 — 5 ; 8—5.
Ce fu l'autrier en un autre païs. 65 — 5; 67 — 5.
Chascun qui de bien amer cuide. 65 — 5 ; 66 — 6 ; 67 — 6.
De chanter m'est pris corage. 65 — 5j 67 — 5 (*) ; 59 — 5.
Gente m'est la saisons d'esté. 7222 — 6; 184 — 7.
Puisqu'il m'estuet de ma dolour chanter. 7222—5; 7613 — 8; 66 — 6 (*);
184-6.
Quant chante oisiaus tant seri. 7222 — 5; 184 — 5.
Quant chiet le fuaille ou l'arbroie. 7222—8; 184 — 7.
Tcus s'entremet de giiarder. 7222—5; 7613—3; 184—5; 8—5.
gr-i lONiis
RICHARD DE SEMILLY.
Cliançon ferai plain d'ire et de pensée. 6C— 5; G7— 5; 59—5.
J'aim la plus sade riens. 65 — 7.
Je chevauchai l'autrier la maliiiee. 65 — 5; 66 — 5; 67 — 5; 59 — 5.
L'autrier chevauchoie de lez Paris.. 65—4; 67 — 5; 59 — 4.
L'autrier tôt seul chevauchoie mon chemin. 65 — 5; 66 — 6; 67 — 6; 59—5.
Mult ai chanté, riens ne m'i puet valoir. 65 — 5; 67 — 5; 59-4.
Nos veniom l'autrier de joer. 65 — 7.
Par amors ferai ehançon. 65 — 5 ; 67 — 5 ; 59 — 5.
Quant la saison renouvelé, que fi doQz. 65—5; 67 — 6; 59 — 5.
kOBERï DE BLOIS.
Merveil moi que chanter puis. — 65 — 5 ; 67 — 5.
Par trop celer mon corage. 65 — 3; 67 — 3; 8—5.
Puis que me sui de chanter entremis. 65 — 4; 67 — 4.
ROBERT t)E LA PIERRE.
Celé qui j'aim veut que je chant. 7222 — 6.
Hé! amors je fui norris. 7222-6; 7613—5; 67—5 (*); 1989—4.
J'ai chanté moût Uement. 7222—6.
Je chaulai de ma dolor. 7222—6.
ROBERT DU CHASTËL , d'Arras.
Amours qui moiit m'i guerroie. 66 — 5 ; 67 — 6.
Pour ce se j'aing et je ne sui amez. 7613 — 6.
Se j'ai chanté sans guerredon. 7613—5; 66—6; 67—6; 59—5; 1989—3;
8—6; 198-5.
ROBERT MAUVOISIN.
Au lens d'esté que voi vergier florir. 65—4; 67 — 5.
Qui d'amers a remembrance 65—4; 66—3; 184—6; 1989—4.
ROGER D'ANDELtS.
Japorce se d'amer me dueill. 7222—5; 66—6; 184—5.
Par quel forfait ne par quele ochoison. 7222 — 5; 65— 4 (*); 66 — 5; 59 — i;
184—5; 1989-4; 7613— 4 0; 8—6 (*).
ROGERET DE CAWBRAY.
Nouvele amor qui si m'agrée. 65 — 5; 67 — 5.
ANCIENS. 9f)
LE ROI D'ARRAGON.
Bien vos pairt, Audreus, ne laissiés mie, 8 — 4.
LE ROI DE NAVARRE.
Amors me fait comiuencier une chançon. 7222 — 4; 66 — 5; 67 — 5 ; 59 — 5 ;
184—5; 8—5; 198.
A enviz sent mal qui ne l'a apris. 66 — 6; 59 — 6 ; 184 — 6.
Ausi corn unicorne sui. 8 — ; I84 — 6.
Autansplainde félonie. 7222—6; 7613-5; 66—6; 59—6; 184—6.
Baudouin il sont dui amant. 7222—8; 66 — 8; 184—8.
Bien me cuidoie partir d'amors. 7222— 6; 66 — 7; 184 — 6.
Bons rois Thiebaus sire conseilliez moi. 7222 — 5; 66 — 8; 67—6; 59—5;
184—8.
Chançon ferai que talenz m'en est pris, de la, etc. 7222 — 6; 7613 — 4; 66 — 6;
67—6; 59—6; 184-6; 198— 6.
Chanter m'estuet que ne m'en puis tenir. 7222—6 ; 7613—6 ; 59—6; 184—
7; 198—6.
Commencerai à fere un lai. 7222; 66; 59; 184.
Contre le tans qui devise yver. 7222 — 6; 66—6; 67—6; 59—6 ; 184 — 6;
198-6.
Costume est bien quant l'en tient un prison. 7222 — 6; 7613 — 6; 65 — 4;
66—4; 67—4; 59—4; 8—6; 198—6.
Cuens je vos part un geu. 7222—6; 66—6; 59—6; 184—6.
Dame cist vostre fins amis. 7222—5 ; 66—5 ; 67—5 ; 59—5 ; 198.
Dame d'amors est li uiax que je trai. 7222 — 6.
Dame einsi est que m'en convient aler, 7222—6; 65—4; 66—6; 59—4;
184-6; 198—6.
Dame, 11 vostres fins amis. 184 — 4.
Dame l'en dit que l'en muert bien de joie. 7222 — 6 ; 66 — 6; 67 — 8 ; 59—5;
184—6; 198—6.
Dame merci une rien vos dcmant. 7222 — 6; 66—6; 59—6; 184— 6; 8— 6;
198—6.
De chanter ne me puis tenir de la très belle. 7222 — 6; 66—6; 59 — 5; 184 —
6; 198—6.
De fine araor vient science et bonté. 7222—6; 7613—5; 65— 5; 66— 6;
67—5; 59—5; 184-6; 1989— 5; 8— 4.
De grant joie me sui toz esméuz. 7222—6; 7613—4; 66—6; 259—6;
184—6; 198.
De grant travail et de petit exploit. 66— 6; 59—5; 184—6; 108 G.
96 FONDS
De ma dame souvenir fait air.ors. 7222— î3; G6--G; 66—7; 59—5; 184—6;
198—6.
De nouviau m'estuet chanter. 7222—6; 66—6; 59 — 6; 184—6; 198—6.
D'envis sent mal qui ne l'a apris. 7613—5; 67 — 6.
De toz mauz n'est nus plaisans. 7222—6; 66 — 6; 59—6; 184—6; 198—6.
Diexest ainsi comme li pélicans. 7222—6; 66—6; 59—6; 184—6; 8—4;
198—6.
Douce dame tôt autre pcnsement. 7222—6; 66—6; 59—6; 184—6; 198—6.
Dou très douz non à la virge Marie. 7222—6; 66—6; 59—6; 184—6;
198-6.
Einsi corn unicorno sui. 7222—6; 7613—5; 66—6; 59—6; 198—6.
Empereres ne rois n'ont nul pooir. 7222 — 7; 7613 — 5; 66 — 6; 59 — 6;
8—6.
En chantant vueil ma dolor descouvrir. 7222 — 6; 7613 — 5; 66 — 6; 67—6;
59—6; 184—6; 198-6.
En ne voit mais nului. 7613—5.
Envis sent mal qui ne l'a apris. 7222 — 6.
Fueilleneflors ne vaut rien. 7222— 6; 7613—5; 66—6; 67—5; 59—5;
184r— 6; 1989—3; 198—6; 8—6.
Girart d'Amiens, amours qui a povoir. 7613—6.
J'aloie l'autrier errant sanz compaignon. 7222 — ; 66 — 5; 67 — 5; 59 — 5;
184—5; 198—5.
Je me cuidoie partir. 7222—5; 7613—5 ; 65—5; 67—5; 59—5; 8—5.
Je n'ai loisir d'assez penser. 7613 — 5; 59 — 4; 8 — 4.
Je ne puis pas bien mètre en nonchaloir. 7222 — 6; 66 — 6; 67 — 6; 59 — 5;
184-6.
Je ne voi mes nului qui gent ne chant. 7222 — 6, 65 — 5; 66—6; 59 — 6;
184— 6; 8-6.
Je n'os chanter trop tart. 65-5; 6G— 6; 59—5; 18 i— 3 (*) ; 1989—3;
8—6 (*) ; 7222—5 (*).
L'autre nuit en mon dormant. 7222—6; 7613—4; 66—6; 67—6; 59—6;
184—6; 198-6.
L'autrier par la matinée entrai, 7222—6; 66—6; 59—5; 184—6; 8—6.
Les douces dolors et li mal plesant. 7222—6; 66—6; 59—6; 184—6;
198—6.
Li douz pensers et li douz souvenirs. 7222—6; 7613—4 (*); 66—6; 59—6;
184—6.
Li rossignox chante tant que mors chiet. 7222 — 8; 7613 — 5; 66 — 7 ; 67 — 7 ;
184—6; 1989— 1; 8—5.
ANCIENS. 97
Mauvcz arbres ne puet florir. 72-22— G; 7613 — 5;6G— G; 59 — 6; 18i 6;
8—6; 198—6.
Mi grant désir et mi grief torment. 7222—7; 7613 — 5; 66 — 7; 184 — 7.
Ne plus que droiz puet eslre sanz reson. 59 — 5; 8 — 6.
Nus hom ne puet ami reconforter. 7222—6; 7613 — 5 ; 66 -6; 67— 6; 59—
6; 184—6.
Onkes ne fut si dure départie. 8 — 6.
Par Dieu sire de Champaigne. 7222—6; 66—8; 59—6; 184—7; 198—6.
Phelipe, je vos dcmant dui ami. 7222—8; 7613—8 ; 66—8 ; 59—8; 184—8;
198—8.
Phelipe, je vos dcmant qu'est devenue. 7222— 8; 7613—8; 66— 7; 59— 7;
184—8.
Poinne d'amours et li mal que j'en Irai. 66 — 5.
Por ce se d'amer me duel. 7222—6 ; 66—6; 67—6 ; 59—6; 184—6.
Por conforter mon courage faz un cou. 7222—6; 66 — 6; 67 — 6; 59 — 5;
184—6.
Por froidure ne por yver félon. 7222—6; 66— 6; 67— 6; 59— 6; 184—6;
198—6.
Por mal tens ne por gelée ne por froide matinée. 7222 — 6 ; 7613—5; 66 — 6;
59—5; 184—6.
Qui plus aime plus endure. 7222—6; 7613—5; 66—6; 67—5; 59—5;
184—6.
Robert veezde Perron. 7222—7; 7613-5; 66— 7 ; 67— 5 ; 59— 5 ; 184—7;
198—5.
Rois Thiebaut sire en chantant respondez. 7222— 6; 66— 6; 67—4; 59—4;
8—6.
Roze ne flor de lis, ne des oxiauls li chans. 8 — 4.
Savez pour quoy amours. 7613 — 4; 66—3; 8 — 6.
Seignor saichiés qui or ne s'en ira. 7222 — 6j66 — 6; 67 — 6; 59 — 6; 184 —
6; 198—6.
Sire loez moi à choisir d'un jeu. 7222—6; 66—6; 67—6; 59—6.
Sirène me celez mie. 7222—6; 66 — 6; 59—6; 184—8.
Tant ai amors servies longuement. 7222 — 6; 7613—5; 65—5; 66 — 5; 59—'
5; 8—6; 198—6.
Tôt autressi com fraint nois etyvers. 7222—6; 66—6; 67—6; 59—6; 184 —
6; 198—6.
Tôt autressi com l'ante fet venir. 7222-6; 7613—5; 66—6; 59—5 ; 184—
6; 1989—4; 8—6; 198—6.
Très haute amors qui tant s'est abaissié. 7222—5 ; 7613—5; 66—5; 67 —
5('); 59—5.
vï. 7
1)8 PoNDâ
Tuit mi désir et mil. 72t>2— 4; G5- i; G7— 4; 59—5; 1989—1; 8—5;
198—5.
Une chançon encor vueil faire. 7222—6; 7G13— 5; 66— G; 59—6; 184— G;
198—6.
Une chose, Baudouin, vos déniant. 7222—8; QH — 8; 184 — 8.
Une dolors enossée s'est dedenz mon cuer. 7222 — 7; 7613 — 5; 6Q — 7;
59-6; 184—7.
LE ROI BICHARD.
DauFin jeus voill demander. 7225—4; 7614—6; 2701—4.
Jai nus hons pris ne dirait sa raixon. 66 — 7 ; 67' — G; 8 — 7; 1989 — 6.
ROITAS DE TJREY.
Bien pue t amers guierredoner. 66 — 5; 1989 — 2; 8 — 5
ROUFIN DE CORBIE.
M'ame et mon cors doins à celi. 7222—5; 184—5; 65—4 (*); 67—4 (*).
SANDRAS.
Doy home sont auques tout. 7613 — 6.
SAUVAGE DE BÉTHUNE.
Quant voi paroir la fueille. 7222— C coupée ) ; 66—4; 59—5; 184—4;
8—4 H; 7182-4; 65—5 f); 67—5 f).
Robert de Béthune. 7222—4; 7613—4; 184—4.
SAUVALE COSSE, d'Arras.
Amers qui fait de moi let son coumant. 7222 — 5; 184—5; 8 — 4; 65 — 4 (*);
67—4 (*).
SIMAIR DE BONCORT.
A dous tens d'esteit. 8 — 2.
Bone amor me fait chanteir. 8 — 4.
SIMON D'AUTIE.
Bone amours ki m'agrée. 184—5; 1989 — 4; 8 — 4 (*).
Folzestqui à escient veut. 7222—2; 184— 2; 8—3.
Li noviaus tans qui fait paroir. 7222 — 6; 184 — 6.
On ne puet bien à deux sigiieurs. 184 — 3.
Quant je voi le gaut foilbr et fleurir. 184—5.
Quant la saisons contnence. 7222 —4; 184—4.
ANCIENS. 99
i
Quant li cUiUS estez define et li frois. 7222 — 5; 184— 5.
Tant ai amors servie et honorée. 7222 — 6; 65 — 6; 67 — G, 184 — 6; 8 — 5 (*) ,
THIBAUT DE BLASON.
Amors que pona devenir li voslre frans lions. 65 — 5; 66 — 6; 67 — 6; 50 — 4;
7222— (coupée); 184— 6; 1989—3; 8—5.
Au main par un ajornaut. 65 — 5; 67 — 6.
Bien font amours ior talent. 7222—5; 184—5; 1989—4; 8—5 0;65— 6C);
66—6; 67—5.
Bien voi que ne puis morir. 65 — 5; 67 — 5; 59 — 5; 8 — 5.
Chanter et rcnvoisier suel. 65 — 5; 66 — 5; 67 — 5; 59 — 5.
Chanter ni'estuet si criem morir. 65 — 2; 67 — 2 ; 59 — 1.
Hui main par un ajournant chevauchai l'es un. 7222 — 6; 59 — 5.
1er mains par un ajornant chevauchai. 184 — 6.
Li miens chanters ne puet mais remanoir. 7222 — 6 ; 184—6; 1989 — 5; 8—5.
Quant je voi esté venir et sa verdor. 7222 — 5; 65 — ; 66 — 6; 67 — 5; 59-5;
184-5.
THIBAUT DE NANGIS.
A donls tens pascor me levai malin. 8 — 6.
THIERRY DE SOISSONS.
A la plus sage et à la miex vaillant. 7613 — 5; 67 — 6; 59 — 6; 8 — 7 (*).
Amis harchicr cil autre chanteur. 67—6; 59—5.
Chançon legiereà chanter etplesant. 67 — 6; 59 — 5.
Chanter m'esluet por fere contenance. 67 — 5; 59 — 4.
Destresse de trop amer. 67 — 6 ; 59 — 5 .
Se j'ai esté lonc tens en Komanie. 67 — 5; 59 — 3 ; 8 — 5 (*).
Sens et raisons et mesure. 7613 — 6; 67 — 6; 59 — 5,
THOMAS HERIERS.
Aine mais nul jor ne chantai. 184 — 6.
Dex ! corn est à grant dplar. 7222 — 5 ; 18 i — 6.
Jà ne lairai mon usaige. 184 — 6.
Ne doi chanter de foilles ne de flors. 7222—6; 184—6; 8—6.
One ne sorent mon penser li félon. 66 — 6} 67 — 6.
Quant la froidure est partie. 184 — 6.
Quant voi le tans repairier d'esté. 184 — 6.
Tant ai aimé et proie et servi. 7222 — 6; 184—6.
Un descort vaurai retraire. 184 — 9.
7.
I
1 00 FONDS
LE TRESORIER DE LTLLE.
Haute honor d'uu conmandemeiit. 65—4; 67 — i.
LE YIDAME DE CHARTRES.
Avanl la saison del dou tans. 184 — 5.
Chascun me semont de chanter. 65 — 5; 67 — 5; 59 — 5.
Combien qu'aie demouré hors. 7222 — (coupée) ; 7613 — 4; 184—3.
D'amours vient joie et honours. 7222—3; 7613—3; 184—3; 8—4; 65—
6C);66-6;67— 3.
Desconsilliez plus que nuns hom. 1989—7; 8—5.
Li plus desconforlcz du mont. 7222— (coupée) ; 59—4; 184-4 ('); 1989—
5; 8—5 ; 7182—5; 65—4 (*j; 66— 4; 67—1.
Quant florissent li boscage. 67— 5; 59— 5 ; 1989—3.
Quant la saisons del douz tans s'aséure. 7222 — 5; 65 — 4; 6G — 5; 67 — 4;
59—3; 7613— 40 ; 8—3 (*).
Tant ai d'amors qu'enchantant. 65—4; 66—6; 67—4; 59—4; 1989—5;
8-60.
Tant com je fuisse hors de ma contrée. 7222 — (coupée) ; 184 — 5 ; 1989 — 5 ;
65— 5C);67— 4(*).
VIELART DE CORBIE.
De chanter me semont amors. 65 — 6; 67 — 5; 8—5.
Cil qui me prient de chanter. 65 — 5; 67 — 5.
VILAIN D'ARRAS.
Beau m'est del pui que je voi restoré. 184 — 6.
Joious talent est de moi departiz. 184 — 6; 8 — 6.
Se de chanter me péusse tenir. 67- — 6.
WATIERS DE NABILLEY.
Dex j'ai chanté si voleutiers, 1989 — 6; 8—5.
AI^CIENS. loi
N° 7183.
777. CHANSONS DE GESTES DE MAUGIS d'aIGREMONT.
— DE BEUVES d'aIGREMONï; DES QUATRE FILS
AIMON.
Volume in-f» parvo vélin, 180 feuillets à deux colonnes , trois mi-
niatures, vignettes et initiales; xiu» siècle. Relié autrefois en veau sur
bois , aujourd'hui en veau marbré à l'aigle de l'empire sur les plats ,
au chiffre de Napoléon sur le dos.
Fontainebleau, n« 1750.— Ane. catal., n» 763. — Ste-Palaye, not. 540.
Ce précieux manuscrit, dont plusieurs feuilles
sont gravement mutilées , contient trois Chan-
sons de gestes. La première est unique ; les
deux autres rares dans nos Bibliothèques. Avant
de nous arrêter sur ces poèmes, nous devons à
nos lecteurs quelques considérations générales
sur la branche poétique dont ils nous offrent plu-
sieurs rameaux (1).
La branche la plus ancienne de notre grand
chêne épique se recommande par le nom de Gi-
rarl de Roussillon. Il en est parlé dans les plus
anciens poèmes , et, entre les autres, dans la Geste
des Lorrains, qui fait plusieurs allusions soit
à la journée meurtrière de Yal-Beton, soit aux
longues et implacables rancunes de Charles-Mar-
tel contre le duc Girart. Ainsi, Bernart de Nai-
sil voulant exhorter Pépin à la clémence :
(1) Voyez d'abord ce que j'ai dit sur ce sujet dans le troisième vo-
lume, pages 114 et suiv.
J 02 FONDS
Drois cmperèrcs, entens un pou à mi :
Charles Martiaus , qui maint estour vainqui ,
Envers le duc Girart guerroia-il.
Par celle guerre, bon roi, que je te di,
Furent ocis li prodome gentil ,
Pauvre remaindrent li parent et li fil.
Adoncques viendrent li Wandre en cest païs. . .
Charles Martiaus, vos père, li gentis,
Vit sa contrée dé gens aescheri ,
A poine pot son règne maintenir. . . .
As chevaliers dona fours et moulins,
Donna les dîmes et rentes à tenir
De coi li moine estoient lors saisi.
Frans chevaliers, ne faites pas ensi ,
Qui son nez cope , il déserte son vis.
(Tome I, p. 279.)
Adenez, dans le début de Berle ans grans pies,
rattachoit encore la même tradition au règne de
Charles-Martel. Mais dans le pieux roman im-
primé au commencement du xvr siècle (4), d'après
les textes manuscrits, vers et prose, composés au
x\^ siècle, Gérard de Roussillon est repoussé au
règne de Charles-le-Chauve, et des critiques plus
sévères n'ont accordé à ce héros que le xn" siècle.
Cette dernière opinion, qui prévaloit avant Ma-
billon, est certainement la plus insoutenable. Tout
doit porter à croire que la chanson de geste dont
nous parlons a été composée sous l'influence
des événemens du règne de Charles-îe-Chauve;
(1) L'ystoire de monseigneur Girard de Rouisiilon, jadis duc de
Bourgogne et d'Acquitaine. Lyon, Olivier Ainoullet, iu-'i°, goth., sans
date.
ANCIENS. î 03
mais nous devons avouer que dans tous les ou-
vrages antérieurs au xiv^ siècle où il est questioiï
de Girarl de Roussillon, de ses exploits, de ses
malheurs et de sa pénitence , on l'y présente
comme le contemporain, l'adversaire et la victime
de Charles-Martel. Bien plus, Sigebert, Philippe
Mouskes et Guillaume de Nangis s'accordent siir
ce point avec les vieilles poésies.
On a plus malheureusement encore tenté de
fixer la position et l'étendue des domaines féodaux
possédés pxr Girart. Étoit-il comte de Roussillon,
comme sembleroit l'indiquer son surnom? étoit-il
duc d'Aquitaine ou de Bourgogne, comte de
Provence ou bien enfin de Paris? On a tour à
tour soutenu ces opinions. Mais le Girart de là
chanson de geste, le comte de Charles-Martel, étoit
simplement bénéficiaire d'un château-fort sur les
frontières de Champagne et de Bourgogne, au-
dessus de Châtillon-sur-Seine. Cette forteresse con-
struite sur une haute montagne voyoit à ses pieds
la rivière de Seine et l'abbaye de Pouthières ou
Poultières. 11 ne reste rien aujourd'hui de là
forteresse de Roussillon, bâtie sur le mont Las-
cous; mais en 1716, les deux bénédictins Martene
et Durand avoient encore vu dans l'abbaye dé
Poutières plusieurs tombeaux de la plus haute
antiquité , taillés dans le marbre et soutenus par
des colonnettes de mai !)re d'un style fort ancien.
Ces tombeaux , désignés par eux comme rénfer-
104 FONDS
niant les corps de Girart, de Bertlie sa femme,
et de leur jeune enfant Thierry , avoient été, déjà
long-temps auparavant, c'est-à-dire vers le milieu
du xin« siècle, décrits par un prédicateur bour-
guignon. Peut-être ne sera- 1 -on pas fiaché de
comparer ses paroles aux lignes du Voyage litté"
raire,
« L'abbaïe de Pouteres, dit le vieux prêtre, est
» assise sus le fleuve de Saingne, selonc lou mont
»Lascons, lou quel li pueples apelc corrumpé-
» ment mont Lascom; en la soveraing liautesse
» dou quel li très nobles chasteaux Rossillons fu
» jadis, et fu destruis des Wandres. Et iciz mons
» est dit ou de l'aiguë des fontaines qui essordent
»dessoz, ou de a/a/}^r(l); quar aucunes simples
» gens dient secrètes choses atapir en ce le mon-
» taingne, et afferment aucuns signes aparoir en-
» qui, et dient que maint trésor i liont esté trové,
»et qu'il en i a anquor plusors... Iciz mons est
» haut de regart, et est quarrez par mervillouse
» assise, en partie par nature et en partie fait par
» œuvre humaine. Les apparissances des murs et
» des tranchées demonstrent anquor apertement le
» grant et le fort habitement des hommes qui fu
» enqui... » (Ici, description de la guerre des Wan-
dres , de la prise du château de Roussillon par
Charles -Martel et de la victoire remportée sur
(I) Cacher. Absçonsu$.
ANCIENS. 105
lui par Girart). « Pour ce que Girars l'avoit vaincu,
» li rois fist anoncier bataille à toute sa force, c'est
» assavoir en Val Béton ^ qui est entre le mont de
» Verzelai (Yezelai), et le chastel que Ton nomme
» Pierre Perlusie (1) (Pierre-Perthuis). Adonc en-
» voya Girars à Drogon son père, qui se comba-
» toit adonc as Sarrasins en Espagne... et fu iciz
» Drogons, filz Dangobert, qui fu très nobles rois
» des- Bourguignons et très puissans, douquel l'en
» treuve maintes choses escriptes as histoires...
» La terre est mervoilleusement coverte dou sanc
» des morz, en tel manière que li fleuves qui court
» par celle vallée qui estoit nommés jusques a cel
» tems ArsiSy crut par le sanc des mors; et pour la
» doulor decuer de cels qui perdirent lour amis...
» il est enqui nommez Core (la Cure).
))Berthe... morut à Pouteres l'abbaïe... et fu
» enqui enterrée en un tomblel de marbre... Quant
» la tombe d'icelui (Girart) fu appareillie en tel
» manière , par grant oevre de tables de marbre
» polies diligemment , les quex il méismes havoit
» mises en ladite église quant il vivoit, comme les
» remanances des colombes et des pavemens le tes-
» moignent enquor, il est enqui enterrez... Les
» miracles des saintéez qui adonc et après ce i fu-
(1) Remarquez ici qu'entre Pierre-Perthuis et Vezelay se trouve au-
jourd'hui le petit village de Fontenay , et tirez-en des inductions pour
le véritable lieu de la jurande bataille gagnée par Chsirles-le-Chauve.
106 lOxVD.
» retit faites aucunes fois furent escriptes, mais
» c!es furent peries et plusors autres choses auxi,
» quant celé niéisme abbaïe fu arse...
» Renaxs, uns evesques de Langres(l), qui es-
» toit orguilleux , non pas seulement pour la hau-
» tesce de honor , mais pour la science de lettres
» et pour la nobleté de lignaige, quar il fu nez de
» la lignie des comtes de Bar seur Seigne..., as-
» sembla toutes ses commugnes et entra fause-
» ment eii la ville à tout apareillement de proces-
» sion de église garnie. . . Quant la ville fu
>^ soubdainemerït et cruelment desrobée, il fist ar-
» doir toute l'abbaïe par cruel flamme... mais à
» la lin... por le raparoillement de l'église, il donna
» plusors dons. Li ,cloistres aus moines estoit de
» marbre jusques au temps d'adonc... Et certes,
» quant li abbaïé fu brûlée, li tombles dou comte
» Girart fu utl petit quassez des roiches qui chaï-
» rent sus. Et ot un pertuis aovert par lequel on
» esgardoit dedens... »
{Vies de Sainls, msc. du Supplément françois.
N«632^)
Venons maintenant au texte du Voyage litté-
raire : « Potière... a été fondée dans le IX^ siècle
» par Gérard de Roussiilon... et par la princesse
» Berthe sa femme , que l'abbaïe de Vezelay re-
(I) Et non pas évêquc de Chartres, comme je l'ai dit à tort clans une
nute (lu fonie v , page 393.
ANCIENS. 107
» connoît aussi pour ses fondateurs (1)... Le sanc-
» tuaire de Téglise paroît être de la première fon-
» dation. Il est paré en partie de marbre blanc, et
» autour du grand autel on voit plusieurs petites
» colonnes de marbre, ce qui fait juger avec com-
» bien de magnificence cette maison avoit été con-
» struite. Du côté de l'évangile, on voit le tombeau
» du fondateur..., et du côté de l'épître celui de
» Berthe avec une inscription qui est récente...
» L'épitaplie de Thierry , leur fils , qui est sur le
» pavé devant le grand autel, est bien plus an-
» cienne(2). »
Les citations que je viens de faire présentent
ce qui reste de plus authentique sur Girart de
Roussillon. Qu'il ait existé sous Charles-Martel ou
sous Charles-le-Chauve , il est certain qu'il lutta
contre le souverain de la France sur les limites
de la Champagne et de la Bourgogne, et que dans
ces deux provinces il laissa de pieux témoigna-
ges de son passage sur la terre. C'est aussi dans
cette partie de la France que les poètes ont placé
(1) La preuve de cette fondation de Vezelay résulte d'un diplôme
de Carolus rcx, transcrit, d'après une copie de l'abbaye de Saint-
Germain, pnr dom Bouquet, parmi les diplômes de Cliarles-le-Chauve.
Ajoutons que dans une carte précieuse conservée à Londres , et dont
M. Jomard vient d'obleuir le fac-similé parfaitement exact pour notre Ca-
binet des Cartes et Plans, dans celle carte, dis-je, tracée de 1261 à 1270,
on a marqué au-dessus de l'abbaye de Puteres , le Rossellion montich.
(2) Les deux voy-jgeuis rapportent cette inscription qui semble en
effet rappeler récritiiie du i\« ^ièc'e.
108 FONUS
le théâtre de ses combats. Par malheur, le manu-
scrit le plus ancien que nous conservions de sa
chanson de geste ne remonte pas au delà du xin*
siècle et est écrit en dialecte provençal. M. Fauriel
en a donné une intéressante analyse (1), on peut
la consulter. D'ailleurs le nom de quelques villes
méridionales, introduit dans le cours du récit, ne
sufïit pas pour obscurcir le caractère général
de la composition. Girart, même d'après le texte
provençal, n'est pas un héros provençal, langue-
docien ou gascon; c'est un Franc de France, un
baron, un comte du palais de nos rois, auquel est
échu, soit par héritage, soit par concession ro}?ale,
le gouvernement d'une partie de la Bourgogne.
Son père, Dreux ou Drogon, va en Espagne pour
combattre les Sarrasins, comme le faisoient volon-
tiers tant d'illustres François du nord avant l'ou-
verture des croisades d'outre-mer; mais on ne
sauroit en conclure rien en faveur de l'origine
aquitanique de Girart.
Même dans le texte provençal, le château de
Roussillon auquel Girart, fds de Drogon, devoit
son surnom, ce château est situé au-dessus de
Châtillon-sur-Seine, en Champagne; et la bataille
de P^al-Belon, fameuse dans toute la poésie épi-
que du moyen âge, comme chez les Grecs celle de
Salamine, et celle de Cannes chez les Romains,
(1) Revue des deux Mondes, année 1832 , t. viii, p. 287 et suiv.
ANCIENS, 109
celle bataille se donne sur les bords de la Cure (1),
entre Yezelay el Pierre-Perlhuis. Si lout cela étoil
un produit de l'imagination méridionale, comment
expliquera-t-on ce choix du lieu de la scène? Mais
admettez (ce qui d'ailleurs est incontestable) que
le fond du récit n'ait pas été inventé , qu'il se
rapporte aux guerres des rois de France contre
leurs comtes, et au siège soutenu par Girart,
vous comprendrez facilement qu'en passant sous
le joug des arrangeurs de la Provence, le nom de
Roussillon ait été l'occasion de plusieurs additions
fabuleuses et de plusieurs confusions géographi-
ques. Ainsi le comte de Bourgogne, le fondateur
de Vezelai, sera en même temps comte de Lyon
et comte de Toulouse; mais de ces divers titres il
ne résultera pas une seule action, une seule par-
ticularité nécessaire au fond de la narration
poétique.
Convaincu de l'origine françoise septentrionale
de la chanson de geste de Girart de Roussillon ,
je ne désespère pas d'en reconnoître plus tard
une leçon françoise plus ancienne que la leçon
provençale de la fin du xni^ siècle, dont il a fallu
jusqu'à présent nous contenter. Passons maintenant
aux rameaux secondaires de celle branche de
Girart de Roussillon.
(l) Cette rivière prend au-dessous de Poutières le second nom de C«re
(le Core du Sermon riaire).
410 i^oNns
Girart de Roiissillon , dans le poème consacré à
sa gloire, est fils de Drogon, et frère de Doon de
Nanteuil, d'Aimon de Dordon ou Dourdon, de
Beuves d'Aigremont, et d'une femme qui épousa
Jolïioi , père d'Ogier le Danois. Cette généalogie
n'est pas un instant mise en oubli par les noni:-,
breux rapsodes de la famille. C'est donc elle qui
nous servira de guide pour déterminer les poèmes
qui appartiennent à la branche de Girart de Rous-
sillon.
Girart fut aidé dans ses guerres par ses frè-
res , neveux et autres parens ; il les secourut à
son tour dans leurs nécessités. Le surnom des
trois frères de Girart indique autant de lieux
situés dans le nord de la France. Il est vrai que
les villages de Nanteuil et d'Aigremont se trou-
vent en Aquitaine aussi bien qu'en Bourgogne,
en Picardie, en Ile-de-France. La rivière de Dor-
dogne est même du domaine exclusif du midi;
mais le récit ne permet pas de douter que Dordon
ou Dourdon, résidence du père des quatre fils Ai-
mon, ne soit la ville de Dourdan, dans l'Ile-de-
France (1). Nanteuil r//awcfowm ou VOdoin semble
(1) Dans la oUanson des Quatre fils Aimon , les héros , en parlant de
Dordon :
Il trespassent reconge(?), si ont France guerpie;
Parmi li Gaslinois ont lor voieacoillie.
Vers Oïliens sont guenci , la grant cité garnie.
Ce passage prouve nettement l'identité de Dourdan et de Dordon.
(Fo 79.)
ANCIENS. 1 1 1
encore garder le souvenir d'Odon ou Doon, frère
de Girart; Aig remont an Bourgogne, aujourd'hui
\illage à cinq lieues d'Auxerre, est parfaitement
indiqué comme la résidence de Beuve. Et np
soyons pas surpris de voir ces quatre forteresses
distantes Tune de l'autre. Nous sommes toujours,
dans les anciennes chansons de gestes, sous le ré-
gime de la féodalité primitive, alors que les comtes
du palais dévoient au rpi la plupart de leurs bé-
néfices. L'usage, il est vrai, autorisoit déjà le trans-
port des fiefs à l'un des fds après la mort du pèr^;
mais les autres enfans n'avoient d'autre espoir
de puissance féodale que dans les favorables dis^
positions du prince , et celui-ci attendoit, pour
pourvoir ses leudes et ses fidèles , que la mort
laissât dans ses domaines quelque terre vacante
ou quelque forteresse. Transportez dans les siè-
cles carlovingiens notre administration préfectu-
rale, vous serez plus rapproché de la vérité qu'en
étudiant péniblement tout ce qu'on a écrit et
professé sur la théorie féodale. Seulement ces
préfets étoient des vice-rois viagers , qui ne re-
nonçoient guère à leurs bénéfices sans grincer les
dents , sans soutenir des sièges et livrer des ba-
tailles. De là bientôt, l'abandon forcé de la dispo-
sition des fiefs, abandon qui dépouilla les Carlo-
vingiens pièce à pièce de toutes leurs prérogatives
au profit de la troisième race. On comprend ainsi
comment la mission politique de cette troi^^ième
112 FONDS
race, née de la féodalité, fut de livrer à la féodalité
une guerre acharnée.
Notre manuscrit contient trois chansons de la
geste de Girart de Roussillon , savoir : Beuves d'Ai-
gremont. — Maiigis d'Aigremont. — Les quatre fds
Aimon. Bien que le volume commence par Mau-
gis , je parlerai des autres auparavant , afin d'être
plus clair.
Le poème de Beuves d'Aigremont a d'abord
cela de particulier , qu'il continue une geste de Gi-
rart de Roussillon différente du texte provençal
conservé. Charlemagne , s'apercevant un jour de
Pentecôte que le duc Beuves n'est pas venu lui
faire hommage, lui envoie des messagers pour
lui rappeler ses devoirs :
F» 56. Et si dites le duc que li mans par ma foi
Qu'il me viegne servir, et nel tiegne à belloi,
A haubersetàelmes, n'i aitmavès conroi.
Il me liet por son frère, que bien le sai et croi ,
Cui je tôt lis Nantuel , abatis son bofoi.
Girars de Rossiilon en guerroia vers moi ,
Cbetif le fis fuir parmi le Sablonoi. ...
Plus haut il avoit dit qu'il avoit contraint Gi-
rart à s'enfuir en Pouille (4). Or, rien de pareil
(1) Si, comme tout porte à le croire, la chanson de Girart fut in-
spirée par le retentissement de la journée de Fontenay (841), on conçoit
que le résultat ait été la proscription de plusieurs des amis de l'empe-
reur Lothaire. Odon, frère du comte Girart, a donc pu se voir "contraint
de quitter les domaines de Charles et de gagner l'Italie, qui apparte-
noit à Lohier dont il avoit défendu la cause.
ANCIEiVS. 113
n'est indiqué dans les traditions conservées de
Girart de Roussillon. Nous n'avons donc pas en-
core retrouvé la partie la plus ancienne de cette
mémorable chanson.
On ne peut imaginer un caractère plus violent,
plus irritable que celui du duc Beuves d' Aigre-
mont. Il tue de sa main le premier des messagers
du roi; quand le prince Lohier (i) (Lothaire), fils
de Charlemagne, est chargé d'un second message,
la duchesse, en douce et prudente personne, se
hasarde à donner quelques conseils à son terrible
époux ; elle lui rappelle les récens malheurs de ses
deux frères, malheurs qu'il ne tarderoit pas à par-
tager s'il les imitoit dans leur révolte : voici comme
il lui répond :
Alez vous ombroier
Là dedens en vo chambre et vous apareilUer ;
Laiens à vo pucieles prenez à chastoier ,
Pensez de soie tordre, que c'est vostre mestier.
Li miens mestiers si est à l'espée d'acier
Et ferir et jouster encontre chevalier .
Dehait ait hui la barbe à nobile princier,
Qui à si gentil feme se va por conseillier! (F" 58.)
Lohier, dont l'insolence égale celle de Beuves,
expire après une lutte opiniâtre. De là le siège
d' Aigrement, sujet du poème. Beuves, soutenu
par ses frères, le vieux Girart et Aimon de Dor-
don , prévient l'approche des royaux , sort d'Ai-
(1) Lohier est la véritable prononciation Françoise ; c'est de là qn'pn
a fait Loheraine ou Lorraine, et non pas de Loihaire.
VI. »
114 t*^ONÔS
gremont et va donner un assaut à la ville de Troyes,
la première grande ville située hors de ses domai-
nes, et cette circonstance seule rend incontestable
le choix que nous avor\^ fait de l' Aigrement ^tt
Bourgogne, il revient sans avoir pris la ville, et
Charlemagne, après avoir séjourné long-temps de-
vant le château de Beuves, consent à un accom-
modement. Tous les ressentimens semblent amortis ;
Renaud et les trois autres fils d' Ai mon de Dordon sont
armés chevaliers par l'empereur; mais bientôt le
duc Beuves, victime d'un guet-apens, est assassiné
par des traîtres ( 1 ) qui sous la protection de
Charlemagne vengent ainsi la mort du prince Lo-
hier.
II. RENAUT DE MONTAUBAN, OU LES QUATRE FILS
AIMON.
Dans nos manuscrits, la geste de Beuves n'est
pas séparée de la suivante. Elle devroit pourtant
l'être, car à partir de la mort de Beuves le ré-
cit change entièrement de caractère. L'histoire
des Quatre fils Aimon commence avec la que-
relle de Renaut et de Bertollet, neveu de l'empe-
reur. Après le meurtre de Bertollet, les royaux
ii) tia Bibliothèque Bleue met cette trahison sur le compte de Gane-
lon et de ses païens : c'est une imputation gratuite fondée sur la
mauvaise réputation de Ganelon. Dans notre vieux poème on ne trouve
pas une seule fois le nom du traître <le Roncevaux.
. ANCIENS. 1 |5
attaquent les quatre (ils Aimon; les trois plus jeu-
nes, Alart, Guichart et Ricliart restent prisonniers;
Renaut seul doit à son bon cheval Bayart de ne
pas partager leur infortune.
Alors paroît Maugis le larron, cousin des qua-
tre frères et fils de Beuves d'Aigremont. Il jette
un sort (une ombre) sur les gardes de la prison
du roi , et parvient à rendre la liberté aux trois
captifs. Sous la conduite de Renaut, ils passent
dans les Ardennes; c'est là qu'ils édifient une for-
teresse qui de la montagne sur laquelle elle s'élève
reçoit le nom de château de Monloisor ou Montes-
sor (4).
Montoisor est assiégé par Charlemagne et ses
pairs, au premier rang desquels brillent Ogier le
Danois, le bon conseiller Naimes de Bavière et
Aimon lui-même, père des quatre frères, lequel
s'est engagé à ne pas faire quartier à ses enfans.
Écoutons la description de Montoisor : *
Quant il (Charles) voit Montoisor prist soy à mei veillier.
La montaigne fu graut et parfont H guiei .
La prairie grande , ii bois grant et plenier.
Bien i puent les pors et les cignes cha scier ,
Et les cos et les dains bercer et arcoier.
D'une part leur court Muese, qui mouU fait à prîsier,
Et il prendent saluions quant il voelent luangier.
D'autre part est la roche où en ne peut lancier ,
Sur quoi le chastel siet. . . (po 69.)
Le serment fait par Aimon de combattre loyale-
(I) La Bihli()!h<Mine Bleue en a fait le dtàleau de Montfort.
8.
116 FONDS
ment ses enfans donne lieu à une scène qui peint
rapidement les mœurs du xi^ siècle. Le père, en-
voyé par l'empereur en message auprès de Re-
naut , commence par maudire la triste position
dans laquelle il s'est placé.
El chàStel sont entié par la Porte-Gautier :
Et troverent Renaut el gi ant palais plenier.
Ains de li saluer n'ot soin de delaier.
Et Aimes l'apela, qui le corage ot fier :
« Renaus, biaus tiès-dous fis , fai la guerre laissier ,
» Bien sai que mon fis es de ma franciic muillier,
» Bien deveroie d'ire et de deul esragier ,
u Quant je vol mes enfans de ma franche moillier
w Biaus et fors et poissans et nobile guerrier
» Qui me deussent servir , amer et tenir cliier ,
î) Et je eus, corne fils, honnerer et aidier,
V Et or les me convient haïr et guerroier !
» Mal dehait ait li rois qui me fiât fiancier
» D'aler contre mon fil que tant avoie chier. »
Lors corut à Renaut sans plus de delaier ,
Qui li donast cent mars et d'argent et d'ormier ,
Na se tenist-il pas que ne l'alast baisier.
M Ahi fis, dist li dus, com je t'avoie chier!
» Onques nus tant n'amai, ce bien ose afichier;
)) Mar t'amera li las, quant je ne t'ose aidier. »
Quant Renaus se senti de son père embracier
De la pitié qu'il ot commence à lernioier. . .
Por la pilié des frères plorent cent chevaliers.
Guicars s'en coroça , si comence à tencier :
« Père, » dist-il au duc, « Dex vous doint encombiier!
» Moult éustes le cuer félon et pautonier
w Quant, sans niettre en prison, sans batre et sans touchier,
» Forjurastes ainsi les fils de vo moillier,
» Por icel saint seigneur qui tôt a à baillier,
>» Se ne quidoie avoir de Jhesu reprovier ,
» Je vous fendroie tout à m'espée d'acier.»
ANCIENS. 117
On comprend que l'entrevue n'ait pas de résul-
tat pacifique après un pareil discours^ mais, certes,
voilà de la poésie épique, ou je n'y entends abso-
lument rien. Le malheureux père, victime de la foi
du serment, n'est pas à la fin de ses peines : il lui
faudra retrouver maintes fois ses enfans sur
le champ de bataille ; et quand un traître aura
ouvert les portes de Montoisor aux royaux , il aura
le malheur de les rencontrer sur son chemin dans
un endroit écarté de la forêt des Ardennes. Après
une lutte prolongée entre son cœur et son devoir,
il étouffe le cri du sang et se résigne à les atta-
quer. Le dialogue suivant entre lui et Renaut
mérite encore d'être signalé :
Quant Renaus voit son père, s'est contre lui alez :
— «< A moie foi , biaus père , moût grant tort en avez
» Qui à clrnscune fois sur nous vous embatez.
» Une eure en quit-je estre de pechié encombrez. >»
Ce mot de péchié excite la bile d'Aimon.
— « Lechières , dist li pères , de folie parlez.
M Jà n'arés mes bonté, puis que vous sermonez.
M Entrez emmi ce bois, liermites devenez,
» Refaites ces chaucies , ces maus pas relevez ,
» Ce vous convient à faire , puisque vous le voulez. (F. 74.) »
De pareils sentimens ne sont pas du xiii* siè-
cle, mais bien du xi®. Et si l'on veut un passage
encore plus énergique, il faut lire l'entrevue d'Ai-
mon avec ses enfans, quand, pressés par la faim,
ils se décident à venir frapper à la porte clu châ-
118 FONDS
toau de Dorddn. Aie, leur mère, les reçoit avec
tendresse; mais Aimon revient de la ehasse, il
s'indigne de les retrouver dans un aussi déplora-
ble déniiment, il leur fait un crime de leur misère.
INe pouvoient-ils donc ravir aux moines leurs biens,
et même manger leur chair?
« Or ne Irovez-vous moine né conveis né serjant
» Dont prenilés raençon d'argent né de besans ,
» Qui ci estes venu tost nus corne truans? ...»
Entre aus et leur chier père commence la tenson :
« Fil à putain , lanier , ce dist li dus Aimon ,
>' Quel guerre faites-vous l'empereor Charlon?
» N'estes pas chevaliers , ancois estes garçon.
» Jà a-il assés gens dedens sa région ,
» Clers et prestres et moines de grant religion
» Qui sont cras par les gueules et s'ont gros le roignon,
» En grant crasse leur gist le foie et le poumon ,
» Et si ont les chars tenres, le cuir et le menton ,
« Meillor sont à mengier que cisgnes ne poon ;
» Cuisiés-les, ses mengiés à feu et à charbon,
» Jà ne vous feront mal nient plus que venoison.
» Dame Deu vous confonde, enfans! ce dist Aimon. »
Ces passages n'ont pas été reproduits dans la
Bibliothèque Bleue, Enfin , le vieux Aimon à demi
touché, à 'moitié effrayé des menaces de Renaut,
leur permet d'emporter tout l'or et tout l'argent
qu'il possède. Alors, les trois frères quittent Bour-
don, passent en Gatinois et de là en Gascogne, où
le roi Ys ou Yon, peut-être en latin Ericus (de
Thierry , les latinistes ont fait Theodoricus ) , doit
à leur valeur d'être délivré d'une agression des
Sarrasins. A titre de juste récompense, le prince
A.NCIENiî. 119
permet aux quatre (ils Ai mon d'élever sur ses
domaines la forteresse de Montauban. Cette plaee
n'est pas la grande ville du Languedoc, mais un
petit village moderne qui a donné son nom à la
plus ancienne baronnie de Gascogne, Il est impos-
sible de s'y méprendre. Voilà donc quelle étoit
au xiïi* siècle la tradition publique sur l'origine
de la baronnie de Montauban; elle remontoit au
château construit par les quatre fils Aimon.
En revenant d'un pèlerinage à Saint-Jacques,
Charles aperçoit avec indignation la forteresse de
ses mortels ennemis : c'est assez pour justifier une
nouvelle guerre. Mais auparavant, à la prière de
son neveu Reliant, qui pour vaincre Renaut et
Rayart regrette de n'avoir pas un bon cheval ,
l'empereur fait annoncer un cours ou course de
chevaux dans Paris. Le prix de la victoire sera la
couronne impériale, des manteaux d'hermine et des
joyaux en nombre infini 5 seulement, le cheval restera
la propriété de l'empereur , qui le destine à RoUant.
Le jour du cours arrive; Renaut, qui en est in-
struit par Maugis malgré les injonctions de l'em-
pereur, parvient à tromper la surveillance des
François ; il arrive à Paris , il se présente aux
joutes , et à l'instant qu'un magnifique coursier
envoyé d'Espagne est sur le point de gagner le
prix, le fils d' Aimon adressant une exhortation à
Rayart :
)) Baiars, ce dist Renaus, cora avés en talent?
120 FONDS
» Mestier m'avez eu en grant besoin sovcnl;
» Se vous or me (aillez, dont me va malement. »
Quant Baiarsl'entendi., si lienist clcicment, -•
Ainsi l'a entendu corae s'ert son enfant.
Les oreilles a jointes, la teste va crollant,
Por abriver (1) son cors s'en va tout arcoiant,
A froncié des narines , des pies harpe devant ,
La queue et le col va durement abesant. . .
Renaus laisse le règne , Baiars en va brivant ,
Al col estendu va la terre porpendant ,
A chascun saut emprent une lance tenant,
La terre fait bondir et li vens va bruiant.
Li François l'ont oï, si se vont regardant :
« Or esgardés quel saut et quel eslancement ! »
Toute la scène est remplie de mouvement et de
chaleur. Renaut emporte la couronne et conserve
Bayart, à la grande surprise des comtes palatins et
en dépit des réclamations et des prières de Char-
lemagne. Cet enlèvement de la couronne doit au-
jourd'hui nous paroître bien invraisemblable: ce-
pendant un passage de Nitard peut servir à
l'expliquer. Peu de jours avant la bataille de Fon-
tenay, Charles étant à Troyes, des citoyens aqui-
tains vinrent lui apporter la couronne et les
vêtemens impériaux. Nul de nos modernes compi-
lateurs historiques n'a paru surpris de cet incident,
qui tenoit du miracle aux yeux de Nitard. Nous
pourrions demander aujourd'hui comment il se
faisoit que des Aquitains possédassent la couronne
(J) Le mot ai/river n'a plus de correspondant exact dans noire lan-
gi:e. Des chevaux abrivés, c'est-à-dire bien dispos, afdens, piaffans,
m peut être seulement tendus. Alors arriver significroit eYe/icfrc.
ANCIENS. 121
impériale, propriété encore incontestée de Lohier^
frère de Charles. Louis-Ie-Débonnaire étoit mort
à Metz, comment cette couronne se trou voit-elle
en Aquitaine? Le fait raconté par Nitard suppose
le vol ancien et la restitution nouvelle, ou bien le
vol récent de cette couronne. Soit donc que nos
rapsodes aient mal entendu le passage de l'historien
latin , soit qu'ils aient suivi une tradition qui ne
nous est pas parvenue, on doit reconnoître un lien
étroit entre l'épisode de la chanson de geste et le
passage de INitard que voici (je souligne les mots
qui auront pu être mal interprétés par le poète
françois ) :
« Mira sane ac merito notanda res Karolo con-
» tigit... Cum de balneo egrederetur, et eadem
» vestimenta quae exuuerat induere pararet, repente
» ab Aquitania missi pro foribus adstiterant, qui
» coronam et omnem ornatum tam regium quam
» et quicquid ad cultum divinum pertinebat, fere-
» haut, Quis non miretur paucos et pêne ignotos
» viros , tôt terrarum spatia , dum ubique omnes
» rapinœ insistèrent, totlalenta aut gemmarum in-
» finitam multitudinem ferre inlœsos valuisse? Et
» quod maxime mirandum fateor fore, qualiter ad
» definitum locum, vel certe ad statutam diem et
» horam venire poterant, cum nec idem Karolus
» ubi se suosque oporteret, sciebat? Quem quidem
» cventuni haud aliter ([uam munere divino visum
j» est evenirc potuisso. Ac per hoc commilitonibus
yi% FONDS
» sluporem injçcit , oiuncs(jue uiaximam at( spcm
» salulis ercxit. « (André Duchesne, Hist. de Fr.,
t. H, p. 367,)
Avec le cours de faris iinil la partie la plus an-
cienne de la geste des Quatre fds Aimon. La sui-
vante est pommée particulièrement la chanson de
Renaud bien que les Qualre frères y soient toujours
en scène. CUarlemagne vient d'abord les assiéger
fl^ns leur nouveau repaire de Montauban. Au milieu
(Jes incidens de la longue et héroïque défense des
fils Aymon, Ma 14 gis arrivant sur le champ de ba-
taille apostrophe ainsi le Danois Ogier , l'un des
pairs de Charlemagne :
« Par pieu , sire Danois , n'aférist j»as à vous
M Que venissiés traïr les quatre fils Aimon.
» Mal parent a en vous et niout mal compaignon.
» Onc Joffrois d'Avignon ne fist jor traison.
>; Je vous lessai jadis en oslage à Karlon ,
M A Saint-Omer en Flandres, par tel devision
» Dont vous esles engrés et sogiés à Karlon ,
M Quatre deniers rendes de chief et de menton;
» Jà fustes^yous co^için Gerart de Rosseillon ,
» Et Doqn de Naqteuil et duc Bues d'Algremont. » (F» 110)
Dans le msc. 7486 ^ au lieu du vers où Joffroi
d'Avignon est nommé , on lit :
Oncques jor vostre pères ne fist aine traïson.
Joffroi d'Avignon , qui avoit épousé la sœur de
Girart et de Beuves, éloit donc le père reconnu
d'Ogier-le-Danois , même dans les chansons de
gestes. D'ailleurs, il faut avouer que ces vers jus-
ANCIENS. '123
tilient les conjectures que j'avois exprimées, avant
de les connoître, sur l'origine méridionale d'Ogier
et sur le titre d'otage du duc de Gascogne que je
lui avois attribué (i). J'avois aussi remarqué que
l'Ogier de l'histoire possédoit des terres dans les
environs du lac de Genève et du Montferrat. Ici,
Charlemagne voulant exciter ses pairs à pendre
Richard, le plus jeune des quatre frères, leur fait
tour à tour les promesses les plus capables d'agir
sur leur esprit. Il s'engage à joindre au fief de Bre-
tagne possédé par Salomon, celui d'Anjou ; à Vi-
delon le Bavarois il donnera Mayence; à Turpin il
procurera la papauté, enfin à Ogier :
«'Pavie outre les mons de loier en aiuois,
» Et si aurois Verclaus qui est moût biaus manoirs ,
» Et avec Ivorie , se pendre le volais,
» Et Plaisance la bonne, de verte le sachois,
)) Si m'alez Richart pendre le félon maléois.
» — Non ferai par mein chief, dhi Ogiers li couiloi^. » (r» 123.)
On peut supposer que ces offres dévoient arron-
dir les possessions précédeatcs du bon Danois, et
ce qui le justifie, Ogier, d?ins son testament,
mentionné par le légendaire de Saint - Pharon ,
céda à l'abbaye de Meaux un manoir qu'il avoit
à Verceil même. L'histoire ne peut suivre de plvis
près la poésie.
(1) Recherches sur le personnage d'Ogier-le-Danois, lues à l'Académie
des Inscriptions et insérées dans le troisième volume de la Bibliothèque
de TÉcole des Charles, p. 621.
124 FONDS
Mais voulez-vous juger de Texactitude de la
Bibliothèque Bleue? Elle transcrit ainsi les vers pré-
cédens : « Il appelle Oger et lui dit: — Je vous
» donnerai le duché de Laon , et le vous quitterai
j» si vous voulez pendre Ricbart. » Tout le vieux
poème est reproduit avec la même fidélité, et voilà
ce que tous les ans on réimprime.
Pendant le siège de Montauban, Maugis, la vérita-
ble providence de ses cousins, le magicien, le larron
par excellence, Maugis a tout à coup des remords,
et, fort mal-à-propos du moins pour les quatre fils
Ai mon, il va se faire ermite. Privés de ses expé-
diens, les assiégés endurent la faim la plus terri-
ble; fls mangent leurs chevaux. Renaut alloit
même être forcé de tuer Bayart ; mais en le voyant
agenouillé devant lui, les yeux bumides de larmes,
il perd sa résolution, il se contente de lui ouvrir
une veine et d'en donner le sang à sa femme et à ses
deux jeunes enfans. Enfin le bon Maugis étant revenu
pour délivrer Montauban, les Quatre fils s'éloignent
de la contrée, passent le Rhin et vont s'enfermer à
Tremoigne, la moderne Dorthmund de Westphalie.
Charlemagne les y poursuit encore, puis il accepte
la paix sous la condition que Renaut livrera
son cheval Bayart et fera sans délai le voyage
du Saint-Sépulcre. L'empereur pardonne alors aux
trois frères, il donne même aux deux enfans de Re-
naut l'investiture des fiefs de Tremoigne et de
Monlauban; il ne garde rancune qu'au bon cheval
ANCIENS. 125
Bayart; mais vainement le fait-il précipiter dans le
Rhin ou dans la Meuse, Bayart échappé à la nage va
rejoindre dans la forêt des Ardennes le larron Mau
gis, lequel, dit le poète en finissant:
En la forest d'Ardane morut certainement.
Encor i e^t Baiart se l'istoire ne ment.
Et encor li oit on, à feste Saint Jehan,
Par toutes les anées hanir moût clèiement.
Pour Renaut, rien de plus insipide que le récit
merveilleux de son voyage au Saint-Sépulcre. A
son retour, il continue sa longue et dure péni-
tence. On construisoit la cathédrale de Cologne; il
se mêle à la troupe des maçons , il porte les plus
lourds fardeaux jusqu'à ce que ses compagnons,
jaloux de saforce prodigieuse, s'avisent de le préci-
piter du haut des nouvelles constructions. De nom-
breux miracles ne tardèrent pas à signaler la
sainteté du preudome : ses enfans vinrent reconnoî-
tre le corps et le transportèrent à Trémoigne. C'est
là qu'il fut honorablement enseveli.
H est certain que Dorthmund ou Trémoigne reste
encore aujourd'hui sous le patronage de saint Re-
naud; que l'on y vient visiter son tombeau, et que sa
légende rappelle les principaux faits mentionnés dans
la chanson de geste dont je viens d'offrir l'analyse.
Il me reste à parler de la chanson de Maugis
d' Aigrement. Elle est dans un genre complètement
fantasticjue , et je n'en dirai que peu de mots.
Elle fut conq30sée long-temps après la geste des
1^6 l^oNfts
Quatre fils Aîmon, au succès de laquelle elle doit
sa naissance. En voici le début :
Seignors , or escoutés : n'i ait noi e né ton ,
Que Dame-Dieu de gloire vos doinst benéiçon ,
Et je vous chanterai d'une bone chanson ,
Faite est de bone estoire, poi n'i a se voir non.
Cil juglior vous citantent de Maugi le larron
Cornent il guerroia l'empereor Charlon
Pour aidier ses cousins , les quatre fils Aymon ,
Dont il ne savent niie la monte d'un bouton;
Mes ce n'est pas du ver dont nos vous chanterons.
Mes je vous en dirai la droite nasclon ,
Où il aprist le sens dont il ot à foison.
Mes lecteurs voudront bien se contenter de ce
résumé : Maugis est enlevé par les Sarrasins ; il
est élevé par la fée Oriande, qui en devient amou-
reuse et lui apprend la magie. Grâce à de merveil-
leux secrets il se rend maître du bon cheval Bayart
et de la bonne épée Froberge (la Flamberge d'A-
rioste), qu'il donne plus tard à Renaut, quand vers
la fin du poème il revient en France. Dans cette
chanson, Maugis est brave, libertin et peu voleur,
ce qui ne s'accorde guère avec sa véritable légende.
La Bibliothèque Bleue a bien voulu mettre cette
chanson au nombre de ses réimpressions perpé-
tuelles. Elle se compose ici d'environ 7000 vers.
N" 7184.
778. ROMAN DE LÀNCELOT DU LAC. PREMIÈRE PARTIE.
Volume in-f" mediocri vélin, 104 feuillets à deux colonnes, initiales;
commenceuïent du xive siècle. Relié autrefois en veau sur bois, aujour-
d'hui en veau racine, au chiffre de Louis XViri sur le dos, avec le titre :
Roman des rois Ban et Boor.
Fontaineblean . n*' 1855. — Ane. catal., n« 420.— Ste-Palaye, not. 541,
Volume exécuté par deux scribes italiens. Le ré-
cit est poursuivi jusqu'au moment où Lancelot, en
grand danger de mort pour avoir bu de l'eau gla-
cée d'une fontaine , est traité par une jeune fille
fort belle, qui prétend à la possession du cheva-
lier, en récompense de la santé qu'elle doit lui ren-
dre. Derniers mots : a Si l'acolent et baisent j mes
» il sont si espoanté de ce qu'il le voient si des-
» hétié, si li demande s'il en porra garir, et il dist :
» Oïl, se Diex plest. »
N" 71-85.
779. ROMAIN DE LANCELOT DU LAC ABRÉGÉ.
Volume in-fo parvo vélin de 199 fenillets, initiales; fin du xni« siè-
cle. Reliure Béthune, avec le titre : Histoire de la marche de Gaule.
Agravani.
Ane. biblioth. Béthune, n^ 172.— Ste Palaye, not. 542.
Toute h substance du roman est contenue dans
ce volume, dont l'écriture change au f« 178. Der-
128 FONDS
niers mots : « Que plus ne dit des aventures du
» seine Graal. — Ci fine le sant Graal, et parole de
» la mort le roy Artu. »
780. ROMAN DE JOSEPHE OU DU SAINT GRAAL.
Volume in-f» mediocri yélin, 81 feuillets, petites vignettes dessinées
dans les initiale^; commencement du xiv^ siècle. Relié en veau racine
au chiftVe de Louis XVIII sur le dos.
Fonds de Colbert, n* 3130.
Cette leçon renferme tout le roman de Josephe,
à l'exception de la dernière laisse, les deux der-
niers feuillets n'ayant pas été conservés. Derniers
mots : « Et se vous veez anchois mon seigneur Jo-
» seph que je ne ferai, salués le moy. Et li dittes
» qui ainssint le me convint. »
N°7185^.
781. ROMAN DE LANCELOT. DERNIÈRE PARTIE.
Volume in-40 magno vélin de 206 feuillets à deux colonnes, deux mi-
niatures dans les initiales; xiii' siècle. Relié en carton noirci, avec le
titre au dos : Les avan, de S. Gral.
Fonds de Colbert, n» 709.
Le récit commence à la laisse d'Agravain par
ces mots : « Ci endroit dit li contes que quant
» A gravai ns se fu partis de ses compaignons... »
ANCIENS. 129
Au f** 143, on trouve l'indicalion de la fm du tra-
vail de Gautier Map. C'est après qu'un preudome
annonce au roi Artus qu'il fera chevalier à la nou-
velle Pentecoste celui qui devra terminer les
aventures du Saint-Graal. « Ci fenist ici mestre
» Gantiers Map son livre et commance le Graal. »
Les premiers mots de ce Graal sont, f"* 145 : « A
» la veille de la Pentecoste, quant li compaingnon
» de la Table ronde furent venu à Camahelot... »
Fin : « Dont misire Gauvains fu assez plus à maie
»aise qu'il n'estoit devant. Si se test ore li contes
» a tant des aventures du saint Graal qi sont si me-
» nées à lin que après cest conte n'en porroit nus
» riens dire qui n'en mentist. — Ici fmissent les
» avantures du saint Graall. »
N° 7185 ^
782. ROMAN DE TRISTAN. DERNIÈRE PARTIE.
Volume in-4o magno vélin, 417 feuillets à deux colonnes, petites mi-
niatures dans les initiales; fin du xiii« siècle. Relié en maroquin fauve.
Fonds de Cangé, n» 7.
Au bas du premier feuillet est un écu d'argent
à trois fasces de gueules. Cangé, dans une note au-
tographe placée auprès de cet écu, pense qu'il rap-
pelle la propriété d'Antoine de Croy , (ils de Jean
de Croy et d'Isabeau deRenty, grand-bouteiller
de France et chevalier de la Toison-d'Or, mort en
VI. 9
130 t^ONfiS
4475. Je pense que cet écii entouré du collier cle la
Toison-d'Or et surmonté d'une couronne de mar-
quis, est beaucoup plus moderne.
Plusieurs feuillets ont été enlevés dans le corps
et à la lin du manuscrit. Premiers mots : « En ceste
partie dist li contes que après ce que li harpières se
fu partis de Cornoaille, misire Trist. qui demeure
avuec son oncle le roi March se jeue et s'envoise... »
Derniers mots: « Gauvain, je vous requiert par
» le serrement que vous me feistes quant je vous
» fis premièrement chevalier que vous me dites ce
» que je vous demanderai. Sire fet mi sires Gau-
» vain... »
N« 7185
3. 3.
783. ROMANS DU SAINT GRAAL — DE MERLIN. —
CHRONIQUE DE LA CONQUÊTE DE JÉRUSALEM PAR
SALADIN.
Volume in-4o magno vélin, 354 feuillets à trois colonnes, miniatures
et initiales; xiii« siècle. Relié en maroquin rouge.
Fonds de Cangé, n» 6.
Précieux manuscrit appartenant , vers le mi-
lieu du xiv« siècle, à Pierre des Essars, deuxième
diu nom, qui fut, ainsi que Fa noté Gange d'a-
près le P. Anselme, député en Hainaut Fan 1345,
pour traiter du mariage de Louis de France, fils de
Jean, duc de Normandie, avec la (ille du duc de
ANCIENS. iii
Brabant. Pierre des Essars fut tue à Crécy l'année
suivante.
A la fin du volume, des lignes écrites à contre-
sens, c'est-à-dire de droite à gauche, portent :
((1° Cest livre est sire Pierre des Essars qui le
» presta et envoya à Mons. Le duc de Normandie
» par Geuffrin Nivelle de Branville, clerc meetre
«Martin de Mellou. — J. Mellou. »
2" Signature : Jehan, Elle n'appartient pas ,
comme l'a cru Cangé, au duc de Normandie, fils
de Philippe de Valois , et depuis roi de France.
Nous jpossédons une signature incontestablement
autographe de ce prince dans le msc. 6743 (voy.
tom. I, p. 79), et elle n'a rien de commun avec
celle-ci.
3 Un second propriétaire du xv^ siècle a écrit
au-dessous de la signature précédente : « Se livre est
» à Jehan de La Rivière, seigneur de Chandenier, qui
» l'amblera pendu sera parmi chenïiaterel. Noùta ce
» dit. Seint Vinceilt le riche...»
4° Sur la garde du commencement, nous voyons
que Châtre de Cangé avoit acheté le volume en i725
et l'avoit payé 120 francs. C'est lui qui le fit re-
lier.
Le Saint-Graal comprend les 120 premiers feuil-
lets. Le d21* avoit été arraché sans doute à cause
du frontispice de Merlin. Gaugé a recopié ce qui
manquoit, de sa belle écriture, et il a recoJié; sur
9.
132 FONDS
ce nouveau feuillet de \elin une jolie petite minia-
ture du xiv siècle représentant la Vierge et l'en-
fant Jésus.
(P« 313.)
Ce précieux monument historique paroît avoir
échappé à l'attention de nos compilateurs mo-
dernes. Je le recommande ^ux académiciens
éditeurs des Historiens des croisades. Il embrasse
le récit des événemens qui se passèrent en
Palestine sous le règne de Philippe-Auguste, et
c'est de là qu'on a détaché le charmant récit ,
malheureusement fabuleux, du comte de Ponthieu,
inséré par Méon dans le dernier volume de ses Fa-
bliaux. Au reste, la chronique que nous annonçons
avoit été remarquée au moins par un des écrivains
du xvHe siècle. l\ existe une « Histoire de la con-
» queste du royaume de Jérusalem sur les chrestiens,
» par Saladin , traduite d'un ancien manuscrit.
» PariSjGervaisClouzier,i618. » C'est la traduction
fort agréable du manuscrit que j'ai sous les yeux.
On l'attribue à un littérateur consommé, nommé
Citry de la Guette, dont on se souvient peu, parce
qu'il n'a jamais mis son nom en tête des ouvrages
qu'il a publiés. Il nous prévient seulement, dans
la préface, que le manuscrit dont il s'est servi lui
avoit été donné par M. Cabart de Villermont. Cette
ANCfENS. 133
indication précise n'a pas empêché le Journal des
Savans (1) de contester la candeur et la véracité
du traducteur : « Il y a, dit-il, tant de circonstan-
» ces, dans cette histoire, différentes de ce que les
» auteurs nous ont donné sur la conqueste de Sa-
»ladin, que plusieurs habiles personnes ont eu
» pour suspect le vieux manuscrit gaulois , d'où
» cet auteur les a tirées. Il tâche de le justifier dans
» sa préface, et on peut dire que si tout ce que l'on
» y trouve n'est pas véritable, les incidens en sont
» du moins fort bien ménagés pour donner plaisir
» au lecteur. »
Le père Lelong a répété cet arrêt. Cocquebert
de Taisy , dans la Biographie universelle, se contente
de dire que « c'est une prétendue Iraduclion d'.un
manuscrit gaulois, dont on a révoqué en doute
l'authenticité. » Et enfin Barbier venant le dernier
dit avec plus d'infidélité encore : «composée par Ca-
balde Villermonl, publiée par Gitry de la Guette. »
On saura désormais que M. de Gitry étoit par-
faitement sincère; qu'il avoit sous les yeux un ma-
nuscrit dont la rédaction remontoit au xuv siècle,
et que ce monument précieux , si agréablement
traduit par lui, est inédit jusqu'à présent, et est
pour la première fois recommandé à l'attention
des amis de notre histoire.
(1) Journal des Savans de l'an M DC LXXIX, tome septième. Amster^
dam, 1680, édition in-lg, paije 80.
134 FONDS
Un feuillet a été arraché entre le 353 et le 354,
et de son côté le traducteur s'est arrêté avec le texte
du f" 353... v% c'est-à-dire à la mort du comte
Henry de Champagne. Dans les fragmens suivans
conservés, le chroniqueur raconte sommairement
le couronnement de Jean de Brienne et la bataille
de Bouvines. 11 est à croire que le manuscrit de
M. de Yillermont avoit été transcrit sur notre
exemplaire, et que cette lacune avoit déterminé
1« traducteur à s'arrêter à la mort du comte Henry.
N« 7186.
784. ROMAN &E LANCELOT DU LAC. PREMIÈRE PARTIE.
Volume in-folio parvo vélin, 116 feuillets à deux colonnes, initiales;
commencement du xiv^ siècle. Relié autrefois en veau sur bois , aujour-
d'hui en maroquin rouge, aux armes de France sur les plais et sur le dos,
avec le titre : Roman du roi Barans.
Fontainebleau , n» 1858. — Ane. Cat., n» 694 — Ste-Palaye, not. 543.
•
Écriture dont l'encre est souvent effacée. Der-
niers mots -: « Dès ore se taist ci endroit hors li
» contes à parler d' Ester, de monsegnor Gau. et
» dou nain et de la demoiselle. Et retorne à parler
» de Lancelot de Lac, coment il se délivra de Leo-
» degan le fds au roi... en la meslée qu'il fistpour
» l'enor de sa dame la reine Genièvre , femme del
» roi Artus... »
ANCIENS. 135
Comme le plus grand nombre des volumes de la
Table ronde, celui-ci est revenu d'Italie. On ne
peut douter que vers le xiv"' siècle, la plupart des
anciens manuscrits de ces romans n'aient été ac-
quis ou recopiés par des Italiens , quand le goût
de ces fictions disparoissoit en deçà des monts.
Yoilà comment tant de précieuses imitations ont
été exécutées en ce temps-là par des poètes ita-
liens.
N» 7186'.
785. CHANSONS DE GESTE DE GUILLAUME AU COURT-
NEZ.
Volume in-folio mediocri vélin , 1 3 i feuillets à deux colonnes , mi-
niatures dans les initiales; xiii« siècle. Relié en maroquin rouge, aux ai-
mes et au chiffre de J.-B. Colbert sur les plats et sur le dos.
Fonds de Colbert , anc. n^ 1 377.
Manuscrit précieux, mais cruellement mutilé.
Dans les feuilles conservées, il existe de nombreu-
ses transpositions que j'ai indiquées au bas des
pages. Voici les branches contenues en tout ou par-
tie dans ce volume :
1 Enfances Guillaume. C'est la seconde du Cy-
cle^ la première étant celle d'Aimery de Nar-
bonne , qui cependant ne doit avoir été composée
que bien long-temps après. La première feuille con-
servée des Enfances Guillaume est ici la troisième
136 FONDS
du volume par l'effet d'une transposition. Elle
commence avec le 153« vers de la branche :
Et portez tant de l'or en vos escrins
Que ne vos tiengue à la coït por frarins.
Dame, dist-il, or avez-vous bien dit. . . .
Les Enfances Guillaume nous racontent le dé-
part des fils d'Aimery de la ville de Narbonne, le
récit de leurs premiers combats contre les Sarra-
sins, et l'amour d'Or^^ble, princesse Sarrasine,
pour Guillaume. Cette branche extrêmement re-
marquable porte le cachet d'une haute ancienneté.
En voici les premiers vers tels qu'ils sont conser-
vés dans le beau manuscrit de La Yallière, n° 23,
ï' 30 :
Or fêtes pais, pour Dieu, seigneur baron,
S'orrez chanson qui moult est de grant non ,
C'est d'Aimeri qui a fleuri grenon ,
Qui tousjours ot vers Sarrasins tençon. . ,
C'est de Guillaume qui cuer ot de lyon,
Qui prist Orable que de voir le scet-on
Que il toli à ïiebaut l'esclavon ,
Conquist sa terre à coite d'esperon ,
Maint roy paien mist à destrucion. . . .
Qui le servit n'en ot mal guerredon ,
Et qui diroit encontre la chançon
Aucune chose qui ne fust de raison ,
En sa légende ses fez trouveroit-on
lit moult des autres dont ne fez mention ,
Es grans disers où il ot sa meson ,
De Moppelier trois lieus i conte-on.
L'un des points les plus curieux de cette
branche, c'est l'idée qu'elle nous offre des anti--
Anciens. 137
quités et de l'aic~de-triomphe d'Orange. Le poète
suppose qu'Orable, initiée dans tous les secrets de
la magie, donne à sa volonté l'âme et le mouve-
ment à toutes les merveilles de cette architecture.
Ainsi, Tibaus d'Arabe, son malheureux fiancé,
étant monté*, avec Clariaus, frère d'Orable, dans
l'appartement qu'elle occupoit :
Il en montèrent sus el paies plus grant.
Tibaus esgarde le paies qui est gent,
Parti d'images fu li entaillemens,
Ours et lions et porceaus ensement,
Biches ef dams et aigles plus de cent.
Si est li ciel fait par enchantement ,
Soleil el lune et l'estoile luisant.
Voit li Tiebaus, si s'esbahi forment.
Regarde soi et den ière et devant ,
Ne set à dir par là où entra ens.
Et Clariaus l'a assis en un banc . ,..^ ritilUi'* ?ïoiii
Tout fet d'ivoire, painturé à argent,
Li pecol sont doré moût richement.
A chascun ot un folet en estant ,
Harpent, violent et notent ensement;
Que ce esgarde ne demande noiant
De Jugléor né d'autre enchantement. (F» 9, V.)
Mais tout cela n'est rien à côté. du charivari qui
devoit présider aux noces de Tibaus et d'Orable.
D'abord c'est un cerf qui se détache des arcades
et est aussitôt suivi par une meute de chiens et
une troupe de chasseurs. Puis une procession
de moines excitant autant de géans à battre de
verges Thibaut et ses compagnons. Puis les ours,
les sangliers de l'arc qui prennent part à la fête 5
j^ FOIN l)S
puis une inondation qui commence au moment où
Orable touche du doigt l'un des piliers. Ainsi se
passa la nuit des noces , et Thibaud ne demanda
pas son reste; il partit le lendemain pour Narbonne
qu'assiégeoit déjà depuis long-temps son armée.
Les eufans d'Aimery arrivent à la cour de Char-
lemagne. L'épisode de la lutte au bâton de Guil-
laume avec un champion de Bretagne, lutte qui
rappelle exactement les coups de poing et de bâton
qui font tant d'honneur à la moderne Angleterre,
a été malheureusement enlevé dans le manuscrit.
Il faut pour le lire recourir au n" 23 de La Vallière,
f" A A. Quand Charlemagne eût armé chevaliers les
enfans d'Aimery , ils retournent à Narbonne et
contraignent Tibaus d'Arabe à lever le siège. Deux
mois après ce triomphe ,
De douce France leur vint un messagier
Qui lor a dit et conté et noncié
Que l'emperères est moutafliboié;
Li per de France le vouloient brisier
Et Looys del roiaume chacier. . .
Guillaume l'ot, moût en fu courociés. . .
« En son roiau^ne n'a si hardi princier ,
» Se i raison velt au roi porchacier
» Se je l'ataing ne li toi! le le cliief. »
Tels sont les derniers vers de cette branche.*' ^
IL LE CORONEMENT LOOYS. (F" 18.)
Pour les branches suivantes, voy. tom. III, p.
ANCIENS. 13^
123 et siiiv. Un seul feuillet manque ici , eiUre 28
et 29.
in. LE CHARROI DE NISMES. (F'' 33.)
Manquent un feuillet entre 37 et 38, et le der-
nier entre 52 et 53.
lY. LES ENFANCES VIVIEN. (F^ 53.)
Manquent le début, et un feuillet entre 57 et 58.
V. LA BATAILLE D*ALESCHAUS. (F° 71.)
Lacune entre les folios 80 et 81 , et à la fin en-
tre 98 et 99.
VI. FOULQUES DE CANDIE. (F^ 99.)
La branche de Foulques est une addition, une
sorte d'épisode parasite dans le cycle dç Guillaume
au Court-Nez, On ne la trouve pas dans le grand
manuscrit n° 6985 que nous avons examiné. L'au-
teur est Herbert le Duc, comme on le voit dans les
msç. n° 71^8 et Not. D. 21^ bis. Ce trouvère paroît
avoir fleuri vers le commencenient du xiii^ siècle.
Son poème, fort développé, célèbre les aventures et
les exploits de Foulques, (ils de Hue de Floreville
OU Florejule, sans doute Frejus. Foulques veut
venger le désastre d'Alescliamps et la mort d^
140 FONDS
son cousin Vivien. Il accourt au siège d'Orange et
contribue à la délivrance de Guillaume. Puis aimé
de la belle Anfelise de Candie, princesse sarrasine,
il suit l'exemple de son oncle Guillaume , ravit la
dame à son fiancé, la convertit, l'épouse, et devient
sire de Candie; mais il faut prévenir le lecteur
que Candie n'est autre chose que Cadix.
Les trois mille premiers vers ne sont pas ici. Une
autre grande lacune se trouve entre les folios 129
et i30, qui est remplie dans le n° de Notre-Dame.
En revanche, ce dernier manuscrit s'arrête avec
notre f" ISA, et nous en avons la suite sans inter-
ruption jusqu'à la fin du f" 139. Ici nouvelle la-
cune comblée, comme toutes les autres, par le
msc. 7188. Les cinq feuilles suivantes appartien-
nent encore à la suite de Foulques de Candie.
YII. LE MONUGE RAVNQUART. (F** 145.)
Manque le commencement.
lu,
YIII. LE MONIAGE GUILLAUME. (F° 184.)
Cette dernière geste n'est pas complète, mais
elle est poursuivie bien plus loin que dans le msc.
6985, dont le dernier vers est ici au f"" 223 r°.
Voici la rapide analyse de la suite. Arrivés de-
vant Palerme, Guillaume et Landri changent la
lace des affaires, comme on le devine. Sinagos est
ANCIENS. 141
tué, la ville est prise et le nionier Landri en re-
çoit y honneur en fief. Pour Guillaume, il résiste
aux sollicitations du roi Louis et retourne à pied
dans son ermitage de Gellone; Louis ne lar-
dera guère à regretter son absence. Un amiral sar-
rasin , le géant Isoré, paroît sous les murs de Paris
et demande vengeance de la mort de Sinagos. Cette
arrivée subite devoit éveiller l'incrédulité des audi-
teurs , mais ajoute aussitôt le poète :
Seignor baron, or nel mescreez mie,
Que la chanson si est d'ancesserie.
A icel temps que vous ci m'oez dire
N'iert pas la terre de gent si replenie
Corne ele est oie, né si très-bien garnie,
Né tant n'i ot de riches mananties,
Né de chastiaus, né de cités assises. . .
Paris estoit à cel jor moût petite. (F» 224.)
Louis avoit depuis long-temps éloigné de sa cour
tous les preudommes, tous les bons chevaliers; il
réservoit sa confiance à de vils flatteurs nés dans
l'obscurité, incapables d'héroïsme et déployante.
L'invasion des Sarrasins lui inspire un tardif re-
pentir. S'il avoit seulement auprès de lui le bon
Guillaume au Court-Nez! mais où le trouver? et
comment d'ailleurs lui persuader de quitter sa re-
traite? Anséis, un chevalier d'Auvergne, est chargé
de se mettre à la recherche du comte Guillaume.
Il franchit péniblement les roches de Gellone; il
trouve l'ermite et déplore auprès de lui sa course
infructueuse. Pour toute réponse celui-ci le mène
i42 foNftg
dans son verger, prend une faux, coupe les arbres
fruitiers, les herbes salutaires, les fleurs parfu-
mées; puis, à la place, plante des ronces, des or-
ties, des herbes parasites et malfaisantes. Anséis
revient à Paris découragé; au lieu de Guillaume il
n'a rencontré qu'un ermite, dont il décrit l'action
singulière et énigmatique.
Ot le li rois, del cuer va souspirant.
Uns dus l'oï qui ot non Galerans ,
De grant aage , bien a passé cent ans ;
La teste crolle quant la parole entent,
Et dit au roi liautement en oiant :
« Li grans liermites qu'Anseys vet noinant
)> Ce fu Guillaumes, par mon grenon ferrant.
» Les bones herbes qu'il ala enachant,
M Li arbrissel qu'il ala défroissant,
» Pourquoi le fist sachiés certainement :
» Tu as ta terre empirée forment
» Des genlix homes, des sages, des vaillans ,
» Qu'ensus de toy as chassé laidement ;
» Désertés as les pères , les enfans,
» Par les frans homs est II sire poissans;
» Tu n'en as nul de gentix né de frans ,
» Perdus les as tous par ton mal vais sens. . .
» Les maies herbes dont fist restorement
u Ce senefie^ par Dieu unmipotent ,
» Les losengiers et les faus mesdisans
» Que entor toy as tenus longeraent,
» Cui as doné ton or et ton argent. . .
» Qui bordes croit et losengiers sovent ,
» Au chief de tor par mon chief se repent. »
— « Vous dites voir, dist li rois, Galerans. . . »
Or vous lerrons del roi et de ses Frans (F» 227.)
Cette scène doit être de la composition la plus
ANCIENS, 14'^
ancienne, c'est-à-dire remonter* au temps du roi
Lothaire, quand la dynastie carlovingienne étoit
entourée de loups prêts à la dévorer.
J'ai cité, dans le premier \olume de cet ouvrage,
le passage suivant du Commentaire de Raoul de
Presles sur la Cité de Dieu : « Depuis fut habitée
» et fermée Paris jusques au lieu que l'en dit à
» V Archer -Saint- Mary, où il appert encore le costé
» d'une porte. Et là fut la maisen Bernart des Fos-
» ses , où Guillaume d'Orange fut logié quand il
» desconfit Isoré, qui faisoit le siège devant Pa-
»ris... » (F° 22.) La maison de Bernard des
Fossés, d'après ce passage conféré avec les an-
ciennes cartes et les bons historiens de Paris, étoit
située à la sortie de la rue actuelle des Écrivains ,
dans la Rue des Arcis. Telle étoit l'opinion consa-
crée au xv^ siècle^ mais il faut convenir qu'elle
s'accorde assez mal avec le récit poétique qui fait
naturellement venir Guillaume à Paris par Orléans
et par Étampes.
J'respasse Aucerre et Orlienset Estampes,
Trusques Pari» ne voltonques attendre. (F^ 229.)
De ce côté il gagnoit la rive gauche de la Seine et
non la rive droite, sur laquelle étoit l'emplace-
ment de ï arche Sainl-Méry, Quoi qu'il en soit,
Guillaume arrivant le soir au terme de son voyage,
a bien de la peine à pénétrer dans les murs de Pa-
ris. La gaite ou sentinelle du roi Louis refuse de le
144 PONDS
rcconnoître; mais, touchée de ses sollicitations,
elle ajoute, pour adoucir l'expression de ses refus :
Por seul itant que estes ciestien
El que vos oi parler de Deu del ciel
Selonc mon sens vous verrai conseillir.
Ici amont , delès cel pin plenier
A un fossé qui est et grant et viez ,
Uns povres homs est illec hebergié. . .
Or soies là trosqu'à l'aube esclairier. (F** 229, v«.)
Guillaume finit en effet par demander et obte-
nir l'hospitalité de Bernard des Fossés. Les détails
de la réception sont comiques et amusans. Par
malheur, les feuilles qui contenoient la descrip-
tion du combat de Guillaume et d'Isoré ont été
enlevées. A leur place, on ne trouve plus que deux
feuillets mutilés qui appartenoient à la suite de
Foulques de Candie.
Ce qui reste de ce volume forme encore près de
21,000 vers.
No 7i86'\
786. ROMANS DE BEUVE d'aIGREMONT, — DES QUATRE
FILS AYMON.
Volume in-f« parvo vélin, 110 feuillets à deux colonnes, une mi-
niature, petites initiales; commencement du xiv« siècle. Relié en ma-
roquin rouge, avec le titre sur le dos : Renaut de Montauban.
Fonds de Cangé, n» 8.
Bel exeniï)laire complet de ces deux chansons
ANCIENS. 145
de geste que Fauchet a, sans motifs, attribués à
Huon de Villeneuve. Premiers mots :
Seignor oies canchon de grant nobilité
Haut est de vielle estore faite sans fausseté.
La copie est généralement faite avec plus d'atten-
tion que celle du msc. 7483. Elle est plus réservée
sur les épisodes dans lesquels Maugis joue le prin-
cipal rôle, et elle s'arrête fort convenablement
aux obsèques de Renaut de Montauban. Yoici les
derniers vers ; Le corps de Renaut
Au moustier Nostre-Dame fu portés erramment :
Encore i gist en fierté, ce sache Diex II grans.
Saint Renaus est només, por Diu soffri torment.
A tant cascuns revient droit à son cassement. . .
Ichi fault de Renaut : par le fier hardement
Si fil tindrent sa terre et tout son cassement;
Tant ama li uns l'autre que n'i eut mautalent
Nus ne vit tel amour né si entièrement.
Si orent puis grant guerre contre mauvaise gent,
Mais Diex lor aida bien par son comandement ,
En pais et en amour orent definement.
— Explicit le mort de Renaut de Montauban.
Châtre de Cangé s'est appuyé sans doute sur
une signature aujourd'hui raturée, quand il a
écrit au bas de la dernière feuille de garde les mots
suivans : « Ce msc. a appartenu à Claude deCrequy,
» sieur de Blequin, marié en 1540. Et a passé à
» son fils Claude de Crequy, sieur de Blequin et
» du Sart. » — Sur le verso de la même feuille
de garde, j'ai déchiffré ces quatre vers qui, du
vi. 10
i4& Potihè
moins, prouvent l'emploi de la locution châteaux
en Espagne au xv« siècle:
De jour el de nuit
Je fay pour ma dame
Châteaux en Espaigne;
Chest tout mon deduyst.
N° 7187.
787. ROMAN DE TRISTAN; FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE,
ET COMMENCEMENT DE LA SECONDE.
Volume in-40 raediocri vélin de 287 feuillets à deux colonnes, minia-
tures, vignettes et initiales; xiii' siècle. Relié autrefois en veau sur bois,
aujourd'hui en maroquin rouge aux aimes de France sur les plats , au
chiffre de Louis XIV sur le dos.
Ane. Catal., no 138.— Ste-Palaye, not. 544.
Volume dépareillé d'un précieux exemplaire
de Tristan. Les miniatures sont d'une finesse ex-
quise, et les vignettes représentent de charmans gro-
tesques qui rappellent le talent des enlumineurs
des ouvrages du rqi Amenés. On pourra consulter
avec fruit les costumes. Déplus, f" dO et 287, vignet-
tes : Un jongleur touche du luth, un autre danse.
— ¥° 431 et 242 : Cavalier courant contre un fan-
tassin qui l'attendsur la défensive. — F° 162 : Repas.
Un £^utre mérite plus rare de cet exemplaire,
c'est, f 178, 3^2 et 267, la notation musicale de
trois des lais de Tristan. Je ne l'ai pas retrouvée
dans les autres exemplaires.
Premiers mots: « ... Kil m'est bien avis que
ANCIENS. J47
» cil hom qui est forseiiés est auques du corssage
y> Mathan le Bi un et de la grandeur, selonc ce que
» j'ai oï dire. » Derniers : « Là où il s'en alèrent
» enssi parmi la mer, il avint qu'il arrivèrent en-
» tor le premier somme devant une... »
N° 7187 '.
788. ROMAN DE BERINUS ET DE SON FILS AIGRE.
Volume in-fo mediocri vélin, lignes longues; xv siècle. Relié autre-
fois en veau sui bois , aujourd'hui en veau racine au chiffre de Napoléon
sur le dos.
Ane. Biblioth. de Faure.— Ste-Palaye, not. 545.
Bel et unique exemplaire d'un très-fastidieux
roman dans le genre des continuations de l'Ama-
dis de Gaule. Berinus le Romain voyage et de-
vient roi de Blandie, plus tard son fils est élu
empereur de Rome. Le texte en prose me paroît
avoir été fait sur une chanson de geste du xiii* siè-
cle , imitée elle-même d'un roman grec un peu
plus ancien. Les sept sages y figurent, mais sous
d'autres noms. M. Brunet cite trois éditions du
roman en prose de Berinus , toutes trois payées
fort cher par les bibliophiles, quand ils apparois-
sent dans les ventes. 11 est de ceux auxquels on
pourroit le mieux appliquer le vers de Voltaire :
Sacrés ils sont , car personne n'y touche.
Premiers mois : « Au commencement de ma
10.
148 FONDS
» matière je pry en mon prologue à tous ceulx
» qui mon livre orront, » etc. Derniers : « A tous
» ceulx qui ce livre cy diligemment lyront et en-
» tendront et en bonne patience, jusques en la fin
» tousjours vivront. Amen. »
N" 7188.
789. CHANSONS DE GESTE DE BERTE AUS GRANS PIES,
PAR LE ROI ADENÈS; DE CHARLEMAGNE , PAR
GIRART d' AMIENS; — DE FOULQUES DE CANDIE, PAR
HUE DE DAMPMARTIN.
Volume in-f' raediocri vélin de 275 feuillets à deux colonnes, minia-
tures, initiales ; commencement du xiv« siècle. Relié autrefois en veau
sur bois, aujourd'hui en veau marbré, à l'aigle de France sur les plats,
au chiffre de Napoléon sur le dos.
Fontainebleau, n^ 1802.— Ane. Catal., n» 467.— Ste-Palaye, not. 5i6.
Volume parfaitement conservé. On a pu juger
du mérite de la chanson de Berle ans grans pies ,
depuis qu'elle est publiée. Elle s'arrête au v" du
fo 22.
II. CHANSON DE CHALLEMAINES QUI FU EMPERIÈRES
DE ROME. F** 22. Premiers vers :
Cil cui Diex a donné sens et entendement
De savoir les grans biens fez anciennement,
Les doit dire et monstrer à tous communaunient.
Oui, mais le même devoir ne sauroit être pres-
crit à ceux qui n'ont aucun génie poétique; et
ANCIENS. 149
nous croyons que Girart d'Amiens, l'auteur de
cet énorme poème de Charlemagne, auroit mieux
fait de s'appliquer une pareille sentence. Il paroît
toutefois qu'il cédoit au vœu d'une autre personne
en se mettant à rimer :
Pour quoy Gyrart d'Amiens qui a commandement
D'une ystoire tretier, se Diex la li conssent. . .
Girart est un élève d' Adenès ; il en a beaucoup
exagéré les défauts. Adenès est lent , Girart éter-
nel , et sa froideur pourroit mettre à bout la pa-
tience la plus miraculeuse. Comme Adenès , il a
d'abord tenté d'alterner les couplets masculins et
féminins. Ainsi le premier rime avec entende-
ment; le deuxième avec ata/en/e; le troisième
avec /m; le quatrième avec fine; le cinquième avec
ouvra; le sixième avec avantage, etc. Mais il s'est
bientôt lassé de ce tour de force.
Le récit commence à la mort de Pépin, à l'usur-
pation de Rainfroi et Heudri, les deux fds de la
Serve, et à la fuite du jeune Charles en Espagne.
Cette tradition des enfances de Charlemagne me
paroît renouvelée de l'histoire des démêlés de Char-
les-Martel avec sa marâtre Plectrude et les deux
fils de cette première femme de Pépin. Girart
avoue qu'il n'a pu suivre, dans le livre des i^w/aw-
ces^ les chroniques de Saint-Denis :
Mes l'enfance Mainet plus avant ne devise.
Quant plus en veut oïr si voist à Saint-Denise.
Là sont ses fez escriptz de mainte noble emprise,
150 VOUDS
Mez l'enlance Cliallon tu en autre lieu qui^^e.
A Ais tout droitement , dedens la raestre église
Là sont les fais do lui, cui qu'aillors les escrise,
Et s'enfance premier, tant que France ot conquise,
Et tous ses autres fez , comment que chescun gise. (F» 70.)
Le second livre commence à l'histoire réelle ,
authentique ; et nous devons dire à l'honneur de
Girart que d'abord il ne prend aucun soin des lé-
gendes romanesques. Il décrit comme Eginard la
guerre de Lombardie, celle de Saxe, et la fatale
retraite d'Espagne dont il attribue le revers à la
perfidie des Gascons; mais bientôt la fable reprend
ses droits. A mesure que nous avançons dans le
second livre , les héros des chansons de geste pa-
roissent, grandissent ; enfin ils occupent toutes les
avenues de la scène. Les principaux sont Ogier,
Naimes et Rolant.
Avec le troisièine livre commence le voyage de
Ciiarlemàgne en Espagne , d'après la grande auto-
rité du faussaire Turpin. Au f^ 143, l'auteur nous
donne sur lui-même quelques renseignemehs :
Et ce dist saint Lyons , qui nous en est garans ,
Qui de Challon sot bien toz les fez apparans.
Par quoi décret en fist, qui nous est desclairans
Les fez que Challes fist, treis est en ce romans^
Et est fet au commant au frère au roy des Frans
Le comte de Valois, qui estre remembrans
Veut de si nobles fez. . .
Et je Girars d'Amiens qui tout sui desirans
De fere son plesir de cuer liés et joians,
Ai fet ce livre ci dont fet me fut comans. . .
Ce comte de Valois est Robert de France, fils,
ANCIENS. 1 5 I
de Philippe-Ie-Hardi, né en i270 el mort en 1325;
car dans les derniers vers, f° 169, on lit encore :
Et moi Gyrart d'Amiens , qui toute l'ordenarice
Ai es croniques pris qui en font remembrance,
Par le commandement le frère au roy de France ,
Le comte de Valois, ai pris cuer et plesance
bé recorâeir les fais Challon. . .
IlL FOULQUES DE CANDIE. (F° 169).
Seule leçon complète de cette chanson de geste.
En voici les premiers vers :
Oies bons vers qui ne sont pas frérin ,
Ne les trovèrent Gascoing ne Angevin ;
Herbers li dux les fist à Darapmartin,
Et fist èscrire en un brief Baudouin.
Ces vers sont embarrassans. Notre aiiteur seroit-il
Hejrbert, duc ou comte de bammartin, léqiiel les
âiiroît 3îclès à son trouverre Baudouin? Nous
n'osons Tàffirmer, mais le doute est pour le moins
permis.
N«7188\
790. GUILLAUME DE TYR; TRADUCTION ANONYME AVEC
UNE CONTINUATION,
Volume in-40 mediocri vélin de 292 feuillets à deux colonnes, minia-
tures et initiales; xiii« siècle. Relié autrefois en veau sur bois, aujour-
d'hui en veau racine au chiffre de Napoléon sur le dos.
Ane. Biblioth. deCh. Maurice LeTellier , archevêque de Reims.
Ste-Palaye, not. 547.
Exemplaire, d'une écritiire excellente, de !a tra-
1 52 FONDS
duclion déjà renfermée dans le n*^ G7^3 (voy. t. I,
p. 79 à 82). La continuation qui est aussi la même
n'est pas complète ici, les deux derniers feuillets
du volume ayant été enlevés. Derniers mots con-
servés : « Et totes eures fu-il liez de ce que oir i
» ot demoré... » Les petites miniatures qui ornent
la tête de chacun des vingt-deux livres de Guil-
laume de Tyr sont du meilleur goût.
N« 7188 ^
791. EXTRAIT DE CHRONIQUES ET GÉNÉALOGIE DE
PLUSIEURS GRANDES MAISONS DE FLANDRE ET DE
LORRAINE. REMONSTRANCES AU PEUPLE FRANÇOIS,
PAR THOMAS BEAULXAMIS. LA CHASTELAINE DE
VERGI. — GENEALOGIA DI MEDICI ( ITAL. 25 ). —
Libertates Regalis - Monti, — apologia di fra
PANiGAROLA. — De PollroU condemnalione juslis-
Sima. — HARANGUE FAITE EN 1612 AU DUC DE
PASTERANA, PAR CHARLES DE LA SAUSSAYE d' OR-
LÉANS.
Volume in-4«parvo papier, lignes longues, 190 feuillets; xv*' et xvi^
siècles. Relié sur carton en parchemin blanc.
Fonds Baluze , anc, n" 436.
i" Extrait de chroniques, etc., f*^ 1. Titre com-
plet : « Cestui livre est extrait de plusieurs histoi-
» res , et vient à la conqueste que fist le vaillans
» preux et hardis le duc Godeffroy de Buillon, ja-
ANCIENS. 153
» dis duc de Lhoraine , en la terre saincte, là où il
» finit ses jours comme roy de Jherusalem. Et
» trouvères plusieurs de ces nobles successeurs ,
» icy escripts qui furent avec lui à ladite conqueste.
» Et trouvères toutte sa généalogie tant de père
» comme de mère. Et y a en cestui plusieurs au-
» très choses que bien sont dignes de mémoire. »
On nedevineroit pas que sous ce titre on trouve
la généalogie de plusieurs grandes maisons de
Belgique et de France, toutes adhérentes au tronc
de la comtesse de Flandre, Richilde, veuve en
premières noces de Hermans, comte de Mons. Les
ducs de Lorraine , les comtes de Bar, les comtes
de Blois, les Coucy, les Châtillon, les Rumigny,
les châtelains de Lille et de Saint-Omer ont une
bonne part dans ces tableaux, qui paroissent avoir
été dressés avec une grande exactitude vers la fm
du xni*' siècle. Quelques lambeaux historiques
relatifs à Godefroi de Bouillon, aux guerres civiles
de Flandre et surtout à la vengeance de l'assassi-
nat du bon comte Charles de Flandre, en 1127,
ajouteroient un intérêt particulier à la publication
de ce morceau d'histoire. Peut-être est-ce l'ou-
vrage cité plusieurs fois par Jacques de Guise sous
le titre de Chronicon Hannoniœ in lingua viil-
gari. Les auteurs de l'Art de vérifier les dates
paroissent aussi l'avoir consulté; mais je le crois
inédit. Baluze dans son Catalogue ne l'avoit indi-
qué que comme Histoire de Godefroi de Bouillon,
154 l-ONus
Premiers mots : « En ce temps morut le ro}'
» Henri de Franche, quant il ot régné trente ans,
» et fut ensepvelis en l'abbaye Saint-Denis. » Der-
niers : « L'autre qui ainsnée estoit fut celle Se-
jo bille que li quens Thiery eult à femme. »
II. (t Remontrances au peuple françois , qu'il
» n'est permis à aulcun subject soubs quelque
» prétexte que ce soit se rebeller ne prendre les
» armes contre son prince et roy, ny attenter con-
» tre son estât , le tout prouvé par l'escripture
» sainte, par frère Th. Beaux-Amis, Carme, doc-
» teur en théologie. » (F° 83.)
L'épître dédicatoire à Catherine de Médicis ,
de Beaulxamis, commence ainsi : « Madame, il y a
» sept ans que voyant Testât misérable de nostre
» France , et les assaults que vous receviez avec
>) nostre bon roy Charles, lequel naguères nostre
» Dieu a délivré de ce monde... j'ay mis la main
Ȉ la plume... maintenant que la remonstrance
» que je faisois s'est remise sus la presse... »
Cette épître doit être de l'année 1574; et par
conséquent La Croix du Maine étoit exact contre
le sentiment de ses annotateurs, quand il fixoit
à 1567 la première édition de la remontrance de
Beaulxamis. (Voy. Bibl. de La Croix du Maine et
Duverdier, t. II, p. 432.)
ANCIENS. 155
III. LA GHASTELAINE DE VERGI. (F« 97.)
Manquent les 231 premiers vers. Cette leçon
du \V siècle assez incorrecte fourniroit pourtant
de bonnes variantes à Tédition de Méon ( Fa-
bliaux, tome 2, p. 296 et suiv.). Dans le catalogue
Baluze , ce joli roman est désigné comme la Chasse
du berger. Voyez notre tome III, p. 226 et 227.
IV. « GENEALOGIA DI MADAMA CATERINA Dl MEDICl
REINA DI FRANCIA. » (F^ 131 (1).)
Cette généalogie est en octaves précédées d'une
épître à la reine. Gabriel Simeoni, l'auteur, pré-
tend qu'elle devoit faire partie d'un poème épique
dans le genre de celui d'Arioste. Giovanni de Me-
dicis étant entré dans un palais enchanté, y voyoit
passer touâ les membres de sa famille. Premiers
vers :
Vede Giovanni con dolore immenso
In amor finto , il gran flagel di Dio ,
Totila le d'ogrii mali^ia accenso
Rosso far d'Arno il bel corrente rio. . .
Les octaves au nombre de 26 sont suivies : 1" de
l'horoscope de Francesco Mario, fils aîné du duc
Cosme de Médicis; 2° de l'arbre généalogique;
(l) Les anciens folios 1 1 1 à 130 de ce msc. 7 188 3. ont été réunis par
Méon à un texte du Roman de Protesikms, auquel ils apparlenoient.
156 FONDS
3" d'une autre pièce de vers intitulée « Sopra alla
» medesima genealogia, Selva prima. »
Tout cela n'est pas indiqué dans la liste des ou-
vrages de Gabriel Simeoni, donnée par La Croix
du Maine et la Biographie Universelle. Le docteur
Marsand n'a pas mentionné notre manuscrit.
V. « Sequuntur libertates loci de Regalimonte,
» in Albigesio et liber... statutorum et consuetudi-
» num ejusdem loci, ac additionum ad illas. »
(F° 146.)
Ces coutumes curieuses de la ville de Reaïmont
furent données, en 4271, par Philippe-le-Hardi ,
et confirmées par Charles VI , Charles YII et
Louis XI. Elles sont en latin. On en chercheroit
en vain l'indication dans la Bibliothèque du père
Lelong. ( Voyez dans le Dictionnaire des Gaules
d'Expilly l'article de Reaïmont. ) La copie que
nous avons sous les yeux est du xvi^ siècle.
VL APOLOGU DI FRA PANIGAROLA. (F° 175.)
On avoit accusé Panigarola de pencher vers les
hérétiques, c'est pour se justifier qu'il a composé
ce morceau d'une éloquence admirable. On ne
peut le lire sans émotion, sans enthousiasme.
Premiers mots : « Il fajso romore et la calon-
ANCIENS. 157
» nia ch'è nata contra il mio nome in quella cittade
» ove nacqui anchio, e ita per diu mesi intieri
» serpendo, » etc. Elle a sans doute été imprimée.
VII. « DE POLTROTI PERFIDI ATIIAEI CONDEMNATIONE
JURE DIVINE ET HUMANO JUSTISSIMA. » (F** 185.)
C'est un discours latin sur le meurtre du duc
de Guise, assassiné en 1563 par Poltrot.
VIII. « Harangue faite à Orléans à TlUustris-
» sime et Excellentissime duc de Pasterana, prince
» d'Emerito , ambassadeur de S. M. Cat. à S. M.
» T. C, par messire Charles de laSaussaye, con-
)> seiller, aumosnier du roy , docteur en théologie
» et aux droits, doyen et chanoine de l'église ca-
» thédralle Sainte Croix d'Orléans ; au nom de
» messieurs de la dite église, le 16 août 1612. »
L'auteur de cette harangue fort élégamment
écrite pour le temps avoit pris pour texte : Consi-
deraie lilia quomodo crescunL La copie que nous
en avons paroît autographe.
N«7188^
792. RÉDUCTION EN PROSE DES GESTES DU CHEVALIER
AU GIGNE ET DE GODEFROI DE BOUILLON. CHRO-
NIQUE DE LA REPRISE DE JÉRUSALEM PAR SALADIN,
ET CONTINUATION DE GUILLAUME DE TYR. — FRAG-
1Ô8 i^oNbs
MENS DES CHRONIQUES d'oUTREMER. L^ORDENK
DE CHEVALERIE EN YEUS.
Volume in«fo parvo à deux colonnes, 148 feuillets vélin et deux en
papier, petites niiniatures dans les initiales, vignettes; xiii« siècle. Re-
lié en veau fauve uni.
Fonds de Cangé, n" 9.
Ce volume précieux commence par une réduc-
tion abrégée en prose des différentes branches
des chansons de geste relatives au Chevalier au
cygne, grand-père de Godefroi de Bouillon, à Go-
defroi de Bouillon lui-même et à la première croi-
sade. Nous examinerons bientôt toutes ces chan-
sons de geste (voy. n° 7190), nous n'avons donc
pas besoin de nous arrêter à l'imitation en prose
qu'on en avoit faite bientôt après. Elle com-
n^ence ainsi : « Seigneur, oies et escoutés; si por-
» rés entendre et savoir cornent li cheval ier§ le
» chisne vint en avant et le grant lignie qui de
» lui issi, par cui sainte crestientés fu moult es-
» sauchie et eslevée. Et l'ai comenchiée sans rime
» pour l'estoire avoir plus abregier. Si me sanle
» que le rime est moult plaisans et moult bêle ,
» mais moult est longue. Il avint jadis que li rois
» Orians qui moult estoit grans sires et de moult
» grant renom estoit un jour entre lui et le roine
» Beatris se feme as fenestres de son palais.... »
Les deux branches du Chevalier au cygne et des
enfances de Godefroi de Bouillon sont renfermées
dans les quinze premiers feuillets. Au bas de la
ANCIENS. 159
première colonne du feuillet suivant commence
la geste de la première croisade à laquelle se trouve
entremêlée , comme dans le poème, celle des Che-
tifs , qui est pourtant d'une tout autre main. Le
récit complet finit avec l'inhumation du brave ami-
ral sarrasin Cornumaran.
IL CHHONIQUE DE LA REPRISE DE JÉRUS^L^M PAÎ\
SALADIN. (p 61.)
Jusqu'au f° 77 r° cette chronique se rapporte à
celle que nous avons signalée tout à l'heure dans le
n° 7i85'-'-, sauf de précieuses variantes ou ad-
ditions dans la description des choses merveilleuses
delà Terre-Sainte. Puis elle seconfqnd avec ce qu'on
est convenu d'appeler la continuation de Guillaume
de Tyr, telle qu'elle a été publiée par Martenne dans
le cinquième volume de VAmplissima collectio. Je
ne doute pas que les savans académiciens auxquels
est confié le soin de publier les liisioriens des Croi-
sades n'éclaircissent enfin tpptes les obscurités de
c^s rédactions diverses. Pour moi , je penche à
croire que l'ouvrage contenu dans notre manuscrit,
du fo 61 à 145, est du même auteur. Il en reste donc
une partie inédite fort importante et qui, peut-être
dans chaque leçon manuscrite , présenteroit de
précieuses variantes. Attendons la publication des
Historiens des Croisades. On doit sans doute à
M. Michaud un beau travail, mais il sera, je crois,
1 60 FONDS
permis de mieux faire, quand tous les historiens
contemporains seront à la portée de tous les
travailleurs. Premiers mots : « Oies et enten-
» dés Seigneur coment la terre de Jérusalem et
» la sainte crois fu conquise de Sarrasins sur cres-
» tiens. Mais anchois que je le vous die vous nom-
» pierai les roys et les seigneurs qui furent puis le
» tans Godefroi... » Derniers mots, f* 145 r'' :
« Et après si amassa (li empereres) grant ost et
» ala encontre le roy Jehan et manda ses fil en
» Alemaigne. » La continuation de Guillaume de
Tyr est menée un peu plus loin dans le msc.
6743.
On trouve au f^ 145 v° une récapitulation som-
maire de l'histoire du royaume de Syrie, jusqu'au
couronnement d'Amaury h\ — Au f" 146 v° : Pré-
diction attribuée à Fix Acah ( ou Ben Acab ) sur
les malheurs qui menaçoient le monde et en par-
ticulier la Terre-Sainte, jusqu'à la venue d'Antecrist
laquelle nedevoitpas tarder beaucoup. — F« 147 v^:
Addition à la chronique de Saladin offrant le récit de
sa réception chez les templiers d'Acre. — F" 148
r° ; Histoire de Hue de Tabarie armant cheva-
lier Saladin. La fin manque; mais à la suite du
manuscrit ancien , Châtre de Cangé a transcrit
d'après le n'' 7218, p. 152, le fabliau intitulé Li
Ordres ou VOrdene de chevalerie. Il a été publié
par Barbasan et par Méon.
▲NClENâ. 161
N'^TISQ.
793. LE ROMAN DE TROIES , PAR BENOIT DE SAINTE
MORE.
Volume in-4<» raagno vélin, 207 feuillets à deux colonnes, miniatures,
vignettes et initiales; fin du xiv^ siècle. Relié autrefois en veau sur bois,
aujoui d'hui en veau racine, au chiffre de Napoléon sur le dos.
Fontainebleau, n» 1613.— Ane. Cat., no 793.-— Ste-Palaye, not. 548.
Très-bel exemplaire exécuté en Italie. Les nom-
breux ornemens, quoique d'un style assez com-
mun, sont curieux pour le costume et pour cer-
tains détails d'armures et d'ameublement. Remar-
quez surtout f° 1, médaillons des inventeurs des
sept arts; f" 2 v% vue d'une bibliothèque, couver-
tures de livres à la fm du xiv® siècle; P 5, Be-
noit de Sainte More lisant son ouvrage à des
disciples attentifs; f' 8, ménestrels jouant des
instrumens devant le roi Pelleus; P 41 et 12, Mé-
dée au lit; f 30 et 34, Paris et Hélène, costu-
mes; f' 40, Calchas et Achille, costumes; f" 43,
escalier; f^ 56, Hector et Paris harnois d'un che-
val; f' 87, Troïlus et Briseida, meubles; f^ 96,
Hector au lit, un médecin lui tâte le pouls; f* 101,
dernière entrevue d'Andromaque et Hector; f° 107,
mort d'Hector; f 136, tombeau de Paris; Hélène
est en deuil rouge , comme pour Hector, Andro-
maque; f 161, Pirrhus est armé chevalier.
J'ai fait des remarques sur cet ouvrage à l'oc-
VI. 11
16à FONt)S
casion des mss. 6737' et G987, tome P% p. 69
à 71, et tome llï, p. 192. Le texte de cette troisième
copie diffère en plusieurs endroits des deux autres.
Le copiste ctoit consciencieux ; mais la poésie
Françoise lui étoit peu familière, et il a laissé glis-
ser bien des fautes de quantité dans sa transcrip-
tion.
Nous dirons encore ici que le poème de Be-
noit de Sainte-More a été mis en \ers grecs mo-
dernes dans le xiv* siècle, et que nous conservons
une leçon abrégée de cette traduction dans le
msc. 2878, fonds grec. Boivin, dans le catalogue
de ce fonds, a pris le change sur le nom de l'au-
teur du poème original, qu'il confond avec celui
de l'imitateur. « Hujus poematis auctor Benedi-
» ctus a Sancta Maura queni Gonstantinopolim
» migrasse, urbe a Balduino capta, crediderim. »
Benoit de Sainte-More, contemporain de Wace,
étoit mort probablement à l'époque de l'élection
de Baudouin, et il n'avoit certainement eu rien de
commun avec Constantinople ou les Grecs du Bas-
Empire.
ANCIEN^. 163
N' 7189 ^
794. LE ROMAN DE TROIES, PAR BENOIT DE SAINTE
MORE.
Volume in -4° mediocri vélin, 176 feuillets à deux colonnes, minia-
tures; xui' siècle. Relié en maroquin rouge uni.
Fonds de Cangé, n» 10.
Cangé, dans une note écrite sur la seconde feuille
de garde du commencement, nous apprend que ce
manuscrit avoit appartenu à Jacques de Bourbon,
comte de La Marche et de Castres, qui avoit, en
1415, épousé Jeanne II, reine de Naples, et qui
mourut le 24 septembre 1438. Il ne reste main-
tenant dans le volume aucune preuve de cette as-
sertion.
Le texte du poème de Benoit de Sainte-More
est ici fort beau et fort bon. Un cahier a été en-
levé entre les feuillets 112 et 113; Cangé a reco-
pié de sa belle écriture, à la fin du volume, les
vers renfermés dans ce cahier.
N« 7189^.
795. LE ROMAN DE TROÏES ET d'ÉNÉAS , PAR BENOIT
DE SAINTE MORE.
Volume in-4» mediocri vélin, 117 feuillets à deux colonnes, initia-
les; XIII» siècle. Relié en maroquin fauve uni.
Fonds de Cangé, n» II.
Dans l'intérieur de la reliure nouvelle, Cangé
11.
IQ4 FONDS
a recollé la mention suivante qui appartenoit à
l'ancienne couverture : « Ce rommans est du roy
» Jacques , comte de La Marche et de Castres. »
Le volume doit donc provenir de l'ancienne librai-
rie de Castres.
Bon et ancien texte.
796. ROMAN DE TROIES, RÉDUIT DE VERS EN PROSE.
Volume in f»» paivo Télin, lignes longues, 138 feuillets; x\« siècle.
Relié en maroquin fauve uni.
Fonds de Colbert, n» 2681.
C'est le poème de Benoit de Sainte-More remis
en prose au xv« siècle par un anonyme qui a vu
de l'inconvénient pour lui à citer une seule fois
le nom de son modèle. Premiers mots : « Après
» ce que j'ay leu, releu et pourveu par mainteffois
» es livres qui sont es aumaires de monseigneur
» S. Denis en France, especiallement en cellui qui
» devise apertement l'afaire de Troye la grant, je
» ne puis trop durement esmerveiller ne esmayer
» quant aucun preudomme n'est venu avant qui
» eust entreprins à translater le latin de ce en
» François... » On voit que notre homme ne se pi-
quoit pas d'une candeur excessive, puisqu'on fai-
SMint cette déclaration il avoit sous les yeux le
ANCIENS. 165
poème de Benoit qu'il alloit disséquer. Les plagiai-
res ne sont pas d'invention moderne.
N« 7190.
797. CALENDRIER.— -LA CHANSON DE GESTE d'aLEXAN-
DRE. — LA CHANSON DU CHEVALIER AU CIGNE.
Volume in-f» parvo vélin, 273 feuillets à deux colonnes, miniature-,
vignettes, initiales; xiii» siècle. Relié autrefois en veau sur bois, au-
jourd'hui en maroquin rouge aux armes de France sur les plats , au
chiffre de Louis XIV sur le dos.
Ane. catal., n» 194. — Ste-Palaye, not. 549.
I. CALENDRIER. (F^ 1.)
Il est en François. Le nom de Saint-Louis ne fi-
gure pas encore au 25 août. On remarque au mi-
lieu de chaque colonne une petite miniature qui
rappelle une des circonstances de cette partie de
l'année. Ainsi, un jeune homme portant flambeau
signale la Chandeleur. On voit en mars un jardi-
nier. — En avril, un jeune homme tenant une fleur.
— En mai , un chevalier le faucon au poing. —
En juin, des échalas pour vignes. — En juillet, la
fenaison. — En août, les moissons. —En septem-
bre, les semences. —En octobre, les vendanges.
— En novembre, la vente des porcs, — En décem-
bre, un cheval que Ton ferre.
\m
II. CHANSOiN DE GESTE d' ALEXANDRE. (F** 4.)
Première rubrique : « Ci commence li romans
» du roi Alixandre ki fu sire de tout le monde. »
Le \ers que j'ai cité t. III, p. 89 et 96 :
Je ne vous dirai mie de Landri ne ù'Auchier f
est ici ;
Je ne vous comanc mie de Landri ne à'Augier.
Je crois aujourd'hui que c'est la meilleure le-
çon , et que c'est bien à la vieille chanson d'Au-
gier, souvent mutilée et parodiée, qu'Alexandre
de Bernai faisoit allusion. Auchier est la pronon-
ciation du nord, Autcharius.
Deuxième rubrique , ^ 40 : « Si con li rois A-
» lix. et li rois Nicolas se combatirent li uns en-
» contre l'autre. »
Troisième rubrique, f" 13 : « Si com li Griuasa-
» lîrent la roce où Alixandre et sa gens estoit
» ens. »
Quatrième rubrique , f« 17 : « Si com Alixan-
» dres asaut les murs de Tyr. » On nomme cette
partie plus communément : les Fiieres de Cadres,
Cinquième rubrique, f 22 : « Si com Perdiccas
» tua Akin. »
Sixième rubrique, f' 25 : « Si com li povres dé-
» sarmés se bâti à un baron de Cadres. »
ANClENti. 167
8eptiéiiie rubrique, Ç" 30 : « Si com Gadifer tua
» Ginohocet. »
Huitième rubrique, f 33 : « Si com Eumenides
» et sa gent se combatirent. »
Neuvième rubrique, f' 37 : a Si com Dinas Tor-
» guillous jousta contre Alixandre. »
Dixième rubrique , f» 40 : « Com un message
» aporte noveles à Dairon que sa femme fu morte. »
C'est la laisse des Enseignemens Aristole.
Onzième rubrique, ^ 42 : « Si com Alixandres
i> fu mis en mer, en un touniel de voile. »
Douzième rubrique, f"" 46 : « Si com Alixandres
» et sa gent estoient en une forest devant un fu. »
Treizième rubrique, f*" 52 : « Si com Alixandres
» et sa gent estoient en pavillons, si virent passer
» devant eus quatre grans viellars tôt nus. »
Quatorzième rubrique, f° 56 : « Si com Alixan-
» dres et dix de ses homes estoient devant deus ar-
» bres qui lui donnoient respons. »
Quinzième rubrique, f' 56 : « Si com Porus et
» Alixandres se combatirent. »
Seizième rubrique, f" 60 : « Si com Alixandres
» se fist lever amont vers le ciel. »
Dix-septième rubrique, f» 65 : « Si com li ami-
» raus de Perse envoia à Alixandres une lettre. »
Dix-huitième rubrique , f» 67 : « Si com dans
» Clins trencha la teste au roi Sorin. »
Dix-neuvième rubrique, f" 71 : « Si comence li
» fuers de Cadres, » Lis. de Chaldée.
168 FONDS
Vingtième rubrique, f" 74 : « Com Dauris et Flo-
» ridos se combatent. »
Vingt et unième rubrique, f° 78 : « Com Alixan-
» (1res départi ses terres. »
Vingt-deuxième rubrique, f" 81 : « Si com A-
» lixandres gist en bierre et si home le pleurent. »
Vingt-troisième rubrique , f 92 : « Si com on
» escorce les dui siers qui ocisent le roi Alixan-
» dre. »
Les 39 vers qui suivent cette rubrique et termi-
nent le poème, ne sont pas dans les autres leçons.
Voici les derniers :
Et puis que li baron vinrent en lor resnés,
Ne fu 11 uns de l'autre né cicris né araés;
Ançois se guerroièrent par lor grant poestés
Très c'al jor ques ocist tous Judas Macabés
Et conquist lor roiaumes; çou dit l'autorités.
— Explicit d'Alexandre.
Les chansons d'Alexandre renfermées dans ce
volume forment un peu plus de 20,000 vers.
111. LES CHANSONS DE GESTE DU CHEVALIER AU CIGNE.
(F° 92.)
Nous demandons d'abord la permission de pla-
cer ici quelques considérations générales sur l'his-
toire de la composition des chansons de gestes
auxquelles on a donné le nom de Romans du che-
valier au Cigne. La Bibliothèque royale en possé-
dant pour le moins cinq exemplaires, il faut que
ANCIENS. 169
nos lecteurs prennent une idée de l'importance re-
lative de ces curieux ouvrages.
On a dit, dans V Histoire littéraire de la France
(t. XX, p. 789), que les poètes du xni* siècle, dans
Tespoir de ranimer la vogue des anciennes Chan-
sons de geste, avoient essayé de rajeunir le style de
la plupart de ces anciennes épopées. Par les nom-
breux exemples qui nous restent de leurs tentati-
ves infructueuses, il ne paroît pas qu'ils aient pris
sur eux d'altérer l'ordonnance et le caractère des
récits primitifs; seulement ils n'eurent pas égard
à l'ancienneté relative de chaque ouvrage, et ja-
mais ils ne tracèrent une ligne de séparation en-
tre la branche originelle et les rameaux dont
on l'avoit successivement entourée. Ne nous en
étonnons pas : la critique littéraire étoit en-
core loin de naître, et personne n'avoit des idées
assez précises sur les différons degrés de la vrai-
semblance historique, pour reconnoître dans cha-
que cycle héroïque la tige autour de laquelle
avoient grimpé tant de plantes parasites. Aujour-
d'hui, grâce aux incontestables progrès de l'his-
toire et de la philologie , il ne seroit pas difficile
de distinguer le rang chronologique des diverses
parties de chaque chanson de geste; mais les au-
diteurs et les jongleurs du xii* siècle et du xni^
avoientpeine, en dépit delascholastique, à contester
l'invraisemblance ou le degré de probabilité d'un
événement que l'on ne rattachoit pas à l'histoire con-
J70 l'OJNDS
lemporaine. Les livres saints, coDiiiiciilés comme ils
Tétoient alors, leuroff'roicnt tant de vérités indépen-
dantes du simple raisonnement, qu'ils ne voyoient
pas de difficulté à retrouver le merveilleux dans tous
les genres de narrations anciennes. Historiens rigou-
reusement sincères de ce qu'ils avoient vu, ils ne
soupçonnoient pas la véracité des légendaires mo-
nastiques , et ils admettoient le voyage de Gharle-
magne à Constantinople , aussi bien que ses vic-
toires sur les Saxons. Il n'en est pas ainsi pour
nous. Un moine impudent a beau prendre le nom
de l'archevêque de Reims , assidu compagnon de
Charlemagne , nous reconnoissons le faussaire à
chacune de ses paroles, parce que nous appliquons
les mêmes règles de critique à tous les siècles, à
tous les peuples.
Or, dans la plupart de ces immenses collections
de vers consacrés à la gloire d'un héros ou d'une
famille de héros, il existe une branche, souvent il
est vrai la plus courte de toutes, dans laquelle l'his-
toire conserve les caractères de la vraisemblance,
de la vérité. Les noms, les faits y concordent avec le
témoignage des annalistes autorisés; l'exactitude
la plus rigoureuse préside aux indications topogra-
phiques; et même il n'est pas rare d'y trouver
Une explication naturelle à des événemens mal
présentés chez les chroniqueurs. C'est, il n'en
fhut pas douter, à cette partie de l'ouvrage qu'il
faut s'attacher exclusivement; c'est la chanson la
ANCltNS. l7l
plus ancienne, le meilleur ou plutôt le seul poème:
tout le reste n'est plus que fiction et remplis-
sage.
Mais, en général, on ne doit jamais décider de
l'importance absolue de chacun de ces grands re-
cueils poétiques, avant d'en avoir fait une lecture
attentive ; et c'est pour ne l'avoir pas fait, c'est pour
avoir jugé toutes les parties d'une Chanson de geste,
d'après le début, que tant de critiques ont jusqu'à
présent dédaigné l'étude de ces grands monumens
de la poésie vulgaire. Ainsi le livre de Raoul de Cam-
brai, si bien publié par M. Ed. Leglay, jette un jour
précieux sur f histoire de la province de Picardie
au x*' siècle; l'infatigable Dom Grenier lui a pourtant
refusé dans ses innombrables portefeuilles la place
qu'il accordoit à f insipide roman d'Abladane. Dom
Calmet, le judicieux historien de la Lorraine, lit au
début de la grande Chanson des Lorrains (la plus
ancienne peut-être de toutes les gestes conservées)
la branche à'Hervis de Mez, père de Garin, branche
ajoutée au xn« siècle, et dénuée de toute importance
historique. Dom Calmet transcrit les premiers cou-
plets afin de justilîer l'absurdité, la sottise de la
chanson des Lorrains tout entière. Combien de lu-
mière n'y auroit-il cependant pas trouvé sur la to-
pographie de la province !
Je vais maintenant citer un troisième exemple :
$1 existe un vaste recueil de vers sur les événe-
mens de la première croisade. Les deux tiers de
172 lOiNDS
ce recueil sont Tœuvre de T imagination plus ou
moins bien inspirée de trois poètes du \\f siècle.
Le premier, moine de Saint-Tron , au diocèse de
Liège; le second, serviteur de Raimond de Poitiers,
prince d'Antioche, tué par les Sarrasins en 1136;
le troisième, complètement anonyme. Je les indi-
que dans l'ordre chronologique des événemens qu'ils
ont chantés. Le moine de Saint-Tron s'est chargé
de la gloire des ancêtres de Godefroi de Bouillon :
il raconte en plus de 10,000 vers comment Elias,
grand-père du héros, fut sur le point d'être changé
en cygne, en même temps que sa sœur et ses
cinq frères. Cet Elias est roi d'une île qu'on n'a
pas retrouvée sur la carte , et le poète n'a pas eu
plus de respect pour l'histoire dans le récit qu'il
fait du mariage d'Ida, la fille du chevalier au
cygne, avec Eustache de Boulogne, père de Go-
defroi.
Si, las de fictions que vous n'avez pas même
la force d'achever, vous passez tout d'un coup
à la dernière partie du manuscrit, vous trouverez
l'ouvrage du serviteur du prince d'Antioche qui ,
du moins, vous conduira dans l'Orient et vous of-
frira des noms connus. Mais la fiction n'y sera pas
moins flagrante. Il s'agit du comte de Bourges ,
Harpin, de Pierre de Caumont et des six autres
chevaliers qui seuls avoient, par un excès d'impa-
tience, accompagné la troupe indisciplinée de
Pierre l'Ermite. Retenus prisonniers dans le fond
ANCIENS. 173
de la Perse , ces braves clievaliers rachètent leur
liberté, leur vie, comme les paladins de l'Arioste,
et leur retour en Palestine est marqué par une
suite de combats contre des animaux féroces de la
nature de l'hydre de Lerne ou du serpent Pithon.
Comme on le pense bien, de pareils récits sont
impardonnables à nos yeux, dés l'instant qu'on ne
peut les attribuer à l'imagination des Grecs.
Enfin , dans quelques exemplaires , le recueil
est terminé par un récit insipide et complètement
inventé des dernières expéditions de Godefroi, de
son mariage et de son empoisonnement.
Ces trois branches formant plus de la moitié du
volume, il n'est pas surprenant que les écrivains
voués à la recherche exclusive des sources histo-
riques, aient jusqu'à présent regardé la collection
entière comme un énorme roman dont l'histoire
n'avoit pas à se préoccuper. M. Michaud lui-même
ne Ta fait examiner qu'après avoir achevé son
grand ouvrage, et s'il est signalé dans la Biblio-
thèque des croisades (1), c'est avec une légèreté dont
on pourra se rendre compte en apprenant que deux
manuscrits de la Bibliothèque du Roi, qui réunis-
soient les mêmes poèmes , sont désignés et décrits
comme renfermant deux ouvrages entièrement dis-
tincts.
Un écrivain recommandable par plusieurs com-
{\) Bibl. des Croisades, t 1, p. 573 à 275.
i74 vomà
positions sérieuses, M. Leroux de Lincy, avoit of-
fert, il yaquelquesannées, de publier la partie his-
torique de ce recueil pour une société dite de f His-
toire de France. L'extrait qu'il mit sous les yeux
des membres de la société, avoit même assez d'in-
térêt pour justifier une proposition aussi judicieuse;
mais, soit qu'on ne reconnût pas alors le moyen
de distinguer la partie \éridique de celle qui ne
l'étoit pas, soit que l'on fût prévenu contre des
ouvrages qui n'avoient jusqu'à présent attiré l'atten-
tion d'aucun savant de profession, on rejeta l'offre
de M. Leroux de Lincy, toutefois contre l'avis
d'un des membres de la Société, M. Lenormant.
Il est certain , comme je vais bientôt le démon-
trer, que nul manuscrit ne mériteroit mieux d'être
publié que la branche historique du grand poème
ou Roman du Chevalier au cygne.
J'ai dit ailleurs que les François, à l'ouverture du
xn« siècle, n'avoient d'autre poésie vulgaire que les
chansons de geste , et que le plus grand nombre
de ces chansons rappeloient les guerres et les que-
relles de l'époque carlovingienne. Les Capétiens
régnoient cependant depuis plus d'un siècle : mais
les changemens de dynastie et de système politique
ayant assoupi les vieilles rancunes féodales, on
concevroit que l'épopée nationale eût dédaigné de
nous transmettre la mémoire de tous ces arrange-
gemens faits à l'amiable entre les barons et celui
d'entre eux auquel ils transmettoient la couronne.
ANCIENS. l'?'5
Néanmoins, Hugues Capet ne put échapper au fouet
sanglant des rapsodes populaires. On conserve à la
Bibliothèque de l'Arsenal une longue geste de sa
jeunesse qui, toute mensongère qu'elle paroisse,
a long-temps retenti dans l'opinion publique. C'est
là qu'on le représente abandonnant l'hôtel de son
père, et prenant du service chez un boucher de
Paris. Et c'est d'après cette unique autorité, d'ail-
leurs fort contestable, que l'auteur de la Divine
Comédie crut avoir le droit de faire dire au chef
de la plus grande famille du monde :
Figliiiol fui d'un beccaio di Parigi.
{Pur g. y can. XX.)
La Chanson de Unes Chappet remonte proba-
blement dans sa rédaction primitive au règne du
pieux roi Robert. — Sous Philippe P', les trouvères
s'attachèrent aux aventures des Normands conqué-
rans de la Sicile; ils chantèrent les exploits de
Guillaume Bras-de-Fer ou Fierebrace contre les
Sarrasins d'Italie, et ces gestes encore faciles à re-
connoître dans l'état où elles nous sont parvenues,
furent, par la méprise des copistes du xii^ siècle, con-
sidérées comme autant de branches liées à la tige
plus ancienne de Guillaume d'Acquitaine. Il faudra
tenir compte de cette observation, quand enfin on
publiera le beau cycle des chansons de Guillaume'
au- Court-Nez.
Les places publiques et les châteaux de la féo-
176 FONDS
dalité relentissoient de la geste de Guillaume Fie-
rebrace, quand sonna l'heure des croisades. A la
vue de toute la chevalerie Françoise attachant à ses
cottes de mailles le signe de la croix, abandonnant
la patrie, entraînant avec elle les populations du
nord et du midi, contemplant Constantinople, tra-
versant l'Asie-Mineure , pénétrant dans Antioche
et plantant ses étendards sur le Saint-Sépulcre;
croira-t-on que la verve des trouvères ait pu de-
meurer silencieuse, et qu'au retour, l'attention,
rintérêt et la curiosité d'une foule d'auditeurs ne
se soient pas portés sur les récits qu'à l'envi
s'empressoit d'en faire chacun des pèlerins échap-
pés aux dangers de l'héroïque et saint voyage? La
prise à' Antioche et de Jérusalem fit pâlir tous les
précédons récits de combats et de périls. Les clercs
en rédigèrent de nombreuses relations latines dans
lesquelles les triomphes et les revers, les accidens
heureux ou malheureux , tout fut expliqué par la
piété des chefs ou par la mauvaise conduite de
l'armée. Dans leurs récits, combien d'apparitions et
de miracles! Combien de disposition à rapetisser
les effets du courage et de la conduite des hommes,
dans le louable but d'en faire plus grande la part
de la divinité ! Mais , si nous conservons quelque
récit vulgaire , quelque geste de la même histoire
(qu'on veuille bien nous passer ce mot), nous y
trouverons probablement la preuve d'influences
contraires, moins de visions et de miracles, plus
ANCIENS. 177
de chaleur dans le récit des batailles, plus de soin
dans l'exposition des actes de courage ou de foi-
blesse qui décident des succès ou qui les compro-
mettent. Le clergé ne s'y montrera pas toujours en
première ligne; il n'y sera pas tout , mais à cause de
cela même il y paroîtra quelquefois plus grand et
plus respectable. Enfin, comme il s'agira d'une ex-
pédition militaire, il est probable que des relations
faites pour des guerriers et souvent par des guer-
riers seront plus animées , plus complètes , plus
\éridiques.
Or, il est certain que ces chansons de geste ont
été composées par des contemporains de la croi-
sade, et même par des témoins actifs de ce grand
événement. Un fameux passage de la première
chronique de Geoffroi, prieur de Yigeois, doit le-
ver ici tous les doutes : « Jérusalem , dit-il , fut
prise le samedi, 15 juillet 1099 ; les guerres et les
gestes magnifiques de l'armée ont été décrits par
Baudri, abbé de Bourgueil, et par certains autres,
dans un style agréable etvéridique. Grégoire, sur-
nommé Bechada, originaire de Las Tours, cheva-
lier de profession , homme d'un esprit très-vif, et
d'ailleurs assez bien nourri de lettres, composa
convenablement un grand volume de ces Gesies
en vers vulgaires et dans sa langue , pour ainsi
dire, maternelle; afin de mettre dans son ouvrage
plus de vérité et d'agrément, il employa douze an-
nées à le parfaire. Toutefois , dans la crainte de
VI. 12
178 t^ONDS
perdre quelque chose de sa considération en pré-
férant le langage vulgaire, il ne se décida à l'entre-
prendre que sur l'invitation d'Eustorge, évêque
de Limoges, et avec le conseil de Gaubert le Nor-
mand. »
Eustorge gouverna l'évcché de Limoges de 1106
à 1137, C'est, par conséquent, dans cet intervalle
que Guillaume Bechada dut com[X)ser sa chanson
de geste. Mais il ne faut pas nous dissimuler que
s'il n'avoit pas été le compatriote du prieur de
Yigeois, si même ce dernier, appartenant à la grande
maison de Las Tours, n'avoit pas conservé d'étroi-
tes relations avec le neveu de Bechada , il n'auroit
pas été fait mention du poème dans la chronique.
Tout ce qu'il est donc permis de conclure de cette
mention, c'est non pas que la geste de Bechade ait eu
beaucoup de retentissement en France, mais que
les témoins de la première croisade purent eux-
mêmes entendre chanter le récit des grands évé-
nemens auxquels ils avoient pris part.
Orderic Vital va d'ailleurs nous donner le nom
d'un autre poète plus illustre encore. Le comte de
Poitiers, Guillaume YII, en apprenant l'arrivée
des croisés dans Jérusalem, s'étoit croisé lui-même,
et trois cent mille hommes l'avoient accompagné
en Orient. Quelques mois après leur arrivée dans
l'Asie Mineure, les deux tiers de cette nouvelle ar-
mée périssoient sous le fer des Turcs , ou dans les
angoisses de la faim. Le comte de Poitiers, Har-
ANCIENS. 179
pin, comte de Bourges, Etienne, comte de Blois,
Raimond, duc de Nevers, et quelques autres puis-
sans barons parvinrent cependant à gagner Antio-
che, puis Jérusalem. « Quand le comte de Poitiers, »
dit ici Orderic Vital , « eut fait ses dévotions au
)) Saint-Sépulchre , il revint en France avec plu-
» sieurs de ses compagnons : et plus tard, comme
» il étoit d'un esprit agréable et léger, il rappela
» devant les rois , les princes et les nombreuses
» réunions, les ennuis et les désastres de son voyage,
» qu'il décrivit en vers rimes et accompagnés
» d'agréables modulations. » Pictavensis vero dux^
peraclis in Hierusalem oralionibus^ cum quibus-
dam aliis consortibus suis, est ad sua reversus. Et
miserias capiiviiatis suce, ut eratjocundiis et lepidus,
poslmodûm prosperiiate fultus, coram regibus et
magnatis atque christianis cœtibus , multotiès relu--
Ht y rithmicis versibus , cum facelis modulationi-
bus.
11 ne seroit pas impossible, et je suis disposé
pour mon compte à le penser, que la partie de la
geste du Chevalier au Cigne relative à la prise de
Jérusalem fût fondée sur la relation de Guillaume
Bechada, et que le récit des malheurs et de la cap-
tivité d'une partie des pèlerins et de leur retour
à Jérusalem fût due au génie poétique de Guil-
laume, comte de Poitiers. Nous aurons ailleurs
occasion d'examiner de plus près les fondemens
de cette conjecture; il nous suffit ici d'avoir bien
12.
180 FONDS
établi que la première croisade fut plusieurs fois
racontée en chants vulgaires par les personnages
même qui avoient pris à l'expédition la part prin-
cipale.
Mais ce n'est pas tout. Il est plusieurs fois parlé,
dans les monumens littéraires du \ui^ siècle, de la
Chanson d'^nlioche, c'est-à-dire d'un poème chanté
sur le siège et la prise d'Antioche. Un troubadour
du xni« siècle , Giraus de Cabreira , pour mieux
montrer l'ignorance d'un jongleur , lui reproche
de ne rien savoir d'Antioche :
. . . d'Antiochia
No sabs que sia.
Dans un autre grand poème provençal récem-
ment publié par mon savant confrère M. Fauriel,
sous le titre de V Histoire de la croisade contre les
hérétiques albigeois , l'auteur commence par nous
avertir que sa Chanson est faite de la même ma-
nière que celle d'Antioche ; qu'elle est versifiée
comme elle, et que pour la bien dire il faut suivre
le même air :
« Senhois esta canso es faita d'ailal giiia
» Com sela d'Antiocha, e ayssis versifia
» Et s'a tôt aital so qui dire lo sabia.»
Or, le chantre de la guerre des Albigeois écrivoit
de 1212 à 1220 : il faut donc en conclure qu'à cette
époque on connoissoit en Provence une chanson
de geste sur le sujet de la prise d'Antioche.
Si la troisième branche du Chevalier au Cigne
ANCIENS. 181
nous étoit conservée dans le dia-lecle méridional,
il seroit assez naturel de la regarder comme cette
Canso d'Anliocha signalée par un trouverre con-
temporain de Philippe-Auguste. Elle est en effet
écrite en vers alexandrins, et divisée en couplets
monorimes comme la chanson des Albigeois;
Guillaume Bechade ayant composé un poème sur
certains événemens de la première croisade, on se-
roit conduit à lui faire honneur de cette chanson
d'Antioche; mais l'examen attentif de l'ouvrage
nous a fait renoncer à cette hypothèse.
l** Notre poème est écrit dans la langue la plus
répandue et déjà la plus généralement appréciée,
c'est-à-dire la langue d'oil.
2"* Cette chanson , dans laquelle sont exposés
tous les événemens de la première croisade jus-
qu'à la prise d'Antioche, se montre généralement
peu favorable aux chevaliers du midi et fort inté-
ressée à la gloire des croisés d'Artois, de Picardie
et de Flandre.
3° L'auteur lui-même décrit à plusieurs repri-
ses avec une complaisance marquée la beauté des
environs d'Arras ; il s'arrête au nom demeuré fort
obscur de plusieurs citoyens de l'Artois: nous en
devons conclure qu'il étoit lui même originaire
de cette province. Se> héros de prédilection sont
Robert, comte de Flandre; Huon de Saint-Pol,
Thomas de Marie, et cinq à six chevaliers de moin-
jJre qualité, originaires de nos provinces du nord,
Î8'2 FONJJS
tels que Rai m bau cl Crclon, Foulques l'Orpliénin,
Baudouin Cauderon , Renaus Porquet , Lambert
de Lièges, etc.
Mais loin de nous l'intention de réclamer la
première composition de la Chanson dAnlioche
soit en faveur des François du nord, soit pour les
François du midi. Les décisions de ce genre sont
toujours faciles à revêtir des couleurs de la vrai-
semblance, parce qu'il suffît de présenter une
première induction hypothétique sous la forme
d'une preuve irréfragable. Il nous suffira de rap-
peler qu'au commencement du xin'' siècle les
François de toutes nos provinces connoissoient
l'existence d'une Chanson dAnlioche^ et que nous
avons conservé sur le sujet que ce nom indique
une chanson de geste en roman françois, compo-
sée nécessairement avant la fin du xiir siècle et
même avant la fin du xlI^ H va nous être facile
de le prouver.
Nous avons pu consulter six leçons des cinq
branches du Chevalier au Cigne. Toutes semblent
nous être parvenues dans une écriture du xni^ siè-
cle : et dans tous les cas l'une d'elles, conservée
dans la Bibliothèque de l'Arsenal, a reçu du co-
piste primitif la date suivante, placée à deux li-
gnes de distance du texte ; « Cest livres fu fais en
» lan del incarnation nostre Seigneur Jhu Grist,
)> M, ce etLXVIIL » Personnellement, je regarde
ct)fnme plus ancien encore le manuscrit non daté
ANCIENS. 183
de la Bibliothèque royale coté n° 7628. Mais
enfin il reste démontré que l'époque de la compo-
sition des cinq grandes branches du poème ne sail-
roit être postérieure à l'année 1268.
Avant de porter notre attention sur la chansoh
d'Antioche, il faut indiquer aussi rapidement que
possible ce que nous devons penser des deux bran-
ches qui la précèdent dans les six manuscrits que
nous avons sous les yeux.
l'^ La première braliche, celle du Chevalier aii
Cigne, comprend environ 3,500 vers, et est la
plus surchargée d'événemens fabuleux et surnatu-
rels. On en peut déjà conclure qu'elle n'offre pas
la partie du récit la plus ancienne. Ce n'est pas
aux contemporains de Godefroi que l'on pou voit
raconter l'histoire du grand-père de ce héros ,
prince souverain d'une île inconnue , fils d'une
fée, et père de six personnages métamorphosés en
cjgnes durant longues années. Cette légende des
petits- fds de la vieille Matabrune est pourtant
fort antérieure au xii*' siècle ; on l'a retrouvée
dans l'Orient, dans le nord et dans le midi de
l'Europe. Comment s'avisa-t-on de la rattacher à
la famille de Godefroi de Bouillon ? je vais ha-
sarder de le dire. Au moment de la prédication
du concile de Clermont , à cette époque où les
armoiries héréditaires n'étoient pas encore ad-
mises, tous les chevaliers qui fixèrent la croix
184 FONDS
sur leur poitrine furent nommes, par allusion
à l'une des plus célèbres visions de l'Apocalypse,
les signad, les signés, les guerriers marqués du si-
gne de la croix. Ce glorieux emblème de la ré-
demption, tracé sur l'écu du chef de l'entreprise,
fut, même après lui , conservé respectueusement
par ses successeurs (i). Dans les miniatures qui
remplissent les manuscrits dont nous nous occu-
pons, l'écu de Godefroi de Bouillon, et même ce-
lui de son aïeul, le Chevalier au Cigne, est constam-
tamment décoré de la croix pleine d'argent, et
jamais de la figure d'un cygne, comme l'ont dit les
frères Grimm, et d'après eux d'autres critiques.
Il est permis de conclure de cette observation que
la vieille légende des petits enfans de Matabrune
changés en cygnes, fut rattachée à l'histoire de la
maison de Bouillon, par suite de la confusion qui
se fit aisément, dans ces temps d'ignorance et
de crédulité, entre un récit de nourrices et la
chronique des chevaliers décorés du signe de la
croix.
J'ai dit que cette première branche du Cheva-
lier au Cigne devoit être la moins ancienne. Sur
(1) La meilleure preuve peut-être de la date que nous assignons aux
armoiries héréditaires, c'est l'incorrection du blason des rois de Jérusalem.
Ils portoient, comme on sait, d'or à la aoix d'argent. Si la théorie hé-
raldique avoit alors existé, Godefroi n'eût pas grossièrement violé ses
règles en prenant métal sur métal. Chose bizarre ! les seules armoiries
héréditaires taxées de fausseté sont les premières, les plus anciennes, les
plus authentiques de toutes les armoiries.
ANCIENS. 185
ce point , l'auteur lui-même a pris soin de lever
tous nos doutes :
« 0 vous tous, dit-il en commençant, qui m' écou-
tez, vous connoissez le Chevalier au Cigne; mais
nul d'entre vous, quel que soit son âge, ne peut
avoir entendu parler de l'origine de ce héros, de
ses premières aventures, ni du nom de ses parens.
Voilà ce que je me propose de vous apprendre. »
Signor, or ascoiités, fiance gent absolue,
S'orés bone canchon qui n'est mie séue. . . .
Del Cbevalier au Cisne avés canchon ouiwe;
Il n'i a si viel home né femme si créuwe ,
Qui onques en oïst la proumière venue;
De quel tierc il est nés, mais or sera séue.
Je le vous dirai bien se Dius plaist et s'aiue.
Il est donc certain que le récit des premières
aventures d'Elias a été ajouté postérieurement,
c'est-à-dire vers le commencement du xiii^ siècle,
à l'histoire de l'enfance de Godefroi de Bouillon.
II. La seconde branche renferme les enfances de
Godefroi de Bouillon. Dans les meilleures leçons, elle
commence par un préambule aussi long que celui de
la première : « Seigneurs, » s'écrie le trouvère, « je ne
» veux pas vous conter des mensonges ou des fa-
» bliaux, pour vous prendre vos deniers ; je vous par-
» lerai du baronnage de France et de ceux qui allè-
» rent au sépulchre et prirent Antioche. — Mais
«avant qu'on ne songeât à la croiserie, ilestbon
» d'apprendre d'où venoit et quel étoit le bon duc
186 FOiNDS
» Godefroi. Voilà ce (jue je me propose de vous
i> chanter aujourd'hui. L'histoire en a été trouvée
» dans une abbaye de la forte ville de Nimègue (1),
» Cette chanson, seigneurs, est de grande portée. Je
» vous dirai la naissance de Godefroi , et l'honneur
» dont Dieu prit soin de l'environner. Les vers doi-
» vent être écoutés au milieu d'un grand silence,
* Tel vous chante d'Antioche, et cependant en ignore
» le commencement. Je vous en dirai la première
» branche, comment le duc avoit auparavant grande
• renommée, et comment les chrétiens s'émurent
» dans toutes les terres pour aller conquérir le se-
)» pulcre. »
^1) Seignor oiez cancon qui monlt fait à loer. . . .
Jo no vous vaurai mie mençoignes raconter,
Ne fables ne paroles por vos denieis embler.
Ains vous dirai cançon u il n*a qu'amender ,
Dei barnage de France qui tant fait à loer
Ki primerain alèrent le sepucrc aorer.
Cil prirent Antioche nel vous quiers à celer ,
Mais aiiçois lor convint grans paines endurer. . . .
Ains qu'on séust la voie de l'émute Pieron,
Ert li dus Godefrois chevaliers à Buillon. . .
L'estoire eu fu trovée ens en une abéie
A Nimaie le grant, une cité garnie. . .
Signor, cette cançons est de grant sapience. . .
Del bon duc Godefroi vous dirai la naisence,
Et le pris et l'onor
La cançons ne velt noise, né nul home qui tence ,
Mais douçor et escout et grant pais et silence.
Tels cante d'Anthioce qui pas ne le commence ,
Mais je vous en dirai la première sentence,
Si çom France s'esmut et Borgoigne et Provence. . .
aHciens. 187
Nous voyons par ce deuxième début qu'il ap-
partient encore à une branche ajoutée à k chan-
son d'Antioche. Le trouvère nous transporte d'abord
à Nimègue , où la dame de Bouillon vient récla-
mer de l'empereur la jouissance de sa terre que
lui dispute Régnier, duc de Saxe. Au moment ou
les juges de l'empereur intimidés vont repousser
sa juste réclamation , un chevalier inconnu sort
d'une barque conduite par un cygne, et vient pré-
senter le combat au duc de Sax^. La joute est
acceptée; l'inconnu tue l'usurpateur, et la duchesse
reconnoissante lui offre de bonne grâce le fièf de
Bouillon et la main de sa iîlle. C'est ainsi que le
Chevalier au Cigne devint duc de Bouillon. La du-
chesse Béatrix le rendit bientôt père d'une fille,
nommée Ide ou Idain , qui plus tard donna le
jour au preux Godefroi de Bouillon.
Le Chevalier au Cigne avoit fait Une seule re-
commandation à la duchesse BéatHx 5 elle devoir
se garder de jamais l'interroger sur sa naissance,
si elle ne vouloit pas le perdre aussitôt, et pour tou-
jours. La duchesse promit tout, mais enfin la cu-
riosité l'emporta. Le Chevalier au Cigne, cédant
alors à une force surnaturelle, prit congé de ses
vassaux , se rendit à Nimègue où le même cygne
qui l'avoit autrefois amené l'attendoit avec impa-
tience ; il rentra dans la même barque, et s'éloigna
de la contrée sans que personne pût deviner la
direction de son voyage.
188 FONDS
La duchesse de Bouillon demeura longues an-
nées séparée de son mari. Enfin, elle se retira dans
un monastère quand Eustache, comte de Boulogne,
eut épousé sa fille. De ce mariage naquirent trois
fjls, Godefroi, Eustache et Baudouin, que la jeune
mère \oulut nourrir elle-même de son lait. Un
jour, allant entendre la messe dans sa chapelle,
elle avoit confié le petit Godefroi à une demoi-
selle ; l'enfant pleura , et, pour apaiser ses cris ,
une nourrice fut appelée qui lui présenta le sein.
Quand la comtesse de Boulogne revint : « Pourquoi
cet enfant, dit-elle, a-t-il les lèvres humides? Dame!
répondit la meschine, il a pleuré et je lui ai fait
prendre le sein d'une nourrice. » A ces mots, la
douleur et l'indignation de la comtesse furent ex-
trêmes. Elle prit son enfant, l'éleva par les pieds,
et lui fit rendre jusqu'à la dernière goutte du
lait qu'il venoit d'avaler. On a plus tard attri-
bué, peut-être avec moins de fondement, le même
mouvement à la reine Blanche , mère de saint
Louis.
Parvenu à l'âge de vingt ans , Godefroi se ren-
dit auprès de l'empereur, auquel il demanda l'inves-
titure du duché de Bouillon. L'empereur Othon
l'accueillit favorablement, et l'honora du fief im-
périal qu'avoit tenu le Chevalier au Cigne, son grand-
père. Tels sont les faits les plus sérieux de cette
deuxième branche. Les chroniqueurs s'accordent
à remarquer avec notre poète que la dame de.
ANCIENS. 189
Bouillon, Béatrix, gou\ernoit la contrée en l'ab-
sence de son époux quand Eustache de Boulogne
demanda sa fille Idain en mariage; ce fief important
dépendoit alors de l'empire, comme les deux Lor-
raines, le Brabant et même le Hainaut. Mais quel
étoit en réalité îe Chevalier au Cigne, aïeul de Gode-
froi de Bouillon ? Peut-être un chevalier de fortune
que son courage et ses exploits avoient rendu di-
gne d'obtenir en fief de l'empire la terre de Bouil-
lon , et dont l'origine obscure, incertaine, aura
servi de texte à l'imagination bienveillante des hé-
rauts d'armes.
L'auteur de cette branche, qui étoit certaine-
ment un moine de l'abbaye de Saintron, près de
Liège , termine son poème par une fiction dont
nous demandons la permission de parler un in-
stant, parce que nous y voyons un moyen de re-
connoître la date approximative de la composition.
Ce moine, qui ne manquoit pas de talent poétique,
se complaît à répéter les bruits de visions , de
prophéties, de sortilèges. Quand Béatrix épouse
le Chevalier au Cigne , il fait venir un ange pour
lui annoncer que sa fille épousera plus tard le
comte de Boulogne. Quand l'événement a justifié
cette vision, un autre ange vient annoncer à la
jeune comtesse que d'elle naîtront les trois plus
valeureux chevaliers du monde. Ida sait lire l'a-
venir dans les entrailles des animaux; elle est ma-
gicienne : puis, quand le poète nous a montré Go-
1 90 PONDS
defroi recevant Tinveslilure de Bouillon, il nous
transporte par une licence poétique d'assez bel
effet dans la ville musulmane de La Mecque. Là
sont rassemblés la plupart des amiraus du Soudan
d'Egypte, on distingue au milieu d'eux le brave
Corbaran, ce sultan de Mossoul si célèbre dans la
plupart des historiens des croisades , soit sous ce
nom, soit sous celui de Kerbogalh. Tudebode,
Baudri , Robert-le-Moine , Guibert de Nogent et
d'autres encore racontent que la mère de Kerbo-
gath se mêloit également de prédictions 5 et sui-
vant tous ces historiens, elle eût voulu détour-
ner son (ils de combattre les chrétiens, parce qu'ils
dévoient nécessairement demeurer vainqueurs.
Le moine de Saintron s'est emparé de cette
tradition. « Seigneur, » dit la vieille femme au
Soudan d'Egypte, «je trouve dans mes sorts qu'en
la terre de France sont maintenant trois frères aux-
quels il est réservé de faire la conquête de Ni-
cée, d'Antioche et de toute la Syrie. Leur mère
sera la femme d'un chevalier d'aventure, arrivé
d'une terre inconnue sous la conduite d'un cygne.
Dans trois ans les François passeront la mer.
Leur première armée sera vaincue par Soliman
de Nicée et par mon fds Corbaran ; la seconde,
mieux dirigée par Godefroi, se chargera de la ven-
ger; ils entreront dans Antioche, ils prendront la
tour de David, et quant on verra trois oiseaux frap-
pés dans les airs de la même flèche, on pourra
ANCIENS. 191
t^econnoître dans l'archer le successeur du roi de
Jérusalem , adorateur de Mahomet. »
La mère de Corbaran ne s'arrête pas là : « Ap-
prenez encore, « dit-elle, » que le lignage du Cheva-
lier au Cigne ne conservera pas long-temps la cou-
ronne de Syrie. Quand les Sarrasins se verront
écrasés par les chrétiens , ils tenteront de re-
prendre l'avantage, et ils y parviendront. Sitôt que
la nouvelle de leur triomphe sera connue ou-
tre-mer, le roi de France assemblera ses hommes,
il viendra dans nos contrées pour accomplir une
pénitence et pour venger les chrétiens tués dans
les combats précédens; mais les Musulmans ne
devront pas trembler de sa venue. Ce roi, d'abord
reçu dans Constantinople , assiégera Satalie , et
bientôt il souhaitera plus que tout au monde de
retourner dans ses états. La famine pénétrera dans
son camp , les Sarrasins verront que le moment
est venu d'exterminer les François , ils fondront
sur eux et le roi n'échappera que par une sorte
de miracle.
» Après c^ roi, un autre voudra tenter la même
fortune. Il passera les mers avec une armée innom-
brable, et tout le monde prendra pour ainsi dire
part à la lutte. Car, de notre côté, nous serons
gouvernés par un noble amiral nommé Saladin ,
le plus grand de tous nos princes, qui tiendra Ba-
bylone, Jérusalem, Ascalon et Césarée. Acre sou-
tiendra le plus terrible siège, et trois ans s'écou-
192 FONDS
leront avant que les chrétiens cessent de relever
leurs morts autour des remparts. Un roi de grande
puissance se trouvera parmi eux, il cura nom Phi-
lippe, il fera de grandes conquêtes sur les chré-
tiens, et même il obtiendroit l'empire du monde,
s'il ne devoit être entaché d'avarice. Je craignois
en jetant mes sorts , qu'il ne fût appelé à détruire
lesenfans de Mahomet; mais une puissante famille
le prendra en haine, et lui ôtera même la vie
s'il ne se tient fortement sur ses gardes. Ainsi ,
dans l'armée chrétienne, ce que l'un aura conquis,
l'autre voudra le lui dérober. Quelques-uns reste-
ront maîtres de ce que tous auront gagné, et les
autres retourneront tristement dans leurs foyers.
A partir de ce moment, je ne puis rien vous appren-
dre, car un nuage se place devant moi, et m'em-
pêche de lire plus avant dans mes sorts. »
Tout est curieux dans ce passage ; le fond
aussi bien que la forme. Mais, d'abord , nous y
voyons la preuve que Renaut de Saintron écrivoit
peu après le retour de Philippe - Auguste en
France, c'est-à-dire vers 1192. Autrement, rien
ne l'eût empêché d'ajouter que le voyage du roi
Richard n'avoit pas été plus heureux, et que plus
tard encore Jean de Brienne et l'empereur Fré-
déric 11 avoient tenté vainement de délivrer la
Terre-Sainte. Citons les derniers vers :
Ensi sera li sièges com m'avés oï dire,
D'Occident i seront la gent et li empire.
ANCIENS. 193
Par envie voira li uns d'ax l'autre ocire. . . .
De ce qu'aront conquis estera l'uns d'ax sire,
Li autre s'en r'iront chascuns en son estire ;
D'ileuques en avant ne vous puis or plus dire
Car une nue vint qui me toli le lire.
Cependant le moine de Saintron ajoute en-
core une pronostication en faveur des enfans
nouvellement nés ou à naître de son seigneur.
On vient de juger de ses mauvaises dispositions
pour Philippe-Auguste, qu'il accuse d'avarice : c'est
qu'il étoit dévoué à Renaut de Dammartin , comte
de Boulogne, ennemi déclaré du roi de France.
Renaut représentoit la postérité du Chevalier
au Cigne , parce qu'Ida son épouse étoit fille de
Marie d'Angleterre, petite-fiUede Mahaut de Bou-
logne reine d'Angleterre, et arrière-petite-fille
d'Eustache, comte de Boulogne, frère de Gode-
froi. Cette Marie d'Angleterre, belle-mère de
Renaut, étoit abbesse de Ramsey quand Matthieu
de Flandre la décida à rompre ses vœux et à
le prendre pour époux. H faut, pour compren-
dre la fin de la prophétie de la vieille sorcière sar-
rasine , se souvenir que le poète est un clerc at-
taché à Renaut de Dampmartin, dont la femme
étoit sans doute enceinte :
« Les sorts, » dit la mère de Corbaran, » ne trom-
pent pas. En ce temps-là les François ne seront
pas redoutés des Sarrasins. Ils abandonneront
châteaux , villes et provinces. Mais enfin , de la
lignée du Chevalier au Cigne, il se rencontrera
VI. 13
%9i FONDS
une dame d'abord gouvernante de nonnains; d'el-
le sortiront deux perles, et de l'une de ces perles
un chevalier désigné pour conquérir les merveilleux
chandeliers qui ne cessent de brûler à La Mecque
devant le tombeau de Mahomet. C'est ce guerrier
prédestiné qui domptera l'orgueil des Sarrasins,
et qui soutiendra la force et la renommée des hé-
ritiers du Chevalier au Cigne. »
Del lignage le Cisne qui tant parest loiaus ,
lert trovée une dame o nonains generaus ,
De li naistroni .n. gemmes moult très emperiaus.
De l'une de ces flors istera uns vassaus
Qui conquerra par force les candeliers royaus
Qui ardent nuit et jor, come estoile jornaus.
Vers li ne garira ne chevelus ne chaus ,
Moult fera à no gent et paines et travaus ,
Onques li hoirs del Cisne ne fu nul jor si haus.
Yoilà donc une date assez précise. Ida de Bou-
logne, l'une des deux gemmes fdles de Marie d'An-
gleterre, ayant épousé en troisièmes noces Renaut
deDammartin vers l'année 1189. Elle mourut en
1210, et il est inutile de dire que la prophétie de
la vieille Sarrasine ne fut jamais réalisée. La fille
unique de Renaut et d'Ida fut mariée à Philippe
de France, comte de Clermont, et n'eut elle-même
qu'une fdle unique morte sans enfans.
Et comme le début de cette branche nous a
démontré qu'elle avoit été composée pour faire
suite à la Chanson de la prise d'Jnlioche, alors
très-célèbre, il faut en conclure que cette chanson
d'Antioche est antérieure à l'année 1190, épo-
ANCIENS. I9t5
que à laquelle se rapporte la composition de la
branche des Enfances de Godefroi de Bouillon,
111. La troisième branche des poèmes relatifs à
la première croisade est certainement la plus an-
cienne , la plus importante de toutes , la seule à
laquelle on ne puisse refuser un grand caractère
historique; pour tout dire en un mot, c'est la
Chanson de la prise d'Jntioche, J'ai depuis long-
temps commencé sur cet excellent monument his-
torique un grand travail que je nourris l'espé-
rance de bientôt publier. Je ne ferai pas nn double
emploi en l'analysant ici avec une exactitude minu-
tieuse : il pourra suffire de la recommander à
tous ceux qui voudroient compléter leurs études
sur la première croisade. Elle abonde en faits
nouveaux, en révélations incontestables et inatten-
dues sur les événemens et surtout sur les person-
nages. Bientôt, je le répète, on jugera de la vé-
rité de ces assertions. Et maintenant que nous
avons rappelé ce qui devoit distinguer chacune
des branches poétiques 6?w Chevalier au Cigne, il
nous reste à dire un mot de la première leçon qui
s'en présente devant nos yeux.
Comme les Gestes d'Alexandre qui précèdent,
celles du Chevalier au Cigne sont ornées de minia-
tures grossières et pourtant curieuses. Au-dessus
de chacune est une rubrique qui, d'ordinaire, en
explique le sujet.
13.
1 96 FONDS
I. F** 92. « Ci commence li roumans dou Che-
» \alier au Chisne et de Godefroit de Buillon,
» comment il prist Jherusalem. » Premiers vers :
Signour or ascoutés ke Dex vous doinst scienche,
De lui croire et orer en boine Providence.
S'orés boine cançon ki moût est de scilenclie ,
Ains n'oïstes si vraie en tout vostre jouvente.
Geste cançons ne viut noise ne bruit ne tence ,
Mais douçour et ascout, e grant pais et science. . .
II. F° 98. « Com Elias et Mauquares se comba-
» tirent ensemble. »
III. F° 402. « Com li Chevaliers au Cisne fist
» gieter Matabrune el fu. »
lY. F** 105. « Si com nos baron en alerent le
» sepucre aorer et prisent Andioce en leur voie. »
Là commence la deuxième branche , celle des .
Enfances de Godefroi de Bouillon. Premiers vers :
Signour , oies cançon ki moût fait à loer ,
Par itel convenant le vous puis jou conter
Que la viertus del ciel le vous laist ascouter. . . .
V. F** 111. « Si com uns archevesques espousa
» le Chevalier au Chisne et leducoise de Buillon. »
Le costume de l'archevêque est à remarquer.
YI. F° 114. « Si com li chevaliers au Cisne tua
» Garin de Roce ague. »
YII. F*» 117. « Si com li Chevaliers au Cisne
» enmaine sa gent, et Mirabiaus enmaine sa femme
» qui faisoit moût grant doel. »
YIII. F^ 121. « Si com li Chevaliers au Cisne
» envoia à Othon l'empereor un brief , et li rois
ANCIENS. 197
» Oies le fist lire à un clerc. » Curieux costume de
l'empereur, du clerc et du messager.
IX. F° 424. « Si com un palais ardoit et uns
» cisnes vint avolant parmi le fu, si prist un cors
» d'ivoire. »
X. F° 127. « Si dist com on cauça le Chevalier
» au Cisne. »
XI. F° d3l. « Si com li ducoise de Buillon et
» Yde sa fille et li Chevaliers au Cisne et li baron
» s'en vinrent au port u il dévoient passer. »
XII. F° 438. La rubrique est effacée. La mi-
niature représente Yda faisant dégorger à son en-
fant le lait qu'une nourrice lui a donné.
XIII. F« 442. « Si com on fist Godefroit ceva-
» lier. » Miniature curieuse , Godefroi reçoit une
paiiïne et non pas un coup du plat de Tépée sur le
dos ou sur la tête.
XIV. F» 446. « Si con Godefrois se combati à
» Guis. »
XV. F'' 449. fi Si con li rois Cornumarans es-
» toit devant un abbés. »
XVI. F° 453. « Si con Cornumarans se combati
» rustement à Tierri l'Alemant. »
XVII. F" 457. « Si con li Sarrasin assalirent
» Corbarant. »
XVIII. F'' 462. « Si con Pierres li hermites
» monta sur un asne et s'en ala à Roume. » C'est
ici que commence la troisième branche réunie à
celle des Chétis ou Chailis. Premiers vers :
198 rOxNDs
Or ascouté.s l'istorc ko proumis vous avon,
Li comensaille en est de la muete Piéron ,
Né fu en Hermenie , si avoit sa maison ;
Ames fu et crémus de la tiere environ. . .
XIX. F 165. « Si con Bauduins et Godefrois
» s'en vont vers Jérusalem et se départirent de
» leur mère, moût tenrement plorant. »
XX. F** 170. « Si con Solimans et sa gent s'en-
» fuient hors de Nique. »
XXI. F° 173. « Si con Bauduins et sa conpai-
» gnie se combatirent as Sarrasins. »
XXII. F*» 178. « Si con no crestien sont devant
» Andioce. »
XXIII. F° 181. « Si com li paient prisent Ke-
» naut Procet et le batoient niout laidement. »
XXIV. F*> 186. « Si con li Paien aorent Ma-
» hon. »
XXV. F° 189. « Si con Bauduin envoia par me-
» sages pour souscours au roi Corbadan. »
XXVI. F° 193. « Si con no baron montèrent as
» murs d' Andioce. »
XXVIL F° 197. « Si con la mère Corbaranl
» prent congié à lui. »
XXVIII. F° 202. « Si con Corbarans estoit en
» un chastel et regardoit no baron. »
XXIX. F*» 206. « Si con Godefrois de Buillon
» Irença la tieste à Brohados. »
XXX. F" 209. « Si con Corbarans s'enfui. »
XXXI. F" 214. « Si con Ricard de Caumont se
» combat à Sorgale. »
ANCIENS. 199
XXXII. F" 218. « Si con Corbarans s'en rêva
« et Ricars à faire balaillc. »
XXXIII. F*» 223. « Si con Bauduins se combat à
» un serpent. »
XXXIV. F" 227. « Si con une serpente enporte
» Jehan d'Alis. Harpin de Boorges en domaine
» grant duel. »
XXXV. F^ 229. « Si con quatre vuivres vinrent
» viers Harpin. »
XXXVI. F° 234. « Si con Jehans d'Alis et si
» home se corn bâtent. »
XXXVII. F« 238. ^( Si con li rois de Jherusa-
» lem estoit à ses fenestres et il vit l'ost des
» François. »
XXXVIlï. F° 242. « Si con li rois de Jherusa-
» lem et nostre gent se combatirent. »
XXXIX. F- 246. « Si con li rois Godefrois li-
>j vra à Raimon de S. Giles une escièle de gens. »
XL. F° 249. « Si com li rois de Jherusaîem
» maine moût grant duel. »
XLI. F* 253. <i Si con no baron aloient à pro-
» cession et trovèrent un hermite sor le mont
» d'Olivet, qui lor dona conseil de prendre Jlieru-
» sa lem. »
XLII. F" 257. « Si con li rois Godefrois fu co-
» ronés. »
XLIII. F° 262. « Si con li amiraus seoit sor un
» faudestuel. »
200 FONDS
XLIV. F*" 265. « Si cou li rois Godefrois et
» Marbrin se combatirent. »
XLV. F** 270. « Si corn Tornicans et Tumas de
» Marie se combatirent. »
Les derniers vers sont :
Or comence cançons , jà millor n'en orésj
Cornent Acre fu prise et les autres cités ,
Et Sur, et Tabarie où Turs avoient niés,
Et si corne li temples fu des barons puplés,
Et l'ospitaus assi à Jhesus fu sacrés.
Al temple pour servir fu Harpins adonnés.
La suite se retrouve dans le volume du Supplé-
ment François coté n" 105.
N« 7190 \
798. LA GESTE d' ALEXANDRE.
Volume in-4o raediocri vélin, 107 feuillets à deux colonnes; xni« siè-
cle. Relié en veau racine à l'aigle de France sur les plats, au chiffre de
Napoléon sur le dos.
Fonds Baluze, n» 135.
Les premiers et les derniers feuillets ont été en-
levés. Le texte paroît fort bon et bien transcrit.
Au f" 42 v** se trouve la première grande initiale,
qui se rapporte au début de la branche de Jérusa-
lem.
Alexandre trespasse la tere de Sulie,
Droit vers Jérusalem a sa voie accueillie, . .
Fo 48 v° nouvelle initiale, pour indiquer la bran-
che de la mort de Darius :
ANCIENS. 201
Ce fu el mois de mai un poi devant l'issue ,
Quant l'erbe reverdist et ele point menue,
Qu'Alexandres li rois à sa gent esméue
Poraler desus Daire à la teste chenue. . .
po 102 \o fin de la branche qui précède la mort
d'Alexandre et raconte la trahison de ses généraux.
Le f" 103 offre une grande initiale :
A l'essue de mai tout droit en ce termine
Que li biaus tans revient et y ver se décline ,
Fu à Bologne droit nez d'une Sarrazine. . .
Il faudroit au lieu de ce dernier vers :
Fu droit à Babylone, nés d'une Sarrasine. . .
C'est la dernière branche. Le dernier feuillet
conservé finit avec ces deux vers :
Clycon donas Persie et Toscane et Baudas ,
£t moi qui laîcns ière chevaliers assez bas. . .
N°7190^
799. LE ROMAN d'aLIXANDRE EN PROSE. PAR UN
ANONYME.
Volume in-f» parvo vélin, 75 feuillets à deux colonnes, initiales;
XV» siècle. Relié en Tcau racine, à l'aigle de l'empire sur les plats et au
chiffre de Napoléon sur le dos.
Fonds Baluze, anc. n» 150.
Ce roman fort mal écrit et fort ennuyeusement
composé, rappelle cependant les principaux épiso-
des de la grande chanson de geste. Voici la pre-
mière rubrique : « En l'onneur de nostre seigneur
» Jhucrist. Amen. Cy commence le roumans et la
202 FOiNDS
M vie du roy Alixandre qui fu lilz de Nectanebus,
» roy d'Egypte. Et premièrement l'iutitulation et
» la prologue. » Premiers mots du texte : « Puis
» que le premier homme d'humain lignage fut
» créé à l'y mage de son créateur le roy de gloire,
» notre seigneur qui le voult honnourer sur toutes
» créatures lui donna connoissance de savoir es-
» lire le bien du mal, » etc.
Ce volume d'une bonne écriture a été exécuté
par Thierry du Rosel en 1461, comme l'indique
l'explicit.
No 7190^.
800. LES GESTES d'aLEXANDRE. — LE ROMAN ENVERS
DE JUDAS MACHABÉE PAR GAUTIER DE BELLEPERCHE
ET PIERRE DU RYER.
Volume in-f° parvo vélin, 2j8 feuillets à deux colonnes, miniatures,
vignettes et initiales; fin du xm* siècle. Relié en veau marbré au cbiffre
de Napoléon sur le dos.
Fonds Baluze, n" 148.
Beau manuscrit orné de petites miniatures d'un
dessin très-délicat. Dans l'origine, Judas Machahée
formoit un volume séparé des Gestes d'Alexandre,
Il ne faut donc pas rapporter à celles-ci les indi-
cations de date et de propriété qui se trouvent à
la fin du Judas Machabée. C'est Bourdelot, au-
teur présumé des notes qui sont en tète de chacun
ANCIENS. 203
des deux poèmes, qui les auroit réunis vers le
commencement du xyif siècle.
La leçon ^Alexandre diffère beaucoup de tou-
tes les autres. Le copiste, sans doute trouvère
lui-même, s'est permis ici de fréquentes additions.
Il a même changé la disposition des branches
et par conséquent des grandes initiales. Commen-
cement :
Qui vers de bone estore iVeut entendre et oïr
Pour prendre boin essample de proueche acuellir. . .
F® 22, charmante miniature représentant la fa-
meuse digue élevée par Alexandre sous les murs
de Tyr. La digue est ici convertie en un château
mobile. C'est là que commencent lesFuerres de Ca-
dres par un vers plus correct que celui du msc.
6985, cité plus haut t. III, p. 103.
Devant les murs de Tyr là dedens en la mer
Li rois de Macédoine fist .i. castel freiner.
F<> 34, petite miniature représentant le combat
d'Alexandre contre Gadifer. — F^ 53, vue de l'en-
trée d'Alexandre dans Jérusalem. — F** 47, la fin
de la branche des Fuerres de Gadres n'est pas
indiquée; le nom ô! Alexandre de Paris est omis,
et celui de Lambert le Cori n'est rappelé que de la
manière suivante :
Si vous dirai de Daire c'Alixandres conquist,
De Porus le roi d'Inde que cacha et ocisti
Et des bones Artu que cerqua et que quist :
Del duc de Palatine qu'il mata et ocist;
Et de le vois des arbres , ce que de sa mort dist.
204 FONDS
Et si coni Appollum s'imaige contrcfist;
De Gos et de Margos que il enclosl et prist,
Que jamais n'en istront jusqu'au jor antecrist ;
Et de la fort cité Babilone c'asist ,
Et si com Aristotes l'entroduist et aprist.
La vérité de l'oistre si cum Lucas l'escrit,
.1. clers de Castiaus fort Lambers li tors le fîst,
Le latin en roman où ce estoit le mist.
La bataille de Porus et les merveilles de VJnde
commencent au P 49 par un couplet différent de
celui des autres leçons :
Ce fu ce mois de mai que fait caut et seri
Que cil bos raverdisent et cil pré sont flori. . .
F** 63, miniature indiquant l'arrivée d'Alexan-
dre aux arbres des pucelles,
F° 74, deuxième branche des Yœux du paon :
Ce fu el mois de mai que florissent ja-din ,
Que cil oiselet cantent sauef en lor latin.
F° 79, expédition d'Alexandre en Chaldée. Cette
branche qui continue celle de V entrée de Babylone,
est mutilée danslemsc. 6985. (Voy. t. III, p. 106.)
L'initiale se rapporte ici à ces deux vers :
Alixandres cevauche à loi d'empcreour,
Amasone a conquest et Inde le major , —
Saisie Babilone et de Babel la fur.
F^. 89, deuxième branche de la Signification de
la mort d' Alexandre :
A l'entrée de mai tôt droit en cel termine. . .
Elle est complète ici, et suivie d'une dernière
ANCIENS. 205
branche intitulée la Vengeance de la mort Alixan-
dre :
De la mort Alixandre avés oï assés
Cornent fu par les sers li rois empoisonnés. . .
Voici le dernier couplet de toute la geste :
Ensi doit-on mener traitors losengier.
En itele manière que m'oés tesmoignier
Fu vengiés Alixandres qui tant fist à prisier.
Cil dame Dex de glore qui tout a à jugier
Si ait merci de s'ame , se on en doit prier.
Ci défaut la matera n'en sai avant nonchier,
Et celui qui l'escrit garde Dex d'encombrier.
Et qui le fist escrire , Dex li puist otrier
Pais et plenté et joie quanques ore mestier
A prodome servir, por son cors aaisier;
Et quant ara vescu son aage plenier
En paradis en face o Dieu l'ame herbergier.
— Ex[>licit et fine Alixandres.
En résumé, si jamais la geste d'Alexandre trouve
un éditeur, comme elle en seroit fort digne, on
pourra consulter avec fruit la leçon du manuscrit
7190^.
II. ROMAN HE JUDAS MACHABÉE. (F'* 105.)
L'auteur de ce poème est un arbalétrier nommé
Gautier de Belleperclie, réclamé comme Picard par
Fauchet et l'abbé De Longcliamps, comme Bour-
guignon par La Croix du Maine, et comme Nor-
mand par l'abbé de La Paie. Il résulte de toutes
ces prétentions contraires que l'on ne sauroit dire
en quelle ville et même en quelle province de
206 FONDS
France naquit Gautier de Belleperche. Le copiste
auquel nous devons la conservation de son ouvrage
paroît avoir suivi le dialecte de l'Ile-de-France ou
de la Champagne; mais il n'en faut rien conclure
absolument pour résoudre la question d'origine.
Il est seulement certain que le roman de Judas
Machabée fut commencé dans le xiii^ siècle et avant
L'année 1280. A cette dernière époque un trouvère
fort médiocre , Pierre du Ries, s'avisa de lui don-
ner la conclusion qui lui manquoit, en racontant
la mort de Judas et les événemens décrits dans les
chapitres 8, 9, 10, il et 12 du I«'' livre des Ma-
chabées. Pierre du Ries nous apprend lui-même le
point auquel Gautier de Belleperche avoit laissé
son ouvrage :
Aïtant vous ai à fin mis
Cest romans que nous fist GauUers
De Belleperce arbalestieis.
Et 'Se nostres livres fin a ,
Gautiés pas ne le parfîna ,
Et disl que jà nel fineroit
Por Judas qu'en la fin moroit ;
Né n'estroit jà à ce amor^
Que tel chevaliers presist mors.
Et se Gautiers le commencha,
Pieros du Ries dès-lors en cha
Remist au parfaire son us
Que li premiers Demetrius
Occist sou oncle Antioclion ,
Come mauvais , en traïson.
Et (»or ce quM n'en fust mentère
Ot de la Bible la matère. (F* 218 et dernier.)
Immédiatement après ces vers, le copiste du
ANCIENS. 207
manuscrit, qui peut-être étoil Pierre du Ries lui-
même, a écrit :
Mil et .11. cent et quatre vins,
De ce me fai-je drois devins,
Fil lors partrovés cis romans ,
Tesraoing les eskevins dormans.
Quels étoient ces échevins dormans ? d'aventure,
ceux de la petite ville de Dormans , entre Éper-
nay et Château-Thierry? Je me garderai de l'assu-
rer, dans la crainte des réclamations de la ÎNor-
mandie, de la Bourgogne et de la Picardie. Il suffît
de remarquer que le roman de Judas Machabée
fut achevé avant l'année 1281 , et que l'ouvrage
de Gautier de Belleperche pourroit bien être d'un
demi-siècle antérieur à celui de Pierot du Ries.
Ce poème ennuyeux , fatigant et surchargé de
récits belliqueux, n'a pas moins de 23,000 vers,
et les premiers 20,000 sont l'ouvrage de Gautier.
En voici le début :
Cil ki peu set et peu aprent,
Petit gaaigne et petit prent ,
Ne peut monter en nul grant pris;
Ne nus n'ara jà tant apris
De maistrie ne de savoir
Qu'il puist une grant les avoir
Por son sens celer ne reponre. . .
Longuement a esté enclose
L'istoire et téue et coverte ;
Or ert séue et descouverte,
Par moi qui oi à non Gautiers
De Beleperclie , arbalesliers j
Et si vos voil faire savoir
208 FONDS
Que je nel fas por nul avoir ,
Por promesse ne por loier ,
Mais por bone gens raloier ,
£t por moi méisrae déduire. . .
Yoy. l'Hist. litt. de la France, t. XXI, article
Gautier de Belleperche,
Avant d'appartenir à Julien Brodeau , le ma-
nuscrit de Judas Machabée étoit la propriété de
Fauchet, qui a mis une note en tête du premier
feuillet , et plusieurs explications et corrections
marginales dans le courant du récit. Au xv' siècle,
il appartenoit à l'un des pères de notre histoire
générale, Nicolas ou Nicole Gilles, dont voici la
souscription autographe (^"218 r°) : « Pertinet Ni-
» colao Gilles, domini nostri régis notarié et se-
» cretario, ejusque in caméra compotorum clerico.
» Et émit Turonis à Johanne Dussaou Bellijoci ,
» propè Loches. In mense Januarii M". CCGC.
» octuag"''' tertio. » En effet la signature de ce
Diisseau est au v° du même feuillet.
Les critiques ne nous ont pas appris jusqu'à
présent que Nicolas Gilles ait été clerc de la cham-
bre des comptes , mais seulement secrétaire du tré-
sor. La date de 4483 est d'ailleurs la plus ancienne
dans laquelle figure son nom. La première édi-
tion de ses Annales et Chroniques est de 1492,
in-4*».
ANCIENS. 209
N°7190\
801. LES GESTES d'aLEXANDRE.
Volume in-f» parvo vélin de 199 feuillets ii deux colonnes , miniatures
et initiales; commencement du xiii« siècle. Relié en maroquin rouge.
Fonds de Cangé , n» 1 1 bis.
Ce numéro comprend deux manuscrits : le second,
d'une date plus récente, a été joint par Cangé au
premier comme son complément; il forme les feuil-
lets 192 à 199. Le premier avoit été précédemment
acquis par le même Châtre de Cangé à la vente
d'Anet, en 1724t, pour la somme de 70 francs. Il pro-
venoit de l'ancienne librairie de Castres , comme
on le voit d'après les lignes suivantes tracées à la
fin de la 2^^ col. v** du f° 191. « Ce rommans est
» à très hault et très puissant prince le roy de
» Hongrie , de Jérusalem et de Sicille , conte de
» la Marche et de Castres ; — et depuis au duc de
«Nemours, conte de la Marche, son fils. — Jac-
» ques pour Castres. » Jacques de Bourhon, roi de
Hongrie, mort cordelier à Besançon en li38,
eut, de Béatrix de Navarre, Éléonor de Bourbon
laquelle épousa Bernard d'Armagnac. Jacques de
Nemours, exécuté aux halles en 1477, étoit son
petit-fils.
Disons au moins (juelque chose de la célèbre
VI. U
210 FONDS
collection d'Anel. Diane de Poitiers avoit rassem-
blé une admirable bibliothèque dans cette rési-
dence, que Henry II avoit fait construire pour
elle. Anet passa ensuite dans la maison de Bourbon-
Yendôme, et les enfans de Gabrielle d'Estrées
augmentèrent beaucoup la Librairie. En 1718 ,
la mort de Marie-Anne de Bourbon-Condé , du-
chesse douairière de Vendôme , fit entrer Anet
dans la maison de Condé. Et le 15 novembre 1724,
après la mort d'Anne de Bavière, duchesse douai-
rière de Bourbon , la Bibliothèque fut vendue à
Tencan sur un méchant catalogue dressé par le
libraire Gandouin et devenu fort rare aujourd'hui.
C'est d'Anet qu'est déjà venu le volume précédem-
ment décrit N*' 6985\
Le manuscrit que nous avons sous les yeux ,
fort imparfait et mutilé en plusieurs endroits, est
devenu précieux par les notes et les additions que
Cangé a écrites sur les marges, aux interlignes, et
sur les feuilles de garde.
Voici les branches principales :
I. « Les Enfances d'Alixandre. » (F° 1.) Ici, le
scribe a écrit Ogier dans le vers souvent cité :
Je ne vous comenc pas de Laudri ne à'Ogier. . .
II. « Coment Alixandres asiet le chastel de Tyr »
ou les Ftierres de Cadres (fo 21 v'^). A la fin de
cette branche ne sont mentionnés ni Alexandre
de Bernay, ni Lambert le Corl. Cela est remarqua-
ANCIENS. 211
ble dans une leçon qui est peut-être la plus an-
cienne de toutes.
III. « Aristotequi enseigne Alixandre. » (F^SO y°.),
IV. « Cornent Alixandres \ient en la terre Po-
» rus d'Inde; » ou la bataille de Porus et les mer-
veilles de l'Inde. (F'' 5i r^)
V. « L'entrée d'Alixandre dans Babylone. »
(Fo77). Cette branche, dont la fin n'est pas con-
servée dans le iiisc. 6985 , qui est notre point de
départ, est ici entière comme dans le msc. 6987.
(Vo). t. ni, pag. 106 et 499.)
VI. « Les Yoeux du paon. Première branche,
intitulée seulement ici : « Coment Alixandres en-
» contra Cassaneus du Larris, le frère Gadifer du
» Larris. » (FM07 y\)
Cette branche se subdivise en quatre autres :
1° « La bataille ou li baudrains fu pris. » (F° 111.)
2° « Li jeus du roy qui ne ment. » (F° 118.)
3° « La pais de Gadifer et d'Emenidon. » (F" 123.)
4° « Li jeus des Eschis. » (F» 125.)
VIL « Les veuz du poon. » Deuxième branche.
(F» 132.) Comme au msc. 7190% f« 74.
VIII. « Signification de la mort d'Alixandre. »
Branche différente de celle du msc. 7190^,
f» 89. Elle est intitulée ici : « Uns monstres qui
)) fu menez devant Alixandre. » (Fo 168.) — Cette
branche est ici complète et comprend les regrets
de la mort d'Alexandre, commençant ainsi :
14.
212 FONDS
Mout fu grant la dolour quant li rois fu fenis. (Fo 173.)
IX. « La vengeance de la mort d'Alixandre. »
(F« d79.) Elle diffère de celle que renferme le
msc. 7190^, et commence ainsi :
Seignours or fêtes pais, un petit m'entendes ,
Le sens de nul sage home ne doit estre celés.
L'auteur s est nommé dans le second couplet ,
non pas Jean Nivelon, comme je l'ai dit, t. in,
p. 102, mais Jehan li Nevelais :
Seignors or fêtes pès , un petit vous tesiés,
S'orrés bons vers noviax , que li antre sont viez.
Jehan li Nevelais fu moult bien afaitiez ,
A son ostel se sist, si fu joians et liés.
Uns chanticrres li lut d'Alixandre à ses piez,
Et quant il a oï si fu grains et iriez,
Et dist moult iert dolens s'encore n'iert vengiez.
D'un fu. nés de Candace en a vers comcnciez
Bien dis et bien ditez, bien fez et rimoiez;
Encore sera il del conte Henri liez ;
Cil est sor tout li mons de donner efforciez ,
Sages est et cortois <t preus et afeiiez,
Et aime les églises et honore clorg'ez ,
Les povres gentilz homes n'a-il pas abessiez,
Ançois les a très-bien levez et essauciez
Et douées les terres , les rentes et les fiez,
Jà de douer ne fu son pers apareillez. . . .
Ce début a bien son importance. On y voit
que Jean le Nevelais écrivit la bi anche de la Yen-
ANCIENS. 213
geance d' Alexandre , long-temps après que les pré-
cédentes gestes eurent été composées par Lam-
bert le Cort et les autres. On voit encore ici,
chose rare, qu'au lieu de consulter des traditions
historiques, le Nevelais laisse à son imagination le
soin de trouver la punition des assassins d'A-
lexandre. Mais à quelle époque, dans quelle pro-
vince vivoit l'auteur? La mention du comte
Henry doit nous servir de guide dans cette recher-
che; il étoit Champenois. D'ailleurs, les éloges
donnés à l'extrême libéralité, à la piété de ce
prince, ne conviennent parfaitement qu'au comte
Henry P'^ de Champagne, surnommé /e Zar^e, et
fondateur de la belle église de Saint-Étienne de
Troyes, de l' Hôtel-Dieu de la même ville, et d'un
grand nombre de chapitres de chanoines dans ses
états. Joinville a rapporté de sa magnificence plu-
sieurs témoignages curieux. Il suivit Louis VU à
la Terre sainte, revint vers 1 1 45, et mourut en i 180.
Son fils, Henry H lui succéda, qui mourut en 1197.
Sans doute , Jean le Nevelais pourroit avoir
adressé ses éloges au deuxième Henry ; mais en ce
cas-là ilauroit fait quelque allusion à la haute ré-
putation de largesse laissée par le père de son
protecteur. Et, quoi qu'il en soit, le règne de
Henry H étant, comme celui de Henry h\ renfermé
dans le xii^ siècle, il faut nécessairement reporter
à ce temps-là la composition de l'une des dernières
branches des gestes d'Alexandre. Certainement
*2l4 FONDS
riea ne pouvoit mieux justifier ce que nous avons
conjecturé ailleurs de la date des branches pré-
cédentes. Pour le troisième Henry de Champa-
gne, mort vers la lin du xnr siècle, la mention
de Nivelais ne sauroit lui convenir, puisqu'on re-
cevant la couronne de comte ce prince avoit hé-
rité du royaume de Navarre; le poète n'auroit
donc pas manqué de lui donner le titre de roi.
Jean le Nevelais étoit originaire de Troyes sui-
vant de grandes apparences , et Fauchet l' avoit
conjecturé avant nous, « y ayant encore, » ajoute-
t-il en 4581, « une honnête famille à Troyes por-
» tant le nom de Nevelet. » Ce n'est pas, comme
l'a dit La Monnoye, à cause de ces Nevelet que le
bon Fauchet a écrit le nom de notre trouvère, le
Nevelois ou Nevelet ; m^iïs bien parce que la leçon
que nous avons sous les yeux porte le Nevelais. La
Croix du Maine, Geoffroy Thory et Fauchet assi-
gnent aux ouvrages de ce poète la date de 1193;
Ginguené dans \ Histoire littéraire s'est rangé de
leur avis, (t. XY, p. 127) : à l'occasion de Nevelais,
Duverdier a extrait de Fauchet, sans l'avouer, un
excellent article de philologie françoise auquel je
renvoie mes lecteurs.
X. « Le rester du paon. » Comme on l'a déjà
dit, cette partie, écrite au xv" siècle, a été ajoutée au
manuscrit et n'y est pas adhérente. Dans l'ordre
chronologique, elle devroit précéder la Signification
d^ la mort Alexandre. Premiers vers :
ANCIENS. 215
Quant Porrus h yndois et tuit si compaignon
Oreiit par révérence et en grant dévotion
Loenges et mercis rendues au Poon. . . .
Cette branche a un peu plus de 1250 vers, et finit
ainsi :
Et li roys Alixandres en Babiloine ala.
Las! por quoi i aloit? on l'i enpoissonna.
Par force tout le mont vainqui et conquesta.
Et lors qu'il Tôt conquis, crramnient le lessa.
Ci finent du Poon li veu c'on i voua ;
Benoit soit qui de cuer por celi proiera
Qui la matire prist d'AlIxandre et rima,
Et qui en prière l'acomperagnera
Celui qui du Poon les veus y ajousta ;
Et especialment ccli qui y enta
Le restor du Poon que cil entroblia ,
A tous les autres veus cmprit et compassa,
Et cornent mercier Ellyot espoussa
Corne li roys le prist assist et accorda,
Et com Emmenidas la nièce maria
A jone Gadifer quant à lui s'acorda.
— Kxplicit du Poonj bien ait qui les lira.
21() voyvs
po7J9()5.5.
802. ROMAN DE FLORIMONÏ EN VERS, PAR AIMÉ DE VA-
RENNES. LES GESTES d'aLEXANDRE.
Volume in-f" mediocri vélin de 101 feuillets à trois colonnes, troi
miniatures, initiales; xiii« siècle. Cartonné.
Fonds de Colbert, n» 1506.
Les deux premiers feuillets sont d'anciennes
feuilles de garde, de la main du copiste de tout le
reste. Elles contiennent un fragment de Parteno-
peus de Blois, en 552 vers, dont les premiers sont :
Ne l'avoit , nus bons entresait
Ne s'esjoie de son deshait
Ne s'elle dort ne s'elle veille. . . .
Pour Florimonl, voyez ce que nous en avons dit,
t. III, p. 9 à 53. Les Gestes d'Alexandre, qui com-
mencent au P 50, offrent six grandes initiales,
outre celle de début; la première au f° 82, avec
les enseignemens d'Aristote :
Or entendez , Signor, que ceste estoire dit ,
De Daire le Porsant k'Alixandres conqiiist. . .
La verte de l'estoire si corn li rois le fist,
Uns clers de Chasteldun Lambers li Tors l'escripst.
La seconde est au f"" 83 , avec la Bataille de Pa-
rus :
ANCIENS. 217
Ce fu el mois de mai un poi devanf l'issue.
La troisième est au f« 85 :
A l'aube apparissant sont d'ambes pars monté.
Tous furent de bataille garni et apresté. . . .
La quatrième f* 95 :
Ce fu après esté corne ivers entra
Que li rois Alixandres iceste gcnt trova. . .
Aux folios 126 \° et d27 r^ sont deux miniatures
agréablement faites, montrant comment Alexandre
gravit jusqu'au paradis terrestre. La cinquième
initiale est au f* 129, devant la seconde partie de la
signification de la mort d'Alexandre :
A l'issue de mai tout droit en cel termine. . .
La sixième et dernière se rapporte à la Vengeance
de la mort Alexandre , f. 134 :
De la mort Alixandre oït avez assez. . . .
Le dernier couplet de cette dernière branche
commence et finit par ces vers :
Pris est Ântipater, cni qu'en poist ne oui non ,
Cantlus , cil de Malite le met en sa prison. . ,
— Et mis l'ont en tel liu où mais ne le verront ,
Et cil li respondi : Et nous, que là feron?
La feuille de garde de la fin contient un frag-
ment de la deuxième branche des Vœux du Paon,
Ce manuscrit est d'une excellente écriture, et
la transcription a été faite avec intelligence. C'est
l'une des meilleures que je connoisse des Gestes
218 FONDS
d'Alexandre et du roman de Floriniont. Il a ap-
partenu à une certaine famille de Migailloty et les
mots suivans sont écrits sur le verso du feuillet
141 : « Ce présent volume, ouquel sont contenuez
«deux histoires, me fut donné et envoyé par mon
« cousin. M* Robert xMigaillot, chanoine de Laon, et
« reccu par moy le xxvu" jour de juin, Tan de grâce
« mil cinq cens et quinze. »
1N°7191.
803. GESTE d'aNSEYS DE CARTAGE , PAR PIEROT DU
RIÉS. ROMAN d'aTHIS ET PORFILIAS, PAR ALEXAN-
DRE DEBERNAY.
Volume in-40 magno vélin de 195 feuillets à deux colonnes, vignettes
et initiales i fin du xiii« siècle. Autrefois couvert en cuir à deux fermoirs
de laiton; puis en velours vert figuré; et aujourd'liui en maroquin rouge
aux armes de France sur les plats et à la fleur de lis sur le dos.
Fontainebleau, n^ 1732.— Ane. Cat., n<> 433.— Sainte-Palaye ,
not. 550.
La reliure la plus ancienne étoit celle qu'avoit
notre manuscrit dans la bibliothèque de Charles V
et de Charles VI, à laquelle il appartenoit, comme
j'ai pu le reconnoître grâce à la comparaison des
anciens inventaires. Voici comme Giles Malet Ta
décrit en 1373 : « Ansseys de Cartage. Alhis et
« Prophiryas rymé. » A ces mots , Jean Blanchet
ajoutoit sur la marge en 1385 : // y esL Puis en
AWClEiNS. 2 19
1410, les conmiissaires de Charles VI recolloieiit
le même ouvrage de la manière suivante : « Ansseis
» de Cartaige, Athies et Profilias, rimé, escript en
» francois de lettre formée à deux coulombes, com-
» mençant au u° foïllet : Seignor disl, et ou derre-
i) nier : c'esl-il-vos. Couvert de cuir, à deux fer-
» moirs de laton. » (Msc. 8354 ^ f' 77 v'^). — Cette
indication ne permet pas le plus léger doute sur l'i-
dentité de notre manuscrit.
Enlevé suivant toutes les apparences par le duc
de Bourgogne, Jean-sans-Peur, quelque temps maî-
tre de Paris, notre volume enrichit la collection
du sire de La Gruthuyse sur la fin du xv^ siècle.
Les armes de ce seigneur furent alors placées au
bas du premier feuillet; et si depuis on les a rem-
placées par celles de France, il faut convenir qu'il
y avoit en cela toute justice, puisque les premiers
propriétaires légitimes avoient été les rois de
France. Il fut alors couvert de velours figuré; et
les traces de ce velours existent encore sur le r^ de
la première feuille de garde (voy. M. Yan Praet
Bibî. de La Gruthuyse, n** L). Le manuscrit alla en-
suite à Blois, puis à Fontainebleau, puis enfin re-
vint au giron de la Bibliothèque royale à Paris.
L'écriture en est fort bonne; les ornemens, rares,
sont agréables et de bon goût.
Nous avons déjà dit un mot (t. III, p. 172) de
la chanson de geste d'Anseïs de Cartage; et ce mot
nous paroît suffisant, puisqu'on peut joindre aux
220 F0M>5
anal} ses qu'en ont données MM. de ReifVenberg et
Leroux de Lincy l'article que M. Amaury-Duval
a consacré au même poème dans le tome xix^ de
X Histoire liltéraire, p. 648 à 654. M. De La Rue
en a aussi longuement parlé dans ses Bardes, Jon-
gleurs el Trouvères, mais il n'a pu venir à bout
de nous persuader que Pierre du Eiés, fut un
poète de grande invention, ni que la Normandie
pût et dût se glorifier de lui avoir donné le jour.
Le seul mérite de Pierre du Ries, c'est de versi-
fier avec correction. Premiers vers :
Seignour, oies que Diex vous benéie
Li glorieus, li fiex sainte Marie,
Canclion raoult bonne et de grant seignoric ;
Ele n'est pas faite de gaberie ,
Ains est d'estoire de ville anchiserie.
Li ver en sont rimé par grant maistrie, etc.
Derniers vers :
Et l'emperere est de Loon partis,
£t vint à Ais, si est araaladis.
Mors fu au tienne que Diex li ot pramis.
A grant duel fu en la chaiere assis,
Poi vesqui puis dus Namles et ïieris.
No canchon fine, de Deu de paradis
Soit benéois qui les vers a escris ,
Et vous ausi que les ares oï.
On voit que dans cet explicil il n'est aucunement
parlé de Pierre du Ries. C'est dans une autre le-
çon, conservée sous le n« 540^ du Supplément fran-
çois, que les vers suivans sont ajoutés:
VA cil si soit qui ausi les a dis.
ANCIENS. 221
Tar P.erot fa icis romans csciis
Du Ries qui ei>l et sera bons chaitis.
Je n'en sai plus , foi que doi saint Denis ,
Né plus avant n'en truis en nuz escris ,
Mais alons boire, qu'il est bien miedis,— Explicit.
Sur cette indication unique, on peut douter que
le jongleur Pierot du Ries soit le véritable auteur
d'Anseïs, que peut-être il n'a fait que transcrire.
Pour le roman d'Athis et Phorphirias, ou Pro-
phirias, ou PorfiUaSy nommé aussi le Siège âJA-
thènes, par Alexandre, voyez ce que nous avons
eu occasion d'en dire, t. II, p. i94^. La leçon de
ce deuxième manuscrit est de beaucoup la plus
belle et la plus exacte. Deux charmantes minia-
tures la décorent. Remarquez aussi la vignette du
frontispice ; une vieille femme poursuit de sa que-
nouille cassée un renard qui emporte son coq.
804. FRAGMKNS EN VERS FRANÇOIS ET PROVENÇAUX. — '
GESTES DU CHEVALIER AU OIGNE.
Volume in-(° parvo vélin de 253 feuillets à deux colonnes, miniatures
et initiales; xiiie siècle. Couvert autrefois sur bois, d'une étoffe de laine
jaune d'un côté et pourpre de l'autre ; aujourd'hui en maroquin rouge
aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis accompagnée de
quatre plus petites fleurs sur les coins.
Ce beau manuscrit a été acquis sous Louis XIV
d'un particulier dont le nom n'est pas indiqué
dans nos catalogues-
222 fONDS
FRAGMENS EN VERS. (f° 1.)
Je reconnois d'abord un Sirvente de Pierre
Cardeiial :
Tout temps asit engan est falsetat. . . .
Puis un fragment de sept vers :
Our est vengus de France que om ne semonc. . .
Ces fraguiens et les suivans semblent écrits par
un troubadour, à mesure qu'il les composoit. Ce
sont des ébauches qui peuvent avoir leur intérêt.
Sur le verso du f° 2, je remarque la pièce fameuse
de
Hour axes heu mil marc de blanc argent. . .
que les trouverres se sont approprié. Au f" 5 v<»
sont d'autres fragmens ou débuts de chansons de
geste. Je pense qu'un copiste, pour montrera
un maître écrivain ce qu'il pouvoit faire, a mis
ici , d'abord une miniature qui se rapportoit au
début de la première branche du Chevalier au Ci-
gne, puis trois préambules: le premier et le troi-
sième appartenant à la même branche, le deuxième
mieux approprié à l'une des gestes de Guillaume
d'Orange.
Un charmant Salut d amours est au fo 6. Pre-
miers vers :
Dieus qui le mont soutient et garde „
Soustigne m'amie en sa garde ,
ANCIENS. '2'1$
En bonté , en pîenté d'avoir ,
En scias , en bien , en savoir. . .
Il est de 183 vers, dont quelques-uns mutilés.
F« 7. « Florence et Blancheflors. » C'est une
querelle sur le mérite relatif des chevaliers et
des clercs, dans les affaires d'amour. Florence,
qui soutient les chevaliers devant le tribunal amou-
reux, est vaincue par Bîanchefleur. Mais il faut
remarquer que par clercs le trouverre n'entend
pas les ecclésiastiques, mais les avocats, les méde-
cins, les baillis, etc., etc. Yoici les premiers vers:
El mois de mai avint l'autrier ,
Deus pucheles en un vergier
Estoient emmi im prael ,
D'amors tenoient lor revel. . .
Et Blancheflors un clers araoit
Maistres estoit de lois , de plait.
La pièce a 433 vers. Elle est presque entière-
ment diiférente de la leçon publiée par Barbasan ,
puis par Méon (Fabliaux et contes, t. II, p. 354 à
365). Dans l'édition imprimée, la pièce n'a que
348 vers.
A la suite sont -17 vers de préceptes moraux en
cinq stances. Yoici la première et la dernière :
DrOis est et jel ferai esta b le
Que puis que li hom siet à table ,
Qu'il ne doit mie trop parler;
S'il dist cose qui n'est raetable ,
On li tourne ses dis à fable....
Sage félon doit-on créinir ,
Et sot félon doit-on haïr.
224 FONDS
Sot debouairc déporter ,
Et sage debonaire amer.
II. CHANSONS DE GESTE DU CHEVALIER AU CIGNE.
(fo 11.)
L'écriture, à partir de ce feuillet jusqu'au 71%
est d'une beauté parfaite. Le copiste des dix pre-
miers feuillets, dont la main, sans être excellente,
est encore d'une netteté remarquable, continue le
reste de la transcription.
Les deux premiers couplets, commençant :
Signeur, oies canchon ki moût fait à loer,
Par iteil convenant le vos puis-je conter
Que la vieitus dou ciel le vous laisse escouter. . ,
se rapportent à la seconde branche , celle des En-
fances Gode froi. C'est une méprise du jongleur qui
dirigeoit le copiste.
Le troisième couplet répond au troisième de la
première branche dans le msc. 7190. Les autres
suivent réguHèrement l'ordre de cette première
branche. Mais il faut remarquer qu'ils abondent
en variantes.
Une grande initiale est placée après l'incendie
de Bouillon et la disparition du cor qu'Elias le
chevalier au cigne avoit recommandé aux soins de
sa femme, la curieuse Béatrix. Une autre initiale
est placée devant le récit des dernières actions d'E-
lias et de l'enfance de ses pelits-fils. C'est une nou-
velle branche commençant ainsi :
ANCIENS. 225
Par icele mainièie que nous à vous dion
Parti de la diicoise li bons dus de Bouillon...
Del Chevalier au Cigne ci endroit vous diron;
Souvent en ont canté cil jougleor breton
Mais n'en sevent nient le monte d'un boton.
Puis dans le second couplet :
Seignor or escoutés, que Dix vous soit amis...
Del Chevalier au Cigne avés les vers ois
Si com fu por noier seur la rivière mis...
Puis s'en ala arières si com dist li escris.
lUeuc s'en retorna, de cou sui-je tos fis.
Mais aine par jogleor ne fu li vers ois.
Mais je le vos dirai si com dist li escrit
£1 rouUe à Sainteron où fu trovés jadis;
Uns moines la trova, qui en rimes l'a mis,
Jhûs assolle l'arme et mete en paradis.
Remarquons une variante importante dans un
épisode qui pourroit bien être fondé sur la vérité.
Eustache de Boulogne, époux d'Ida, étant devenu
malade, Reniaumes, châtelain de Montreuil, ras-
semble ses compagnons et ravage les terres de son
seigneur, le comte de Boulogne, qu'il veut dépos-
séder. Dans le n° 7190, c'est Godefroi de Bouillon
qui revient alors d'Angleterre pour défendre son
père, et qui met à mort Reniaumes à peu de dis-
tance de Montreuil :
De là ù il ochist le félon soudduiant
De ci à Mosterucl, por le mien escient
N'a mie deus arcies (l) à un mauvais seijant,
(1) Arcies: portées d'arc, pour un mauvais archer. La leçon du msc
7190 m'a paru plus correcte.
Vi. 15
226 FONDS
Encor sevcnt le lin, li viel liome snçant
Qui sont en la confrt^ et el pais manant.
Dans le msc. 7192, au lieu de Godefroi, c'est Eus-
tache de Boulogne qui combat et tue Reniaumes.
Au f' 78 commence la laisse des prophéties de
la mère de Corbaran de Perse. Le feuillet suivant
donne le nom du moine, auteur présumé de toute
la branche des Enfances Godefroi :
Quant li soldans l'entent de maltalent fu caus,
Tous eu fu esmaris ce tesmoigne Rainsnaus.
Ces deux vers sont également dans le précédent
manuscrit au fo 148 r*», et dans Tautre leçon n**
7628.
F° 88. Cornumarans ayant pris congé de Gode-
froi de Bouillon, est attaqué par un chevalier du
duc; il parvient à le tuer et regagne la Palestine.
Là s'arrête la seconde branche du Chevalier au
Cigne. Notre leçon, plus courte que celle du lusc.
7190, rappelle encore dans les derniers vers le
nom de l'auteur :
Signor, vous qui avés la leçon escoutée
Rainiaus commande à tous, qui cest œuvre a trouvée
Que depriés le roi qui fist ciel et rosée
Et la sainte puchele qui sans pechiet fu née
Que de tous les meffais dont s'ame est encopée,
Li face vrai pardon quant sen arme ert fiuée.
Al sain saint Abraham soit mise et commandée.
Amen ! cascuns en die. Li estore est fi née.
ANCIENS. 227
Et pour mieux nous prouver qu'il ne s'agit pas ici
du copiste, celui-ci, après un bel explicily a écrit
en majuscules le quatrain suivant :
A la fin de cest livre où j'ai pené jour
Voil prier à la dame où toute donchours
Que deprit à son fil doucement que tant
Que me glet de pechiet et que m'ame el ciel
fnamt.
La chanson d'Antioche, troisième branche du
Chevalier au Cigne, commence îiu f^ 98 v° par le
couplet suivant qui, dans la leçon du mse. 7190,
fait encore partie, mais à tort, de la branche pré-
cédente :
Signor sciés en pais, laissiés la noise ester, -
Se vous volés canchon gloriouse escouter,
Jà de nule meillor ne vous estra douter...
Çil noviel jogleor qui en sueulent canter ,
Le vrai comancement en ont laissiet ester,
Mais Graindor de Douai n'en vot mie oblier
Qui nous en a les vers tos fait renoveler.
Cela ne signifie pas que Graindor de Douai soit
le compositeur de la chanson, mais l'arrangeur,
ou mieux encore le jongleur qui avoit le premier
fait ajouter l'expédition de Pierre l'hermite à h
chanson d'Antioche. Nous sommes d'avis que les
jongleurs faisoient bien, avant le travail de Grain-
dor, de négliger la croisade de Pierre, sur laquelle
personne n'avoit de renseignemens positifs, et que
le bruit populaire avoit bientôt surchargée d'inci-
dens imaginaires. Dans le troisième couplet, Grain-
15
228 FONDS
dorjustifie l'opinion que je viens d'émettre. Après
six vers inintelligibles, et qui, suivant toutes ap-
parences, sont de l'argot ou langage conventionnel
du temps , le jongleur continue :
Ci comence la geste de la muete Pieron... "
Mais n'estoit pas limée issi com nous l'avons,
Rimée est de novel et mise eu quateillon.
Mais cil qui la rima n'i volt mètre son non,
Por çou que teus l'oïst qui fronçast le menton.
Dix li otroit qu'il ait de s'ame garison
Que ne voist en infier, ceste maie maison.
Donc, Graindor de Douai, qui se nomme dans
le couplet précédent, ne songeoit pas à passer pour
le trouverre auteur du poème ; mais seulement
pour le jongleur qui en avoit mis plusieurs lam-
beaux ensemble. Je ne sais pas bien ce que veut
dire et mise en qitareillon.
Il y a des vignettes aux folios 120, 156, 165, 170,
475,195,201,210,217,2/13.
N° 7192 ^
805. ROMAN d'aIMERY DE NARRONNE ET DE GUILLAUME
d'orange, EN PROSE.
Volume in-f» mediocri vélin, de 261 feuillets à deux colonnes, vi-
gnettes et initiales ; xv« siècle. Relié en maroquin rouge uni.
Fonds de Cangé, n*» 13.
Ce gros volume, fort bien écrit, contient la tra-
duction de tous les romans de la geste d'Aimery
ANCIENS. 229
de Narbonnè et de ses enfans, faite dans le xv*' siè-
cle par un écrivain assez habile , qui ne s'est guère
écarté des modèles poétiques du xnr siècle. Il a di-
visé sa traduction en nombreux chapitres rapprochés
les uns des autres. Je conseillerois assez de publier
ce travail qui, s'il n'offre pas autant d'intérêt phi-
lologique que le texte même des chansons de geste,
est écrit dans une langue moins vieille et plus in-
telligible au commun des lecteurs. Quelquefois le
traducteur a étendu, plus souvent il a abrégé les
anciens poèmes.
Premiers mots : » Qui d'armes, d'amours, de
» noblesse et de chevalerie vouldra biaux mots et
» plaisans racompter, mette painne et face silence
» ou lise qui lire vouldra, et il poura veoir, savoir
» et apprendre comment Aymery de Beaulande con-
» quit par sa prouesce la cité de Nerbonne. . .comme
» l'istoire qui n'est mie mensongiere devisera en
» ce livre, se Dieu donne par sa grâce que je le
» puisse translater de vielle rime en celle prose. Car
» plus volontier s'i esbat-on maintenant qu'on ne
» souloit, et plus est le langaige plaisant prose que
» rime »
Le volume devoit être orné d'autant de minia-
tures qu'il y a de chapitres; elles n'ont pas été
exécutées.
230 FOxNDS
N« 7193.
806. LE ROMAN DE LA ROSE, PAR GUILLAUME DE LORRIS
ET JEAN DE MEUN.
Volume in-4o magno véline de 133 feuillets à deux colonnes, une
miniature; xt« siècle. Relié sur bois en veau rougeâtre, et aux armes
de France entourées du cordon de Saint-Michel et du chiffre de Char-
tes IX sur les plats , aux mêiAes chiffres sur le dos.
Fontainebleau, n» 629. — Ahc. cat., n<> 672. — Saihte-Palaye, not. 552.
Exemplaire complet, mais trop nouveau pour
avoir une grande importance. La signature de la
fin, Bonvalet^ paroît être celle d'un copiste.
IN'' 7193 ^
807. LE ROMAN DE LA ROSE.
Volume in«f> parvo vélin, de 272 feuillets à deux colonnes, une mi-
niature, et nombreux dessins au lavis ou à l'estompe j commencemcDt
du XV* siècle. Relié en veau rougeâtre, à la couronne de laurier frappée
en or sur ies plats.
Fonds Colbert, n» 3158.
Au bas du feuillet de frontispice étoient des ar-
moiries complètement effacées. A la fin la mention
autographe : « Ce livre est à moi Claude Mondin ,
« advocat au parlement. »
Les petits dessins au lavis de cet exemplaire
sont fort multipliés , et méritent l'attention des
connoisseurs pour l'étude des costumes et de l'art
au commencement du \\^ siècle. Toutes les pas-
AxNClENS. 231
sions sont ^figurées d'après les admirables descrip-
tions des deux poètes. J'ai remarqué surtout : Pa-
pelardie, f" 7. L'amour, f° 25. Bel-accueil, f» 51.
Pèlerin, f^ 172 \^. La feuille 271 â été Refaite
au xvi'^ siècle.
N" 7194.
808. LE ROMAN DE LA ROSE.
Volume in-f" parvo vélin, de 133 feuillets à deux colonnes; fin du xv"
siècle. Relié sur bois, en veau citron, aux armes de France et au chif'
fré de Charles IX sur les plats, aux mêmes chiffres sur le dos.
Fontainebleau, n" 870. —Ane. cat., n° 4'i7. — Sainte-Palaye, not. 553.
Très-belle transcription, malheureusement fort
mutilée et depuis long-temps, puisque le biblio-
thécaire de Fontainebleau le désignait ainsi vers
la fin du xvi^ siècle. « Le Roman de la Rose dont
« les figures sont couppées. » (Msc. 10293, f* 32.)
— Il n'en reste qu'une au f« 11. La feuille froiitîs-
pice a été également coupée, et le second feuillet
conservé comuience avec ces vers :
D'dn tertre qui j)tès d'ilec ière
Descendoit l'iave bêle et roide,
Clerc estoit j et autre si froide
Comme puis ou comme fontaine...
N«7195.
809. LE ROMAN DE LA ROSE.
Volume in-fo parvo, de 115 feuillets à deux colonnes, une miniature,
initiales; xv« siècle. Relié sur bois en veau brun, aux armes de France
232 FONDS
et au chiffre de Charles IX , avec de bcau\ labyrintiics sur le plat des
quatre angles.
Fontainebleau, n» 499. --Ane. cat., n» 358. — Sainte-Palaye, not. 554.
Exemplaire d'une écriture assez mauvaise. Sur
la feuille de garde de la fm on lit : « Ce romant de
« la Rose a esté achapté de l'inventar de feu M. Jo-
« han Brinon, seigneur de Yillennes, par moi De
« Ranconnet. »
On sait que les livres du président de Ranconnet
furent confisqués sous le règne de Charles IX, et
réunis alors à ceux de Fontainebleau. Yoy. le P.
Jacob, Traité des bibliothèques, p. 463.
No 7196.
810. LE ROMAN DE LA ROSE.
Volume in-f» mediocri vélin, de 128 feuillets à deux colonnes, noi-
niatures et initiales; xv*' siècle. Relié autrefois en veau sur bois; au-
jourd'hui en veau marbré, à l'aigle de France et au chiffre de Napoléon
sur les plats.
Fontainebleau, nO 630. — Ane. cat., no 533. — Sainte-Palaye, not. 555.
Au bas du premier et de deux autres feuillets,
on remarque un écu d'or à la bande de sable
chargée de trois quintefeuilles d'argent. Ce sont
les armes de la famille Martel, telles que les mar-
que Palliot. Elle est originaire du Dauphiné. La
Chesnaye des Bois blasonne son écu dor à la bande
de sable chargée de trois étoiles d argent.
La première feuille de garde à demi coupée et
ANCIENS. 233
la dernière «ont remplies par un fragment litur-
gique du xni^ siècle. Sur le v° de la seconde feuille,
un poète de la fin du x\^ siècle a écrit les quatre
couplets suivans pour servir de préambule au ro-
man de la Rose :
Povre dormant que fas-tu là?
T'as beau dormir, se je t'esveille.
Qud est ton non? dis-moi; o là!
Tu songes trop, je me merveille.
Je te requiers que tu t'esveille,
Et me dis ce que t'as songé ;
Ungne autre fois pour la pareille :
Mais que ne sois point mensongié.
Il est passé plus demi jour,
Lieve-toy sus à ma requeste.
Où là? compains; Dieu doint bon jour !
Tu montres bien qu'il est buy teste.
Se t'as faing de toy fere boneste
Ne songe plus, car sur mon arme
Au grant palais on fait grant feste,
Toutes y sont, au si ta dame.
Le dormant.
Se tu savois quel desplaisir
Tu m'as fait, cesto matinée,
Marquet, t'as tort du grant plaisir
Que m'as ousté ceste journée.
Elias ! or fust ma vie finée
J'estoie eureux or est pasée,
Ung point devant que fussiés ci ;
Joie de moy, et ay priris soussi.
Je suis content de toy conter
Ce de quoy tu me fas prière.
Seulement, pour toy contenter
Remetant ma douleur d arière,
Tu ne trouveras point mensongière
Ma foy, combien sois travaillés;
'234 FONDS
Or lis d'affection entière
Tout iè fin long de ses feuilles.
L'écriture de cette leçon est bonne , et les pe-
tites miniatures très-grossières.
N« 7197.
811. LE ROMAN DE LA ROSE.
Volume in-4" mediocri vélin, de 144 feuillets à deux colonnes, minia-
tures et initiales; première moitié du xiv« siècle. Relié en veau fauve
marbré, à l'aigle de l'empire sur les plats, au chiffre de Napoléon sur
le dos.
Fontainebleau, no 1790. — Ane. cat.j n» 1480. — Sainte-Palaye, not. 556.
Leçon précieuse pour son exactitude et même
son ancienneté. Les miniatures, quoique grossiè-
res, méritent quelque attention. Le roman finit
au f** 143 avec le sizain suivant :
Explicit le romans de la Rose
Ou l'art d'amours est toute enclose.
Nature y est ramentéue,
Coment doit estre soustenue,
Et ryt toujours, si cora moy semble
Quant hic et hec joignent ensemble.
Le dernier feuillet est rempli par des vers ascé-
tiques sur l'amour de I>ieu , commençant ainsi :
Méesmement de ceste amour
Li plus sage n'i scevent jour :
Mais or entens, je te dirai,
Une autre amour te descrirai, etc.
ANCIENS.
235
N« 7198.
812. LE ROMAN DE LA ROSEi
Volume in-4o mediocri vélin, de 154 feuillets à deux colonnes, une
miniature, une vignette, initiales; première partie du xv« siècle. Relié
autrefois en veau sur bois, aujourd'hui en veau marbré, au chiffre de
Napoléon sur le dos.
Ane, Biblioth. de Mazarin. — Sainte-Palaye, not. 557.
Belle et bonne leçon ^ dont le dernier feuillet
a été enlevé. Derniers vers conservés :
Aossi com fait It bons lechierres
Qui des morsiaux est cognoissières.
Et de pluseurs viandes taste...
Ce volume, qui paroît avoir été écrit daiis les
provinces limitrophes de l'Allemagne, fut donné
en 1520 à l'évêque de Strasbourg j Guillaume do
Honstein ou Hohensteiri, qui occupa ce siège do
1506 à 1541 . La preuve en est dans cette note écHto
sur la feuille de garde du commencement : « Mu-
» nus exigui pauperculi parietarii pareciani in
y> Ilackeim , propè arcem Moguntinar. Reverendo
» in Christo patri et domino Wilhelmo ex familia
» de Honstein prognato, ecclesise ac dîocesis Ar-
» gentinénsis presuli oblato. Anno Virginis par-
)>tus... millesimo quingentesimo vicesimo. »
236 FONDS
No 7199.
813. ROMAN DE LA ROSE. — LES SEPT ARTICLES DE LA
FOY. LE CODICILLE, EN FRANÇOIS ET EN LATIN.
Volume in-4o magno vélin, dé 196 feuillets à deux colonnes, une mi-
niature, vignettes et initiales ; xv« siècle. Relié en maroquin vert à la-
byrinthes dorés d'excellent goût, rappelant les ouvriers de Groslier.
Ane. Biblioth. de Gaston, duc d'Orléans. — Sainte-Palaye, not. 568.
Les ornemens de ce volume, en petit nombre,
sont d'une grande délicatesse de style , entre au-
tres les branches de houx de la première vignette.
La vignette représentant suivant l'usage le poète
endormi , offre de précieux détails de meubles.
Les feuilles qui parsèment la garniture du lit
semblent mises avec intention et s'accorder avec
la vignette. Au bas de cette même page du fron-
tispice on remarque un petit écu renfermé dans une
bande octaèdre. C'est un émanché d'argent et de sa-
ble de neuf pièces. J'ignore à quelle famille ap-
partenoient ces armes; d'ailleurs, la transcription
est nette et correcte.
Le roman de la Rose fmit avec le f° 153. Il est
suivi du poème des Sept articles de la foy , mal
désigné dans la rubrique , comme « le Codicille
» maistre Jehan de Meung. » Nous en avons déjà
parlé, tome III, page 175, et la leçon que j'ai sous
les yeux justifie encore l'opinion qui attribueroit
cette poésie à Jean Chapuis^ et non pas à Jean de
ANCIENS. 237
Meiin. Voici le dernier couplet, un peu diifcrenl
du msc. 6985'-'-.
Et pour ce, dame débonnaire,
Que je me weil cy du tout taire
De toy louer et si ne puis
Toutes tes louenges relraire,
Te suppli qu'il te weille plaire
Prendre en gré ce que fen chapptdSf
Car je croy vrayeraent que puis
Que mon cuer ne puet de ton puis
Sacher tout ce qu'il en veult traire,
Que les copiaus et les chappuis
Prendras en gré ce que j'en [>uis,
Car ce te plaist qu'on en puet faire.
La réputation de Jean de Meun au xv^ siècle
étoit telle qu'on lui attribuoit volontiers toutes les
pièces de bonne facture, dont Tauteur senommoit
Jean. Cependant il est extrêmement vraisemblable
que l'écrivain auquel on doit celte dernière stro-
phe avoit nom Jean Chapuis ; et pour faire changer
d'opinion, il faudroit une leçon du xnr siècle ou
du commencement du xiv% dans laquelle on ne
la retrouveroit pas. En attendant j'en place la
composition à la fin du xiv^ siècle ou bien au
commencement du xv^ Elle a été publiée par Méon
à la suite du roman de la Rose.
30 LE CODICILLE. ( F° 165 V°. )
11 n'a pas d'intitulé, et est suivi d'un texte fran-
çois, traduction ou original. Voici le premier qua-
train dans les deux langues :
238 FONDS
F" 165 \°. F» 166 ro.
Dieux ait merci des trespassez I Miserere defunctorum
Car des biens qu'ils ont amassez Theos partcm quos bonorum
Dont ilz n'eurent oncques assez Suam nec sat gregatorum
Ont-ilz toute leur part eue... Totam constat habuisse...
4" LE TESTA^IENT. (F° 167.)
Sans intitulé. Nombreuses et bonnes variantes
avec l'édition de Méon.
No 7200.
8i4» Lp ROMAN pp ^4 ROSE.
Volume in f«> parvo vélin, de 145 feuillets à deux colonnes, miniature,
vignettes et initiales; xv« siècle. Couvert en parcbemin.
Ane. Biblioth. des frères Du Puy, n^ tl. — Sainte-Palaye, not. 559.
Volume d'une bonne exécution , orné de fort
jolies miniatures en façon de camaïeu, à l'excep-
tion des deux premières formant frontispice. Ces
ornemens n'ont été exécutés que jusqu'au fo 44;
à partir de là, la place des miniatures est restée
vacante. Première rubrique : « Cy comence un
» notable livre appelle le Romant de la Rose, le-
» quel fist maistre Jehan de Meun. » Au T 29, où
s'arrête la première partie, on lit encore en ru-
brique : « Jusques cy parle maistre Guy de Lorris
« qui commença cest rommant, et atant s'en taist,
» que plus n'en fit que on sache. Et pour ce que
ANCIENS. ' 2â0
» la matière du rommant pour la soubstivetè qui
» y estoit, embellissoit à pluseur^ g^ns, il plut à
» maistre Jehan Clopinel de Meun à poursuivre ce
» que le dit maistre Guy avoit commencié. Et parle
» en représentant la personne maistre Guy en ceste
» manière , en soy complaignant des malx qu'il
» souffroit pour s'amie. »
Remarquez dans les miniatures, f " 5 : Entrevue
de l'amant et de Bel-AccueiL — F°7 : Danse sous
la direction du dieu d'amour. — F^ 25 v° : « Ço-
» ment l'amant et Bel accueil se baisent, » etc.
No 7200 '.
815. LE ROMAN DE LA JIOSE. LE TESTAMENT DP JE^VN
DE MEUN. LES SEPT ARTICLES DE LA FOY.
Volume in-fo parvo vélin, de 173 feuijlets à deux colonnes; xv« siè-
cle. Couvert en parcliemin sur carton.
Bonne écriture. Les cinq premiers feuillets ont
été enlevés, avant que le volume n'appartînt à Ba-
luze, puisque c'est à celui-ci qu'on doit son nu-
mérotage actuel.
Le Roman de la Rose est terminé avec le f* 139,
et suivi du Teslamenl de maître Jean de Meun,
dont le premier feuillet manque encore , comme
l'a remarqué Baluze. Entre les f" 139 et 140, il
faudroit replacer les f*' 148, 149, 150 et 151 qui
240 FONDS
ont été par méprise du relieur ainsi transposés.
Les Sept articles de la foy, f» 166 vo. La dernière
strophe justifie encore l'attribution à Jean Cha-
puis.
Le Codicille maislre Jehan de Meun , fM73 et
dernier.
816. LE ROMAN DE LA ROSE.
Volume in-4« mediocii vélin, de 129 feuillets à deux colonnes; com-
mencement du xv« siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France
sur les plats, et au chiffre de Louis XV sur le dos.
Fonds Colbert, n» 1278.
Bonne écriture, surtout dans la dernière moitié
du volume. Les quinze derniers feuillets du poème
manquent. Derniers vers conservés :
Puis qu'escripre n'en ont voulu
Dedens les précieuses tables
Qui leur estoient convenables;
Et des charrues et des socs
S'ilz n'en arent adès les os...
N° 7201.
817. LE TESTAMENT DE JEHAN DE MEUN. LE CODI-
CILLE. — LES SEPT ARTICLES DE LAFOY.— LE LI-
VRE DE PAUVRETÉ ET DE RICHESSE, PAR JACQUES
BRUANT.
Volume in-fo parvo vélin de 74 feuillets à deux colonnes, une minia-
ture, initiales; xv* siècle. Couveit en parchemin.
Ane. Blblioth. des frères du Puy.— Ste-Palaye , not. 5C0.
Les vers du Testament sont transcrits sur deux
ANCIENS, 241
lignes : une pour chaque hémistiche. 11 est suivi ,
fo 37 ^o^ (ju (^ Petit Codicille maistre Jehan de
* Meun. » Et f ' 40 r**, des « Sept articles de foy » (in-
titulés ici : Le Codicille), terminés par la stro-
phe de Jen Chappuis. Au P 53 commence « le Li-
» vre de povreté et de richesse. »
L'ouvrage a été composé par un Parisien
nommé Jacques Bruant, en 1342 ou en 1442, car
Fexplicit de la leçon de saint Victor (n** 275)
rend incertain le second chiffre. C'est ce même
manuscrit de saint Victor qui nous a permis de
reconnoître le nom de Jacques Bruant, qui n'avoit
pas encore frappé l'attention des critiques. Le
poème est une espèce de lutte entre les vices et les
vertus, qui se termine, comme on pense bien, à
l'avantage des vertus. Il a plus de 2500 vers et
commence ainsi :
On dit souvent au Reprochier
Un proverbe que j'ai moult chier,
Car véritable est , bien le sçay ;
Que mettez un fol à par soy
Il pensera d^ soy chevir:
Par moi meismes le puis plevir.
Bruant fait part ensuite d'une vision qu'il eut
dix-huit ou vingt jours après la conclusion de son
mariage. C'est dans cette vision que lui apparois-
sent les vices, emblème de véritable pauvrelé, et
les vertus, emblème de richesse. Le nom du poème
est ici non-seulement dans les rubriques du corn-
VL 16
242 FONDS
mencement et de lexplicit, mais atissi dans les
derniers vers :
Icy vueil mon livre à fin traire,
Apellé la voie ou l'adresse
De Povreté ou de Richesse.
N« 7201 \
818. LE TESTAMENT DE JEAN DE MEUN. — TRADUCTioN
DE LA CONSOLATION DE PHILOSOPHIE, PAR LE MÊME.
Volume in-fo parvo vélin de 96 feuillets, à lignes longues pour les 26
premiers feuillets , à deux colonnes pour les autres ; miniatures , vi-
gnettes et initiales; xv« siècle. Relié en veau racine au chiffre de
Louis XVIII sur le dos.
Ce volume fût acheté en 1722. Il est d'une belle
exécution et orné de miniatures précieuses. Celle
du frontispice ^ui tient les deux tiers de la page
représente les trois personnes divines, entourées
des quatre évangélistes. L'initiale offre la figure de
Jean de Meun assis et lisant dans un livre ouvert
sur ses genoux.
Le testament finit avec le f^ 26. Dans la grande et
belle miniature qui sert de frontisjDÎce au livre de
Boece, celui-ci assis dans un grand fauteuil sem-
ble professer devant six personnages graves qui
Técoutent debout. La traduction diffère de celle
de Jean de Meun que nous avons examinée prece-
demment, n° 7071, en ce que la partie poétique n'esjt
pas rendue en vers françois, mais en prose. Elje
est d'ailleurs précédée de la même épître à Phi-
ANCIENS.
lippe-le-Bel, plus correctement transcrite que dans
l'autre leçon. Dans l'énumération des précédens
ouvrages de l'auteur, on lit au n° 7071 : « Le livre
» à Elied de espirituel amitié. » Ici : «. Le livre de
» Clarot de espirituelle amitié. » Je tie côirlhôis
pas Clârot plus qvC Elied ou Aelied,
Il faut rettiârquef encore les jolies miniatures
des P 29 v°, 51 r^, 67 r°. Ici , la Philosophie sé-
pare les hommes vicieux des hommes vertueux : les
premiers ont des têtes d'animaux parfaiteinent
exactes, qui pourroient apprendre à notre GrâiicJ-
vîlle l'art d'expritner les passions humaines sans
négliger le caractère de chacune des brutes aux-
quelles on les attribue (1).
ÏN°72b2.
819.l'âPPARITIÔNMÀ1TRE JEHAN DE MEUN, PAR HONORÉ
BONNET.
Volume in-fo mediocri vélin de 36 feuilletsà lignes longues, miniatures,
vignettes et initiales ; fin du xiv* siècle. Relié autrefois sur bois en ve-
lours vert , aujourd'hui en veau racine , au chiffre de Napoléon sur le
dos.
Fontainebleau, n» 828.— Ane. Catal., n^ 835.— Ste-Palaye, n*» 561.
Cemanuscrit n'aété reconnu par M. Vàh-Pràè't ni
parmi les livres delà librairie dû Louvre, ni^a'rmï
ceux de la collection de la Gruthuyse; céï)ên(iàiîît
il avoit figuré dans ces deux belles collections.
Voici l'indication du dix-huitième des vingt volu-
(I) Voyez d'autres leçons, mss. G985 ^- '• — 7072 *• •'•
16.
244 FONDS
mes réunis à la librairie du Louvre, le sept janvier
1410, par Jean d'Arsonval, « confesseur et maistre
» d'eschole de monseigneur le duc de Guyenne, »
et au nom de ce prince : « La vision du prieur de
» Sallon. De lectre de note historiée et enlumi-
» née ; couverte de cuir vermeil à empraintes , à
» II. fermoers d'argent dorez. Commençant au ii^ f* :
» Beaux livres il avoil. Et ou derrenier en lectre
» rouge : Le prieur en la fin.,. » (Inventaire des
livres de Charles V et Charles VL Msc. 8354 ^
fol33v^)
Le volume de la librairie de Charles VI a perdu
sa belle reliure primitive; mais les indications
du second feuillet et du dernier suflîsent pour
constater son identité avec le n° 7202. Au bas du
premier feuillet , l'écu de France recouvrant l'écu
delà Gruthuyse nous apprend que, long-temps
après être sorti du Louvre, il fut recueilli par Louis
de Bruges, seigneur de la Gruthuyse. Voilà donc
le cinquième manuscrit de la Gruthuyse que nous
ayons l'occasion d'ajouter à la liste que M. Van-
Praetavoit déjà formée (1). C'est en même temps
le treizième des volumes de l'ancienne librairie du
Louvre dont nous constations la présence dans la
Bibliothèque du Roi (2). Nous en reconnoîtrons
bien d'autres , et il faut en conclure que les Ca-
(1) Les précédens sont : n»' 6801, 6802, 7071 et 7179.
(2) Les autres sont : n»' 6816, 6838, 6839, 6840, 6860, 6898, 7013,
7031, 7053, 7054, 7000 et 7191.
ANCIENS. 245
talogues raisonnes ne sont pas entièrement inu-
tiles à l'histoire de la Bibliothèque du Roi.
Ce volume est exécuté avec netteté en lettre de
notes ^ c'est-à-dire en caractères cursifs et liés.
Les miniatures , en façon de camaïeu , rappellent
assez bien les dessins de la Chine. Dans le champ
supérieur de la première , il est bon de remarquer
l'écu du personnage auquel le manuscrit avoit
été destiné par l'auteur. Cet écu n'est pas con-
servé parfaitement , mais on y reconnoît un champ
d'argent à la croix pleine de gueules, et dans
le champ il y avoit sans doute quatre aigles de
gueules. Tout cela convient assez bien à Jean de
Montaigu , grand-maître de l'hôtel du Roi, de 1405
à d409. Cependant nous rappellerons que le père
Anselme lui assigne : d'argent, à la croix d'azur
cantonnée de 4 aiglons de gueules. Mais dans les
sceaux que le père Anselme avoit consultés, on
ne pouvoit déterminer les couleurs avec exactitude,
et il étoitaisé de prendre le change. Il faudroit donc,
d'après notre manuscrit, réformer les armes ancien-
nes de la maison de Montaigu.
L'auteur , dans la même miniature, est à genoux
devant Jean de Montaigu (1), et lui présente son
volume. Au-dessous est tracée la lettre de dé-
dicace : « Mon redoubté seigneur, j'ay escript
» un petit libel en cestuy chault temps , en la sai-
(1) Voy. tome II, p. 46 et suiv,; tome IV , p. 333.
249 FONDS
» son de la cliaco de l'esprevier. Car tout ainsy que
» les grans seigneurs s'esbatent lors au plus gay gi-
» Lier de l'année, aussy les clers, pour fouyr pa-
» resse, négligence etoyseuse vie, se doivent paref-
» forcier de vivre avec le gibier de leurs livres.
» Car combien que leur estude soit de grant labour,
» aussy est-il plain de délit et de joye espirituelle
ï> et de fruit gracieux. Si fut envoyé le livre, (car
» après Dieu pour luy fut fait), à monsieur le duc
» d'Orléans. Et car je ne gçay bonnement autre
» chose que je vous puisse envoyer à cestuy benoisj
vjour des etrennes, je vous envoyé la copie, et
» vous supplie que le petit présent veuiUiez pren4fe
» en plaisir et en bon gré et mettre diligence s^vec
» le Roy et son grant conseil coment pour le bien
» de son ame, de la santé de son corps et reliefve-
» ment de tout son royaume, veuille prendre €;t
» mettre à effect les choses qui sont à refformer
» sur plusieurs excès qui cueurent au jpur-
» duy »
Cette première épître est accompagnée d'une
note latine marginale, qui sert d'explication aux
premiers mots : « Mon redoublé seigneur. Unde
» venit dominium plenius disputavi in libro quem
» feci pro rege qui vocatur arbor bellica.,., » Cela
nous indiquedéjà le nom del'auteur. Honoré Bonnet,
prieur de Salions , dont nous avons précédemment
vu le fameux Arbre des batailles (1). Nous avions
(1) Tome V, p. loi à 105, 307 à 309
ANCIENS. 247
remarqué que cet Arbre avoit dû être rédigé de
1384 à i390 ; c'est évidemment plus tard que Bon-
net écrivit l'Apparition de Jean de Meun, c'est-
à-dire de d396 à 1404, comme nous enverrons la
preuve tout à l'heure.
Vient ensuite la Lettre à monsieur le duc d'Of-
léans dont voici quelques précieux extraits :
« Très hault prince et mon très redoublé seigneur,
» Combien que vous ayez assez affaire sur les oc-
» cupations mondaines et sur le gouvernement de
» votre terre et sur vos subgiez, car fauldra
» que par devant Dieu une foys rendez compte de
» l'administration qu'il vous a donnée... et des
» consaulx que vous aurez donnez à votre seigneur
D votre frère, pour luy aidier à gouverner son
» royaume, lequel selon vostre conscience, je tieng
» que vous avez conseillé et conseillerez préu4om-
» mielment et loyalment... Avec tout ce, est-il
» bonne chose de veoir aucun fruiz de l'escripture...
» et si a bien grant temps que ly mondes n'ot prin-
» ces qui gueres s'adonnassent à estude de savoir.
» Car puys que mourut ïy bons roys Robers de
» Cecille qui fut de vostre sang (ï) et fui moult
» grant clerc , nous avons eu pou princes qui
» bien amassent science, fors vostre père (2) qui
» Dieu face mercyî car il l'ama et s'y fist-il les
(1) Robert, dit le Sage , duc de Calabre puis roi de Sicile, de 1309
au 21 janvier 1343.
(2) Charles V:
248 FONDS
» bons clers. Et ly roys de Navarre derrain trespas-
» se (1) vit pluseurs choses en science et ama les
» hommes estudians. Et Mons. Bernabo de Me-
» lan (2) les ama fort toute sa vie et leur fist plui-
» seurs (bi)ens. Mais combien qu'il leur fist escripre
»pluiseurs beaulx livres, il avoit son estude plus
» en or qu'en science.... Et combien que je n'ay
» eu ou temps passé vostre congnoissance ny ac-
» cointement de vostre noble estât , pour ce que
» j'ay entendu que vous aimés les livres j'ay escript
» une petite chosette que se tout vault petit, mais
» que soit au plaisir de Dieu et de vostre seignourie,
» mes cuers en sera plus apaisiez. Sy vous suppli
» que se j'ay aucunement parlé outrecuidéement,
» que le me veuilliez pardonner; car un homme qui
» escript doit ce que luy est adviz de vérité sans
» flaterie escripre. Ly saint esperiz vous tiengne
> toujours en sa sainte garde. Et sy aura nom ces-
» tui petit libre : Uapparicion maislre Jehan de
» Meun. »
Les folios 2 V** et 3 r<> ne tiennent pas à l'ouvrage
de l'Apparition. C'est une discussion latine de la
(1) Charles-le-Mauvais, mort en 1387.
(2) Bernabo, duc de Milan de 1354 à 1378, avec son frère Galeas ;
de 1378 au 18 décembre 1385, avec son neveu Jean Galeas. II
est singulier que s'adrcssant au duc d'Orléans Bonnet ne parle pas
de la passion connue pour les sciences et les arts de Galeas et de Jean
Galeas , aïeul et père de Valentine de Milan ; tandis qu'il vante les
goûts littéraires du grand-oncle de la duchesse d'Orléans , Bernabo,
dont les historiens n'ont rappelé que les vices et l'avarice effrénée.
ANCIENS. 249
question : si le pape peut appeler en jugement et
être lui-même appelé. Maintenant , et avant de
faire connoître le livre d'Honoré Bonnet, ajoutons
quelques faits à la biographie littéraire de l'au-
teur.
Sallier avoit promis en 1744 (Hist. de l'Acad.
des Inscript. XVIII, p. 370), un travail qu'il n'a
pas publié sur la vie d'Honoré Bonnet, ou du moins
sur son Arbre des Batailles, dont les éditions sont
nombreuses et recherchées. Bonnet, prieur du cou-
vent de Salons en Provence, ou Salon de la Craux^
avoit acquis une grande réputation de science
et de prud'homie par son livre de V Arbre des
Batailles, quand Charles YI fit en 1389, un voyage
dans le Midi , pour y voir par lui-même l'étendue
des désordres du gouvernement de son oncle Jean,
duc de Berry , gouverneur de Languedoc. Le ré-
sultat de cet examen fut la disgrâce du duc de
Berry , qu'on obligea de renoncer à son gouverne-
ment, et la nomination d'une commission de trois
graves personnages membres du Conseil royal,
chargés d'administrer le pays et surtout d'arriver
à la réforme des abus dont se plaignoient avec jus-
tice les provinces méridionales. Ces commissaires fu-
rent Ferry Cassinel, archevêque de Reims, Pierre de
Chevreuse et Jean d'Estouteville. Ils s'adjoignirent
des clercs chargés de préparer leur besogne, et dans
le nombre fut Honoré Bonnet, qui prit dès lors
parti dans les querelles intestines de la noblesse pro-
250 ï'ONps
yençalo. Bonnet eut souvent occasion de signaler
à la commission des reformes utiles; et partant,
on devine qu'il ne s'attira pas moins d'ennemis
que les trois commissaires eux-mêmes. Les histo-
riens contemporains ont attribué tous au poison
la mort de l'archevêque de Reims , arrivée le 26
mai 1390.
En ce temps-là, Raimond Roger, vicomte de
Turenne, ajapt inutilement réclamé de Clé-
ment yn et de Marie de Blois, reine de Naples, plu-
sieurs sommes et les objets mobiliers que le dernier
pape Grégoire XI, son oncle, avoit eu l'intention de
lui laisser en mourant , prit le parti de les attaquer
à main armées, pharles YI avoit conservé la neu-
tralité dans cette première querelle : majs il n'en
fut pas de même du prieur de Salons , qui montra
sans doute un dévouement excessif aux intérêts du
Pape , et qui pour conserver la vie , fut bientôt
obligé de quitter son couvent et de se réfugier à
Paris. Raimond Roger , après a^oir transigé en
1392 avec les détenteurs des meubles de Gré-
goire XI, reprit les armes presque immédiatement
contrôles mêmes adversaires , représentés mainte-
nant par Louis II, roi de Naples. Il y a beaucoup
d^incertitude sur les limites exactes de cette sjuerre
civile dans le Midi, et sur la date de la mort de
Raimond Roger qui seule eut le pouvoir de la
faire cesser. Mais c'est pendant qu'elle divisoit
toute la noblesse de Provence qu'Honoré Bonnet
ANCIENS. 25t
oilril au duc (J'Orléans un deuxième ouvrage
échappé jusqu'à présent à l'attention des critiques
et de tous |es biographes. Je ne sache que Méon
qui en ait dit un seul mot dans l'avertissement de
son édition du Roman de la Rose, afin de rappeler le
jardin et la maison de Jean de Meun, d'après le
texte de V Apparition. C'étoit jusqu'alors une chose
non remarquée que l'existence de cette maison si-
tuée près de la Tournelle , sans doute non loin du
quai Saint-Bernard , et entourée d'un jardin dans
lequel Jean de Meun passoit, vers 1400, pour avoir
composé l'admirable Roman de la Rose. Dans le
plus ancien plan de Paris, dit de Tapisserie, qu'on
fait remonter seulement au xvi« siècle, mais qui
me semble antérieur de cinquante ans, on distingue
un jardin attenant à la Tournelle-Saint-Bernard ;
ce doit être celui de Jean de Meun. Et maintenant
que notre Honoré Bonnet aura fait connoître cette
place , ne devroit-on pas la consacrer par la
statue de l'un des grands écrivains dont la France
a droit de s'enorgueillir ?
Je passe à l'examen de l'ouvrage d'Honoré Bon-
net, n commence dans les termes suivans :
« A tous ceulx qui vouldront ouyr parler de
» vérité, soit de par Dieu donnée bonne perse ve-
» rance de la soutenir et de la dire quant bien
» sera et proffit , sans aucun offendre non deue-
» ment.
» En mon déport , après soupper , heure bien
252 FONDS
» tarde, alai ens le jardin de la Toiirnelle, hors de
)> Paris, qui fu jadis maistre Jehan de Meun ; où je
» me misjtout seul au quignetdu jardin, pris telle
» ymaginacion... que je m'endormy... mais vecy
» venir un grant clerc bien fourré de menu vair
» qui me commença à tancer et fièrement parler
» et dire en ryme :
Maistre Jehan parle au prieur.
Que faites-vous ci, sire moyne,
Et quel vent ne temps vous y moyne.
Je ne fiz onques cest jardin
Pour esbatre vostre grant vin,
One vous avez anuit béu.
Je sui maistre Jehan de Meun
Qui par maint vers sans nulle prose
Fis ci le rommant de la Rose,
Et cest hostel que cy voyez
Pris, pour acomplir mes souhés.
S'en achevay une partie.
Après, mort me toly la vie....
Honoré Bonnet répond à tous ces vers en vile
prose, mais avec tout le respect qu'on devoit
à un homme aussi célèbre que Jean de Meun.
Ainsi commence l'entretien : bientôt après d'au-
tres interlocuteurs arrivent; un médecin, un juif,
reconnoissable dans la miniature à la médaille
blanche et rouge qu'il porte sur la poitrine, un
Sarrasin et un jacobin. Jean de Meun s'adressant
au médecin :
Dont venés-vous dant physicien?...
Quele aventure vous envoyé,
D'aler par nuit par les jardins ?
ANCIENS. 253
Estes devenus MalandrinSy
Qui vont par nuit pour desrober?
Le physicien répond que voyant Paris livré à
tous les genres de charlatans, il en a détourné ses
pas pour se confiner dans les lieux les plus
écartés.
Or, sont venuz meschans devins,
Sorceliers, arquimaus, coquins y
Qui vuellent par art d'invoquer,
Sans Dieu les malades saver. (F» 8 r».)
Nous pouvons trouver ici la première acception
du mot coquin^ c'est-à-dire homme qui cherche
dans les fourneaux le secret de l'alchimie ou de la
panacée. Le médecin s'étend sur le danger et l'i-
nutilité de la sorcellerie , quand on veut y trouver
les élémens de l'art de guérir. Il fait des allusions
claires aux calomnies dont ont été accablés les ci-
toyens les plus dévoués au bien du royaume. Le
juif de son côté veut rentrer dans Paris, car il a
dernièrement appris que les marchands chrétiens
pratiquent l'usure d'une façon bien plus scan-
daleuse que jamais ne l'avoient fait les juifs, et il a
pensé que le moment étoit venu de les supplan-
ter au nom de l'intérêt commun (i). Voici comme
on s'y prenoit déjà : ou bien on demandoit un gage
supérieur à la somme qu'on vouloit réellement
emprunter ; ou bien au lieu d'une somme de
(1) Charles VI avoit chassé les juifs du royaume, par ordonnance du
7 septembre 1394.
254 fon'jîs
iOOO francs dontonavoîl besoin, on recevoit des
fourrures estimées un prix analogue, mais dont
les autres marchands ne vous offroient plus que
800 francs.
Et pour ce siii-je çà venus,
S'il plairoit au Roy et aux dus
D'en ce pays retourner nous,
Et nous serions plus gracions. (F* 10 v».)
Qu'y a-t-il de nouveau sur la terre ? Toutefois,
il me semble que les prêteurs sur gage ou sans
gage d'aujourd'hui sont encore moins miséricor-
dieux, et que de leurs 1000 francs de chameàui,
de meubleà, où d'actions sur canaux ou charbon-
nières, on tireroit à grand peine 800 livres.
Le Sarrasin a quitté l'Orient pour s'informer (ï'e
l'état de la chrétienté ; et la corruption généraVê
de toutes les classes lui perniet d'eh espéï^er la
ruine prochaine. Il à cru devoir commencer seà
voyages par la France :
Car les François Bout entre nous
Sur tous crestiens només plus prous,
Plus nobles et les plus puissans,
Plus fiers en armes , plus vaillans. (F" 1 1 t°.)
Mais d'abord il s'étonne de Tés tVoViver ëh scïiïsiffie
avec l'église romaine. Ne sàveht-lls pas que la dis-
borde, en fait de croyàlic'e', coiiduit à tous îeâ
'genres de maux ? Ne peuvent - ils profter ciè
l'exemple des Grecs abandonnés par les autres
chrétiens qui ne reconnoissent plus en eux des
ANCIENS. 555
frères? 11 semble qu'Honoré Bonnet prévoie les
guerres civiles du xvi« siècle dans les vers suivans
qu'il fait dire au Sarrasin :
Pour foy laisse père son filz ,
Le frère son frère en périlz;
L'ami son ami mettre à mort
Lairoit mettre, par son accort.
Regardés dont sy en ma foy
Un autre se tient contre moyj
Cornent lui aideray de cuer?
Se c'estoit mon frère ou ma suer
Et n'avoit cure d'amender,
Je le lairoye bien tuer.
Ou monde n'a si fiere guerre
Come de foy. Qui veut enquerre, etc. (F» 12 \«».)
Quant aux querelles (ïoiit la religion n'est pas
le motif, le Sarrasin les voit avec déplaisir, parce
que les luttes fréquentes maintiennent parmi les
Francs l'exercice de l'art de la guerre. Cependant,
à vrai dire, la véritable science des armes se i3erd
tous les jours en France. Voici pourquoi :
Vous estes gens, car apris l'ay.
Qui vivez délicieusement.
Se vous n'avez pain <}e froment,
Char de mouton, beuf ou pourcel,
Perdris, poucins, chapons, chevrel,
Canars, faisans et conins gras...
Vous estes venus à l'ennuy.
Et se vo lit mol, blanc n'avez,
Pour une nuyl esles foulez ;
Chemise blanche sur le corps.
Ou autrement vous estes mors.
Et se bons vins n'avés en teste.
256 FONDS
Pour non riens est toute la feste.
Mais nous, Sarrasins tout envers,
(Com scet monseigneur de Nevers,) , ^
Vivons autrement, pour certain...
De grant cuisine ne nous cliault,
Ne de rost, ne de pasté chaut.
Ne saulse vert, ne cameline,
Ne blanc mangier de pouldre fine.... (F<» 13.)
Le Sarrasin blâme ensuite l'éducation molle et
paresseuse des enfans. Il en résulte qu'ils ne sa-
vent plus digérer les viandes fortes , et qu'au
moindre refroidissement ils tombent malades.
Comment les chrétiens ont-ils osé envoyer des guer-
riers aussi efféminés contre les Sarrasins ?
Ne regardés se ils pourront
Porter les grans maulx qu'ilz auront...
Mais que le partir soit joly,
Vous ne regardés point la fin,
Pour ce meurent-ils en la voie
Ou font à leurs anemis joye... (F<» H r°.)
Redoublons ici d'attention :
D'une autre chose vous di tant,
Que vous vous armés trop pesant;
Tant que quant estes tout armés,
En pou d'eures estes foulés.
Se guères dure la bataille,
La puissance vous fault, sans faille ;
Et se un homme d'armes chiet,
A tort relèvera son chief.
Et pluseurs meurent étouffez
Des vostres , car trop sont armez.
Ayez donques vostres gens dures,
Pour soustenir les arméures.
Les Sarrasins s'arment legier,
Si ont bon courage et fier...
ANCIENS. 257
Mais pourquoi cette manie de ne confier des
armes qu'aux gentilshommes nourris dans les dou-
ceurs du luxe et de la mollesse ?
Vous laissiez les gens de labour...
Labourer les vignes et terres.
Quand voulez faire sur nous guerres...
Vous tenez qu'ils ne vauldi oient rien,
Car n'ont jamais eu nul bien ;
Mais se avoient acoustumé
Simple coteie en leur costé.
Ils nous feioient plus grant guerre
Que tous les gentilz d'Angleterre,
Mais qu'ils eussent ordonnance
D'un bon cappttaine de France.
Prenés exemple en Portugal
Se les vilains firent le mal.
Qui naguères prindrent gent d'armes
Dont maintes gens gectèrent larmes. .
Li grans maistte d'armes Vegece
Kous dist que les laboureurs
Sont pour les armes profiteurs...
Or les faites vous reposer
Ceulx qui pourroient mieulx porter
Le long chemin, la longue peine.
Car pour nourriture vilaine,
Ne craignent mal lit ne mal pain,
Ne vent ne pluie ne grant fain.
Et tous travaus scèent porter.
Et ont bras usez pour donner
Grans coups et longuement tenir,
Car ont usé paine souffrir ;
Si ne fault que les coustumer
Tant seulement hernoys user. (F^ 15 r».)
Passant maintenant à la critique du costume ,
le Sarrasin nous apprend que les lois somptuaires
qui ordonnoient la distinction des professions et
VL 17
25S FONDS
des classes, n'étoient guères mieux observées au
xv*^ siècle qu'au xix^
Vous avez une au^rç police.
Qui certes me samble trop nice.
Qu'entre vous je voy les truans
Voulans contrefaire les grans.
S'un grans porte mantel envers,
Incontinent un vilain sers
Aussi se prent envers porter,
Pour les bien nobles ressambler.
S'un noble treuve neuve guise.
Un savatier, giponnier nice,
Un maçon et un vigneron
Jamais ne feroient lor prou
S'ilz n'avoient fait robe pareille.
Un marchandel, robe merveille
Portera d'escarlate fine ;
Sa femme ert vestue en roïne ;
Un qui n'a maison ne cuisine,
Portera martres ou foïne,
Come fera le filz d'un duc,
Et pour ce Seront malostruc ;
Car quant leur fauldra telz estas,
Feront larrecins ou baraz. (F» 15 v<».)
Autres abus : la justice est souvent rendue par
des hommes de grande jeunesse :
Jeune président, jeune mire,
Font plein gibet, plein cimetirç. (F^ la r".)
On fait aux chrétiens la réputation d'être bons,
pitoyables et miséricordieux. Mais le contraire se
prouve par l'indifférence avec laquelle ils appren-
mï^\ la destinée de tant de braves guerriers , re-
tenus prisonniers en Turquie, après la bataille de
Nicopolis, et forcés de servir comme manœuvres et
ANCIENS. 25§
comme artisans parmi les ennemis de la crùix.
Regardez quel clievalerie,
Quant noble gent, quel compaignîe
Avez perdue entre nous I
Mais quelle plainte en faites vous?
Je n'en voy nully qu'tin soupire... (Ibid.)
Les marchands n'ont aucun scrupule de se par-
jurer. Sans cesse ils invoquent à l'appui de leurs
mensonges les puissances du ciel.
L'un reny Dieu, l'autre la mère.
Les uns le filz, autres le père,
A chascun mot dit jpar ma foi l
Le chrestieu, et par ma loyl
Et si vous dy, par Mahomet,
Qu'il n'a cuer en ce qu'il promet. (F** 18 v°).
Du reste, rien de plus commun parmi les hom-
mes riches que les faux prétextes mis en avant
pour dissoudre les mariages légitimes. — Les sou-
dards mangent les gens de travail et de professions
pacifiques. — Les officiers des grands seigneurs,
plus nombreux qu'ils ne devroient être, ne se con-
tentent pas de leurs gages ; ils exigent des présens ,
des gratifications extraordinaires. S'ils marient eux
ou leurs enfans , ils estiment le don du prince
dette rigoureuse à leur égard. — E^ans les prisons,
les captifs sont victimes delà rapacité des geôliers,
qui pour se justifier se contentent de dire qu'on
leur a fait payer bien cher leur emploi.
Jean de Meun demande encore au Sarrasin ce
qu'il a \u de remarquable eu passant à Rome.
17.
260 FONDS
Celte question amène la description du luxe, de
la mollesse et de l'orgueil du pape Boniface IX et
des cardinaux. La richesse des plus grands rois
n*est rien en comparaison de celle qu'ils affectent :
Et si vouldroye bien savoir,
Dout leur vient tant qu'ilz ont d'avoir;
Car tout un inonde seroit las
De soustenir tant graus estas. (F« 20 v».)
Tel est le doute que Jean de Meun invite le Ja-
cobin à résoudre. Celui ci commence par se plain-
dre de ce qu'étant venu à Paris pour y lire, c'est-
à-dire professer la théologie, l'Université lui en
refuse nettement le droit;
Or sui-je venus à grant paine,
Voire d'un bien lointain pays ,
Pour lire, se puis, à Paris.
Mais on m'a dit que non feray,
Car nostre mère, sans delay,
Se je lisoye une leçon
Me feroit bien mettre en prison ;
Car tous Jacobins sont privé
Des fays de l'Université. (F* 21.)
Cette exclusion de l'Université, portée contre les
Dominicains, remontoit aux débats soulevés à l'oc-
casion de la thèse de Jean de Monson ou Mouçon,
sur la conception de la Yierge. Les Dominicains
n'ayant pas voulu hautement condamner cette thèse
de leur confrère , furent tous interdits dans leurs
chaires , et leur réconciliation avec l'Université
fut conclue seulement en 4403. C'est donc avant
cette époque que fut composée V Apparition de Jean
ANCIENS* 26t
de Meun. Voici comme notre Jacobin s'en expli-
que :
Si devroit on bien labourer
Cornent on puist tost accorder
Ce débat qui tant a duré.
Celui par qui vint ne fust né !
Mal vismes jamais de Mouson !
Pourtant, ajoute-t-il, l'Université devoiL avoir
égard, non pas à la sottise d'un seul, maisaux mérites
du saint fondateur saint Domenge (Dominique)^ et
aux écrits de tant de graves personnages , comme
saint Thomas d'Aquin, saint Pierre martyr, le
rédacteur des Décrétales, Jean d'Alemant, auteur
du Questionnaire et de la Somme des Confesseurs,
Et si devroit-on bien loer
Le Vincent qui escript tant livres ;
Du roi Phelippe prenoit vivres ,
Pour ce que mieux péust vacquer
En science pour tout doctriner...
La Trespertite, je supplie,
Doit-ele estre mise en oubli ?
Guidon de nostre ordre la fist,
Et avec ce après complist
Les histoires jusqu'à son temps.
Cil que fist Livre des Vertus
Fut grans amis du bon Jhesus,
Et si fist Somme de tous vices. (F^ 22 r».)
L'auteur de ces deux ouvrages est frère Laurent,
dont la notice biographique se trouve au tome xix«
de V Histoire Littéraire de la France,
Après cette digression , le Jacobin répond au
Sarrasin que le luxe qu'il a vu à Rome sous Boni-
face IX n'est rien en comparaison de celui qu'af-
^Sëz PONDS
fectoit la cour de Grégoire XI, mort en 1378. Oui,
tous les cardinaux nagent dans l'opulence; mais d'où
\iennent tant de richesses? Ils étoient d'abord
simples chapelains à Rome. Un empereur , en
considération de leurs vertus, leur assigna d'abord
quelques foibles rentes pour les mettre à couvert
du besoin ; et ces rentes , le pape crut devoir les
attacher au service de chacune des églises de
Rome. Heureux alors ceux d'entre eux qui pou-
voient dans leur vieillesse obtenir le moindre évê-
ché ! Cela dura jusqu'au temps où la turbulence
du peuple romain ne permit pas de lui laisser le
droit ancien qu'il avoit d'élire les papes. Ce droit
fut transmis aux cardinaux, et de là l'origine de leur
pouvoir excessif...
Tant que des evesques seigneurs,
Ont depuis fait leurs serviteurs.
Si dirent à nostre saint Père
Qu'il pouvoit toutes choses faire. (F° 24 r».)
Ils firent réserver pour eux une multitude de
prieurés, d'abbayes, de canonicats; et comme le
pape entroit dans le partage de ces bénéfices, ils
n'eurent pas de peine à lui persuader encore
Que pour l'église soustenir,
11 povoit très-bien retenir
De chascun vacant prime année.
Et se li mors avoit laissée
Grant richesce né grant avoir,
Il le pouvoit prendre pour voir.
Les cardinaux y ont cliascun
Leur part, pour service commun.
Après, com vit qu*obéissance
ANCrENS.
Estoit par tout, et révérence,
Ores fil lieu de faire un sault :
Et le pape dist : « Il nous fault
» Avoir le disme pour trois ans. w
Les prelas furent moult engrans;...
Lors fu la cour en grant liaultesse
En grant pompe, en grant richesce.
Mais pour faire pliis grans maisons,
Fallut faire visitacions.
Par toutes églises du monde. . .
Mais je croy le temps est venus
Qu'ils ne en seront plus créus ;
Car li mondes voit par exprès
Leurs oultrages et leiirs excès. . .
Tous jours véons, par saint Lambert,
Que qui trestout vuet trestout pert. . . (F^s 25 et 26.)
11 est impossible de pousser une argumentation
plus hardie, plus incisive contre les abus de la
cour de Rome ; et dans le xvi^ siècle, Luther lui-
même n'alla guère au delà. Mais remarquez que
le prieur de Salon écrivoit pour l'instruction par-
ticulière du duc d'Orléans et des conseillers du
roi malade. 11 n'auroit pas sans doute osé parler
avec la même généreuse franchise, s'il avoit des-
tiné ses enseignemens au public. Laissant enfin
l'Église, il blâme les empiriques qui osent affirmer
que leurs remèdes rendront à jour fixe la santé à
ceux qui l'ont perdue. Tout Tart du démon ne
sauroit , selon lui, ôter à Dieu le libre arbitre de
l'avenir ; comment donc une prédiction inspirée
par l'enfer pourroit-elle enchaîner la série des évé-
nemens futurs ? Il reprend ensuite tous les points
touchés par le Sarrasin. Le schisme des Papes ne
264 FONDS
finira que par la cession de l'un des deux pontifes
en faveur de l'autre; et nous ne les voyons pas dis-
posés à cette humilité, ni celui de Rome ni celui
d'Avignon. — Il n'est honorable aux grands officiers
de demander des dons au roi que dans le cas où
ils auroient besoin d'une forte rançon pour sortir
des prisons et des embarras où le service du roi les
auroit jetés. — Il est vrai que les geôliers dépouil-
lent les captifs. Mais la cause de ces abus vient
du détestable et commun usage de vendre fort
cher le droit d'être portier de prison. — Le nom-
bre des sergens et officiers de la couronne est en
effet bien plus considérable qu'il nedevroit, mais
il faut espérer que T ordonnance de réduction ne
se fera pas long-temps attendre. — La mollesse dans
laquelle on élève les jeunes gens doit avoir des
résultats déplorables. On leur permet de manger
et de boire à toutes heures ; ils ne cessent de se
plonger dans les bains, dans les étuves. Une manie
courante, c'est de se faire saigner, sans consulter
le médecin; la saignée a tué plus de gens en
France que n'a fait la guerre ou le couteau de la
justice.
Le bon Jacobin finit comme il a commencé, par
supplier l'Université de rendre à ses frères le
droit de lire dans les écoles de Paris. Le prieur
de Salons est alors sollicité par Jean de Meun de
conclure cette revue générale des désordres con-
temporains. Bonnet cherche à s'en excuser ; il
ANCIENS. 265
craint d'être taxé d'envie, surtout à l'égard des
cardinaux de Rome en écrivant tout ce qu'il
vient d'entendre : « Je n'ay pas mestier (besoin)
» d'estre en haine de personne du monde , comme
» celluy qui suis hors de mon pays pour la
» guerre que messire Remond Rogier a faicte tant
» longuement en Provence contre le jeune roy
» Louis de Secile. Car ne sçay né doy armes
» porter , et mon bénéfice est maintenant de pe-
» tite value. Si me suis tenu par deçà et m*y
» tiens toujours en actendant que Dieu méist
» remède contre cellui Remond Rogier... Mais j'ai
» trop grant merveille comment il peut tant durer
» en France, faisant guerre contre le cousin ger-
» main du roy de France, nostre seigneur, qui
» est nepveu de tant grans duz ; comme de nos
» seigneurs de Rerry , de Rourgogne , et cousin
» germain de monseigneur d'Orléans et parent de
» tous ceulx des fleurs de lis... Ou temps passé, il
» faisoit entendre au Roy que la guerre il ne fai-
» soit que contre le pape Clément , et pource que
» famé estoit que li papes li avoit tort... mais
» maintenant que li Roi et nos seigneurs voient
» tout le contraire, j'ay espérance que bien brief-
» ment il congnoistra que ne fait bon couroucier
» le sang des fleurs de lis... Et je pense que ledit
» Remond verra encores que le commun parler de
» Lombardie soit vériffic : Home de poco retourne
» en poco. »
A l'occasion de ce dernier proverbe, Bonnet
rapporte une fable ingénieuse que je ne puis,
malgré sa longueur, m'empècher de citer pres-
que ehtièré : « Une fbtâ tin datillier estoit en un
» jardin, et si avbit près de cent ans qu'il y estoit :
* et encore ne portoit fruit, car de sa nature il ne
i fruttifie jusques à cent ans ; et puis dure mil ans
» en bonne vertu et toujours portant fruit. Si avint
» que ly jardiniers planta au pié du dattilier une
» courge, laquelle dedans pou de jours naônta à pHi§
» haut du datillier ; et avec ses filets comença à lyer
» toutes les branches de ce datillier. Après com-
3 tneneadeflourir, et soudainement vecyvehirtoUr-
» jons, et bientost ils furent gros et furetil courtes,
i si pesèrent tâtit que \ès branches du datilliëf
» coràineticèreiit à ployéh. Qiiànt le datilHer sentit
» si grant fait, il regarda dame Courge et si lui dîst :
— Madame belle, qui estes-vous qui ainsi m'avez
i emprisonné et tant d'ennuy me faites ? — Com-
» paiïls, fist-elle, je suis dame courge. — Hà dame,
» fist li datilîiers ; je vous pry pour Dieu, merci !
» que vous ne me vbulîez gecter de mon lieu , là
» où je me suy nourris et en suy eti saisine et pos-
» session paisiblement de si très longtemps. Lors
» dist là courge : — Et comnient, datillier, vous en
i convient-il piarlër ? Par Dieu, je gècierai tant de
» cour jons que je ioiis crèverai dessoubs. — Lôrs
> H datilîiers qui bien vit qu'il avoit affaire àper-
* sonne vilaine outrageuse , et qui avoit tant d'en-
ANCIENS. 267
» fans et courges pendans sur lui comme campanes,
» mena bien longtemps grant deuil. Et quant vit
» que jà paix ne trouveroit en lui, si lui distbien
» humblement : — • Je vous pry, belle dame courge,
» pour ce que je ne ouys onques parler de vous ,
» et si ay tant d'âge, que vous me dîtes combien il
» a que vous êtes venue cy ? — Certes, dant datil-
» lier, dist ele, il y a bien deux mois et demi.
» Adonc lî dattilliers coiiiença à rire tant grande-
» ment que ce fut merveilles. Et ai cômença à mo-
» qùer , truffer et rigoler de dame courge , et de
» faire lui grimaces et grans despis. Si lui dist
» dame courge : — Datillier , de quoy vous riés-
» vous né menez tel joie? — Par ma foy, dame
» courge, ce dist li datilliers, vous m'avez fait tant
» grant paour que bien pensoye estre perdus. Car
h oncques ne vy nionter chose tant hault eii si peîi
» de tetiips ne veilir en si grant estât. Mais quant
» vous dites qu'en pou de temps ësté§ venu, je rie
» vous crains né riens ne vous prise ; et si rri*eri
» ris , car aussi en un bien poil de teriips vous
» vous en irez.
» Et cnsi arrivai-il, comme t'àvoit dit le bon datil-
» lier. » (F'* 34.)
Dans le passage suivant, Bonnet nous fournît
les détails dont nous avons profité au commence-
ment de cet article : « Se j'ai, dit-il, parlé vilaine-
» ment dtidit Remond , nuls ne se esmerveille ,
» car par sa guerre je suis hors de mon pays ; et
268 FONDS
» li bons sires (car je le scay bien véritablement),
» a parlé plus oultrageusement et plus vilainement
f> du roi de France nostre sire et de tous nos sei-
» gneurs de France. Et se la guerre fust comme
• jadis contre Englelerre, il cuidoit couroucir le
«royaume bien acertes ; mais, oultre cela que
» tous les autres ont dit, ay je veu tant do choses
» en la commission qui fut donnée jadis à feu sire
» de Chevreuse es parties de Languedoc et de
» Guyenne , en laquelle je fuz par la voulenté du
» Roy, sur lesquelles choses je désire veoir aucuns
» bons remèdes, que jà ne m'en tairay d'escripre
» aucune chosette en la fm de cestui livre. » (F'' 34.)
Yoici les réformes que propose Honoré Bon-
net : 1° punir rigoureusement l'usure déguisée,
qui fait céder à ceux qui ont besoin d'argent
des marchandises de mauvaise deffaite ; 2° ne
pas souffrir que le clergé prodigue, comme il
le fait, les sentences d'excommunication; 3° re-
dresser l'abus des péages. Souvent les marchands
traversent un pont, une route, une bourgade sans
qu'on leur ait à l'entrée demandé le droit; puis
quand ils sont à quelque distance , on les arrête ;
on les rançonne arbitrairement pour les punir
d'un délit qu'ils ont pu commettre par mégarde :
» Pleust à Dieu que nul ne fust tenu de répon-
» dre sur péage brisié; sinon que le péage leur
» eust esté demandé, ou eussent été advisez de le
» payer, et que eussent refusez. Et ou cas que dé-
ANCIENS. 269
» bas survendroit, que celuy à qui seroit le péage,
tt sinon qu'il fustroy, duc ou prince, ne fust point
DJuge en sa propre cause, ne eust puissance de
» emprisonner les passans ne confisquer leurs
» biens; ains fussent tenus de demander justice
» par-devant le seigneur suzerain. Car, selon que
)>j'ay trouvé aux anciens estatus, les péages ne
» furent trouvez que pour tenir seu rement les pas-
» sans par tous pays, et pour eux garder de tous
» larrons. Et se un passant fust dérobé en la terre
» d'un seigneur qui eust péage, le seigneur estoit
» tenuz de trouver le larron ou de rendre tout ce
» que le passant avoit perdu (1). Or est venu le
» temps que... bien que s'estudient les passans faire
» leur devoir, tousjours trouveront-ils achoison de
» prendre sur eulx, soit par bihais ou par traverse.
» Autretel est-il d^s pontonniers (2) et gardes des
» passaiges des rivières, espécialement sur la Sone
» et sur la Roone. Dieu sait les merveilleux cas
» que j'en ai veus ! Et ay dit. Si pry à Dieu qu'il
» mette en cuer au roy nostre sire et à vous, et à
(1) Ce passage me rappelle celui-ci de l'excellent Traité des Péages,
composé par M* Mathieu de Vau/,elles, et publié en 1550, chez Jean de
Tournes à Lyon : « J'ay veu , dit-il , certains vieux caitulaires produits
»> par ceulx qui tiennent le péage de Trévoux ; et au préambule y a ces
M propres mots : Fuerunt statuta pedagia ad conservationem rerum per
» aquas conductarum et ad evitandum pericula quœ per aliquos rapto-
» res et latrones multis modis committebantur... » (F» 8.)
(?) Pontonniers, gardiens de ponts; se disoit aussi des voleurs qui se
tenoient aux abords des ponts. De là une des plus grosses injures,
dans les poèmes du xiii« siècle.
à70 FONDS
» tous ceulx du grand conseil , de prendre audun
» bon advis sur reffor^i^iacion de tels excès, et vous
» doint bane vie et longue. Amen. »
^ Telle est VApparUion de Jean de Meurt , livre
du plus grand intérêt et qui nous révèle dans l'au-
teur un homme digne de figurer auprès de Phi-
lippe de Mezières, de Nicole Oresme, de Raoul de
Presles, d'Alain Chartier, de Gerson et de Chris-
tine de Pisan. La lecture de cet ouvrage doit nous
faire reveniv sur u^ grand nombre de préventions
relatives à l'état de la société vers la fm du xiv«
siècle. Sans les guerres civiles et surtout sans les
Anglois, il est probable que la France eût attei»t
deux cents ans plus tôt le beau siècle de Louis XI Y,
et que fondant immédiatement la langue, les mœurs,
les monumens du règne de Saint-Louis avec les
idées inspirées par l'étude de la véritable antiquilé,
la FraiiKîe eût pris l'ItaUe sous so^ patronage, au
lieu 4 être forcée, av vus 4o lui demander des le-
çons de politique, de littérature, de goût et de
savoir-vivre.
Une particularité ajoute encore au prix du msc.
que nous examinons, on lit sur le f" 36 et dernier :
a Le prieur en la fin du livre parle à ma dame d'Orléans :
» Belle Susanne par sa grant sainteté
Fut diffamée saos nulle vérité
Et condempnée pour treffaulx jugement
A prendre mort assez vilainement.
Mais Dieu du ciel qui fait vrais jugemens
Tourna la mort sur les faulx accusans.
ANCIENS. â7l'
Pour quoy tous saiges doit pasiemment porter
Les mensongiers et leur faulx diffamer.
Car jà mensonges non durront longuement
Ne sont que songes, ou l'Escripture ment . .
C'est vraye chose, vraye conclusion
Que tous baras sormonte léauté.
Très haulte dame entendez mA chauço,i^,
Après yver revendrons en esté.
» Deparvostepovre serviteur , le prieur de Sallon, docteur en décret.»
Nous devons indiquer la circonstance qui donna
lieu à ces vers. Au commencement de l'année 1396,
ceux qui approchoient Charles VI , désespérés de
voir tous les remèdes inutiles, crurent poiivoir céder
aux instigations des empiriques. Ceux-ci ne firent
rien au terrible mal; mais pour justifier le iné-
compte de leurs promisses, ils prétendirent que
la folie du roi yenoit d'un sort jeté par le duc â,^
Milan sur la France. La meilleure preuve qu'ils en
donnèrent c'est que le roi dans ses accès vecQnno^s^
spit une seule femme, la duchesse Valenti^e d'Or-
léans. Ces déplorables soupçons prirent une telle
consistance que le duc Louis se vit forcé d' éloigner de
Paris la princesse, et de lui indiquer pour retraite
d'abord Asniéres, puis Chasteau-sur-Loire. Ce fut
nécessairement durant l'exil de Valentine que le
prieur de Salon composa ces quatorze vers et son ^pr
parilion de Jean, de Meurt ; mais ce ne dut pas être
avant 1397 ; car dans plus d'un endroit le Sa,r-
rasin fait allusion aux malheurs du co^iite 4e Ner
vers fils du duc de Bourgogne , çt l'on n'appçit
272 FONDS
la captivité du jeune prince que dans les premiers
jours de cette année.
N° 7203.
820. l'apparition maître jehan de meun, par
honoré bonnet.
Volume in-fo mediocri vélin de 33 feuillets à lignes longues, miniatu-
res, vignettes et initiales; fin du xiv« siècle. Relié autrefois en bois,
couvert de velours violet; aujourd'hui en veau racine, au chiffre de Na-
poléon sur le dos.
Fontainebleau, n<> 492. — Ane. cat., n^ 259.— Sainte-Palaye, not. 562.
Le nouveau catalogue a sagement rapproché ce
manuscrit du précédent. Ils contiennent le même
ouvrage, et, bien que le second soit peut-être plus
ancien d'une ou de deux années, ils semblent tous
les deux de l'écriture de l'auteur, Honoré Bonnet.
Celui-ci fut écrit pour Valentine de Milan, du-
chesse d'Orléans, sans doute au moment où les
soupçons de la populace, excités par les intrigues
du duc de Bourgogne, accusoient la duchesse d'a-
voir ensorcelé le pauvre Charles VI. Les quatorze
vers que nous avons cités, et qui dans le manu-
scrit précédent terminent le volume, sont ici placés
au f' 8 r° à la suite du discours du physicien con-
tre les empiriques et les calomniateurs. Ces vers
sont enfermés dans un cadre dont les deux côtés re-
présentent : celui de gauche, madame d'Orléans
avec une suivante qui lui porte la queue; celui de
droite, son physicien parlant à elle.
AxNCIENS. 273
Le \° du premier feuillet offre la miniature de
présentation. Honoré Bonnet est à genoux devant
Valentine de Milan à laquelle il tend son livre.
La princesse est assise sur un escabeau garni d'un
coussin, et derrière elle sont deux femmes dont le
costume et la coiffure sont remarquables. Pour
Valentine, ses cheveux forment deux tresses pen-
dantes devant ses oreilles, un large cercle d'or
orné de pierreries est posé sur sa tête , et ses
armes ( de France-Orléans parti de Milan) sont
figurées au-dessus, dans le champ de la miniature.
Voici répître que lui adresse Honoré Bonnet :
« Très-haulte et très-redoubtée dame , à l'onneur
» de nostre seigneur et de monseigneur d'Or-
» liens, pour le bien commun et par especial des
» povres gens, j'ay escript une petite chose, en la
» fourme que vous pourrez veoir en cestuy petit
» livre. Et pour ce que vous vueilliez solliciter le-
» dit monseigneur à mettre et quérir les remèdes
» qui s'appartendront sur le dessus dit escript, je
» vous en ay fait copie, laquelle je vous envoie.
» Car vous, en ce faisant, ferez plaisir à Dieu, et
\> tout le royaume priera Dieu pour vous. Sy vous
» suppli très-humblement que de petite personne
» veuiUiez prendre en gré le petit présent. Li sains
» esperiz par sa doulce grâce vous garde en hon-
» neur et vous doint bonne vie et longue. » (F^ 2.)
Ce volume fut donc possédé par Valentine de
Milan. Son fils, le célèbre poète, auquel il appar-
VI- 18
274 FONDS
tint plus tard, a mis sa signature à la iin du volume
et après la mention suivante : « Ce livre est
à Charles duc dOrlians, elc. Charles; et plus bas
encore, d'une autre main courante : De caméra
compior. Blés,
Je ne crois pas qu'il ait existé jamais plus de
trois exemplaires de cet important ouvrage. Le troi-
sième avoit été écrit pour Louis duc d'Orléans : j'i-
gnore ce qu'il est devenu.
Nous ne quitterons pas V Apparition de Jean de
Meun sans annoncer que la Société des Bibliophiles
françois, sur la proposition d'un de ses membres,
va bientôt mettre sous presse le livre dont nous
venons de faire une analyse incomplète.
N° 7204.
821. BOECE, CONSOLATION DE LA PHILOSOPHIE ; TRA-
DUCTION ANONYME EN VERS. — MORALITÉ DES NO-
BLES HOMMES FAITE SUR LE JEU DES ÉCHECS, TRA-
DUIT DE JACQUES DE CESOLES PAR JEAN DE VIGNAY.
LE ROMAN DE LA ROSE. — LES DITS NOTABLES
ENVERS. — LE LIVRE DES PHILOSOPHES, TRADUIT
PAR GUILLAUME DE TIGNONVILLE.
Volume m-4« magno vélin de 319 feuillets, à deux colonnes; minia-
tures, vignettes et initiales; première moitié du xv^ siècle. Relié en ma-
roquin rouge, aux armes de France sur les plats, au chiffre de Louis XIV
sur le dos.
Fontainebleau, n» 1887.— Ane. cat.,no 748. — Sainte-Palaye, not. 563.
Sur la feuille de garde de la fin, il y a plusieurs
ANCIENS. 275
lignes péniblement écrites de la main d'un Angïois,
et à demi françoises. Je n'ai lu bien distinctement
que ces mots : « Le tout vostre humble loal servant
» riche d'espoir et povre d'autre bien. » Puis d'une
autre main : « loyaumenl et liement. Le Bourgchier. »
Et d'une troisième : « Nomen scriploris Galfridtis
» Varynplenus, Mais il ne faut pas reconnoître ici le
nom du copiste, il suffit d'en conclure que le vo-
lume a séjourné en Angleterre. Il revint en Bel-
gique, et il faisoit en 4485 partie de la collection
cle Louis de Bruges, seigneur de la Gruthujse,
comme l'indique au bas de la première page l'écu
recouvert aujourd'hui des armes de France. M. Yan
Praet n'a pas signalé ce manuscrit.
L CONSOLATION DE BOECE.
La miniature du commencement est d'une bonne
école , et représente le traducteur composant son
livre. Il faut remarquer que ce traducteur a le
costume d'un grand seigneur.
Nous avons déjà reconnu cette traduction daftà
le n<* 7072 (tome v, p. 5i etsuiv.). Mais nous n'a-
vons pas tout dit ; parce que les ouvrages les plus
répandus sont précisément ceux qu'on néglige de
remarquer. La faute n'est pas d'ailleurs à nous
seuls : Depuis un an, il a paru deux éditions des
Poésies de Charles d'Orléans, toutes deux précédées
d'une longue notice sur les différens ouvrages dé
18.
276 FONDS
l'auteur; les deux éditeurs ont oublié tout aussi
bien que moi de consulter le travail fort remar-
quable de M. Buchon, placé , dans le Panthéon
HUeraire, en tête du Choix d ouvrages mystiques,
M. Buchon y propose une conjecture singulière-
ment heureuse. Ce traducteur de Boece, qui envoie
son livre au nouveau roi Charles VII et qui cherche
à tromper ainsi les ennuis de la captivité, lui rap-
pelle Charles d'Orléans, fait prisonnier en 1414 à
la bataille d'Azincourt. Ainsi tout ce que j'avois
déjà remarqué sur cette traduction, ne m'avoit
pas fait arriver au nom de ce poète illustre; et
d'un autre côté, M. Buchon dépistant seul un manu-
scrit que nulle trace ne recommandoit à son atten-
tion, devinoit, à la première inspection, ce que la
loupe ne m'avoit pas fait distinguer. Les travaux de
cet écrivain, sans être pourtant irréprochables,
sont remplis de pareilles bonnes fortunes, et je suis
pour mon compte heureux d'avouer après lui que
Charles d'Orléans doit être l'auteur de la traduction
de Boece renfermée dans les manuscrits 7072 et
7204.
IL MORALITÉ DES NOBLES HOMMES SUIVANT LE JEU
DES ÉCHECS, traduction de Jean de Vignay. (F*^
76 v^)
J'ai longuement parlé de cet ouvrage, t. V,
p. 13 à 20. La miniature de présentation à Jean-
ANCIENS. 277
sans-Peur, duc de Bourgogne, est ici fort belle.
III. ROMAN DE LA ROSE. (F'' 120 \*^.)
Jolie miniature frontispice.
IV. LES DITS NOTABLES EN VERS. (F° 264 V°.)
Petite pièce de deux cents vers de dix syllabes,
commençant ainsi :
Les bones meurs et les sages notables
Ramentevoir souvent sont proffitables;
Prudence apprent l'omme vivre à raison. . .
On les trouve imprimés à la suite des Dits mo-
raux des philosophes, (Pierre Yidoue, 4531, in-12);
mais dés le premier vers on voit une différence :
Les faictz et dicts des bons saiges notables. . .
Ici le dernier mot a l'acception d'un adjectif;
dans le manuscrit il est substantif.
V. LE LIVRE DES PHILOSOPHES, OU ft IcS ditS mO-
» raux des philosophes, translatez de latin en fran-
» chois par noble homme, messire Guillaume de
» Tignonville. » (F° 266, v".) — Voy. t. V, p. 1 à 9.
N'^ 7204'.
822. BOECE, CONSOLATION DE LA PHILOSOPHIE; TRA-
DUCTION ANONYME EN VERS. TESTAMENT DE JEAN
DE MEUN. — LIVRE DE MELIBÉE ET PRUDENCE.
Volume in-4o mediocri vélin de 121 feuillets à deux colonnes} ini-
278 FONDS
tialcs; première partie du xt* siècle. Relié en »naroquin citroH aux
armes de France sur les plats et au chiffre de Louis XIV sur le dos.
Ancienne bibliothèque Bigot, n" 160. — Sainte-Palaye, not. 564.
Les armes de Bigot, qui d'abord étoient atta-
chées sans doute à l'ancienne reliure, ont été re-
collées au bas de la première page ; mais le volume
est aujourd'hui fort mutilé. Le frontispice et le
dernier feuillet ont été enlevés, et plusieurs pages
ont souffert dans le courant du volume.
Les premiers vers conservés sont :
Merencoliant et souspire
Des nouvelles qu'atlent qu'il oye,
Dont point ne lui veuille despire
De ce présent que lui envoyé.
On reconnoît déjà à ces vers la traduction de
Charles d'Orléans (1). A la fin du 5' et dernier
livre, on lit : « Iste liber pertinet domino Stephano
» Jouglatoris. »
IL LE TESTAMEiNT DE JEAN DE MEUN. (F** 79 r*'.)
Écriture différente, plus fine et plus élégante
que la précédente (2).
IIL CY COMMEiNCE l'iSTOIRE DE MELIBÉE ET DE
PRUDENCE (F° 106).
Le dernier feuillet est à désirer (3).
(1) Voyez mss. 7072, 7204.
(2) Voyez 6985 ^ s- — 7072 3 3- — 7201 — 7201 *.
(3) Voyez n"» 7072 s-»' — 7073 ».
ANCIENS. 279
N° 7205.
823. LE ROMAN DE LA ROSE. — LE CODICILE DE JEAN
• DE MEUN.
Volume in-4*> mediocri vélin de 134 feuillets à deux colonnes ; xv» siè-
cle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats et au
chiffre de Louis XJV sur le dos.
Ane. cat., n» 149. — Sainte-Palaye, not. 565.
Bonne écriture ronde. Cet exemplaire a cela
d'intéressant qu'à la suite du Roman de la Rose,
(F" 131 r**) on lit ce huitain :
Maistre Gqillaume de Lourris
Qui est ore en terre pourris
£t maistre Jehan Clopiniau
Qui de fouir n'iert pas yneau,
Ces .II. maistres firent ce livre.
G commence et J délivre.
Leurs âmes soient en paradi
Et à toutz ceulz qui sont or viz.
Le 4*' de ces vers est une allusion au nom de
Clopinel, c'est-à-dire celui qui marche en éclopé.
Le v> du même f^ 134 est rempli par le com-
mencement du Codicile de Jean de Meiin,
Dieux ait l'ame des tresp assez, etc.
Les derniers vers conservés 4e ce dernier feuil-
let dont le bas a été coupé , sont :
Lors de ces moz ne Toulons croire
Quant il aura
280
FONDS
N*» 7206.
821. LE MYSTÈRE DE LA
PASSION PAR PERSONNA-
GES 5 EN VERS, PAR AR-
NOUL GRESBAN.
volume in-r medlocrl vélin de 277
feuillets à deux colonnes ; miniatures,
Initiait s et rubriques; premières an-
nées du XTi^ siècle. Relié autrefois en
veau fauve , aujourd liui en veau ra-
cine au chiffre de Charles X sur le
dos.
Ane. bibliothèque de Gaston, duc
d'Orléans, n" 24. — Sainte-Palaye,
not. 566.
Très-bonne écriture. Les minia-
tures, qui n'ont qu'un ou bien
deux pouces de hauteur, donnent
une idée de la figure et du cos-
tume qui conviennent à chaque
personnage. La première, placée au
bas de la première colonne du
fo 1, représente l'auteur à son pu-
pitre. Il est couvert d'une tunique
blanche, et son chapeau est retenu
sur ses épaules ; ce qui semble
exclure l'idée d'un homme d'é-
glise.
A la fin du mystère est la rubri-
qoe suivante : « Et sic est finis mi-
» sterii passionis , resurrectionis ,
» ascensionis et etiam missionis
» spiritus sancti salvatoris doniini
» nostri Jhû Christi. Scripta anno
» Domini M» quinquagesimo sep-
')timo, die septimo Januarii; fa-
» vente allissimo , qui est trinus et
» unus in secula seculor. Amen. »
Sur le r° de la dernière garde :
« Ce présent livre appartient à ma-
j» dame la princesse de Roche-
» suryon. «
Et sur le v» de la même garde :
« Marie de Malingre , famé de no-
» ble homme Hector de
» a fest feres sete passion. »
La princesse de la Roche-sur-
Yon élo't Louise de Bourbon, fille
de Gilbert de Bourbon comte de
N« 7206 '.
825. LE MYSTÈRE DE LA
PASSION PAR PERSONNA-
GES, EN VERS, PAR AR-
NOUL GRESBAN.
volume in-f" medlocrl, papier mar-
qué à l'ancre terminé par une pointe,
de 236 feuillets; une miniature, deux
Initiales, quelques rubriques; xv* siè-
cle. Relié en veau racine, au chiffre de
Louis xvili sur le dos.
Ce volume porte dans les deux
grandes initiales des feuillets 1 et 4
les armes de celui pour lequel il fut
fait : (d'argent au lion de gueules, ac-
compagné d'un lambel d'azur à trois
pendans, parti de Savoie). L'écu
dans la seconde initiale est supporté
par deux ours. — Il doit rappeler le
nom de Louis de Luxembourg,
comte de Saint-Paul et de Ligny,
qui eut la tête tranchée, à Paris, ie
19 décembre 1475. Il avoiteu pour
seconde femme Marie de Savoie,
cinquième fille de Louis, duc de Sa-
voie, qu'il avoit épousée en 1466
et qui mourut également en 1475.
Il y a cependant une difficulté
dans cette attribution : la branche
des comtes de Saint-Paul venoit
directement des comtes de Ligny,
qui portoient un lambel d'azur sur
le lion de Luxembourg, mais elle
avoit quitté ce lambel , et je ne
m'explique pas comment on le re-
trouve encoie ici.
Le second propriétaire fut Phi-
lippe de Clèves, dont la signature
est au bas de l'a vaut-dernier feuil-
let. Immédiatement après, le co-
piste Jacques Riche a ajouté sur la
feuille blanche qui suit : « Fait es-
cript et accomply par moy Jacques
Riche pbre indigne le lundi xxn«
ANCIENS. 281
jour de février, l'an mil quatre
cent soixante et douze. »
Montpensier, mort en 1496. Elle
avoit épousé d'abord en 1492 An-
dré de Chauvigny , seigneur de
Château-Roux , et en secondes no-
ces Louis de Bourbon , fils de Jean
comte de Vendôme et prince de la
Roche-su r-Yon. (1| deuxième époux
mourut vers 1 52a, et elle lui sur-
vécut jusqu'au 5 juillet 1561 (1).
Contre notre habitude, nous réunirons la notice
de ces deux manuscrits, parce que le second four-
nit plusieurs renseignemens que nous demande-
rions vainement au premier. Ils contiennent le
même ouvrage : seulement le premier, que nous
désignerons parla lettre A, est accompagné de ru-
briques nombreuses qui souvent complètent l'in-
dication de la mise en scène déjà donnée par les
miniatures. Le second, B, répare ce désavantage
par la précieuse rubrique du commencement : « Ce
» présent livre contient le commencement et la
» création du monde en brief par personnages ; la
» nativité, la passion et la résurrection de nostre
» Saulveur J. C, traictées bien au long selon les
» sainctes evvangiles. Et devez sçavoic que maistre
» Arnoul Gresban, notable bachelier en théologie,
» lequel composa ce présent livre , à la requeste
» d'aucuns de Paris, fist ceste création abrégée,
» seulement pour monstrer la différence du péché
» du deable et de l'omme; et pourquoi le péché
(1) Labbe. Tableaux généalogiques de la maison de Bourbon. Paris,
1652, p. 286 et 301.
282 FONDS
» de roiîimc ha esté reparé et non pas celluy du
» deable (I). Et pourtant qui vouldroit jouer ce
» présent livre par personnages, il fauldroit pren-
» dre et commanser à ce prologue quii^'ensuit ; et,
» ce fait, delaissier ladite Creacion abrégée et com-
» mencer à Adam estant en limbe, qui dit ainsi :
» 0 souveraine majesté. En ce point l'ont fait ceuk
» de Paris qui ont jà par trois fois joué cette pré-
» sente passion.»
Cet avertissement et la date du manuscrit B nous
permettent d'affirmer : l"* que le récit de hCréation,
par lequel commence la transcription , ne fut pas
destinéà être joué par personnages ; l'auteur l'ayant
fait en manière d'avant-propos, pour y récapitu-
ler les causes premières de la Rédemption.
2'' Que pendant long-temps on donna le nom gé-
néral de Mystère de la Passion à un drame com-
prenant quatre journées. La première journée
renfermait la naissance du Sauveur et son his-
toire, jusqu'au moment où la Sainle-Yierge le re-
trouve dans le Temple enseignant les docteurs. La
seconde journée étoit remplie par sa prédication et
par les circonstances de sa tradition aux Juifs dans le
jardin des olives. La troisième racontait sa passion
et sa mort. L2i quatrième, sa résurrection.
3° Que le Mystère de la Passion, ainsi distribué,
(1) M. de Viriville, dans sa Notice fort remarquable d'un Mystère par
personnages, représenté à Troyes vers la fin du xv» siècle, a cité
jusque-là cette rubrique. (Bibl. de l'École des chartes, t. III, p. 453.)
ANCIENS. 283
avoit été déjà joué trois fois à Paris, au commen-
cement de l'année 1473.
A° Que l'auteur de la composition ou du moins
de cet arrangement, étoit un bachelier en théolo-
gie nommé Arnoul Gresban.
Voilà de nouveaux points acquis à l'histoire du
Ml/Stère de la Passion, et comme on va voir ils ne
sont pas étrangers à la vraie connoissance des ori-
gines de notre Théâtre.
C'est depuis quelques années seulement qu'on
a senti l'importance des anciens manuscrits qui
contenoient le Mystère de la Passion, Les frères
Parfait n'avoient , de leur aveu , consulté que les
éditions imprimées dans les dernières années du
xv** siècle (1), et ces éditions diffèrent du texte de
nos manuscrits par une foule d'additions et omis-
sions graves. Et puis la distribution n'en est plus
la même. Noire première journée forme ^ dans les
imprimés, un mystère à part (2), celui de « la con-
» ceplioUy naHvité, mariage et annonciation de la
» benoile vierge Marie avec la nalivilé de Jésus^
» Chrisi et son enfance. »
Notre seconde journée y devient les trois pre-
mières du Mystère de la Passion de Nostre-Sei-
(1) Niceron va même plus loin : « Comme on n'a , dit-il, aucun ma-
» nuscrit ni aucune édition qui précède les changemens de Jean Michel,
» on ne peut savoir en quoi ils consistept. v (T. XXXVII, p. 398.)
(2) Paris, sans date, ou 1532 et 1539, à l'exception de l'édition de
1507, que Ton n'a pas remarquée et qui reproduit la distribution d'Ar-
noul Gresban. Elle est extrêmement rare.
284 FONDS
gneur Jésiis-Chrisl...,^ joué moult iriomphamment
à Angers Van 1486 (1).
Notre troisième journée répond à la quatrième
du précédent Mystère imprimé, et notre quatrième
a fourni Ja matière d'un autre drame imprimé
séparément sous le titre de Mystère de la résur-
rection et ascension de Nostre-Seigneur (2).
Ainsi de ces trois Mystères taillés dans l'étoffe
de notre grand Mystère de la Passion , le second
a seul conservé le titre primitif. Les critiques et
les bibliographes ont cru, sur la foi de plusieurs édi-
tiens, pouvoir attribuer à Jean Michel, docteur très-
éloquent et scientifique, la composition du troisième
Mystère et la révision des deux autres. M. Onésime
Le Roy, dans ses précieuses Études sur les Mystères,
et mon frère Louis Paris, dans son grand ouvrage
sur les Toiles peintes et Tapisseries de Reims, ont
fortifié cette opinion. Mais d'abord, quel étoit ce
Jean Michel, à quelle époque vivoit-il ? Louis Paris
et après lui M. Paul Lacroix, le savant et ingé-
nieux bibliophile, ont soutenu contre les frères
Parfait et contre Niceron , que c'étoit l'évèque
d'Angers, sacré en 1438, et mort vers 4447 en
odeur de sainteté. L'argumentation de mon frère
est vigoureuse. Les champions de Jean Michel ,
secrétaire et premier médecin de Charles YIII ,
s'appuyoient sur l'autorité de La Croix du Maine,
(1) Paris, 1490—1512, 1532, etc., etc.
(2) Paris. Sans date, et 1541.
ANCIENS, 285
qui édivoit en 1584 : Louis Paris répond par
celle de Pierre Gervaise, lequel, dans une épître
adressée à son ami Jean Bouchet, mort vers 1555,
dit de Jean Michel, évoque d'Angers, qu'il fit
Par personnages ,
La passion et autres beaux ouvrages.
On objectoit que si le saint prélat avoit été
l'auteur du Mystère, les éditeurs n'auroient pas
manqué de le saluer de ce titre d'évêque d'Angers,
au lieu de l'appeler simplement très -éloquent et
scientifique docteur; Louis Paris répond que Michel
avoit pu fort bien écrire avant d'être élevé à l'é-
piscopat , et que le titre de très éloquent conve-
noit mieux en tout cas à l'homme d'église qu'au
suppôt d'Hippocrate. Certes, en l'absence des ma-
nuscrits que mon frère n'avoit pas eu le pouvoir
de consulter, il étoit impossible de raisonner d'une
façon plus irréprochable et plus persuasive. Com-
bien il m'en coûte aujourd'hui de proposer une
solution différente ! Je vais dire mes raisons, et je
ne demande pas mieux en vérité que de perdre ma
cause.
Ici , l'argument capital est le vers de cet ami de
Jean Bouchet. Mais à la rigueur, maître Gervaise
ne pourroit-il pas s'être trompé? S'il jugeoit vers
1530 que l'évèque d'Angers étoit l'auteur du Mi/s-
tèrCy c'était sur la foi des éditions imprimées;
mais ou celles-ci gardent un parfait silence, ou
bien elles se contentent de signaler les additions
286 PONDS
et correclions de maître Jean Michel. Et si Mi-
chel , évèque ou médecin , n'a fait que des cor-
reclions et additions adoptées pour la première fois
à la représentation d'Angers en 1486, il n'est pas
l'auteur du Mystère , il doit céder la place à no-
tre Arnoul Gresban. — L'évêque en est-il l'auteur?
comment tous les écrivains qui parlent assez
longuement de sa vie, de sa piété, de ses bon-
nes œuvres, ne disent-ils pas un mot de son ad-
mirable ouvrage? Comment les imprimeurs, dans
le temps même où son homonyme, secrétaire
et premier médecin du roi, jouissoit de la plus
haute considération, n'ont-i^ pas averti que le
réviseur dont ils adoptoient pour la première fois
les corrections n'existoit plus et jadis avoit été
évêque d'Angers? Comment Jean Le Maire, Geof-
froi Thory, Marot, Lacroix du Maine et Pasquier
ne prononcent-ils pas même son nom? Comment
prodiguent-ils leurs louanges aux deux frères Gres-
ban et surtout à notre Arnoul qu'aucun autre grand
ouvrage ne recommanderoit? — Si l'évêque Michel
en est l'auteur, lui mort en 1448, comment en
4472 les Parisiens demandent-ils d' Arnoul Gres-
ban un mystère de la Passion ? Et comment enfin
ce plagiaire de Gresban , en livrant la plus belle
partie des vers de Jean Michel, pouvoit-il espérer de
leur faire accroire que l'œuvre entière étoit sienne.
Yoilà des argumens plus nombreux et plus dé-
cisifs que le distique de Pierre Gervaise ; cependant
ANCIENS. ^i
ils tirent leur principale force de Texamen et de
la comparaison des textes de Gresban et de Michel.
De deux choses l'une : ou le premier auteur du
Mystère n'est pas l'évêque d'Angers, ou nous
avons perdu les copies de son ouvrage. On ne gar-
dera plus sur ce point le moindre doute après
avoir vu les manuscrits. Mais il est aisé d'admettre
avec tous les biographes que Jean Michel II ,
natif d'Angers , se trouvoit dans cette ville eii
1480, quand on voulut y monter le Mystère de la
Passion-, qu'il revit alors l'ancien texte, le coupa,
allongea et modifia dans une foule d'endroits; que
son travail fut généralement approuvé ; qu'on l'a-
dopta même à Paris, où bientôt après recommencè-
rent les représentations du vieux drame, et que ce
fut avec toutes ces nouvelles additions et corrections
que le Mystère fut imprimé. Le scientifique arran-
geur étoit d'ailleurs un homme de mérite. André
de la Yigne a cru devoir parler de sa mort dans
V Histoire de la conqiiesle de Naples : « Le 22 août
* 14:95, mourut à Quiers maistre Jehan Michel,
» premier médecin du roy, très-excellent docteur
» en médecine, duquel le roy fut fort marry. »
Quoi qu'il en soit, le drame de la Passion du Sau-
veur remontoit aux premiers jours du Théâtre mo-
derne. Cette sublime légende réunissoit toutes les
qualités : car elle étoit vraie, édifiante, et susceptible
de tous les effets de mise en scène. Nous conservons
un épisode (in divin récit, fait en latin, par un des
288 FONDS
écoliers d' Abélard , dans les premières années du
XII* siècle; c'est la Suscitatio Lazari d'Hilaire.
D'autres morceaux de la \ie de Jésus-Christ ont été
publiés par M. Monmerqué, d'après un manuscrit
de l'abbaye de Saint-Martial, (auj. n** 1439), qui pa-
roît remonter à la même époque. Ils embrassent les
tableaux de la Nativité, de l'Epiphanie, de la fuite
en Egypte, de la Résurrection et des disciples d'Em-
maûs. De son côté, M. Jubinal a fait connoître un
drame françois de la Résurrection, qui sembleroit
remonter à la dernière moitié du xii^ siècle. Une
chronique de Frioul, citée par le même antiquaire
d'après Muratori (Dissert. 29), mentionne en 1298
la « Repraesentationem ludi Christi, videlicel resur-
» reclionis, adventus Spiritus Sancti, » etc. Il n'est
donc pas permis de douter que le Mystère de la
Passion n'ait été joué par personnages dès le xni«
siècle et même dès le \u\
Qui se chargeoit alors de le représenter? Sans
doute, des clercs, des bourgeois, des personnes
pieuses et subtiles, prises dans les divers rangs de
la société. La pièce étoit de médiocre étendue :
on disposoit le théâtre soit devant , soit dans
le lieu saint, et on exécutoit les scènes soit ayant,
soit après les offices.
Mais bientôt, un nouveau genre d'industrie prit
naissance. Tandis que les associés des Puis et des
Palinods donnoient gratuitement leurs représen-
tations , d'autres acteurs, non moins habiles peut-
ANCIENS. 289
être, faisoient des pieux divertissemens de cer-
taines fêtes , leur occupation de toute Tannée. Sûrs
de répondre au vœu d'un grand nombre de bour-
geois et de clercs, ils s'avisèrent même de par-
courir les principales foires et les grandes villes, et
tendant leurs échafauds au milieu de la place pu-
blique, ils annoncèrent aux bonnes gens de tous états
la représentation de Mystères plus beaux, c'est-à-
dire plus longs, que tous les mystères précédem-
ment connus. Leur salaire devoit résulter d'une ré-
tribution préalable , ou de quêtes faites à la suite de
chaque journée. Il est probable que les acteurs eu-
rent sujet d'être satisfaits de cette tentative. Malheu-
reusement les chroniques ne nous ont expliqué ni
leurs premiers essais, ni les modifications qu'ils
apportèrent aux compositions antérieures. Nous
croyons toutefois que, n'ayant plus à se courber
devant les exigences du service divin, les joueurs
de Mystères étendirent le cadre ordinaire de leurs
représentations : au lieu de se contenter pour les
jours de fêtes de la légende dont on célébroit l'anni-
versaire , ils rappelèrent la première partie de la
vie du Sauveur, et le lendemain ils poursuivirent
le récit de la journée précédente, sans se préoc-
cuper, eux ni leurs auditeurs, du Bienheureux
que l'on chômoit.
La première troupe célèbre fut, comme on sait,
celle des Confrères de la Passion, dont l'existence
et l'établissement dans le village de Saint-Maur-des-
VI. 19
290 FONDS
Fossés, sont constatés dès l'année 1398. Ils obtin-
rent à quelqvie temps de là la permission de venir
à Paris j ils y jouèrent et sans doute rejouèrent
yipgt et peut-être cinquante fois dans la même
^pnée l'Histoire de la vie, passion et résurrection
4w S^uyeqr. Or on doit supposer qu'ils ne se
çpï)tei?tèreftt p^s alors de répéter }es scènes pf
l^s vers qui, (d^P^is plws de deux siècles, étpient
joups 4e temps er^ f^Inps dans les églises, sous le
l^pm i\& Jeux Qq. Mystères de la Passion ; car, nous
le s^von^, on se lasse (}os meilleures choses, i\ fai^t
au piibUc du pou veau pu du renouveau. Les con-
frères de 1^ Passion en firent à leur tour l'expé-
rience.
Leur§ édifiantes représentations, peut-êf-ro di-
gnes d'être comparées aux premiers Chqfils du Bouc
che? les Greps, ne fprent plus suivj.es quand tputle
monde en eut reteni; les principales scènes. Il
fallut pour Paris de nouveaux mystères ; et cepen-
dant ojî alla montrer aux provinces le plus beau
4e tpus, celui qu'on n'y connoissoit pas pncore.
Mai$, dans chaque ville , le Récit de la Passiqn
dut subir des niodifications nombreuses pn raison
du tepps, de la place et des acteurs dont on pou-
yoit disposer. Telle partie fut abrégée, telle aujtre
développée ; on ajouta certains épisodes, cm sup-
prima jusqu'à des journées entières, ou d'une
seule journée on en fit deux, trois ou même
quatre.
ANCIENS. 291.
M. Onésime Le Roy a retrouvé dans la Biblio-
thèque de Valenciennes le manuscrit d'un de
ces textes anciens. Il a remarqué qu'il différoit
beaucoup de la leçon imprimée avec les corrections
de Jean Michel, et il en a conclu que c'étoit le
texte même du drame joué par les confrères de 1^
Passion vers 4400. Pour mon compte, je n^oserois
l'affirmer. Mais enfin, la division en quatre jour-
nées ne s'y trouve plus conservée, et c'est, ainsi
que le dit fort bien M. Le Roy, une grande preuve
d'ancienneté.
Je n'ai pu voir encore le manuscrit de M. de So-
leines, acquis dernièrement par un amateur éclair^
M. le baron Taylor; on.dit qu'il remonte aux pre-
mières années du xv" siècle. Mais M. de Vi ri ville a
reconnu dans la Bibliothèque de Troyes une troi-
sième leçon du Mystère de la Passion, différente des
manuscrits de Yalenciennes et de la Bibliothèque
du Roi. Elle commençoit même par une Journée
de la Création du monde, seulement indiquée dans
les textes de notre Arnoul Gresban. Est-ce le texte
conservé des Confrères de la Passion; est-ce un
accroissement postérieur à leur livret? Qu'il nous
suffise de constater ces nombreuses et diverses le-
çons de la même œuvre. Entre toutes, la priorité
de la composition doit être acquise à la transcrip-
tion la plus ancienne. Or le silence de M. Le Roy
sur l'âge du manuscrit de Yalenciennes me porte
à le rejeter au xvi« siècle : le texte de Troyes, sui-
19,
292 ^ FONDS
vant M. de Viriville, doit être des dernières années
du XV*. Reste notre leçon 7206 % achevée certaine-
ment le 22 février 1473.
Quel qu'ait été le livret des Confrères de la Pas-
sion en 1400, il est certain que, vers 1472, les
Parisiens ayant voulu jouir de nouvelles représen-
tations de l'histoire du Sauveur, chargèrent Arnoul
Gresban et d'en composer le livret, de l'écrire
de le mettre en état d'être joué. Gresban fit alors
le chef-d'œuvre de notre ancien théâtre religieux.
Son ouvrage eut un grand succès, puisqu'on le
transcrivoit encore en 1507, et puisqu'on en faisoit
à cette époque une édition assez correcte. Mais
en le composant, le désir d'enchaîner tous les
événemens l'avoit parfois aveuglé sur l'inconvé-
nient des longueurs. Par exemple, le tableau de
l'enfance de Jésus-Christ rompoit l'unité d'intérêt,
et quai>d on voulut le jouer d'une manière triom-
phante en 1486 dans la ville d'Angers, on sentit
le besoin d'y faire des additions et des suppres-
sions notables. Cette représentation d'Angers eut
dans toute la France un grand retentissement;
les Parisiens voulurent la renouveler : ils accep-
tèrent les changemens que Jean Michel avoit faits
à l'œuvre de leur Arnoul Gresban, et le Mys-
tère fut rejoué chez eux tel qu'il l'avoit été à An-
gers quelques années auparavant : alors les édi-
tions s'en multiplièrent, et dans les titres on eut
grand soin de rappeler la conformité du texte avec
, ANCIENS. 293
la représentation d'Angers et les additions et cor-
rections de maître Jehan Michel.
Dans ce remaniement de Jean Michel, le grand
travail d'Ârnoul Gresban est, comme nous l'avons
déjà dit, divisé en trois ouvrages distincts; et le
second de ces ouvrages, coupé lui-même en trois
journées, a été fortifié d'une foule de nouveaux
épisodes. Mais avant de noter ces additions, arrê-
tons-nous sur l'œuvre de Gresban, bachelier en
théologie de Paris , sous le régne de Louis XI.
V Introduction , ainsi que Fauteur nous en a pré-
venu , ne devoit pas être jouée; elle expose en
1500 vers la création du monde , la chute des
anges et celle de l'homme, le meurtre d'Abel et
la mort d'Adam. Tout cela coupé par trois prolo-
gues, dont le premier commence ainsi :
Ouvrez vos yeiilx et regardez ,
Dévotes gens qui actendez...
Après cette introduction, un épilogue annonce
l'objet du véritable Mystère :
Au limbe nous comnnencerons,
Et puis après nous traiterons
La haultaine narracion,
Pour venir à la Passion
De nostre Saulveur Jésu-Crist.
Après la Résurrection ,
£t l'admirable Ascension
Et mission du Saint-Esprit. (Msc. B. f. 14.)
Puis en rubrique : « Cy commence le premier
» livre de la Passion de nostre Saulveur, dont le
294 FONDS
» prologue est tout au premier de ce livre. Ibî
» veni. » Ce mot veni est en effet le premier liiot dû
prologue ou sermon en 220 vers , placé dans le
msc. B avant V Inlroduclion, et dans le msc. A après
elle. En général la meilleure leçon du Mystère est
dans le msc. B.
PREMIÈRE JOURNÉE.
Début :
Veni ad liberandum nos
Domine Deus virtutum,
Pour l'offense du première père
Que tout le gendre huinain compère. . .
Après avoir indiqué le but qu'il veut atteindre
dans ce Mystère, l'auteur ajoute :
Se la révérence de vous
Faûltè y voit dessus ou dessoùbs,
Trop dit ou faulte de langaiges ,
Soyez amiables et doulx,
Et nous corrigez sans courroux,
S'en Serons autre fois plus sàiges. (B. f. 1 v.)
Le meneur du jeu, api'ês un Ave Maria, repfeiid
le texte sacré Veni ad liberandum nos. Les assis-
tans, dit-il, vont avoir sous les yeux le tableau des
limbes et des angoisses que les justes y souffrent
par leur impatience de la venue de J. C. On mo-
ralisera ensuite un pelil , en introduisant cinq
personnages pour plaider devant Dieu la cause
de l'homme; puis on suivra Jésus-Christ dans
les merveilles de sa naissance et de ses premières
années.
ANCIENS. 295
Si vdus prions seigneurs et daimes
Conjointement hommes et femmes,
Que silence veuillez garder ;
Et brief nous verrez procéder. (À. f. 14, v».)
Dans la première scène paroissent Adam et
Eve, que les miniatures représentent nus, Isaac, Je-
rémie, Ézéchiel, David, en manteaux. Tous con-
jurent Dieu de les arracher du séjour des ténèbres.
Premiers vers : - ^^ . ^
ADASI.
O souveraine majesté
Bon Dieu qui en éternité
Règnes, sans jamais prendre fin... (A et B. f. 14 v<».)
beuxième scène : « Icy sont cinq personnages en
i> paradis, et premier s'eslevera une dame ;
MISÉRICORDE»
Je ne me puis mais contenir
Que les humains ne pregneen cure. (A. f. 17.)
Cette scène fortbelle a été judicieusement appré-
ciée par M. Onésime Le Roy, dans ses Éludes sur les
Mystères (1). Après un long examen dans toutes
les formes, les cinq dames Paix, Miséricorde, Jus-
tice, Vérité, SapiencCj conviennent que le seul
moyen de racheter l'homme est de décider Dieu
à livrer à la mort des hommes l'une de ses trois
personnes. A cet arrêt porté aux pieds du Très-Haut,
Dieu gémit, hésite, enfin se laisse vaincre par Mi-
séricorde, sa bien-aimée. Il charge l'ange Gabriel
(1) Paris, chez Hachette, 1837, pages 162, 167 et 168.
296 rOxVDS
d'aller annoncer à Marie l'incarnation du Yerbe
dans ses chastes flancs.
A cet endroit commence le Mystère de la Concep-
tion j Mariage, etc., de la benoite Vier-ge, e/c, arrangé
pour la représentation d'Angers, et coupé dans la
première journée d'Arnoul Gresban. Les premières
scènes semblent avoir été refaites entièrement,
elles offrent une première supplique pour la ré-
demption : les premiers tableaux de l'Enfer ; une
scène délicieuse entre Joachim et ses bergers ; les
trois mariages d'Anne avec Joachim, avec Cléo-
phas, avec Salomé; les premiers tableaux de la
cour d'Hérode; la naissance de Marie; sa pré-
sentation au Temple ; son mariage avec Joseph et
le procès du Paradis.
Les acteurs du Procès sont les cinq dames de
notre première journée, et c'est là que le Mystère
imprimé de la Conception se rejoint au texte d'Ar-
noul Gresban.
Miséricorde, bien savez
Que sentence pour vous avez...
(Msc. A. f. 22 v». — B. f. 21 v«. — Impr. f. xxxix
T°, Édition d'Alain Lotrian, 1541.)
Mais il y a dans la suite un grand nombre
d'autres changemens , additions ou suppressions,
dont nous ne pouvons tenir un compte; nous
nous contenterons de signaler le f'xLv \° de l'im-
primé. Lucifer ayant rassemblé tous ses démons
leur dit :
ANCIENS. 297
Dyables, arrengez vous trestous,
En turbe et grosse quantité ;
Au lieu de dire un Silete,
Ouvrez vos malignes cervelles
Je vous vueil dire des nouvellea...
Mais dans le texte d'Arnoul Gresban, on exécute
le Silele, c'est-à-dire concert ou symphonie :
Deables, arrengez vous trestous,
En tourbe à grosse quantité ;
Et me chantez un Silete
En vostre horrible diablerie.
ASTAROTH.
Vous orrés belle chanterie
Tantost, et ung motet d'honneur.
Sathan tu feras la teneur ^
Et j'asserrai la contresus
Avec Berich à haute voix .
Et Cerberus fera ung trouble
Continué, Dieu scet comment.
LUCIFER.
Frappés dedens legièrenient.
Faut-il faire tant adagios (1)?
Commancez mes petits deablos,
Gringotei et croquez vos notes,
Et barbetez comme marmotes.
Ou vielz corbeaux tous affamez.
RERICH.
Vous orrez dittiés bien rimes,
Et chant couché à l'avenant.
Sus Belzebuth !
BELZEPUTH.
Avant ! avant !
(1) Agios, c'ost-à-dirc tant de façons, tant d'essais pour prendre le
ton. Sans doute parce que les chantres autrefois essayoient leurs voix
et se mettoient d'accord en prenant le verset grec Agios, Ischiros, etc.,
sur les notes connues.
FONDS
Je pense que vous Torrez belle.
CHANÇON.
La dure mort éternelle
C'est la cliançon des dampnez.
Bien nous tient à sa cordelle,
La dure mort éternelle.
Nous l'avons desservy telle
Éi à luy somes donnez ;
La dure mort éternelle
C'est la cbançon des dampnez.
LUCIFER.
Harol ribauls, vous m'estonnés,
Tant menés cri espoventable...
C'est assez pour fendre cervelles.
Je vous vueil dire des nouvelles... (B. f. 28.)
Ici Jean Michel et Arnoul Gresban se retrouvent
jusqu'à la scène des bergers, qui diffère dans Gres-
ban du texte de J. Michel et de la scène que M. de
Viriville a publiée d'après le manuscrit de Troyes.
Dans les trois leçons, il y a beaucoup d'agrément
et de talent poétique , mais la supériorité incon-
testable appartient à notre Arnoul Gresban. Jean
Michel a ajouté beaucoup d'obscénités au lieu d'en
avoir supprimé dans l'ancien texte, comme l'avan-
cent les frères Parfait sans preuves, puisqu'ils
n'avoient vu aucun manuscrit, et comme le répè-
tent avec une extrême légèreté Niceron, les anno-
tateurs de La Croix du Maine et bien d'autres. Ces
additions obscènes de Jean Michel ont encore été
rendues plus obscènes par le grand calomniateur
Dulaure, qui les a présentées comme « les passages
» les plus décens de ces pièces » (Hist. de Paris, t. m,
p. AiA et suiv.) Le manuscrit de Troyes a réduit
à quelques jolis virelais une longue tirade remplie
de gracieuses pensées et d'expressions pittoresques.
Par exemple, Gresban seul a fait ou conservé cette
jolie chanson, digne de Charles d'Orléans :
£st-il liesse plus série
Que de regarder ces beaulx champs ,
£t ces doulx aignelés paissans,
Saultans à la belle prairie ?
On parle de grant seignorie,
D'avoir donjons, palais puissans :
Est-il liesse plus série
Que de regarder ces beaulx champs ?..*
YSÂMBERT.
En gardant leurs brebietes,
Pasteurs ont bon temps.
Ils jouent de leurs musettes
Liez et esbatans ;
Là dient leurs chansonettes
Et les dames bergerettes,
Qui sont bien chantans ,
Cueillent herbes bien sentans.
Et belles fîenretes..., etc. (Msc. A. f. 36. — B. f. 33.)
Dans les imprimés, l'arrangeur nous avertit que
son Mystère de la Conception est terminé :
Et atant fay fin sans retour.
Mais nos deux manuscrits respectant la division
primitive en journées, ajoutent :
Et a(ant fin du premier jour.
Demain retournez s'il vous plaist.
Ne serez estre si tost prêts
Que nous ne venons acourant
Pour pouisuivir au déniourant. (A. f. 80. — B. f. 69.)
300 FONDS
DEUXIÈME JOURNÉE.
Le msc. A renferme de plus que B un prologue de
66 vers, dans lequel, après avoir récapitulé la pre-
mière journée, Fauteur continue ainsi :
Ores voudrons par bonne amour
Commencer nostre second jour,
Et monstrer en temps et en lieu
Du benoist Baptiste de Dieu...
Jusqu'à la résurrection.
Là sera le second point fait.
Et pour plus tôt ataindre au fait,
Jehan venez vous advancer
De vostre sermon commancer. (A. f. 80, rQ.)
Alors Jean-Baptiste s'avance et débite un ser-
mon en vers sur le texte Pœnitenliam agite.
Dans les imprimés, le sermon de Jean-Baptiste
aux Juifs est précédé d'un autre sermon plus long
et moins adapté à la mission du Précurseur, sur
le texte Parafe viam Domini. Puis Jean Michel
commence par le conseil des prêtres juifs. Quand
ils ont longuement parlé de saint Jean, « Icy vont
» au preschement de saint Jehan , » et nous retrou-
vons le sermon du Pœnitentiam agite, début de la
seconde journée d'Arnoul Gresban.
Nous renvoyons maintenant à l'analyse exacte
de cette journée , donnée par Louis Paris dans
ses Toiles peintes et tapisseries de Reims. Nos ma-
nuscrits n'ont pas les scènes YII, YIIl, IX et X,
relatives à l'histoire de Judas et de Pilate; dans
la scène XII , la représentation du ciel est une addi-
ANCIENS. 301
tion. La scène XIV entre Jean et Hérode est trois fois
plus longue dans l'œuvre de Michel. Il ne faudroit
donc pas y signaler des allusions aux amours d'Isa-
beau de Bavière et de Louis duc d'Orléans. Les
scènes XV et XVII, qui continuent la légende de Ju-
das, sont omises avec raison, car la scène XXI les
résume assez clairement dans les imprimés comme
dans les manuscrits. Dans la belle scène XXIV des
noces de Cana, Jean, l'époux, n'est pas nommé, et
Jésus ne lui recommande pas de garder sa virginité ;
ce qui prévient la critique des frères Parfait, réfutée
par Louis Paris. Les scènes XXIV, XXVI à XXXII
et XXXV sont très-courtes dans la deuxième journée
de Gresban et très-dé veloppées dans les imprimés.
Cette scène XXXV finit la première journée
de Jean Michel; dans les manuscrits nous conti-
nuons la seconde, sans avoir besoin d'un long
préambule déclamé au milieu du bruit pour don-
ner aux spectateurs le temps d'arriver et de trouver
place. Onpassoit même tout de suite, comme nous
en avertit l'imprimé, aux paroles de la Cananéenne
Demoniacley si le silence universel le permettoit.
Nous ne voyons pas ici, comme dans la deuxième
journée des imprimés, les épisodes de la Made-
leine, scènes III, VIII, IX, XII, XIV, XVI, XIX; de
Simon le lépreux, se. VI; de la prise des larrons,
XX ; de la querelle d' Hérode et de Pilate, se. XXIV ;
des quatre juifs sacrifians, XXV ; des plaintes d'Hé-
rode, XXVI, et de la femme courbée, XXVII.
^P FONDS
Les sermons de Jésus sont moins longs : la Trans-
figupqition est après la scène XVII des clefs de saint
Pierre. La Madeleine paroît pour la première fois
^c. XXJIL Dans l'épisode de l'aveuglie né, le messager
se nomme, non pas Maucoiiranl, mais TrottemenUf
.et je le remarque pour constater Tancienneté de
ces sobriquets, dont les plus expressifs sont dus
^u^ représentations dramatiques. Le grand Mystère
de la Passion à lui seul fournit ceux de Brayart,
(et non Bvdhaul lavec les imprimés), de Baraquii^
ou Parrachin, de Nicodéme, de Griffon, de Gro*
gnart, de Çlaquedent et de TroUemenu,
Jl f^ut repî^rquer aussi l'analogie frappante qui
§^isle tsntre uft passage de la Suscilalio Lazqri,
petit ouvrage dramatique d'Hilaire, disciple d'Abé-
lard, pomposé vers 1420, et la même scène de notre
Mystère de la Passion. Dans la Suscitalio Lazari :
« Post haec veniet Martha cum aliis duobus ludaeis,
? c^int^ntes ;
Mors execrabilis !
Mors deteslabilis I
Mors mihi flebilis !
Lasse, cbaitive,
Dès que mis frère est mors,
Porque sue vive?
(Hilarii versus et ladi. Tediener, 1838, p. 27)
pt dans npjf'e Mystère :
UADELEINE.
G mort douloureuse,
ANCIENS. 303
O mort rigoreuse,
Qui t'a fait emprendre
De si tost saillir,
Pour moi jà tollir
Et mon frère prendre? (B. f. 103.)
Le dialogue cité par Louis Paris (Toiles peintes,
tom. 1, pag. 317), et qu'un fort bon juge de ce
Mystère, M. le comte de Quatrebarbes, a signalé
comme admirable (avant-propos de l'édition de
Bourdigné, p. LUI et LIY), n'est pas dans nos
manuscrits. C'est probablement une création de
Jean Michel , comme la tentation de Judas par
Satan, IX , et plusieurs autres récits de complots
parmi les pharisiens et les Juifs. Cette seconde
journée s'arrête avec l'une des premières scènes
de flagellation : dans les imprimés, c'est la XX* de
leur troisième journée :
GADUTpR.
Fy du paillart !
ROULLART.
Fy du vray fol! ^h> lfV| 'i
GADIFFER.
Beau sire, fissiez lui sur le poj
Ung grand coup pour le resveiller.
ROOLLART.
J'auroye grant peur de me blesser,
Car j'ay tant donné de collées
Que j'en ay l.es mains affollées.
La chair me commence à frémir.
DENT ART.
11 nous fault ung petit dormir ;
On ne peu!t pas tous jours frapper.
Se tu veulx va toy occuper.
304 FONDS
Nous dormirons qui me croyra.
GADIFFER.
Pendu soit il qui dormira,
Et qui ne prendra son déduit!
Ils continuent de plus belle ; mais dans nos ma-
nuscrits la journée finit ainsi :
DENTART.
Fy du paillart !
ROULLART.
Fy du vray fol I
Beau sire assiez-lui sur le col
Droictement un beau hatiplart»
Tant qu'à ce vilain papelart
Face toute la char frémir.
DENTART.
Il nous fault ung petit dormir...
GADIFFER.
Pendu soit à qui il tiendra !
Nous sommes las oultre mesure.
(A. f. 160. — B. f. 139. Imp. f. CLXXi ▼<>.)
Vnk\e Prologue final (A. f 160, — B. f*> 139.
Imp. f clxxi V.)
Elle commence par un nouveau prologue, dans
lequel sont rappelées les deux journées précédentes,
et le sujet de la troisième exposé.
Et pour ce prologue abregier
Et venir au fait sans targier,
Nostre vouloir se délibère
A ce très-glorieux mistère
Poursuir, jus qu'à celle part
ANCIENS. 305
Que le corps aura fait départ...
Et lui on sépulcre posant.
A tant nous serons reposant.
Si vous prions très-humblement
Qu'avant notre commandement,
Scilence nous veuillez prester.
Et brief nous verrez aprester.
La première scène reprend la XX^ de la troisième
journée imprimée. Je trouve une curieuse variante
dans ces vers du f' 172 v% V^ col. (impr.) :
DEOTART.
Or sus ! sus ! il vous fault venir
Pour parler à nos presidens.
ROULLART.
Urit!
GADIFFER.
Voire du bout des dentz.
Mais il n'en haulse point sa voix.
Dans les textes d'Arnoul Gresban :
GADIFFER.
Sus ! passez ! il vous]|fault venir
Parler à nostre président.
ROILLART*
Il rit.
DEUTARD.
Voire du bout des dents.
C'est risée d'un Anteuois. (B., f« 141 r«.— A, f» 162 v».)
Cela vaut bien mieux, et il ne tiendroit qu'à moi
défaire ici une longue dissertation sur le mot Ante-
nois. Je me contenterai de dire qu'il désigne Ta-
gneau né depuis plus d'un an. Mes compatriotes
disent encore bêle anlenoise dans le même sens,
et il faut bien que le mot fût, au xv« siècje, d'un
VI. 20
306 FONDS
usage général , puisqu'on le voit employé d'une
façon proverbiale dans un ouvrage composé pour les
Parisiens. C'est delà, et je n'en fais aucun doute,
qu'est donc venu le proverbe ou plutôt le quolibet ;
Qualre-vingt-dix-neuf moulons el unAnlenois, Rire
comme un Antenois , ou du bout des dents , c'est
bêler ou braire, c'est montrer une joie qui ne
passe pas le tour des lèvres , c'est rire comme oa
pleure à Paris. Et toutes ces expressions valent
certes mieux que notre triste rire jaune qui ne
rappelle et ne peint rien.
L'interrogatoire de Jésus devant Pilate est ac-
compagné, dans les éditions imprimées, de plu-
sieurs circonstances nouvelles^ comme la déposi-
tion des témoins favorables , îa conversion du valet
de Pilate, le miracle des lames qui se courbent
devant Jésus, le récit de îa Véronique. Dans la
scène du repentir de Judas (Imp. Quatrième journ.
Se. Y), le calligraphe du msc. A représente le
costume de Désespérance noir comme le corps de
cette terrible personne. C'est la fille chérie de Lu-
cifer, envoyée par lui devers Judas. Yoici le com-
mencement du dialogue :
l'esprit.
Meschant que veulx-tu qu'on te face?^
A quel port (1) Teulx-tu aborder?
JUDAS.
Je ne sçay, je n'ay oeil en face
Qui ose les cieulx regarder.
(i) Et non à quel mort, comme les imprimés.
ANCIENS. 307
l'esprit.
Se de mon nom veulx demandei',
Briefmeut en aras demonstrance.
JVDÂS.
Dont viens-tu?
l'esprit. ,
Du parfont enfer.
JUDAS.
Quel est ton nom?
l'esprit.
Désespérance.
JUDAS.
Approche ! et me dones allégeance,
Se mort peut mon dueil allegier. (A, f« 175. —B, t° 152.
Cela n'est-il pas digne de Corneille, d^ Dante,
de Milton , des plus grandes inspirations de l'es-
prit humain ? Pourquoi nos meilleurs poètes du xix^
siècle ne vont-ils pas étudier dans ces vieilles pages
oubliées ! Ils ne nous donneroient, hélas ! ni Anges
déchus, ni Burgraves !
La réception de Judas en enfer est bien autre-
ment comique dans les manuscrits que dans les
imprimés. Chez nous, l'âme est d'abord engloutie
par Lucifer, puis, à la prière de ses suppôts, le roi
d'enfer la rejette en disant :
Tenez mes petiz dragonneaulx,
Mes jeunes disciples d'escole ,
Jouez en ung peu à la solle,
En lieu de croupir au fumier.
BERIOH.
Çà, j'en doy jouer le premier, etc. (A, (^ 178.)
Et tous les démons de relancer l'âme de Judas
de patte en patte. C'est proprement le jeu de la
20.
308 FONDS
savate, celui que Maihurin Cordier appelle ///^ere
solea detrita{Con\ïnen[ai\ Puerorum de quotidiano
sermone), et que Rabelais dans ses jeux de Gar-
gantua écrit à la souUe. Les commentateurs de
Rabelais n'ont pas compris ce mot que notre
mystère explique fort bien.
Quand tout est consommé , et immédiatement
après la conversion du centurion , le msc. A
présente une scène que l'on chercheroit aussi vai-
nement dans le msc. B que dans les imprimés.
C'est un dialogue entre saint Denis d'Athènes et
Empedocles, relatif aux ténèbres qui couvrent le
monde. Saint Denis démontre à Empedocles qu'el-
les annoncent les souffrances d'un Dieu; Empedo-
cles répond :
L'argument est bon et actif,
Et la cause est assez proiiYable. (A, f» 210 v».)
Le Prologue final de cette troisième journée est
composé de vingt-deux vers dans A, et de dix-neuf
seulement dans B. Voici les trois vers ajoutés dans A:
Dimanche, avons intencion
Que de sa résurrection
Partie vous soit démontrée. (A, i^ 221 v^.)
QUATRIÈME JOURNÉE.
L'initiale placée au début, dans le msc. A, re-
présente le meneur du jeu en manteau fourré
semblable à celui des juges. 11 tient de la main
droite un rouleau. Le prologue qu'il débite n'est
ANCIENS. 309
pas en tête de la Résurreclion de Noslre-Seigneur
J, C. par personnages imprimé à Paris : mystère
qui répond à notre A^ journée.
Je ferai une observation grammaticale à l'occa-
sion de la première scène. Ascanius, gardien du sé-
pulcre, craignant l'enlèvement du corps de Jésus,
s'exprime ainsi dans les imprimés :
Si ses disciples survenoient...
Par force rompant le tombeau ,
Quel remède là?
RUBION.
Parlez beau.
Quand la chose en ce point vendroit ,
Laisser faire il les convendroit.
Comment analyser cette expression : Parlez
beau? Je le donne à Nodier, à Victor Leclerc, à l'A-
cadémie françoise. Toutefois, avant de rien hasar-
der, consultons les manuscrits, nous y trouverons :
Quel reraedde là? — Parler beau.
Quand la chose, etc. (A, f° 223. — B, f« 193.)
Je Tentends : Voilà un beau parler ! et l'explica-
tion vient maintenant d'elle-même. Beau n'est pas
un adverbe, mais un adjectif joint à un verbe pris
substantivement. Ainsi : « Vous avez beau dire, je
n'en ferai rien » doit s'entendre : « Vous avez une
belle parole, un beau dire, mais je n'en ferai rien. »
Et cela est si vrai que dans tous les cas où vous
emploierez ainsi l'expression beau, vous pourrez
ajouter un mais, pour relever la phrase.
Au reste, cette quatrième journée est parfait^^
310 FONDS
ment semblable au mystère imprimé de la Résur-
rection ; et par conséquent nous sommes portés à
croire que Jean Michel, l'arrangeur des éditions im-
primées, a purement et simplement accepté le li-
vret d*Arnoul Gresban. Dans nos manuscrits, cette
quatrième journée est terminée par une longue
moralité entre Dieu et les cinq vertus qui avoient,
à l'ouverture de la première, instruit la cause de
l'homme. Ces dames tombent d'accord que la ré-
demption est complète , ^t le meneur prend alors
congé de l'auditoire par un Prologue final et total
de 27 vers.
S'erreur disons ou explicquons,
Dès maintenant la revocquons.
Submectans nos fais et nos signes
A vos corrections bénignes,
Ou à ceulx qui perceu l'aront
Ou qui mieulx faire le sçauront...
Et pour finir notre mystère
Joyeusement, d'honneur promus,
Et que la fin meilleure appère,
Rendons grâce à Dieu nostre père,
Chantons Te Deum laudamus.
Les deux manuscrits que nous venons de décrire
avoient échappé généralement à l'attention des cri-
tiques, parce que nos relieurs les ont seulement
indiqués comme renfermant le Mystère de lu
Création. La publication du texte qu'ils renferment
auroit un véritable intérêt; car on ne peut s'em-
pêcher de le regarder comme le plus beau monu-
ANCIENS. 311
ment de notre ancienne littérature dramatique.
Remarquons avant de les quitter que parmi les
jeux assez nombreux auxquels se livrent les dé-
mons et les lyrans, on ne voit aucune mention
des caries. On chercheroit encore inutilement la
fameuse histoire du Juif errant, et j'en conclurois
volontiers que cette belle légende n'est pas d'ori-
gine françoise. Mathieu Paris, qui semble en avoir
parlé le premier au xni* siècle, étoit Anglois ; elle
nous est donc venue de l'Angleterre ou de l'Alle-
magne, dans un temps assez rapproché de nous, et
peut-être seulement au xvi^ siècle.
N° 7207.
826. LES MIRACLES DE LA VIERGE, PAR GAUTIER DE
COINSY. — CANTIQUES DE SAINTE LÉOCADE. VIE
DE SAINTE CHRISTINE EN VERS, PAR LE MÊME.
Volume in-fo mediocri , papier, de 190 feuillets à deux colonnes;
xv« siècle. Reliure en veau fauve, déchirée sur le dos.
Ane. Bibliothèque de Gaston, duc d'Orléans, n* 25. — Sainte-Palaye,
not. 567.
Nous prenons notre point de comparaison, pour les
leçons de Gautier de Coinsy, dans le superbe manu-
scrit de LaYallière, n° 85, anc. n°2710, que nous re-
gardons comme le plus complet et le plus parfait de
tous. Le msc. 7207 ne date que du xv* siècle. On lit
à la fin : « Ci finissent les miracles deNostre-Dame et
312 FONDS
» la vie sainte Léocade et sainte Xpîne. Et fu achavé
» ledit livre le xix'' jour de descembre Tan mil cccc
» soissante et v. — Marguerite de Chauvigny. » Et
plus bas : « Testut pbre. » Nous croyons que le vo-
lume fut écrit de la main de Marguerite de Chau-
vigny.
Rubrique et premiers mots : « ïncipit prologus
» miraculor. Béate Marie.
A la louenge et à la gloire
En remembrance et en mémoire...
C'est le début des miracles. La Vall. f° 36 à
38 v°.
F<» 2 v° « Capitula primi libri » trente-cinq lé-
gendes.
F<* 3 « ïncipit liber primus » 1° De publica Theo-
phili penitentia. — F° 14. De Saint-Ildefons arci-
vesque de Thollet. — F^ 25. De Judei filio apud
Bituricas ab incendio liberato. — De Iconia B.
Marie de qua oleum manat. — F° 26. De Presbitero
quem beata Maria deftenditab injuria. — De clerico
S. Virgini devoto. — F<^27. De monacho qui, pro-
tegente domina nostra, abusione diaboli liberatus
est. — F** 28. De clerico graviter infirmante. —
F° 27. De quodam nobili femina Romana. — F° 33.
De divite et vidua paupere. — F« 36. De quadam
abbatissa quam mater Dei a maxima angustia iibe-
ravit. — F** 38. De puero qui posuit annulum in
digito B. Marie. — F° 39. De adolescente quem
dyabolus rapuit. — F° 41. De quinque rosis. — r
ANCIENS. , 313
De Monacho B. Marie meritis resurrecto. — F° 43.
De quodam Geraido decepto fallaciis inimici. —
F** M, De sanctimoniali femina pêne lapsa. —
F" 45. De Monacho qui ad horas B. Marie non sedit.
— De milite cui post mortem voluntas pro facto
reputatur. — F** 47. De sanctimoniali cui Domina
nostra vices dicendi suumavebreviavit. — F° 48. De
fure suspenso, nostre domine manibus per triduum
sustentato. — F° 49. De sacrista quem per semet-
ipsam sancta Dei genitrix visitare dignata est. —
F° 50. De imagine B. Marie. — F" 52. De duabus
mulieribus conversis. — F^ 53. De Ichonia B. M.
que se jaculo objecit. — 54. De quadam abbate
sociis navigantibus optime consulente. — F* 55.
De episcopo Claromontensi. — F** 58. De quodam
Monacho. — F° 60. De quodam milite. — F» 61.
De Monacho in fluvio periclitato. — F» 65. De sancti-
moniali femina. — F° 68. Quomodo beata Leocha-
diaamissa fuit.
Cette dernière histoire, qui n'a rien de commun,
pour ainsi dire, avec les miracles de la Vierge, est
fort curieuse. Les reliques de sainte Léocadie
furent retrouvées en 1219, année de la prise de Da-
miette et de la mort de Miles, abbé de St-Mard,
qui avoit été précédemment abbé de Marchiennes,
de Tournai, puis de St-Remy de Reims. Il repose
à St-Mard
Soz une lame
pavant l'Hôtel^ piçx en ait l'amel
314 FONDS
ainsi, comme Gautier de Coinsy travailloit à ses
miracles, quand le vol des reliques eut lieu, il est
^constaté que cet ouvrage fut composé en 4219 et
i220.
Toutes ces légendes, sauf quelque différence
dans les dernières, sont dans le msc. de La Yalliére ;
mais à la suite de l'histoire de sainte Léocadie,
f'72, nous trouvons ici trois chansons pieuses re-
latives encore à l'enlèvement de ses reliques. Dans
le temps où Gautier de Coinsy achevoit le premier
livre des Miracles de la Vierge, des voleurs d'images
et de reliques s' étant introduits dans le prieuré de
Vic-sur-Aisne , enlevèrent la châsse de sainte Léo-
cadie et une image de la mère de Dieu. Le larcin
ne profita guère : effrayés de leur crime, les voleurs
jetèrent les reliques dans la rivière d'Aisne; on
les y retrouva au bout de cinq jours. Gautier de
Coinsy fit sa première chanson pour déplorer l'en-
lèvement de la statue; voici le premier et quelques
autres couplets, f*72 :
Las! las! lasl las! par grant délit
Ay jusques-cy chanté et lit.
Or m'a fait tel contraire
Li anemis , H fel , l'efroitz ,
Las! las! las! las! qu'à hault voix
Crier me fault et braire...
Bien ra'avoit dit li anemis
Que je mal m'estois entrerais
De cest livre ci faire;
Qu'encor m'en feroit souspirer,
Mes cheveux traire et detirer,
Hault crier et hault braire. . .
ANCIENS. 3i5
Dolent prieur que devenrai?
Jamais en nul lieu ne Tcnrai *
Que chascun n'en medie ,
Petis et grans diront afïait
Que la Vierge par mon meffait
Perdue est et périe. . .
Chasteau de Vi, droit ai se pleur,
Mis t'ai en tristesce et en pleur
Quant perdue ai la gemme
Dont tant estoies honorés.
Rendez-la nos, sains honorés.
Rendez-la nos, nos dame.
Quand sainte Léocadie fut retrouvée, Gautier de
Coinsy fit une deuxième chanson dont voici le
commencement :
Sous ceste rivage à cest croix ,
Devons chascun à haulte voix
Louer Dieu et sa mère.
Dieu piteusement regarda,
Notre damoiselle garda
Dedens ceste eaue clère. . .
Li dyables cuida son non
Qui tant parest de grant renon
Abatre par envie ;
Quant si saint os furent ravi ,
Si très grant deul en eut à Vi,
M'est nus qui le vous die.
Trop hardi furent et trop os,
* Ceulx qui emblèrent ses sains os,
Et sa fierté cassèrent.
Ils parfirent trop grant meffait,
Si en sont perdus et deffaiz
Oncques l'an ne passèrent.
Se Dieu n'en fust si secourans
Aisne qui est grant et corans
Tost l'en éust portée;
Se Dieu seur li ne s'appensast,
316 FONDS
Perdue fust, cui qu'en pensast,
Jà ne fust mais trouvée...
Près ceste croix , moult doux bainz a,
Trois jours ou quatre se baigna
La Vierge Leochade ;
Jamais nul jour n'en soit plus dous
Le rivage et le port tous,
Et l'eaue très plus sade.
De Dieu louer soyons engrant ,
Et si faisons tous feste grant
Chescun sour cest rivage ;
Jà ni vendra si mehaignés
Se par créance i est baigniés,
Ne perde son malage.
La violation de celte châsse devint Foccasion
d'une nouvelle fête annuelle, en mémoire de la re-
trouvaille des reliques dans les eaux de l'Aisne, et le
pèlerinage de sainte Léocadie étoit encore fré-
quenté au xvu^ siècle. Le vieux château de Vic-sur-
Aisne, rétabli, dit-on, par Charlemagne, a voit été
donné vers la fin du xii« siècle aux moines de Saint-
Mard de Soissons. Dom Carlier, auteur de l'Histoire
du duché de Valois, a donné sur Yic de précieux
renseignemens ; il nous apprend que de son
temps il étoit impossible de reconnoître l'empla-
cement de l'ancien port de Vic-sur-Aisne, (t. i,
p. 122). « En 1494 ou 1195, ajoute-t-il, les moines
» de St-Mard avoient jugé à propos de transférer
» au château de Yic les reliques de sainte Léoca-
» die. Ces objets vénérés ayant été déposés dans
» l'église du château , l'abbé de St-Mard , Gau-
ANCIENS. 317
» lier m, établit auprès de l'église une commu-
» n^^lé de ses religieux qui dévoient célébrer Tof-
» fiée canonial et prendre soin de tout ce qui a voit
» rapport au culte de la sainte. » (Tome i, page
364).
Ce passage précieux explique merveilleusement
notre texte. Gau tier de Coinsy fut envoyé par son abbé
de St-Mard pour accompagner et surtout garder la
précieusechâsse de sainte Léocadie. C'étoitun grand
objet de convoitise; mais ils espéroient le mettre
à Tabri d'un coup de main en l'enfermant dans leur
château fortifié de Vie. Inutiles précautions : tandis
que Gautier de Coinsy chantoit les louanges de la
sainte , des voleurs adroits s'emparoient de ses os
vénérés. Les couplets que nous avons cités ont pu
faire juger de sa douleur quand la châsse eut dis-
paru, puis de sa joie quand elle fut retrouvée.
La châsse de sainte Léocadie fut honorée et in-
voquée jusqu'en l'année 4590. Alors l'armée de
Henri lY s'en empara, les huguenots jetèrent les
reliques au vent; elles furent recueillies par un
soldat qui les vendit au curé d'Haramont, et ce
dernier les transféra dans l'abbaye de Longpré,
près de Villers-Coterets. C'est là que la sainte fut
honorée jusqu'à l'époque de la suppression des mo-
nastères, et j'ignore si l'on célèbre encore sa fête
dans le village de Longpré.
Le deuxième livre des miracles de la Vierge com-
prend vingt-deux légendes, sans le prologue, f° 73.
318 FONDS
Ce prologue est terminé par un seul des nombreux
couplets en l'honneur de la Vierge que renferme le
msc. de La Yalliére, f" 75 v% table des légendes. —
De impératrice qui per multas templationes cas-
titatem servavit (le commencement de cette légende
ne se trouve plus dans le msc. La Yalliére. Le feuillet
a été arraché entre ceux que Ton cote aujour-
d'hui 159 et 160). f ° 96. De castitate sanctimo-
nialium. F** 101. De S. Basilio. F° 105. Quomodo
Sancta Dei genitrix Constantinopolim liberavit.
F° 107. De puero resuscitato. F** 110. De ceco
aurifice illuminato, in diecesi Landunensi. F"* 111.
De combusta lana mercatorum. F*» 112. De
feretro ejecto ab eccïesia. F° 113. De dracone domos
et ecclesiam comburente. F° 115. De quodam
judaeo qui imaginem in vadimonium recepit.
F" 118. De duobus fratribus. (Omise ici la
légende du msc. La Yalliére et un vilain, f" 219.)
F* 120. De cereo modulo qui \idulae descendit.
F" 122. Miracula B. Mariae Suessionis de puero
in \isione rapto. F" 123. De bubulo sanato.
F* 125. De femina qui nasum recuperavit.
F» 128. De quodam ab egritudine pedis libe-
rato. Fo 131. De quadam femina Laudunensi
ab incendio liberata. F° 135. De muliere atre-
batensi. F» 138. Quomodo quidam homo emersus
in mari fuitliberatus. F» 141. De quodam clerico.
F° 146. De iconia béate Marie Sardinensis.
F*» 150. De ung moine de Chartrouse. ( Rubrique
ANCIENS. 319
omise.) Fo 151. Miraculum quomodo défendit sab-
batum B. Marie.
L'épilogue du msc. de La Vallière, f' 264 v% est
précieux parce que l'auteur y cite le prieur de St-
Blaive, Robert de Clives, comme l'ami qui l'excitoit
le plus à continuer son poème, et qui faisoit reco-
pier et orner le livre de belles miniatures. Cet épilo-
gue n'est pas dans le n'' 7207 .
Le troisième livre est plutôt un recueil de mora-
lités qu'une collection de légendes. Notre ma-
nuscrit le commence au f* 152 v°, avec une rubrique
omise dans la leçon La V. <i De miseria hominis et
» dubitatione mortis. » Il paroît le même dans les
deux leçons et se termine au f' 166 r% par les
mots:
« A ces Teis a mon livre fin ,
w Dieu nous maint tous à bone fin !
» Hoc opus expletur — Deitati gloria detur
1» £t matri Dcmini — qui nostro sit pia fini. »
« Les salusNostre Dame. » Et d'abord le prologue.
Puis cinq saints^ f' 169. Chanson de Notre-Dame,,
commençant :
Entendes fous ensamble et li clairs ef li lai...
IL F^ 171. — LA VIE SAINTE CRISTINE.
Cet ouvrage paroît encore être de Gautier de-
Coinsy, dont on reconnoît le st}le et la manière.
L'auteur quel qu'il soit en avoit trouvé le texte latin
320 FONDS
dans l'abbaye de Saint-Mard de Soissons. Voici les
premiers vers :
Li sages Salemons qui fleurs fu de savoir
En divine escripture, à pluseurs fait savoir...
L'autrier li en un livre en l'encloistre S. Mart
La vie d'une vierge dont volentiers m'aart...
Le poème a prés de 3800 vers de douze syllabes,
divisés en quatrains monorimes. J'ose bien avouer
que je ne l'ai pas lu.
N^ 7208.
827. LES MIRACLES DE LA VIERGE, PAR GAUTIER DE
COINSY ET AUTRES. — LE POÈME DE LA CONCEPTION
DE NOTRE-DAME, PAR WACE. — LE CRUCIFIEMENT
DE NOTRE SEIGNEUR, PAR HERMANT. — LA VIE
DE DIVERS SAINTS.
Volume iU'fo parvo vélin de 310 feuillets à deux colonnes , initiales
avec sujets enluminés ; xiii* siècle. Relié autrefois sur bois en damas
bleu à fleurs blanches ; aujourd'hui en veau grené , à l'aigle de France
sur les plats et au chiffre de Napoléon sur le dos.
Fontainebleau, n» 901. —Ane. cat., n° 707. — Saiote-Palaye, n» 568.
Ce volume me paroît digne de l'intérêt de tous
ceux qui étudient l'histoire des langues néo-latines;
il offriroit la matière d'une dissertation longue et
nourrie: malheureusement je sens plus que jamais
le besoin d'avancer. Je le crois écrit vers le milieu
du XIII" siècle, en dépit des derniers mots du f» 275 ;
« Par Jhu Crist en l'an de sa incarnation mil et
» ce et IX fu co fait davant celui qui vit et règne
ANCIENS. 321
0 pai'omniaseculascculorum. Amen. » Mais il faut
conclure de la légende de saint Maniert, quele volume
fut écrit à Lan grès, et que les feuillets écrits ici
dans un patois éloigné de la bonne langue de Picar-
die, Champagne et Ile-de-France, doivent repré-
senter la parlure de la Haute-Bourgogne.
Nous avons vu que Gauthier de Goinsy travail-
loit à son livre en 1222. Je crois que notre manu-
scrit contient une des premières, et par consé-
quent des moins complètes leçons. Gautier put
toute sa vie travailler à ses Miracles. Il nous ap-
prend dans l'épilogue du deuxième livre qu'il
s'empressoit d'envoyer chacune des légendes , à
mesure qu'il les composoit, aux maisons religieu-
ses de sa connoissance. C'est ainsi qu'il auroit
adressé les premières à l'une des abbayes de Lan-
gres, et qu'on les auroit aussitôt contrescrites dans
un recueil général compilé en l'honneur de la mère
de Dieu.
— Le volume commence par le prologue du
premier livre, comme une rubrique l'indique : « Ci
» comence li prologues de livre del miracles Nre
» Dame Sce Marie. »
A la louenge et à la gloire,
En remenbrance et en mémoire, etc. (Msc. Lav., f» 36.)
Ce premier livre ne commence pas , comme
on devoit s'y attendre, par la légende de Théo-
phile, mais par l'histoire de la Conception, Nativité
et Assomption de Notre Dame, par le tableau de
VI. 21
322 rom^
ses lamentations et de sa résurrection, tlapifès le
témoignage de sainte Elisabeth. On voit ensuite
de quel âge étoit Notre-Dame quand elle conçut
N.-S., puis on trouve le miracle de « l'abé qui ser-
» vit Notre Dame et por li recovra sa dignité, » —
et celui « qui a vint à la dolente. »
Il n'y a pas à douter que le prologue ne soit
de Gautier de Coinsy, puisque dans toutes les
leçons il finit par ces vers : la Sainte Yierge ,
dit-il,
Escurer doînt et eslimer,
Por ses miracles beaux limer,
La lange Gautier de Colnsi !
Qui por s'amor comence einsî.
— Mais il est également certain que le poème
de la « Conception Nostre Dame sainte Marie » est
du normand Wace et non pas de notre picard
Gautio^r. il commence par ces vers , ^ A v° :
El num Deu qui nos doint sa grâce,
Oés que nos dit maistre Gaco...
H est encore inédit, mais M. de La Rue l'a fait
suffisamment connoître dans le deuxième volume
de ses Bardes Jongleurs et trouverres, p. 170 à
176. On en avoit déjà reconnu trois leçons dans
la Bibliothèque du Roi, celle-ci formera la
quatrième et présenteroit d'assez nombreuses
variantes. Elle est suivie du récit de la ma-
nière dont on vint à célébrer pour la première
fois la fête de la Nativité. Premiers vers, f» 12 V* :
ANCIENS. 323
A la Jhesii bon Içon
Vos ai (lit la conceplion...
Or dirai la nativitt^ ftc.
Ce début semble indiquer que Maître Wace parle
encore.
— F*» 13 v° : « bel criiclfiemenl Nre Seîgnor et
» cornent il comande N. I). à S. Johan : »
Seignor or escotez que Deus vos benéie
Por la mort dolorosc qui nos dona Kl \'.c.
L'auteur de ce poème monorime est Ifermant ,
qui s'est nommé dans le dernier vers, et qui fut l'un
des plus grands adorateurs de la vierge Marie.
— « Li lamentacions Nostre Dame, por son
» fils. » F° 17. Morceau fort curieux en prose, com-
mençant : « Qui donra à mon chiefoige jamùs 1er-
» mes que je puisse plorer par jor^ » etc.
— « De la nonain en cui la résurrection et l'As-
» somption Notre Dame fu revellée. » En vers.
po 20 \\
Si corn li escris nos tesmognC
En la ducliée de Saxoignc ,
A une abaïe de nonains,
LÎ segles l'apelcwt Sconans,
En ce! covent ot une damr. .
— Notre-Dame dit encore à la même nonne Eli-
sabeth quel âge elle avoit quand elle reçut la vi-
site de l'ange Gabriel. F« 22.
— F» 22 v\« De l'abaesse qui disoit toz les jars
» le cantique (jue N. D. dist à Helisabeth , c'est à
» savoir Magnilical. »
21.
3'24 FONDS
t £1 conté de Flandres avoil
Une abaesse qui estoit
D'autes gens et d'aute lignie ,
Et de bones mors endechie...
— F*» 24. « De J'y mage N. D. et de son chier fils
» à cuili sergens brisa le bras. F" 24. » En prose,
dialecte de Langres.
— F° 24 \\ « De la nativité N. D. » En vers.
En nnn de Deu l'espiiitable
Vo voil raconter les miracle.
— F«> 25. Miracle sans rtibriqiie :
Un miracle vos veuil conter
D'un clers, qui avint ça arrier...
— F° 27. Autre :
Un miracle ai empris à dire
Que je oï conter et dire...
— Fo 28. Autre.
Autre miracle vos voil dire
De la douce Yirge Marie...
— F° 29. « De celui cleir religieus qui s'esmer-
» veilla dou service N. D. » — F° 30. « De l'empereor
» de Constantinoble, et del Baume qu'il doit à l'é-
» glise de Rome. » — F° 32. Autre miracle sans
rubrique :
En Tan del incarnacion
Avoit IX cens raeins dous, adonc
Rolles premiers dus des Normans
Vint sor François à moult grant janz. .
— Id. « De la dame de Charlain que Notre Dame
» gari de chancre. » F° 33. «r Del jouventei qui es-
» toit lerres et roberres, qui requist à l'abbé de
ANCIENS. 3*25
» Clugni qu'il le feist moine. » F** 34. « Des .m.
» Enfans qui levèrent les trois columnes de pierre. »
— « Des moines povres qui voloient lessier l'a-
» baie , par povreté de pain. » F° 35. « Coment
» pape Innocent vainqui Pierre Léon par l'aide
» S. Marie. » F^ 36. « De l'y mage N. D. qui ga-
» rissoit les gens do feu d'anfer. » F° 37. « D'un
» borjois qui chaça sa femme d'entor li por la
» garce qu'il dépucela. » F° 38. « De l'enfant qui
» dona son pain au dous fil S. Marie. » — « Del
» moine qui aloit à sa garce en une nef, et N. D.
» le garenti. » F*" 39. « Del segretain qui fu noiez,
» l'ame de cui S. Marie toli au debble. » F° 40.
« Del clerc qui prioit N. D. por sa luxure. » F° 41.
« De l'évesque qui brisa l'arche de son chapelain
» et prist les deniers. » — « D'un moine qui pei-
» gnoitl'ymage S. M. de .m. colors. » F" 42. « Del
» chevalier qui rien n'oroit fors N. D. et S. Mi-
» chiel. » — « Del mostier N. D. que terre trans-
» gloti. » F° 43. « D'un arceveque de Cantorbire
» qui oi et vit les anges chanter en une chapele de
» S. Marie. »> — « De la feme à l'empereor qui fist
>» le servis son seigneur qui fondit en la minere
»(niine d'argent). » F** 44. «Del chevalier qui
» fust mors une fois se nefust ses escuiers, et puis
» se brisa le col. » — Del religions moine qui
» oblioit à dire la N. D. S. Marie. » F" 45. « Del
» marchéant qui engaja l'image S. Marie. » F° 46.
« Del jouvencel de Damas qui nienoit vie ange-
326 FONDS
» iique. ^ F" 50. « Comenl la virge Marie apparut
» à S. Bonet. » Même légende que dans le msc.
» 7024 (voy. notre tome IV, p. 69). F° 5i. « Do
if cler qui estoit scvelis fors do ci m itère. — « Del
» clerc qui disoit les .v. joies N. D. » F« 52. « Del
» povre home qui queroit le pain aux huis. » —
« Del larron qui fu panduz et la Yirge le secorut. »
F** 53. « Del moine qui morut sans confession. »
— « De celui qui s'ocist par le decevement do
» deable. » F" 54. « Del chapelain qui ne savoit
» fors une messe. » F" 55. « Des .n. frères que la
>> virge gita de grant paine. » — « Del vilain mal
to ensaignié qui engignoit ses voisins. » F» 56.
« Del moine que la Virge gita et le remist en son
V leu. » — «Del clerc que la Virge fist pape. »
F» 57. « Del corporal teins et torné en coleur. »
— « De l'y mage N. D. que li fus n'osa touchier. »
— « Del clerc qui par l'amonestement N. D. lessa
» le siècle. » F° 58. « D'une dame que la Virge
» gari. » — « Coment la Virge chastia les. m. cheva-
» lier s. » F'' 59. « De la monie que N. D. amone-
» sla de dire son salu. >» F° 60. « Coment la virge
» Marie list la preude femme bien. » ¥° 61 « D'un
» malade çui la virge Marie rendi le pié. » — « Del
» miracle qui avint le jor de l'Assumpcion N. D. »
F** 62. « Del malade cui la virge Marie tendi sa
» ma mêle. » — « Pcl image J.-C. qui séoit en la
» fonte , et porta garentie. » F** 64. <* Dun cha-
» noine cui la Virge arousa sa bouche de son lait. »
ANCIENS. S'iT
« F° 65. D'un moine à cui la Virge s'aparut. »
Nous venons de lire les chapitres du premier et
du second livre. Au verso du même f» 65 : « Ici
» comence li tiers livres, coment Dex deiï'ent lo-
» senge de sa douce mère Marie » :
Bien se doit chacuns efforcier
De la sainte Virge loer...
Fo 67. « Coment la Yirge deffendi s'ymage, el
)> temps Julian le renoié. » F" 69. « De S. Basile et
» de la mort Julian le renoié. » F° 70. « Coment la
» Yirge reconcilia Tlieophyle ù son chier (ils. » Ce
n'est pas le texte de Gautier de Coinsy, mais celui
du msc. 7024. (Voy. tome IV, p. 70.)
F° 77. « D'un clerc que la Yirge gela de pe-
» chié. » F** 80. « D'un puelle à cui la Yirge ap-
» parut. » Également dans le nisc. 7024, f i04.
F** 81. « De celui qui recevra le veoir. » — «< De la
» procession la virge Marie qui est à Conslantino-
» ble. » F°83. « De l'ymage N. D. Sainte Marie, à
» Constantinoble. De l'enfant juif que N. D. garda
» du feu. » F" 84. « De la bone fin del moine. » F"
85. « De l'ymage N. D. » Fo 86. « Coment la Yirge
» torna en vie le clerc qui estoit noiez. » F** 87.
« D'un clerc que la virge Marie fit sevelir. » F*'88.
« D'un clerc ivre que la Yirge garanti. » F<*89. « De
» miracle des cirges. — De la malade que la Yirge
» visita. » F** 90. « Des moines qui lessièrent les bores
» N. D. » F" 91. « De la monie que la Yirge délivra
» de pecbié. » F° 9i. « Coment la Yirge délivra le
3'28 FONDS
» moine des deables. F° 96. « Del borjoi qui ne volt
» renoier N. D. » F" 99. « De l'ymage N. S. que li
» Juis feri. — Autre sur le même sujet. » F^ 101.
» De la nativité N. S. — Cornent la virge Marie ga-
» ranti Constantinoble. — De S. Odylon , abbé de
» Cluigni. » F° 102. « De la feme cui la virge Marie
» dona enfant. — Del faus marcheant qui jura N. D.»
F° 103. « De la segretaine qui foloia , et IN. D. la
retor a en son ofiîce :
Jadis ot en une abbaïe
Une raonie de sainte vie.
C'est le sujet , mais non les vers de la légende
traitée par Rutebeuf (voy. l'édition de M. Jubinal,
tome II). F° 106. « De l'abeisse qui engrossa,
» et N. D. la délivra. » F° 109. « Del clerc qui di-
» soit adès le salu N. D. » F« 110. « De la dame qui
» ot un enfant de son fils, cui madame Sainte Ma-
» rie aida. »
F" 113. « Ici comence li quarz livre de la pre-
» mière{1) N. D. Sainte Marie virge :
Nos trovons escrit en i*estoire
Qu'il avint el tens S. Grégoire...
F° 116. « De l'empereor qui ala outre mer, et
» lessa sa feme en la garde son frère». F° 121.
» Del riche home et de la povre feme qui mouru-
» rent tout en un jor. » F^ 125. « Del enfant qui
» bouta l'enel el doit à l'ymage. » F" 126. « Del
» enfant que li diables ravi, puis le mist jus par le
ANCIENS. 32)
» consaut N. D. » F° d29. « Des cinq roses qui furent
» tro\és en la bouche en monie. » F*' 130. « De la
» nonain qui se maria au che\alier, que N. D.
)y Sainte Marie rapella. » F' 132. « Del segretain
» que N. D. visita par sa grâce » F° 133. « Del Sarra-
» sin qui tint chiere T^'mage N. D. » F° 135. « De
» l'ymage Sainte Marie qui se mist contre la saiete. »
F" 137. « D'un esconiunié qui fu assolz par le co-
» mandement N. D. » F° 142. « D'une oraison qui
» est nomée interner aia. » F» 145. Même sujet. F**
1 47. « D'un chevalier conseillié par la mérite N . D. »
F" 150. « De la nonain qui s'agenoilloil adès de-
» vaut l'autel N. D.»
Fo 154. « De la passion S. Père et S. Pol. » En
prose patoise, comme les suivantes. Fo 160. « Pas-
j) sion S. Andrieu. » F^ 162. « Passion S. Johan,
» evangeliste. » F" 168. « De la passion S. Jacques
» l'apostre. » F° 171. « Passion S. Thomas. » F°
178. « Passion S. Simeon et S. Jude. » F° 183.
« De la passion S. Bartolomeu. » Fo 187. « De la
» passion monseig. S. Matlieu. » F"* 193. « Passion
» S. Phylippi l'apostre. » F^ 194. « Passion S. Mar-
» cel etsamoillier, » F°207. «Passion S. Cristofle.»
Fo 212. « Passion S. Sebastien. » Fo 226. « De la
» passion S. George chevalier J. G. » F°229. « Pas-
» sion S. Marc. » F« 251. « De la passion S. Biaise. »
F« 223. « De la passion S. Adrian. » Fo 239. « Del
» miracle à la beneurée Marie Magdelaine. » F» 245.
« Passion à Ste. Eulalie virgine. »F°248. <•< Passion
330 KOM>S
» Ste. Eugène, virgc. » F° 255. « Passion 8te. Cris-
i> tine. » F" 260. * Passion Ste. Euphemie. » F'' 263.
» Passion Ste. Agathe. » F" 265. « Passion Ste.
» Luce. » F^ 267. • De la prédication monseignor
» S. Maur et cornent ses os fa aportez en Borgoi-
» gne en la cité de Langres. »
F° 276. « Ici comence la vie et la passion del be-
» neuré S. Lorant arcediacre. » La langue rede-
vient plus françoise; le copiste a d'ailleurs changé.
FO280. « Viedelbeneuré S. Eustache. » F° 286.
« La vie de S. Martin arcevesque de Tours. » F**
292. « La vie del beneuré S. Clemanl apostoïle de
» Rome. » F" 296. « Passion des saints XLYIIl
» inarlirs soz Antonine Nero. » F" 298. « La pas-
» sion de S. Hyrenei, arcevesque de Lyon. » F" 302.
« La passion del beneuré Just. » F° 304. « La vie
» Ste. Consorte virge.
Le v" du fo 308 et le f« 309 sont remplis par les
mauvais vers d'une longue oraison presque entiè-
rement rédigée en dialecte de la Haute-Bourgo-
gne. En (in la dernière pièce est en prose et sur le
dernier feuillet : « Ci orrois des aages del siècle ,
» combien ils durèrent. »
ANClhNS. 331
N- 7208 ^^^••^'•
828. LES MIRACLES DE NOTRE DAME PAR PERSONNAGES.
Deux volumes in-P parvo velin à deux colonnes; le premier de 262
feuillets, le second de 298 feuillets; petites miniatures; commencement
du xv" siècle. Reliés en maroquin rouge.
Fonds de Cangé, n"» 13 et 14.
Ces deux précieux manuscrits furent achetés
par Cangé pour la foible somme de cent francs,
comme ce somptueux amateur nous l'apprend par
une note de la 2^ feuille de garde de chaque volume ;
mais sans nous dire le nom du précédent proprié-
taire. De notre temps, MM. Magnin, Francisque Mi-
chel , Jubinal et Onésime Le Roy les ont consultés
avec un grand soin ; ils en ont fait ressortir l'im-
portance littéraire; ils en ont analysé, et M. Mi-
chel en a même publié quelques morceaux.
Ils contiennent quarante miracles , ou Jeux dra-
matiques fondés sur autant d'histoires dans les-
quelles Notre Dame joue le rôle du deus ex ma-
china dans l'ancienne comédie. Il y en a vingt-deux
dans le premier volume, dix-huit dans le second.
Ces histoires sont en grande partie fondées sur
les miracles rimes deux siècles auparavant, ou
plus anciennement encore, par Gautier de Coinsy,
Rutebcuf, Hermant et autres trouverres. Les
titres en ont été déjà donnés par Beauchamp ,
dans les Recherches sur les (héàlres de France, Pa-
332 FojNus
ris, 1735; et redonnés en 1837 par M. Achille Ju-
binal dans la préface de son édition de Mystères
inédils. Nous n'en sommes pas moins lenu de re-
produire cette table, en l'accompagnant de quel-
ques courtes observations.
1°. Volume I". FM. « Cy commence un miracle
» de IN. D., d'un enfant qui fut donné au dyable,
» quant il fu engendré. » Inédit, suivi d'une chan-
son en cinq couplets , avec un envoi aux Princes
(du Puys).
2" F° 13. « Miracle de N. D. coment elle délivra
» une abbesse qui estoit grosse de son clerc. » Iné-
dit, précédé d'un court sermon en vers.
3" F« 23. « Miracle de l'evesque que l'arcidiacre
» meurtrit pour estre evesque après sa mort. » Iné-
dit, précédé d'un court sermon en prose, et suivi
d'un chant royal sans refrain.
4** Fo 33. « Miracle de N. D. , coment la feme
» du roy de ' Portigal tua le seneschal du roy et sa
» propre cousine , dont elle fut condampnée à ar-
» doir , et N. D. l'en garenti. » Inédit, précédé
d'un sermon en prose.
5" F« 46. « Miracle de la nativité N. S. J. C. ,
» coment Salomé qui ne créoit pas que N. D. eust
» enfanté virginalement sans ouvre d'omme, perdit
» les mains , pour ce quelle le voult esprouver; et
» tantôt après elle se repenti , et mit les mains sur
» N. S., et elles li furent rendues en santé. » Inédit,
précédé d'un sermon en prose, et suivi de deux
ANCIENS. 3o3
« servenlois, l'un désigné comme couronné audit
6 Puis, le second comme estrivé. »
6° Fo56. « Miracle deN. D. de S. Jehan Crisos-
» thèmes et de Anthure sa mère, cornent un roy lui
» fit coper le poing, et N. D. lui refisl une nou-
))\elle main. » Inédit, précédé d'un sermon en
prose.
T F° 69. « Miracle de N. D. d'une monie qui
» laissa son abbaye pour s'en aller avec un cheva-
» lier qui l'espousa et depuis qu'ils avoient eu de
«beaux enfans , N. D. s'apparut à elle, dont elle
» retourna en s'abbaïe et le chevalier se rendit
» moine. » Inédit.
8« F*» 79. « D'un pape qui par sa convoitise
» vendit le basme dont on servoit 11 lampes en la
» chapelle de S. Pierre, dont S. Pierre s'apparut à lui,
» en lui disant qu'il en seroit dampné , et depuis
» par sa bonne repentance, N. D. le fist absoldre. »
Inédit, la vignette qui précède cette pièce est cu-
rieuse , elle représente deux anges donnant des
coups de pied au derrière d'un pape dont le corps
est couvert d'une simple chemise , mais dont la
tête est ornée de la triple couronne d'or.
9«F'89. c( De S. Guillaume du désert duc d'A-
»quitaine, que les dyables bâtirent tant que le
» cuidièrent laissier mort pour ce qu'il ne vouloit
» retourner au monde, dont M. D. le vint recon-
» forter, et le guérit. » Inédit , précédé d'un ser-
mon en prose.
iOFMOi. ft D'un evesque à qui N. D. s*appa-
» rut, et lui donna un jouel d'or auquel avoit du
» lait de SCS manimelles. » Inédit, ce mystère com-
mence par la conversation d'un evesque avec deux
clercs. L'éseque regrette que l'on ne fasse pas à
la réunion des spectateurs un petit sermon sur
les perfections de la \ierge; un prescheur arrive
alors, et propose de le dire, il prend pour texte :
Plenius effusum nomen luum. C'est à cet évêque
que la Vierge donne de son lait. Inédit.
ir F" i08. « Comment N. D. garanti un inar-
» chant d'un lalron qui l'espioit; et cornent elle
» s'apparu au larron et au marchant , et puis de-
» vint le larron hermite. » Inédit, précédé d'un
sermon en prose.
\T r° 145. « De la marqtiise de la Gaudine,
«qui, par l'accuscment de l'oncle de son mari,
«auquel son mari l'avoit commise à garder, fu
»jcondampnée à ardoir. Dont Anthenor par le
» commandement de N. D. s'en corhbati à l'oncle
» et le desconfit en champ. » Inédit. — Ce pré-
cieux ouvrage a été apprécié avec beaucoup de
justesse et d'agrément par M. Le Roy. Êlud, sur
les Mystères, p. 96 à i 05.
i3^ F** 427. « De l'empereur Julien que S. Mev-
» cure tua du commandement N. D., et Libanius
» son seneschal qui cela vit en avision se (ist bap-
» tiser à S. Basilic et devint hermite, et pour re-
» venir en sa biauté N. D. souifri que on li crevast
ANCIENS. 3î^r>
» les yeux, et le renluminaN. D. » Inédit. Dans le
corps du drame est intercalé un sermon en prose.
iâ° F*» 139. « D'un prevost que à la requesle
» de S. Prist N. D. délivra du purgatoire. » Avec
sermon, suivi de deux serventois. Inédit.
15° F» i51. (i Cornent ung enfant resucita en-
» tre les bras de sa mère que l'en voloit ardoir ,
» pour ce qu'elle l'avoit noie. » Inédit. Suivi d'un
serventois.
16° F° 165. « De la mère d'un pape qui tant
» s'enorgueilly pour son fils pape et pour ses .n.
» autres filscardinaulx qu'elle se reputa greigneur
» que N. D. dont elle ot depuis telle contriction
» et en fist telle pénitence que N. D. la receut à
» mcrcy. » Inédit.
17" F° 179. « D'un parroissien escommenié que
» N. D. absolu, à la requesle du bon fol d'Alixan-
» drie. » Inédit.
18" F° 197. « D'une femme nommée Théodore
» qui, pour son peehié, se mist en habit de homme,
» et pour sa penance faire deveint moine et fut
» tenue pour homme jusques après sa mort. » Iné-
dit, mais analysé par M. 0. Le Roy (Eludes sur
les Mystères, p. 73 à 87). Elle est accompagnée
d'un sermon et de deux serventois.
19° F** 211. « D'un chanoine qui par l'cnorte-
» ment de ses amis se maria, puis laissa sa femme
» pour servir IN. D. » Inédit, avec sermon et deux
* serventois. »
336 FONDS
20" Fo 223. « De S. Seveslrc et de renipereur
» Constanliii, qu'il convertit. » Avec deux serven-
tois. Inédit.
21° F" 235. « De Barlaam, maistre d'ostel du
» roy Avenir qui convertit Josaphat, le fd du roy,
» et depuis converti Josaphat, son père, le roy et
» tous ses subjects. » Avec deux serventois. Inédit.
22° F° 250. « De S. Panthaleon, que un empe-
» reur fist decoler avec Hermolaus, et des .n. com-
» paignons qui l'avoient baptisé. » Avec sermon.
Inédit.
23" Volume II. F» i. «Un miracle de N. D.
» d'Amis et d'Amille. Lequel Amille tua ses .ii.
» enfans pour garrir Amis, son compaignon, qui
» estoit mesel, et depuis les resuscita N. D. »
Publié dans le Théâtre du moyen âge , t. I , p.
216 et suiv., avec de savantes recherches de l'un
des éditeurs, M. Michel, sur cette fameuse lé-
gende.
24° F° 15. « Un miracle de S. Ignace », publié
dans le Théâtre du moyen âge, t. I, p. 265 et
suiv. Il est ici précédé d'un sermon en prose, et
suivi de deux serventois.
250 j7o 27, « Un miracle de S. Valentin que un
» empereur fist decoler. » Publié dans le Théâtre
du moyen âge, t. I, p. 294. Il est ici précédé d'un
sermon en prose et de deux serventois.
26'' F" 39. « Coment N. D. garda une femme
ANCIENS. 337
» d'eslre arse. » Publié dans le Théâtre du moyen
âge, t. I, p. 327; accompagné ici d'un sermon,
et suivi de deux serventois.
27« Fo 53. « De l'empereris de Rome que le
» père de l'empereur accusa pour la faire deslruire,
» pour ce qu'elle n'avoil voulu faire sa volenté, et
» depuis devint mesel : et la dame le guéri, quant
» ileutregehi son mefîait. » Publié chnsle Théâtre
du moyen âge, p. 365; accompagné ici d^un ser-
mon en prose.
28» F° 69. « Coment Ostes, roy d'Espaingne,
» perdi sa terre pour gagier contre Derengier qui
» le tray et li fist feux entendre de sa femme en
» la bonté de laquelle se fioit, et depuis l'en des-
» truit Ostes en champ de bataille. »
Ce jeu est fondé sur Texcellente légende de la
Violette ou Gerart de Nevers. Shakspeare Ta trai-
tée dans Cymbeline, et on la retrouve encore dans
le roman de la belle Jehanne, publié par M. Fran-
cisque Michel ainsi que le Roman de la violette.
Le miracle figure aussi dans le Théâtre du moyen
âge, p. 417 et suiv. Il est ici précédé d'un ser-
mon en prose.
29** F° 84. « Coment la fille du roy de Hongrie
» se copa la main por ce que son père la vouloit
» espouser, et un esturgon la garda .vu. ans en sa
» mulete. »
Miracle dont le sujet se retrouve dans le Roman
de la Mannekine , publié par M. Franc. Michel.
VI. 22
â38 roNùs
Voy. le miracle dans le Théâtre du moyen âge, l. 1,
p. 481.
30*» F° i03. « De S. Jehan le paule hermite qui,
» par temptacion d'ennemy, occist la fille d'un roy
w et la jetta en un puiz et depuis pour sa penance,
» la resuseita N. D. » Accompagné d'un sermon et
» de deux serventois. Inédit.
31» po |17. « De Berthe, femme du roy Pépin,
)) qui ly fu changée et puis la retrouva. » Précédé
d'un sermon et suivi de deux serventois. Inédit.
M. fr. Michel avoit promis de le publier: il a été
fait d'après le roman de Berle aus grans pies du
roi Adenés.
32" F" 439. « Du roi Thierry à qui sa mère fist
» entendant que Osanne, sa femme, avoit eu .m.
» chiens et elle avoit eu .m. fils; dont il la con-
» dempna à mort, et ceulx qui la dévoient punir
» la mirent en mer , et depuis trouva le roy ses
» enfans et âa femme. » Publié dans le Théâtre
du moyen âge, p. 55i et suiv.
33" FM57. « De Robert le diable, fils du duc
» de Normandie, » etc. Publié, en 4836, sous les
auspices de M. Edouard Frère , à Rouen , par
plusieurs membres de la Société des Antiquaires
de Normandie.
34" F* 173. « Un miracle dé N. D. et de Ste
» Bautheuch (Bathilde), femme du roy Glodoveus,
» qui, pour la rébellion dé ses deux enfans, leur
» fist cuire les jambes , dont depuis se revestirent
ANCIENS. 339
» et devinrent religieux. » Publié, en 1838, par
M. Éd. Frère, à la suite d'un Essai sur les Énervés
deJumiêges, par M. H. Langlois du Pontde Larches.
35" F" i92. « Cornent N, S. tesmoigna que un
» marchant qui avoit emprunsté argent d'un juif
» à paier à jour nommé , Tavoit bien et duement
» paie; combien que le juif lui renîast; et pour ce
» se fist le juif crestienner. » Inédit.
36" F" 204. « D'un marchant nommé Pierre le
» Changeur qui par lonc temp avoit vesqui de mau-
» vaise \ie; qui fu si malade que il cuidoit mou-
j» rir, et en sa maladie vit en avision les dyables
» qui le vouloient emporter, et N. D. l'en garenti
i à la prière d'un ange qui le gardoit, et depuis
» vint à santé, et fist tant de bien que il converti
» un Sarrasin.» Inédit,
370 po 221 ^ [)e Ijj fille (j'uj^ i^o^ qui ge pa,.{î
» d'avec son père pour ce qu'il la vouloît espouser,
9 et laissa habit de femme et se mainteint comme
» chevalier et fu soudoier de l'empereur de Con-
» stantinoble et depuis fu sa femme, » Inédit. Ac-
compagné d'un sermon en prose.
38" F" 246. « De S. Lorens que Dacien fist mo-
» rir et Phelippe l'empereur fist-il morir pour es-
» Ire emperière. » Inédit.
89» F" 262. « Cornent le roy Clovis se fist crês-
» tienner à la requeste de Clotilde sa femme, » etc.
Publié dans le Thédlre du moyen âge, t. I, p. 609
et suiv.
22.
340 FONDS
40" F° 280. « De S. Alexis qui laissa sa femme
» le jour qu'il l'ot espousé, pour aler estre povre
» par le païs, pour l'amour de Dieu, et garder sa
» virginité. Et depuis revint chiez son père, et là
» morut soubz un degré et ne le cognut-l'en devant
» qu'il fu mort. » Inédit.
Tel est le litre des quarante miracles dramati-
ques renfermés dans nos deux volumes. Onze seu-
lement ont été jusqu'à présent publiés ; quelques
autres ont été signalés à l'intérêt de tous les litté-
rateurs par M. Onésime Le Roy dans ses Eludes
sur les Mystères, et par M. Magnin dans son Cours
de lillérature dramatique. Il seroit à désirer que
les vingt-neuf miracles inédits fussent bientôt l'ob-
jet d'une publication et d'un travail approfondi.
Nous n'avons pas osé nous arrêter sur ce qu'ils
renferment d'intéressant et de curieux; nous au-
rions eu trop de peine à finir.
- N*» 7209.
830. ROMAN DE LA MORT D*HERCULES, EN VERS. —
FRAGMENT d'hISTOIRE ANCIENNE. — DISTIQUES DE
CATON, TRADUITS EN VERS PAR MACÉ DE TROYES.
— TRADUCTION ANONYME DE LA CONSOLATION DE
LA PHILOSOPHIE, EN PROSE. — HISTOIRE DE NO-
TRE SEIGNEUR, EN VERS. — ENSEIGNEMENS A
ALEXANDRE. — RÉSUMÉ d'hISTOIRE ANCIENNE.
ROMAN DE TROÏES, PAR BENOÎT DE SAINTE-MORE. —
ANCIENS. 341
HISTOIRE DE ROME JUSQu'a NUMA. — ROMAN DE
LANDOMATA , FILS d'hECTOR. — HISTOIRE DE PHI-
LIPPE ET d'aLEXAiNDRE-LE-GRAND.
Volume in-f° raediocii vélin de 290 feuillets à deux colonnes, vignet-
tes et initiales; xiv« siècle. Relié autrefois en veau sur bois, aujourd'hui
eu veau racine, à l'aigle de l'empire sur les plats, et au chiffre de Napo-
léon sur le dos.
Fontainebleau, nO 744. — Ane, n"» 870. — Sainte-Palaye, not., 569.
A la fin de ce volume qui paroît avoir été exé-
cuté en Italie , et sur le v"* de la dernière feuille
écrite, on lit avec peine et non sans incertitude :
« Hic liber est Johanely de Mudda poète doclissime
» parochise sancte Marie Podiensis. » Cela nous
donneroit à croire que Jean de Mudda avoit rem-
porté quelques prix dans les palinods du Puy en
Velay. — Quoi qu'il en soit, les petites initiales
sont d'un grand mérite, et révèlent un artiste ita-
lien du premier ordre.
I. ROMAN DE LA MORT d'hERCULES. (F** 1. )
La première initiale offre un portrait qui rap-
pelle les traits si connus de Dante. Le poème est
fait en l'honneur d'Hector de Troie, qui, à peine
âgé de vingt ans, auroit vengé la mort de son grand-
père Laomédon en tuant Hercule en champ clos.
Les lignes mal mesurées semblent révéler le travail
d'un traducteur fort pressé. Elles composent 2238
vers. Commencement :
iS>8 trovons por escripture
Que Hercules outre nature
Fil fiers , ardis sor touz et grans ,
Sage, ligiers et sorpuissans. . . .
II. FRAGMENT d'hISTOIRE ANCIENNE DEPUIS THÉSÉE
jusqu'à priam, en prose. (F" 42 v".)
Début : « Après ce que Thèbes fu destruite
» bien v. c. et Ix ans ains que Rome fust eommen-
» cée... »
m. distiques de CATON en vers FRANÇOIS, PAR
MACÉ DE TROIES. (F° 17.)
Commencement :
Ici comenza le romana
De don Chatou sages vallaïu.
Seignors , se vos pleist escouter
Romans qui bien fait à loer,
Oez les dis de cest livret ,
Ci est estrait de Catonet. , . .
L'auteur se nomme en finissant :
Macé de Troies qui se respouse
Seignor vos dit à la parclouse,
Sé il a parlé foiblement
En maint leus oscurement
Ne vos en merveillie mie ,
Car il a fait grant peratie
Por garentie de la matière ,
Que se change en mainte manière. . . .
Dans la description du msc. 7011 (tome IJÏ,
page 366) , j'ai mentionné cette traduction, comme
anonyme, en prenant le malheureux soin de la dis-
tinguer de celle de Macé de Troies. Il est bien vrai
qu'elle étoil anonyme dans le premier manuscrit;
ANCIENS. 34^
mais dans celui-ci, l'auteur, comme on voit, a eu
soin de se faire connoître, et de donner un démenti
à ma distinction : sauf les premiers vers qui diffè-
rent dans les deux leçons, et des additions consi-
dérables dans la seconde, c'est évidemment le même
ouvrage. Le texte latin accompagne ici la para-
phrase franco] se.
Remarquons en outre que le msc. 701 1 contient
d'abord la transcription d'un autre poème sur la
Bible, composé par un curé de Cenquoins, nommé
Macé de la Charité-sur-Loire. Il y auroit bien des
raisons de croire que ce Macé et l'auteur de la tra-
duction de Caton sont une même personne. Dans
ce cas, il ne faudroit pas s*en rapporter au texte
du n" 7209, dû à un copiste étranger, inintelli-
gent et inepte. Son vers
Macé de Troie qui se fespouse. . .
est évidemment défectueux , et peut-être avoit-il
dû lire :
Macé de Cenquoins se respouse
qui, du moins, auroit la mesure voulue. — Voy.
sur les Traductions de Caton ^ t. III, p. 366, et
t. Y, p. 10 et 11.
IV. « Incipit optimum documentum de regimine
» familiae. » (F« 25 v».) C'est l'épître latine de S.
Bernard « De bono et utili modo vivendi, » remar-
quée déjà dans le n** 7072 ^•^•. (Tome V, p. 63.)
V. « La com'plainte de la tribulation del m/m-
» ble phylosophc qi fu appelez Boeces, et de la con-
344 FONDS
» solation de la phylosophye quel confortoit en
» semblance d'une dame. »
Cette traduction, circonstance fort remarquable,
est l'ouvrage d'un Italien, on en trouve la preuve
dès le préambule : « L'umaine generacions et les
» gens de cist monde désirent moult naturalment
» à oïr noves choses, et à entendre noves maximes
» et novelles contes. . . Et por ce, ge considérant à ce,
» si ai pensé de doner novelle manière de conte à une
»> moût utiele escriture laquele estoit par lettres, et
» en latin... Et por ce l'ai-ge translaté en vulgar
» François, si come autrefois l'ai mis en vulgar la-
» tin. » Par ces derniers mots , il faut évidemment
entendre en iialien. Précisément dans la première
partie du XIY* siècle , nous voyons le Florentin
maistre Alberto délia Piagentina, traduire en italien
le livre « délia Consolazione Filosofica , » et nous
serions convaincu que c'est à lui que nous devons
également la traduction françoise, si le comte Gamba
qui nous apprend ce fait, n'ajoutoît d'après Anto-
nio Bency (Antolog. de Florence N54), que l'on
conserve dans la bibliothèque Laurenliane une
seconde traduction de Bocce , à peu près r.ussi an-
cienne. (Voy. Série di testi di linguaToscana, da
Bart. Gamba di Bassano, Yenezia, 1828, IN^^'iCi.)
Alberto délia Piagentina, dit encore M. Gamba,
étoit prisonnier à Venise quand il (it sa translation
italienne, en 1332.
Pour la traduction françoise de Boece, la première
ANCIENS. ' 345
en prose que nous ayons rencontrée, elle mérite l'at-
tention du philologue et du littérateur. C'est une imi-
tation bien plutôt qu'une traduction. Et, par exem-
ple, il n'y a rien de plus piquant que de comparer
l'original delà douzième prose qui termine le troi-
sième livre, avec la traduction en vers de l'abbé de
Cerisiers et l'arrangement en prose de notre Italien.
Boece y faisoit le récit de la fable d'Orphée;
mais tandis que le savant abbé a paraphrasé les
merveilles opérées par la lyre de l'amant d'Eury-
dice, notre vieil Italien n'a vu dans Olfeus qu'un
mari sottement désolé de la mort de sa femme ,
auquel un démon npparoît de nuit, sur la tombe
de celle qu'il regrette. Olfeus consent à le suivre
en enfer, pour voir un instant son objet , et les
diables de rire à gorge déployée. « Et quant il fu eu
» enfer, si comença par laens la risea si très grant
»> que jà ni estoit diable si brûlez, qui se peust te-
» nir de rire de la forsenée joie que fist Olfeus de
» sa moillier. Lors dist un de cil de l'enfer: nos
» poons fere le plus bel soûlas dou monde de cestui.
» Douons à Olfeus sa moillier en teil couvent qe il
» s'en aile coin lui, ne jà por paure ne por autre
V chose qe il voie ne qe il oie ne qe il santé, ne se
» doit volvre ne gardier arière vers l'enfer, jusqe
» tant qe il sera en sa maison... Et je lui cuit bien
» fere un si ysdos et spaventos soûlas après ses es-
» paules , que il ne se saura tenir de volvre soi et
» esgardier vers l'enfer. Et eusine porons véoir
34Ç FOND^
» risée de la tempeste et de la forsenneire que
>[il fera quant il perdra sa moiliier autre fois. A
» cist solas fère s'accordèrent tuitles autres de l'en-
> fer... A tiel couvent comme dit vos ai , venit 01-
» feus qui ne fesoit mie petite joie. Mais cil enemi qui
» bien le savoit fere lui fist une si ysdos et si spa-
» ventableygrons derrière, après ses espaules, que
» jà n'en fu Olfeus si seurs ne si joios que il ne
» obliast tantost la joie qe il faisoit, et sa moiliier
» ausinc. Et de la très grant paor qu'il oit, se volve
» arière à gardier al mortel espaviment que il sen-
» toit venir, et après ses espaules. Et ensinc por son
» gardier arières perdi encore sa moiliier. Et pois
» s'en vint et torna sor le monument , forsenant et
» braiant si fort come se le grant diable le tenist. »
On ne devine pas exactement de quelle nature
étoit le bruit imaginé par le diable : mais il est aisé
de voir que ces messieurs de là-bas avoient été fort
peu sensibles aux accords d' Olfeus , dont Ovide et
Virgile nous ont tant et si mélodieusement parlé.
Je recommande aux artistes les admirables ini-
tiales de Boece; ils v trouveront, je n'en doute pas,
quelque profit.
VI. « Geste est la ystoire de Nostre Seignor Jhu-
» Crist , et coment il souffri passion et torment et
» mort por sauvement de la humaine génération ,
» el por gieter les armes hors dou limbe d'enfer qui
» estoient en ténèbres. » F° 52, v*".
Ce poème est encore l'ouvrage d'un italien qui
ANCIENS. 347
possédoit assez bien la langue françoise, mais qui
n'avoit aucune idée de la mesure exigée par notre
prosodie. II mêle les vers alexandrins aux vers de
sept, huit ou dix syllabes, sans plus s'en préoccu-
per que nous ne faisons aujourd'hui le plus sou-
vent , en lisant en France les beaux vers du Dante
ou les satyres d'Arioste. C'est un fait bien remar-
quable que cette prétention des Italiens du XII1« et
du XIY*' siècle, d'écrire de la prose et des rimes
françoises. Commencement :
Celi qe sa qe tôt est nient
Se no à servir ou roi omnipotent ,
M'a fait garder en ma menwire;
Dont ai eslit toutes les ystoires ;
La plus veraie et la meillor
Ce est celle dou nostre Seignor. . .
Aisi com l'ai apris en la scriture
L'ai mis en romans tout à droiture.
Por la membrance d'une pucelle
Qi est moût franche, cortoise et belle ,
Ce est ma dame de cui hom sui. . . .
c'est-à-dire , la vierge Marie. Le poème a près de
seize cents vers.
Vil. « Enseignement à Alexandre, en prose. » F*'
6i. Ces enseignemcns diffèrent de ceux que l'on a
imprimés plusieurs fois au XVI^ siècle. C'est unnou
\ cl arrangement, en mauvais françois, des préceptes
renfermés dans les Dils des philosophes. Premiers
mots : « 0 (ils gloriousisme empereor, confirme toi
» Dieus en la voie de conoistre ks sentiers de ve-
» ritez et de vertus... »
Y 111. « Ici poïiei oïr de dous roiaumes dou monde
348 FONDS
» et des aages dou siècle, et des rois qui reignerent
» ça arieres. Et dont furent extrait la nouble lignée
» des rois de Troie et une partie des rois de Grèce
» et autres couses. » Premiers mots : « Dous rois fu-
» rent en terre principalement qui de autuce^ de
» force , de noblece et de seignorie ont sormontc
» tos les autres; et tos les autres rois et roiaumcs
» dou monde furent ausi corne apendanz decesdous.
» Et est la reigne des Assyriens premièrement et
j» pois celui as Romans. » F° 77. Ce rapide Compen-
dium embrasse l'histoire ancienne universelle, jus-
qu'à la mort de Catîlina.
IX. Le roman de Troies , par Benoit de Sainte-
More. F** 81 . (Voy. tom. I, p. 69, et tom. III, p. 49t2.)
X. Histoire de Rome, depuis Énée jusqu'à Numa
Pompilius, en prose. F^ 254. Premiers mois:
« Quant Troie fu destruite, quatre manières de gens
» s'empartirent, et vous dirai que il furent. »
XI. Roman de Landomata iih d'Hector, en prose.
F 267. Premiers mots: « En ceste partie dist le
» conte et la verais histoire le tesmoigne si com est
» trové en latin est il translaté au romanz, qe Hec-
» tor li pros et li vaillans fils Pi ians li rois de Troie
» puis sa mort avoit laissié un iils de sa feme Andro-
» mâcha que l'on appeloit Landomata. » Ce Lando-
mata est le plus vaillant guerrier du monde; il
conquiert tout l'Orient, auquel il donne de nou-
velles lois. Les derniers mots sont : « Et ainsi
» fenis la verais ystoire de Landomata iils le bon
ANCIENS. 349
» Hector de Troie. Ansi com fu trové an un arniaire
» an lalin (legramaire, ansi fu retrait an François
» por délit et por ciaus qi ne entendent la letre, et
» se délitent en romanz lire, amen. »
XII. Histoire de Philippe de Macédoine et de son
fds Alexandre , en prose. F° 269. Premiers mots :
« Ce ne \os dirai plus del roi Assuerus, ains vos di-
» rai de ciaus qui après lui régna en Perse... Après
» AssuerusrégnaArtaxercesquiestainsinsapellez...
» Cil destruit INeplalibum, le roi de Egipte... Cil
» Neptalibus sot moût del art de nigromance. » Le
roman embrasse toutes les aventures de la chanson
de geste de Lambert Le Court et autres.
IN" 7209 \
831. BOECE, CONSOLATION DE LA PHILOSOPHIE; TRA-
DUCTION DE REGNAUD DE LOUENS. — TESTAMENT DE
JEAN DE MEUN.
Volume in-4*> inediocri vélin de 84 feuillets à deux colonnes; deux
miniatures , vignettes et initiales ; commencement dn xv* siècle. Relié
en maroquin rouge aux armes de Colbert sur les plats et au chiffre de
J.-B. Colbert sur le dos.
Fonds Colbert, n» 2268.
Nous avons parlé de cette traduction de Regnaud
de Louens, tome V, p. 55 à 58. La leçon du msc.
7209' est nette et correcte; elle finit au f 5A.
IL F° 55. « Ci comence le testament maistre
» Jehan de Meun. » 3* exemplaire. Les deux autres
.^f>0 FONbS
soni renfermés dans les nisc. 6985 ^•*' (voy. toni.
III, p. 175) et 7072^'^. Le même scribe termine
les deux poèmes ainsi: « Explicit, expliciat, scriptor
ludere eat. » Bien du plaisir !
]N°7210.
832. LE PÈLEBINAGE DE LA VIE HIJMALNE, — DE l'a]\IE,
DE JÉStJS-CHRISTj PAR GUILLAUME DE DEGUIL-
LEVILLE. première RÉDACTION.
Volume in-40 raediocrî vélin de 246 feuillets à deux colonnes; char-
mantes miniatures, vignettes et initiales; xiv« siècle. Relié autrefois on
veau sur bois, aujourd'hui en maroquin rouge, aux armes de France sur
les plats, au chiffre de Louis XIV sur le dos.
Fontainebleau, n» 959. — Ane. catal., n<» 482. — Sainte-Palaye,
nol. 570.
Cet excellent manuscrit porte l'indication de
plusieurs propriétaires. V Sur la feuille de garde
collée à la reliure, on lit ces trois vers :
De chaste mari fu le gre. —
Riche et large dame fu. —
Dame fresche lui a gré.
Au dessous du premier vers une autre main
contemporaine a écrit : Marguerite de Feschel;
Ou Marguerite de la Flesche, ou bien encore
Marie de Chasielfergu. 2" A côté, on lit un se-
cond rébus : Rie bon heur a , ou Ri é hou heur
a, interprété au-dessous Jehan Bourré. 3" Sur
la seconde feuille de garde : « Au roy Loys J^/^. )>
ANCIENS. 351
C*est un aulogiaphe. i** Au bas de la dernirre
feuille de garde: De Leslang, 5° Enfin, le roi Char-
les Yllî, qui paroît avoir eu pour le poème de
Guillaume de Deguilleville une véritable prédilec-
tion, a fait remplir le champ d'une feuille de vé-
lin qui précède le texte, par la riche peinture des
armes de France entourées du cordon de Saint-Mî-
chel. Puis une grande frange reproduit alternati-
vement sur or et sur azur, la lettre S qu'il avoit
prise pour cœur de sa devise. Entre cette frangé
et Técu de France , on lit Karolus ùctavits. (Voy.
tome m, p. 239 et suiv.)
Le manuscrit a été exécuté en 1393 , comme
l*attestent ces trois lignes placées à la fm du Pèle-
rinage de Vante ^ f" 468 v" : « Explicit le peleri-
i> nage de l'ame. Tan .m. ccc. .iiii. xx. et xin,
» le penultime jour d'avril. »
Les ornemens de ce volume peuvent être mis
au nombre des plus beaux que renferment ou puis-
sent t*enfermer les anciens manuscrits. Ils portent
le cachet dés artistes dû règne de Cliârles V ou
Charles VI , et les médaillons sont entourés de la
frange tricolore, caractéristique de ces temps-là.
Mais le dessin est plus achevé, plus délicat, plus
savant que celui des miniatures du Ralional des di-
vins offices , n^^OSl, et même des Chroniques de
Saint-Denis , n" 8395. Nous n'avons pas à nous
préoccuper de la trilogie de Guillaume de Deguil-
leville, dont nous trouvons ici la première rédac-
352 FONDS
lion. Il nous suffira de dire que ce nouveau manu-
scrit justifie l'opinion que nous avions émise sur
les incorrections de la copie 6988. (Voy. t. III ,
p. 242.) Ici tous les vers sont réguliers et harmo-
nieux, c'est-à-dire tels que les avoit réellement
écrits le poète. — Portons notre attention sur les
enluminures du msc. 7210.
Le frontispice contient quatre médaillons :
V L'auteur en moine blanc, écrivant son poème.
2" L'auteur en robe noire , endormi sur son lit.
3° L'auteur en pèlerin , arrêté par un ange à la
porte de la céleste Jérusalem. 4° Saint Augustin
entouré de docteurs, sur les créneaux de la Cité
de Dieu , appelant les âmes , les nourrissant , les
apostolanf. Ces âmes sont autant de petites colom-
bes, suivant la forme qu'on leur donnoit généra-
lement au Moyen âge.
F° 2. Saint Augustin et saint Benoît, dans deux
médaillons, tiennent, le premier une échelle, le se-
second des cordes par lesquelles montent dans la
cité leurs amis et serviteurs. F" 3. Rencontre du
pèlerin et de la Grâce-Dieu, F** 7. Un évêque ton-
sureplusieurs personnes. F° 15. Costumes. F" 19.
Fustigation pieuse. F°21. Discussion de Sapience
et d'Aristote devant nature. F** 27. Costumes de
femmes, de pèlerins et de guerriers. F° 32. Che-
valier. F° 44. Beau dessin d'un malade nud. F° 62.
Figure des passions qui arrêtent le pèlerin. F° 74.
Les passions battent et navrent le pèlerin. F" 76.
ANCIENS. 363
Le pèlerin agenouillé devant la Vierge. F" 79. Le
pèlerin se lave dans un bain. F° 87. Vaisseau.
F^dA, La mort et le mourant.
Le Pèlerinage de l'ame commence au f* 95,
avec une excellente miniature à quatre médail-
lons ou compartimens, dans laquelle on ne sauroit
trop louer la finesse et le charme des têtes. Ce
genre de mérite, aussi grand dans les orneniens
qui suivent, révèle un autre artiste que celui des
feuillets précédens. F° 102. Figures d'anges. FM05.
Les anges et les démons devant le lit d'un malade.
F*" 133. Belles figures de Justice et de Virginité.
F° 137. Jésus crucifié; étude précieuse. F** 143.
Costume de chevalier. F° 152. Représentation d'un
jugement.
F° 169. Commencement du Pèlerinage de Jé-
sus-Christ. Très-belle miniature à quatre compar-
timens. F° 172. Miséricorde se plaignant au Saint-
Esprit. F° 174 et 175. La sainte Trinité. F^ 176.
Très-curieuse Salutation angélique. F"" 178. La
Vierge et un chevalier. F" 182 et 185. La Vierge
et l'Enfant dans le même lit. F° 198. Noces de
Cana. Tous les conviés ont sur la tête des cou-
ronnes de fleurs. F*" 220. Résurrection de Lazare.
Id. La Magdelaine. F° 227. Jésus, Judas, saint
Pierre et Malchus. F" 230 et 233. Calvaire. F°235.
Descente de croix. F° 236. Jésus au tombeau. Ad-
mirable. F" 243 et 244. Assomption et couronne-
ment de la Vierge.
VI. 23
364 i^oNiJS
Au ^ 245 r" : « Fine le pèlerinage Jesu-Crist,
» et commence l'oroison de cil qui le songa selon
» la manière dudit pèlerinage, » Celte oraison de
208 vers commence ainsi :
Doulz Jhesus fils de Dieu le père,
Bien est raison que or m'apere
Comment à toy je suy tenu. . . .
Puis enfin au bas du v" du P 246 : « Ci après com-
» mence un oroison de Notre Dame que celui qui
» escripst ce livre fist :
G très glorieuse Marie,
Vierge de Dieu mère et amie ,
Dame des ciels et de tous anges ,
Joie de tous sains et archanges ,
Nostre confort, nostre espérance,
Dame, faites-nous délivrance
En fin de maulx , si que puission
Cognoistre en réception
Au point de la mort vostre dis;
Eoyne puissant qui jadis
Vîntes Theofil vostre ami
Acquiter du huH ennemy.
Nous commendoBS, très-chière dame,
A vous nostre corps et nostre ame
Icy tant com sommes en vie.
Amen cfaascun de nous en die.
Si Ton réunit les initiales de ces quinze vers,
on trouve Oudin de Carvanay, et voici par consé-
quent un nouveau nom d'excellent calligraphe du
xiv*' siècle, en même temps auteur des plus beaux
ornemens de ce volume. C'est au même Oudin de
ANCIENS. 1^
Carvanay que nous devons la seconde partie du
beau manuscrit des Chroniques de Saint -Denis,
n'' 8395, commencé par Henry du Trévoux, et que
nous avons décrit avec soin à la fin d'une édition
des Grandes Chroniques de France. Mais alors
nous ignorions le nom de cet habile artiste.
^' 7210 ^
833. LE PELERINAGE DE LA VIE HUMAINE, DE l' AME
— PT DE JESUS-CHRÏST, PAR GUILLAUME DE DEGUIL-
LEVILLE. PREMIÈRE RÉDACTION.
Volume in-4<> magno vélin de 265 feuillets à deux colonnes, minia-
tures et initiales; xv^ siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de
France sur les plats et au semé de fleurs de lis sup le dos.
Fonds de Colbert, n» 3008.
Volume d'une écriture fort belle, due à la plume
de Gautier Le Lièvre, comme nous l'apprennent
ces derniers mots: « Gai ter us Leporis scripsjt,
• anno Dni IMA. »
Les ornemens se composent de médaillons
carrés d'un dessin savant , mais d'une exécu-
tion trop rapide. Ils sont ombrés à l'estompe
ou à l'encre de Chine, avec un emploi fort sobre
de rouge et de jaune. Pour les costumes, voyez
surtout les P7, 9, 31, 56. Au f 20, est uo c^*•
rieux Calvaire.
Le volume finit par l'oraison de Vacieur déjà
iTientionnée dans le volume précédent.
23.
356 FONDS
N" 7211.
834. LE PELERINAGE DE LA VIE HUMAINE, PAR GUIL-
LAUMEUrDE DEGUILLEVILLE. SECONDE RÉDACTION. —
ENSEIGNEMENS DE CHRISTINE DE PISAN.
Volume in-4oinagno vélin de lô8 feuillets à deux colonues; minia-
tures, vignettes et initiales; xv* siècle. Relié autrefois en veau sur bois;
aujourtl'liui en veau racine à l'aigle de l'empire sur les plats, au chiffre N
sur le dos.
Fontainebleau, n® 1707. — Ane. cat., n<» 7211. — Sainte Palaye,
not. 571.
On trouve à la fin du Pèlerinage, f 155,
les mentions suivantes, en trois écritures du
XV* siècle : 1° « Ce livre est à dame Jehanne
» de Cambray , femme mons. mess. Henry de
«Marie clilr, seigneur de Luzancy, consellier
» et maistre des requestes ordinal le de l'ostel du
» roy. — 2" Ne deffendés plus le nom de celle qui
» n'ayme — 3" Domat omnia virtus. »
Jeanne de Cambray mourut le 21 novembre 1474,
vingt ans avant son mari, el l'on voyoit encore
avant la révolution son épitaphe dans l'église des
Augustins de Paris. Elle étoit fille d'Adam de
Cambray, premier président du parlement de Pa-
ris. Son mari, Henry de Marie, seigneur de Yer-
cigny et Luzancy, fut successivement conseiller au
parlement de Paris en 1442, maître des requêtes
de l'hôtel en 1445, commissaire du roi auprès du
ANCIENS. 357
maire de La Rochelle en 1460, et enfin premier
président au parlement de Toulouse en 1466. Il
mourut à Paris en 1495.
La première miniature, assez curieuse, repré-
sente l'auteur dans un cabinet, écrivant son poème
sur un pupitre et devant un large bureau. J'ai né-
gligé de donner les premiers vers du second tra-
vail de Guillaume de Deguilleville en rendant
compte du msc. 6988* (tome IIÏ, p. 243). Les
voici :
Par maintes foiz il avient bien
Quant on a songié quelque rien,
Que on y pense à l'esveillier.
Mais s'il ne souvient au premier
De tout le songe, proprement,
Bien avient, se on y entent,
Qu'à plain api es il en souvient
Et à mémoire après revient.
Au lever, on est sommeilleux,
Et sont les sens si |)areceux
Que son songe point on n'entent
Se n'est en gros , sommairement ;
Mais quant on s'est bien avisé
Et on y a après pensé
Lors en souvient-il plus à plain:
Mais qu'on n'attende à l'endemain.
Car trop attendre le feroit
Oublier et n'en souviendroit.
Pour tant le dy , que une fois ,
L'an mil .ccc. x. par trois fois
Un songe vi aventureux,
Lequel ausi com sommeilleux
Escrips à mon esveillement.
En lui arrestant grosseraent,
Afin que je ne l'oubliasse ,
35§ FONDS
Et qnc après le corrigasse.
Et ce cuidai-je moult bien faire
Se je n'eusse eu contraire ;
Sans mon sceu et ma volenté
Tout mon escript me fut osté *
Par tout divulgué, et scet Dieu
Que je ne le tins pas à gieu :
Car à mccire et à oster
Et cohigier et ordonner
Y avoit moult, si com perçu
Après , quant bien esveiilié fu. . . .
Si que, songe, tu t'en iras
Par tous les lieux ou esté as. . . .
Et si soies loial message
De tout le mien pèlerinage ,
Disant à tous cornent m*avint
Passé à des ans vint et cinq ,
En l'abbaye de Chaalis,
Que fondée est de saint Loys.
Ainsi le poète donna la seconde rédaction de
son ouvrage en 1355, \ingt-cinq ans après la pu-
blication de la première. J'ai déjà remarqué que
Ton n'avoit imprimé que cette deuxième rédac-
tion.
Parmi les ornemens, on distinguera : fS. Cos-
tumes religieux. F" i. Costumes de pèlerin. F" 7.
Costumes d'évèque. FM 2. Costumes divers. FM 26.
Figure de d^me Conspiration. Le f'd27 prouve que
l'instrument que nous nommons vielle est bien le
même que celui du xiv« siècle , car on y voit un
homme
qui vielloit
D'une vielle avecq son chant ,
ANCIENS. 359
Et celte vielle est représentée dans la miniature,
— F° 132 \\ Édifice religieux.
Le Pèlerinage de la vie humaine terminé avec le
r 105 , est suivi des « Enseignemens demoiselle
» Christine. » (F° 156.)
Filz , je n'ay mie grant trésor , etc.
Cette pièce n*est pas complète, il n'en reste que
103 vers et demi ; les autres qui occupoient une der-
nière feuille ont été enlevés. (Voy. notre tome III,
f 175.)
83o. LA CITÉ DES DAMES, PAR CHRISTINE DE PISAiN.
LE LIVRE DES CENT BALLADES PAR JEAN DE WER-
CHIN, PHILIPPE d' ARTOIS, JEAN BOUCICAUT ET JEAN
DE CRESEQUES. SUIVI DE ONZE AUTRES BALLADES.
Volume in-4« mediocii papier de 131 feuillets à lignes longues , écri-
ture cursive; xv^ siècle. Couvert en carton marbré.
Fonds Colbert, n" 3357.
La table du premier livre occupe le f" 1 . Le f" 2
commence par cette rubrique : « Cy commence le
» livre de la Cité des Dames, duquel le premier
» chappitre parle pour quoy et par quel mouve-
» ment ledit livre fut fait. »
L'ouvrage n'a pas été achevé. Le copiste n'a
paà transcrit les dix derniers chapitres de la der-
nière partie.
360 FONDS
Les poésies qui suivent sont d'une autre main
plus nette et plus élégante.
II. — LES CENT BALLADES. (F° 84 . )
Ce titre , d'ailleurs fort convenable puisque le
texte que j'ai sous les yeux, privé de deux feuil-
lets, contient encore les quatre-vingt-quinze
premières et la dernière de ces ballades, m'a
été fourni par un manuscrit que l'illustre ma-
dame Tastu avoit entre les mains, il y a quelques
années et qui appartenoit alors à M. Hachon. A la
fin du poème , on lisoit : « Cy finissent les Cent
Ballades, et après s'ensuivent les responses; et
» premièrement Regnault de Trie, » etc.
Il en existe à la Bibliothèque du roi un second
exemplaire sur vélin , plus complet, plus beau et
plus ancien peut-être, sous le n'^ 7999 ; il ne porte
pas de titre, mais dans les miniatures le poète est
représenté en homme de qualité.
Voici le texte de la première ballade ;
Une fois pieça chevauchoye
Entre Pons de Scé et Angiers;
Ainsi qu'en chevauchant pensoye ,
Vint près de moy ung chevaliers :
A quoy pensés vous, amys chiers?
Je lui dis que je ne savoye :
Lors me parla trop volentiers ,
Pour ce qu'il vit que jeune estoye.
Amis, vostre cuer est en voye
Amoureuse , et voz desiriers ;
S'avés droit , car je ne saroye
ANCIENS. 361
Deviser ung plus doulx mestiers.
Aussi amours en ses dangiers
Me mist, quant votre éage avoye ,
Et me fut doulx es fais premiers.
Pour ce qu'il vit que jeune estoye.
Lors entra en mon cuer la joye
Qui y fut puis, dix ans entiers:
Car amours que si chier tenoye
Me fist de ses biens personniers ;
Et me fut vrays et droituriers,
Car il sceut que loyaux seroye.
Si m'en fist ses dons plus pleniers,
Pour ce qu'il vit que jeune estoye.
Ce chevalier jusqu'à la cinquantième ballade
donne au jouvencel d'excellens conseils sur les
moyens de servir courtoisement le dieu d'amour,
et d'acquérir le renom de bon et lo^al seigneur. A
partir de là, succèdent les conseils d'une dame,
dans un sens contraire. Elle engage le jeune hom-
meà tromper toutes les femme,s et à ne jamais aimer
d'un amour exclusif. Grand sujet d'hésitation : le
poète, d'après l'avis même de la dernière conseil-
leuse, propose à tous les jeunes amoureux la ques-
tion qu'on lui a transmise: et pour juger les opi-
nions diverses en dernier ressort, ou plutôt
pour donner une forme plus élégante aux conseils
qu'il a reçus, il invoque le secours du comte d'Eu,
de Bouciquaut et du sire de Creseques. C'est devant
ces quatre arbitres que viennent débiter chacun
une ballade, Regnault de Trie, Chambrillac, le duc
d'Orléans, Lyonet de Coismes, Jacquet d'Orléans,
Tignonville, le duc de Berry, Jean de Mailly, Ivry,
362 FONDS
François d' Aiibiscourt , monseigneur de La Tri-
mouille, Bucy et le bâtard de Coucy. Cette dernière
pièce ne se trouve que dans le manuscrit de
M, Hachon. Les ballades de monseigneur de la Tri-
mouille et de Bucy manquent également dans le
volume que nous avons sous les yeux.
Maintenant à quel temps remontent toutes ces
ballades? quel est surtout l'auteur de l'ouvrage
principal ? — Pour la date, nous l'entrevoyons dans
la mention faite des quatre juges, le comte d'Eu,
le Sénéchal , Bouciquaut et Creseques. Ce comte
d'Eu est désigné, d'une façon plus claire qu'elle
n'est poétique, dans les premiers vers de la ballade
de Tignonville, f 130.
Phlippe d'Artois, senescal, Bousciquault ,
Et Creseques qui loyaument amez. . . .
Philippe d'Artois, fils de Jean d'Artois comte
d'Eu, succéda à son père, mort le 6 avril 1386, et
mourut lui-même en 1397. On ne peut donc reculer
au delà de cette année la date des Cent Ballades^
il faut même les reporter à une époque antérieure,
si Yoti remarque que Philippe d'Artois subit en
Orient, vers 139|S, des revers qui ne lui auroient
guère permis de rappeler plus tard l'opportunité
des voyages d'Orient, comme il fait dans le treizième
ballade :
Après t'en va en Surie
Par navie,
Au sépulcre où Dieu fu mis. . .
ANCIENS. 363
Mais avant de rien décider sur ces quatre auteurs,
voyons les noms de ceux qui répondirent à leur
invitation. Nous reconnoissons d'abord deux per-
sonnages, vieux à cette époque, c'est à savoir : Re-
gnault de Trie^ le dernier de ce beau nom qu*ait
mentionné le père Anselme (t. vi, p. 666). Il étoit
seigneur de Maisières, vivoit en 1383, et étoit mort
certainement en 1408. — Jean de Chambrillaûj
chevalier, chambellan du roi, sénéchal de Péri-
gord et le premier qui ait été revêtu de la charge
de général des galères. On trouve des actes de lui
aux années 1400, 1403, 1404, 1408 et 1410. Vien-
nent ensuite le duc d'Orléans, c'est-à-dire Louis
de France duc d'Orléans , le mari de Valentine.
M. Aimé Champollion a publié sa ballade à la
page 414 d'une édition des poésies de Charles duc
d'Orléans. Mais il a commis à cette occasion quel-
ques inexactitudes que, j'en suis sûr, il ne me
saura pas mauvais gré de relever. 1^ Il intitule cette
ballade : Fragments d'un Jeu Parti. Il n'y a pas de
jeu parti dans le livre des Cent Ballades^ ni dans les
douze ou quinze pièces qui suivent. 2« Dans V Epi-
logue de cette édition, servant de Réponse à une cri-
tique littéraire, M. Champollion s'exprime ainsi:
« M. G. a omis un jeu parti composé par le prince
» dans sa jeunesse, en compagnie de Tignonville,
» officier de sa maison, Jean, duc de Berry, Jean
» de Mailly, Chambrillac, Lyonnetde Coisinet, etc.,
» ete., el qui compte plus de 400 vers. L'élégance
364 FUM)S
» de cette pièce ne la recommande pas moins que
» les noms des auteurs qui y ont pris part. » Il faut
louer M. Champollion d'avoir reconnu l'élégance
de cette pièce; tout en regrettant que lui-même
n'ait pas jugé à propos d'en publier plus d'une
trentaine de vers.
3"* M. Champollion, dans la noticesurCharlesd'Or-
léans, page XXXVII, avoit encore signalé le « frag-
» ment d'un Jeu Parti, ouvrage de Charles d'Or-
» léans, du duc de Berry, de Lyonnet de Coisinel,
» etc. » « CommeleducJeande Berry mourutenl'an-
» née 1415, on doit voir dans cette pièce (ajou toit il)
» l'une des productions de la plus grande jeunesse
» de ce prince.... » Mais si M. Champollion s'étoit
souvenu que Philippe d'Artois un de ceux au-
quel s'adressoit encore l'auteur de la ballade ,
étoit mort dès 1397, il auroit conclu de ce rap-
prochement de dates que la ballade n'étoit pas de
la jeunesse du fils, mais de l'âge mûr du père. Le
premier couplet seul prouveroit que l'auteur n'étoit
plus un enfant :
Il est bien vray que j'ay servi
De cuer, de cors très-loiaument,
Une dame que j'aime si ;
Plus n'en dirai quant à présent. ...
Pour continuer la liste des baladeurs^ nous di-
rons que Lionnet de Coismes (et non pas Coisinet)
appartenoit à une grande famille, alliée plus tard
à la maison de France, — Jacquet d'Orléans nous
ANcrFNs. 365
est inconnu. — Tignonvilie est le fameux Guil-
laume , prévôt de Paris , plus tard auteur de la tra-
duction du Livre d3S Philosophes (voy. notre
tome V, p. 1 à 9). Sa ballade, d'ailleurs très-bien
faite, n'a pas été inutile à nos recherches. Il y
fait parler le dieu d'amour :
Phlippe d'Artois (1) , Senescal , Bonsciquault .
Et Creseques qui loiaument amez ,
Et endurés par lui maint dur assault ,
Pour ce qu'à une seulement vous tenez,
Je suis Amours qui vous commande et prie
Qu'ainsi faictes tant que serés en vie.
Et vous gardés des autres ensuir
Qui d'uis en uis truandent par la ville ,
Car mieux se vault à loyaulté tenir.
Yvry s'i tient, aussi fait Tignonvilie.
Qui par tout aime de nulle ne luy ch iult,
Et faut qu'il soit menteurs desmesurés
Et parjurés ; or regardés que vault
Cil qui de tels manteaux est afublés.
On le devroit appeler Fol-s'ifie :
Ceux qui ce font, je les escommenie ,
Et pour les faire d'envie parmourir
Ainsi que gent désordonée et vile,
Vueil aux loyaux tous mes biens départir.
Yvrj s'i tient , aussi fait Tignonvilie.
De par folour, Chambrillac et Regnault,
De Trie sont contre vous allez ,
Ce fait viellesse qui pieça les assault
Et qui d'amours les a si rebutez
Que par tons lieux veullent avoir amie;
(1) Peut-être Tignonvilie avoit-il écrit P/iJ/zp^îe d'^'w, ce qui ne cho»
queroit pas la mesure.
366 roNDs
Pour ce leur donne la guignarde (1) jolie ^
Aussi veult-elc à clia»cun secourir.
Je n'en sçay point qui inieulx leur soit habile;
Mais aux autres feray mes biens sentir.
Yviy s'i tient, aussi fait Tignonville.
Le duc de Berry est certainement Jean, frère de
Charles V, qui étoit déjà très-vieux quand il ré-
pondit à l'appel des auteurs du Livre des Cent Bal-
lades, Voici le premier couplet, f" 130 v* :
Puisqu*à Amours suis si gros eschap[)és ,
Que moult petit me pevent secourir ,
Parle qui veult , je suis reconforté ,
S'aucuQ vouloit pour ce de moy mesdire.
Mais du débat mon opinion dire
Vueil à tous ceulx qui la vouldront oyr.
L'un de vous dit, on doit son bien quérir
Au premier prest, l'autre dit du contraire;
Mais mon avis, qui s'i vouidra tenir,
On peut l'un dire et l'autre doit-on faire.
Jean de Mailly, mentionné par le père Anselme
(t. VIII, p. 649), étoit chevalier, seigneur d' Auvilliers
et de Catheu; il avoit épousé, vers d380, Isabelle
de Ligne , et sa postérité directe s'est continuée
jusque dans le xvir siècle. — - Charles, baron d' Yvry,
seigneur d'Oisery, chevalier, conseiller et chambel-
lan du roi, étoit déjà célèbre en 1400. 11 fut plus
tard, en 1412, ordonné maître et réformateur des
eaux et forêts, et mourut en 1421. — Pour François
(1) La femme folle de son corps ; allusion au refrain de la ballade de
Reguauldde Trie, f» l3l v" :
Je me tendray à la guignarde.
ÀwciENé. 36^
à' Àiihiscoufl ou d'Aubiscliecourl, il étoît chevalier,
seigneur de Yille-Oiseau et chambellan du duc de
Bourbon. En 1401, il épousa Jeanne Flotte et mou-
rut sans enfans (voy. le p. Anselme, t. vi, p. 277).
Le manuscrit que nous examinons n'a conservé que
les deux premiers vers de la ballade de François
d'Aubiscourt :
J*ay bien oy le plaisir et la joie
Qu'on peut avoir pour une seulle funer, . . .
Maintenant, pour justifier complètement le titre
que nous avons adopté de Livre des Cent Balla-
des^ nous remarquons que dans la quatre-vingt-
dix-neuvième, le jeune amoureux, auquel sont
adressés les conseils renfermés dans les ballades
précédentes nous dit :
£t despuis (1)
Enquestay de ceste affaire
Au conapte d'Eu que je truis
Près et duis
A toute loyauté faire. . . .
Puis volz Bouciquaut attraire
Pour parfaire,
Et Creseques raconduis. . . .
Par nous fu ce livre estruis.
(Msc. 7999, fel.)
Mais enfin quel étoit le nom de celui qui s'ex-
primoit ainsi ? Car ils étoient bien quatre juges ,
comme on le voit par les premiers vers de la bal-
lade de Regnault de Trie :
(1) Ces endroits ont été enlevés âao« le msc. 7211 ^'
368 FONDS
Je vous niercie doucement
Entre vous quatre compagnons,
Quant il vous plaist aucunement
Oïr de mes opinions ,
Sur les debas que beaux et bons
Mist en termes le bon Hustin (i;,
Qui tant ama; mais en la fin
Se vy pour amours si destrois
Que visages pales et frois
Portoit , par tristesse musarde :
P(;ur ce vous di qu'à ceste fois
Je me tiendray à la guignarde.
Ce quatrième arbitre, en même temps auteur
principal du livre entier, étoit Jean de Werchin, Sé-
néchal de Hainaut, vanté à plusieurs reprises par
Christine de Pisan pour sa bravoure , sa galan-
terie et sa loyauté chevaleresque (2). Ces renseigne-
mens justifient d'ailleurs et complètent un passage
précieux de la Chronique du maréchal de Bouci-
quaut, que l'on avoit jusqu'à présent ou né-
gligé de rappeler , ou mal interprété. C'est le
début du chapitre IX du premier livre : « Le gra-
» cieux jouvencel Bouciquaut, si comme nous avons
» touchié, jà commençoit à sentir naturellement et
» par gentillesse de cuer, de qui amours vient et
»sourt, la pointure amoureuse que doulz regart
(1) Hustin de Vermeilles , déjà signalé dans les poésies de Christine
de Pisan. Voy. notre lome V, p. 165. C'éloit lui, sans doute, qui avoit
donné les meilleurs conseils à notre jeune amoureux , dans les cinquante
premières ballades.
(2) Voy. notre tome V, p. 159, 166 et 171.
ANCIENS. 369
» le soultil archer, procure et envoyé es gentilz
«courages (1). Si print à devenir joyeux, jolis,
» chantant et gracieux plus que onques mais ; et
f> si print à faire balades, rondeaux, \irelais, lays
» et complaintes d'amoureux sentiment, desquelles
» choses faire gayement et doulcement amours le
» fist en peu d'heures si bon maistre, que nul ne
» l'en passoit; si comme il appert par le Livre
» des Cent Ballades^ duquel faire lui et le Sene-
» chai d'Eu furent compaignons en voyage d'outre-
» mer. » (Msc. unique de la Bibl. roy. Suppl.
franc., n° 178".)
Dans ce passage, je soupçonne une omission
de copiste ou une méprise du biographe. J'ac-
cuserois plutôt le copiste qui auroit dû écrire :
« Duquel faire lui, Creseques, le Senechal et mon-
» seigneur le comte d'Eu furent compaignons. » Il
seroit néanmoins possible que l'auteur de la Vie de
Bouciquaut, écrivant sans la participation du ma-
réchal, eût uniquement fondé cette opinion sur le
premier vers mal entendu de la ballade de Regnault
de Trie. Mais jamais Philippe d'Artois, comte d'Eu,
n'eut le titre de sénéchal, qui ne pouvoit convenir à
son rang de prince des fleurs de lis. Il n'appartenoit
pas davantage à Bouciquaut, et comme nous avons
reconnu que les auteurs du Livre des Cent Balla-
(1) Cette phrase charmante a été omise dans toutes les éditions im-
primées. (Voy. la Nouvelle Collection des mémoires, par MM. Michaud
et Poujoulat, t. JI, p. 221.;
vi. 24 '
3')'0 PONDS
des éloient au nombre de quatre, nous sommes ri-
goureuseinentobligés de rendre à Jean de Werchin,
nommé simplement \e Senechal dsnih les écrits poé-
tiques du temps, l'honneur d'avoir été le principal
de ces quatre poètes. Dans la notice sur Bouci-
quaut, placée en tète du livre de ses faits, édition
de MM. Michaud et Poujoulat, on a remarqué cette
mention du Livre des Cent Ballades; mais on s'est
trompé quand on a conjecturé que ces poésies « ra-
» cQPtoient les tristes aventures du comte d'Eu et
» 4^ J^ouçiquaut , et les misères de leur captivité
» chez les Sarrasins. » On ne trouve rien de pareil
dans cet ouvrage.
C'est par suite d'une giutre méprise que l'auteur
de la même notice attribue à notre Bouciquaut un
rondeau que M. Guichard a publié dans son édition
des Poésies de Charles d'Orléans, et qui ne peut
appartenir qu'à l'un des enfans du célèbre gouver-
neur de Gênes. }^n effet, dans ce rondeau l'auteur
s'adresse à Charles d'Orléans quand il étoit courbé
sous le poids des îJ^nnées. La réponse de Charles
d'Orléans ne laisse sur ce point aucun doute :
Ce n'est pas par ypocrisie
Ne je ne suis point apostat ;
Pourtant, se change mon estât
Es deneniers jours de ma vie,
J'ai gardé , ou temps de jeunesse
L'observance des amoureux ,
Onr^'en a bouté hors vieillesse...
Quand mourut le maréchal de Bouciquaut en
ANCIEN, s. 371
1421 , le duc tV Orléans n'a voit encore que trente
ans. Ce n'est donc pas à ce vieux guerrier qu'il pou-
Yoit présenter de pareilles excuses.
1N« 72il .
836. LE PELERINAGE DE LA VIE HUMAINE, PAR GUIL-
LAUME DE DEGUILLEVILLE. PREMIÈRE RÉDACTION. —
Paraphrase Mine du Credo, du Paler et de l'Ave.
Volume in-4o magno de 96 feuillets vélin à deux colonnes; fin du
X1T8 siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats ,
à \Si, fleur de lis sur le dos.
Fonds deColbert, n' 1836.
Copie rapidement faite e\ remplie de surcharges.
Les feuillets 68 à 81 ayant été enlevés, ont été rem-
placés par autant de feuillets en papier, correcte-
ment écrits au xv^ siècle. L'ouvrage de Guillaume
finit au f* 89 avec cette note : « Explicit iste liber
» nuncupatus liber Peregrini quem composuit do-
» minus Guillaume de Deguilleville, condam reli-
» giosus ecc. be Mode Charlis, ordinis Cisterciensis.
» Anima ejus, per misericordiam Dei sine iipe re-
» quiescat in pace. Amen. »
A la suite sont les trois paragraphes du Credo,
du Paler Qi àeVAve^ en douzains latins octosylla-
biques. Le copiste de tout le volume s'est nammé
au dernier feuillet : « Explicit le premier livre qui
» est appelé la vie humaine, llerlanl. » Enlin parmi
2û.
372 FONDS
les lignes écrites au kisardsur le verso de la même
dernière feuille on remarque : « Iste liber est béate
» Marie de Noa, Cisterciensis ordinis, Ebroicensis
» diocesis. »
IN» 72d2.
837 . LE PELERINAGE DE LA VIE HUMAINE ; — DE l'aME ;
— DE JÉSUS-CHRIST, PAR GUILLAUME DE DEGUILLE-
VILLE. PREMIÈRE RÉDACTION.
Volume in-f» parvode2l5 feuillets à deux colonnes, miniatures, vi-
gnettes et initiales; commencement du xv« siècle. Relié en maroquin
rouge aux armes de Béthune sur les plats et au chiffre de Philippe de
Béthuiie sur le dos.
Ane. Biblioth. de Béthune , Romans et vers , n» 1 . (Sainte-Palaye ,
not. 572.)
Cet exemplaire est d'un grand prix à cause des
miniatures en façon de camaïeu qui sont du style
le plus remarquable. Les têtes sont dessinées avec
beaucoup de soin, leur expression est gracieuse, et
souvent la composition des sujets semble indiquer
les écoles flamandes des xvii** et xviii^ siècles. Je ne
crois pas que les ornemens soient, à partir du f" 146,
de la même main que les autres. Remarquez f° 4 ; le
Professeur dans sa chaire; costumes : f""" 2, 3, i6, 89,
129. Pèlerin: 19. Coiffure de femmes : î"' 21, 182
L'Orgueil : f« 30. L'Envie : f° 40. La Colère : f" 44.
La Gloutonnerie : f 54. La Luxure : f" 55. La Yierge
et l'enfant Jésus : f« 58. Vieillesse et maladie, mes-
ANCIENS. 373
sages de la Mort : f° 71. La Mort : f° 73. Séparation
de l'âme : f» 75. Le Chevalier: f° 129. Jésus et Ma-
rie en voyage : f" 156. Adoration des Mages : f* 161.
Descente de croix : f 204.
N« 7213.
838. LE PELERINAGE DE LA VIE HUMAINE ET DE L*AME,
PAR GUILLAUME DE DEGUILLEVILLE. SECONDE RÉDAC-
TION.
Volume in-fo parvo de 220 feuillels à deux colonnes , miniatures, vi-
gnettes et initiales; commencement du x\« siècle. Relié en maroquin
rouge aux armes de France sur les plats, à la fleur de lis sur le dos.
Fontainebleau, n» 659.— Ane cat., n» 772. — Sainte-Palaye , not. 573.
Ce volume avoit appartenu à Jean , duc de
Berry , frère de Charles V. 11 est mentionné dans
l'inventaire que conserve la bibliothèque de
Sainte - Geneviève , et M. Barrois a cité dans
sa Librairie prolypographique , sous le n° 560 :
« Un livre du pèlerinage du corps et de l'ame. Prisé
» 40 livres tournois. » En effet les premiers mots
en rubrique de notre volume sont : « Ci commence
» le rommant du pèlerinage du corps et de l'ame.
» Appelé le pèlerin. » Et sur la feuille de garde de
la fin : « Ce livre est au duc de Berry, Jehan.»
Autographe.
L'écriture de ce manuscrit est fort belle et les
miniatures ne semblent pas à dédaigner. Les fonds
sont en général d'or, d'azur et de vermillon. Lesfigu-
374 t^o.'^ôs
rcs sont en façon de camaïeu , d'un dessin sou-
vent très-distingue. Voyez f'' 3, Feiîirtie couchée.
F^ 5, 9, 14^ 25, 147, 155^ Costumes. F^ 7, Évôqiife.
F« 79, Scène de trahison. F-^^ 172 à 490, Ta-
bleaux de l'Enfer et des supplices.
Les derniers mots sont en rubrique : « Ci fmist
)) resveillement du Pèlerin. »
N° 7214.
839. POÉSIES DE JEHAN FROISSART.
Volume in-f" mediocri vélin de 218 feuillets paginés au crayon ; à
deux colonnes, initiales et vignettes; fin du xi\^ siècle. Relié en veau
racine j au chiffre de Louis XVI H sur le dos.
Fontainebleau, 57 G.— Ane. cat., n*» 457.
Volume d'une excellente exécution , et sans doute
un de ceux que Froissard faisoit écrire pour en-
voyer en présent à quelque grand seigneur, dans
l'espérance d'un remercîment convenable. Le verso
du premier feuillet, contenant la table des pièces de
vers, commence ainsi : « A savoir est que dedans
» ce livre sont contenu plousours trettiés amoUreus
» et de moralité lesquels ont esté fais, ditté, trettié et
» ordonné par vénérable et discrète personne sire
» Jehan Froissart prestre, en ce temps thresorier et
» chanonne de Cimay et de Lille en Herbes, à l'ayde
» de Dieu et d'amours et de soii sentement, et à la
» requeste et à la cx)ntemplation et plaisance de
» pluisours hauts et nobles seigneurs et de plui*
ANCIENS. 375
» soins nobïos et vaillans dames; et est ou fit de
)> nation de la conté de Heynau et de la ville de
» Yalencienes. Et vous enseignera celte table par
» ordonnance lesdis trettiés et dittiés si com il sont
» mis. ».
Les ai ticles principaux indiqués dans la table
sont au nombre de dix-huit. Sept ont été déjà
imprimés dans le volume intitulé : Poésies de
J. Froissart extraites de deux manuscrits de ta IH-
hliothèque du roi^ et publiées pour la première fois
par J, A. Buchon. Paris, i829. 1 vol. in-8°. Cette
édition est précédée des recherches de La Curne de
Sainte-Palaye sur Froissart, qui avoient déjà paru
dans le tome X des Mémoires de V Académie des
Inscriptions. D'abord, M. Buchon se proposoit de
compléter ces recherches et d'examiner en particu-
lier le caractère des poésies de Jean Froissard. Mais
les exigences du libraire le contiaignirent à re-
noncer à l'impression de ces précieux travaux. Les
morceaux poétiques, compris dans un seul volume^
parurent doncsansqu'uneseule note indiquât l'exis-
tence des autres pièces et les motifs qui avoient di-
rigé les préférences de l'éditeur. Voici le titre des
morceaux imprimés: Leorlogeamoureus. — Ledit-
tié de la fleur de la Margherite. — Le débat du cheval
et du lévrier. — Le trettié de l'épi nette amoureuse.
— Le joli buisson de Jonesse. — Le dit don Flo-
rin. — La plaidoirie de la Rose et de la Violette*
Il faut y joindre la ballade de la Marguerite que
376 FONDS
M. Buchon a choisie dans le Paradis d'amour.
Toutes les pièces de notre manuscrit sont intéres-
santes. Elles révèlent dans Froissart un vrai senti-
ment poéti({ue allié à la justesse et à la vivacité des
pensées. 11 excelle surtout dans le récit; mais quand
il veutimiter le st} le de versification alors le plus en
vogue, il devient niais et affecté. Quoi qu'il en soit,
nous pensons que la plu part des pièces inédites méri-
leroient d'être publiées et accompagnées d'un travail
sérieux, tout autant que les poésies de Charles d'Or-
léans, d'Euslache Deschamps et d'Alain Ghartier.
La première se nomme le Paradis d'amour. Elle
commence par les vers :
Je sui de moi en grant merveille
Cornent je vifs , quant tant je veille. . .
Froissart, dans un songe, s'entretient avec Pte-
sance et Espérance, qui le ramènent aux pieds de
sa maîtresse, et lui apprennent l'art de faire des
complaintes, des lais, des virelais et des ballades
sous l'inspiration de l'amour.
2° « Un trettié de moralité qui s'appelle le Temple
» d'amour. » F 14 \\
Je cuide et croy et s'est mes dis
Ensi l'ai-je véu. tondis. ...
C'est encore le rêve d'un voyage fait par un
jeune varlet vers le séjour d'honneur. On y trouve
la règle de conduite de tout gentilhomme dési-
reux de la véritable gloire. Deux personnages pres-
que contemporains, cités par Froissart comme des
ANCIENS. 377
modèles à suivre, sont un comte de Soissons non
nommé, et le roi de Bohême, Cbarles-l' Aveugle,
mort à Crécy.
3° « Un trettié amoureus à la loenge dou joli mois
» de may. •> F*' 22 :
Pensons à l'amourouse vie
Dont tout ciier doit avoir envie
Dou poursievir. . . .
C'est un cadre pour des ballades, virelais et chants
royaux en l'honneur des dames.
A"" « Le dit dou bleu Chevalier. » F" 37 :
On cerche bien ce qu'on ne pot trouver .
Si troeve-len souvent sans demander. . . .
C'est une prière faite dans l'intention de favori-
ser les amours d'un chevalier anonyme, qui vou-
loit faire parvenir à sa dame l'expression délicate
de ses senti m en s.
5° « Un tretlié amoureus qui s'appelle la Prison
t> amoureuse. » F° 74.
Le phylosophe nous aprent
£n un capitle où il reprent. . . .
Cette pièce est plus importante que les précé-
dentes; et c'est peut-être la première de toutes
celles que les poètes espagnols, italiens et françois
composèrent sous le même titre. Dès le commen-
cement, un éloge senti du bon Charles, roi de Bo-
hême, ajoute encore aux renseignemens que nous
devions déjà à Froissart l'historien.
Le bon roi que je nomme ci.
C'est cils qui remest à Creci ,
o7S j-ONbs
Qui tant fil largos et courtois
Que de Pruscc jusqu'en Artois,
Non, jusques en Constantinoble
N'i ot plus large ne pins noble.
Et sa larghece li valli.
Jà fu un temps qu'on l'assalli
Pour guerroier à tous costés ;
Mes il se trouva acostés
Au besoing de ses bons amis
A qui donné, non pas proumis
il âvoit, et fait ses beaux dons.
Meris l'en fu li gueredons;
Car là obtint à haulte honnour
Contre ses ennemis le jour.
Dont il dist en plain concitoire
A son conseil : aies mémoire,
Quant mes larghece me blasmés ,
Et pour trop larglie me clamés ,
Tout l'avoir qui est dftdehs Bruges
Repus en coffres et en liuges.
Ne m'éust valu une pomme
Se n'eussent esté cil liome. . . .
Diex li fiice traie merci !
Vaillamment remeslà Creci.
Car ens ou plus foitde l'estour,
L'espée au poing, les siens autour,
Ala ses ennemis combatre ,
Et li ens es plus drus cmbatre ;
Là li monstrèrent grant service
Les siens dont ne lurent pas nice;
Car afin qu'il he le perdissent
Et qu'avec lui il se tenisscnt,
Il s'allièrent tout à li,
Et l'un à l'autre. En cel alli
Fuient trouvé en bon arroi ,
Mort et navré daîez le roi.
Voilà de précieux et nouveaux détails sur la ba-
taille de Crécy , qui rappellent quelque chose de ceux
de Waterloo. Froissart décrit ensuite, f° t6, d'une
façon neuve et agréable les divertissetnens dé là
bonne compagnie; liés dartsë^ aux castagnettes, les
caroles ou rondes des chansons. Puis, h 77, il re-
présente avec de nouvelles couleurs les plaisirs de
la cour de Savoife eh 4388, quand Lions ou Lionel,
fils dil ï-oi d'Âhgletert'è , y fut reçu par le comte
Ainédée. Un inconnu, qtii prend le hom de tlose,
écrit à Froissart une lettre en {)rose pour lui de*
mander des conseils d'amolir. Le poète lui répond
et s'excusie de n'avoir pas encore choisi de nom pour
leur correspondance. Ce nom, il le trouve enfin,
c'est le mot Flos qui accompagnera utiè mâtgûerUe,
On recotinoît ainsi le nom de sa maîtresse, déjà
souvent indiqué dans les pièces précédehtès.
J'ai visé une nour petite
Que nous appelons Marguerite,
i:n un anel d'or tout massis
Fu mon signet mis et assis,
fct i'chtàilla moult volentiers
Uns très-bons inëstres argentiers.
Quant Rose vuell, à moy escrisc,
Je sui pourvéus de devise
Kt de signet qui bien s'ordonne
A ce que n»a devise donne. (F° %")..)
Uien n'est plus gracieux et pliis délicat, rien ne
rappelle mieux la pastorale de Longus que la lutte
soutenue par le poète contre plusieurs dames qui
vouloient lui prendre ce qu^il avoit dans sa ceinture,
c'est-à-dire les ballades et la correspondance de
3on anji Rose et ses répliques, C'est au P 85. Plus
380 FOJsDS
loin il commence un lai ; mais il ne l'achève pas, et
remarque que
D'un lai faire, c'est mes grans fais,
Car qui l'ordonne et rieule et taille
Selonc ce que requiert la taille
Il y fault , ce dient li mestre
Demi an ou environ mettre. (F° 94 , v».)
Bien que le nom de Meliador ne se Û'ouve dans
aucun endroit de la Pmow amoureuse, je n'en suis
pas moins disposé à croire qu'il est permis d'y re-
connoître l'ouvrage dans lequel étoient renfermés
les ballades, virelais et rondeaux faits par Venceslas,
duc de Brabant, en compagnie de Froissart. Rose
seroit, en ce cas là, le nom déguisé de Venceslas.
On trouve là date d'une partie de ces pièces au
f- 95 V" : Uan MCCCXI et Soissante. C'est en eifet
dans ce temps-là que Froissart entretenoit des re-
lations actives avec le duc de Brabant, mort en
1384.
6o 0 Pluisours laysamoureus. » Ils sont au nom-
bre de douze. En voici les premiers vers :
1. Quant je vi premièrement. . . F» 112.
2. Quant on voelt faire une tour. F® 1 1 4.
3. J'ai grant merveille de moi. . F* 117.
4. Pour resjoïr mon maitire.. . . F« 119.
5. De coer amoureusement. ... Fo 120.
6. Pour ce qu'on scetmieuls de li.. F» 124.
'. Morte est et ensepvelie F» 126.
Ce dernier est historique, et Froissart y déplore la
mort de sa bienfaitrice, Philippe de Hainaut, reine
d'Angleterre. Cette mort advint en 1369.
8. Adieu souspirsde tous biens plains. . . F» 128,
ANCIENS. 3S1
9. Douls amis ta revenue F'» I,']0.
10. Où sont les viès amoureus F" li?.
11. Atdamment me voy esitiis F« 133.
12. Flour d'onnour tiès souveraine F» 135.
7' «Pastourelles.» F" 137.
Elles sont au nombre de vingt et une , toutes
curieuses et la plupart très-utiles à l'histoire. Nous
ne voulons pas les déHorer en citant ici les meil-
leures. Nous nous contenterons de rappeler la pre-
mière qui commence ainsi :
Entre Aiibiecicourt et Manni (1)
Près dou chemin , sur la Gasquière. . .
Froissart y signale le commencement de la mode
des houpelandes, et décrit cette espèce de manteau :
« mance devant, mance derière. »
8° « Chansons royaux amoureuses. » F'' 148. On
voit qu'elles ont été couronnées, la deuxième à Va-
lenciennes, la troisième à Abbeville, la quatrième
à Lille : les cinquième et sixième sont deux serven-
tois de Nostre-Dame, couronnés à Valenciennes.
9° «Balades amoureuses. » F^ 151. Elles sont
au nombre de trente-sept On devine en les lisant
pourquoi les amans du moyen âge semblent tou-
jours maltraités de leurs maîtresses. C'étoit un
point de législation amoureuse de cacher alors à
tous les yeux les faveurs qu'on recevoit d'elles.
Nos prédécesseurs, dans ces matières, renonçoient
complétemenl à la satisfaction de chanter les bontés
dont on les honoroit; mais depuis Ronsard jusqu'à
(I) Auberchicoult et Many en Ostrevanf, à une lieue de Douay.
382 FoNJtkâ
Parny, nous avons changé toul cela. Voici le pre-
mier couplet de la vingt-neuvième ballade de Frois-
sart :
Amours , vous savés ma pensée ^
Car tecu ra'avés en dangjer
Maint jour, maint mois et maint année.
Ne oncques ne me voc changior.
Or voelliés les maus alegicr
Que je porte, très dolereus;
Car jà dieut li envieus
Que vous me faittes des bon es.
Mes moult bien povés dire à ceulx
Que contraires est vérités. . . .
Ces ballades sont gracieuses et délicates. Elles
font honneur au génie poétique de notre bon F rois-
sart.
10'' «Virelays amoureus. » F° 158. Au nombre
de treize.
41° « Grant foison de rondeles amoureus. »
P 151, Il y en a cent trois. Tous de cinq vers dont
les deux premiers sont deux fois répétés.
Froissart termine ce volume qui, suivant toutes
les ap|)arences, fut écrit sous son inspection et peut-
être de sa main , par la « plaidoirie de la Rose et
» de la Violette » que M. Buchon a déjà publiée.
Puis on lit en rubrique finale : « Explicit la plai-
» doirie de la Roze et de la Violette et de tous autres
» trettiés en devant nommés, fais, dittés et ordonnés
» et de son sentemenl à l'ayde de Dieu et d'amours,
» par sire Jehan Froissart prestre; et en ce temps
» que ledit livre il cloy suz, l'an de grasce nostre
ANCIENS â3à.
» Beignour mille trois cens quatre vins el treize.
» Threzorier et chanonne de Cimay en herbes. »
I^a Curne de Sainte -Palaye avoit fait usage de
ce manuscrit pour sop Mémoire sur la vie de Jean
Froissari. IVIai^ il n'avoit pas consulté le suivant.
N« 7215.
840. POÉSIES DK JEAN FROISSART.
Volmne io folio «lediocri vélin de 198 feuillets paginés au crayon, à
deux cQ|onqç8, ^ne jipiuiature , vignettes et initiales; fin du 3^iv« siècle.
Relié en veau racine au chiffre de Louis XVIIl sur le dos.
Fontainebleau, 264. — Ane. cat., n*» 587.
Ce volume, écrit de la même main que le précé-
dent (ce qui justifie la conjecture qui l'attribuerpit
à celle de Froissart), fut exécuté l'année suivante,
c'est-à-dire en mai 1374, comme nous le voyons
dans la rubrique iinale : « Explicit dittiers et trai-
» tiers amoureus et de moralité fais, dittés et or-
» donnés par discret et vénérable homn^e sire Jean
» Fioissart priestre à che temp trésorier et cha-
» nonne de Cymai. Et cloy che dis livre en l'an de
» grasce nostre Signeur mil ccc. un. '''' et xuii. Le
» douzième jour dou mois de may. » Or, c'est dans
cette année 139^ que Froissart retourna en Angle-
terre, et tout doit nous porter à croire qu'il y trans-
porta ce volume qui porte sur les gardes des preu-
ves évidentes de l'ancienne possession des Anglois.
Ainsi d'abord sur la première garde : « Se livre est
384 FOisDs
» î\ Ricliart le gentil feals, conte de Warrewick. »
» — C'est bien Saison, Jacque de Bavière. — Plus
» leide n'y a. Jaque de Bauviere. — Plus belle ny a
» que my , Wagny. — Beau promettre et rien do-
» ner fact la foie reconforter. Tornich. » Sur la der-
nière garde : « Sans plus la laide, Jaque a Glou-
» cester. Nulle si belle. A.Warigny. — Crainte en
» espoir. Goigner. — Sans plus vous, belle Glou-
» cester, » etc., etc.
Dans la rubrique du préambule qui reproduit
presque dans les mêmes termes celle du manuscrit
précédent, Froissart dit cependant de plus que ces
dittiés qu'il « lescomenchaà faire sus, l'an de grasce
» nostre Signour mil ccc. lxii, et les cloy l'an de
» grasce mil trois cens quatre vins quatorze. » Yoici
comme les ouvrages sont distribués:
lo « Le Paradis amoureus.» F° 2.
2° « Le Temple d'onneur.» F° 14.
3* « Traitiers. . . à le plaisance dou mois de may.» F" 23.
4° « Le dit de la Maigherite.» F» 2G.
5» « Pluseus lays amoureurs.» F» 28.
6» « Grant fuison de pastourelles.» F^ 53.
70 (i Le Prison amoureuse.» F» 60.
80 « Canchons royaus amoureuses.» F° 99.
9" « Li plaisans traitiés de l'espinelte amoureuse.» F" 102.
IQo « Balades amoureuses.» F« 135.
11° « Vireiais amoureus.» F° 143.
120 „ Grant fuison de rondelés araoureus.w F» 14C.
130 (' Le buisson de Jonece.» F° 153.
14» <c La plaidoierie de la Rose et de la Violette.» F° 195.
On voit que dans ce volume manquoit VOrloge
amoureus, le dit du bleu chevalier, le débat du
ANCIENS. *î8r)
ohoval el du \ô\rïov ot \o dit du Florin. Le manu-
scrit précédent, quoique plus ancien d'une année,
est donc préférable. Celui-ci s'ouvre pourtant par
une miniature assez grossière, qui représente Frois-
sart à son pupitre, donnant ses enseignemens pra-
tiques à un damoiseau et à deux dames qui se tien-
nent debout devant bii.
N« 7215".
844. LIVRE DE l'espérance, PAR ALAIN CIIARTIER.
Volume in-f" parvo vélin, de 50 feuillets à lignes longues, initiales;
xv siècle. Couvert en parchemin.
Ane. Bibliothèque d'Émery Bigot , n» 134.— Sainte-Palaye, not. r>74.
Sur les marges du premier feuillet est le nom du
précédent propriétaire «Nicolas Le Vannier, sei-
« gneur d'Ancreteville. »
« Le livre de l'Espérance maistre Alain le Ghar-
» retier, •> commençant :
Au di7iesme an de mon dolent exil.
Imprimé bien à tort dans l'édition de Galiot du
Pré, sous le titre de Curial. On trouve ici plusieurs
notes marginales de quelque intérêt et de diverses
écritures.
VT. 25
386 PONDS
842. OEUVRES d'alatin ghartier.
Volume in-4'' magno vélin, de 193 f.iiillets à deux colonnes ou h
lignes longues; xvi* siècle. Relié sur bois en veau fauve à compartinïens.
Fonds Coll)ert, anc. n« 2258.
Ce bel exemplaire contient :
F"* i•'^ Le titre : « Les faicts maistre Alain Cha-
» retier. >» Plus un quatrain et un huitain en l'hon-
neur du poète.
F** 2. Le livre de l'Espérance, sans titre.
F« 62. Le Cariai.
F'* 67. Le Quadriloge.
F^ 90. « S'ensuit la geonologie des roys de
» France depuis sainet Lo} s. »>
F*» 93. « La division du pays des Gaules par Ju-
» lius César. »
F« 95. Libelle de Paix.
F** 99. Le bréviaire des Nobles.
F** 105. Le livre de Uéveille-Matin.
F° 111. « La belle Dame sans mercy.»
F° 123. « Complainte et supplication envoyées
» aux dames par les pouisuivans et loiaulx serviteurs
» de la cour amoureuse du dieu d'amours. »
F" 134. « Le très gracieulx livre des quatre dames
» compilé et faict par maistre Alain, l'an mil cccc.
» XXIII. »
ANCIENS. 387
F" 162. « î/ospital d'amours faict et compilé par
» ledit maistre Alain. »
F i72. « La complainte de saint Vaientin Grans-
» son, compilée par maistre Alain. »
F° 174. « La pastourelle de Gransson.
F° d75. « Complainte. »
F" 176. « Autre complainte. »
F° 178. « Complainte très piteuse. »
F» 179. « Autre complainte. »
F» 180. « Complainte faicte à Paris, baillée et
» présentée par l'amant à sa dame, l'an mil cccc
» cinquante deux. »
F** 181. « D'un amoureux parlant à sa dame par
» amours. »
F** 184. « Lay de^plaisance. »
F** 186. '< Le regret d'un amoureux sur la mort
» de sa dame. »
F« 189. Quatre Balades.
F** 190. « Le régime de for lune , en sept ba-
» lades. »
F° 191. « La balade de Fougieres que les An-
•»glois, anciens ennemis de la France, prindrent
» pendant et durant les trêves comme parjures. »
F" 193. « Autre balade. >>
F' 193. Rondeau.
Toutes ces pièces sont imprimées et dans le
même ordre dans l'édition de Galiol du Pré. 1529,
in-18.
25.
:iss
843. BIKLANGËS EN \ERS ET EN PROSE DES XIIl'^ ET XW'^
SIÈCLES.
Volume in-4« niagno vc^lln de 137 feuillets à deux colonnes, initiales;
xiv« siècle. Relié autrefois en veau sur bois , aujourd'hui en veau racine,
au chiffre de Louis XVIII sur le dos.
Ane. bibliotli. d'Émery Bigot, n^ 156.— Sainte-Palaye, not. 575.
La seconde feuille de garde et le dernier feuillet
présentent la signature d'Yves dAlegre^ auquel le
volume appartenoit sans doute au commencement
du xvi" siècle. Yves d'Alegre, conseiller et chambel-
lan de Charles d'Anjou, roi titulaire de Naples et
de Sicile, a\oit suivi Charles ^IIl et Louis XII dans
leurs expéditions d'Italie. Ce dernier prince lui
avoit confié le gouvernement de Milnn; il mourut
en 1512, après avoir contribué à la fameuse vic-
toire de Ravennes. Le nom de celle grande famille
est, comme on doit savoir, Tourzel.
Au bas d'un grand nombre de feuillets, on re-
marque un écu plus ancien que la signature d'Yves
d'Alegre, et sans doute contemporain de la tran-
scription ; il est bandé d'argent et gueule de sept
pièces.
Voici rénumération de toutes les pièces renfer-
mées dans le volume. 1° Le doctrinal Sauvage ,
sans titre et sans le premier quatrain que donne la
leçon du msc. 7218, d'après laquelle le poème a été
ANCIEN». 380
public par iVI. Jubinal (1) (Nouveau Recueil de
contes, dits, fabliaux, etc. Tome ii, Paris, 1812).
Dans celte édition, l'ouvrage didactique de Sauvage
a 59 stances de longueur inégale. Il n'est pas achevé
ici et n'en contient que 51, parmi lesquelles il y
en a 16 qui ne sont pas dans les textes imprimés.
Les voici :
De toz les gens vilains , cnvieus vous gardez ,
Si que por nul talent à nului ne jouez;
Kt à gaz et à certes si bien vous maintenez
Que par droit ne soiez ne haïs ne blasmez.
Se vos estes en cort, pur droit faire apelez,
De faire jugement o'.icques ne vous liastez;
Soiez ençois moult bien garnis et porpenscz,
Se vous le povez faire ; si bel vous en parlez ,
Que vous n'en puiss ez estre blastengiez né fauciez(2j.
Et s'il vous convient dire (3), et vous droit conoissiez,
Alez parmi le droit , onques n'en guencbissiez ;
Sé d'aucuns faus mauvais en estes desprisiez,
Vous serez des preudomes et des saiges prisiez.
N'apelez de bataille nului legiereraent ,
Et si ne respondez (i) nului trop folement,
Car tieux donne son gage qui après s'en repent ;
S'il fait mauvaise pais, blasmésest laidement,
Et si est plus hoiiiz, s'il est vaincus viement (5).
Et s'il avient ainsi qu'il ait l'autre vaincu
Et il i a un oeil et tôt le nés perdu,
(1) Il avoit été déjà imprimé dans la première partie du \vi<' siècle, à
la suite de VAdventurier dCAngiers^ poème de Jean de Marigny. Sans
nom d'imprimeur. ( Voy . pour cet ouvrage les Extraits et Notices des
M8s.,t. V. p. 515, et llist. litt. de la France, XVl, p. 217.)
(2) Fauciez, que votre jugement ne soit cassé par une cour supérieure.
(3) Dire y c'est-à-dire plaider.
(4) Respondez, n'acceptez le combat (pi'on vous propose.
(ô) Viement , vilement.
390 FONDS
Ou les cleux bras brisiez et le chief porlandu,
Il n'a pas bien isaiivé quanqn'il a despandu.
S*il a pris acliaté, on l'i a chier vendu
Au lieu des cincj vers de la vingt et unième
strophe, on lit iei :
Se vos sires vous baille son chastel à garder ,
Se vous estes duuteus, gardés vous de l'entrer,
Se, sauve vot'e lioneur, le pocz refuser.
Et se vous i entrés, n'i ait riens d'eflréer ,
l'or menace de prince, tant soit haus, riclie ber,
Ke por paor de mort ne de vous afamer.
Ne devez faire chose qui vous face blasmer,
Mais cil qui vous i met vous en doit délivrer.
Se vous estes en guerre ou au tournois arnié^,
Puis que vous clicvauchiv's en conrois ordenés,
El vous tant a|/rochiés que vous prendre devez,
Ou vous requérez bien ou vous bien atcndez ;
Gardez que laidement du champ ne vous parlez.
Puis que vous à bataille en conrois chevauchiez
Et vous de ceus de là tant estes aprochiez
QuG vous véez as fers de leurs lances baissiez,
Soiez bien apeusez, ganiés que ne (uiez,
Car tieux s'en vieul fuir, bien vutil que le saichiez ,
Qui pris est en iuiaut, et puis est blaslengiez;
Etteus valut la bataille et suffre les me>chiez,
Qui s'en part sauvement ; et puis en est prisiez ,
Qu'il est par son bien fait riches et avenciez,
Et puis après en est ses oirs bieu essauciez.
Faites ce que devez quant il faire l'estuet,
Et puis après aviegne ce que avenir puet.
Moult est li cuers vaillans qui de droit ne se muet,
Doutauce et convoitoise les plusors trop esumet.
Se vous estes acointes de rois ou de princiers
Tant que vous soies bien lor privez conseillers,
Ou tor maistre baillif ou lor haut justiciers,
Soiez preudon et bages, el loiaus droituriers.
Gaidez que ne soyez né faus ué lo.sangiers,
ANCIENS. 391
Ne vilains convoiteus de penre fdus loiers
Ne de fauces costumes alever costumiers.
Cil qui à tort se painent d'autrui desérltèr**
Ne de mauvais usages fausement alever
Por son riche seigneur losaiigier ne flatcr ,
Blasmer en puet son cors et l'ame en puet dampner ;
Miens li venroit assez partir et dessevrer
De la cort à un prince qui ost puet tresi)asser,
Que perdre le grant roy qui toz dis puet durer.
Se vous estes haus hom , riches et bien garniz ,
Et vous avez plenté de parenz et d'amiz,
De cui vous soiez bien à vostre gré serviz.
Ne devez esloigner, si com moi est avis,
Por genz d'estranges terres né de lointain païz.
Et se vos parens sont et failliz et remez.
Et vous félons voisins et envieus avez ,
Faites des bons estranges le niieus que vous savez,
Si qu'il vaillent pârens se faire le povez.
Et lointains et prochains doit-on moult bien tenir ,
Cil qui si riches est qui le puet bien fornir.
Mais cil qiii ne puet mie l'un et l'autre chevir ,
Ne doit les bons parens esloigner ne faillir,
Por avoir les lointains et por ans sostonir.
Celui qui vaillant est et qui se set avoir,
S'il est de bas lignage ne vous estent chaloir ;
Vous ne le devez mie par mal rameute voir,
Mais selonc se qu'il vaut li aidier à valoir,
S'il contre vous ne mostre, par bobant, son povoir.
Voici la dernière dont notre copiste n'a transcrit
que les trois premiers vers :
Yoiez com bonesteches sont belles et plaisans :
S'il est uns chevaliers, Jà ne soit il errans
As tornois ne à guerres, ne fiers ne combatans. . . .
Le nom de Doctrinal le Sauvage est donné dans
la table générale qui remplit les deux premiers
l'euillets du volume. Cet honnête poèlc vivoit sans
392 FOM)s
doute avant le xiv^ siècle, puisqu'on trouve déjà
son Doctrinal dans le manuscrit 72d8, qui remonte
à la fin du \iu\ C'est le même peut-être que Sau-
vage d'Arras, dont il reste des chansons notées et
dont Fauchet a dit quelques mots dans son livre
Des Anciens poètes François.
II. (' LA DIETE DU CORS ET DE l'aME , PAR PIERRE. •>
Pierres qui bonement vodioit
Que toute chose alast à droit. . . .
INous trouvons dans ce premier vers le noiit de
Fauteur. Cette DieVe de l'âme et du corps, qui nous
est donnée comme traduite du latin, est un ensei-
gnement purement moral, dans lequel le poète
emploie les termes d'hygiène médicale. Elle com-
prend 247 vers. — Inédite.
III. « l'heure DU JOUR. » f" 7.
Es non de Dieu le roy de gloire
Qui nous doinst pooir et mémoire. . . .
Pièce anonyme. Le poète y recommande de pas-
ser le jour à l'office et en prières. 420 vers.
IV. « LA TRANSLATION MONSEIGNEUR S. .lAQUES, » KN
PROSE. F» 8. — CONQUÊTE DE LA TERRE SAINTE ET
d'eSPAGiNE par CHARLEMAGNE. F' 43. TRADUCTIONS
DE PIERRE.
Le premier de ces deux morceaux fut traduit
ANCIENS. . 393
à Beauvais, en 1212, à la prière de la comtesse
Yolande , comme nous l'apprennent ces derniers
mots : « Ci fine la translation mons. Saint Jaque
» et si miracle que Calixtes li apostoles traita en
» latin por s'amor, et Pierres, par le commande-
» ment la contesse Yoland mist en romanz cest livre
» as M. anz et ii cens et xn de l'incarnacion Nre
» Seignour.Ou rognementPhelipe le poissant vesque
» de Beauvais, en qui cité cis livres qui doit eslre
» cliiers tenus fu tranlatés de latin en romanz. lo
Ce Pierre est évidemment Tauteur de « La Diète
» du cors et de l'ame, » transcrit sur les feuillets
précédens. L'évèque de Beauvais, dont il s'agit ici,
est le célèbre Philippe de Dreux, petit-fils de Louis-
le-Gros, qui tint le siège de Beauvais de 1175
à 1217. Yoland est la comtesse de Saint-Pol,
sœur de Baudouin de Hainaut, dont nous avons
déjà parlé, tome i, page 220; et ce nouveau texte
confirme et développe les faits dont nous avions
déjà trouvé l'indication dans le insc. 6795. Ainsi,
le clerc employé par Yoland se nom m oit Pierre,
et c'est en 1212 (1) qu'il mit en François cette fameuse
chronique de Turpin, escortée de la relation des
miracles de S. Jacques et de l'histoire du prétendu
voyage de Charlemagne à Jérusalem.
(1) Et non pas avant 1202, comme je l'avois proposé d'après ies mois
mal entendus de vie durable y qui se lisent dans le msc, 6795. Ils ont
eu effet le sens dévie perdurable ou éternelle. (Voy. aussi t. 11, p. 23,)
394 FONDS
Les premiers mots de la « translation monsei-
» gneur S. Jaque » sont : « Ci comence li pro-
» logues monseigneur S. Jaque que Calixte uns ap-
» postoies de Rome de bone mors et de sainte vie
» tracta en latin Voirs est qu'après la pente-
» coste de la sainte passion •>
La traduction du voyage de Chariemagne à Jéru
saiem diffère beaucoup de celle que les chroniques
de Saint -Denis ont admise. Elle porte encore le
nom du traducteur Pierre, et commence par une
sorte de préface dont voici les premiers mots : « Es
» livres qui parlent des rovs de France trovom
» escript que par la prière monseigneur S.
» Jaques dona nostre sires cisl don à Charle-
» maine c'en parléroit de lui tant coin li siècle
» dureroit... »
V. « Le livre des philosophes de celé clergie qui
» est apelée moralité. » F° 49. Ce sont les Mor alliés
de philosophie déjà renfermées dans les mss.
6850, 6987 et 7068 '• (voy. tomen, p. 125).
VL « Li bestiaires, seon les dis des anciens phi-
» losofes. » F° 37, en prose. C'est encore à Pierre
que nous devons cette traduction : « Ci commence
» li bestiaires. Uns bon livres... En cest livre trans-
»> later de latin en romans mist lonc travail Pierres
» qui volontiers le fist. Et por ce que rime se vient
«aiaitier de njoz coiicuilliz hors de vérité, mist-ii
ANCIENS. 396
» sans rime cest livre selon le latin dou livre que
» Phisiologes , uns bons clers d'Athènes, traita et
» Jebans Crisosloniis enchoisi, en les natures des
» bestes et des oisiaus. »
Il est assez difficile de débrouiller l'histoire
critique de ce Bestiaire. Notre Catalogue im-
primé des Manuscrits n'hésite pas à admettre l'exac-
titude du titre suivant que l'on trouve dans le
texte latin 2780 : « Liber Joliannis Ghrysostomi
» qui Phisiologus appellatur* xl. capitulorum. » Il
n'en est pas moins vrai que saint Jean Chrysostome
ne fit jamais un traité de ce nom. Tout au plus
pourra-t-on admettre que dans une de ses homé-
lies il aura pris pour sujet la comparaison des
mœurs de certains animaux avec celle des chré-
tiens qui l'écoutoient. Il ne faut donc rien con-
clure du début de notre Bestiaire sinon que le
traducteur croyoit encore à l'origine respectable
du premier Physiologue. Dans le xu^ siècle un
docteur, nommé Thibaud, mentionné dans Vllis-
loire litlérairej tome xiv, page 407, et dont M. Vic-
tor Leclerc a parlé plus exactement dans les ad-
ditions à la nouvelle édition du tome xi de la même
histoire, ce Thibaud, dis-je, écrivit un poème latin
également intitulé Phfjsiologus , sur lequel un
autre savant fit un commentaire en prose, conservé
dans le manuscrit latin n" 8772. Dans l'explicit
d'un autre manuscrit du môme poème, Thibaud
est surnommé PlacenUnus; el le noni de la ville
396 FOADS
de Plaisance aiiroit pu dispenser Doni Hrial d'eu
parler dans V Histoire litléraire de la France.
L'ouvrage françois que nous avons sous les yeux
n'est imité ni du prétendu Phisioiogus de Chry-
soslome, dont on peut voir la Iraduclion paraphra-
sée en vers, par Philippe de Thaun, parmi les Popu-
lar Trealises on Science wrillen during tlie middle
âges , ediled by Thomas Wright. London , 1841
(p. 71 à 131), ni de celui de Thibaudde Plaisance,
dont on trouve une véritable traduction en anglois
du xni« siècle dans les précieuses Reliquiœ Antiquœ
de MM. Wright et Halliwell (Londres, 1841, t. i,
p. 208 à 227). Il contient trente -six chapitres,
savoir: « Les Propriétés du lion — de V Antulal
— de deux Pieres ardans, — de la Serre, — du
Calandre, — du Pélican, — du Niticorax, — de
l'Aigle, — del Fenis, — du Formi, — de la Se-
raine, — du Heriçon, — del Yber, — du Gourpil,
— de l'unicorne, — del Castre, — del Hyène, — del
Ydre, — de la Chievre, — de l' Asne sauvage, — du
Singe, —del Pélican, — de la Penthere, — de la Coine,
— - de la Pertris, — de la Mostoile, — de l'Acida, —
de la Tortre, — du Cerf, — de la Salamandre, — de
la Taurine coulor, — du Coulon, ~ de l'OHlant,
— de la Chievre sauvage , — du Leu , — et du
Chien. »
VIL « liC testament mestrc Jehan de Meun. »
t'"48 (voy. t. ni, p. 175).
ANOlF-NS. .11)7
Vïlf. Le livre dn Uoc-lus (îo Molions. F'' 7() (vov.
l. V, p. 50). Ginguené, dans le lome xiv de Vl/is-
loire lidéraire, a consacré un article intéressant à
ce poème et au suivant, pages 33-38.
IX. « Cest le chapitre de Charité. » F" 96. Ce
poème, en douzains octosyllahiques comme le pré-
cédent, est probablement du même auteur ano-
nyme. Il commence ainsi :
Dire me plest et bien doit plaire
Ce dont on pieut bon exemplaire. ...
X. (( C'est li miroers de la vie et de la mort que
«t Robert de Lorme fist. » En vers. F' 116
Entendes ça, soit home, soit femme,
Que vaut qne on mef^t leche lame
Snr corps qui lost pourrist en terrt»?
L'auteur indique vers la fin et son nom et la date
de son ouvrage.
Ce sachent tous à la par close
Qtie parfaite fu ceste chose,
Si con nous dist cil qui l'escript
L'an iNostre Seigneur Jesu-Christ
Mil r.cc. L\ et VI,
Le jour saint Marcel de Paris. ...
Du roniuans entour VII ^ vers
I*eu plus ppu moins en fist Robers,
Pource qu'on l'appeloit de loume
Fist cil d'un ourme naistre un homme. . . .
C'est un songe ascétique sur les vices des hom-
mes et la nécessité de la mort.
XL (. C'est la division de la nef du monde. ^
F" 124.
A riioimonr <lo Dieu JlieRiiCri.st
Qui tonte chose de nient fist. . . .
Ce poème ascétique n'est pas terminé. Il s'arrête
avec ces trois vers qui commencent un alinéa :
Or avez oï de clergie
Qui senefie la fiartie
Prenoière de la nef du monde. . . .
XIT. « Ci devisent des quinze signes qui doivent
avenir avent la lin du monde. » V^ 124.
Oez trestous commencement
Dont nostre sirs nous repient. ...
XIII. « C'est la lettre que Pestre Jehan envoya
» à l'empereur Fredric de Contantinohie. » F^ 420.
En prose.
« Prestre Jehan par la grâce de Dieu, roy entre
» les rois, » etc. Cette lettre fabuleuse a été der-
nièrement publiée par M. Ferdinand Denis dans un
agréable ouvrage rempli de recherches curieuses et
d'aperçus philosophiques , intitulé : « Le Monde
enchanté.» Paris, in -32, 4843, pages 485-205.
M. Denis a suivi le texte imprimé dans le xv*" siè-
cle: il n'est pas aussi complet (|ue les nombreux
manuscrits de la Bibliothèque du roi d'après les-
quels M. Jubinal l'avoit déjà donné à la suite du
Rutebeuf. Voyez, pour l'histoire critique de la tra-
dition du Prêtre Jean, le savant travail de M. d'A-
vezac, p. 447-468 de la « Relation des IVfogols ou
» Tartares, par le frère Jean de Plan du Carpin. »
Paris, 4838, in-4".
XIV. « C'est le purgatoire que nostre Seigneur
ANCIENS. 309
))JtiesueristnionstraàS. Patrice en lllande. » F 1*]0.
« En cesluy temps que S. Palrices li giaiis pies-
» choit, » bon texte d'une légende publiée souvent
dans le xvf siècle, et tout nouvellement réimpri-
mée en lettres gothiques sur ces anciennes édi-
tions, par M. Veinant. 1 vol. in-4:°, Paris, i839.
Cette édition est beaucoup moins ample que le
texte de notre manuscrit. On sait que Marie de
France avoit rimé la même tradition vers le com-
mencement du \uv siècle. M. Ferdinand Denis en
a parlé d'une façon très-intéressante dans le Monde
enchanlé, pag. 457-174.
XV. « Ce sont les vertus de l'aiguë Salemonde. »
Fo 136. Cette eau de Salomon a du moins l'avan-
tage de l'antériorité sur l'eau de Cologne et l'elixir
de longue vie, qui du reste ont de grands rapports
avec elle. La recette en est donnée après l'indication
de toutes ses vertus.
N° 7216.
844. POÉSIES DE CHRISTINE DE PISAN.
Volnrae in-f" parvo véliu de 98 feuill«its à deux colonnes, miniatures,
vignettes et initiales; commencement du xv« siècle. Relié autrefois en
velours cramoisi sur bois, aujourd'iiui en veau racine, au chiffre de
Louis XVIll sur le dos.
Ane. Catal., n» 862.— Sainte Palaye , not. 576.
En décrivant le n" 7088 (tome v, p. 180), j'avois
remarqué que ce manuscrit faisoit autrefois partie
400 KONPS
«l'un ando voinmo plus consitlrrablo. Lo n'721G
en étoit la partie précédente. H contient les articles
w à x\i, et le n" 7088 les articles xxii à xxv.
1. « LE CHEMIN DE LONGUE ESTUDE. » fM.
Nous en avons déjà vu une leçon incomplète dans
le msc. 7087 ' (tome v, p. 176). Il est ici précédé
d'une miniature curieuse, représentant Christine
à genoux devant Charles Yl et lui présentant son
livre couvert en velours rouge avec fermoirs et
quatre clous dorés. Le costume du roi, celui de
Christine et des quatre courtisans qui la regardent
sont intéressans.
L'ouvrage commence par un prologue adressé au
roi Charles VI; en voici les premiers vers :
Tiès excellent majesté irdoubtée ,
Illustre honneur en dignité montée,
Par la grâce de Dieu royauté digne. . . ,
A vous bon roy de France redoubtahie
Le VI« Charles du nom notable. . . .
La miniature du f' 3 v" représente Christine dans
son lit. Elle est fort curieuse. F" 5 v" représentation
de la fontaine de Sapience, Les neuf Muses sont
dans une fontaine et Pégase s'élance au-dessus
d'elles du sommet du Parnasse.
IT. 0 Lesenseignemens que je Christine donne a
» Jehan de Castel mon fils.» F" 42. Complets dans
cotte leçon, et précédés d'une jolie miniature re-
ANCIENS. 401
présentant la mère et Jean du Caslel en costume
fort riche (voy. notre tome v, p. 175).
III. « l'oroisoin nostre-dame. » F" 45 \\
Cette pièce n'est pas, non plus que la suivante,
dans les précédens volumes desœuvresde Christine.
Elle commence :
O Vierge pure, incomparable,
Pleine de grâce inestimable. . . .
fV. LES XV JOYE NOTRE DAME. » F" 47.
Glorieuse dame , je te salue
Très-humblement de celles quinze joyes. . .
V. « LE LIVRE DE LA PASTOURE. » Fo 48.
Christine nous apprend qu'elle fit cette char-
mante pièce à la fin du mois de mai 1403. Elle com-
mence ainsi :
Moy de sagesse peu duite
Jà par mainte fois déduilte. . . .
VI. a UNE OROISON DE N. S. J.-C. » F° 63*
Un lecteur du xvr^ siècle a écrit à la suite de ce
titre : « Le meilleur de tout le livre. » Je ne suis
pas de son avis. Elle est précédée d'une admirable
mignature représentant J.-C. soulevé dans son
tombeau par un ange :
Sire Jhesu, mon oroyson entens
Et me donnez grâce que je recite. . . .
VIL « Le duc des vrais amans. » F° 65. Pré
VI. 26
4o2 roNhs
eédi' el aoooinpagrté d'excellentes miniatures re-
présentant sans doute le duc d'Orléans et plu-
sieurs de ses courtisans.
Coinbieh que occupatioh
Je n'eusse ne entention
A présent de (îitticz faire
n'amoui-is
F" 71 \^ Tournoi. — F" 74 v«. Litière de grands
seigneurs, ('.e poème est encore un de ceux qui
mériteroient au plus juste titre de \oir le jour.
Mais, si je ln'arrétois à tout ce qu'il y a de beau,
d'intéressant, de remarquable dans»les poésies de
Christine, je n'en sortirons pas.
N07217.
845. OKIJVRES DE CHRISTINE DE PlSAiN.
Volume in-f» parvo vélin de 103 feuillets à deux colonnes, miniatu-
res, vignettes et initiales; commencement du xv« siècle. Relié autrefois
en velours brun sur bois, aujourd'hui en maroquin rouge aux armes de
France sur les plats, à la fleur de lis sur le dos.
Fontainebleau , n" 593.— Ancien «atâi., tï^ 466.-^Sainte-Palaye ,
not. 577.
Ce msic. est enfin la première partie de l'ancien
volume composé des n°' 7088, 7216 et 7217. Il
comprend les articles 1 à 14„ et sans doute il of-
fre en tête le plus authentique et le plus beau por-
trait de Christine de Pisan.
1. Ci commencent cent ballades. F** 1. Premiers
ANCIENS. 403
Aneiini'S gt-ns i^e priew^ que je Ucft
Aucuns boani', diz et que je leur envoyé.
Yoy. tome V, p. 149 à 156.
II. (' Cy coinencent Virelais. > F" 17. Puis,
(comme dans le msc. 7087") ballade rétrograde, —
ballades à rimes reprises, — ballade à réponses,
— ballades diverses, — lai de cent soixante-deux
vers, —autre lai, — rondeaux et jeux à vendre.
m. a L'épistre au dieu d'amours. » F*" 45.
Oupido Dieu par la grâce de lui. . . .
Voy. tome Y, p. 168 et 169. Ici curieuse figure
de l'amour.
IV. « Complainte amoureuse. » F" 50.
Doulce dame, veuillez oïr ma plainte. . .
Très-jolie miniature, comme au début des piè-
ces suivantes.
> . « Le débat de deux amans. » Voy. tome V,
p. 16'2 à 107.
VI. « Le livre des trois jugemens. » F" 64.
VIL « f^ livre du dit de Poissy. » F' 74.
Vill. « Les epistres du débat sur le romant de
» la Rose, entre notables personnes maistre Gon-
» lier Col, gênerai conseiller du roy, nostre sire,
» et maistre Jehan Johannes, prevost de Lille; mais-
» tre Piere Col et Christine de Pizan. » F*' 87.
26.
404 FONDS
F» 7218.
840. RECUEIL DE FABLIAUX ET AUTRES PETITS POÈMES
DU XllI* SIÈCLE.
Volume in-fo parvo vélin de 362 feuillets à deux colonnes , initiales
ornées; fin du xiii« siècle. Relié autrefois en veau sur bois, aujourd'hui
en maroquin rouge aux armes de France sur les plats , à la fleur de lis
sur le dos.
Fontainebleau, n» 482.— Ancien cat , n» 360.— Sainte-Palaye ,
not. 578.
Voici Tun des volumes qui depuis quinze ans a
été le plus feuilleté, le plus mis à contribution
parmi les manuscrits du roi. Il contient près de
250 petits poèmes distincts, et cependant il est
loin d'être complet. Comme les cahiers dont il est
composé semblent n'avoir été liés entre eux que
fort tard, plusieurs sont perdus. INous aurons soin
d'indiquer toutes les lacunes, et cela nous sera
facile, grâce à la liste des pièces qui se trouvoient
dans chaque cahier, ordinairement transcrite à
la fin de ce cahier.
L'ancienne couverture étoit doublée d'une
charte latine de l'année 1393. On en a conservé
la plus grande partie dans l'intérieur de la reliure
moderne; mais elle n'offre aucun intérêt.
ANCIENS.
405
LISTE
BES OUVRAGES RZnVFERMÉS DANS CE VOLUME.
[, fo 1, «Le dit du Barisel. r
2, î° 6, « La Chastelainc de V^ergi. »
3, f" 11. «D'Eslorrai. «.
4, f° 14. « De Constant du Hamel.»
5, P 19. «De S. Piere et du Jongleur.»
6, f* 21. « De Quaresme et de Charnage.
7, fo 24. « D'Aubrée de Compiègne. •>
8, f<* 27. «Le Mantel mautaillic. » Com-
mençant :
D'une aventure qui avmt
A le cort au bon roi qui vint....
9, P 31. « Les droiï au clerc de Voudai.
10, f* 33 v", « Li lais du Conseil. •
OBSERVATIONS (1).
Imprimé dans les Fabliaux
et Contes de Méon, sous le
titre du Chevalier au Bari-
zel. Tome IIl, p. 208 (2).
Méon, II, 296. « De la Chas-
lelaine de Vergi qui mori por
loialment amer son ami.»
Méon, II, p. 4r)2.
Méon, I, p. 296.
Méon, 1, p, 282.
Méon, II, p, 80.
M. Juhinal, Nouv. Recueil de
Contes, dits et fabliaux. 1839-
l,p. 199, sous le titre «d'Au-
berée la vielle maquerelle.»
Inédit. Voyez notre tome lII ,
p. 53 à 55. J'ai remarque
que, suivant Le Grand d' Aus-
sy , l'auteur de ce fabliau
avoit, par malice, voulu lais-
ser en blanc le nom de la
dame sans reproche. Il est
à présumer que ce critique
aura été trompe par les deux
derniers vers de cette leçon ,
que ne donne pas le msc.
6973: «N'i a cheva'ier ou ba-
ron qui en ose dire se bien
non, » c'est-à-dire tjtn ose en
parler autrement qu'en bien.
Le Grand aura entendu : Qui
en prononce le nom. (836 vers)
Jubin.,Nouv, Rec., II,p.l32.
Fr. Michel, « Lais inédits des
XII* et xiii" siècles. » Paris,
1836, p. 85.
(1) Nous suivrons , pour les titres, le texte des explicita toutes les fois
que la pièce est conservée dans son intégrité. Les rubriques placées au
commencement sont en général d'une main moins ancienne.
(2) Il y a quelque incertitude dans l'ordre des volumes de l'édition
Méon. Nous nommons tome I et tome II, les Fabliaux et Contes. 1808.
—Tome HI, VOrdène de chevalerie, etc. 1808.— Tome IV, le Castoie
ment ,ttc. 1808.— Tome V et VI, le Nouveau Recueil de fabliaux^eic,
1832.
t'Ois DS
11, ^38. «L
e ju{;e
ineiil d'Ai
12, r .40. « Li lais de l'ombre. »
13, f" 45. « Le lai de l'oiselet. »
14, f° 49 \°. « La Confession Rcuart. » Com-
menrant :
Jadis estoit Kenars eu pais
A Malperluis, en son palais....
15, fo 49. De Sire Main et de dame Anieusc.«
16, P 51. «' De Barat et de Haimet. »
17, f" 54. " Les eles de Cortoisie , » par Raoul
de Houdan. Commençant :
Tan me sui de dire tenu
Que je me suis aperçéu
18, f* 59. • La court de Paradis. »
19, r 60 \°, « Les Confiez Jehan Bodel. »
20, f° 63. « De Courlois. »
21, fo 66 v». « Le fablel de Boivin. »
22, f* 68 vo. « Plaine borse de Sens.»
23, î" 70 V. « Les vers de la mort. »
24, f° 73 v'.Lcs .111, awuglesdeCompiengne.
25, f* 75. « Le Tornoiement aus dames.»
26, f° 77. « De Renart et de Piaudowe. »
27, f" 78 v°. « De l'Unicorne et du serpent.»
28, P 80 v°. « T>i lais d'Aristote. »
29, f° 83. « Le Songe d'Enfer. »
30, f" 86 v*. <. La voie de Paradis, 1
31, f 93. « Les Regrès Nostre -Dame. » Com-
mençant :
Oiez de haut esfoire l'uevre.
Si com ele se doit esmuevre...,
32, f* 95. «De Piramus et de Tisbé.» La fin
a été enlevée.
33, V 100. <• Le Lunaire que Salemons fist. »
Le début a été enlevé.
34, f» 10 i. « De Dieu et de Nostre-Dame.»
r.ommençant :
Ihesu Christe qui tout crias
Qui Adam no père formas....
35, f 107 v". « Narcisus. »
36, f" 112. ■ Les xv Signes, » commençant:
Oiez trestuit communément
Dont nostre sire nous reprent....
37, f» 114 v«. « La Chastelaine de S. Gille. «
38, f" 116. « De Jonglçt, » commençant :
Jadis avoit en Carinbant
Une riche vielle manant..'.
Mëon, II,p. 354, sous le titre:
« De Florance et de Blanche-
flor. ..
F. Michel, Lais inéd., p. 41.
Mëon, 1, p. 114.
Inédit. 464 vers.
Méon, 1, p. 380.
Méon, 11, p. 233,
Inédit. Indiqué dans l'Hist.
Littér., t. XVriI, p. 787.
llmëriteroit d'être public.
662 vers.
Méon, 1, p. 128.
Méon, m, p. 135.
Méon, 111, p. 356.
Méon, 1, p. 357.
Méon, I, p. 38.
Cnipelet, «Vers sur la mort,
par Ihibaus de Màrly. s
Cr. in-8*. Pans. Sans date.
Méon, 1, p. 398.
Méon, V, p. 39 i.
M. Chabaille, Siippl.à l'édit.
du Renart. 1835, p. 393.
Jubin.,Nouv.Rec.,ll,p. 113.
Méon, 1, p. 96.
Jubinal , Mystères inédits.
1837. H, p. 384.
Jubin., OEuvr. de Rutebeuf,
1839. II, p. 227.
Inédit. 39 douzains.
Méon, II, p. 326.
Méon, V, p. 364.
Inédit. (650 vers).
Méon, II, p. 143.
Inédit (424 vers).
Méon, I, p. 369.
Inédit (442 vers)
ANCIENS.
407
3», f" 118. «Desi.ii. dames qui trovèreut l'a-
«el. . Méoii, I, 1». 2-20.
40, Pll9v°. « L'estillement au vilain,» com-
mençant :
Home qui se marie
Moult par fet grant folie.... Inédit (257 vers'.
41, P 121. « Li Romans d'amors,» commen-
çant :
Bien est amez qui amors aime ,
Et qui de par lui se reclainie... Inédit (984 vers).
42, f° 126. « La Senefiance de rABC.» Jubin.,Nouv.Rec., Il, p. 275.
43, P 128. «Du chevalier à la KobeVermeille... Méon, 1, p. 272.
44, f"* 129 v". « Li chastounens des dames. » Méon, IV, p. 184.
45, f° 135. « La bataille des .vu. ars, » Jub., OEuv. de R„ 11, p. i|5.
46, f° 137 v°. «Gâtons en romans, «commen-
çant :
Sei(;nor vous qui metcz vos cures
En fables et en aventures.... Inédit (44 vers).
Le commencement de cet ouvrage est seul con-
servé. Le cahier qui devoit être placé entre les
P'® 137 et 138 a été enlevé, et nous n'en reconnois-
sons l'ancienne existence que par cette note écrite
au xiv*' siècle sur la marge inférieure du f"* 137 :
Ci faut le remenant de Gatun en romans.
It. le dit du Dragon XLVHI.
It. le dit du Gardecors. XLIX,
It. le dit de dan On dit. L.
It. les XV joies N(3tre-Dame. LI.
It. . . , du Bachelor. UI.
Ces chiffres romains nous apprennent que plus
haut, entre Pirame et Tisbé et le Lunaire de Salo-
mon, une pièce qui formoit la 33" a été enlevée;
sans cela , le dit du Dragon porteroit le n*» 47 et
non le 48^
47, f 138. «De Pierre de la Broche qui des- J Jubinal , «La complainte <
pute à forUme et par devant Raison. — Le/ lejeu de Pierre île la Broce.
commencement a été enlevé. / Paris, 1835, p. 29.
48, f" 139. tt Du vilain mire. » Méon, 1, p. I .
49, f" 141. « De la Trinité, » commençant ;
Aidiez Diex sainte Trinité
Vtif gloire, nne niaïstp.... Inédil (148 vers).
408
FONDS
50, f° 143 V», «D'Aloul.»
51, f° 148 v°.« Du chevalier qui faisoit les...
palier.» Incomplet. Ce fabliau ordurier éfoit
suivi d'un autre intitulé : « De ceulxdegrate
» tout » ou « de tart en tout, » Il porloit le
n° d'ordre Lvlii.
52, P 150. " La Houce partie. »
53, P 152, « Li ordres de chevalerie. »
54, P 154 v". « Des braies au Cordeller. »
55, f 156. « La complainte douteuse. »
56, P 158 v". «Du bouchier d'Abbeville, »
57, P 161 v". « Marcoul et Salemon. »
58, P 163. « De la borjoise d'Orliens.»
59, P 164. « Les Proverbes au Vilain. » In-
complet.
60, P 166. « De la dolente. »
61, P 166 v". « Dan Denier. »
62, P 167 v". « De Cocaingne. »
63, P 168. «Du chien et de l'asne,» commen-
çant :
Cl De l'asne et d'un chien sans targuier -
Vous vucil un fablel comencier...,
64, P 169. tt là fabliaus des Pertris. »
65, P 170. « Du.... qui fu fet à la besche. »
66, P nOV.» Li ABC Nostre-Dame,» com-
mençant :
Ave Sainte Marie ,
De grant miséricorde....
67, P 171 v°. « Li jugemens des....»
68, f° 172. « La Patenostre glosée. •>
69, P 173. « Le pardon de...., commençant:
Cardonaus sui , si vieng de Rome
Por ce qu'on me tient à preudome....
Incomplet.
70, P 173. « La Proiere Nostre-Dame,» com-
mençant :
Marie, mère de concorde,
A Jesu-Crist ton fils m'acorde.,.,
71, P 174. «Resvcries. »
72, P 175. « Des boulangiers. »
73, f" 175 y". « De la maaille. »
74, f" 176 v°. « Du provost à l'aumuche^»
75, P 177. « La patenotre du vin, »
76, P 177 V". « O Intemerata, » en François,
commençant :
O tu vierge ententive et coie
Perdurablement benéoite....
77, P 178. - De la damoiselle qui sonjait. »
78, P 178 v**. H La requeste d'amors. »
Méon, I, p. 326.
Méon, I, p. 409,
Mcon, 11, p. 472,
Méon, 111, p. 59.
Mcon, 1, p. 169.
Jub., Nouv. Rec, II, p. 242.
Méon, 11, p. 1.
Méon, V, p. 416.
Méon, 1, p. 161.
Méon, sous le titre « de celle
» qui se fist sur la fosse
» de son mari.» 1, p. 462,
Jubin. «Jongleurs etTrouver-
res.» Paris, 1835, p. 94.
Méon, II, p. 175.
Inédit (164 vers).
Méon, I, p, 181,
Méon, II, p. 194,
Inédit (208 vers).
Méon, I, p. i66.
Inédit (104 vers).
Inédit (lOi vers).
Inédit (66 vers).
Jub., Jongl. et trouv,, p. 34.
Jub., Jongl. et trouv., p. 138.
Jub., Jongl. et trouv., p. 101.
Méon, I, p. 186.
Jub., Jongl. et trouv., p. 69.
Inédit (110 vers).
Méon, I, p. 455,
Jubinal, Jong. et tr., p. 143.
ANCIENS.
79, f" 179. « Les ix joies Nostre-Dame, ••
80, f" 181. tt Les ordres de Paris. »
81, t° 182. « Les xxiii manières de Vilains
(Les douze derniers vers ont seuls été conser-
vés, un feuillet ayant été enlevé entre 181 et
182.)
82, f" 182, « Le salu d'amors et complainte, «»
commençant :
Douce dame, preus et senée
En qui j'ai mise ma pensée....
83, f 182 v°. « De la demoisele qui ne poit
oir parler.... »
84, f° 183. « Du preste crucefié. »
85, P 183 v°. « Du... et du...» commençant :
L'aulrier me vint en avison
Que li.... denandoitau....
86, f° 184. «Du Peschcor de Pont sur Saine.»
87, P 185. «Duvalletaus.xu. famés.»
88, f" 186. « L'.4BC Plantefolie , » commen-
çant :
Ce dist uns clers Plantefolie
Qui moult souvent a foloie.
89, f" 187. «Des .vu, vices et des .vu. ver-
tus,» commençant :
Mundus, Caro, demonia,
Diversa moveut prelia ;...
90, r J88. « Le fablel de la grue. »
91, f° 189. «Les .un. souhais S. Martin.»
92, f° 190, «le Previlejje aus Bretons. »
93, P 191 v°. « La Prière Theophilus. »
94, f» 192 V». « Le blasme des femmes. »
95, f» 193. • Le bien des famés.»
96, f 193 v°. a L'Ave Maria en françois», com-
mençant :
Moult hautement se maria
Marie en Ave Maria
97, f" 194. « L'escommeniement aus Jalons,»»
commençant :
J'escommeni toz les jalons
Qui de lor famés ne sont cous...,
98, f" 195. « Du cors etdei'ame, » commen-
çant :
Cors en toy n'a point de savoir.
Que tu {joulouses trop avoir....
99, f* 196. « Des ,iii, meschines. »
100, f° 197. « Le dit de la Dent. •
101, f* 197 v*>. « Le dit des Fevres, »
102, fo 199. « Du Chevalier qui tist sa famé
confesse. »
103, f 200 v» « De Niceroles » ( par le clerc
de Vouday).
409
Jubinal, OEuvr. de Rutebeuf
II, p. 9.
Jubinal, OEuvr. de Rut,, 1,
p. 158,
Fr, Michel, brochure. Paris,
1833.
Inédit (92 vers).
Méon, I, p. 468.
Méon, 1, p. 14.
Inédit (108 vers).
Méon, I, p. 471.
Méon, 1, p. 148.
Inédit (28 octaves).
Inédit (41 sixains).
Méon, II, p. 2.50.
Méon, 11, p. 386,
Jub,, Jongl, et trouv., p. 52.
Jub„ OEuv, de R„ 11, p. 327.
Jub., Jongl. et trouv,, p. 79.
Jub., Jonyl, et trouv., p. 83.
Inédit (13 quatrains).
Inédit (139 vers).
Inédit (20douzains).
Méon, ï, p. 446.
Méon, 111, p. 159.
Jub , Jongl. et trouv., p. 128.
Méon, I, p. 229.
Jub,, OEuv, de R,,1I, p, 440.
410
FONDS
104, f" 201 v». u L'évangile aus famés. »
105, f" 202. « La poissance J'amors, » coïmneii
rant :
Por reprendre les mesdisaus
Qui les amans sont despisans....
Par Hue Arclievét|ue.
106, f" 203. - Le Vergier de Paradis, »
107, f* 203 v*. « Salus d'amors. »
108, f" 204 \°. « Le ditié de la Rose, »
109, f 206. <• Le Credo au Ribaut. »
11 0, f°207, a Ezechiel. »
111, r 208. « Les vers du monde. »
112, f° 209. « De Bcrangier au lonc cul. »
113, f» 210 v". uDe Gombert et des .li, clers. •
114, f" 211 v°. « De la Saineresse. »
115, f° 212, « De la vielle truande. »
116, 1^213. «Le département des livres. »
117, f"^ 213 V. « La genyle au Ribaut. » (
118, f* 214. La contre-gen(jle, J
119, f» 215. «Du... et de la..., commençant:
Une.... et un.... s'esmurent
A un marchié où aller durent.».
120, 1^ 215 V». «1 La novelle requeste d'amors.»
121, f" 216. « L'Ave Maria en François, «com-
mençant :
Cil qui por rimoier veut avoir los et prjç
Se doit bien avoier que il ne soit repris.
122, f* 216. « Des vins d'Ouan, «commençant:
Biaus sire Diex, roi débonnaire
Qui le pooir avcs de fere....
Par Guiot de Vau-Cresson .
123, P 217 \°. « Le Sort des dames. »
124, f° 218. « Salu d'amors. »
125, P 218 v°. tt La Patrenostre à l'userier.»
126, fo 219. « La roe de fortune. ■>
127, f" 220. « La pais aus Ang:]ois. »
128, f° 22 1. « Le Chartre de la pais aus Anglois. -
129, f° 221 vo. «Le lelanie en françois, "com-
mençant :
Diex, sire père postcis
Qui ciel et terre et mer fois..,.
130, fo 222 V*. «L'oroison de la letanie, «com-
mençant :
Diex qui es sans fin et sans inicion
Qui toute créature as en subjection.
131, f» 222 V». « Une branche d'armes. »
132, f" 223. «Un enseignement à preudomitie,»»
commençant :
Tulles uns maistres moult senc«
Diit t^iè 1i hortt a'Mt mie nés...
Jul)., Jong). e( trouv,, p. 26,
Inédit (154 vers).
Jub., Nouv. Rec, H, p, 291.
Jub., Nouv. Rec, H, p, 257.
Jub., Jongl. et trouv., p. 110.
Méon, II, ]). 445.
Jub., Jongl. et trouv., p. 124.
Jub., Nouv. Rec, II, p. 124.
Méon, II, p. 287.
Méon, I, p. 238.
Méon, I, p. 451.
Méon, I, p. 153.
Méon, V, p. 404.
Roquefort, Etat de la poésie
françoise aux xii«, xni* et
Xïv* siècles. 1811, p. 147.
Inédit (80 vers).
Jongleurs et trouv., p. 147.
Inédit (14 quatraini).
Inédit (123 vers).
Jub, , Jongl. et trouv., p. 18îî.
Jub., Jongl. et trouv., p. 46-
Méon, II, p. 99.
Jub., Jongl. et Ir., p. 177.
Jub., Jongl. et tr., p. 170.
Inédit (140 vers).
Inédit (26 vers).
Jub., Jongl. et trouv., p. 73.
Inédit (50 vers).
ANCIliNS.
411
133, f" '223. M Le Chincheface, ». commençant :
Oiez communément, oiez
El de parler vous amoiez.. .
134, f" 223 v°. « Le Jugement Salomon. »
135, P 224 v". « De Dame Guilc. »
136, f" 225. « Salu d'amours, «
137, f° 225 \°. « Concile d'apostoile. »
138, f* 226 v". « La Patenostre en françois ,»
commençant :
Pater noster vrais pères qui es sires del monde.
Qui tes amis garis de la prison parfoude....
139, f* 227 v°. « D'Estula. »
140, P 228 v". « Du vilain qui gaaigna Paradis
par plait. »
141, fo 229 v**.«DeBrunainla vache au prestre.»
142, f" 229 v". «Duprestrequi ot mère à Porce. »
143, f 230 V. « Du Fevre de Creeil. »
144, f° 231 v». « La bataille des vins. »
145, fo 232 V. « Les mousùers de Paris •.
146, P" 233. « La maie honte. »
147, f 233 v°. « Le despit au vilain, s
148, P 234. «DuCuvier. v
149, fo 235. " Du prestre et des .n. ribaus, «
commençant :
Qui biaus mos set conter et dire
Il ne les doit pas escondire....
150, f° 236. « De la... noire. »
151, f 237. « Des Cornetes. »
152, fo 237 vo. « De Guiersay. »
153, f°238 V, « Des .m. boçus menesterels.»
154, f° 240 « Des n amans. »>
155, f* 240 v'. « Le blastenge des famés. »
156, f* 241. « Des... , » commençant :
Seignor qui les bons.... savés
Qui saves que li.... est tels....
157, f" 2il vo. « De l'enfant qui fu remis au
soleil. »
1.58, f" 242. « Le Sa!ut d'Enfer. »
159, f 242 v». « Du vilain de Bailluel. »
160, f° 243. « De la goûte en laine. •>
161, f° 243 v». « De gentillesce.»
162, i" 244 vo. « De Pierre de la Broche. »
163, f** 246. « Les Crieries de Paris. »
164, f° 247. « La Patenostre d'amours. »
165, f" 247 V». « Le dit de fortune Moniot. »
166, f» 248 vo. « Des .n. chcvaus.»
J67, f» 249 v*. m De» chevaliers, drs r er.v et
des villairlit. *
Jub. , iVIptères inëd. du xv*
siècle. 1837, I, p. 390.
Méon, IV, p. 440.
Jub., Jongl. et trouv , p. 63,
Jub., Jongl. et trouv., p. 49.
Crapel., Proverbes et Dicton»
popul., Paris, 1835, [). l.
Inédit (22 quatrains).
Méon, I, p. 393.
Méon, II, p. lli.
Méon, I, p. 25.
Méon, 1, p 190.
Méon, II, p. 265.
Méon, m, p. 152.
Méon, IV, p. 287.
Méon, 1, p. 204.
Jub., Jongl. et trouv., p. 107.
Méon, I, p. 91.
Inédit (281 vers).
Méon, I, p. 440.
Jub., Jongl. et trouv., p. 87.
Jub., OEuv.de H., H, p. 435.
Méon, I, p. 245.
Jub,, Jongl. et trouv., p. 1 19.
Jub., Jongl. et trouv., p. 75.
Inédit (56 vers).
Méon, I, p. 215.
Jub., Jongl. et trouv., p. 43.
Jub., Nouv. Rec, I, p. 312.
Jub., OEuv, de I\.,I, p. 475.
Jub., Nouv, Rec, II, p. 50.
Jub., « La Complainte et le
Jeu de Pierre de la Broce. »
Paris, 1835, p. 23.
Méon, IV, p. 276.
Méon, II, p, 441.
Jub., Nouv. Rec. , 1 , p. 195.
Méon, I, p. 197.
Méôn, I, p. 28.
4i2
FONDS
168, f° 250. « Complainte d'ainors , b commen-
çant :
Dame, belle, bon jor vous doinst
Li sains espirs qui vous pardoinst —
169, f" 250 v°. « Uns jeus «C'est le commence-
ment tle celui d'Adam.
170, f" 251 v°. « Du leu et du l'oue. »
171, f" 252. •« De honte et de puterie,» com-
mençant :
Oï avez parler des son{>e$
En Fabliaus, en maintes menson{;es.
172, f° 252 v». «Le chastiement des clers,»
commençant :
Mon cuer, triste penssis me semont que je die
Du clergic que je voi, qui laidement folie.
173, f» 253. « Hequeste et complainte et re-
gres, » commençant :
Ma douce amie, salut s'il vous agrei,
V^ous manderai qui qu'en doie avenir.
174, f° 253 v». « La compaignie Renart. »
175, f° 253 v" tt Complainte d'amors , » com-
mençant :
Celui qu'amors conduit et maine
En {jrant destrece et en grant peine.
176, f" 255. « Le dit de Peresce. »
177, f" 256. «Du faucon lanier, » commençant:
Au biau faucon lanier mauves
Resauble maint homme de fès....
178, f° 256. « Salut d'amors , » commençant :
Por mon cuer resbaudir et pour reconforter
Et por moi ensement me convient«il trouver...
179, f° 256 v°. « L'arriereban d'amors, » com-
mençant :
E donc cuers, douce amie très -douce créature,
Je vous aim de bon cuer loial outre mesure,
180, f° 257 V», «Le Mariage des .vu. ars.»
181, f 259. « De l'eschacier. »
182, f"* 259 v°. « Les geus d'aventure. i>
183, fo 260 V. « La prière du sanc Jhesu-Crist,«
commençant :
Benéois sanc , benéois corps
Qui en la crois espandi fors...
184, f° 261 v°, «La bible au seignor de Berze,
chastelain. n
185, f° 265 v". « Des deus changeors. »
186, f° 267. «Complainte d'amors, » commen-
çant :
J'ai apris à bien amer
Dex m'en laist joïr....
Inédit (76 vers).
MM. Francisque Michel et
Moumcrqué, Théâtre frjinç.
au moyen âge. 1839, 1, p. 55.
Méon, I, p. 53.
Inédit (90 vers).
Inédit (15 quatrains).
Inédit (32 vers).
Chabaille, Supplément au ro-
man du Renart. Paris, 1835.
p. 107.
hiédit (238 vers).
Jub., Nouv. Rec, II, p. 58.
Inédit (44 vers).
Inédit (11 quatrains).
Inédit (14 quatrains).
Jub., « La bataille et le ma-
riage des .VII. arts. » Paris,
1838, p. 47.
Jub., Jongl. et trouv., p. 158.
Jub.,Jongl. et trouv., p. 151.
Inédit (180 vers).
Méon, IV, p. 394.
Méon, I, p. 254.
Inédit (160 vers).
ANCIENS.
413
187, f^ 2G8. « Du tk'iiier et do la l>n-bis. »
188, f« ^269. » Salut d'auiors. »
189, f° 271. «Salul d'auiors » et « la réponse de
la damoiselle, » commencçant :
Amors qui m'a en sa justise
Et mes cuers qui s'entente à mise...
Ce sont deux chansons avec refrain, dont le
dernier mot sert de début au couplet suivant.
190, f" 272 V. « Prière Nostre -Dame, » com-
mençant :
Tant ai par maintes fois parlé de vanité
Et tante ouvraigne faite plaine de grant viuté.
191, f° 273 v». «Salut d'amors,» commençant :
Dame plesant et sage de toz biens doctrinée
Bien pcrt à vo semblant que soiez moult sence.
192, f° 274. « La patenostre farsie , » commen-
çant :
Pater noster doit cliascun dire
A Dieu et crier biaus dons sire....
193, f° 274. « La complainte d'amors, » com-
mençant :
Or mestuet saluer celé que je désire
Et moi esvertuer por sa grant bonté dire..
194, f° 275. « Li confrère d'amors,» commen-
çant :
Li confrère d'amours tuit à moi entendez
Cil qui dedenz vos cuers les maus d'amors
sentez....
195, fo 275 V. «Le dit du buffet, »
19G, fo 277. « Du sot chevalier. «
197, f° 278 v°. « Des Taboureurs. »
198, f° 279 v°. «Salut d'amors,» commençant:
Douce dame salut vous mande
Je qui sui comme la limande....
199, f* 280. « De la Larguece,» par Arcevesque.
200, fo 281 v°. « Le credo à l'userier. »
201, f" 282 v». « Le dit des marchéans. »
202, fo 283 v». « La Vie Saint Elysabel. »
203, f 294 V». «Du Soucretain et de la famé
au chevalier. »
204, f° 298 v°. « Le miracle de Théophile. »
205, f° 302 v°. « La complainte d'Outremer. »
206, f° 304 V». «De Mou seignor Giefroi de
Sargines. »
207, f« 304 v°. « La griesche d'esté. »
208, f« 305 V». «La çriesche d'yver. »
209, f» 305 V. . De la damoiselle qui fist les
B .m. tours entour le moslier. n
210, f° 30G v°. « De monseignor Anseau de
. Lille. .
2tl,f"309v°. « Des Jacobins. »
Jub., Nouv. Rec, II, p. 2(>4.
Jub., Nouv. Rec, 11, p. 235,
Inédit (40 couplets).
Inédit (22 quatrains).
Inédit (11 quatrains).
Inédit (10 si.vains).
Inédit (15 quatrains).
Inédit (12 couplets de 5 v.).
Méon, I, p. 264.
Méon, II, p. 255.
Jub., Jongl. et trouv.,p. 165
Inédit (9 douzains).
Jub., OEuv.deR.,11, p. 471,
iMéon, 11, p. 106.
Crapelet, Proverbes et dic-
tons populaires, p. 159.
Jub.,OEuv.deU., II, p. 151.
— I, p, 302.
— II, p. 79.
— 1, p. 91.
— I, p. 64.
— I, p. 25.
— I,p.30.
— 1, p. 295.
— 1, p. 87.
— 1, p. 175.
4M
FONDS
•JI2, {" .'307 v». « Uf la desioidc cl.- r.aiivtrsiK:
et tli's Jacobins.»
213, f" 307 v°. «Le mariage de Rustebeiif. »
214, f" 308 V. « La complainte Rutebeuf. »
215, f' 309 V. « La voie de Paradis. »
216, f» 314. «Du Pbarisian. »
217, f" 314 v«. M Des ordres. «
218, f" 315. « Le pet au vilain. •
219, f° 315 vo. « De Brichemer. »
220, f" 315 v». « De mestrc Guillaume de Saint
Amor. »
221, f» 316 v». « La vie Sainte Marie l'Egyp-
tiene. »
222, f° 323. « La desputizou de Chariot et du
barbier. »
223, fo 323 v". « Les plaies du monde. »
224, f° 324. « De mestre Guillaume de Saint
Amour. »
225, fo 325. « Des règles. »
226, f° 325 V. « La complainte de Constanli-
noble. r
227, f" 326 v». « La bataille des vices contre les
vertus. »
228, f° 328. « L'ave Maria Rutebeuf. »
229, f» 328 v». « Renart le bestourné.»
230, f° 329 V. « De Frère Denise. »
231, f» 331. « De l'estat dou monde. »
232, f° 332. « La mort Rustebeuf. »
233, f" 332 v°.«Lefablel de la crote,» commen-
çant :
A qui que il soit, lait ne bel
Comencier vous vueil .1. fablel.-.
234, f° 333. « De l'Escuiruel. »
235, fo 334. ■ Doctrinal le Sauvage. »
236, P 335 v°. « La Cantepleure. »
237, f° 336 v°. « Du triade et du venin. -
238, f" 338. « De la foie et de la sage. »
239, f" 339 V, .. Des .vi. manières de fols.
240, f*» 340 V, « Les Regres au roi Loeys •»
2il, f° 341 v"*. « De la Synagogue , » commen
çant :
De lor mençonges vuelenl vivre li mençoogier.
Plusor par lor menconges font lor vi* alongier.
243, f° 342 vo. «De Renart de Dantmartjn,i
commençant :
Oiez une tençefi qui fu faite pieça
Mise fu en escrit du lens de lors en ca
.lub.,OKuv.
aeR.,i, p. U;.
—
I. p. 5.
—
I, p. 13.
_
II, p. 24.
—
1, p. 203.
—
I, p. 170.
—
II, p. 280.
—
I, p. 208.
—
I,p.71.
—
H, p. 106.
ï, p. 212.
—
I, p. 226.
I, p. 78.
—
I, p. 188.
—
I, p. 100.
II, p. .56.
—
",p.l.
—
I, p. 196.
_
1, p. 260.
—
I,p.2l8.
—
I, p. 35.
lacdit (62 vers).
Mron, II, p. 187.
.ïub., Nouv. Rec, II, p. 150.
Publiée par M. Henri Mon-
nin. Lyon, in-S», 1834; el
par M. Jubiual, OKuvr. de
Rutebeuf, 1, p. 399.
Jub., Nouv. Rec., l, p. 360.
Jub., Nouv. Rec, II , p. 73.
Fr. Michel..,.
M'* de Villeneuve - Trans ,
«Vie de saint-Louis.» 1839.
Tome III, Notes.
Jub., Mystères inédits du xv«
siècJ, Paris, 1839, II, p. 404.
Inédit (30 qualraisis).
ANCIKNS.
4iô
243, i^ 343. « Ùu dii d'aveiiiiaes, >• ruinineH-
çant :
Or escoulés seiynor et si ne vous ciuioii'
Se por moi déporter entre vous m'esbaiioic. Inédit (44 quatrains),
24i, f°3i4. « De Gautier d'Aiipais. » Francisque Michel, Homan*,
Lais et fabliaut, n' III, Pa^
ris, 1835.
245, (° 348. « Ou Vair Palefroi. » Méon, IIÎ, p. 164-
246, f" 355. «Complainte d'amors , » rommen-
çant :
« Il est resons que cil se laisi'
««Qui ne set dire riens qui plaise... Inédu (1507 vers).
Le cahier qui suivoil immédiatement le feuillet
362, aujourd'hui dernier, contenoit les pièces sui-
vantes indiquées sur la marge inférieure de ce
même feuillet :
« D'Audigier.
» Des Mesdisans.
>' Du croisié et du descroisié.
» La patenostre glosée.
» Salut d'amours.
» Le comencement des secrès de phisique. »
Ainsi, ce précieux volume, si utilement consulté
depuis Barbasan, et si souvent cité par tous ceux
qui ont étudié l'histoire littéraire du xin* siècle,
contient dans son état actuel deux cent quarante-
sept morceaux de poésie, pieux ou moraux , ou sa-
tiriques ou erotiques, ou bien enfin obscènes. Cette
collection forme plus de 70,000 vers. H reste en-
core à publier cinquante-cinq de ces 2i7 pièces, sur
lesquelles , dix-neuf dévotes et six très-obscènes.
Mais elles oflrent peu d'intérêt sous le double aspect
de l'histoire et de la littérature; cependant comme
416 FONDS
monumens de la belle langue du xiii* siècle, elles
mériteroient encore d'être publiées. Elles com-
prennent 12114 vers. Le travail que j'offre aujour-
d'hui ne sera pas inutile à ceux qui voudront s'oc-
cuper d'en donner une édition.
1N°7218*.
8-47. TRAGICOMÉDIE EN CINQ ACTES DE LA GAULE OB-
TENANT DU JEUNE ROI CHARLES IX LA FIN DE SES
MISÈRES. — ÉGLOGUE DE LA RÉCEPTION DE PAN
(CHARLES IX), PAR LES DIVINITÉS CHAMPÊTRES d'a-
NET.
Volume iii-fOpaivo de 27 feuillets papier à lignes longues ; xvi* siècle.
Couvert en parchemin blanc.
Fonds de Mesraes, n° 563.
Très-bonne écriture contemporaine. Ces deux
pièces dramatiques n'ont pas de titre. La première
commence par un prologue de 24 vers adressé au
roi. Les douze derniers résument le sujet de l'œu-
vre et rappellent assez bien les affectations poéti-
ques de notre temps ;
Or la Gaule plaignant sa fortune , l'Europe
La viendra consoler , et toutes deux en trope
Yi ont au Temps qui forge à la Gaule des cas
Plus estranges encor qu'au premier n'estoient pas.
Elle fait assembler ses estats; lesquels tâchent,
Mais en vain , la priver des ennuys qui la fâchent.
Lors sortent les effets que le temps a produits.
Enfin sera la Gaule en repos et sans bruicts.
De quoy louant le Roy et la Royne sa mèr©
ANCIENS. 417
Avec joye et triomphe en rendront à Diez gloire (1) ,
Le priant de vouloir maintenir ceste paix
Et de rendre le Roy immortel à jamais.
Ce prologue est suivi d'un argument en prose,
puis du nom des personnages , savoir : « La Gaule,
» — l'Europe, —le Chœur, — le Temps, — forge-
» ron, — r Estât de noblesse, — celui de l'église, —
» le Plebée, — premier soldat, — second soldat, —
» troisiesme soldat , — un jeune Roy , fils de la
» Gaule. »
Les premiers vers sont :
Dieux marins et terrains , puissances des hanlts cieulx ,
Mânes, toy gouverneur du fleuve Stigieux. . .
Ces citations n'empêchent pas que la pièce ne
soit recommandable , surtout comme ouvrage
poétique. Les vers sont en général moins latins^
moins obscurs et plus harmonieux que ceux de
Ronsard et de Jodelle. J'ignore à qui nous devons
en accorder l'honneur ; mais il est certain que
cette tragicomédie fut composée et sans doute jouée
dans les premières années du règne de Charles IX.
L'églogue ou pastorale qui suit la tragicomédie
me semble encore d'un style plus élégant et meil-
leur. Les personnages sont : Paies , — Flore , —
Bertin le berger, — la nymphe Bazoche, — Annet,
pasteur des troupeaux de Pan, — et Pan, dieu des
pasteurs. Premiers sont :
Ave , Flore , tu sois la mieux que bien venue I
Mains jours se sont coulez que mez yeulx ne t'ont vue. . .
(1) On prononçoit alors glaire.
Vf. 27
A \ 8 FONDS
jNous recommandons ces deux pièces a ceu\ qui
recherchent les origines du théâtre moderne.
N° 7218 \
848. DISCOURS DE LA SERVITUDE VOLONTAIRE PAR
ETIENNE DE LA BOÉTIE *, AVEC DES ESSAIS DE RÉ-
FUTATION, PAR HENRY DE MESMES.
Volume in-fo mediocri de 32 feuillets écrits sur papier à lignes longues ;
xvi« siècle. Couvert en parchenoin.
Fonds deMesmes , n« 561.
Ce traité n'a pas ici de titre; comme la tran-
scription est ancienne, et peut-être du temps
de Fauteur, il pourroit bien fournir de bonnes va-
riantes aux impressions qu'on en a faites à diffé-
rentes époques. Premiers mots :
D'avoir plusieurs seigneurs aucun bien je n'y voy :
Qu'un sans plus soit le maître , et qu'un seul soit le Roy.
Ce morceau, d'une excellente écriture, tient les
25 premiers feuillets. Il est suivi d'un « Extrait du
«livre de la Boitie pour y respondre. » — F*" 30.
« Contre la Boitie. » C'est un amalgame d'autori-
tés anciennes contre les principes de La Boétie ;
et tous ces essais sont de la main de Henry de
Mesmes.
ANCIENS. 4l9
lN°72i9.
849. OEUVRES COMPLÈTES d'eUSTÂCHE DESCHAMPS,
DIT MOREL.
Volume in-4<* raaguo vélin de 12 feuillets non chiffrés et de 581 feuil-
lets anciennement numérotés, à deux colonnes; commencement du xv«
siècle. Relié en maroquin rouge aux armes de France sur les plats , au
chiffre de Louis XVIII sur le dos.
Fontainebleau, n" 457.— Ane. catal., n" 293. — ■ Sainte-Palaye,
uot. 579.
Cet énorme volume a été décrit avec beaucoup
de soin par feu M. Crapelet , en tête de la belle
édition qu'il a donnée des œuvres choisies d' Eus-
tache Deschamps (1). Nous y renvoyons nos lec-
teurs ainsi qu'à la brochure supplémentaire que
l'illustre imprimeur a publiée sur le même sujet
en 4834. Cependant M. Crapelet nous a laissé quel-
que chose à faire : c'est une note des différons
genres d'ouvrages renfermés dans le m se. 7219.
Nous allons la donner sommairement , sans nous
arrêter comme on le pense bien à chacune des di75
ballades, des 171 rondeaux, etc., etc.
Voici d'abord la rubrique placée au-devant de
la table générale, f° 1. « En ces présentes rubiiches
» sont les refrains de toutes les balades et chan-
(1) Poésies niorales et historiques d'Ëustache Deschamps, écnyer ,
huissier d'armes des rois Charles V et Cliarles VI , châtelain de Fismes
et bailli de Sentis; publiées pour la première fois d'après h; manuscrit
de la Bibliothèque du Roi, avec un précis historiqu*^ et littéraire sur
raufeur. Paris, IH.'iî».
27.
420 FONDS
» çons roiaulx, et les premiers vers de tous les ron-
» deaux et virelays eslans en ce présent livre, selon
» l'ordre de l'A, B, C. Avecquespluseurs laiz, trait-
» liez, lettres missibleSjCommissionsetautres choses
» estans en ce présent voluniine, comme il pourra
* apparoir par ces présentes rubriches , et par le
» procès dudit volume, fait par Eustî^che des Champs
» dit Morel, escuier, huissier d'armes du roy nostre
» sire, chastellain de Fismcs et son bailli de Senlis.
» Et entre les autres choses y a deux traicliez , cellui
» de la fiction du lyon et l'autre du mi rouer du
» mariage, non complez pour la mort qui trop tost
» lui survint. Dieux ait pité et mercy de l'anie de
j» lui ! Amen. »
Suit la table par ordre alphabétique des refrains
de 1175 ballades, dont l'indication finit au f» 9 v*";
puis la liste alphabétique de 171 rondeaux; fo 11 r^
des 80 virelais; f*' 11 v** de 14 lais, savoir : du
désir d'amours, — Amoureus, — de Franchise,
— de Vaillance, — des .xn. estas du monde, —
de Fragilité humaine, — de Plour, — du Roy ,
— du bon connestable, — du Département, — Pé-
rilleux, — de la fiction de l'aigle romaine au gou-
vernement des Princes; —- contre la mort, —et de
la Nativité de Notre Seigneur.— etc.
On trouve dans cette table l'indication de toutes
les principales pièces de cet énorme recueil ; au lieu
de la transcrire, je vais rappeler les morceaux qui
intéressent l'Histoire contemporaine, et que M. Gra-
ANCIENS. 421
pelet n'a pas publiés. Ainsi : fo i. Ballade sur la mort
du bon preudome et chevalier Sampy. Ce guerrier
est fameux dans les récits de Froissart, mais il est
oublié dans toutes nos biographies dites univer-
selles , d'ailleurs si incomplètes pour ce qui touche
aux anciennes gloires littéraires et civiles de la
France. Voici la ballade d'Eustache Deschamps :
S'Argus qui ot cent yeux pour regarder,
Et Lins qui voit sur toute beste mue ,
Et Alplieus qui ne se pot garder
D'Arethusa qu'il cliaça toute nue
Ou fleuve où elle baignoit ,
Tant que tous deux en plours convertissoit ,
Ne cessoient tous de plourer ainsi ,
A fort plourer la mort , ne souffiroit
Le bon prodomme et cbevalier Sampy.
Car salges fu, à ses fais regarder,
La frontière a, devers Guines, tenue,
Pour son Seigneur saigement, sans errer,
Ne qu'à son temps forteresce ait perdue ,
Guines, Calais le doubtoit.
Car saigement tous ses faiz emprenoit,
Et maintes foys les Anglois desconfy,
Gravelingues leur basti en temps froit,
Le bon prodomme et cbevalier Sampy.
Et le cbasteau de L'Escluse sur mer
Dreça et fist, Ardre a bien maintenue.
Et Andruicii et Leplanque ordonner
Sceut bien aussi garder la gent menue;
Li roys amer le devoit,
Picardie bien plaindre le devroit,
Thérouenne , Saint-Omer et aussi
Flandre et Artois et ebascun qui congnoit
Le bon prodomme et chevalier Sampy.
Prince en honneur voult tousjours labourer
Et loyaument tout son temps vous serv
4i2
Sans giaiit Une ne Iresor acqiiesler
Le bon proilommc et chevalier Sampy.
Ce bon chevalier de Sempy ou Sampy, dont le nom
se perdit plus tard dans la maison de Groy , vivoit
ehcore en 1382 , puisqu'alors il contribua au bril-
lant succès de la campagne de Flandre par la ma-
nière dont il défendit le pont de Comines dont le
connétable de Clisson lui avoit confié la garde.
L'année suivante Charles VI lui fit un présent ma-
gnifique ainsi motivé dans une lettre adressée aux
généraux conseillers sur le fait des aydes ordonés
pour la guerre : « Pour considération des bons et
» notables services que nous a fais en nos guerres,
» et par especial en la dernière chevauchée... faite
» en Flandres, et en la prise, fortification et empa-
» rement de Gravelingues , nostre ami cl féal che-
» valieret conseiller le sire de Sempy. .. Considerans
» aussi les grans paineS et travaux, frais et dépens
» qu'il luy a convenu supporter en ceste année pour
» le fait de la reformation des parties de Picardie...
» A iceluinous avons donné et donnons la somme
» de deux mille francs d'or.. Donné à Beauté sur
» Marne le xv^ jour de janvier l'an de grâce 1383 »
(vieux style). En 1386, Charles VI le lit encore
rembourser d'une somme de quinze cents francs
qu'il avoit prêtée « pour faire plusieurs ouvrages à
« Gravelingues et Andruit. » Lettre du 19 mars 1335
(V. S.). — Cesdelix pièces et plusieurs autres sont
conservées dans le cabinet des titres de la B. R.
ANCIEiNS. 4'2t3
Fo 11. Ballade sur la mort de Miles de Dormans,
évêquede Béarnais, dont l'auteur nous fait mieux
connoître les mœurs que tous les autres historiens.
Voici les deux derniers couplets :
Qui à son temps a tenu belle salle.
Chancelier fu de la court souveraigne,
Bons clers et grans et sans manière maie,
Doiilz et courtois, sans pensée vilaine.
A Rosebech fut armez sur la plaine,
Contre Flamens où li conflis fu faiz,
Cbascuns rassoUbs fu de coupe et de paîiie ,
Du noble Mile evesque de Beauvais.
Avec le roy qui leur orgueil ravale
Fu ce prélat Per de France en demaine,
Devant Bourbourc et Audain en Itale,
Nobles gens ot tondis en sa compaigne,
Chiens et oyseaulx; larges com Charlemaigne,
Kn tous estas fu puissans et parfais ,
Tant qu'on parloit bien loin en Alemagne
Du noble Mile evesque de Beaiivais.
F« '22 \«. Ballade violente contre la ville de Gand,
après la bataille de Rosbeck. F^ 24. Autre pour
demander « Quatre bernois pour la tour de Fismes. »
Il y peint fort en laid les ressources et les agrémens
de cette forteresse. — Autre contre le parti bour-
guignon. — F** 28. Deux ballades sur la mort de
Guillaume de Machaut
Vestez- vous noir , pleurez tous, Champenois,
La mort Macnaul le noble rethorique.
F** 29. Autre ballade adressée à Macbaut ; il lui ap-
prend qu'il a fait accepter un de ses Dits au comte
de Flandres. — F° 32. Sur le château de Goucy :
424 FOM)S
Qui vuel terre de grand déduit savoir ,
Et ou droit cuer du roiaume de France;
Et forteresce de merveilleux povoir,
Haultes forests et estancs de plaisance,
Aires d'oiseaulx , pars de belle ordenance
Ou pais de Vermandois,
Devers Coucy acheminer te dois ;
Lors des terres verras la nompareillc ,
Pour ce est son cri : Coucy à la merveille (1).
Voy Saint-Aubin où il a beau manoir (2),
Aire à hérons où maint faucon se lance .
A Foulembroy (3) puet grant sire manoir,
Dains a ou parc , qui moult vault de finance,
Ëaues aussi ; et que vault la puissance
De la tour de Coucioys,
Et du chastel qui tant est lieux adrois?
De Saint-Goubain (4 durement me merveille,
Pour ce est son cri : Coucy à la merveille. ,
Saint-Lambert puet tout homme recevoir;
En mi Testanc où le poisson s'avance,
Le chastelain puet bien la chace avoir.
La Fere est fort pour homme de vaillance,
Oyse l'enceint: mais mettre en oubliance
Ne vucil Acy ceste fois ,
Ne Gercies (5) , pour ce dist li bon rois ,
Que de Coucy ne vit euvre pareille.
Pour ce est son cry : Coucy à la merveille.
(1) C'étoit le cri de guerre des seigneurs de Vervins. Msc. de Jean
le Bouvier, héraut d'armes de Berry, sous Charles VII. — Fonds de
Colbert, n» 9653 5 5.
(2) Saint-Aubin y à une lieue de Coucy-le- Château. Près de ce village
estl'endroit encore désigné surlacartedeCassini^ou5lenomde^eowyoir.
(3) Folkmbray , aujourd'hui manufacture de bouteilles.
(4) Saint-Gobain , autre célèbre manufacture de glaces, dirigée par
mon grand ami M. Edouard de Nailly.
(5) Gersies, s. d. Quiercy. Carisiacum, où étoit une ancienne et cé-
lèbre maison royale.
ANCIENS. 425
— F" 32 \°. Quatre ballades contre les jurons. La
première est de Dixm]) Mahieu^h seconde deCorbie,
et les deux dernières d'Euslache Deschamps , comme
nous l'apprend le rondeau , P 33 r«. — F** 34 v**
contre le soulèvement des Bretons. — F° 36. Deux
ballades sur la mort de Charles V. — F° 37. Trois
ballades sur Paris, dont la première seule a été pu-
bliée par M. Crapelet. — Id. Sur Reims. — Fo AA.
Sur la mort de Bertrand du Guesclin , inédite.
— F° 53. Pour Philippe duc de Bourgogne. —
F° G2. Ballade au célèbre Geoffroi Chancer en lui
envoyant ses œuvres.
F» 67. « Gy s'ensuivent pluseurs lays, et pre-
mièrement commence le noble lay de vérité. »
Fo 81. Traduction en vers de plusieurs morceaux
du livre d'Innocent III de Miseria hominis , avec
le texte latin en regard (voyez notre tome IV,
page 205; et tome V, additions et corrections).
F^ 102. Gi commencent les chançons royaulx. —
« F° 106. Belle ballade sur le doux pays de France.»
— F*" 110. Sur les gens de guerre qui passoient la
Meuse pour aller combattre le duc de Gueldres. —
Id. Gontre les Anglois. — F° 114. Sur la bataille
de Rosbeck, avec le nom des principaux capitaines
qui s'y trouvèrent (27 novembre 1382). — F° 116.
Contre le carême. — F'' 120. Sur du Guesclin. —
F° 128. Sur la sédition des Maillotins, 1^' mars
1382. — F° 134. Nouvel éloge du Vermandois, à
l'occasion du voyage du roi à Gouçy. — F° 158,
4'2^ FOMbs
Éloge du séjour de Cachant. — h\ 159. Adieux à
la ville de Reims. — F" 161. Sur la mort de Gui-
ehart d'Angle^ chevalier anglois. — F« 162. Sur les
jouîtes du 16 février... à Paris.— FM67. Éloge de
INieppe près Casse!.
F** 173. « Ci commencent Uondeaulx et virelays.»
Yv Adieux â Bruxelles. — F° Î80 v". Rondeau sur
Aricel de Lisle^ écuyter du Vexin. — - F° 181. Sur
le diâteau de Clermont. — F° 182 v». Sur la maisoh
de i\r Jacques à Nourroy. — F» 183. Trois ron-
deaux d'adieu à la ville de ïroyes. — F** 189 v*. Yi-
relay aux Normands pour les engager à être fidèles
au roi. — F° 195. SUr les piller ies des Bretons en
Champagne qliand ils passoient, avec le sire de
Coucy, vers l'Allemagne. — F" 203 v°. Ballade aux
chevaliers françois croisés. — F" 204 v" et 205-
211. Ballades sur les coups que lui ont portés des
courtisans, et sur sa laideur. Ces plaintes pittores-
ques nousdonnent Heu de croire que Deschamps pas-
soit à la cour pour un bouffon. Toujours raillé pour sa
laideur et la bizarrerie de son esprit , il en avoit pris
gaîment son parti. Ici, il donne ses malédictions â
Hugues d'Aï, Prunelé, Rosoy, Garencières, Flori-
gnjj les deux Machaut, Huet d'Angenne, Poitiers,
Savoisy, etc. , qui le battoient, l'injurioient et ne
cessoientdëlepoursuivre. — F"206 \°, 221^*. Sur lés
ennuis de la campagne de Flandres. — F° 207-
212. Balladesiir les jurons des joueurs. — F°20B. Il
prie le roi d'ordonner à Montagudelui ^>àyèr sfes §a-
ANCIENS. 4^7
ges. —Contre le pays de Brie. — F° 209. Sur sa lai-
deur. — F" 240 \". se plaint que les officiers du duc
deTouraine (dont il étoit escuyer d'escuyerie) lui
aient rogné 20 jours de ses gages pendant le voyage
d'Allemagne. — V^. Sur la mort de la fille de
Jean de Montagu , à l'âge d'un an et demi, à LoU-
veciennes. — Il demande une houppelande, pour se
défendre du froid , pendant qu'il fera le guet contre
les Gantois. — F° 244 \°. Détails de chasse. —
F" 242. Contre M« Mahieu (sans doute le poète).
Supplique au nom de Jean Tasle-Pln. — ïd. et
f** 382. Contre le .. de Regnault d'Angennes, (il y a
bien loin de cette ballade aux madrigaux de la guir-
lande de Julie d'Angennes). — F" 243. Contre les
Flamands. — F° 244. Sur un dîner donné par les
chevaliers à l'hôtel d'Orléans; (on peut conclure du
dernier couplet que Deschamps et Mahieu avoient
dans cet hôtel une chambre haute, aU-dessus des
lieux d'aisance : desus la chambre aisie), — Contre
les mauvais payeurs de Rethel. — F° 245. Sur les
termes de marine. — Ballade à hou^. — F'' 246.
fl se plaint de sa misère et se prétend digne d'ê-
tre nommé
A Reins la cité ' 110^^ Or>
Cappitaine de la foire aux chetifs.
Fo 247. Contre le mal de dens, fort bonne. —
Sur le pillage de Vertus par les Anglois. — F ' 248;
Contre fingralitude du nouveau roi, à l'égard des
servi leurb de son péi^. il se content(î de leur pef*
428 FONDS
mettre de rester à sa cour, c'est-à-dire il leur donne
Boucltc à la court sans rien mettre dedans.
— Des façons de rire et de manger ridicules. —
F 219. Plaintes de la \ille de Vertus sur ses désas-
tres. — F" 220-329. Portrait d'une laide femme.
— D'un bon et d'un méchant varlet. — F° 223. Sur
l'élection des majeurs du Yexin , ballade bouffonne.
— F° 224. Requête des courtisans chauves au roi,
pour avoir des bonnets. — Id. et f^ 231. Contre les
Anglois, el sur leur fameuse queue. — F° 225.
Adieux à Paris en partant pour le Languedoc. — A
un pâtre qu'il nomme gentis roiSj dus de Poligieres.
— F°226. Conseils aux chauves. — F<'228. Contre
un chevalier qui avoit la réputation d'aimer les
dames et qui avoit épousé une femme vielle d'avoir,
riche de cinquante ans, nommée Elisabeth. —
F** 231. De la supériorité des Champenois sur ceux
de Brie. — F** 233. Sur son séjour forcé à La Saus-
saye. — F' 234. Il demande sa délivrance de bois
pour son château de Compiègne. — Avis pour se
défendre contre le froid. — F** 235. Deux ballades
sur un savetier larron que l'on pendoit. — F° 239.
Vœux des habitans de Paris pour le retour du roi
de son voyage en Languedoc. — F<* 239, 240, 281 ,
293, 330, 332, 333, 334. Ballades obscènes. —
F«>241. Ballade à boire sur l'ordre de la baboiie,
grand nombre de courtisans bons vivans y sont
nommés. — F°262. Des choses que doit apprendre
un prince. — F''263. Sur les ennuis que donne l'é-
ANCIENS. 429
ducalion des enfans. — F** 265. Ballade sur Paslours
qui estoient entre Damery et Espargnay ( Épernay),
c'est à l'occasion du passage des grandes compa-
gnies, allant en Allemagne. Voici les deux premiers
couplets :
Entre Espargnay et Damery
Vi pastoures et pastoureaux
En la prairie près d'Ay
Cardans moutons, vaches et veaulx.
Dont Lohiers disoit à Tun d'aulx
Je vueil chevauchier sur les champs,
Car bergiers ne sont que médians (1).
Tant com ils gardent les moutons .
Pain bis, prunelles et boutons,
Fromage et lait leur est déduit.
Je te pri que nous nous armons,
Qui voit gens armés, chascun fuit.
Ne voiz tu pas devers Cheoilly
Variez armez à grans tropiaulz
Qui sont de poulaille garny
Et tuent brebis pour les piaulx ;
Qui robent et font leurs aviaulx,
Destellent chevaus et jumaus.
Et dient qu'ils viennent du Mans
Et vont logier emprès Chaalons.
Laisse tout ; après eulx alons,
Tels gens sans pain ont leur pain cuit.
Nous ferons quanque nous voulrons ,
Qui voit gens armez, chascun fuit.
F° 269. Des qualités du larron. — 273-294. Sur
les ennuis de l'oifice de bailli. — F" 300. Récit
du voyage de Saint-Omer. — Noms des chevaliers
de la maison du duc d'Orléans. — F° 30i. Noms
des écuyers de la même maison. — F° 303. Sur la
(I) Malheureux.
naissance du dauphin Charles. — F" 307. Exhorta-
tion à ceux qui partent pour passer en Angleterre.
~ F" 316. Sur la mort du connétable Louis de
Sancerre, en 1402.— F« 317. Fiction d'oiseaux gen-
tils et par especial de l'aigle sur le gouvernement
des princes. — F ' 323. « Du noble et amoureux lieu
appelé la Table-Ronde , hors Pontoise. » — F^ 324.
Du caresme li02, qui fut très grevable à maintes
gens. — Contre un certain Loribaut, gardien des
livres du prince. — Sur la mort du roi Richart
d'Angleterre. — F" 325. Balade du déduit et es-
trange mélodie des oy seaux demourans en la tour
de Fismes, où Eustace demeure malade, par .m.
mois. — F° 326. « Des divers plais (jugemens) qui
sont chascun jour es cours de Compiegne. » —
F° 327. « Sur l'etrangeté de l'atour et de chief de
pluseurs dames. » (Ballade inédite.) — F" 337.
A Christine de Pisan, en réponse à l'épître que
cette femme illustre lui avoit adressée. — F* 339.
Coment Eustace fut mis cautement hors de son
bailliage de Senlis.— F° 348. Du mariage d'Antoine,
lils de monseigneur de Bourgoigne. — F*" 349. Ré-
clamations d'un clerc qu'on vouloit pendre. —
F«353. Contre les mendians et truans. —354-358.
Du voyage d'Allemagne. — Sur les ennuis du sé-
jour de ce pays. L'envoi de cette dernière ballade
est :
Princes, par la vierge Marie,
On est en la cossonerie.
ANCIENS. 4$j(
Aux Cannelés ou aux Trots Rois
Rlieulx servis en l'hostellene,
Car ces gens que je vous escrie,
Jà n'y parleront que Thioys.
F« 357. Sur les désastres de Nicopolis en 1396.
— F''360. «Commemoratio historié Senonum Gallo-
» rum, compilata et rithmata per Eustacium de
» Campis ultra Yirtutum in Campania. » C'est l'his-
toire poétisée des invasions gauloises en Italie et
en Grèce. — F° 362. Contre les émeutes de Paris,
en latin. — F' 364. Éloge de Vertus et des envi-
rons. La voici :
Vertus est ville vertueuse
Où Dieux fist vertueusement
Mainte fontaine merveilleuse
En sec lieu naerveilleusement,
Pour arrouser le tenement.
Bons vins a, fromens, seille, avaine,
Moulins, jardins, rivière saine,
Et qui court contre le souleil.
Sans tarir vient de vive vaine.
Chascun le puet veoir à l'uell.
Au piet du mont est fructueuse,
Fondée très devolement;
De mainte église précieuse,
Deux crosses, collège ensement.
Notre Dame premièrement,
Saint Sauveur et sur le demalne
Saint Jehan, l'autre église prochaine
Est Saint Martin de doulx acueil,
Parroche du lieu souveraine,
Chascun le puet veoir à Tuei).
I
Maison Dieu y a gracieuse,
Maladerie et mesmenunt
432 FONDS
Conld, sceaux, justice piteuse,
Très bon aer, bel esbatement;
Brie au dessus, bois largement,
Carrières, Moymer, la Champaigne ,
Et Marne de près l'accompaigne
A Espernay et à Busseuil,
Bons fruiz a, bestiauls et montaigne,
Cbascun le puet veoir à l'ueil.
ENVOY.
Prince, dès le temps Cliarlemaine
Qui ficha son tref sur la plaine
Devant Moymer , est en estueil
Vertus qui a moult soufrir paine
Des Angles par feu gaste et vaine,
Chascun le puet veoir à rueil.
F" 365. De monsieur d'Orléans et autres buvant
au chastel de Boissy. — A madame d'Orléans pour
la remercier d'avoir fait dire une messe pour lui
quand on répandit le faux bruit de sa mort. —
Epistola ad Radulphum Vitardi, en douzains latins.
— F° 376. Un beau dit des quatre offices de l'os-
tel du roi, « c'est assavoir panneterie, eschancon-
» nerie, cuisine et sausserie; à jouer par person-
» naiges. » — F 380. Traité en prose contre les
études astrologiques. — F° 383. Regrets de la mort
d'Enguerand de Coucy mort en Turquie. — F" 387.
Réponseduduc d'Orléans à Eustaclie pour lui accor-
der la faveur de faire son service chaperon en tête,—
F" 400. « La dolente et piteuse complainte de l'e-
» glise, moult désolée aujourd'hui, » en prose, faite
en 1393. « Celte epitre fist cl compila Eustace des
» Champs dit Morel au traictié de la paix des deux
ANCIENS. 433
» rois de France et cV Angleterre pour lors à Lolin-
» ghem , et la mist de latin en François au comman-
» dément de mons. de Bourgogne. » Dans le récit
détaillé que le moine de Saint-Denis a fait de cette
entrevue, (Liv. XIV, ch. 3.) il ne parle pas de
cette harangue. On en trouve le texte latin à la fin
du volume, f® 579. — F" 404. Lettres patentes
burlesques sur les fumeurs ou mélancoliques, en
vers. — Fo 406. Autres lettres de commission
d'Eustace emperor des fumeus contre un chien
larron. — F° 406. « La charte des. Bons enfans
de Vertus en Champagne » , en vers. — F° 408.
Sentence donnée contre aucuns de Vitry pour un
débat de buveurs. — F° 409. « Commission des
» loups d'Espargnay (Epernay) sur la rivière de
» Marne. » Les loups se plaignent ici sous la date
du 4 novembre 1370 que la nouvelle forteresse que
Ton a élevée à la porte d' Epernay leur ôte le pri-
vilège qu'ils avoient jusqu'alors d'entrer dans la
ville et d'emporter vaches, porcs et moutons dans
la campagne de Cuis et de Vinay. Eustache faisant
droit à cette demande leur permet à l'avenir de s'é-
tendre vers Mardeuil et Saint-Ladre (?) et de saisir
tout ce qui ne leur fera pas résistance. — F" 412.
« D'un beau dit de ceux qui contreuvent nouvelles
» bourdes et mençonges. » — F» 417. « Lettres
» d'un clerc qui se maria , lequel blasmoit moult
» mariage et, au derrenier, il prinst une povre
» femme et l'espousa. » — F° 421, « Lettres en-
vi. . 28
434 FONDS
') voyùcs par Eustace, lui estant malade, el la
» manière de son testament par esbatement. » —
F<* 442. « Autres lettres envoyées par messire Pierre
» de Navarre et ledit Eustace au comte de Valois et
» autres. Ledit messire Pierre de Navarre estant
» malade. » •— F" 423. « Autres à Guillaume de
» Melun , le jour de ses noces , en 1390. » ~ F ' 425.
« Lettres d'esbatement à trois demoiselles , sur le
» fait de Paviot qui couchiés estoit à Beaulté avec
» sa femme.» — F** 426. « Lettres à Regnault d'Aey
» sur la prbmesse d'un pourpoint. » — « A l'église
» deDandely. » — F« 427. « Sur Testât d'avocation,
» à messire Jehan des Maires^ Jehan d'Ay et Simoii
» de la Fontaine, avocas en parlement. » — F^ 428.
« Lettres du pays de Brie aux compaignons de
» Crespy. o~«Autresà messeign.de la Chambre des
» comptes, dinans en l'ostel de sire Guillaume Brii-
» nel, trésorier de France.» — F" 429. «Aiitre envoyée
» par Eustace lui estaiit malade à VillersCosterest. »
— - « Fo 430. Autres envoyées à Paris, avecques plit-
»seurs voy rres et lampes catervales et non tufales. »(?)
F" 431. « Ci commencent pluseurs balades mo-
» raies, lesquelles ont esté trouvées en pluseurs pa-
» Jjierset escripsdepuis les precedensbaladesci-des-
» susescriptes. » — F° 432. « Balade pour ceulx de
* Fi^ancequantilsfurentenHongrie.» — F''434.«Let-
» tredesescoliersd'Orliens et comment ils mandent
» argent et salut à leurs parens. » — F" 437. « Plu-
» seurs demandes entre It^s dames avecques les re-
aMCÎÊNS. i^D
» ponses sur ce. » —F" 448. * D'iiiie femme quî tient
» estre acoupie de soti iiiari et du réconfort quelle
» en a. » Acoupir a le sens de diipeir. — F" 449. « Des
» meurs et conditions des Champenois. » Il est itiu-
tile de dire qu'Eustache ne rappielle pas le ridicule
et assez nouveau proverbe des Quatre vingt-dix-neut
moutons. Mais alléguant les succès des Champenois
dans l'étude, il finit ainsi :
Habiles sont à l'escripture
Les pluseurs, et à concepvoir.
Dont cinq d'iceux met en figure :
Le Mangeur qui par très grant cure
Vbulut scol.istiqiie traicter;
Saincte More Ovide esclairér; '
Vitry, Machault de liaulte emprise >
Poètes que musique ot chier.
Toutes gens n'ont pas cfeste giiise.
ENVbt.
Princes, lë cinq fait à pHsier,
Clamenges et auctorisier,
Qui rétorique loe et prise;
Et tuit li poète estrangier;
Cils est de Laugres trésorier.
Toutes gens n'ont pas cesle gnise.
11 s'agit ici évidemment de Pierre que nous ap-
pelons Comeslor parce qu'il a jugé convenable de
traduire lui-même airisi son nom; de Hënoîl de
Sainte-More, auteur du Siège d'Athènes et du i'o-
man de Thèbes, dont il avoit pris l'idée dans Ovide;
de Philippe de Vitry ; de Guillaume do Machaut et
de INicolas de Clemangis. Jus(iu'à présent la Nor-
mandie et la Touraine se disputoient la naissance
28
436 FONDS
de Benoît de Sainte-More; voici ma douce Cham-
pagne, comme l'appelle Gasse Brûlés, qui met les
deux plaideurs d'accord. — F" 450. Chanson et
ballades burlesques à jouer par personnages. —
Balade des escoliers d'Orléans. — F°453. « Balade
» que on ne doit mettre es églises nuls images entail-
» lés fors le Crucifix et la Vierge ; par doubte d'idola-
» trie. » — F° 456. Jeu poétique d'Amphitrion et de
Geta par personnages. C'est une imitation de l'Am-
phitryon de Plante. -— F°463. « Du mauvais gou-
» vernement de ce royaume selon cette fiction que
» l'auteur adresse au lyon en condescendant aux
» autres bestes , par manière morale. » — F° 387.
« Le miroir de mariage » dont une foible partie a été
publiée par M. Crapelet.
On pourroit surnommer Eustache Deschamps
le Rutebeuf du xiv« siècle. -— Ses Œuvres compren-
nent des épîtres , des discours en prose, des jeux
dramatiques, des ouvrages latins, des apologues,
un grand poème moral et une infinité de ballades
et rondeaux pieux, bouffons, satiriques et obscè-
nes. La plupart de ces pièces importent beaucoup
à l'histoire littéraire et politique de notre pays.
Deschamps étoit sans contredit un homme de beau-
coup d'esprit et d'originalité; d'ailleurs magistrat
assez peu scrupuleux , courtisan assez avide, com-
pagnon assez malveillant, assez gourmand, assez
égoïste; mauvais mari, père indifférent, et fort laid
de sa personne. Ses bonnes qualités pou voient être
ANCIENS. 437
l'absence complète d'orgueil et de vanité , l'amour
du pays et la haine des étrangers. Il reste beau-
coup d'actes et de lettres royaux qui le concer-
nent dans notre collection du Cabinet des Titres, et
l'on pourroit, à l'aide de ces documens et surtout
de ses poésies, reconstituer toute sa vie et refaire
même une partie de l'Histoire de la bonne so-
ciété Françoise sous Charles V et Charles YI.
M'' 7220.
850. LE CHAMPION DES DAMES, PAR MARÏIN LEFRANC,
PREVOST DE LAUSANNE; EN CINQ LIVRES.
Volume in-fo mediocri, papier, de 149 feuillets à deux colonnes, mi-
niature à l'flç'Ma ^n^a; initiales; xv« siècle. Relié en veau racine au
chiffre de Charles X sur le dos.
Fontainebleau, n*» 58é. — Ane. cat., n» 460.— Sainle-Palaye, not. 580.
Bien que l'abbé Goujet et Massieu n'aient rendu
qu'une justice incomplète au talent littéraire de
Martin Lefranc, cependant l'analyse qu'ils don-
nent du Champion des Dames est fort précieuse et
l'on peut y recourir. Il a d'ailleurs été imprimé
deux fois pour le moins; mais les deux éditions
sont extrêmement rares, et le poème mérite le prix
élevé qu'on peut mettre à tous les exemplaires.
Nous possédons deux manuscrits du Champion
des Dames. Le n° 632 % Supplément françois ,
écrit à Arras en 1451 ^ dix ans après la composition
<^38 fond:»
de l'ouvrage, est l'un des plus précieuxvolumesde
la Bibliothèque royale. Le n° 7220 est fort bien écrit
et n'est guère moins ancien. Les ornemens sont
faits avec esprit et talent. La première miniature
est de présentation au duc de Bourgogne. Dans l'i-
nitiale du f'' 3, où commence le poème , on voit un
ecu d'argent aux trois lions de sable armés et lam-
passés d'or, et posés 2 et 1, avec un écusson d'azur
à la fasce d'or accompagnée de six dezou cubes d'or.
Les pièces d'artillerie qui sont dans la miniature
de la même page sont curieuses. Remarquez encore
dans tous les autres les costumes de la cour de
Bourgogne. — F"" 6 v°. Une danse conduite par un
ménestrel qui joue en même temps de la flûte
et du tambourin. — F° 31 v°. Vue d'un Puy d'a-
mour. Le prince est au milieu tenant en ses mains
upe couronne; devant sont les poètes qui récitent
leurs vers, derrière sont les auditeurs. — F° 79.
Figure d'un jeune homme et d'une dame jouant,
celle-ci de la harpe , l'autre de la guitare.
ANCIENS. 439
N" 7220. '•'•
851. POÉSIES MÊLÉES DE REMY BELLEAU, DE MELLIN
DE SAINT GELAIS, CHAPUIS ET AUTRES AUTEURS DU
XVI® SIÈCLE.
Volume in-fo inediocri, papier, de 147 feuillets à lignes longues ;
xvi? siècle. Relié en «ïaroquin rouge aux armes de France sur les plats;
au chiffre de Louis XV sur le dos.
Fonds Colbert, anc. n« 2311.
Ce volume étoit l'un des soixante-dix manuscrits
donnés à Colbert en mai 1679 par la duchesse de
Vivonne (Antoinette-Louise de Mesmes, fille uni-
que et héritière de Henry de Mesmes , seigneur de
Roissy ). On peut donc supposer qu'il provenoit de
l'ancienne bibliothèque de Mesmes. Nous donnerons
l'indication de toutes les pièces qu'il renferme,
bien que la plus grande partie ait été imprimée.
On pourroit en effet y trouver d'excellentes varian-
tes. Il commence par la célèbre et jolie pièce de
Remy Rellcau sur le mois d'avril.
Avril l'honneur et des boys,
£t des mois,
Avril la douce espérance....
F° 2 v^ Une pièce de cinq sizains sur may, qui
diffère de celle de Remy Belleau. Elle commence :
Mère d'amour , Vénus la belle ,
Que n'as-tu pris en ta tntèle
Du beau may le mois vigoureux.^
440 FONDS
V 3. « Discours sur une des hisloires tragiques
du Bandel. » Amours de Didaco et de Violante,
précédé de quatre quatrains à Madame, Ce dis-
cours, d'une très-belle poésie, commence :
Si vous avez jamais fait preuve de la flamme
Que le dieu des Amours nous verse dedans Tame...
F** 17 v°. « La mort de Rodemont et sa descente.
A Mgr de Carnavalet. » Pièce imitée de VOrlando
furioso , commençant :
Je sens d'un feu divin ma poitrine enflammée...
F" 30 y\ « Imitation de la complainte de Brada-
mante, 33« chant, st. 18 jusques à 24. » Commen-
çant :
Donques sera-il vray qu'il faille que je suive...
F" 31 v". Quatre Elégies, la première de Diane.
Imitation d'Arioste, au 45^ chant:
Las! fault-il que jamais je ne face que plaindre...
F** 41. Cinq Sonnets. Le quatrième à la Royne,
le cinquième à Monsieur. Le premier commence
Des le jour que mon ame auparavant rebelle...
Fo 42 v\ Sept sizains. Le premier à Madame ,
commençant :
Amour, je te suppli, par ta mère Cypris ..
F° 43 v^. Quatre Sonnets. Le premier commen
çant :
Je me travaille assés pour ne faire apparoir...
F** 45. « Combat de l'Amour. » Sept sizains.
C'est moy qui suis amour, le grand Dieu qui commande...
F° 47. Quatrains, ou distiques au nombre de
ANCIENS. 441
cent dix , et formant autant de préceptes galans ,
qui semblent avoir été destinés à accompagner des
friandises, comme nos devises de la rue des Lom-
bards. La plupart, sinon tous, sont de Mellin de
Saint-Gelais. Ils sont adressés alternativement à des
hommes et à des femmes. Le premier :
FEMME.
Pourvoyez -VOUS tant seullement
Des beautés de l'entendement.
Car vous estes assez pourveue
De ce qui contente la veue.
F° 63. Trente-trois sonnets , dont le premier
commence :
Ore de mal en bien se veut tourner la chance ..
F" 71 v^ « De l'Arioste. Sur le discours de Ro-
land furieux. » Commençant :
Je veulx chanter Roland, sa fureur et sa rage,
Je veulx chanter d'Amour la tempeste et l'orage...
F** 80 \\ Ode amoureuse composée de sept stan-
ces de quatorze vers. Commençant :
Sortez, amoureuses délices,
Soupirs, baisers , douces malices...
F" 82 \\ Autre de huit octaves :
Quand premier vous me fistes veoir...
F" 83 V". Autre ode en quatorze distiques. Les
deux premiers :
Quand je vais recueillant dessus tes lèvres douces
Un baiser moite et glout,
Quand ta langue et la mienne à petites secousses
Frayent bout contre bout...
F°84. « Invocation de Prométhéeà la Terre»:
Noble race des djeux, semence titannine...
442 FONDS
p 88. Sur le Irospas de Beaumont, chien du
Roi :
Lpiâque l^eauiiiont entra dans les enfers . .
F" 90 v°. « Elégies. » La première :
Le fort cheval et l'aigle généreux...
La seconde :
Comme un guerrier animé de prouesse...
La troisième :
Si ce n'estoit qu'après ceste mortelle...
F^ 99 v". Dispute de huit chevaliers anglois
cpntre huit Irlandois , ceux-ci plaidant la cause de
l'Amour contre les premiers. En dix-huit sextains.
Huit chevaliers de Bretagne la grande
Ont résolu au combat s'esprouver.
F° 101. « Discours d'un amoureux désespéré...»
Dure beauté, ingrate et malheureuse...
F° 112. « Stances pour jouer sur la lyre. Un
jqvieiir respondant à l'autre. »
Autant qu'au ciel on void de flammes...
F" 114. Epitaphe de Budé en huit vers : elle est
de Mellin de Saint-Gelais.
Qui est ce corps que si grand peuple suit...
— Sonnet :
Asseuré suis d'estre pris et lié...
— Rondeau :
Cuer prisonnier, vous me le disiez bien...
— Sizain :
Heureuse foi, ne vous veuillez chaloir...
F" 115. Dizain :
Si vous m'eussiez moi-mesme demande...
ANCILNS. 443
— Huictain :
Las! je scay bien que c'est prescriplion...
— Pour un livre d'histoires amoureuses , donné
à une damoiselle (par Mellin ).
Puisque de moy je vous ay faict présent...
— Le roi François trouvant ce huictain audit
livre meit de sa main ce qui s'ensuyt (quatrain) :
Le non receu ne se peult nommer don...
— Dizain :
Ce livre et moy congnoissons seullement...
F" 116. Rondeau :
Contre mon vepil j'ai tasché à laisser ..
— Sur un petit luth, sizain de Mellin :
Pour un leuth bien petit je suis...
— De M« Jean Tibault, astrologue, deux dizains :
Jehan Tibault entre ses amys. —
Vous (aictes bien maistre Thibaulf.
F" 117. Dizain :
En bonne foy c'est grant péché...
— Sonnet à Clément Marot :
D'un seul malheur se peult lamenter celle...
— Deux dizains :
L'arcber qui tire aux dieux et aux humains. —
Heures que j'ay soigneusement gardées.
F'' 118. Douzain du connestable au roi :
Ce grand climat, sire, qui obtempère...
— Épigrammes en dizains, septains, trezains,
quintains, douzains :
Roger rongeoit un (luarlier de pain bis. —
Un wiary se voulant coucher. —
444 FONDS
si Charles n'estoit grand menteur. —
Si Cardelain me veuit du bien. —
Le peur que j'ay , 6 ma seule pensée. —
Je te salue, ô heureuse pucelle. —
Au bon vieulx temps que vertu fut en pris. —
S'amour vous a donné mon cœur en gage. —
Sans me nommer vous savez qui je suis. —
Sans rien nommer je sçay bien qui vous estes, —
De tant de maul\ qu'en amour on endure. —
Anne sentant au ventre une tranchée. —
Je sçay trop bien qu'elle m'accusera. —
Je dis assez qui me vouldroit entendre. —
Muette, aveugle et sourde vous me faictes. —
Ne faictes point de tombeau somplueux. —
J'ay tant de mal et vous de cruaulté. —
Celluy qui vielle appeler vous pourra. —
F° 122. « Épitaphe de M. de Polisy : »
L'appui des bons. Gauche de Dinteville...
— De Challuau qui voulut faire assassiner
Saint-Gelais :
Quand Ciialluau veid qu'un de ses vallets...
— Épitaphe de M. le président de Sel va :
Si tost que mort Jean de Selve eust vaincu...
F** 123. Dizain :
Amour se voyant trop congneu...
— A la guérison de Madame :
0 heureuse nouvelle, ô déziré rapport...
— Inscription des trois cloches nommées Marie,
Denis et Jean ; mises en une église de Saint-Denis,
à la requeste du vicomte d'Orhec :
Oyant le son de ma voix clere et forte...
F° 124. A la naissance du duc de Bretagne en
1544 :
ANCIENS. 445
Qui fait partout tant de feux allumer...
— Grâces à Dieu :
Je te rends grâce, ô clémence divine...
— Douzain et trezain :
L'aspre fortune et indigne accident. —
Ne craignez plus, oiseaux, Tagle romaine...
F" 425. « De Noslre Dame :
La seule mère et féconde pucelle...
— Épitaphe de Marie Compans, femme de Ni-
colas de Herberay ;
Ci gist le corps de la plus heureuse ame...
— Sonnet, onzains, douzains et quatorzains :
Che\eulx d'argent refrangé et retort. —
Dame qui Cypre et Paphos habitez. —
Estimez-vous que les plus belles. —
Elle est à moy si entièrement toute. —
F° i27. Traduction d'Anacréon :
Des femmes suis appelle. ..
— A P. de Ronsart sur son livre des Boccages :
Entrant le peuple en tes sacrez boccages...
— En des Heures sur l'image de David menacé
de Fange :
Mon Dieu, si mes maulx infinis...
— A Saint-Legier, Tune des fdlesde lu Royne,
sur son nom de Bonaventure :
Amour par sa mobilité...
F** 128. « Sur la guitarre de madamç de Grant-
mont, estant mademoiselle de Traves » :
Traves, si tous vos serviteurs...
— Deux dizains :
Tu m'importunes et me pressés... -^
Dis-tu que tu n'as sceu comprendre...
— A madame la duchesse de Valentinois :
Les deux beaultés dont Venus est déesse...
F'* 129. A madame d'Aumale :
Amour a sceu sur la fin de ce jour...
— De la defaicte des Bourguignons devant Beau-
caire, par le maréchal de Saint-André :
Tost s'apperçut le regnateur d'Asie...
— Lamentations de Vénus en la mort d'Adonis :
Laissez la verte couleur...
F** 433. Épitaphes :
Ci gist un corps iqui ne feist en sa vie. —
Passe sans lire et ne fais nul séjour. —
En ce coing cl ténébreux et secret. —
— Épigramme :
Quand le printemps commence à rèTenIr...
F" 13i. Épitaphe de madame Loyse de Savoye :
Quand madame eust remis la paix en terre...
— Chansons :
O combien est heureuse. —
Je consens. —
Si celle de qui je me deulx. —
Dieu inconstant, pourquoy as-tu laissé. —
Les yeulx qui me sceurent prendre. —
F° 135. Épistre de mons. le dauphin Françoys
en l'âge de cinq ans, au roi Henry :
Monsieur, depuis un mois en ça. —
F" 142. Épistre du roi estant à Annet, à la reine,
ANCtENS. 44?
tlenieiirée à Snint-Gerinain eii couche de iiiohséi-
gneur d'Orléans, eh 1548. Faict promJ3tement pat»
ordre dudit seiglieiU* :
S'il Vous souvient, irtadàiliie, d'avoir lèu;..
F° i44: v"i Chant généthliatfUë de la naissance
dfe N. S.
D'où vient l'iesjouissance...
F° 145 v°. « De la même nuict » :
O sainte nuit du soleil esclaircie...
F" 146. Onzain :
J'avois conclu de brusler tous mes vers...
— La fable de Psyché , par Claude Chapuys : —
rcy recite Apulée une fable...
F° 147 v°. Suite du récit, par La Maison-Neuve :
En ce palais, les seurs pleiiies d'envie...
La fin manque. -- En résumé ce Volume est
rempli d'excellens \ers, tels que les bons poètes
François de la Pleïade les faisoient quand ils n'a-
\oient pas la tête trop obscurcie des vapeurs hel-
léniques.
No 7221.
852. POÉSIES DE GUILLAUME DE MÀCHAUT.
Volume in-fo parvo vélin de 252 feuillets à deux colonnes; xv« siè-
cle. Reliure en veau fauve grené, à l'aigle de l'empire sur les plats, au
chiffre de Napoléon sur le dos.
Fontainebleau, n* 431.-- Ane. Cat. , n« 751 .— Sainte-Palaye, not. 581.
Sur Guillaume de Mâchant , poète champenois,
448 FONDS
on peut voir les dissertations de l'abbé Lebeuf et du
comte de Caylus dans les Mémoires de l'Académie
des Inscriptions , tome XX. Onpourroit mieux ap
profondir l'histoire littéraire de ce poète autre-
fois si célèbre, et qui ne nous paroît plus aussi
digne de sa grande renommée que les Froissart,
les Deschamps et les Christine de Pisan ses con-
temporains. Nous nous contenterons de citer les
vers des pièces renfermées dans ce volume :
1° Ci commence le dit du Vergier.
Quand la douce saison repaire
D'esté qui maint amant esclaire... F° 1.
2° « Le jugement du bon roy de Boghaingne
» ( Bohème) , dont Dieu ai l'ame :
Au temps pascour que toute rien s'esgaie... F« 9.
3** Le jugement du roy de Navarre :
Au départir du bel esté... F" 21.
L'un des premiers vers fixe l'année 1349, pour
la date de la composition.
A" « Le lay de Plour » :
Qui bien aime a tart oublié... F» 48.
5° « Remède de fortune :
Cilz qui wet aucun art aprendre... F» 50.
6° » Le dit du Lion:
Quant la saison d'iver décline... F" 77.
Composé en 1342. Dans le pénultième vers, le
poète dit qu'en décomposant les lettres on trouvera
son nom ; mais cet exercice donne pour résultat le
nom de Jeanne de GlurvosL
ANCIENS. 449
7° « Le dit de l'Alerion. »
En tout le mont entièrement... F" 91.
8" « Confort d'amy. »
Amis à toy donner confort... F» 121.
Le poète cite encore ici Jeanne de Glurvost
comme celle qui lui a inspiré cet ouvrage.
9° « Le dit de la Fontaine amoureuse, que Ton
appelle Morpheus. »
Pour moi déduire et solacier... F» 146.
10" « Le dit de la Harpe. »
Je puis trop bien ma dame comparer... F« 164.
iV « Le dit de la Margheritc »
J'aime une fleur qui s'uevre et qui s'encline... F"^ 166.
12° « Les balades et les rondiaus où il n'y a point
de chant. » La première ballade commence :
En haut penser plain d'amoureus désir... F» 168.
J'ai compté 270 ballades, rondeaux, complaintes
ou chants royaux.
13° « Li lays. » Le premier :
Loyauté que point ne delay... F° 207 v».
Il y en a six , sans titre particulier.
14° « Lay dou Paradis d'amours. »
Amours se plus ne demandoye... F» 218 v».
Suivi du lay mortel — du lay de Plour ( seconde
transcription ). — Quatre autres lays — lays de La
Fontaine — du Confort — de Nostre Dame — de
Bonne-Espérance — et de Plour.
15° « Les ballades où il y a chant. » Au nombre
de 42. La première :
Amours ir.e fait par sa grâce adoucir... F» 237.
Vi. 29
450 FONDS
16* « Les rondiaus où il y a chant. » Au nombre
de 20. Le premier :
Doulx viaire gracieus... F<* 244.
17" « Les chansons baladées. » Au nombre de 37.
La première :
Le dame de vaillance... F» 245 v.
]N° 7222.
853. CHANSONS NOTÉES DU XII" SIÈCLE ET DU XIll*'.
Volume in-4» vélin de 219 feuillets à deux colonnes, initiales et vi-
gnettes, xiii« et xiv« siècles. Relié en veau racine, au chiffre de Napo-
léon sur le dos.
Ancienne bibliothèque Mazarine, n« 96.
Aux déplorables mutilations dont ce précieux
manuscrit a été \ictime, il est aisé de reconnoître
qu'il ne provient pas originairement du fonds de
nos rois. Un grand nombre d'initiales, dans les-
quelles étoient tracées les anciennes armoiries
de plusieurs grandes maisons, a été enlevé soit
par des fripons pour être vendu aux descendans
de ces nobles poètes du xiii^ siècle, soit pour être
détruit comme ne justifiant pas les prétentions
niodernes de ceux qui se paroient des mêmes noms.
Nous renvoyons à la table que nous avons donnée
des Chansons françoises du xiii'' siècle ( page 48 de
ce volume), et à celle que nous donnerons dans le
tome VII des Chansons provençales de la mêm^
époque, l'indication des pièces renfermées dans le
ANCIENS. 451
manuscrit 7222. Nous dirons seulement ici quelles
miniatures ont étér conservées , et quelles ont été
enlevées.
Les quatre premiers feuillets renferment la table
générale, dont on n'a pas tenu compte dans la pa-
gination exécutée assez nouvellement.
Le feuillet frontispice des chansons a été enlevé.
La première page conservée présente la fm de la
troisième chanson pieuse. Sur le v° de ce feuillet et
des feuillets 2, 3, 4, M, on a transcrit dans le
XV'' siècle des chansons ou fragmens de chansons.
Au f*" 2, la figure et les armes du prince de la
Morée (Geoffroi ou Guillaume de Yillehardoin),
ont été enlevées. M. Buchon a dernièrement publié
le fragment des chansons de ce prince, tel qu'il
est ici.
Le f^ 4 nous offre la représentation du scel de
Charles de France, comte d'Anjou , avant qu'il ne
fût roi de Sicile. F° 5. Scel figuré du comte de Bar,
écu d'azur semé de croix d'or (non recroisettées ni
au pied fiché) chargé de deux bars d'or adossés.
— F« 6. Scel figuré du duc de Brabant, de sable
au lion d'or. — F° 7. Scel du vidame de Chartres,
d'or a deux fasces de sable accompagnées de dix
merlettes en or le. — F°" 8, 9 et 10. Mutilés.
Le P 13 devroit être immédiatement suivi du
f* 59 , transposé. A partir de la seconde colonnlî
du recto, on reconnoît une main moins ancienne,
c'est-à-dire du xiv* siècle. Ces f "' 13 et 59-79 sont
29.
452 FONDS
principalement consacrés aux vers du roi de Na-
varre , excepté les deux derniers qui renfer-
ment des motets latins et trois couplets en pro-
vençal.
Le scel figuré d'Alart de Caus a été enlevé, au
f" iOj celui de Gasse Brûlé, au f° 23; celui d'An-
drieus Contredit, au f" 39; celui de Quenes de
Béthune , au f 45 ; celui de Jolîroi de Barales ,
au f* 48.
F° 49. Scel figuré de Morisse de Craon, losange
d'or et de gueules, avec un cimier de deux athlètes
armés du ceste. Au \\ Le scel figuré de Giles de
Beaumont , gironné d'azur et de gueules. —
F** 51. Scel figuré de Jehan de Louvois, d'azur
aux trois chevrons d'or ( la maison de Clermont-
Galerande portoit les mêmes armes). — F°52. Le
scel du Châtelain de Coucy a été enlevé. — F" 57 . Scel
figuré de Boucars de Mailli, d'or aux quatre alé-
rions d'azur séparés par une croix de gueules,
c'est l'ancien écu de Montmorency. — F° 79. Le
scel de Jean de Brienne a été enlevé. — F" 80. Scel
figuré de Giles de Vies-Maisons^ d'azur au chevron
d'or. — F** 82. Le scel de Hues de Saint-Quentin en-
levé comme, au f 85, celui de Raoul de Soissons. —
F» 86. Scel de Pierre de Craon ( comme celui de Mo-
risse signalé plus haut). — F" 87. Scel figuré de mes
sire Gautier d'Argy, d'or aux huit merlettes de gueu-
les en orle.— F"* 97 et 98. On a enlevé les sceaux
ligures de Hues de la Ferté et de Jean de Trie.
ANCIENS. 463
F° 105. Figure de maître Willaunie le Yinier; —
F« 126, de Colart le Bouteiller; — F° 160, de Ro-
bert de la Pierre ; — F° i63, de Pierekin de la Cou-
pele. Ce dernier joue du \iolon , et porte la cou-
ronne du Roi des ménestrels.
Je ne rappelle pas la mutilation d'une foule
d'autres initiales , parce je ne pense pas qu'elles
aient pu présenter de l'intérêt.
N'' 7223.
854. CHRISTINE DE PISAN, ÉPITRE d'oTHE A HECTOR
Volume in-fo raediocri vélin, lignes longues avec notes marginales,
quatre dessins à l'estompe, vignettes et initiales; fin du \iy siècle.
Relié en maroquin citron , aux armes de France sur le dos.
Fontainebleau , n" 449.— Ane. Cat. , n" 832. (Sainte Pal. not. 583).
Manuscrit provenant de la collection d'Agnès de
Bourgogne, duchesse de Bourbon et d'Auvergne ,
comme l'indique une note écrite après sa mort,
à la fin du texte d'Othea. On sait que Christine
offrit cet ouvrage en estrenne à un certain renou-
vellement d'année. Dans le premier dessin, dont le
travail est extrêmement fin , Christine, à genoux
devant le prince, lui présente son livre. Dans le
second dessin, 1^2, on remçirquera entre autres
choses une très-curieuse horloge qui sert d'attribut
454 FONDS
à Valirempance. Le quatrième et dernier, au f"3,
représente Persée délivrant Andromède.
Comparez cet exemplaire avec le n* 7089, et
voyez ce (jue j'ai dit de l'épître d'Othea , tome Y ,
page 172.
N" 7224.
855. UNG PETIT TRECTIÉ SUR LE DÉCOURS RUINEUX
DE ASSIRIE , DE GRECE, DE ROME, ET TRIUMPHE DE
FRANCE.
Volume in-f*» mediocri vélin, lignes longue-s cinq miniature , 1 1 feuil-
lets; commencement du xvi^ siècle. Relié en veau racine, au chiffre de
Napoléon sur le dos.
Fontainebleau, n«» 443. — Ane. Cat., n«* 795. (Sainte Pal., not 584.)
Sur le premier feuillet, une main contemporaine
a écrit : « Appartenant au roi Loys XIÏ'"* . » C'est
à ce prince en effet que les vers ont été présentés.
L'auteur, qui du moins eut l'esprit de garder l'a-
nonyme , s'étend vers la fin sur les louanges du
roi. Son but étoit d'obtenir quelque aumône, ce qu'il
témoigne assez clairement dans les derniers vers,
leg moins mauvais de l'opuscule :
Se Trop-cuider m'a faict toucher à Tœuvre
Où ne devoit approcher mon savoir ,
Sire, excusez, s'il vous plaist, le manœuvre
Qui vous oze demonstrer son pouvoir.
Car l'appétit que j'ay de mieulx avoir
A ce faire m'a fait enhardier.
ANCIENS. 455
('omine à parler enseigna estudier
Corbeaux et pies le maistres de tous ais,
Fain me contrainct souvent comedier;
Nécessité treuve maintes hazars.
Le prologue commençant par ces vers :
Le doulx stilbons triumphant en son règne
Voyant Pheton lascher la large reine...
est fort inintelligible. Chaque empire obtient un
chant royal ; au frontispice de ces chants, quatre
dessins à la détrempe représentent l'Assyrie, la
Grèce, Rome et la France, toutes très-bien dra-
pées. Dans la miniature de présentation l'auteur
porte une robe de moine; il est au pied du trône
de Louis XIÏ. La figure du prince me semble cu-
rieuse et doit être exacte.
FIN DU SIXIEME VOLUME.
TABLE
DES OUVRAGES DÉCHITS DANS LE VI" VOLUME
Bataille des Sept Arts(la). N'' 7218.
Bataille des Vices et des Vertus, en vers. N° 7218.
Bestiaire (le), traduction de Pierre. N** 7215 ^.
Bible au seigneur de Berzé, châtelain. N" 7218.
Calendrier. N" 7190.
Cantiques de sainte Léocadie, en vers, par Gautier de
Coinsy. N^ 7207.
Caton en vers. N° 7218.
Chanson de geste de Berte aux grands pies. N^^ 7188.
Chanipion des Dames (le), par Martin Le Franc. N° 7220.
Chanson de geste d'Alexandre. N°* 7190. — 7190 ^ —
7190 \ —7190^ — 7190^^.
Chanson de geste d'Anséis de Cartage, par Pierre du Ryer.
N"7191.
Chanson de geste de Beuve d'Aigremont. N<» 7183 ^ —
7186^ ^
Chanson de geste de Charlemagne, par Girart d'Amiens.
N"7188.
Chanson de geste de Foulques de Candie, par Hue de Dam-
martin. N''*7186\ — 7188.
458 TABLE DES OUVRAGES
Chanson degeste de Gautier d'Aupais. N** 7218.
Chansons de geste de Guillaume au court-nez. N^'Tlse ^.
Chanson de geste de Maugis d'Aigremont. N" 7183.
Chanson de geste des quatre fils Aimon. N"* 7182. —
7183. — 7186^'-.
Chanson de geste du Chevalier au Cigne. N*** 7190 —
7192.
Chansons de Gasse Brûlé, — du Châtelain de Coucy , — de Thi-
baut, roi de Navarre, — d'Audefroi le bâtard, — deQuenes
de Béthune, — de Blondeau de Nesle, — d'Adam de le
Halle, — de Jean Bodel, — de Gilebert de Berneville et
autres trouvères du XIIP siècle. N*''7182 K — 7222.
ChastelainedeVergi(la), en vers. N"« 7188^ — 7218.
Chastoiement des Dames (le). N" 7218.
Chronique de la conquête de Jérusalem, par Saladin.
N"'7185^-«-. — 7188^
Cité des Dames (la), par Christine de Pisan. N'' 7211 ^
Codicille de Jean de Meun. N«« 7201 . — 7205.
Compaignie Renart (la). N" 7218.
Complaintes d'amours (six). N' 7218.
Complaintes d'Outremer. N*'7218.
Comtesse d'Anjou (la), poème d'Alard Pescholle. N*'7i82^
Conception de Notre-Dame (la), en vers , par Wace.
N''7208.
Concile d'Apostoiles, en vers. N" 7218.
Congié Jehan Bodel. N** 7218.
Confession Renart (la). N**7218.
A. B. C. Plantefolie (P). "S' 7218.
Apparition maître Jean de Meun, par Honoré Bonnet.
N"7202.-. 7203.
DÉCRITS DANS LE SIXIEME VOLUME. -159
Conquête de la Terre-Sainte et d'Espagne , par Charle-
magne. Traduction de Turpin. IS"" 72i6 ^
Consolation de la Philosophie ; Traduction anonyme.
N«» 7204. — 7204 ^
Consolation de la Philosophie, traduite en prose. N** 7209.
Consolation de la Philosophie, traduite par Jean de Meun.
N**7201 \
Consolation de la Philosophie, traduite en vers par Regnaud
deLouens. N''7209^
Continuation de Guillaume de Tyr. N« 7188 -. — 7188 \
Cour de Paradis (la), en vers. N" 7218.
Cruciflemenl de Noire-Seigneur, en vers, par Hermant.
N** 7208.
Dicis du corps et de l'ame, par Pierre. N** 7215 ^
Discours de la servitude volontaire, par E. de la Boetie.
N''7218 \
Distiques de Caton, traduits en vers, par Macé de Troyes.
N'' 7209.
Dits de rUnicorne et du Serpent, — de dam Denier, — de
Cocaigne, — des Boulengiers, — de la Maaille, — de la
Patenoslre du Vin, — des Ordres de Paris, — des sept
Vices et des sept Vertus, — du Privilège aux Bretons, —
du Blasme des femes, — du Bien des Femes, — de l'Es-
comeniement aux Jalons, — du Cors et de TAme, — de
la Dent, — deNiccroles, — de TÉvangile aux Femes, —
de la Rose, — du Département des livres, — de la Geu-
gle aux ribaus, — de la Contragengle, — delà Nouvelle
requeste d^amour, — des Vins d'Ouan, — du Sort des
Dames, — de la Patenostre à TUserier, — de la Roe de
Fortune, — de la Pais aux Anglois, — d'une Branche
d'armes, — d'un Enseignement à prudommes, — du
460 TABLE DKS OUVRAGES
Credo aux Ribaus, — du Département des livres, — du
Sort des Dames, — de la Roe de Fortune, — d'une
Rranche d'Armes, — d'un Enseignement à prudomme,
— de la Chincheface, — de dame Guile, — de la Rataille
des Vins, — des Moustiers de Paris, — de la Blastange
des Femes , — du Salut d'Enfer, — de Genlillesce, —
des Grieries de Paris, — de Fortune -Moniot, — du
Chastiment des Clers, — de Peresce, — du Mariage des
Sept Ars, — de l'Eschacier, — du Jeu d'aventure, —
du Denier et de la Brebis, — du Buffet, — du Sot che-
valier, — des Tabourours, — de Largesce, — des Mar-
chéans, — de mons. Anseau de Lille, — des Jacobins, —
de la Discorde des Jacobins et de l'Université, — du Ma-
riage Rutebeuf , — de la Complainte Rutebeuf , —
du Pharisian, — des Ordres, — de Brichemer, —
de M*' Guillaume de Saint-Amour , — de la Disputi-
son de Chariot et du Barbier, — des Plaies du monde,
— des Règles, — Complainte de Constantinople, —
de Frère Denise , — de l'Estat dou monde, — de la
— mort Rutebeuf, — de l'Escuiruel, — de la Cante-
pleurs, •— du triade et du venin, — de la Foie et de la
Saige, — de la Synagogue, — d'Aventure. N" 7218.
Dits notables, en vers. N" 7204.
Division de la Nef du Monde (la), en vers. N'*7215\
Doctrinal Sauvage. N*^* 2715^ — 7218.
Droits au clerc de Youdai(les). N'' 7218.
Églogue de la Réception de Pan , par les divinités d'Anet.
N*'7218.
Eles de courtoisie (les), par Raoul de Houdan. N^ 7218.
Enseignements à Alexandre, en prose. N" 7209.
Enseignemens de Christine de Pisan. N** 7211.
DÉCRITS DANS LE SIXIEME VOLUME. 461
Épitre d'Othéa à Hector, par Christine de Pisan. N" 7223.
Extrait de chroniques. N"7188 \
Fabliaux d'Estormi, — de Constant du Hamel , — de
saint Pierre et du Jongleur, — de Quaresme et Char-
nage , — d' Aubrée do Compiègne , — de sire Hain et
dame Anieuse , — de Barat et Haimet , — de Courlois,
— de Boivin , — de Pline Borse de Sens, — des Trois
aveugles de Compiègne , — de Piram et Tisbé , — de
Narcissus, — de la Chastelaine de Saint Giles, — de Jon-
glet, — des trois dames qui trouvèrent TAnel , — du
chevalier à la Robe vermeille, — du Vilain mire, —
d'Aloul, — du Chevalier qui faisoit les ... palier, — de la
Houce partie, — des braies au Cordelicr, - du Bouchier
d'Abbeville , — de la Borgoise d'Orliens, — de la Do-
lente, — du Chien et de l'Asne, — des Periris, — du ...
qui fu fait à la besche, — du Jugement des ..., — du
Pardon de ..., — du Provost à l'Aumuche, — de la
Damoiselle qui sonjoit, — de la Damoiselle qui ne pooit
oJr parler de ... , — du Prestre crucifié, — du ... etdu ...,
— du Peschieur de Pont-sur-Seine, — du Vallet aux xii
femes, -^ de la Grue, — des quatre souhais saint Mar-
tin,— dès trois Meschines, — du Chevalier qui fist sa feme
confesse, — de Berangier au lonc cul, — de Gombert et des
deux Clers, — de la Saineresse, — de la Vielle truande,
— du ... et de la ..., — d'Estula, — du Vilain qui gagna
Paradis par pies, — de Bruneau , la Vache au prêtre,
— du Prêtre qui eut mère à force, — du Fevre de Creil,
— de la Maie honte, — du Cuvier, — du Prestre et des
deux Vilains, — de la ... noire, — de Guiersay, — des
Irois bons ménestrels, — des ... , — de l'Enfant qui fut
remis au soleil, — du Vilain de Bailleul, — des deux
462 TABLE DES OUVRAGES
Chevaus, — des Chevaliers, des CJers et des Vilains, —
du Leu et de l'oue, — de Honte et de puterie, — des deux
Changeurs , — du sot Chevalier , — de la Damoiselle
qui fist les trois tours entour le moustier, — de Frère
Denise, — de la Crote, — du vair Palefroi, — du Pet au
vilain. N° 7218.
Fragnïens des chroniques d'outremer. N° 7188 *•.
Fragmens en vers François et provençaux. N** 7192.
Fragment d'histoire ancienne. N° 7209.
Genealogia di Meëici. N« 7188 =^-.
Généalogie de plusieurs maisons de Lorraine. N" 7188 ^•.
Généalogie de quelques maisons de Flandres. N® 7188 '•.
Harangue faite au duc de Pasterana, en 1612, par Charles
de la Saussaye d'Orléans. N*> 7188 ^•.
Histoire sainte, en vers. N** 7181 ^•.
Histoire de la guerre sainte, traduite de Guillaume de Tyr,
avec la continuation. N° 7 188 ^•.
Histoire de Noire-Seigneur, en vers. N** 7209.
Histoire de Philippe et d'Alexandre-le-Grand. N** 7209.
Histoire de Rome, jusqu'à Numa. N*" 7209.
Jeu d'Adam, en vers. N" 7218.
Jugement d'Amors. N° 7218.
Lais du Conseil , — de l'Ombre, — de FOiselet , — d'A-
ristote. N*» 7218.
Légendes diverses, en vers. N° 7208.
Lettre du Prestre Jean à Tempereur Frédéric. N*' 7215 ^•.
L'Heure du jour, en vers. N** 7215 ^\
Livre de Charité, en vers. N° 7215 ^•.
Livre de l'Espérance, par Alain Chartier. N" 7215 ^•.
Livre de Melibée et Prudence. N" 7204^*.
Livre de Pauvreté et Richesse, par J. Bruant. N** 7201.
DÉCRITS DANS LE SIXIEME VOLUME. 463
Livre des Cent Ballades, par Jean de Werchin, Philippe
d'Orléans, Jean Bouciquaut, et Jean de Creseques.
N" 72115..
Livre des Philosophes , par Guillaume de Tignonville.
N** 7204.
Lunaire de Salomon, en vers. N** 7218.
LeMantel maltaillé, poème. N** 7218.
Marcoul et Salomon, en vers. N*' 7218.
Mélange de vers et de prose des XIIP et XIV* siècles.
• N^7215^-.
Miracle de Théophile, en vers. N° 7218.
Miroir de la vie et de la mort , par Robert de Lorme.
N^7215^-.
Miracles de la Vierge (les), par Gautier de Coinsy. N* 7107.
— -7208.
Miracles de Notre Dame , par personnages. N*** 7208
4. i. et 4, B.
Moralité des nobles hommes , sur le jeu des échecs , par
Jean de Vignay. N*» 7204.
Moralités de Philosophie. N" 7215 ^•.
La Mort d'Hercules, en vers. N" 7209.
Mystère de la Passion, par personnages, et en vers, par
Arnoul Greban. N*'* 7206.— 7206 ^\
OEuvres complètes d'Eustache Deschamps. N" 7219.
OEuvres d'Alain Charlier. N« 7215 ^^ ^\
Ordène de Chevalerie, en vers. N** 7188 ^\
Ordres de Chevalerie(les). N*» 7218.
Oustilement aus Vilains (!'), en vers. N** 7218.
Patenostre (la), en vers. N** 7181 ^•.
Pèlerinage de l'âme, par Guillaume de Deguilleville.
N"^ 7210.— 7-2 10=^-. — 721 2. —721 3.
40'! TABLE DES OUVRAGES
Pèlerinage de Jésus-Christ, par Guillaume de Deguilleville.
N" 7212.
Pèlerinage de la vie humaine, par Guillaume de Deguille-
ville. N*" 7210. — 7210^ — 7211. — 7211 ^K —
7212. — 7213.
Pierre de la Broce (de).N" 7218.
Pierre de la Broche (de), qui dispute à raison contre For-
tune. N''7218.
Poésies de Christine de Pisan. N"' 721G. — 7217.
Poésies de Guillaume de Machaut. N° 7221.
Poésies de Jean Froissa rt. N*** 7214. — 7215.
Poésies mêlées de Remy Belleau , Mellin de Sainl-Gelais,
Chapuis et autres auteurs du XYl^siècle. N"7220 ^' ^
Proverbes au vilain, en vers. N** 7218.
Quinze signes de la fin du monde (des), en vers. N" 7215 ^.
Reclus de Moliens (le), en vers. N" 721 ô ^
Recueil de fabliaux et autres , poèmes du XllP siècle.
N"7218.
Réfutation du livre de la Servitude volontaire ; par Henry
deMesmes. N**7218^
Regrès au roiLoys (les), en vers. N" 7218.
Regrès Notre-Dame, en vers. N*'7218.
Remontrances au peuple François , par Thomas Beaulxa-
mis. N°7188^
Renart de Dampmartin (de) , en vers. N° 7218.
Renart et de Piaud'owe (de). N" 72 1 8.
Renarl le bestourné. N" 7218.
Résumé d'histoire ancienne. N'' 7209.
Resveries, en vers. N° 7218.
Roman d'Aimery de Narbonne et de Guillaume au court-
ny, en prose. N*'7192\
DÉCRITS DANS LE SIXIEME VOLUME, 465
Roman d'Alexandre, en prose. N** 7199 ^.
Roman d'amors en vers. N" 7218.
Roman d'Artus le restoré. N*' 7180.
Roman d'Athis et Porfilias, par Alexandre de Bernai.
N'^7191.
Roman de Berinus et de son fils Aigre. N** 71 87 ^.
Roman de Blaquere, par Raimond Lulle. N''7l81 ^.
Roman d'Eneas, en vers. N'' 7189 \
Roman de Florimont, en vers; par Aimé de Varennes,
N'' 7190' ^
Roman de Josephe ou du Saint-Graal, N*'' 7170.— 7170\
—.7171.— 7185^-^7185 ^-^
Romande Judas Machabée, en vers. N** 7190 .
Roman de Lancelot du lac. N"« 7l73.— 7l73 2.— 7173^
--7173^— .7185.— 7185^—7 186.—
Roman de Landomata, fds d'Hector. N'' 7209.
Roman de la Rose, en vers. N"« 7193.— 7193 ^— 7194.
— 7195.— 7196.— 7197.— 7198. — 7199.— 7200. —
7200^— 7200^-^-7204.-7205.
RomandeMerlin. N"* 7170.— 7170^—7171.— 7185.^-^
Roman de Perceforest. N° 7279.
Roman de Tristan. N« 7172. — 7174 , 7175 et 7176. —
7177*.^7178.— -7185^-7187.
Roman de Tristan et de la Quête du Saint-Graal. N" 7176.
Roman de Troies, en prose. N" 7189 ^•^
Roman de Troies, en vers; par Benoît de Sainte-More.
No« 7189.— 7189 .— 7189\— 7209.
Roman du Chevalier au Cigne, et de Godefroi de Bouillon,
en prose. N"7188^
Salus d'amours (huit). N" 7218.
Sénéfiance de TA. B. G. (la), en vers. N« 7218.
VI. 30
466 tABLE DES OUVRAGES
Sept articles de la Foi (les), en vers. N" 7201.
Sidrac, de la Fontaine do toutes sciences. N*^ 7181.
Songe d'Fnfer, en vers. N^7218.
Testament de Jean de Meun. N^ 7201 .—7201 ».— 7^04 *.
— 7209^—7215^ —
Tournoiement aux dames (le), en vers. N** 7208.
Tragicomédie de la Gaule, obtenant de Charles IX la fin
de ses misères. N** 7218 *.
Traité sur le Decours d'Assyrie, Grèce et Rome, et sur h;
Triomphe de France. N" 7224.
Translation de saint Jacques, en prose. N'' 7215. ^
Vair palefroi (du), en vers. N** 721 8.
Vergier de Paradis (le). N*' 7218.
Vers — deDieu et de Notre-Dame, — des Quinze signes, —
de la Trinité,— de l'A. B. C. Notre-Dame,— de la Pate-
nostre glosée. — de la Prière Notre-Dame, — sur TO Inte-
merata, — autre A. B. G. Noire-Dame, — de la Requesle
d'amour, — des neufs Joies Notre-Dame. — de l'Ave Ma-
ria en françois, — de la prière Théophiius, — de la Puis-
sance d'amors , — du Vergier de Paradis, — d'Ézéchiel ,
— du Monde, — autre de l'Ave Maria en françois, — de
la Létanie en françois, — de l'Oraison de la létanie , —
autre Patenoslre, — de la Patenoslre d'amour, — Request^î
complainte et regrès. — de l'Arriereban d'amors, — de la
Prière du sanç Jesus-Christ,— de la Prière Notre-Dame,
— de la Patenostre farcie, — 11 Confrère d'amors, — de
l'Ave Maria Rulebeuf.— N" 7218.
Vers de la mort. N« 7218.
Vers du corps. N" 7181 ^
Vers sur les estas da monde. N" 7181 ^
DÉCRITS DANS LE SIXIEME VOLUME. /jG/
Vie de Sainte Christine, en vers ; par Gautier de Coinsy.
N** 7207.
Vie de Sainte Élizabel, par Rutebœuf. N" 7218.
Vie de Sainte-Marie TÉgyptienne, en vers. N''7218.
Vingt- trois manières de Vilains. N'* 7218.
Vision de Tondale. N" 7181 ^
Voie de Paradis, en vers^ par Raoul de Houdan. N** 7218,
30,
TABLE
NOMS DE LIEUX ET DE PERSONNES.
NOTA. Les noms de lieux sont eu lettres italiques.
Abhcville. Puis. 381. Fabliau du
Boucher. 408.
A BEL. 293.
Abelard. 288, 301.
Àbladane , nom romanesque de la
ville d'Amiens. 171.
Abraham (saint). 226.
Achille. 161.
Acre. 38, 191. Templiers. 160.
Prise. 200.
AcY (Regnault d'). 424, 434.
Adam, patriarche. 30, 282, 293,
295, 406.
Adam de Givenci. 64. Ses chan-
sons. 66.
Adam de la Halle , trouverre.
Ses chansons. 64, 65, 66. Son
Jeu. 412.
Adenez (le roi), auteur de Berte
mis grans pies. 102, 146^ 148,
149, 338.
Adrien (saint). 329.
Aelis. Bergère de chansons. 50,
68.
Agathe (sainte). 330.
Agoulant ou Angoulant. 44.
Agravain, personnage de roman.
1^7, 128.
Aïe , mère des quatre fils Aimon.
118.
Aigbe, héros de roman. 147.
Aigremoni , villages de ce nom.
110, 111, 113,114.
Atmery de Narbonne , héros
d'une chanson de geste. 228,
229.
AiMON DE Dordon, frère de Gi-
rart de Roussillon. 110, 113,
114, 115, 116, 117, 118.
Aïs (Hugues d'). 426.
Aisne y rivière. 314, 315, 316,
Aix-la-Chapelle. 56, 150, 220.
Akin, personnage des romans d'A-
lexandre. 166.
Alart, un des quatre fils Aimon.
115.
Alart de Caus. Ses chansons.
m, 452.
Albigeois, hérétiques. 180, 181.
Albigeois y province. 156.
Alegre (Yves d') , conseiller du
duc d'Anjou. 388.
Allemant (Jean d'), 261.
Alechans ou Aleschans, champ de
bataille romanesque. 139.
Alexandre de Bernai ou de
Paris, poète, auteur de la chan-
son de geste d'Alexandre. 166,
202, 210.— Du poème d'Athiset
Porphilias. 218, 221.
Alexandre-le-Gband, héros de
chansons de geste.|65, 1Q6, 1Ç7,
470
TABLE DES NOMS
1G8, ^9^i, 200 à 205, 209 à 218.
Ses Eiiscignerneus. 3i0 , ^47.
Son histoire 341,* 549.
Alexandrie. 335.
Alexis (saint). 340.
Alis ( Jehan d' ) emporté par un
serpent. 199.
Allemagne. 17, 160, 235, 311 ,
423,426, 427, 429, 430.
Aloul. Son fabliau. 408.
Alphée. 421.
Amadis de Gaule, héros de ro-
man. 147
Aman le lépreux. 26.
Amauby I*»^, roi de Jérusalem.
160.
Amelot, bergère de chanson. 50.
Amiens (Jacques d*). Ses chan-
sons. 84.
Amis etAmille, personnages d'un
jeu dramatique. 336.
Amphitryon, héros d'un jeu dra-
matique. 436.
Anacréon. 445.
Ancreteville. 385.
Andelis (Roger d'). Ses chansons.
94.
André ou Adrien (saint). 329.
'Andrieu Contredit. Ses chan-
sons. 66, 4-.2.
Andrieu Douche. Ses chansons.
67.
Andromaque. 161,548.
Andromède. 453.
Andruich, fortifiée par Sampy. 421 ,
422.
Ajiet. Bibliothèque conservée dans
le château. 200, 210. Vers sur
le séjour de Charles IX. 416,
417. Sur celui de Henry II. 446.
Aneuse de Monverron. Sa chan-
son. 66.
Anfelise de Candie. 140.
Angecourt ( Perrin d* ), Ses
chansons. 90, 91.
Angenne (Huet d'). 426, 427.
Angennes (Julie d'), duchesse de
Montausier. 427.
Angers. 360, 389. Représenta-
tion du Mystère dr. la Passion.
284, 286, 29i, 293, 296. Évê-
ché. 284. 285, 286, 287. Ses
écrivains. 287.
Angevins. 151.
Angle (Guichart d') , chevalier
anglois. Ballade sur sa mort.
426.
Angleterre. 225, 266, 275, 511 ,
583, 450. Ses rois. 42, 380,
433. Ses lutteurs. 138. Sa no-
blesse. 257.
Angleterre (Lion d'), fils d'E-
douard III. 579.
Angleterre (Marie d'). Ses an-
cêtres. Abbesse deRamscy, puis
épouse de Mathieu de Flandres.
195, 194.
Angleterre (Richard, roi d') Ses
chansons. 98.
Anglois. 270, 275, 511,585, 587,
424, 425, 442. Vers sur leurs
guerres et sur leur charte. 410,
452. Sur leur queue. 428.
Anjou (Charles, comte d'). Ses
chansons. 72. Figuré. 451.
Anjou (Charles d') , roi titulaire
de Naples. 588.
Anjou. Ses comtes. 40, 42, 45,
125.
Anne , mère de la vierge Marie.
296.
Anne d'Autriche. Inscription
en son honneur. 16.
Anséis , personnage d une chan-
son de geste. 141, 142.
Anseys de Cartage, héros d'une
chanson de j;este. 218, 219,
221.
Anselme (le père), auteur de
l'Histoire des grands officiers de
la couronne. 130, 245, .ï65, 566,
567.
Antecrist. Sa légende. 50, 57,
160.
Antenor , héros de roman, 27.
Anthenor. 334.
Anthure, mt^re de saint Chryso-
stome. 353.
Antonine-Nero ou Caracalla.
550.
Antioche. 27, 172, 176, 179, 180.
181, 182, 185, 185, 186, 187.
190, 194, 195, 196, 197, 227.
Antiochus, per.sonnage du roman
de Judas Machabée. 206.
Antipater, personnage de la Ven-
i)i: LiE(jx i:t de i'ehsonxNES.
471
geance de la mort Alexanlre.
217.
Apollon, personnage des Chan-
sons d'Alexandre. 204.
Aquitaine, duché. 102, 103, 110,
121.
Arabes. 25.
Archevêque (Hue) , auteur de la
Puissance d' amour . 410; de Lar-
gesse. 413.
Ardennes. Forêt où se retirent les
quatre fils Aimon. 115, 117,
12o.
Ardres, défendue par Sanipy. 4:21.
Arethuse. 421.
Argus. 421.
Argies (Gautier d). Ses chan-
sons. 77. Figuré. 452.
Ariosto (Lodovico). 126 , loo,
173, 347, 440, 441.
Aristote. 64, 167 , 204, 211,
216, 352. Héros d'un Lai. 406.
Arlens. Sa signature dans les ma-
nuscrits de Ma/.arin. 20.
Armagnac (Bernard d'). 209.
Avîw. 155.
Arnoullet (Olivier), imprimeur
de Lyon. 102.
Arnout le ViEL.Ses chansons. 67.
Arragon (le roi d'). Sa chanson.
1)5.
Arras. 52, .53, 56, 64, 181, 318,
302, 437.
Arsonval (Jean d'). Inventaire
des livres remis par lui à la col-
lection du Louvre. 2U.
Artaxercès. 349.
Artois. 181, 378, 454.
Artois (Jean d), e mte d'Eu.
36-i.
Artois (Philippe d'), comte d Eu,
un des auteurs du Livre des
cent Ballades. 559, 304, 365,
367, 369, 370.
Artus, héros de roman. P. 2, 3,
5. 9, 128, 129, 134. Les Bornes
Artu. 203.
Artus-LE-Restoré, héros de ro-
man. 22, 23.
Ascalon. 191.
AscANius , personnage de i%s-
tères. 309.
Asie- Mineure. 176, 178.
A s nier es. 271.
AssuÉRUS. 349.
Assyrie. 454, 455.
Assvriens. Leur empire. 348.
Astaroth , diable du Mystère de
la Passion. 297.
Athènes. 221, 308, 395, 435.
Athis et Porphiltas, héros d'un
poème d'Alexandre de Bernai.
218, 219,221.
Avherchicourt. 381.
AuBERTiN d'Avenoi. Scs chau-
sons. 67.
AuBiscouRT (François d'), auteur
de ballades. 362, 367.
AuBRÉE de CoMPiEGNE, héroïne
de fabliau. 405.
Aubin de Sezannes. Ses chan-
sons. 67.
AucHiER ou Augier , cité dans la
chanson de geste d'Alexandre.
166.
Anilain. ville d'Italie. 423.
AuDEFROi LE Bastart. Sss cliau-
soiis. 67.
Audigier, héros d'un conte. 415.
Augustin ( saint ). Sa ligure.
352.
Aumale (madame d'). 446.
Aumont ou Laumont, héros de
roman. 44.
AuTiE (Simon d'). Ses chansons.
98, 99.
Auvergne, Duché. 24, 141, 455.
AHviller<t, seigneurie. oGG.
AuxERRË (Jehan d'). Sa chanson.
Anocerre. 111, 143.
Avenir. 336.
Aveugle (Lambert 1'). Sa chan-
son. 88.
AvEZAC (M. d') , éditeur de Plan
du Car pin. 398.
Avignon. Pairie de JoCfroi , père
d'Ogier -le - Danois. 122. Ses
papes. 264.
Ag. 429.
Ay (Jean d'). 43 i.
Aynaos-Sylée, archevêque di' Sc-
baste. 26.
Aiincourt. 276.
472
TABIJ:: DES NOMS
B.
Babel (tour de). 204.
Bagdad ou Bandas. 191, 202,
204, 211, 215.
Bailleul. Fabliau de son Vilain.
Baluze. Livres du fonds de ses
manuscrits, 5, 6, 19, 152, 153,
155, 200, 201, 202, 239.
Ban (le roi) , personnage de ro-
man. 127.
Bandel. Ses H'isloves tragiques.
440.
Bar (Henry, comte de). 72, 451.
Bar-sur-Scine. Comté. 106 , 153.
Barales (JolTioi de). Ses chan-
sons. 87, 88, 452.
Barat et Haimet, héros d'un
conte en vers. 406.
Barans, personnage romanesque.
134.
Bardasan, éditeur de fabliaux.
160, 225.
Barbier , auteur du Dictionnaire
des Au'inijmes. 153.
Barlaam. 556
Barraquin , personnage de Mys-
tères. 302.
Barrois (M.), auteur de la Librai-
rie protijpographique. 373.
Barthélémy (saint). 329.
Basfle (saint). ,318, 327, 334.
Bathilde ou Bautheuth (sainte),
femme de Clovis II, 338.
Baude de la Kakebie. Ses chan-
sons. 68.
Baude de la Querrière. Ses
chansons. 68.
Baudouin, frère de Godcfroi de
Bouillon. 188, 198, 199.
Baudouin , comte de Flandres ,
empereur de Constanlinople
162.
Baudouin. 151.
Baudouin des Auteus. Ses chan-
sons. 68.
Baudry, abbé de Bourgueil, his-
torien des croisades. 177, 190.
Bavarois. 123.
Bavière (Anne de) , duchesse de
Bourbon. 210.
Bavière (Isabeau de) , reine de
France. 301.
Bavière ( Jacques de ). Auto-
graphe. 384.
Bayart, cheval de Renaud de
Montauban. 115, 119, 120, 124,
125, 126.
Bazoche, nymphe. 417.
Beatrix, personnage de chanson.
53, 67.
Beatrix, femme du roi Orians.
158, 187, 189, 224.
Beaucairc. 446.
Beauté-sur-Marne. 422, 434.
Beauchamp, auteur de Recherches
sur les Théâtres de France. 331 .
Beaiijeu. 208.
Beaulande (Aimcry de) , héros
d'une chanson de geste ; le
même qu'Aimery de Narbon-
NE. 229.
Beaulxamis (Thomas). 152,
154.
Beaumont (Giles de). Sa chan-
son. 79, 452.
Beauvais. Diocèse. 42 , 593, 423.
Beauvais (Raoul de). Ses chan-
sons, 92.
Beauvais. 424.
Bechade (Grégoire). 177, 178,
179, 181.
Béguin (Martin îe). Ses chansons.
88.
Bekkfr (Emmanuel), éditeur du
roman de Fierabras. 39.
Belgique. Manuscrits exécutés ou
conserves dans cotte contrée. 8,
275. Familles illustres. 153.
Belle AU (Remy). Ses poésies.
439.
Belleperche (Gautier de) , au-
teur du Roman de Judas Ma-
chabée. 202, 205 , 206 , 207 ,
208.
Belmarcats ( Pierre de ). ^ Sa
chanson. 91.
Belzebuth , diable du Mystère
de la Passion. 297.
Brnci ( Antoine ) , rédacteur de
VAntologia. 344.
DE LIEUX ET DE PERSONNES.
473
BENEDICTINS. 46.
Benoit (saint). Sa flgure. 352.
Benoit DE Sainte-Maure, poète,
auteur du Roman de Troi/es.
161, 162, 163, 164. 163, 540,
548. Originaire de Champagne.
435, 436.
Beranger au long c Son fa-
bliau. 410.
Berengier. 337.
Berich, diable du Mystère de la
Passion. 297, 307.
Berinus , héros de roman. 147.
Berlin. Ses éditions. 39.
Bernabo, duc de Milan. 248.
Bernard (saint). Son épître De
bono modo vivendi, 343.
Bernart, auteur de jeui partis.
72.
Berne. Copie d'un de ses manu-
scrits. 48 à 100.
Berneyille ( Gilebert de ). Ses
chansons. 79, 80.
Berrij. Son ancien dialecte. 3, 5.
Duché. 265, 424.
Berry (Jean , duc de) , gouver-
neur de Languedoc. 249. Au-
teur de ballades, 561, 5()3, 364,
366. Ses anciens manu crits.
373.
Berthe, femme de Pépin. 338.
Berthe , femme de Girart de
Roussillon. Son tombeau. 104,
1(J5, 106, 107.
Berthe aux grans pies, hé-
roïne d'une chanson de geste.
42. 102, 148.
Bertin, nom de berger. 417.
Bertollet, neveu de Charlema-
gne. 114.
Berzé Voy. Bregi.
Besançon. 209.
Bestorné. Ses chansons. 67.
Bethune (Philippe, comte de).
Son cabinet de manuscrits et
les reliures à son chiffre. 127,
372.
Bethune (Quenes de). Sor. chan-
sons. 92, 45-i.
Bethune (Sauvage de). Ses chan-
sons. 98.
Beuves d'Aigremont , héros
d'une chanson de geste. 101 ,
110, 111, 112, 113, 114, 115,
122, 144.
Bigot (Emery). Ses manuscrits
et ses armes. 278, 385, 388.
Billebaut (Jehan). Sa chanson.
85.
Bisseuil ou Bnsseuil. 432.
Blaise (saint). 329.
Blanghet (Jean) , bibliothécaire
de Charles VI. 218.
Blandie. Royaume imaginaire.
147.
Blaquerne, héros de roman. 31,
52, 33, 34.
Blanche de Castille, reine de
France. 45, 188.
Blazon (TJiibaut de). Ses chan-
sons. 99.
Blequin, seigneurie. 145.
Biais, comté. 153, 179. Sa biblio-
thèque royale. 219, 274.
Blois (Marie de), reine de Naples.
250.
Blois (Robert de). Ses chansons.
94.
Blondeau. Ses chansons. 68.
BocTUS, roi fabuleux. 26.
Bodel (Jehan). Ses chansons. 85,
Son Congié. 406.
BoECE. Traductions de son livre
de la Consolation. 242, 274,
275. 276, 277, 543, 544, 545,
546, 349.
Bohême. 377, 448.
BoiviN, héros d'un conte en vers.
400.
BoiviN , auteur du Catalogue des
tnaimscrits grecs. 102. (Voy.
les Additions.)
ijONcoRT (Simon de). Ses chan-
sons. 98.
Bon ET (saint). 326.
BoNiFACE IX. 260, 261.
BoNLABii, traducteur espagnol du
livre de Blaquerne. 32, 33.
Bonnet (Honoré). Son Apparition
de Jean de Meun. 243 à 274.
BoNVALET, copiste. 230.
BooR (le loi), personnage de ro-
man. 127.
Bordeaux. Livres imprimés dans
cette ville. 2.
Borgne (Pierre le). 92.
474
TABLE DES NOMS
Boucher (Jpan). 28?;.
BoucicAUT (Je;m) , maréch.il de
France, un dos auteurs du Li-
vre lies ce)it Bnïlades. 5^)9, 3H5,
367, 568. 569, 370.
Bouillon (Godefroi de). Ses ges-
tes en prose. 152, 155, 157,
158, 17^2, 175, 185, 184, 185,
186. 187, 188, 189, 190, 193,
224, 225, 226.
Bouillon, duché. 186, 187, 188,
189, 190. Ville. 22i.
Bonlof/iie, comté. 193. Vil'e. 201.
Boulogne (Euslache, comte de).
172, 188, 189, 195, 22.5, 226.
Boulogne ( Ida de ) , épouse de
Renaud de Dammartin. 105,
194.
Boulogne ( Mahaut de ) , reine
d'Angleterre , mère de Marie
d'Angleterre. 193.
BoRDELOT, annotateur et posses-
seur d'un roman de Judas Ma-
chobée. 202.
Bouquet (doni), éditeur des His-
toriens de France. 107.
Bourbon. Maison. 281.
Bourbon (le duc de). 567.
Bourbon (Eleonor de) , femme
de Bernard d'Armagnac. 209.
Bourbon (Jacques de), roi de
Hongrie, comte de la Marche
et de Castres. Ses manuscrits.
165, 16-1, 209.
Bourbon - CoNDÉ (maison de).
210.
Bourbon - Condé (Marie - Anne
de), duchesse de Vendôme. 210.
Bourbon -V^EN DÔME (maison de).
210.
Bombonrtois. Dialecle de celle
province. 5. Duché. 2i, i55.
Uonrbourg. 425.
BouRDiGNÉ (Jean de), historien
de l'Anjou. 503.
Bourgghier (Le). 275.
Bourges, comté. 45, 172, 179,
512.
Bourgogne. Artistes et écrivains
de cette province. 38, 207. Du-
ché. 102, 107, 108, 186, 265,
271. Comté. 105, 109, 110, 521 ,
330.
Bourgogne (Agnès de), duchesse
de Bourbonnois et d'Auvergne.
Manuscrits qui lui avoient ap-
partenu. 2i, 455.
Bourgogne (Antoine de), fils du
duc Philippe -le -Bon. Ballade
sur son mariage. 450.
Bourgogne (Jean sans-Peur, duc
de). 219, 272. Sa figure. 277.
Bourgogne (Philippe, duc de).
438. Ballades en son honneur.
425, 455.
Bourgueil, abbaye. 177.
BouRGUiGNONS. 105, 205. Vers
sur leur défaite devant Beau-
caire 446.
Bourré ( Jean ). Sa signature.
350.
Bouvines, champ de bataille. 158.
Brabanï (Henry, duc de). Ses
chansons. 73, 451.
Brabant, duché. 131, 189.
Brabant (Venceslas, duc de),
auteur du Meliador. 380.
Bradamante. Sa complainte.
440.
Rraine ou Brienne (Jean, comte
de). 72,452. (Voy. Jean.)
Hran VILLE (GeotTroi Nivelle de).
131.
Brayart, pcr ( nnage d'un mys-
tère. 502.
Bregi (Gautier de). Sa chanson.
78.
Bregf (Hugues de). Ses chansons.
83. Sa Bible. 412.
Bretagne (Pierre, comte de). Ses
chansons. 72.
Bretagne , comté. 23. Fief. 123.
Ses lutteurs. 138.
l'-RETAGNE (Hcnry, duc de), fils
de François I«^ 444,
Bretons. Fabliau de leur Privi-
lège. 409. Ballade contre leur
soulèvement. 425. Contre leurs
ravages en Champagne. 426.
BRiCHEMEn.Vers de Rutebeuf con-
tre lui. 414
Brie. 432. Ballades contre ce pays .
427, 428, 454.
Brinon (Joseph) , seigneur de
Villeunes, possesseur de manu-
scrits. 232,
DE LIBOX ET DE PERSONNES.
475
Briseida.. 161.
Brohados, tué par Godefroi de
Bojillori. 198.
Bruant (Jacques), auteur du Li
vre de Pauvreté et de Richesse.
240, 241.
Bruges. 378.
Bruges (Josselin de). Ses chan-
sons. 88.
Brûlé (Gasse), auleur de chan-
sons 40, 4i, 74, 75, 76, 436,
432.
Brunel (Guillaume), trésorier
de France. Son hôtel. 434.
Brunet (M.), auteur du Manuel
du Libraire. 147.
Brunoi. Sa chanson. 82.
Bruxelles. Adieux en vers à cette
ville. 426.
BucHON (M.1 , éditeur du Pan-
théon littéraire. Découyerte
qu'on lui doit. 276. Éditeur de
Froissart. 375, 376, 582. De
Villehardouin. 4.31.
BucY ( ), auteur de ballades.
362.
BuDÉ (Guillaume). Son épitaphe.
442.
BuRNiAU DE Tors. Ses chansons.
69.
C.
Cachant, éloge de ce séjour. 426.
Cadix. 140.
Cnlabre, duché. 2t7.
Calais, menacé par Sampy. 424,
Calchas. 161.
Calixte II, pape, auteur de la
Translation de saint Jacques.
393 , 394.
Calmet (dom), auteur deV Histoire
de Lorraine. 171.
Camahelot. 122.
Cambrai 52, 56.
Cambray (Adam de), T""^ président
au parlement de Paris. 556.
Cambray (Jacques de). Ses chan-
sons. 84.
Cambray (Jeanne de), proprié-
taire d'un manuscrit. 336.
Cambray (Roger de;. Sa chanson.
94.
Cana. 301, 353.
Cananéenne (la). 301.
(:am)\ce, maîtresse d'Alexandre-
le-Grand.212.
Candie. Souveraineté. 140.
Cange (du). Cité. 45, 46.
Cancé (Châtre, baron de). Manu-
scrits de son ancien cabinet. 2,
48 , 100, 120, 130, 131 , 1 i5 ,
158, 160, 163, 209, 210, 228,
331.
Cannes. 108.
Cantius, personnage de la Yen-
qeatice de la mort d'Alexandre.
217.
CaNTORBÉRY ou CANTORBrRE, af-
chevêché. 323.
Carasaus. Ses chansons. 69.
Cardelain. 444,
Cardenal (Pierre), troubadour.
22 -i.
Cardon des Croisilles. Ses chan-
sons. 70.
Cardon DE Rains, Sa chanson. 70.
Corinbnnt. 406.
Carlier (dom). Son Histoire du
duché de Valois. 316.
Carlo vingiens. Commentdépouil-
lés de leur autorité. 111.
Carnavalet (M. de). 440.
Carrière près Vertus. 452.
Carvanay (Oudin de), artiste ex-
cellent du XI V siècle. 354, 335.
Cassaneus du Larris , person-
nage de la Chanson d'Alexandre.
211.
Cassinel (Ferry-), archevêque de
Reims. 249, 250.
Cassini. Sa carie de France. 424.
Castel (Jean de), (ils de Chris-
tine de risan. 400, 401.
Castra, comté. 163, 164. Ancienne
collection de livres, dans le châ-
teau. 209.
Catherine de Médigis, reine de
France, 154, 153.
476
XABLE DKS NOMS
Catheu, seigneurie. 566.
Catilina. 548.
Caton. Ses distiques. 5^i0, 'ôA'2,
3 45- i 07.
Cauderon (Baudouin). 182.
Caumont (Pierre de). 172.
Caumont (Richard de). Son com-
bat contre Sorgol. 198, 199.
Caylus (le comte de). Ses disser-
tationsi 448.
Cenquoins. 343.
Cerberus, diable du Mystère de
la Passion. 297,
Cerisiers (l'abbé de), traducteur
de Boëce. 545.
Ciesarée. 191.
Cesoles (Jacques de), auteur de la
Moralité sur le jeu des échecs. 'il ^.
Chaalis, abbaye. 358, 371.
Chabaille (M.), éditeur du Sup-
plément à V édition de Renart.
406, 412.
ChaUlée. 204. Voy. Cadres.
Chaldéens. 26.
Challon (le comte de). 72.
Challuau. 444.
Chàlons. 429.
Chambly , seigneurie. 42.
Chambrillac (Jean de) , auteur
d'une ballade. 3G1, 363.
Champagne. 103, 107, 108, 206,
321 , Ballade sur les pilleiies des
Bretons dans cette province. 426 .
Champagne (Henry I" le Libéral,
comte de), patron de Jean-le-
INevelais. 212, 213.
Champagne (Henry II, comte de).
154, 213.
Champagne (Henry ni, comte de).
214.
Champenois, écrivains de cette
province. 213, 423, 428, 454,
43^), 447.
Champollion (M. Aimé). Son édi-
tion des Poésies de Charles d'Or-
léans. 363, 564.
Chandenier, seigneurie. 131.
Changeur (Colart le). Sa chanson.
8o.
Chanoine de Saint-Quentin (le).
Sa chanson. 70.
Chapelain de L.\on (le). Sa chan-
son 70.
Chapufs (Claude). Ses poésies.
459, 447.
Chapuis (Jean), auteur présumé
des Sept articles de la Foi. 236,
257, 24), 241.
Charles. 444.
Charlemagne. 316, 423, 452. Per-
sonnage de chansons de gestes et
de roman. 58, 59, 112, 113,
114, 115, 118, 119, 120, 122,
125, 124, 125, 138, 148, 149,
150, 151, 170, 392 , 393, 394.
Charles II, ou le Chauve. 102,
105, 107, 112.
Charles V, roi de France. 247,
373, 419, 425, 457. Sa biblio-
thèque. 218, 244. Style des ar-
tistes de son temps. 351.
Charles VI , roi de France. 156,
249, 250, 2.53, 271,272, 419,
422, 427. Sa bibliothèque. 218,
219, 244. Style des artistes de
son temps. 351, 400.
Charles VII, roi de France. 156,
276, 424. Ballade sur sa nais-
sance. 430.
Charles VIII, roi de France. 284,
588. Sa devise. 551.
Charles IX. Son chiffre. 4 — 154,
230, 251, 232. Poèmes sur son
règne. 416, 417.
Charles X, roi de France. Son
chiffre. 280, 437.
Charles V Aveugle, roi de Bohême.
377.
Chables-le-Bon , comte de Flan-
dres. 153.
Charles le-Mauvats, roi de Na-
varre. 248, 4 48.
Charles Martel. Ses querelles
avtc Girart de Roussillon. 101,
102, 105, 104, 107, 149.
Charlot, jongleur. 414.
Charpentier (Jean Le). Sa chan-
son. 87.
Chartie.'^ (Alain). 270, 376. Ma-
nuscrils de son livre de l'Espé-
rance. 585. De ses OEiivres. 386,
587.
Chartres, comté. 43. Évêché. 106,
524.
Chartres (le vidame de). Ses
chansons. 100. Figuré. 451.
DE LIEDX ET DE PERSONNES.
477
Cfiartroiise, abbaye. 318.
Chasteau-sur-Loire. 271.
Chastel (Robert du). Ses chan-
sons. 94.
Chastelain D'iVRRAS (le). Sa
chanson. 67.
CUASTELAIN DE COUCY , aulCUr
de chansons. 44, 45, 46,56, 70,
71, 452.
CHASTELON(Godefroi (le). Sa chan-
son. 80.
Cfmteaiuhm , patrie do Lambert
le Corl. 216.
Chûtcauroux, seigneurie. 281,
Château- fhierrij. 206.
CuATiLLON, maison illustre. 153.
Chatillonsur- Seine. 103, 108
Château-Vilain. 52.
Chaucesel (Hubert). 83.
Chaucer (Geoffroi), poète an
glois. 425.
Chauvigny (André de), seigneur
de Châleauroux. 281.
Chauvigny (Marguerite de), co
piste d'un manucrit. 512.
Chevalier AU Cigne, héros de
roman el de chansons de geste.
42, 157, l'iS, 105, 168 à 200,
221, 222, 224, 225, 226, 227.
Chevalier d'Aipinoi. Sa chanson.
71.
Chevreuse (Pierre de). 247, 266.
Chiertain. Sa chanson. 71.
Chievre de Rains (la). Ses chan-
sons. 71.
Chimay ou Cimai, canonicat. 374^
383.
Chiîie. Ses dessins. 245.
Chison (Jacques de). Ses chan-
sons. 84.
Chotiilly, ou Cheoilly. 429.
Christine (sainte). Sa vie, en
vers. 311,312, 319. En prose.
330.
Chrystophe (saint). 329.
Citeaiix, abbaye. 371 , 372.
Claquedent, personnage de Mys-
tères. 302.
Clamenges (Nicolas de), trésorier
de Langres. 435.
Clariaus, personnage de roman.
137.
Clarot. 243.
Clément (saint), pape. 330.
Clément VII, pape. 250, 265.
Cleophas, 2« époux d'Anne, 290.
Clermont. 313. Son concile. 185,
Clermonl, comté. 194. Château.
426.
Clermont- Galerande , maison
illustre. 452.
Cleves (Philippe de), possesseur
de manuscrits. 280.
Clitas ou Clitus j, ou Clycon ,
personnage des romans d'A-
lexandre. 167, 201.
Clisson fie connétable de). 422.
Clives' (Robert de) , prieur de
Saint-Blaisc, ami de Gautier
de Coinsy, 319.
Clotilde, femme de Clovis. 339 .
Clouzier (Gervais), libraire de
Paris. 132.
Clovis I". 339.
Clovis II. 358.
Clugmj, abbaye. 325, 328.
Cocaingne (de). Fabliau. 408.
CODRE, le philosophe. 27.
CoiNSY (Gautier de), Examen de
ses Miracles de la Vierge , de
ses Cantiques de sainte Léocadiey
el de sa Vie de sainte Christine.
311 à 330, 351.
CoiSMES (Lyonet de), auteur d'une
ballade. 361, 363.
Col (Gonticr). 403.
Col (Pierre). 403.
Colart-le- Boutellier. Ses chan -
sons. 71. Figuré. 455.
Colbert (J.-B.). Fonds de ses
manuscrits. 40, 128, 136, 164,
216, 230, 240, 349, 355, 359,
371, 386, 424,439.
Colin Muset. Ses chansons. 72,
84.
Colin Pausaie, de Cambrai. Sa
chanson. 72.
Cologne. Sa cathédrale, bâtie avec
l'aide de Renaud de Montauban.
125. Son eau. 399.
Cornines. Son pont défendu par
Sarapy. 422.
CoMPANS (Marie), femme de N.
de Herberay. Son épiiaphe.
4i5.
Cnmpiègne. Le conte de se< Trois
478
TABr.E DES NOMS
aveugles. 400. Son châlcau.
428. Ses plaids. 450.
Conrad, roi des Romains. 3").
CoNSORTE (sainte). 330.
l>ONSTANTiN, empereur. 336.
CONSTANTlNOrLK. 37, 1G2, 170,
MGj, iOl, 318, 324, 327, 328,
339, 378, 398. Sa Complainte.
414.
CORBARAN OU CORBADAN, SnUaH
deMossoul. 1 PO, 191, 193, 197,
198, 199, 226.
CoRBiE (Pierre de). Ses chansons.
91.
CoRBiE, poète du XTV» siècle. 425.
CORBiE (Roufin de). 98.
CoRBiE (Vielart de). Ses chansons.
100.
Corde (l'abbé de). Ses livres
achetés par Mazarin. 17.
CORDIER (Mathurin). Cité. 308.
Corneille. 307.
Cornouaille. 130.
Cornumaran, personnage de la
chanson du Chevalier-au-Cigne.
159, 197, 226.
CoRROiERiE(0ede de La). Ses chan -
sons. 90.
Cosse (Sauvale) d' Arrys. Sa chan-
son. 98.
Coucy. Château vanté dans une
ballade. 423, 424, 423.
Coucy, maison illustre. 133.
Coucy (le bâtard de), auteur de
ballades. 362.
Coucy (le sire de). 42fî. Ballade
sur sa mort. 452.
CouPELE ( Plerrequin de la ). S(5s
chansons. 91.
Courtois, héros d'un conte en
vers. 406.
Craon {Amami ou Mûrisse de).
Sa chanson. UQ. Figuré. 452.
Craon (Pierre de). Sa chanson.
91. Figuré. 432.
Crapelet (M.). Ses publications.
44, 406, 411, 413, 419, 420^
425, 436.
Crecy, champ de bataille. 131,
377, 378.
Creil. Fabliau de son Fevre. 410.
Crequy (GiautJe de), propriétaire
d'un manuscrit. 14^.
Creseques (Jean de), un des au-
leuPît du Livre des Cent Ballades.
359, 365, 367, 369.
Crespy. Ses Compagnons. 434.
Crestien de Troyes. Ses chan-
sons. 73.
Creton (Raimbaul). 182.
Croy. Maison illustre. 422.
Croy l'Antoine de). Sestarmes.
129.^
Croy (Jean de). 129.
Cuis. 433.
CuLDovE (Jean) l'atné, possesseur
de la Fontaine de toutes sciences.
24.
Cunelier (Jehan Le). Ses chan-
sons. 87.
Cure, rivière. Son ancien nom
(ï'Arsis. 105, 109.
Cymbeline, héroïne d'une pièce
de Shakspeate. 337.
Dacien, emjicreur. 339.
Dacier (M.), con-ervale r admi-
nistrateur de la È. R. 47.
Dngobert, giand-père de Girarl
de Roussillon. 105.
Daire ou Darius, roi de Perse.
167, 200, 201, 203, 216.
Damas. 323.
Damer }j. 429.
Damiette. 313.
Dammarlin. 131 .
Dammartin (i'.enaut de) , comte
de Boulogne. Son influence sur
la rédaction d'une branche du
Chevalier-miCigne. 193, 194.
Dampierre ( Jacques de ). Seg
Chansons. 84.
Dandely. Son église. 434.
Danois. 122, 123.
Dan lE ALiGHfERi. Son Enfer. 3"i,
307, 347. Son portrait. 54 r.
Dnnpiniic. 232.
Daurfs, personnages des romans
d'Alexandre. 168.
DE LIEUX FT DE PERSONNES.
m
David, roi des Juifs. o9i, 44".
Deguilleville (Guillaume de) ,
auteur des trois Pèlerinayes.
350, 7>M, 355, 356, 357, 571,
372, 373.
Demétre, clerc d'Ayonas-Sylée.
26.
Demetrius T", personnage du
roman de Judas Machabée. 206.
Denis (saint). 2-21.
Denis (saint) d'Athènes. 308.
Denis (M. Ferdinand), auteur du
Monde enchanté. 398, 399,
Denise (frère). Fabliau de son
histoire. 414.
Dentart, personnage de mtjs-
tère. 303, 304. 305.
Deschamps (Eustache). 376, 448.
Kxamcn de ses ouvrages. 419 à
427.
Diane. 440.
DiDAco ET Violante. Leurs
amours. 440.
Dijon (Jo^selin de). Ses chansons.
88.
DiNADAN, personnage du roman
de Tri.^tan. 8.
Dînas - l'Orgueilleux , person-
nage des romans d'Alexan-
dre. 167.
DoETTE, héroï.ie de cban?on. 50.
Dominicains. 260.
Dominique oii Domenge (saint).
2G1.
DooN DE NanteUil , pcr (-n-
nage de chanson de geste. 110,
m, 112, 122.
Dordogne, rivière, MO.
Dormam. 207 .
DoRMANS (Miles de), évê^iie de
Beauvais. BallaJe sur sa mort.
423.
Dorthmimdt le Tremoigrie des poè*
tes. 124, 125.
Douai. 53, 56, 381.
Douloureuse garde (la) , château du
roman de Lancelot. 6.
Donrdan. ou D or don ou Dour don ,
ville de l'Ile-de-France. 110,
118.
DREGNAU(Marvie de). Chanson. 88.
Dreux (Philippe de), évêque de
Beauvais. 398.
Drogon, père de Girartde Rous-
sillon. 105, 108, 110.
DucHESNE (André). Cité. 122.
Du GuESCLiN (Bertrand). Ballade
en son honneur. 425.
DuLAURE. Historien de Paris. 298.
DuRANDAL, héros de roman. 39.
Dusse AU (Jean) de Beaujeu. 208,
DuvAL (Amaury), collaborateur
de V Histoire Littéraire. 220.
I Duverdier (Antoine). 154, 214.
E
Eginhart. 150.
Egypte. 190, 202, 288, 349.
Elias, aïeule de Godefroi de
Bouillon. 172, 185, 196, 224.
Elied ou Aelied. 243.
Elizabeth ( sainte ). 322 , 323 ,
413.
Elizabeth. 428.
Ellyot, personnage du /îe5(or du
Paon. 215.
Elmomenin, seigneur deTuni)5.26.
Emmaûs. 288.
Emmelot, personnage de chan-
sons. 44, 67.
Emi'EDOCles. 308.
Énéc. 348.
Epernaij. 206. Ballades sur cette
ville." 429, 432, 433.
Erard (Jehan). Ses chansons. 86,
87.
ErnousCauspains. Ses chansons.
73.
Ernovs-le-Viel , de Gastinois.
Ses chansons. 73.
Espagne. Manuscrits exécutés
dans cette contrée. 8, 25, 26.
Ses rois. 337. Croisades en cette
contrée. 105, 108, 119, 149,
150. 593. Proverbe de ses châ-
teaux. 145.
Espinaus (Gaiilicr d'). Ses chan-
sons. 78.
480
TABLE DES NOMS
EsQUiRY (Jeban d'). Sa chanson.
86.
EssARS ( Pierre des ). Ses ma-
nuscrits. lôO.TuéàCrécy. i."l.
EsTOR, personnage de roman. 154.
EsTORMi, héros de fabliau. 405.
EsTOUTEViLLE (Jean d'). 249.
EsTRÉEs (Gabrielle d'). Ses en-
fans. 210.
ESTULA., héros d'un conle en
vers. 411.
Êlampes. 43, 143.
Etienne , comte de Blois. 179.
Eu, comté. 36-2, 569.
Eugène (sainte), vierge. 330.
Eugène, pape. 35.
EuLALiE (sainte). 329.
Eumenides, personnage des ro-
mans d'Alexandre. 167, 211 ,
21.^.
Euphémie (sainte). 330.
Eurydice. 346.
Eustace-le-Paintre. Ses chan-
sons. 73.
EusTACHE («aint). 330.
Eustorge, évêque de Limoges.
178.
Evax, père de Blaqueme. 33.
ÉvreuXy diocèse. 372.
ExPiLLY (l'abbé), auteur du Dic-
tionnaire des Grades. 156.
i EzÉCHiEL, 295, 410.
Fauchet (le président). Manu-
scrits de sa collection. 44, 145.
Se> ouvrages cités. 205 , 206 ,
214, 592.
Faure. Sa collection de manu-
scrits. 147.
Fauriel (M.). Son analyse du ro-
man de Girart de Roussillon.
108. Son édition de la chanson
' de gesle des Albigeois. 180.
Favel ou Fael (la dame du). Sa
chansun. 73.
Ferrières (Raoul de). Ses chan-
sons. 92, 93.
Ferris (Lambert). Ses chansons.
88.
Ferté (Hue de La). 83, 452.
Flschel (Marguerite de). Sa si-
gnature. 550.
Fieiîabras, héros de roman. 39.
Fismes, châlellenie. Ballades. 419^
420. Sa tour. 425, 450.
Fix-AcAB, astrologue. 160.
Flamands. 423, 457.
Flandre. 17, 122. Ses grandes fa-
milles. 153, 181, 524, 424, 425.
Ballades sur les ennuis de la
guerre de Flandre. 426.
Flandres (Mathieu de). 195. ^
Flore. 417.
Flore, pcr.-onnagede chanson. 54.
Florence. 344.
Florence et RL\NcnEFLEi r ,
héroïnes de deux fabliaux. 223,
406:
Florentius. 344.
Floreville (Hues de), personna-
ge de Foulques de Candie. 139.
Floridos, personnage des romans
d'Aexandre. 168.
Florigny. 426.
Florimont, héros d'un poème.
216, 218.
Flotte (Jeanne), dame d'Au-
biscourt. 567.
Foix (Comiéde). 75.
Folembray. 424.
Fontainebleau. Manuscrits inscrits
dans le catalogue de ^a librairie.
1, 5, 4, 7, 2J, 22, 24, 101, 127,
154, 148, 161, 218, 219, 250,
231, 252, 234, 243, 272, 274,
320, 341, 35f), 356, 575, 374,
583, 402, 404, 419, 447, 453,
454.
Fontaines (Hugues de). Sa chan-
son. 83.
Fontenaij, villaîie près de Vezelay.
105, 112, 120.
Fossés (Bernartdcs), bourgeois
de Paris. 145, 144.
Fongières. Sa prise par les An-
gloi». 387.
Foulques de Candie, héros de
rornan. 159, 140, 144, 148,
151.
DE LIEUX ET DE PERSONNES.
481
Foulques 011 FoRRE de Marseille.
Sa chanson. 74.
FoURNivAL (Richard de). Ses
chansons. 93.
France. 41, 72, 108, 110, 126,
138, 178, 179, 190, 192, 206,
222, 2o4, 25:), 270, 292, 347,
587,4r,4,455. Son aigle. 1,5,7,
9,19,22,24,38, 148, 232, 234,
520,356,447,423. Sesancieiiries
arme?. 3, 4, 20, 40, 134, 140,
165, 218, 219, 221, 231, 240,
244, 273, 274, 278, 279, 351,
555,371,373,402,404,419,439,
453. Manuj^crits exécutés dans
cette contrée. 8. Son Histoire
littéraire. 169, 208, 25 1, 261,
389, 395, 39&, 397, 406, 421.
Sa Bibliothèque royale. 12, 17,
468. Ses rois. 42, 107, 109,
131, 150, 151, 154, 191, 193,
265, 268, 364, 394, 433. Ses
Grands Officiers. 129, 138. Sa
i:oblesse. 153, 185, 186, 257,
264, 423, 434.
France (Gaston de), duc d'Or-
léans. Ses livre>.236, 280, 311.
France (Louis de) , (ils de Jean,
duc de Normandie. 130.
France (Philippe de) , comte de
Clermont. 194.
France (Robert de), Comte de
Valois ; patroq de Girart d'A-
mien>j. 150, 151.
François. 108, 119, 120, 142,
150, 152, 182, 190, 191, 193,
199, 254, 255, 324.
François I", roi de France. 443.
François II. ÉpUre en son nom.
446.
Frédéric I" , empereur, reçoit le
livre de Sîdrac. 26.
Frédéric II, empereur. 102.
Frédéric, empereur de Conslan-
tinople. 398.
FreJHS ou Floveville. 139.
Frère (\'. Edouard), éditeur du
poème de Robert-le-Diable. 338.
De celui des Énervés de Jumie-
ges. 339.
Frioul. Sa chronique. 288.
Froissart (Jean), 421, 448. Exa-
men des deux manuscrits de ses
poésies. 374 à 385. Sa repré-
sentation. 385.
Frumeau (Jehan). Ses chansons.
87.
Gabriel (saint), archange. 323.
Gadifër, personnage des romans
d'yl/exoHrfrfi. 167,203, 211,215.
Du Mystère de la Passion. 303,
304, 305.
Cadres ou Chaldée. 166, 203, 210.
Galeas, duc de Milan. 248.
Galeas (Jean), duc de Milan 248.
Galehaut, personnage du roman
de Lanc< lot. 5.
Galeranï , personnage d'une
chanson de gesle. 142.
Galiot du Pré, imprimeur. 383,
387.
Gamba di Bassano (le comte),
auteur des Série di testi di Lin-
giia Toscana. 344.
Gand. Ballade contre celte ville.
423.
Gandouin, libraire, auteu»* du
Vi.
Catalogue de la bibliothèque
d'Anet. 210.
Ganelon. Calomnié. 114.
Gant (Mahieu de). Ses chansons.
88.
Gant (Pierre de). Sa chanson.
91.
Gantois. 427.
Gargantua. 308.
GarenciÈres. 426.
Garin le Loherain, héros d'une
chanson de geste. 45, 171.
Garnier d'Archies. Sa chanson.
74.
Gascogncy royaume. 381. Duché.
18, 123.
Gascons. 150, 151.
Gasteblé. Sa chanson. 77.
Gatinoîs. 110, 118.
Gaubert-le-Normand, 178.
31
4ȏ
TAfttR DlïS NOMS
Gaudïne (la niarqul>c de La). Sa
légende, 331.
Gfw/<?5 (les). 386,416, 417.
Gautieb, personnage de chanson.
54, 72.
Gautier III , abbé de Sainl-Mavc
de Soissoiis. 317.
Gautier d'AuPAis, héros d'une
chanson de gesie. 415.
Gauvain, personnage du roman
de Lancelot. 6, 43, 129, 130,
134.
Gavarni-gratelle. Sa chanson.
79.
Gelloyie, hermitnge de Guillaumc-
au-C'Urt-Nez. 141.
Gênes. 370.
Genève. Son lac. 123.
Geneviève-de-Brabant, héroïne
de roman. 42.
Genièvre (la reine). 134.
Geoffroi, prieur de Vigeois. Sa
chronique citée. 177.
Georges (saint), 329.
Gerald, personnage de> Miracles
de N.'D. 313.
Gerardîn de Boulogne. Sa chan-
son. 79.
Gerart de Valais!, ntes, ou de
Valencieniies. Sa chanson. 79.
Gerson (Jean\ 270.
Gervaise (Pierre). Son épîire à
Jean Couiher. 285, 286.
Geta. Sujet d'un jeu dramatiqne.
436.
Gilebert - DE >• Berneville. Ses
chansons. 73.
GiLES (Nicolas). Son autographe,
208.
GiNGUENÉ, coll.iboraleur de V His-
toire liitérai'e, cilé. 214, 397.
GiNOHOCEL, per.scnnage des ro-
mans d Alexandre, 167.
Girart-d'Amiens , potHo, auteur
<4c la chanson de gc-ste de Char-
lemagne. 148, 149, 150, 151.
GiRART DT'-RoussiLLON, hôros de
la plus ancienne chanson de
pestt\ îOl, 102, 103. Son tom-
be au. 104, 105, 106, 107, 108,
ion, 110, 111, I!2, 113, 122.
Gii'.avs-de-Cabreira, troubad ,ur
(ité, 180.
Gloucester. S3/i.
GLURVOST(Jchaniiede). 448,449.
Godefroi, berger de clianson. 53.
Goigner, 380.
Gombert , héros d'un conte en
vers. 410.
Gos ET Magos, peuples fabuleux.
204.
GoujET (l'abbé). 437.
Graindor-de-Douai, auteur ou
restaurateur de la Chanson
d'Antioche. 227, 228.
Gramont (maison do). 75.
Gramont (madame de). 445.
Granson. 387.
Granville , dessinateur moderne.
243.
Graveles. 53.
Grnvelines, bâti par Snmpy. 421 ,
422.
Grèce. 348, 431, 454, 4.55.
Grecs ou Grtu. 26, 108, 162,
166, 173, 254.
Grégoire (saint). 328.
Grégoire XI, pape. 250, 262.
Grenier (dom), c mpilalfur <lo
1 Histoire de Picardie. 171.
Gresban (Arnoul), auleir du
Mystère de la Passion. 280.
Examin de son ouvrag;'. 281 a
31 1 .
Grievilier, auteur de je \ partis.
64.
Griffon, personnage de mys'ère.
302.
Grim (les frères), cités. 184.
Grognart, personna-ge de Mys
tire. 302.
Groslier , célèbre antiquaire.
236.
Guadifer-d' Anjou. Sa chansoii.
74.
Gueldres (le duc de). 425.
Guette (Citry de La), éditeur de
l'Histoire de la conquête de Jé-
rusalem. 132, 133.
Gui, personnage du Ckevalier-au-
j Cigne. 197.
I Guibert-de-Nogent, hi.siorit'ii
des croisades. 190.
, Guichart, un des (jualre fils Ai-
j mon. 115, 116.
I GuiCHARD (M.), édiieur des /»o<'>
DE LIEUX ET bfe t>ERSONNES.
483
.vjV.ç (te Charles (C Orléans. 570.
Guidon, moine jacobin, auteur
de la Tripartite. 261.
GuiERSAY , héros d'un conte en
vers. 411.
GuiLE (dame), héroïne d'un conte
en vers. 4H.
Guillaume, personnage de dian-
son. 66.
Guillaume au Court-Nez ou
d'ORANGE, héros de chansons
de geste. 13">, 136; 138, 139,
140, 141, 142, 143, 144, 17o,
222, 228. Saint. 333.
Guillaume Bras-de-Fer. 175, 176.
Guillaume de Lorris , auteur
du Romcm de la Rose. 230, 238,
239, 279.
Guillaume de T\r. 151,152, 157,
159, 160.
GufLLAUME-LE-ViNiER , chanson-
nier. 66, 71. Figuré. 453.
Guillaume VII, comte de Poi-
tiers. 178, 179.
GuiNAS, personnage du roman de
Lancelot. 6.
Guines menacé par Sampy. 421.
GuiOT de Dijon. Ses chansons.
82.
GuiOT de Provins. Ses chansons.
82, 83.
tîuiSË (le duc de), assassiné par
Pollrot. 157.
Guy de Lorris, au lieu de Guil-
laume de Lorris. 238, 239.
Guyenne, gouvernement. 268.
Guyenne (Louis de Fiance, dui^
de). Ses manuscrits réunis à
ceux du Louvre. 244.
H.
Hacheim, près de Mayencc. 235.
Hachette (M.), libraire. 295.
Hachon (M.), possesseur de ma-
nuscrits. 360, 562.
Hain et dame Anieuse (sire),
héros d'un conte en vers. 406.
lluinnut. 130, 189. Sa chronique.
153. Sénéchaussée. 107. Comté.
275.
Hainaut ( Baudoin, comte de ).
593.
Hainaut (Philippe de), reine
d'Angleterre. Plaintes de Frois-
sart sar sa mort. 380.
Halliwell (IVL), un des édi-
teurs des Reliquiae antiqnae.
396.
Hamel (Constant du), héros de
fabliau. 405.
Il nr amont. 517.
Harpin, comte de Bourges. 172,
178, 1-99, 200*.
Hébreux. 25.
Hector 541, 348, 349, 453.
Hkctor des-Mares, personnage
du roman de Lancelot. 6.
HÉLÈNE de Troie. 161.
HiÎLOisE, mère de Blnquerne. 33.
Henry (le comte), 60.
Henry I*', roi de France. 154.
Henry II, roi de France. 446.
Construit le château d'Anet.
210.
Henry IV. 317.
Herberay (Nicolas de), traduc-
teur d'Ainadis. 445.
Herbert-de-Dampmartin, poète,
auteur de Foulques de Candie.
148, 151.
Hercule. Roman de sa mort. 340,
341, 342.
Heriers (Thomas). Ses chansons.
99.
Herlant, copiste. 371.
Hermant, comte de Mons, époux
de Richilde. 153.
Hermant. Son Crucifiement N. S.
320, 323, 531.,
Hermenie, patrie de Pierre l'Er-
mite {^OMX Amienois).
Hermolaus. 336.
HÉRODE, roi des Juifs. 296, 501.
Heiiviz de Metz , héros d'une
chanson de geste. 171 .
Hesdin (Jacques de). Sa chanson.
85.
HiLAiRE, disciple d'Abelard. Sa
Sw-'Haiio Lazari. 288, 301.
31.
484
TABLE DES NOMS
HlPPOCKATR. 28ri.
HoHENSTEiN (Guillaumc de), évo-
que (le Strasbourg, possesseur
de manuscrits. 255.
HOLLANDOIS. 19.
Hongrie , royaume. 209, 337,
434.
lIouDAN (Raoul de), auteur des
Ailes de courtoisie. 406.
Hue (dom), personnage de chan-
Fon. rytt.
IIuK de Saint- Quentin. Sa chan-
soLi. 85, 4:12.
Hugues Cai'et , roi de France ,
héros d'une chanson de geste.
il 5.
HuoN - de • Villeneuve , poète.
ur;.
I.
Ida, fdlc du Chevalicr-au-Cigne.
172, 187, 189, 197. Épouse
d'Eustache-de-BouIogne. 225.
Idoine, héroïne de chanson. 07.
Ignace (saint). 336.
Ildefons (saint), archevêque de
Tolède. 312.
Ile-de-France. 42, 110^ 206, 321.
Inde, royaume. 203, 204, 211.
Indiens ou Yndois. 21,5.
Innocent, pape. 325.
Innocent IH, auteur du Liber de
Miserin hominîs. 425.
Irenée ( saint ) , archevêque de
Lyon. 530.
Irlande. 35, 399.
Irlandois. 442.
ISAAC. 37.295,
IsAHEL, héroïne de chanson. 53,
67, 73.
IsEUL OU IsoTH, personnage du
rOMian de Tristan. 8, 9, 20.
IsouÉ, géant sarrasin, assiège Pa-
ris. 141. Tué. 145, 144.
Italie. 112, 175, 270, 388, 4-23,
451. Manuscrits exécutés dans
cette contrée. 7, 8, 18, 155.
161, 541. Livres achetés pour
Ma/arin. 17.
Italiens, copistes. 135. Écrivains
français. 344, 345, 346, 347.
Ivetot. 4.
Ivot'ie, ville de Piémont. 125.
IvRY (Charles d'), auteur de bal-
lades. 361. 365, 366.
Jacob (le Père). Son Traité des
Bibliothèques. 232.
Jacobins, moines. 260, 261, 264.
Jacques (saint) , l'apôtre. 329.
Le roman de sa Translation.
592, 393, 394.
Jacques (M*). Ballade sur sa
maison de JSourroy. 426.
Jacques de Guise, historien.
135.
Jean (saint), herraite. 338.
Jean, marié des noces de Cana.
301.
Jean (saint), l'évangéliste. 323^
329.
Jean-Baptiste (saint), person-
nage du MijslCre de la Passion.
300, 501.
j Jean-Chrysostome (saint). 555.
Son Physiologns. o95, 596.
Jean, roi de France, liuc de Nor-
I mandie. 150, 151 .
i Jean de Brienne, roi de Jérusa-
I lem. 154, 160, 192.
Jehan, compagnon d'Adam de La
Halle. 64, 66.
Jehan. Ses chansons. 85.
Jehan, personnage d'une chan-
son. 50.
Jean-deMeun, continuateur du
Roman de la Rose. 250, 258,
259, 274, 277, 279. Auteur des
Sept articles de la Foi et du
Codicile. 256, 257, 2 41, 279;
du Teslwnent. 250, 240^ 242,
278, 5'i9, 596. Livre do sou
DE LIEUX ET DE PERSONNES.
485
Apparition, 243, 247, 248, 2a1,
2a-2, 259, 260, -261, 264, 270,
27i, 272, 274. Sa traduction
de Boëcc. 277.
Jeh VNNE ( la belle) . héroïne d'un
ancien roman. 357.
Jeanne II, reine de Naples. 163.
JÉRÉMTE. 293.
Jérusalem. Conquise par Saladin.
130, 132. 157. Royaume franc.
133, 159, 160, 176, 177, 178,
179, 184, 191, 196, 198, 199,
200, 203, 209, 393, 594.
Jésus-Christ. 36, 201. Son ère.
28, 30, 320, 397, 398. Sa lé-
gende. 31 , 37, 60, 346, 547 ,
399, 401 . Son Imitniion. 32, 34.
420. Sa figure. 132, 353. Le
Mystère de sa Passion. 280 à
311. Son Pèlerinage. 330, 353,
554, 355. Oraisons à lui adres-
sées. 408, 412.
JoACHiM, p; re de la vierge Marie.
206.
JODELLE 417.
JoFFRE (Jo.), libraire de Valence.
33.
JoFFROi, père d'Ogier-le-Danois,
beau-frère de Gerart-de-Rous-
sillon. 110, 122.
JOHANNES (Jean), prévôt de Lille.
403.
JoiN VILLE (Jean sire de). 213.
JoMARD (M.), conservateur du
Cabinet des Cartes et PlansAO^i.
Jongler , héros d'un conte en
vers. 406. ,
Jongleur (Etienne), possesseur
de manuscrits. 278.
JOSAPHAT. 336.
Josaphat (vallée de). 38.
Joseph , époux de la vierge Ma-
rie. 296.
JosÈPHE, héros de roman , 1 ,
128.
JuBiNAL (M.j. 331. Éditeur de
Rutebeiif.ù'2S, 398, 407,414.Des
Ml/stères inédits. 288, 332, 406.
Du Doctrinal sauvage. 389. Du
Nouveau Recueil de fabliaux.
405, 412. Des Jongleurs et Trou-
vères. AOS, 409, 410, 411, 413.
Judas Machabée. 168. Son ro-
man en vers. 202, 205, 206,
207, 208.
Judas. 300, 30i, 503, 306, 307.
Sa figure. 353.
Juif-Errant (le). 511.
Juifs. 500, 302, 503, 312, 318,
327, 328, 339.
Jules-César. 386.
Julien l'apostat. 327, 334.
Jumieges. Ses Énervés. 339.
JuST (saint). 330.
K.
Kerhogath. 190.
I Keux, personnage du roman de
I Lancelot. 6.
LABBE(leP.), auteur de Tableaux
généalogiques de la maison de
Bourbon. 281.
La Boetie (Etienne de). Sa Ser-
■ vilude volotituire. 418.
La Rrocue (Pierre de). Vers sur
sa destinée. 407, 411.
Lacheni (Oudart de). Ses chan-
sons. 90.
La Chesnaye des Bois, généalo-
giste. 232.
La Croix-du- Maine . cité. 154,
1 56 , 205 , 214 , 284 , 286. Ses
annotateurs. 298.
Lacroix (M. Paul). Son opinion
sur les auteurs du Mystère de
la Paftsion. 284.
La Fêre. 424.
La Fontaine (Simon de). ^'34.
La Gruthuyse (Louis de Bruges,
seigneur de). Sa collection de
livres et ses armes. 3, 21, 22,
m
210, 2i5, 244, 275.
La Maisonneuve, poète, conti-
nuateur d'un poème de Psyché.
447.
La Marche, comlé. 163, 164,209.
Lambert (saint). -263.
La SIecque, 190.
La Monnoye (Ilernard de), cité.
214.
Lancelot (Antoine). Manuscrits
de son l'o/ids. G, 31.
Lancelot du Lac, héros de ro-
man. 4, 5, 9, 44, 127, 128,
134.
Landomata, liéros d'un roman.
3 'il, 348.
Landri, personnage de chansons
de geste. WO. 141, 166, 210.
^JANGLOls (M. Hyacinthe), éditeur
d'un Essai sur les Emrvés de Ju-
mièges. 339.
Langres. Évêché. 106. Son dia-
lecte. 321, 324. Ses écrivains.
435.
Languedoc j province. 119, 249,
2G6, 428.
Laomedon. 341 .
taon. 220. Duché. 124. Son cha-
pitre. 228. Son diocèse. 318.
La Planque, fortifiée par Sampy.
421.
La Rochelle, mairie. 357.
La Rue (l'abbé de), cité. 205,
220, 322.
La Sanssaye. Ballade sur le séjour
de Desciiamps dans ce lieu. 428.
La Saussaye (Charles de). Sa
harangue au duc de Pasterana.
152, 1.57.
Lascous, montagne. 103, 404.
Las Tours, seigneurie. 177, 178.
La Trfmouillé (monseigneur de),
auteur de ballades.
Laurent (saint). 330, 359.
Laurent (frère), moine jacobin,
auteur de la Somme - le - Roi.
Lausanne. Légende de son chat.
3. Prévôté, 437.
La Vallière (le duc de). Ses ma-
nuscrits. 25, 48 à 100, 136,
13,8, 311, 312, 314, 318, 319.
La Vigne (André de). Son //is-
TAÇLE DES NOMS
toire de la Conquesle de Napics.
287.
Lazare. Le récit dra»naliquc de
.sa résurrection. 288, 301. Pein-
ture. 353.
Lebeuf (l'abbé). Ses dissertations.
448.
Le Bouvier (Jean), héraut d'ar-
mes de Berry. 424.
Le Changeur (Pierre). Sa légen-
de. 339.
Leclerc (M. Victor). 309. Colla-
borateur de l'Histoire littéraire
de la France. 395.
Le Cor ou Le Tor ou Lecourt
(Lambert), un des auteurs de
la Chanson d'Alexandre. 2' 3 ,
204, 210, 213, 216, 349.
Leduc (Herbert) , autour de la
chanson de Foulques de Candie.
1.59.
Lefèvre-d'Estaples (Jean) , édi-
teur de Raimond Lulle. 32.
Lefranc (Martin) , auteur du
Champion des Dames. 437.
Leglay (M. Ed.), éditeur de la
chanson de geste de Raoul de
Cambial 170.
Legrand d'Aussy , éditeur des
Fabliaux. 405.
Lelièvre ( Gautier ) , écrivain.
3"5.
Lelong (le père). Sa Bibliothèque
de la France. 135, 156.
Le Maire (Jean). 286.
Le Mangeur ou Comestor.
435 .
Le Normant (M.). 174.
Leocade ou Leocadie (sainte).
Ses cantiques. 311, 314, 315,
316,317.
Leodegan, personnage romanes-
que. 154.
Léon (Pierre). 32".
Leroux de Lincy (M.) propose
de publier la chanson de geste
du Clievalier-uu Cigne. 174. Son
Analyse d'Anseys de Ca^tage.
220.
Le Roi (M. Onésime), auteur des
Études sur les Mystères. 284 ,
291, 295, 331, 333, 334, 335,
540.
DE LIEUX ET PE PJiaSOJNNJiS.
Lcsdnse , chàlcau cons'çuit par
Sampy. 4^21. I
Lestang (de). Sa sigiialurc. 5">I .
Le Tellier (Charles - Maurice) ,
archevêque de Reims. Ses ma-
nuscrits, l.*)!.
Letronne (M.) , favorable à la
translation de la Bibliothèque
du roi. 14. i
Le Vannier (Nicolas), seigneur
d'Ancreteville , possesseur de
manuscrits. 38").
LiBANius , sénéchal de Julien l'a-
postat. 334.
Liège, évêché. 172, 189.
Lièges (Lambert de). 18^. <
Ligne (Isabelle de), dame de
Mailly. 366.
Ligny, comté. 280. ^
Lille, châtellenle. 153. Son Puis.
381. Prévôté. 403.
îMle-en-Hrrbef;, canonicat. 374.
Limoges. 17. 178. Son abbaye de
S.- Maniai. 288. I
Limousin. 14. !
L'IsLE (Antoine de). Vers à sî
louange. 413.
LisLE ( Ancel de), écuyer du
Vexin. Ballade en son honneur.
426.
Loches. 208.
Logres, royaume cité dqns les ro-
mans. 9.
Lohier ou Lothaire, personnage
de chan.«on de gesle, 112, 113, |
114,121.
LoHiERs, nom de berger. 429.
Lnlingltem. 433.
Lombnrdie 150, 263.
Londres. Ses cdiiiotis. 35, 59{î.
Ses collections. 107.
LoNGCHAMPS (l'abbé de), cité.
205.
Lomjpré, abbaye. 317.
LoNGUS, auteur de Daplmis et
Chloé. 579.
LoRME (Robert de) , auteur du
Miroir de la vie et de mort.
Lorraine. Nom formé de Lohitr
et non de Lothaire. 113, 152.
Duché. 153. 171, 189.
Lorraine (la duchesse de). Sa
chanson. 73.
4&7
Lorrains. Lenç chanson de ges-
te 101, 171.
LoRRiBAUT . gardé des livres du
duc d'Orléins. 430.
Lorris, châtellenle. 43.
Lothaire , fils de Louis le-Dé-
bonnaire. 112, 113, 143.
Lotrian (Alain), imprimeoç.
296.
Louens (Regnaud de), traducteur
de Boece. 349.
Louis I*', Le Débonnaire. 121.
Personnage de roman. 138,,
141, 143.
Louis II , roi de Naples. 250 ,
265.
Louis VI, le Gros. 593.
Louis VIT, roi de France. 213.
Louis IX (saint). 165, 188, 270.
358, 386, Regrets de sa mort.
414.
Louis XI. 3, 156, 293.
Louis XII. 388. Manuscrits re-
cueillis par lui en Italie. 7.
Avec son autographe. 350, 454,
455.
Louis XIV. 221 , 270. Son chif-
fre. 3, 148, 165, 274, 278,
279 , 350. Inscription en son
honneur. 16, 20.
Louis XV. Son chiffre. 40, 210,
439.
Louis XVIII. Son chiffre. 5, 6,
19, 21 , 1 27, 1 28, 242, 280, 374,
383, 388, 599.
Loiiveciennes. A'^1 .
Louvois (Jehan de). Sa chansoii,
85, 452.
Luge (sainte). 330.
Lucifer. Son rôle dans le Mgstrre
de la Passion. 296, 297,' 298,
30p, 307.
LuLLE (R.aiinot)d), auteur du livre
de Blaqnerne. 31 , 32, 33, 34.
Lus(GNAN, héros de roman. 23.
Luther. 263.
Luxembourg. Armes de celle
maison. 280.
Luxembourg (Louis (!e) , comic
de Saint-Pol. 22.
Luxembourg (Philippe de). Sa
signature.. -i2.
Luzancy, seigneurie. 356.
488
TABLE DES NOMS
Lt/nu. 17. Ses éditions. 102, 2G0.
"Comlé. 109. Archevêché. 550.
Lyon ou Léon (saint). 150.
Lyoks (Jean-Pierre de). 27.
M.
Mabillon (dom). 102.
Macé de LaCharité-sur-Loire.
345.
Macé de Troyes, traducteur des
Distiques de Caton. 540, 542.
Macédoine, royaume. 205.
Machaut (Guillaume de). Bal-
lade sur sa mort. 425. Origi-
naire de Champagne. 435. Ses
poésies. 447, 448, 449.
Machaut (les deux). 42G.
Madelaine (la). 501, 302. Figu-
ée. 353.
Madian, roi fabuleux. 26.
Magnin (M.), auteur des Origines
du théâtre moderne. 551. D'un
Cours de littérature dramatique.
340.
Mahieu, auteur de Jeux partis.
71.
Mahieu (Damp), poète du xiv« s.
42.-;, 4-27.
Mahomet. Son lonibeau. lî)4.
Objet d'adoration. 191 , 192,
198, 258.
Maillotins. Ballade sur leur sé-
dition. 425.
Mailly ou Mally (Bouchart de).
Sa chanson. 69, 4^2.
Maires (Jean des). 434.
Malachie (saint). 5">.
Mailly (Jean de) , auteur de bal-
lades. 561 , 363, 366.
Mnis'ières, seigneurie. 505.
IMalandrins, mentionnés. 2.j3.
Malchus. Sa (igurc. 555.
Malet ( Giles ). Son inventaire
des livres de Charles V. 218.
Malingre (Marie de) fait écrire
un manuscrit du Mystère de la
Passion. 280.
Mali te. 217.
Mamert (saint). 321.
Matis. 429.
Marq-en-Ostrevant, 381.
Map (Gautier) , un des auteurs
des livres de la Table- Ronde.
129.
Marbrtn. Son combat avec Gode-
froi de Bouillon. 200.
Marc (le roi) , oncle de Tristan.
150.
Marcel (saint). 329.
Marche (le comte de la). Sa chan-
son. 72.
Mar chiennes. Son abbaye. 355.
Marcoul et Salemon (de). Fa-
bliau. 408.
0ar deuil. 455.
Marguerite, maîtresse de Frois-
sart. 579.
Marie (sainte) , mère de Dieu.
51, 52, 62, 547, 572, 450. Sa
figure. 152, 220,296, 555, 572,
575. Ses Miracles. 511, 512,
515, 514, 317, 518. 519 à 538.
Ses oraisons. 555, 401. 408,
410, 415, 445. Ses Regrets.
406. Ses Joies. 407, 40').
Marie l'égyptienne. Sa vie en
vers. 414.
Marie- Magdeleine ( sainte ).
529.
Marie de France. Met en vers
le Pèlerinage de s. Patrice. 309,
Marigny (Jean de). 389.
Marle (Henry de), seigneur de
Luzancy. 556.
Marle (Thonias de), per.sonnage
de la ChaJison d'Antioche. 181,
200.
Marly (Thibaut de), auieur des
Vers de lu mer t. 406.
Marot (Clément). 286, 443.
Marsand (le docteur). 156.
Martel Armes de cette famille.
252.
Martene (dom), éditeur de VAm-
plissima Collectio. 159.
Martene et Durand (doms).
Leur Voyage littéraire. 103 ,
104, 106, 107.
DE LIEUX ET DE PERSONNES.
489
Marthe, sœur de Lazare. 302.
Martin (saint), évêque de Tours.
330.
Martin (saint). Fabliau de ses
Quatre Souhaits. 409.
Mascurat , interlocuteur d'un
livre de G. Naudé. 10, 11.
Mathieu. 457.
Matabrune , mère du Chevalier-
au-Cigne. 183, 184, 196.
Matalis, personnage du romande
Lancelot. 6.
Matan-le-Brun , personnage de
roman. 147.
Mathieu (saint). 329.
Maucourant, nom de messager.
302.
Maugis d'Aigremont , héros
d'une chnnson de geste. 101„
112, 115, 119, 122, 124, 125,
126, 145.
Mauquarrés, personnage du C/ic-
valier-aii-Cigiie. 196.
Maur (saint). 330.
Mauvoisin (Robert). Ses chan-
sons. 94.
Mayence. 235. Ses éditions 32.
Fief. 125.
Mazarin. Son ancien cabinet de
manuscrits. 5, 9, 10, 19, 20,
235, 450, Nommé dans une in-
scription. 17.
Meaux. Son abbaye de Saint-Fa-
ron. 123.
Mecque (La). Ses chandeliers
merveilleux. 194.
Medée, représentée au lit. 161.
Medicis. Généalogie de cette fa-
mille. 152, 155.
Medici (Como de). 155.
Medici ( Francesco Maria de).
155.
Medici (Giovanni de). 155.
Meliador. 380.
Melibée et Prudence ;, héros
d'un ouvrage moral. 277, 278.
Mellou ( maître Martin de ).
131.
Melun (Guillaume de). Lettres
sur son mariage. 434.
Menaud d'Aure. 75.
MÉON , éditeur des FaUlUiux et
Contes. 132, 155, 160, 223,
237, 238, 405. Du Romande
la Rose. 251 .
Mercure (saint). 334.
Merlin, héros de roman. 1,6,
130, 131.
Mh:sMER (Henry de). Manuscrits
de sa bibliothèque. 416, 417,
439. Sa réfutation du livre De la
Servitude volontaire. 4i7.
Metz. 121.
Meuse. 125, 425.
Mezières (Philippe de). 270.
Mezons (Jehan de). Sa chanson.
85.
Michaud et PoujouLAT.auleuts
de VHistoire des Croisades. 159,
173. Éditetîrs de la Nouvelle
collection de Mémoires. 369 ,
370.
Michel (saint). 323.
Michel (M. Francisque). 538.
Éditeur d'un poème de Saint-
Graal. 2. Des Chansons du chas-
telain de Coucij. 44. Du Théâtre
français au moyen âge. 331, 412,
436. Des romans de la Belle
Jehanne, de la Violette et de la
Manekine. 337. De Lais inédits.
405, 406, 409.
Michel (Jean), médecin de Char-
les Vin. Est -il auteur ou
correcteur du Mystère de la
Passion ? 283, 284, 286, 287,
291, 292, 295, 298, 300, 301,
303, 3J0.
MiCHFL (Jvan), évêque d'Angers.
Est-il auteur du Mystère de la
Passions 284, 285, 286.
MiGAiLLOT (Robert), propriétaire
d'un manuscrit. 218.
Milan. Sa bibliothèque Ambrosien-
ne. 11. Duché. 248, 271, 273.
Gouvernement. 388.
Milan (Valentine de), duchesse
d'Orléans. 248, 270, 271, 272,
273 , 363 , Ballade sur elle.
432.
Miles, abbé de Saint-Mard de
Soissons. 313.
MiLTON. 307.
MiRABFAUS, personnage du Che-
valier-au-Cigne. 196.
MOGOLS. 398.
490
TABLE DES NOMS
WoiNiî DE Saint- Denis (!e). Ses
chinsons. 88.
MoLiENS (le reclus de). 397,
MoLTNS (Pierre de). Ses chansons.
91.
Monal. Abbaye. 22.
MoNDiN (Claude) . {)0ssesscur de
nuinuscrsls. 250.
MoNioTD'ARRAs.Seschansons.89.
MoNJOT DE Paris. Ses chansons.
89, /lU.
MoNMERQiîÉ (M.). 288. Éditeur
du Théâtre français au moyen
âge. 412.
MoNNiN (M. Henry) , éditeur des
vers Delà Cantepleure. 414.
Mons, corn lé. 1.")5.
MoNsoN ou MouçON (Je.in de).
Sa (hèse sur la conception de la
Vierge. 260, 2o1.
MONTAiGU (Jean de) , grand-
maître de l'hôtel du roi Char-
les VI. 24,^, 246. Ballade sur
la mort de sa fille. 427.
Moniûuban , château , plus tard
baronnic de Gascogne, bâti p.ir
les quatre flIsAiinon. 119, 122,
124.
MoNTEUx (Jérôme de) , posses-
seur "d'un roman de Trislain.
10, 17.
Moruferrat. 123.
Mont fort, nom inexact du château
fondé l'ar les quatre fils Aimon.
113.
Montmorency, maison illustre,
452.
Monloirt». .*i4.
Montoisor, château. Sa descrip-
tion. 115, 116, 117.
Montpellier. 136.
MoNTPENsiER (Gilbert de Bour-
bon, comte de). 280.
^onlrenil. 225.
MoRÉE (le prince de la). Ses
chansons. 92.
MORPHEUS. 449.
MossouL 190.
MoucHET. Son travail sur les
chansonniers du xiii* siècle. 46.
Sa copie du msc. de Berne. 48
à 100.
MousKES (Philippe), historien.
103.
Moijmer près Vertus. 432.
MuDDA ( Jean de ) , possesseur
d'un manuscrit. 341.
Muratori. 288.
MusE-EN-BoRSE. Scs chmsonîj.
89.
IV.
Nabilley (Watiers de). Sa chan-
. son. 100.
Nailly (M. Edouarcl de). 424.
Naimes de Bavière, pair de Char-
le:!iagne. ll.'i, 130, 220.
Naisil (Bernart de) , personnage
de la chanson de geste des Lor-
r.iins. 101.
Namur. GO.
N,vjvr.is (,Giiillaur\ie de). lOl.
Nangi.s (Thibaut de). Sa chan-
son. 9D.
NanteuiJ , village d'A/jUilainc et
de Bourgogne , de Picardie et
de ri!c-(ie- France. 110.
Nanienil-l' Iluu'Iouin. Origine de
ce nom. liO, 111, 112.
Nai'les, royaume. 163, 230, 388.
Napoléon. Son chiffre. 1 , 3,7,
9, 19, 22, 24, 31, 38, 101, 147,
148, 131, 161, 200, 20f, 20^,
232, 234, 235, 243, 27^V .^Ô,
341, 437, 430.
Narbonne (Aimery de) , héros
d'une chanson dé geste. 133,
j 136. Ses enfans. 138.
I Narbonne. 136, 138, 229.
Narcksse , héros d'un conte en
vers. 406.
Naudé (Gabriel), bibliothécaire
du cardinal Mazarin, cité. 10,
U, 12, 15, 16, 17.
Navarre, royaume. 214, 24S.
Navarre (Beairix de), reine de
Hongrie. 209.
Navarre (Pierre de). Ses lettres,
DE LIEUX ET DE PïiRSOINNES.
491
454.
Navarre (Thibaut, comlc de
Champagne et roi de ). Ses
ch.insons. 45, 4G, 95, 90, 97,98.
Figuré. 452.
Nectanebus ou Neptalibus, roi
d'É'iypte , père suppose d'A-
lexanlre-le-Grand. 202, 349.
Nemours (Jacques de) , exécuté
aux Halles de Paris. 209.
Neuville (Jelian de». Ses chan-
sons. 85.
Nevelals (Jean-le-), l'un des au-
teurs de la Chanson d' Alexandre .
212^ 213, 214.
Nevelet , famille de Troyes en
Champagne. 214.
Nerers, comté, 179.
Nevers (Gérard de). 339.
Nevers (Philippe, comte de).
256, 271.
NicEROLES (de) , poème du clerc
de Vouday. 409.
Nicholas , roi dans les romans
d'Alexandre. 166.
Nicée ou Nique. 190, 198.
NrcÉRON (le père), cité. 283, 284.
298.
NicoDÈME, personnage de Mystî-
res. 302.
Nicopolis. 238. Ballade sur la ba-
taille perdue par les chrétiens.
431 .
Nieppe près Cassel. 426.
Nimegue. 186, 187.
Nisme.%. 139.
NiTARD, cité. 120, 121.
NivELON (Jean), nom corrompu
de Jean le-NEVELAi,s.
Noa, abbave. 372.
Nodier (Charles). 309.
NoÉ. 30, 56.
Normandie. 4. Duché. 150, 20T^
220, 338. Ses écrivains. 433.
Normands. 175, 203, 344, 426.
Nourroij. 426.
NUMA. 541. 548.
Obert , palriarche d'Antiochc.
27.
Odillon (saint), abbé de Clugny.
326.
Ogier-le-Danois , neveu de Gi-
rart de Roussillon. 110, 115,
122, 123, 124, 150, 210.
Oiserie, seigneurie. 560.
OiSY (Hues d'). Ses chansons. 83.
Olivier, héros de roman. 30,
43.
Orarle, maîtresse de Guillaume-
au-Court-Nez. 136. Ses noces.
157, J38.
Orange. Son arc de triomphe. 157,
140.
Orbec (le vicomte de). 444.
Ordfrig Vital, historien. 178,
!79.
Ore.>me (Nicole). 270.
Orgukneur (Jehan 1). Sa chan-
son. 87.
Oriande, fée. 126.
Orians, père du Cheval ier-aa-Ci-
gne. 158.
Orléans. Evéclié. 45, llO, 145 ,
152. 157. Fabliaux de la Bour-
geoise. 408. Ses écoliers. 454,
456.
Orléans (Charles, duc d'). Son
autographe. 274. Éditions de
SCS poésies. 275, 565, 364, 570,
571. Traducteur deBoece. 276,
278, 299, 576.
Orléans (Jaquetd'), auteur d'une
ballade. 561.
Orléans (Louis de France, duc
d'). 301,402. Reçoit la dédicace
de V Apparition de J ean deMeun.
246, 247, 248, 251, 265, 265,
271. Ses armes. 275, 274. Aur
teur d'une ballade. 261 , 563,
364. Son hôtel à Paris. 427.
Chevaliers de sçi maison. 429.
Ballade sur lui. 453.
Orléans (Louis de France, duc
d'). 447.
Orphée, l'.écit de son aventure.
5i0, 547.
Orphenin (Foulques 1). 182.
492
TABLE DES NOMS
OsANNE, femme du roi Thierry. ! Ovide. 346, 455.
Ô38. 1 Oxford. Sa bibliothèque Dod-
OsTK, roi (l'Espaigne. 337. } leienne. 11.
OsTUN (Jacques d'j. Sa chanson, i Owen, héros du Purgatoire de S.
an j Patrice. 35.
Othon, empereur. 188, 196, 197. !
P.
Palatine (duc de) , pcrscnnase
des C/imisons d Alexandre. 203.
Palcrme. 26, 140.
Pi^LÈs. 417.
Palestine. 132, 173, 22G.
Palliot, généalogiste. 232.
Pan. 417.
Panigarola (Fra). Son apologie.
Ia2, 1f)6.
Pantaléon (saint). 336.
Paon (Jehannot). Sa chanson. 87.
Parfait (les frères), auteurs de
VHistoire du Théûtre-Fj-ançois.
283, 284, 298, 301.
Paris. 103, 141, 219, 250, 253,
281, 282, 287, 306, 357, 365,
387, 434. Ses bibliothèques. 10,
21^ 23, 46, 47, 174, 175, 183,
373. Palais Mazarin. 12, 14,
15, 16. Ses murs. 141. Ses rues
et places. 12. 13, 14, 15, 16,
22, 23, 143, 251 , 252, 280,
430, 431. Ses théâtres. 15, 280,
Son université. 260,264, 292.
Ses églises et abbajes. 17, 110,
356, 409. Ses académies. 47,
113. Ses éditions. 44, 132, 283,
2S4, 295, 309, 382, 389, 406,
407, 408, 4M, 412, 414, 419.
Ses fêtes. 119, 122. Ses cris.
411. Ses histoires. 298. Balla-
des sur cette ville. 42 >, 428.
Paris de Troie. 161.
Paris (Louis) , bibliothécaire de
Reims, auteur des Toiles peintes
et tapisseries de Reims. 284 ,
285, 300, .301 . 503.
Paris (Mathieu). 311.
Parisiens. 241. 286, 292, 306.
Parny. 382.
Partenopeus de Blois, héros
d'un poème. 216.
Panhenay. 25.
Pasquier (Etienne), cité. 44, 45,
46, 286.'
Pasterana (le duc de), ambas-
sadeur d'Espagne. 152, 157.
PastourelIc Bestourné. Sa chan-
son. 90.
Patrice (saint). Son Purgatoire.
351, 399.
Pavie. 71, 123.
Paul ou Pol (Saint-). 329.
Paviot. 454.
Pégase. 400.
Pelleus ou Pelke (le roi). 161.
Pépin, roi de France. 101 , 149,
338.
Perceforest, héros d'un roman.
21.
Perceval, héros de roman. 8.
4i.
Perdiccas , personnage des ro-
mans d'Alexandre. 166.
Pcri.jord, sénéchaussée. 363.
Persans. 216.
Perse ou Persic. 173, 201, 349.
Peschottè (Alart) , auteur du
poème de la Comtesse d'Anjou.
Examen de cet ouvrage. 40 ,
41, 42.
Petit (Jean), libraire. 32.
Philippe (saint). 329.
Philippe, empereur. 339.
Phil'ppe. roi de Macédoine. 341,
549.
Philippe I«', roi de France. 175.
Philippe II (Auguste) , roi de
France. 132, 181. 192, 193.
Philippe III , le Hardi , roi de
France. 1.50 1.56. 261.
Philippe IV, le Bel, 243.
PmLiPPE VI, de Valois, roi de
France. 131.
PniLiPPE-le-Bon , duc de Bour-
gogne. 38.
DE LIEUX ET DE PERSONNES.
493
Phiimbourg. 17.
Phisiologes , nom erroné. ô9".
PiAGENTiiVA ( Messcr Alberto
ilella), traducteur italien de
Bopce. ôH.
Picardie. '22, 42, 110, 171, 181,
207, 521. 421, 422.
Picards. 20j.
Picurni. 56.
PiKRRE (saint). 502. 529, 555,
40"). Sa figure. 555.
Pierre, auteur de la Diete du cors
et de t'ame , et de Iraduclion.s
diverses. 592, 595, 594.
Pierre (Robert de la). Ses chan-
sons. 94.
Pierre-l'Ermitè. 172, 186, 197,
198, 227, 228.
Pierre (saint). 261.
Pierre Perthu'is. lO.'J, 109.
PiLATE, 500, 501, 506.
PiNABEL , personnage du roman
de Tristan. 4.
PiRAME ET TiSBÉ , liéros d'un
conte en vers 406, 407.
PiRRHUS. 161.
PiSAN (Christine de). 270^ 568,
448. Ses enseigncmens. 556,
559. Ses Poésies. 599, 400,401,
402, 405. Son portrait. 402.
Descliamps lui adresse une bal-
lade. 450.
Plaisance. 125, 596.
Plan du Caspin (Jean d(î) , au-
teur d'une Relation des Mogols
ou Tartares. 598.
Plantefolie, auteur de VABC.
409.
Plaute 456.
Plectrude. 149.
Poinçon, abbé. 52.
Poissij. 405.
Poitiers. 426. Comté. 172, 178,
179.
Poitiers (Diane.de). 446. Sa bi-
bliothèque d'Anet. 210.
Policières. 428.
PoLiSY(AT. de). 444.
PoLTROT. Sa condamnation. 152,
157.
Fontoise. Ballade sur l'endroit
nommé la Table-Ronde, près de
cette ville, 450.
PoNCiAus (Gui de). Sa chanson.
82.
Pont de Ce. 560.
Pont de C Arche. 559.
Pont-Sainte-Maxence. 22.
Pont-sur-Seine. Fabliau de son
Pescheur. 409.
PoNTHiEU (le comte de). Son his-
toire romanesque. 122.
PoRQuÉT (Renaud). 182.
Portugal. 257. 522.
PoRUS, roi des Indes. 167, 205,
204, 211, 215.
Pouille. 112.
Poutliières , abbaye. 105, 104,
105. 106, 107. 103.
Pre.sles (Raoul de). Son commen-
taire sur la Cité de Dieu. 145,
270.
Prestre-Jean. Sa Lettre à Fré-
déric > 598.
Priam. 542, 548.
Prist (saint). 555.
Procet ou Processe (Renaud) ,
personnage de la Chanson d'An-
tiorlie. 198.
Promethée. 441.
Protesilaus , héros de roman.
155.
Provence. 49, 250, 265. Comté.
105, 186. Ses écrivains. 109,
180, 246.
Prnsse. 578.
Prunelay. 426.
Psyché. 447.
PuY (les frères Du). Leur biblio-
thèque. 258, 240.
' Pui-en-Velay (le). Ses Palinods.
541.
QuARiGNON (Picgnier de). Ses
chansons. 95.
Quatre fjARBES (M. le coralc de),
éditeur de Bour digne. 303.
Quatre fils Aimon (les), héros
d'une chan-on de geste. 3S,
A9\
TABLE DES NOMS
101, 110, H2, !U. 115,
12-2, 124, 126. iAA.
119, 1 <??«>;•,<?. 287.
1 Qidercij. 42 i.
Rabelais. 308.
Raimond, comte de Poitiers. 172.
Ralmond, duc de Nevers 179.
Rainfroi et Heudri, bûlar<:s de
Pépin. 149.
Rainouart, héros d'une chanson
de geste. 140.
Rains (Gobin de). Ses cliansons.
80.
Rainsniaus, auteur des Enfances
Godefroi de Donillon. 226.
Ramsey, abbaye- 195.
Ranahaiv, inventeur du langage
françois dans l'Inde. 31 .
Ranconnet (le président dé).
Destinée de sa bibliotlièque.
232.
Raoul de Cambrât, héros d'une
clianson de geste. 171.
Rnvennes, bataille. 388.
Realmont. Ses franchises. Ia2,
156.
Régnier, duc de Saxe. 187.
Reiffenberg (M. le baron de).
Son analyse d'.4nvey.s dcCartage.
220.
RE1M.S, archevêché, loi, 170,
230, 284, 299, 300. Son ab-
baye de Saint-Remy. 313. Bal-
lades sur cette ville. 42^; , 426.
Sa foire aux Chétifs. 427.
Renart de Dampmartijv. Vers
sur lui. 414.
Renart et Piaudowe. Sujet d'un
conte en vers. 4u6.
Renas (maître). Sa chanson. 93.
Renaud de Montauban , héros
d'une chanson de geste. 38, 39,
114, 115, 116, 117, 118, 119,
120, 121, 124, 125, 126, 144,
143.
Renaud , évêque de Langres.
106.
Renaud de Sainlron , auteur
d'une chanson de geste. 192,
226.
Reniaumes , châtelain de Mon-
treuil. 225, 226.
Renty (Isabeau de). 129.
Renty (^Jehan de). Ses chansons.
86.
Ret/tcl. Ballade contre ses mauvais
payeurs. 427.
Rhin. 124, 125.
Rhône, fleuve. 269.
Richart, un des quatre fils Ai-
mon. 115, 123, 124.
Richard , roi d'Angleterre. 192.
Richard II, roi d'Angleterre. Bal-
lade sur sa mort. 430.
Riche (Jacques), copiste du xv s.
280.
RiCHiLDE ou Richaut, comtcssc
de Flafidres. 153.
Rives (l'abbé). Son travail sur le
roman A'Ariiis-le-Reftioré, et sir
les caries à jouer. 23.
RivrERE(Jean de La), propriétaire
•l'un manuscrit. 131.
RoBECHON, personnage de Pastou-
relles. 44.
Robert, roi de France. 175.
Robert, roi de Sicile. 247.
Robert, auteur de chansons, 71.
Robert, CDmte de Flandres. 181.
RoBERT-LE-DfABLE, duc de Nor-
mandie. 338.
RoBERT-LE-MoiNE , hîstoricn des
croisades. 190.
Robin, berger de chanson. 53.
Roce-Ague (Garin de) , tué par
le Chevalier-aii-Cigne. 196.
Roche sur-Yon (Louise de Bour-
bon, princesse de La).
RocHE-suR-Y'jN (Louis de Bour-
bon, prince de La). 281.
rodomont. 440.
Roger. 443.
RoGiER, frère mineur de Palcrmc.
27.
Roland, héros de chan ons de
geste. 36, 44, 119, 150, 441.
DE LIEUX ET DE PERSONNES.
m^
RoLL, premier duc de Normandie.
."24.
Romains. 35, 108, 147, 312,
548.
RoMANELLT, peintre des fresques
de la Bibliothèque du roi. 15.
Rome. 15, 197, 259, 261, 408.
Ses papes. 35, 263, 26 1, 324,
.~)9i. Ses cardinaux. 262. Ses
empereurs. 147, 148;, 337. Son
histohe.-^ôUy 342, 348.
Roncevaux. 1 14.
Ronsard. 381, 417, 445. .
Roquefort, auteur de VÉtat de
la poésie française aux xii" et
xiii" siècles 410.
Rose, correspondant poétique de
Froissart. 379, 38*».
Rosebech, champ de bataille. 423,
425.
RosEL (Thierry de), copiste du
xve siècle. 202
RossoY, 426.
Rouen. 338.
RouLLART, personnage de mystè-
re. 303, 305.
RouasUton, comté. 103.
Roussillon, forteresse près de Cha-
tillon-sur Seine. 103, 104, 107,
108, 109.
RUBiON, personnage des Mystères,
309.
RuMiGNY, maison illustre. 153.
RusTiciEN DE PisE, arrangeur du
roman de Tristan. 8.
RUTEBEUF. 32^, 331, 398, 406,
407, 409, 411, 415, 414, 416.
Ryer (Pierre du) , continuateur
du roman de Judas Machabée.
202, 206, 207. Auteur de la
chanson (yAnseijs de Cartage.
182, 220, 221.
S.
Saint-Ange, interlocuteur d'un
livre (le G. Naudé. 11.
Saint-Amor (Guillaumede). Vers
à sa 1 -uange. 414.
Saint-André (le maréchal de).
446.
Suint- Aubin, 424.
Saint-Rlaive, prieuré. 319.
Saint-Denis, ville. 37. Abbaye.
153, 164. Ses Chroniques. 394,
433, 444.
Saint Gelais (Melin de). Ses Poé-
sies- 439, 441, 442, 443, 4U.
S f tint- Germain ( abbaye de ). Sa
Collectit n de manuscrits. 48 à
100.
Saint-Germain. 447.
Saint-Gille (la chastelaine de).
Sa légende en vers. 406.
Saint-Giles (Raimond de), per-
sonnage de la Chanson d'Atuio-
che. 199.
Saint-Gobin. 424.
Saint- Jacques - de - Conipostelle ,
pèlerinage. 119.
Saint Ladre. 433.
Saint-Lambert. 424.
Saint-Legier (Bonaventure de).
Vers à elle adressés. 445.
Saint-Màur-des-Fossés. Ses Con-
frères de la Passion. 290.
Saint Michel, empreinte du cor-
(îon fie l'ordre de chevalerie de
ce nom. 230.
Saint-Omer. 122. Châtellenie. 153,
42 i, 429.
Saint-Paul, comté. 22, 393.
Sunt-Paul (Hue rie). 181.
Saint-Paul ( Louis de Luxem-
bourg, comte de), possesseur de
manuscrits. 280.
Saint-Paul (Yolande, comtesse
de), fait traduire la Translation
de saint Jacques. 393.
Saint-Quentin 52.
Saint-Trou ou Saîniron ou Sainte-
ron, abbaye. 172, 189,190, 193,
225.
Sainte Palaye ( .\L de). Indica-
tion de ses notices sur les ma-
nuscrits du Roi. 1, 3. 4, 5, 7,
19, 20, 2i, 22, 24, 38, 101,
127, 134, 146, 147, 148, 151,
165, 171, 218, 230, 251, 232,
234, 235, 256, 2.38, 240, 243,
272, 274, 278, 279, 280, 311,
496
TABLE DES NOMS
3-20. Ô41, ^."O, 3r;6,
575,
Ses
38o, 388. 399, UYl , iO/i
travaux. 47, 37", 383.
Saladin, conquérant »le la Syrie.
130, 132, 133, 137, 139, IGO,
191.
Salaminc. 108.
Saluer (l'a'obc). 2i9.
Salhm, prieuré. 2W, 24G , 240,
250, 263, 264, 271.
Salomé, 3* époux irAnnc. 296 ,
532.
Salomon, roi des Juifs. 320. Son
eau. 399. Son Lunaire. 406, 407.
Son Jugement. 411.
Salomon, sire <ic Bretagne. 123.
Sampii (le chevalier). Bal ade en
son honneur. 421, 422.
Sanckrre (Louis de), connétable
de France. Bal aie sur sa mort-
430.
Sandras. Sa chanson. 98,
Saône, rivière. 2u9.
Sardaigne. 318.
Sargines (GeoflYoi de) Vers à sa
lonange. 413.
Sarrasins. 39, lOM, 108, 126,
1.">6, 141, 172, 173, 191, 193,
194, lî)7, 198, 201, 231, 234,
253, 2."6, 257, 2.39, 261, 263,
520, 330, 370.
Sart (le), seigneurie. 143.
Saialie. 191.
Satan. 303.
Sauvage, auteur dun Doctrinal.
38S, 389, 391, 392, 414.
Savoie, comté. 579.
Savoie (Amédée, ointe de). 379.
Savoie (Louis, duc de). 280.
Savoye (Louis de). Sonépilaphe-
446.
Savoie (Marie de), coinlcssc de
Saiut-Paul. 280.
Savoisy. 426.
Saxe, on Saxoigjie. 150, 187, 323.
Saxons. 170.
Sconans, en Sa<e. 323.
Scbaste ou Samarie, archcYÔIié.
26.
Sebastien (saint). 359.
Sedille, femme du comte Thier-
ry. 134.
Seine, fleuve. 103, 104, 143.
Selve (Jean de). Son épitaplie.
444.
Semilly (Richard de). Ses chan-
sons. 94.
Sentis, bailliage. 419, 420, 430.
SENONOFS-GAULors.Leur histoire
composée par Hcschamps. 431.
Shakspeare. 337.
Sicile. 175. Royaume. 209, 247,
263, 388.
SiDRAC , auteur supposé de la
Fontaine de toutes sciences. 24,
23, 2(5, 27, 28, 29.
SiGEBERT, historien. 103.
SiLVESTRE (^int). 330.
Slméon et jude (saints). Leur
passion. 529.
SiMEONi (Gabriel), poète et généa-
logiste. 153, 136.
Simon-le-Lepreux. 501.
SiNAGO.>, personnage de ciianson
de geste. 140, 141.
SoiGNiES (Gontier de). 80, 81.
Soissons. Son abbaye de Saint-
Marc. 313, 316, 317, 320. Sa
Vierge. 318.
Soissons (comte de). 377.
Soissons (Raoul du). Ses chan-
sons. 93.
Soissons (Thierry de). Ses chan-
sons. 99.
Soleinne (M. de). Manuscrit de
sa bibliothèque. 291.
Soliman, sultan de Nicée. 190,
198.
SoRGALE, combat RicharddeCau-
rnoiit. 198.
SoRiN (le toi), personnage des
romans d'Alexandre. 167.
Spire, Bibliotlièque de ses évo-
ques. 17.
Slrasbonrcj, évéclié. 233.
Suzanne da chaste). 270.
Si/ric on Suite, royaume. 26, 160,
190, 101, 200, 362.
Syriens. 23.
LE LIEUX ET DE PERSONNES.
497
T.
Tabarie, prise. 200.
Tabarie (Hue de). 360.
Taboureur (Jehan le). Sa cîun-
son. 87.
Tainturier (Jehan !c). Sa chan-
son. 87.
Tatsy (Cocquebert de) , biogra-
phe. 1Ô3.
Tartares. 398.
Taste-Vin (Jean). Cité par Des-
champs. 427.
Tastu (madame). 360.
Taylor (M. le baron). 291.
TechenEr (M.) , hbraire. 302.
Templiers. 160.
Terre-Soinie. 57, l.no, 192, 393.
Testut, prêtre. 312.
Thaun (Philippe de), traducteur
du Physiologjis. 396.
Thf'bes. 342, 455.
Théodore, pén tente. 355.
Théophile. Sa pénitence. 312,
521, 327, 354, 413. Sa Prière.
409.
Therouenne. 42 ï .
Thésée. 342.
TiiiBAUD, auteur d'un Phi/s'olo-
gus. 395, 396.
Thibaut l'Esclavon , personnage
d'une chanson de geste. 156,
157, 158.
Thierry, roi. 338.
Thierry-l' Allemand, personnage
de chanson du geste. 197.
Thierry (le comte). 154.
Thierry, nom formé de T/ieodo-
riai'i. 118.
Thierry, fils de Girart de Rous-
sillon. Son tombeau. 104, Î07.
Thomas (saint), apôtre. 329.
Thomas-d'Aquin (saint). 261.
Thory (Geoffroi). Son Champ-
Fleury cité. 214, 286.
Tibault (M* Jean). Vers sur lui.
443,
Tiergeville^ Village de Norman-
die. 4.
TiERGEviLLE (Pierrc de), copiste
du xïii* siècle. 4.
VI.
TiERi, personnage d'une chanson.
50.
TiERRi, personnage de la chanson
A'Ariseys de Cartage. 220.
TiGNONViLLE (Guillaume de), tra-
ducteur du Livre des Philoso-
phes. 274, 277. Auteur d'une
ballade. 361, 565, 566.
TiREY (Roitas de). Sa chanson.
98.
Tolède. 26, 27, 28. Archevêché.
312.
Tondal. Sa vision. 51 , 35.
Tornicant. Son combat avec
Thon as de Marie. 200.
TORNICH. 381.
Toscane, 201.
Toulouse^ comté. 109. ParJemeHt.
557.
Touraine. Ses écrivains. 435.
TouRAiNE (Charles, duc de). 427.
Tournay. Ses abbayes. 313.
TouRNAY (Jehan de). Sa chanson.
86.
Tournes (Jean de), libraire. 269.
TouRNON (le cardinal de). Ses
livres donnés à Ma/arin. 17.
Tours. 208.
TouRZEL, maison illustre. 388.
Traves (mademoiselle de), com-
tesse de Gramont. Vers sur sa
guitare. 445.
Tremoigue. L'anc. Dorihmund en
Westphalie. 124, 125.
Trésorier de Lille (le). Sa chan-
son. 100.
Tressan (M. de), collaborateur
de la Bibliothèque dts Romans.
25.
Trêves. Bibliothèque de ses arche-
vêques. 17.
Trévoux. Son péage. 269.
Trévoux (Henry de), excellent
artiste du xiv siècle. 5*)5.
Trie (Jehan de). Sa chanson.
80.
Trie (Regnault de;. 560, 361 , 565,
565, 367, 569.
Trlstan, héros de r.man. 4, 7,
32
^98
TA RLE DKS ?sOMS
8. 9, 18, 19, 20, 21, 44, 1^29,
lôO, 146.
Troïixs. 161.
Trottemenu, nom dc'nicss&ger.
302.
Troijcs, l'ancienne. Poëme sur
sa ruine. 161, 163, 164.
Son histoire. 340, 348.
Troycs en Clianipa.:ne. ,'14, iW.
S' n église de Saint-Éliennc et
son Hôlcl-Dieu. 213. Ses écri
vains. 2i4. Son théjUre. 28t,
291 , 298, 299. Rondeaux en
son iionneur. 426.
TuDEBODE, h storien. 190.
Tulle (Ciceron). 410.
Tunis, 26.
Turcs. 178, 200, 258.
TuRENNE (Raimont-Roser , vi-
comte de) 2oO, 263, 267.
TuRPiN, arcltevêqut; de Reims.
123, 1M», 393.
Turquie, 4i2.
Tyr ou Sur. 166, 200, 203, 210.
Valbeion, cliamp de bataille célè-
bre dans les chansons de geste.
101, ion, 108.
Valence. Ses éditions. 33.
Valenciennes . 375. Sa Bibliothè-
que. 291. Ses Puis. 381.
Valentin (sa-nt). 336, 337.
Valois, comté. 150.
Valois ( le comte de). Lettres
qu'on lui envoie. 434.
Van-Praet (M.). Ses travaux sur
la Bibliothèque de La Gruthmise.
3, 22, 219, 243, 245, 275. Sur
la Ribliothèque du Louvre. 225,
248.
Varennes (Aimé de), auteur du
poëme de F/onmoJU. 216.
Vartnplenus (Galfridus). 275.
Vau-Cresson (Guyot de), auteur
du fabliau des Vins d'Oucm.
410.
Vauzelles (Mathieu de), auteur
du Traité des péages. 269.
Veau (Guillaume). Sa chanson.
82.
Vegëce. i57.
Veinant (.M.), éditeur du Pur-
gatoire de saint Patrice. 399.
Vendôme (Jean de Bourbon ,
con.te de). 281.
Venise. 344.
Vente (Jacques de La). Sa chan-
.-^on. 83.
Venus. 459.
Verard (Ar(t< inc). Livres qu'il
a imprimés. 24, 26.
[ Verceit. 123.
Vercigny, seigneurie. 356.
Vergi (la chastclaine de). 132,
155, 405.
Vermandnis. 424, Son éîoge en
vers. 425.
Vermeilles ( Hutin de ), nommé
dans le Livre des Cent ballades.
36S.
Véronique (la). 306.
Vertus. Ballades sur celte ville.
427, 428, 431, 432, 433.
Vervins. Se-J seignciirs. 424.
Vexîn. 426, 428.
Vezelay ou Verzelay. 105, 106
107, ion.
Vie-sur Aisne, prieuré. 314. Châ-
teau. 315, 316, 317.
ViDOUE (Pierre), libraire. 277.
Viés-Maison (Gi es de). Ses chan-
son.*;. 79.
Vigenis, abbajc. 177, 178.
ViGNAY (Jean de), traducteur de
la Morniiié sur le jeu des échecs.
274, 276.
ViL.AiN d'Arras. Sa chansons.
100,
Villeneuve Tr ANS (M. le mar-
quis de), auteur de la Vie de
saint Louis. 414.
Vi tiennes, seigneurie. 232.
Villeoiseau, seigneurie. 367.
ViLLERMONT ( M. Cabafd de ) ,
possesseur d'un manuscrit pré-
cieux. 132, 133, 134.
ViLLEROï (marquis de) donne un©
DE LIEUX ET DE PERSONNES.
499
collection de livres au cardinal
I\Iazarin. 17.
Villers-Cotcrets. 317, 434.
Vin nj. 43 ?i.
Vincent (saint). 131.
Vincent de Beau vais. 261.
ViMER (Giles Le). Ses chansons.
79.
VîNiER (Jacques Le.) Ses chan-
sons. 85.
Virgile. 346.
ViRiviLLE (M. de). 282, 291, 292,
298.
ViscoNTi(les),mannscrifs de leur
ancienne bibliothèque. 7.
ViTARD (Kaoul), 43-2.
Vitry. 433.
ViTRY ( Philippe de) , originaire
de Champagne. 433.
Vivien, héros dechanson degesle.
139. 140.
VivoNNE (Antoinette-Louise de
Mesmes, duchesse de). 439.
Voltaire. 147.
VouDAT (le clerc de). 403. 409.
W.
Wace. Son poëme de la Concep-
tion N. D. 520, 322, 323.
Wandres, peuples barbares. 102,
104.
Warigny (A.). 384.
WARREwicK(Richarl, comte de).
Autographe. 384.
Waterloo. Ba'a l!e comparée à
celle oe Crecy. 379.
Werchtn (Jean de), sénéchal de
Hainaui , un des auteurs du
Livre des Cent ballades. 3*)9 ,
365, 368, 369, 370.
WestphaUe. 124.
WiDELON DE Bavière. 123.
Wiermes (Pierre de Chambly,
Fei?nenrs de), père et fils, pa-
trons d Alard Peschotte. 41,
4^2.
Wright (M. Thomas), cité. 35,
396.
Y.
YoLANS, héroïne de chanson. 50,
.^)8.
YoN, rui de Gascogne, dans les
r< mans. 38a. PeJt-étre le même
qiiÉric. 118.
Zaltzinger, imprimeur de Maycnce. 32.
ERRATA.
page 56, ligne 19 : D'Aras à Dowai, lisez D'Arras à Dowai.
— 121, — 16 : Quae exuuerat, /i5^z Quae exueral.
— 148, — 10 : Hue, lisez Herbert.
— 169, — 5 -des anciennes chansons, /fsez des chansons.
— 178, — 8 : pages 179 ligne 23 et 181 ligne 7 : Guillaume Bechade, lisez
Grégoire Bechade.
•— 194, — 19 : Voilà donc une date assez précise. Ida, Usez voilà donc
une date assez précise, Ida ...
— 208, — 7 : Avant d'appartenir à Julien Brodeau. lisez Avant d'appar-
tenir à Bourdelot, comme semblent l'indiquer plusieurs
lignes écrites par cet antiquaire...
— 27 1 , — avant-dernière : Ajoutez que cette charmante fable n'avoit pas
échappé à tous les yeux. Boivin avant moi, en avoit senti
le mérite; il l'avoit même transcrite à la fin de son Apo-
logie d'Homère. • Pour bien comprendre, avoit-il dit, le
» mérite du style simple et naïf, que l'on compare la plus
» belle fable de M. de Lamolte, celle du Cygne par exem-
» pie ou celle de VEcrevisse , avec l'apologue suivant ,
» tiré d'un manuscrit de la Bibliothèque reyale intitulé:
» L'apparition de maître Jehan de 31eung...y)
Quelques années plus tard, l'auteur d'un livre piquant,
comme on en faisoit tant au dix-huitième siècle, et
comme on en fait aujourd'hui trop peu, le Voyage au Par-
nasse , aflirmoit que dans tout le livre de Boivin il n'y
avait de bon que la fable de la Courge et le Datiillier.
Je souhaite bien qu'on ne dise pas aujourd'hui la même
chose de mes Maîiuscrits françois.
— 291, — 8 : la division en quatre journées ne s'y trouve plus conservée,
lisez n'y est pas établie.
— 292, — 8: et d'en composer le livret, de l'écrire, de le mettre, etc.,
lisez d'en composer le livret, de l'écrire et de le met-
tre, etc.
— 313, — i3:Quadam, /isezQuodam-
— 380, — 3 : D'un lai faire c'est mes grans fais, lisez D'un lai faire c'est
uns grans fais.
— 404, — 9 : été le plus feuilleté, lisez ont été le plus feuilletés.
— 414, — 46 : Le Plait Renard de Dammartin. — iw^rfjï. — Lisez Le Plait
RenartdeDammartin.— A. Jub. Contes ei Fabl., tom. il.
— 415, — 30 : cinquante-cinq, lisez cinquante-quatre.
— 416, — 3:12,114 vers, /tsez 11,994 vers.
F-L- ~2.^. C.
Ly
Z Paris. Bibliothèque
6621 nationale. Département des
P22F84- manuscrits
t. 6 Les manuscrits françois
de la Bibliothèque du roi
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